Ressentez-vous un sentiment d'imposture quand vous enseignez ?
- RikkiMonarque
Profécoles, c'est exactement ça dont je voulais parler : cette difficulté que j'avais, les premiers temps, à ne pas rappeler les parents en criant "Mais vous êtes dingues ! Vous ne pouvez pas me confier vos propres enfants comme ça, vous voyez bien que je suis complètement dépassée par la situation et que je n'y connais rien, non ?"
28 gosses de moyenne section, moi, je ne savais pas faire. J'en avais un à la maison, plus la petite sœur (plus l'autre petite sœur en route, ce qui n'arrangeait sûrement pas les choses du point de vue de ma résistance physique) et je savais ce qu'est un enfant. Mais pas la moindre idée de quoi faire pour surveiller et occuper 28 enfants en même temps !
Alors, oui, avec les années, avec l'auto-formation, avec un peu d'aide de mes amis, comme disent les Beatles, je m'en sors. Mais je pense qu'il reste quelques traces de ces débuts douloureux.
28 gosses de moyenne section, moi, je ne savais pas faire. J'en avais un à la maison, plus la petite sœur (plus l'autre petite sœur en route, ce qui n'arrangeait sûrement pas les choses du point de vue de ma résistance physique) et je savais ce qu'est un enfant. Mais pas la moindre idée de quoi faire pour surveiller et occuper 28 enfants en même temps !
Alors, oui, avec les années, avec l'auto-formation, avec un peu d'aide de mes amis, comme disent les Beatles, je m'en sors. Mais je pense qu'il reste quelques traces de ces débuts douloureux.
- PseudoDemi-dieu
Mes rapports avec les élèves relèvent moins du sentiment d'imposture. Je me sens parfois démagogue (quand je les laisse faire ce qu'il veulent sur les pc), parfois démissionnaire (quand je refuse de m'occuper d'un élève provocateur, ou que j'abandonne du terrain face aux gamins qui refusent d'écouter mes conseils), parfois impuissante (face à une situation que j'ai l'impression de ne pas gérer), mais pas vraiment en position d'imposture. Sauf quand je joue à l'adulte autoritaire, peut-être. Mais je me sens alors plutôt comme "pas moi-même". J'ai un rapport compliqué à l'autorité, autant quand je la subi que quand je dois en faire preuve.
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"Il faut encore avoir du chaos en soi pour pouvoir enfanter une étoile qui danse" Nietzsche
- RikkiMonarque
Et pourtant, c'est bien à propos d'une élève que tu as parlé, la première, de sentiment d'imposture !
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mon site sur l'écriture : www.ecritureparis.fr
- LefterisEsprit sacré
thrasybule a écrit:... on aurait dit Yannick Noah. Du blabla de curé.
La bien-pensance prédigérée...
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- User5899Demi-dieu
C'est un bon CPE : vu qu'il a fait toutes les conneries possibles avant,il les connaît toutes et les gosses ne lui échappent pas. Pour le reste, je ne sais pas, je ne le fréquente que le moins possible. J'étais quand même dans le CD qui l'a viré, il s'en souvientgauvain31 a écrit:Cripure a écrit:Un des pires élèves que j'aie eus, c'était pendant ma 1re année, en 90-91, violent, vulgaire, cossard, viré en CD finalement vers avril, avait déjà causé ma surprise en revenant il y a 7 ans comme... CPE :shock:Gryphe a écrit:Pour IA-IPR je ne sais pas, mais pour CDE, les taux de réussite sont de l'ordre de 20 à 30%.gauvain31 a écrit:Les concours pour être CDE ou IA-IPR sont beaucoup plus faciles, vu que personne n'a envie d'être CDE ou IA-IPR
Hé hé Le voici admissible au concours CdE
Est-ce qu'il a changé depuis Cripure ??? Y a-t-il toujours cette violence au fond de lui???
- MarieLNeoprof expérimenté
J'ai eu des enseignants formidables qui éclairaient le sens d'un texte avec un parfait naturel, des collègues brillants qui semblent capables d'improviser un cours à tout moment, des enseignants passionnés qui savaient transmettre leur enthousiasme.
