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- CondorcetOracle
Oh, Libellune !
J'attends la vague que tu évoques depuis des années.
J'attends la vague que tu évoques depuis des années.
- coco3898Niveau 1
Personnellement j'étais loin d'être consciente que je minimisais, tout était fait pour que je pense que ce qui arrivait était de ma faute. Alors que je me consummais pour défendre une cause collective et aller au charbon, ce sont ceux de mon propre camp qui ont tendu la jambe pour me faire quelques croche-pattes, auxquels bien sûr je ne pouvais pas m'attendre. Alors faire des vagues en tous cas à ce moment-là aurait rimé pour moi à me faire assimiler à une folledingue qui voit le mal partout. Solitude...Libellune a écrit:Je suis loin, loin, très loin d'être la seule ; mais nous-mêmes, on minimise, on cherche à passer entre les gouttes, on s'efface, on va se reconstruire plus loin. Ou on disparaît, parce qu'il n'y a plus rien d'autre à faire.
- CondorcetOracle
coco3898 a écrit:Personnellement j'étais loin d'être consciente que je minimisais, tout était fait pour que je pense que ce qui arrivait était de ma faute. Alors que je me consummais pour défendre une cause collective et aller au charbon, ce sont ceux de mon propre camp qui ont tendu la jambe pour me faire quelques croche-pattes, auxquels bien sûr je ne pouvais pas m'attendre. Alors faire des vagues en tous cas à ce moment-là aurait rimé pour moi à me faire assimiler à une folledingue qui voit le mal partout. Solitude...Libellune a écrit:Je suis loin, loin, très loin d'être la seule ; mais nous-mêmes, on minimise, on cherche à passer entre les gouttes, on s'efface, on va se reconstruire plus loin. Ou on disparaît, parce qu'il n'y a plus rien d'autre à faire.
Itou. Je me retrouve tout à fait dans vos récits (même si des éléments contextuels diffèrent) et si je ne souhaite pas décrire ce que j'ai vécu par le menu, en revanche, toute action (légale bien entendu) pour lutter contre le harcèlement moral que vous entreprendr(i)ez aura mon soutien actif.
- Libé-RationGuide spirituel
coco3898 a écrit:Personnellement j'étais loin d'être consciente que je minimisais, tout était fait pour que je pense que ce qui arrivait était de ma faute. Alors que je me consummais pour défendre une cause collective et aller au charbon, ce sont ceux de mon propre camp qui ont tendu la jambe pour me faire quelques croche-pattes, auxquels bien sûr je ne pouvais pas m'attendre. Alors faire des vagues en tous cas à ce moment-là aurait rimé pour moi à me faire assimiler à une folledingue qui voit le mal partout. Solitude...Libellune a écrit:Je suis loin, loin, très loin d'être la seule ; mais nous-mêmes, on minimise, on cherche à passer entre les gouttes, on s'efface, on va se reconstruire plus loin. Ou on disparaît, parce qu'il n'y a plus rien d'autre à faire.
Seule contre tous, oui, j'ai connu aussi. Je vois que tu es outre-mer, Coco, DOM-TOM-COM ou AEFE ? Réponse en MP peut-être ? (Comme tu vois, je ne suis pas en France métropolitaine non plus).
- Libé-RationGuide spirituel
philann a écrit:Libellune a écrit:
Et si on la faisait, cette vague ?! Tous ensemble ?
C'est un peu l'idée! Arrêter de compter ceux tombés au champs d'honneur...et réagir!
Quand il se passe quelque chose de grave à la RATP parfois c'est presque tout le réseau qui est bloqué... quand un collègue se suicide...quelques uns en parlent. Que se passerait-il (je rêve éveillée) si à chaque suicide de collègue sur son lieu de travail, c'était établissement mort sans accueil des élèves dans le pays, ou plus modestement dans l'académie entière???
Mais non...nous déplorons, c'est bien triste...Puis nous attendons le suivant en espérant ne pas le connaître personnellement (parce que les collègues qui doivent reprendre leurs cours ap. le suicide de l'un des leurs dans l'établissement ça doit être coton aussi!!)
Je me demande souvent si nous ne sommes pas nos pires ennemis... aucune réaction, aucune empathie...
