Ressentez-vous un sentiment d'imposture quand vous enseignez ?
- Trams59Niveau 10
oui, je me demande ce que les P.P vont écrire ....' allez plus que 1 an et l'école est finie' vu le peu de places en DP3 et DP6......
- User5899Demi-dieu
En arts plastiques, c'est simple : si c'est génial, tu as 20. Sinon, tu as 19. Coefficient 7.Olympias a écrit:Lefteris a écrit:Même réponse que moi : ce sont plutôt les enseignants qui sont victimes d'une imposture, contre laquelle ils doivent lutter sans cesse (de manière discrète pour que le rouleau compresseur ne les broie pas). Je ne cache pas, en termes choisis, la vérité sur le niveau, sur le collège unique, sur la valeur des diplômes, sur la différence classe prépa/fac...Jacq a écrit:J'ai répondu 5.
L'imposture pour moi (au lycée) réside dans le contenu des programmes et j'ai parfois l'impression de mentir aux parents lors des réunions parents-prof ou lors des portes ouvertes de mon établissement.
Idem lorsque je parle de la valeur du diplôme obtenu aux parents, si je compare au niveau réel du bac !
Je ne comprends toujours pas comment des élèves de L (c'est ma grande spécialité...) peuvent décrocher le bac sans avoir pendant l'année la moyenne en philo, littérature, HG, en étant très moyens en LV ; mais ayant des notes dithyrambiques en Arts pla (dans la partie pratique, car quand il faut écrire, là, c'est autre chose....).
Et hop !
- VudiciFidèle du forum
daphne5 a écrit:Mon CDE, agrégé, fait des fautes de syntaxe et grammaire; il fait du copié-collé aussi pour écrire ses emails et discours (il prend des textes belges sur internet et copie à la faute près).
KESTUVEUDIR?
- Spoiler:
- :lol!:
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Front de Libération des Lichens Injustement Massacrés
- lene75Prophète
Je réponds sans avoir tout lu parce qu'il y a du boulot pour écumer les 18 pages !!!
Je n'ai pas vraiment compris la question au départ. Pour avoir un sentiment d'imposture, il faudrait que j'aie l'impression soit d'avoir volé ma place, ce qui est loin d'être la cas vu le boulot pour avoir le concours, soit d'être totalement incompétente, ce qui à nouveau me paraît être loin d'être le cas pour la même raison.
En revanche, comme Ignatius, j'ai parfois le sentiment d'un imposture du système face à certains élèves.
Ça ne veut pas dire que je suis la meilleure des profs possibles ni que je sais tout sur tout. Parfois je ne trouve pas le truc avec tel ou tel élève, il m'arrive même d'avoir de mauvaises relations avec une classe, je n'ai pas une science infinie, il m'arrive souvent de dire à mes élèves que je ne sais pas et que je chercherai, mais tout ça fait partie de mon boulot, que j'estime faire globalement bien. Il faut dire que ma matière est assez préservée : on a maintenu un certain niveau d'exigence dans les séries générales (pour combien de temps ?) et on a une grande liberté de construction de nos cours (qui a pour corrélat une grande insécurité, mais insécurité ne veut pas dire illégitimité). Même s'il m'arrive d'enseigner des doctrines auxquelles je n'adhère pas, mon enseignement est essentiellement authentique, j'enseigne en grande partie ce que je suis et ce que j'enseigne a un impact réel sur ma vie, et ça, mes élèves le voient bien. On est donc très loin de l'imposture, sauf peut-être dans les rares cas où, faute de temps, j'emprunte le cours d'un ami qui ne me correspond jamais vraiment. J'irais même jusqu'à dire que l'infinie perfectibilité de l'être humain fait partie de ce que j'ai à enseigner à mes élèves : c'est si j'étais parfaite que mon enseignement sonnerait faux. Là ils voient bien que quand on ne sait pas on peut apprendre et qu'on n'est pas ceci ou cela de déterminé mais qu'on est ce qu'on devient, c'est-à-dire ce qu'on se fait en ne cessant jamais d'apprendre.