Je crois que ce sentiment d'imposture qu'il m'est arrivé de ressentir vient de là, d'une admiration (pas toujours justifiée à l'usage) pour des personnages d'exception.
Et j'ai voté pour la deuxième proposition parce que plus le temps passe et plus je réalise être finalement dans la bonne moyenne : entre les quelques collègues vraiment impressionnants et ceux dont on se demande parfois comment ils se sont retrouvés là, ceux qui méprisent ouvertement les élèves, ceux qui se vantent de ne rien préparer, ceux qui pillent sans vergogne les cours des autres, ceux qui avancent la vulgarité en bandoulière et sans le moindre complexe, à compléter selon votre propre expérience...
Mais je crois aussi que ce sentiment est né dans l'enfance et qu'il s'est trouvé renforcé par certaines conditions de l'enseignement. J'ai commencé en entreprise et jamais je n'y ai éprouvé ce sentiment : je faisais mon travail et je le faisais bien, personne ne pouvait dire ni penser le contraire (et je recevais souvent des compliments ou des remerciements, personne ne semblait penser que c'était superflu). Quand on enseigne, ceux qui se permettent de penser, voire de dire, que nous devrions faire mieux ou autrement sont justement bien trop nombreux - quant aux remerciements, inutile même d'y penser (bon, parfois, un parent ou d'anciens élèves quand même si, mais au quotidien rien de rien).
Je crois que ce sentiment d'imposture qu'il m'est arrivé de ressentir vient de là, d'une admiration (pas toujours justifiée à l'usage) pour des personnages d'exception.
Et j'ai voté pour la deuxième proposition parce que plus le temps passe et plus je réalise être finalement dans la bonne moyenne : entre les quelques collègues vraiment impressionnants et ceux dont on se demande parfois comment ils se sont retrouvés là, ceux qui méprisent ouvertement les élèves, ceux qui se vantent de ne rien préparer, ceux qui pillent sans vergogne les cours des autres, ceux qui avancent la vulgarité en bandoulière et sans le moindre complexe, à compléter selon votre propre expérience...
Mais je crois aussi que ce sentiment est né dans l'enfance et qu'il s'est trouvé renforcé par certaines conditions de l'enseignement. J'ai commencé en entreprise et jamais je n'y ai éprouvé ce sentiment : je faisais mon travail et je le faisais bien, personne ne pouvait dire ni penser le contraire (et je recevais souvent des compliments ou des remerciements, personne ne semblait penser que c'était superflu). Quand on enseigne, ceux qui se permettent de penser, voire de dire, que nous devrions faire mieux ou autrement sont justement bien trop nombreux - quant aux remerciements, inutile même d'y penser (bon, parfois, un parent ou d'anciens élèves quand même si, mais au quotidien rien de rien).
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Je suis ce que je suis et je suis l'être même, je suis ma volonté en moi-même exaucée - A. Kalda
- User5899Demi-dieu
Je te donne toutes mes différencesthrasybule a écrit:Ca me rappelle une collègue au collège qui nous refaisait le cours qu'elle venait de faire en vie de classe sur le respect: ah! elle était fière d'avoir transmis des valeurs sur la tolérance, la différence, on aurait dit Yannick Noah. Du blabla de curé.
Tous ces défauts qui sont autant de chances
On sra jamais des standards des gens bien comil fô :chanson: :chanson:
- User5899Demi-dieu
Y'a la vérole aussi qu'on peut transmettredaphne5 a écrit:Le verbe "transmettre" me gave: à part transmettre des postillons quand je gueule, je ne vois pas.