- bikkhouHabitué du forum
Libellune a écrit:
Je me demande souvent si nous ne sommes pas nos pires ennemis... aucune réaction, aucune empathie...
+1 Ce métier est parfois tellement difficile que chacun se blinde préoccupé de sa propre "survie", à la recherche d'un équilibre. Suite à quelques expériences déstabilisantes, je me retrouve dans vos propos. La colère domine, chez moi. Aujourd'hui, je suis plus attentive aux autres qu'avant mais j'attends aussi que quelque chose arrive après un énième drame. Inacceptable. C'est le mot que j'ai en tête, tout de suite. Mais ce mot, je l'ai en tête quasiment tous les jours au travail, en situation ou quand je lis certains fils de discussion sur néo. Et ça, déjà, ça l'est, inacceptable.
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Le rhinocéros courait / Le lion s'accrochait / mordait / le sang giclait le cou se tordait / Le rhinocéros regardait le ciel / Ciel bleu, calme et tranquille : / on y voyait la lune /
Tableau / Incident dans la jungle lointaine / Le paysage se taisait / Les deux bêtes se figeaient / Et dans le silence / Le lion tuait à chaque instant / Le rhinocéros mourait éternellement
KAORU MARUYAMA
- Reine MargotDemi-dieu
PaoloSarpi a écrit:Oh, Libellune !
J'attends la vague que tu évoques depuis des années.
hélas, je crains qu'on l'attende longtemps.
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Quand tout va mal, quand il n'y a plus aucun espoir, il nous reste Michel Sardou
La famille Bélier
- LefterisEsprit sacré
Si je dis ça, c'est surtout pour faire réfléchir aux dangers structurels qui provoquent ça, et qu'il ne faut pas laisser : plus un système pratique le management personnalisé, où l'intérêt des uns ne peut se faire qu'au détriment des autres, plus c'est le règne du coup fourré. C'est le struggle for life et beaucoup de gens, pour un petit avantage, sont prêts à causer un grand mal à autrui. Pour moi, la page est tournée, sauf une misanthropie assez installée, mais je savais au fond de moi-même que je m'en tirerais, je relativisais.PaoloSarpi a écrit:Ton récit fait froid dans le dos, Lefteris.
Oui, c'est ça, tout est fait pour te culpabiliser. Combien de fois ai-je entendu que j'avais pris des risques en me battant, qu'il fallait connaître la règle du jeu dans les syndicats, pas trop de vagues (même de la part de gens que j'avais défendus). Quand à se faire tirer dans le dos, c'est là qu'on est le plus vulnérable parce qu'on ne l'attend pas.coco3898 a écrit:Personnellement j'étais loin d'être consciente que je minimisais, tout était fait pour que je pense que ce qui arrivait était de ma faute. Alors que je me consummais pour défendre une cause collective et aller au charbon, ce sont ceux de mon propre camp qui ont tendu la jambe pour me faire quelques croche-pattes, auxquels bien sûr je ne pouvais pas m'attendre. Alors faire des vagues en tous cas à ce moment-là aurait rimé pour moi à me faire assimiler à une folledingue qui voit le mal partout. Solitude...Libellune a écrit:Je suis loin, loin, très loin d'être la seule ; mais nous-mêmes, on minimise, on cherche à passer entre les gouttes, on s'efface, on va se reconstruire plus loin. Ou on disparaît, parce qu'il n'y a plus rien d'autre à faire.
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- OsmieSage
Karine B. a écrit:philann a écrit:
Le boulot d'un représentant syndical est d'insister sur les conditions de travail du travailleur concerné, certainement pas de "chercher à comprendre" les possibles causes externes.
Visiblement, vous ne connaissez rien au fonctionnement des médias !
Il y a 2 semaines, pendant les vacances, je suis appelée par un journaliste national pour faire une enquête sur les profs d'anglais d'un collège de Lille et il cherche des contacts. J'ai failli me laisser avoir, je découvre ensuite que c'est lié à l'histoire concernant une collègue ayant eu des relations sexuelles avec une élève de 14 ans ... Affaire dont je ne savais rien, on a le droit de déconnecter un peu pendant les vacances.