En fait, franchement, je ne commence à avoir confiance en moi que depuis que je suis prof. Et c'est somme toute logique : il y aurait un décalage (une imposture ?) si je leur disais de croire en eux, en leurs capacités, en leur valeur inconditionnelle, tout en leur montrant l'image de quelqu'un qui ne croit pas en ses propres capacités ni en sa propre valeur d'être humain. "Faites ce que je dis, pas ce que je fais", non, ça n'est pas possible, ce qui est possible, en revanche, c'est que l'élève dépasse le maître, ça oui.
Je n'ai pas vraiment compris la question au départ. Pour avoir un sentiment d'imposture, il faudrait que j'aie l'impression soit d'avoir volé ma place, ce qui est loin d'être la cas vu le boulot pour avoir le concours, soit d'être totalement incompétente, ce qui à nouveau me paraît être loin d'être le cas pour la même raison.
En revanche, comme Ignatius, j'ai parfois le sentiment d'un imposture du système face à certains élèves.
Ça ne veut pas dire que je suis la meilleure des profs possibles ni que je sais tout sur tout. Parfois je ne trouve pas le truc avec tel ou tel élève, il m'arrive même d'avoir de mauvaises relations avec une classe, je n'ai pas une science infinie, il m'arrive souvent de dire à mes élèves que je ne sais pas et que je chercherai, mais tout ça fait partie de mon boulot, que j'estime faire globalement bien. Il faut dire que ma matière est assez préservée : on a maintenu un certain niveau d'exigence dans les séries générales (pour combien de temps ?) et on a une grande liberté de construction de nos cours (qui a pour corrélat une grande insécurité, mais insécurité ne veut pas dire illégitimité). Même s'il m'arrive d'enseigner des doctrines auxquelles je n'adhère pas, mon enseignement est essentiellement authentique, j'enseigne en grande partie ce que je suis et ce que j'enseigne a un impact réel sur ma vie, et ça, mes élèves le voient bien. On est donc très loin de l'imposture, sauf peut-être dans les rares cas où, faute de temps, j'emprunte le cours d'un ami qui ne me correspond jamais vraiment. J'irais même jusqu'à dire que l'infinie perfectibilité de l'être humain fait partie de ce que j'ai à enseigner à mes élèves : c'est si j'étais parfaite que mon enseignement sonnerait faux. Là ils voient bien que quand on ne sait pas on peut apprendre et qu'on n'est pas ceci ou cela de déterminé mais qu'on est ce qu'on devient, c'est-à-dire ce qu'on se fait en ne cessant jamais d'apprendre.
En fait, franchement, je ne commence à avoir confiance en moi que depuis que je suis prof. Et c'est somme toute logique : il y aurait un décalage (une imposture ?) si je leur disais de croire en eux, en leurs capacités, en leur valeur inconditionnelle, tout en leur montrant l'image de quelqu'un qui ne croit pas en ses propres capacités ni en sa propre valeur d'être humain. "Faites ce que je dis, pas ce que je fais", non, ça n'est pas possible, ce qui est possible, en revanche, c'est que l'élève dépasse le maître, ça oui.
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Une classe, c'est comme une boîte de chocolats, on sait jamais sur quoi on va tomber...
- PseudoDemi-dieu
Mais il n'y a aucune illégitimité réelle, objective, à chercher dans le sentiment d'imposture.
Peut-être que, tout simplement, celui ou celle qui n'a jamais vécu ce sentiment ne peut pas le comprendre.
Se sentir imposteur ne veut pas dire qu'on l'est. D'ailleurs, il y a nombre de gens que l'on peut considérer comme imposteur et qui le vivent très bien, sans sentiment d'imposture.