- User5899Demi-dieu
Nabila, commé tou a changié ! Yé compran plou rien à sé ké tou dithrasybule a écrit:Encore une fois, j'interprète la question comme relevant d'une dimension purement subjective, irrationnelle : je ne me pose aucune question sur le fait que je suis effectivement à ma place, j'ai été recruté, les cours se passent bien, etc... Je veux dire que dans les relations avec les élèves, il y a un fonctionnement qui relève du transfert, d'où les projections que l'on peut faire en tant que prof et sur les ados et sur l'institution: relativement à mon exprience personnelle que j'ai évoquée( qui n'a aucun intérêt en soi mais qui était là pour illustrer mon propos) je ne me sens donc à ma place dans mon rôle de passeur ( puisque c'est précisément l'accès à la beauté des oeuvres qui m'a émancipé, en rendant intelligibles les émotions, en me mettant en contact avec des voix fraternelles, en me "débâillonnant"), je pense que fondamentalement c'est cela qui fonde ma certitude d'être à ma place. ENn revanche, en tant que représentant de l'autorité et du pouvoir légitime, je me sens imposteur( en rapport sans doute avec mes propres relations avec le paternel), et je me sens incapable d'apprendre aux élves à être de bons citoyens, bla ba bla, à vrai dire ça me fait carrément horreur.V.Marchais a écrit:Pseudo a écrit:V.Marchais a écrit:Mais en fait, si je vous lis bien, Thrasy, Pseudo, Phi, Gryphe, le sentiment d'imposture n'est pas lié au fait d'enseigner, mais à des expériences fondatrices dévastatrices qui vous privent de cette reconnaissance initiale, celle qui fait qu'on se sent légitime a priori. Dès lors, ce sentiment d'illégitimité peut se projeter sur toutes les expériences de la vie, pas seulement le fait d'enseigner. Il a à voir avec votre histoire bien davantage qu'avec les conditions du métier.
Oui, et non.
Je pense que le métier d'enseignant (mais il en est d'autres) peut sacrément dorloter ce sentiment.
Par contre, dans la relation avec les élèves, j'ai toujours du mal à suivre. Tu voudrais pas me réexpliquer plus lentement, Thrasy ? :lol: Moi aussi je crois au pouvoir libérateur de la connaissance et de la culture, à l'horizon fabuleux que cela ouvre. Cela contribue à mon sentiment de légitimité. Je contrains les élèves à un travail qui ne les séduit pas a priori, parce que je crois à la nécessité de ce travail, à ce pouvoir, qui leur donnera une satisfaction bien plus profonde et durable que celle du moindre effort. Les conflits ne me déstabilisent pas, et les séductions toutes shéhérazadesques que je déploie pour emporter ces enfants en littérature ne relèvent selon moi ni de la manipulation ni de l'imposture. Qu'est-ce qui coince ?
D'où l'ambivalence de ce que je ressens. Encore une fois, je réponds de manière purement personnelle, puisque la question porte uniquement sur un "sentiment". Il ne s'agit pas pour moi de "raconter mon enfance" selon un propos précdent ( ) mais de montrer que l'imposture est un symptôme qui va au-delà du pdagogique
Je ne sais pas si c'était ça que je devais clarifier.
- yogiSage
Cripure a écrit:Je te donne toutes mes différencesthrasybule a écrit:Ca me rappelle une collègue au collège qui nous refaisait le cours qu'elle venait de faire en vie de classe sur le respect: ah! elle était fière d'avoir transmis des valeurs sur la tolérance, la différence, on aurait dit Yannick Noah. Du blabla de curé.
Tous ces défauts qui sont autant de chances
On sra jamais des standards des gens bien comil fô :chanson: :chanson:
Cripure, quel mélomane! Je savais que derrière le côté ours, il y avait un tendre, genre "we are the world, we are the children"...
- bikkhouHabitué du forum
J'ai voté "Parfois".
Il y a deux ans j'ai sollicité mon CDE pour être inspectée. Cela a été possible l'an dernier seulement.
Je suis encore contractuelle et j'éprouvais plus que jamais ce besoin d'un regard extérieur, institutionnel, sur mon travail.
Très honnêtement, je pensais que c'était un complexe réservé aux suppléants, qui n'ont pas encore franchi cette étape obligatoire du concours, qui se sont formés sur le tas, qui ont craint le jugement des collègues, des élèves, des parents parce qu'il a de réelles conséquences sur leur évaluation en fin d'année et donc, en conséquence sur de futurs postes la rentrée qui suit.