La plupart du temps, on reçoit des coups de fil de journalistes en sortant de cours ou à un moment peu opportun et on nous demande une réaction à chaud. Personnellement, j'aurais eu la même réaction que mon collègue de Nice qui ne connaissait pas la collègue et qui ne pouvait pas accabler d'emblée l'institution (les suicides sont complexes, un de mes collègues s'est donné la mort, jamais personne au lycée n'a pensé que c'était lié aux conditions de travail). Il faut donc prendre des précautions oratoires.
Évidemment, il est plus facile d'être catégorique une fois que l'on en connaît un peu plus sur la vie et la carrière de cette collègue et l'attitude de sa hiérarchie.
Maintenant, on cherche des candidats pour prendre des responsabilités syndicales, et ça ne se bouscule pas au portillon.
Mais il est sans doute plus facile d'assassiner anonymement des délégués syndicaux en les livrant en pâture sur un forum sans qu'ils s'en doutent. Très courageux comme comportement.
Karine Boulonne
Secrétaire académique du SNES-FSU de Lille
Je n'ai pas encore lu toutes les pages mais Karine a bien raison : les syndicats manquent de bras et ne demandent qu'à recruter. Ils travaillent pour l'amélioration des conditions de travail du collectif (on ne se lance pas dans le débat sur la CFDT). Tout le monde en bénéficie. S'il y a bien des gens sur lesquels il ne faut pas cracher, ce sont les syndicalistes.
Alors bienvenue par avance.
- CondorcetOracle
Janne a écrit:Karine B. a écrit:philann a écrit:
Le boulot d'un représentant syndical est d'insister sur les conditions de travail du travailleur concerné, certainement pas de "chercher à comprendre" les possibles causes externes.
Visiblement, vous ne connaissez rien au fonctionnement des médias !
Il y a 2 semaines, pendant les vacances, je suis appelée par un journaliste national pour faire une enquête sur les profs d'anglais d'un collège de Lille et il cherche des contacts. J'ai failli me laisser avoir, je découvre ensuite que c'est lié à l'histoire concernant une collègue ayant eu des relations sexuelles avec une élève de 14 ans ... Affaire dont je ne savais rien, on a le droit de déconnecter un peu pendant les vacances.
La plupart du temps, on reçoit des coups de fil de journalistes en sortant de cours ou à un moment peu opportun et on nous demande une réaction à chaud. Personnellement, j'aurais eu la même réaction que mon collègue de Nice qui ne connaissait pas la collègue et qui ne pouvait pas accabler d'emblée l'institution (les suicides sont complexes, un de mes collègues s'est donné la mort, jamais personne au lycée n'a pensé que c'était lié aux conditions de travail). Il faut donc prendre des précautions oratoires.
Évidemment, il est plus facile d'être catégorique une fois que l'on en connaît un peu plus sur la vie et la carrière de cette collègue et l'attitude de sa hiérarchie.
Maintenant, on cherche des candidats pour prendre des responsabilités syndicales, et ça ne se bouscule pas au portillon.
Mais il est sans doute plus facile d'assassiner anonymement des délégués syndicaux en les livrant en pâture sur un forum sans qu'ils s'en doutent. Très courageux comme comportement.
Karine Boulonne
Secrétaire académique du SNES-FSU de Lille
Je n'ai pas encore lu toutes les pages mais Karine a bien raison : les syndicats manquent de bras et ne demandent qu'à recruter. Ils travaillent pour l'amélioration des conditions de travail du collectif (on ne se lance pas dans le débat sur la CFDT). Tout le monde en bénéficie. S'il y a bien des gens sur lesquels il ne faut pas cracher, ce sont les syndicalistes.
Alors bienvenue par avance.
Enfin pas tous nous plus : quand j'ai eu besoin de mon représentant syndical FO au lycée, il m'a joué la complainte de l'ancien contractuel ayant subi un mauvais reclassement en tant qu'agrégé (inscrit sur liste d'aptitude).
- HéliandreExpert
philann a écrit:Libellune a écrit:
Et si on la faisait, cette vague ?! Tous ensemble ?
C'est un peu l'idée! Arrêter de compter ceux tombés au champs d'honneur...et réagir!
Quand il se passe quelque chose de grave à la RATP parfois c'est presque tout le réseau qui est bloqué... quand un collègue se suicide...quelques uns en parlent. Que se passerait-il (je rêve éveillée) si à chaque suicide de collègue sur son lieu de travail, c'était établissement mort sans accueil des élèves dans le pays, ou plus modestement dans l'académie entière???