Peut-être que, tout simplement, celui ou celle qui n'a jamais vécu ce sentiment ne peut pas le comprendre.
Se sentir imposteur ne veut pas dire qu'on l'est. D'ailleurs, il y a nombre de gens que l'on peut considérer comme imposteur et qui le vivent très bien, sans sentiment d'imposture.
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"Il faut encore avoir du chaos en soi pour pouvoir enfanter une étoile qui danse" Nietzsche
- CeladonDemi-dieu
Je ne savais pas trop où mettre ce site, alors je le dépose ici :
http://www.lepoint.fr/societe/un-petit-prof-a-suivre-02-04-2013-1648532_23.php
A suivre sur le point.fr
http://www.lepoint.fr/societe/un-petit-prof-a-suivre-02-04-2013-1648532_23.php
A suivre sur le point.fr
- ClarinetteGrand Maître
Argh ! J'avais soigneusement coché les posts auxquels je voulais répondre en citation multiple (18 pages à lire d'un coup ! :shock:), mais le bidule a buggé...
Bref, je réagirai donc pêle-mêle. J'ai coché la 5e proposition, parce que, comme le dit Véronique, je me sens parfaitement à ma place et compétente quand je suis en classe. C'est là que je donne le meilleur de moi-même, même si cela ne signifie pas que je sois infaillible, bien sûr.
J'ai moi aussi constaté que les PE avaient globalement beaucoup moins confiance en eux que les collègues du secondaire. J'y vois les mêmes raisons que celles évoquées plus haut : devoir enseigner une dizaine de disciplines est angoissant et augmente le risque de ne pas se sentir à la hauteur.
Les relations humaines sont parfois aussi plus compliquées parce que nous sommes beaucoup plus souvent au contact des familles. Je crois que, du fait de cette proximité quotidienne avec les parents, il ne faudrait pas prendre pour une attaque toute question de leur part : davantage de transparence, moins de méfiance de part et d'autre, permettraient des relations apaisées, sauf dans le cas de parents réellement déséquilibrés, mais c'est quand même assez rare. Le plus souvent, il s'agit d'une méconnaissance de l'école, d'une réminiscence de leur propre passé scolaire souvent douloureux, d'angoisse pour l'avenir de leurs enfants, qui se traduisent par une éventuelle agressivité. C'est justement quand on ne se sent pas imposteur ou illégitime, que l'on peut répondre à ces parents de la façon la plus sereine possible.
La formation et la hiérarchie sont également particulièrement infantilisantes dans le premier degré. Pour ma part, j'ai une très bonne (trop bonne, diraient certains ! ) estime de moi-même (c'est comme ça qu'on dit de nos jours), et heureusement, parce que lors d'une de mes premières inspections (j'étais stagiaire), l'inspecteur a tout fait pour me faire comprendre que je n'étais qu'un cafard tout juste bon à écrabouiller tellement j'étais nulle en classe. Bien sûr, avec le recul, ma séance n'était pas géniale, mais pourquoi une telle hargne destructrice ? Contrairement à d'autres, plus fragiles, j'ai serré les dents et continué tranquillement mon chemin, persuadée que ma place était là, et pas ailleurs.
Depuis, j'ai appris à ruer dans les brancards, et même la descente surprise dans mon bureau de Môssieur l'Inspecteur d'Académie Himself, venu fustiger il y a une dizaine d'années ma tendance marquée à l'insubordination, ne m'a pas plus émue que cela. Je partage l'avis émis plus haut que ce sont les inspecteurs les vrais imposteurs, pour une bonne partie d'entre eux.
Pour finir sur le premier degré, il est quand même hallucinant qu'une Double-Casquette ou une Rikki puissent être amenées par le système à se sentir parfois illégitimes ! :shock:
Ah, et une mention spéciale à notre (jeune ! ) collègue Phi, avec qui Cripure a eu la dent bien dure : j'aurais aimé avoir atteint ce niveau de réflexion sur le métier dès le début de ma carrière !