Au cours de l'entretien, l'inspecteur m'a vivement incitée à préparer le capes. Quelques jours plus tard, dans un mail qui répondait à une question à laquelle il n'avait pas eu le temps de répondre, il est revenu sur ses encouragements et m'a très gentiment expliqué qu'aucun diplôme ni concours ne me ferait plus sûre de moi que je ne l'étais, que le capes ni l'agrèg n'était pas l'antidote à mon sentiment d'imposture et qu'il rencontrait de nombreux professeurs, brillants et performants qui s'interrogent encore sur leur légitimité. Il concluait sur le chapitre en m'expliquant qu'il fallait travailler sur moi-même, m'interroger certes et prendre confiance en moi, mais surtout qu'il ne fallait pas emporter ce sentiment avec moi en classe. En gros et pour faire simple : laissez vos doutes dans vos pantoufles sur le seuil de votre porte, mettez toute votre énergie et votre foi dans ce que vous faites face à vos classes pour enseigner. Professeur, vous l'êtes. Point à la ligne.
En guise de conclusion, je me retrouve dans beaucoup de vos réactions et je suis soulagée en lisant toutes les réflexions que soulève ce sujet : décidément, l'inspecteur que j'ai rencontré avait raison... J'ai suivi son conseil et même si ma tête est une usine à questions, je fais l'effort de ne pas systématiquement remettre en question mon statut de professeur ou quoi que soit... qui serait "moi" face à mes élèves. Je me sens plus sereine et lorsque je doute, je me tourne vers mes (très chers/chères) collègues pour me rassurer et m'aider le cas échéant.
Il y a deux ans j'ai sollicité mon CDE pour être inspectée. Cela a été possible l'an dernier seulement.
Je suis encore contractuelle et j'éprouvais plus que jamais ce besoin d'un regard extérieur, institutionnel, sur mon travail.
Très honnêtement, je pensais que c'était un complexe réservé aux suppléants, qui n'ont pas encore franchi cette étape obligatoire du concours, qui se sont formés sur le tas, qui ont craint le jugement des collègues, des élèves, des parents parce qu'il a de réelles conséquences sur leur évaluation en fin d'année et donc, en conséquence sur de futurs postes la rentrée qui suit.
Au cours de l'entretien, l'inspecteur m'a vivement incitée à préparer le capes. Quelques jours plus tard, dans un mail qui répondait à une question à laquelle il n'avait pas eu le temps de répondre, il est revenu sur ses encouragements et m'a très gentiment expliqué qu'aucun diplôme ni concours ne me ferait plus sûre de moi que je ne l'étais, que le capes ni l'agrèg n'était pas l'antidote à mon sentiment d'imposture et qu'il rencontrait de nombreux professeurs, brillants et performants qui s'interrogent encore sur leur légitimité. Il concluait sur le chapitre en m'expliquant qu'il fallait travailler sur moi-même, m'interroger certes et prendre confiance en moi, mais surtout qu'il ne fallait pas emporter ce sentiment avec moi en classe. En gros et pour faire simple : laissez vos doutes dans vos pantoufles sur le seuil de votre porte, mettez toute votre énergie et votre foi dans ce que vous faites face à vos classes pour enseigner. Professeur, vous l'êtes. Point à la ligne.
En guise de conclusion, je me retrouve dans beaucoup de vos réactions et je suis soulagée en lisant toutes les réflexions que soulève ce sujet : décidément, l'inspecteur que j'ai rencontré avait raison... J'ai suivi son conseil et même si ma tête est une usine à questions, je fais l'effort de ne pas systématiquement remettre en question mon statut de professeur ou quoi que soit... qui serait "moi" face à mes élèves. Je me sens plus sereine et lorsque je doute, je me tourne vers mes (très chers/chères) collègues pour me rassurer et m'aider le cas échéant.
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Le rhinocéros courait / Le lion s'accrochait / mordait / le sang giclait le cou se tordait / Le rhinocéros regardait le ciel / Ciel bleu, calme et tranquille : / on y voyait la lune /
Tableau / Incident dans la jungle lointaine / Le paysage se taisait / Les deux bêtes se figeaient / Et dans le silence / Le lion tuait à chaque instant / Le rhinocéros mourait éternellement
KAORU MARUYAMA
- RikkiMonarque
Axel, moi aussi j'ai bossé pendant 10 ans dans le privé et je n'ai jamais ressenti ce sentiment. Il faut dire qu'on me recrutait sur CV, soit pour faire des choses que je savais faire, soit pour faire des choses qu'on m'expliquait comment faire.