Mais non...nous déplorons, c'est bien triste...Puis nous attendons le suivant en espérant ne pas le connaître personnellement (parce que les collègues qui doivent reprendre leurs cours ap. le suicide de l'un des leurs dans l'établissement ça doit être coton aussi!!)
Je suis complètement d'accord avec vous, et je ne comprends pas comment il est possible qu'il n'y ait pas de réaction de corps et d'ampleur.
Enfin, je ne comprenais pas. Mais suite au suicide de Lise Bonnafou, j'ai pu entendre, en salle des profs même, la majorité des collègues dire que cette femme devait avoir des problèmes, qu'on ne se suicide pas comme ça, juste pour le travail... Malgré mon insistance, la conversation n'a pas fait long feu. Rideau. A la même époque, j'ai appelé mon syndicat et évoqué le sujet, posé des questions sur les suite prévues. Réaction gênée... "c'est délicat, on ne peut pas se positionner, il y a la famille"... Et puis plus rien.
C'est vrai que mon établissement est assez tranquille, sans problème majeur. La plupart des collègues semblent s'y sentir bien, et sont conscients d'être préservés. Ca ne suffit pas à justifier, à mes yeux, ce manque de solidarité, d'autant qu'à mon avis cette tranquillité qui a encore cours dans certains établissement va disparaitre peu à peu.
- CondorcetOracle
120 ans après Durkheim, c'est navrant !
- OsmieSage
PaoloSarpi a écrit:Janne a écrit:Karine B. a écrit:philann a écrit:
Le boulot d'un représentant syndical est d'insister sur les conditions de travail du travailleur concerné, certainement pas de "chercher à comprendre" les possibles causes externes.
Visiblement, vous ne connaissez rien au fonctionnement des médias !
Il y a 2 semaines, pendant les vacances, je suis appelée par un journaliste national pour faire une enquête sur les profs d'anglais d'un collège de Lille et il cherche des contacts. J'ai failli me laisser avoir, je découvre ensuite que c'est lié à l'histoire concernant une collègue ayant eu des relations sexuelles avec une élève de 14 ans ... Affaire dont je ne savais rien, on a le droit de déconnecter un peu pendant les vacances.
La plupart du temps, on reçoit des coups de fil de journalistes en sortant de cours ou à un moment peu opportun et on nous demande une réaction à chaud. Personnellement, j'aurais eu la même réaction que mon collègue de Nice qui ne connaissait pas la collègue et qui ne pouvait pas accabler d'emblée l'institution (les suicides sont complexes, un de mes collègues s'est donné la mort, jamais personne au lycée n'a pensé que c'était lié aux conditions de travail). Il faut donc prendre des précautions oratoires.
Évidemment, il est plus facile d'être catégorique une fois que l'on en connaît un peu plus sur la vie et la carrière de cette collègue et l'attitude de sa hiérarchie.
Maintenant, on cherche des candidats pour prendre des responsabilités syndicales, et ça ne se bouscule pas au portillon.
Mais il est sans doute plus facile d'assassiner anonymement des délégués syndicaux en les livrant en pâture sur un forum sans qu'ils s'en doutent. Très courageux comme comportement.
Karine Boulonne
Secrétaire académique du SNES-FSU de Lille
Je n'ai pas encore lu toutes les pages mais Karine a bien raison : les syndicats manquent de bras et ne demandent qu'à recruter. Ils travaillent pour l'amélioration des conditions de travail du collectif (on ne se lance pas dans le débat sur la CFDT). Tout le monde en bénéficie. S'il y a bien des gens sur lesquels il ne faut pas cracher, ce sont les syndicalistes.
Alors bienvenue par avance.
Enfin pas tous nous plus : quand j'ai eu besoin de mon représentant syndical FO au lycée, il m'a joué la complainte de l'ancien contractuel ayant subi un mauvais reclassement en tant qu'agrégé (inscrit sur liste d'aptitude).
Il y a des mauvais syndicalistes comme il y a des mauvais profs : on trouve des médiocres partout. Ce n'est pas la majorité, loin s'en faut. Des gens qui se mettent au service des autres, s'exposent dans le souci du collectif en voyant souvent leur carrière ralentie ne sont pas à blâmer.
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