Je rejoins aussi Pseudo et d'autres sur le fait que ce sentiment d'imposture était sans doute préexistant à l'entrée dans l'enseignement, mais cette profession si confrontante pour toutes les raisons évoquées ci-dessus, peut souvent le réactiver et l'attiser.
J'ai aussi trouvé Gauvain bien catégorique... et pour tout dire assez dogmatique dans son anti-dogmatisme farouche !
Voilà ce que je pouvais en dire de mon point de vue.
Bref, je réagirai donc pêle-mêle. J'ai coché la 5e proposition, parce que, comme le dit Véronique, je me sens parfaitement à ma place et compétente quand je suis en classe. C'est là que je donne le meilleur de moi-même, même si cela ne signifie pas que je sois infaillible, bien sûr.
J'ai moi aussi constaté que les PE avaient globalement beaucoup moins confiance en eux que les collègues du secondaire. J'y vois les mêmes raisons que celles évoquées plus haut : devoir enseigner une dizaine de disciplines est angoissant et augmente le risque de ne pas se sentir à la hauteur.
Les relations humaines sont parfois aussi plus compliquées parce que nous sommes beaucoup plus souvent au contact des familles. Je crois que, du fait de cette proximité quotidienne avec les parents, il ne faudrait pas prendre pour une attaque toute question de leur part : davantage de transparence, moins de méfiance de part et d'autre, permettraient des relations apaisées, sauf dans le cas de parents réellement déséquilibrés, mais c'est quand même assez rare. Le plus souvent, il s'agit d'une méconnaissance de l'école, d'une réminiscence de leur propre passé scolaire souvent douloureux, d'angoisse pour l'avenir de leurs enfants, qui se traduisent par une éventuelle agressivité. C'est justement quand on ne se sent pas imposteur ou illégitime, que l'on peut répondre à ces parents de la façon la plus sereine possible.
La formation et la hiérarchie sont également particulièrement infantilisantes dans le premier degré. Pour ma part, j'ai une très bonne (trop bonne, diraient certains ! ) estime de moi-même (c'est comme ça qu'on dit de nos jours), et heureusement, parce que lors d'une de mes premières inspections (j'étais stagiaire), l'inspecteur a tout fait pour me faire comprendre que je n'étais qu'un cafard tout juste bon à écrabouiller tellement j'étais nulle en classe. Bien sûr, avec le recul, ma séance n'était pas géniale, mais pourquoi une telle hargne destructrice ? Contrairement à d'autres, plus fragiles, j'ai serré les dents et continué tranquillement mon chemin, persuadée que ma place était là, et pas ailleurs.
Depuis, j'ai appris à ruer dans les brancards, et même la descente surprise dans mon bureau de Môssieur l'Inspecteur d'Académie Himself, venu fustiger il y a une dizaine d'années ma tendance marquée à l'insubordination, ne m'a pas plus émue que cela. Je partage l'avis émis plus haut que ce sont les inspecteurs les vrais imposteurs, pour une bonne partie d'entre eux.
Pour finir sur le premier degré, il est quand même hallucinant qu'une Double-Casquette ou une Rikki puissent être amenées par le système à se sentir parfois illégitimes ! :shock:
Ah, et une mention spéciale à notre (jeune ! ) collègue Phi, avec qui Cripure a eu la dent bien dure : j'aurais aimé avoir atteint ce niveau de réflexion sur le métier dès le début de ma carrière !
Je rejoins aussi Pseudo et d'autres sur le fait que ce sentiment d'imposture était sans doute préexistant à l'entrée dans l'enseignement, mais cette profession si confrontante pour toutes les raisons évoquées ci-dessus, peut souvent le réactiver et l'attiser.
J'ai aussi trouvé Gauvain bien catégorique... et pour tout dire assez dogmatique dans son anti-dogmatisme farouche !