Il n'est jamais venu à l'idée d'aucun patron de me confier un travail totalement inconnu de moi sans la moindre explication. Seule l'Education nationale a su franchir le pas !
Il n'est jamais venu à l'idée d'aucun patron de me confier un travail totalement inconnu de moi sans la moindre explication. Seule l'Education nationale a su franchir le pas !
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- V.MarchaisEmpereur
Merci, Thrasy, je comprends mieux.
Mais comme tu le disais toi-même, notre autorité ne vaut que dans la mesure où elle nous permet de jouer notre rôle de passeur. Je ne me sens pas investie d'autre chose. Je ne fais pas vie de classe, sauf pour pour préparer les conseils, 3 fois par an. Qui peut t'imposer de jouer les moralisateurs si tu n'adhères pas à ce rôle ? Même au-delà du discours institutionnel (ECJS et cie), je ne me sens pas de devoir d'exemplarité (en dehors de trucs comme arriver à l'heure, faire mon boulot...). Je suis un être humain, parfois, je me mets en colère, parfois je rate des trucs, parfois, je pique un fou-rire. J'accompagne souvent le cheminement de quelques élèves par la discussion, parfois par une remontée de bretelles bien sentie, mais jamais avec un discours convenu, qui ne serait pas réellement mien.
Mais comme tu le disais toi-même, notre autorité ne vaut que dans la mesure où elle nous permet de jouer notre rôle de passeur. Je ne me sens pas investie d'autre chose. Je ne fais pas vie de classe, sauf pour pour préparer les conseils, 3 fois par an. Qui peut t'imposer de jouer les moralisateurs si tu n'adhères pas à ce rôle ? Même au-delà du discours institutionnel (ECJS et cie), je ne me sens pas de devoir d'exemplarité (en dehors de trucs comme arriver à l'heure, faire mon boulot...). Je suis un être humain, parfois, je me mets en colère, parfois je rate des trucs, parfois, je pique un fou-rire. J'accompagne souvent le cheminement de quelques élèves par la discussion, parfois par une remontée de bretelles bien sentie, mais jamais avec un discours convenu, qui ne serait pas réellement mien.
- PseudoDemi-dieu
Rikki a écrit:Et pourtant, c'est bien à propos d'une élève que tu as parlé, la première, de sentiment d'imposture !
C'était le regard de la journaliste qui me posait problème. Et j'ai tout de suite pensé à ce que pourrait en dire la hiérarchie, de "pseudo formidable". Ce n'est pas le regard de l'élève ni son appréciation qui me posait le plus problème au niveau de l'imposture, mais le regard que d'autres adultes pouvaient poser là dessus.
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"Il faut encore avoir du chaos en soi pour pouvoir enfanter une étoile qui danse" Nietzsche
- PseudoDemi-dieu
Rikki a écrit:Axel, moi aussi j'ai bossé pendant 10 ans dans le privé et je n'ai jamais ressenti ce sentiment. Il faut dire qu'on me recrutait sur CV, soit pour faire des choses que je savais faire, soit pour faire des choses qu'on m'expliquait comment faire.
Il n'est jamais venu à l'idée d'aucun patron de me confier un travail totalement inconnu de moi sans la moindre explication. Seule l'Education nationale a su franchir le pas !
Comme quoi, finalement, l'EN et le job de prof peut bien favoriser ce sentiment d'imposture.
On nous met en difficulté et ensuite on nous reproche de l'être. Globalement.
Ca me rassure un peu, finalement. Mon sentiment d'imposture résiste à la vie professionnelle alors que dans les autres secteurs de ma vie je ne le ressens plus beaucoup. C'est peut-être que le problème est plus au dehors de moi désormais que dedans.
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- Mum'Niveau 3
Pseudo a écrit:Rikki a écrit:Axel, moi aussi j'ai bossé pendant 10 ans dans le privé et je n'ai jamais ressenti ce sentiment. Il faut dire qu'on me recrutait sur CV, soit pour faire des choses que je savais faire, soit pour faire des choses qu'on m'expliquait comment faire.