Voilà ce que je pouvais en dire de mon point de vue.
- doublecasquetteEnchanteur
Quand Clarinette résume, elle résume... :lol!:
Je crois que le système n'est pour rien dans mon sentiment d'imposture. Quand j'étais ado, je voulais être Robin des Bois sinon rien.
Je suis sûre que Robin des Bois aussi, quand il avait un sentiment d'échec, même relatif, se disait qu'il n'était qu'un vil imposteur et que tout le monde allait s'en rendre compte très vite s'il ne corrigeait pas cet échec par un surcroît de travail...
Et je ne serais pas étonnée d'apprendre que Rikki pense la même chose.
Je crois que le système n'est pour rien dans mon sentiment d'imposture. Quand j'étais ado, je voulais être Robin des Bois sinon rien.
Je suis sûre que Robin des Bois aussi, quand il avait un sentiment d'échec, même relatif, se disait qu'il n'était qu'un vil imposteur et que tout le monde allait s'en rendre compte très vite s'il ne corrigeait pas cet échec par un surcroît de travail...
Et je ne serais pas étonnée d'apprendre que Rikki pense la même chose.
- gauvain31Empereur
Clarinette a écrit:Argh ! J'avais soigneusement coché les posts auxquels je voulais répondre en citation multiple (18 pages à lire d'un coup ! :shock:), mais le bidule a buggé...
Bref, je réagirai donc pêle-mêle. J'ai coché la 5e proposition, parce que, comme le dit Véronique, je me sens parfaitement à ma place et compétente quand je suis en classe. C'est là que je donne le meilleur de moi-même, même si cela ne signifie pas que je sois infaillible, bien sûr.
J'ai moi aussi constaté que les PE avaient globalement beaucoup moins confiance en eux que les collègues du secondaire. J'y vois les mêmes raisons que celles évoquées plus haut : devoir enseigner une dizaine de disciplines est angoissant et augmente le risque de ne pas se sentir à la hauteur.
Les relations humaines sont parfois aussi plus compliquées parce que nous sommes beaucoup plus souvent au contact des familles. Je crois que, du fait de cette proximité quotidienne avec les parents, il ne faudrait pas prendre pour une attaque toute question de leur part : davantage de transparence, moins de méfiance de part et d'autre, permettraient des relations apaisées, sauf dans le cas de parents réellement déséquilibrés, mais c'est quand même assez rare. Le plus souvent, il s'agit d'une méconnaissance de l'école, d'une réminiscence de leur propre passé scolaire souvent douloureux, d'angoisse pour l'avenir de leurs enfants, qui se traduisent par une éventuelle agressivité. C'est justement quand on ne se sent pas imposteur ou illégitime, que l'on peut répondre à ces parents de la façon la plus sereine possible.
La formation et la hiérarchie sont également particulièrement infantilisantes dans le premier degré. Pour ma part, j'ai une très bonne (trop bonne, diraient certains ! ) estime de moi-même (c'est comme ça qu'on dit de nos jours), et heureusement, parce que lors d'une de mes premières inspections (j'étais stagiaire), l'inspecteur a tout fait pour me faire comprendre que je n'étais qu'un cafard tout juste bon à écrabouiller tellement j'étais nulle en classe. Bien sûr, avec le recul, ma séance n'était pas géniale, mais pourquoi une telle hargne destructrice ? Contrairement à d'autres, plus fragiles, j'ai serré les dents et continué tranquillement mon chemin, persuadée que ma place était là, et pas ailleurs.
Depuis, j'ai appris à ruer dans les brancards, et même la descente surprise dans mon bureau de Môssieur l'Inspecteur d'Académie Himself, venu fustiger il y a une dizaine d'années ma tendance marquée à l'insubordination, ne m'a pas plus émue que cela. Je partage l'avis émis plus haut que ce sont les inspecteurs les vrais imposteurs, pour une bonne partie d'entre eux.