Il n'est jamais venu à l'idée d'aucun patron de me confier un travail totalement inconnu de moi sans la moindre explication. Seule l'Education nationale a su franchir le pas !
Comme quoi, finalement, l'EN et le job de prof peut bien favoriser ce sentiment d'imposture.
On nous met en difficulté et ensuite on nous reproche de l'être. Globalement.
C'est exactement ça !
Donner à quelqu'un une tâche insurmontable (style des programmes non adaptées, des élèves ingérables, des objectifs inatteignables, dût-il y passer ses nuits) et il se fera tout petit face à la hiérarchie, ne revendiquera rien, car il sait qu'il est, quelque part, forcément reprochable.
- Trams59Niveau 10
et il se fera tout petit face à la hiérarchie, ne revendiquera rien, car il sait qu'il est, quelque part, forcément reprochable.
Je fais mon ( petit) retour... Forcément que nous ne sommes pas irréprochables... Je me retrouve dans ce que disait Axel...on a été confrontés à des modèles, des tuteurs qui me laissaient pantois. Comme si tout fonctionnait de manière naturelle, que les textes étaient appliqués à la lettre, que les élèves ne pouvaient s'en prendre qu'à eux-mêmes s'ils ne bossaient pas...
On doit soigner notre égo mais c'est difficile dans ce métier: Quand on parle dans la salle des profs tout va bien chez les autres ( mais oui mais oui...). On voit les prépa des collègues et on se trouve médiocre...
Depuis ma titularisation voilà 5 ans, je n'ai toujours pas vu un IPR. Alors je bricole tant bien que mal pour améliorer ma pratique mais j'ai toujours ce sentiment d'avancer dans le brouillard...
Je fais à ma manière, j'écoute les conseils des camarades pour la discipline, la gestion de classe et les choses évoluent lentement mais surement. Quand à ma discipline, j'attends la venue tant redoutée de cet IPR qui me fera un électrochoc, me dira ce qui ne va pas.
J'aurai mal, je pleurerai mais ça me fera un bien fou.... Pendant ce temps, on a eu les formations Dyslexie, Tice et autres... mais rien pour me faire bosser mes consignes, pour m'aider à dynamiser mon cours... à m'adapter au public...
je rêverai d'être encore stagiaire, un peu materné.... je ne suis pas imposteur, juste un garçon qui a un peu peur d'aller à l'école
- JacqGuide spirituel
J'ai répondu 5.
L'imposture pour moi (au lycée) réside dans le contenu des programmes et j'ai parfois l'impression de mentir aux parents lors des réunions parents-prof ou lors des portes ouvertes de mon établissement.
Idem lorsque je parle de la valeur du diplôme obtenu aux parents, si je compare au niveau réel du bac !
L'imposture pour moi (au lycée) réside dans le contenu des programmes et j'ai parfois l'impression de mentir aux parents lors des réunions parents-prof ou lors des portes ouvertes de mon établissement.
Idem lorsque je parle de la valeur du diplôme obtenu aux parents, si je compare au niveau réel du bac !
- LefterisEsprit sacré
Même réponse que moi : ce sont plutôt les enseignants qui sont victimes d'une imposture, contre laquelle ils doivent lutter sans cesse (de manière discrète pour que le rouleau compresseur ne les broie pas). Je ne cache pas, en termes choisis, la vérité sur le niveau, sur le collège unique, sur la valeur des diplômes, sur la différence classe prépa/fac...Jacq a écrit:J'ai répondu 5.
L'imposture pour moi (au lycée) réside dans le contenu des programmes et j'ai parfois l'impression de mentir aux parents lors des réunions parents-prof ou lors des portes ouvertes de mon établissement.
Idem lorsque je parle de la valeur du diplôme obtenu aux parents, si je compare au niveau réel du bac !
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- Palombella RossaNeoprof expérimenté
C'est le lycée Potemkine qui est une imposture, pas les collègues qui tentent, contre vents et marées, de faire leur travail...