Pour finir sur le premier degré, il est quand même hallucinant qu'une Double-Casquette ou une Rikki puissent être amenées par le système à se sentir parfois illégitimes ! :shock:
Ah, et une mention spéciale à notre (jeune ! ) collègue Phi, avec qui Cripure a eu la dent bien dure : j'aurais aimé avoir atteint ce niveau de réflexion sur le métier dès le début de ma carrière !
Je rejoins aussi Pseudo et d'autres sur le fait que ce sentiment d'imposture était sans doute préexistant à l'entrée dans l'enseignement, mais cette profession si confrontante pour toutes les raisons évoquées ci-dessus, peut souvent le réactiver et l'attiser.
J'ai aussi trouvé Gauvain bien catégorique... et pour tout dire assez dogmatique dans son anti-dogmatisme farouche !
Voilà ce que je pouvais en dire de mon point de vue.
A quel moment Clarinette ai-je donné l'impression d'être dogmatique??? Tu sais , je ne fais que réagir par rapport à ce que je vois en collège et lycée c'est tout. Je fais évoluer en permanence mes pratiques pédagogiques , elles ne sont jamais fixées dans le marbre si je peux te rassurer.. en pédagogie c'est très simple , je suis pour le pragmatisme: çà marche , on garde, çà ne marche pas on abandonne , et ce que je reproche c'est lorsqu'on nous demande de faire une pédagogie dont on a jamais évaluer scientifiquement l'efficacité. J'espère avoir été plus clair dans mes intentions
- ClarinetteGrand Maître
Ben vi, chuis bavarde, moi...
Eh bien, éminente collègue, tu me rassures, parce que Robin des Bois, il gagne toujours à la fin !
Eh bien, éminente collègue, tu me rassures, parce que Robin des Bois, il gagne toujours à la fin !
- OlympiasProphète
Cripure a écrit:En arts plastiques, c'est simple : si c'est génial, tu as 20. Sinon, tu as 19. Coefficient 7.Olympias a écrit:Lefteris a écrit:Même réponse que moi : ce sont plutôt les enseignants qui sont victimes d'une imposture, contre laquelle ils doivent lutter sans cesse (de manière discrète pour que le rouleau compresseur ne les broie pas). Je ne cache pas, en termes choisis, la vérité sur le niveau, sur le collège unique, sur la valeur des diplômes, sur la différence classe prépa/fac...Jacq a écrit:J'ai répondu 5.
L'imposture pour moi (au lycée) réside dans le contenu des programmes et j'ai parfois l'impression de mentir aux parents lors des réunions parents-prof ou lors des portes ouvertes de mon établissement.
Idem lorsque je parle de la valeur du diplôme obtenu aux parents, si je compare au niveau réel du bac !
Je ne comprends toujours pas comment des élèves de L (c'est ma grande spécialité...) peuvent décrocher le bac sans avoir pendant l'année la moyenne en philo, littérature, HG, en étant très moyens en LV ; mais ayant des notes dithyrambiques en Arts pla (dans la partie pratique, car quand il faut écrire, là, c'est autre chose....).
Et hop !
Merci Cripure....Voilà ce que je ne peux jamais dire en conseil de classe devant ma collègue d'arts plastiques qui met 16 de moyenne à des semi-illettrés....
Je suis étonnée qu'un élève qui a 7 en philo, 6 chez moi, qui barbote à 8 en littérature, qui spiche ingliche laïke zat, qui no parla italiano, qui comprend l'espagnol comme un habitant du Schleswig-Holstein et qui a naturellement des points de retard de l'EAF puisse avoir le parchemin au premier tour....Mais quel mauvais esprit je fais... :diable:
- ClarinetteGrand Maître
Gauvain, disons que je t'ai trouvé bien péremptoire à l'égard de collègues du primaire qui réfléchissent depuis des années, avec sérieux et talent, à la meilleure façon de faire leur métier.
Il se peut que la façon optimale d'enseigner (si tant est que cela signifie quelque chose) soit différente suivant les âges, et je me garderais bien d'expliquer à un collègue du secondaire comment s'y prendre avec des adolescents boutonneux.
Il se peut que la façon optimale d'enseigner (si tant est que cela signifie quelque chose) soit différente suivant les âges, et je me garderais bien d'expliquer à un collègue du secondaire comment s'y prendre avec des adolescents boutonneux.
- thrasybuleDevin
J'avais corrigé, il y a quatre ans ,toutes les TL en option cinéma de l'Ile de France. Je ne dis rien, je me tais, je m'autocensure...Olympias a écrit:Cripure a écrit:En arts plastiques, c'est simple : si c'est génial, tu as 20. Sinon, tu as 19. Coefficient 7.Olympias a écrit:Lefteris a écrit:Même réponse que moi : ce sont plutôt les enseignants qui sont victimes d'une imposture, contre laquelle ils doivent lutter sans cesse (de manière discrète pour que le rouleau compresseur ne les broie pas). Je ne cache pas, en termes choisis, la vérité sur le niveau, sur le collège unique, sur la valeur des diplômes, sur la différence classe prépa/fac...Jacq a écrit:J'ai répondu 5.
L'imposture pour moi (au lycée) réside dans le contenu des programmes et j'ai parfois l'impression de mentir aux parents lors des réunions parents-prof ou lors des portes ouvertes de mon établissement.
Idem lorsque je parle de la valeur du diplôme obtenu aux parents, si je compare au niveau réel du bac !
Je ne comprends toujours pas comment des élèves de L (c'est ma grande spécialité...) peuvent décrocher le bac sans avoir pendant l'année la moyenne en philo, littérature, HG, en étant très moyens en LV ; mais ayant des notes dithyrambiques en Arts pla (dans la partie pratique, car quand il faut écrire, là, c'est autre chose....).
Et hop !
Merci Cripure....Voilà ce que je ne peux jamais dire en conseil de classe devant ma collègue d'arts plastiques qui met 16 de moyenne à des semi-illettrés....
Je suis étonnée qu'un élève qui a 7 en philo, 6 chez moi, qui barbote à 8 en littérature, qui spiche ingliche laïke zat, qui no parla italiano, qui comprend l'espagnol comme un habitant du Schleswig-Holstein et qui a naturellement des points de retard de l'EAF puisse avoir le parchemin au premier tour....Mais quel mauvais esprit je fais... :diable:
- User5899Demi-dieu
Reste plus qu'à distinguer réflexion sur le métier et attaques gratuites sur les personnes.Clarinette a écrit:mention spéciale à notre (jeune ! ) collègue Phi, avec qui Cripure a eu la dent bien dure : j'aurais aimé avoir atteint ce niveau de réflexion sur le métier dès le début de ma carrière !
- SapotilleEmpereur
Clarinette a écrit:
J'ai moi aussi constaté que les PE avaient globalement beaucoup moins confiance en eux que les collègues du secondaire. J'y vois les mêmes raisons que celles évoquées plus haut : devoir enseigner une dizaine de disciplines est angoissant et augmente le risque de ne pas se sentir à la hauteur.
Les relations humaines sont parfois aussi plus compliquées parce que nous sommes beaucoup plus souvent au contact des familles. Je crois que, du fait de cette proximité quotidienne avec les parents, il ne faudrait pas prendre pour une attaque toute question de leur part : davantage de transparence, moins de méfiance de part et d'autre, permettraient des relations apaisées, sauf dans le cas de parents réellement déséquilibrés, mais c'est quand même assez rare. Le plus souvent, il s'agit d'une méconnaissance de l'école, d'une réminiscence de leur propre passé scolaire souvent douloureux, d'angoisse pour l'avenir de leurs enfants, qui se traduisent par une éventuelle agressivité. C'est justement quand on ne se sent pas imposteur ou illégitime, que l'on peut répondre à ces parents de la façon la plus sereine possible.