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http://leblogdelapresidente.over-blog.com/
- Trams59Niveau 10
Le collège unique est aussi un petit tanic aussi...quand on voit que les redoublements vont être réservés seulement aux élèves ' méritants' (sic) et qu'on laissera passer les élèves en grande difficulté...mais chuuuut, il ne faut pas le dire trop haut :o
- LefterisEsprit sacré
Remarque, le système "passe-dégage" existe déjà . La différence à venir , c'est que cette coutume déjà bien établie va être gravée dans le marbre ...sebdu06000 a écrit:Le collège unique est aussi un petit tanic aussi...quand on voit que les redoublements vont être réservés seulement aux élèves ' méritants' (sic) et qu'on laissera passer les élèves en grande difficulté...mais chuuuut, il ne faut pas le dire trop haut :o
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
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- gauvain31Empereur
Ah ben personnellement , si les parents me demande ce que vaut réellement le bac je dirais franchement que par rapport au temps où moi j'ai passé le bac en 1995 , on peut rajouter facilement 2 points à cause des TP du bac qui gonflent artificiellement les notes; l'imposture elle ne vient des enseignants mais bien du système. Les programmes infaisables dans les temps on connaît çà avec la nouvelle mouture du lycée : + de contenu et - d'heures : les élèves les plus faibles sont broyés...... et plus qu'avant, alors on fait des choix, j'ai fais des choix où j'insiste plus sur une partie (et où donc je dépasse le temps demandé), mais que surtout l'IPR ne vienne pas me faire de remarque là dessus car je lui dirai franco ceci : "Si je fais ce que vous dites à savoir enseigner à part égale les 3 parties du programme , les élèves ne retiendront rien , je l'ai vérifié l'an passé avec mes élèves de 1ère: ils n'ont rien retenu du programme de seconde" je travaille uniquement dans l'intérêt de l'élève, n'est-ce pas Madame ??
- gauvain31Empereur
Lefteris a écrit:Remarque, le système "passe-dégage" existe déjà . La différence à venir , c'est que cette coutume déjà bien établie va être gravée dans le marbre ...sebdu06000 a écrit:Le collège unique est aussi un petit tanic aussi...quand on voit que les redoublements vont être réservés seulement aux élèves ' méritants' (sic) et qu'on laissera passer les élèves en grande difficulté...mais chuuuut, il ne faut pas le dire trop haut :o
Oui la coutume est déjà bien établi et çà commence même à remonter aux oreilles des élèves.... par contre il faudra alors avoir le courage d'écrire sur le bulletin du 3ème trimestre : "N'a pas le niveau requis: passage en classe supérieure pour gérer les flux"
- OlympiasProphète
Lefteris a écrit:Même réponse que moi : ce sont plutôt les enseignants qui sont victimes d'une imposture, contre laquelle ils doivent lutter sans cesse (de manière discrète pour que le rouleau compresseur ne les broie pas). Je ne cache pas, en termes choisis, la vérité sur le niveau, sur le collège unique, sur la valeur des diplômes, sur la différence classe prépa/fac...Jacq a écrit:J'ai répondu 5.
L'imposture pour moi (au lycée) réside dans le contenu des programmes et j'ai parfois l'impression de mentir aux parents lors des réunions parents-prof ou lors des portes ouvertes de mon établissement.
Idem lorsque je parle de la valeur du diplôme obtenu aux parents, si je compare au niveau réel du bac !
Je ne comprends toujours pas comment des élèves de L (c'est ma grande spécialité...) peuvent décrocher le bac sans avoir pendant l'année la moyenne en philo, littérature, HG, en étant très moyens en LV ; mais ayant des notes dithyrambiques en Arts pla (dans la partie pratique, car quand il faut écrire, là, c'est autre chose....).
- Trams59Niveau 10
oui, je me demande ce que les P.P vont écrire ....' allez plus que 1 an et l'école est finie' vu le peu de places en DP3 et DP6......
- Prof célibataire (mais pas seulement?)... vous ruminez chez vous quand vous avez une classe pénible?
- Sondage : Quelle est la pire incivilité ou violence que vous ayez subie depuis que vous enseignez ?
- Pour vous qui ont été les ministres de l'EN les plus désastreux depuis que vous enseignez ?
- Choisissez-vous les niveaux dans lesquels vous enseignez?
- Que répondez-vous quand on vous dit que les profs devraient prévenir les élèves quand ils font grève ?
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