Pour ma part, c'est quand j'ai eu dans ma classe les enfants de mes anciens élèves que je me suis sentie le plus à ma place et tout à fait légitime !
Nous nous connaissions si bien, nous avions vécu plusieurs années côte à côte et la confiance était totale.
D'ailleurs la toute dernière collègue-directrice que j'ai eue m'a dit un jour d'un air vengeur :
"De toutes façons, toi, avec les parents, tu peux faire ce que tu veux, tu peux dire ce que tu veux, ils te donneront toujours raison !"
Je sais bien que c'était un reproche dans son esprit, mais je l'ai pris comme un beau compliment !
- OlympiasProphète
J'avais corrigé, il y a quatre ans ,toutes les TL en option cinéma de l'Ile de France. Je ne dis rien, je me tais, je m'autocensure...
Ne te censure pas Thrasy, tu sais que c'était parfaitement ce que tu penses que c'était (tu suis, là ?? Allo allo..) : DE LA DAUBE !!!!!!
Ne te censure pas Thrasy, tu sais que c'était parfaitement ce que tu penses que c'était (tu suis, là ?? Allo allo..) : DE LA DAUBE !!!!!!
- ClarinetteGrand Maître
Je n'ai pas suivi l'ensemble de vos escarmouches ici ou là (il y a tellement de falaises et de sentiers de randonnée par chez nous, que l'ordinateur, paré de toutes les vertus au cœur de l'hiver, semble bien peu tentant au retour du printemps ! ), mais les coups de griffes appellent les coups de dents. Je ne peux que les déplorer, venant de la part de membres que j'apprécie et que je respecte, et qui, en outre, sont globalement d'accord sur leur vision du métier.Cripure a écrit:Reste plus qu'à distinguer réflexion sur le métier et attaques gratuites sur les personnes.Clarinette a écrit:mention spéciale à notre (jeune ! ) collègue Phi, avec qui Cripure a eu la dent bien dure : j'aurais aimé avoir atteint ce niveau de réflexion sur le métier dès le début de ma carrière !
- ClarinetteGrand Maître
J'avais aussi droit à de tels commentaires rageurs (et envieux, je pense) de la part d'une de mes anciennes directrices... mais il faut dire que sa devise favorite était : "En chaque parent, un ennemi sommeille." !Sapotille a écrit:Clarinette a écrit:
J'ai moi aussi constaté que les PE avaient globalement beaucoup moins confiance en eux que les collègues du secondaire. J'y vois les mêmes raisons que celles évoquées plus haut : devoir enseigner une dizaine de disciplines est angoissant et augmente le risque de ne pas se sentir à la hauteur.
Les relations humaines sont parfois aussi plus compliquées parce que nous sommes beaucoup plus souvent au contact des familles. Je crois que, du fait de cette proximité quotidienne avec les parents, il ne faudrait pas prendre pour une attaque toute question de leur part : davantage de transparence, moins de méfiance de part et d'autre, permettraient des relations apaisées, sauf dans le cas de parents réellement déséquilibrés, mais c'est quand même assez rare. Le plus souvent, il s'agit d'une méconnaissance de l'école, d'une réminiscence de leur propre passé scolaire souvent douloureux, d'angoisse pour l'avenir de leurs enfants, qui se traduisent par une éventuelle agressivité. C'est justement quand on ne se sent pas imposteur ou illégitime, que l'on peut répondre à ces parents de la façon la plus sereine possible.
Pour ma part, c'est quand j'ai eu dans ma classe les enfants de mes anciens élèves que je me suis sentie le plus à ma place et tout à fait légitime !
Nous nous connaissions si bien, nous avions vécu plusieurs années côte à côte et la confiance était totale.
D'ailleurs la toute dernière collègue-directrice que j'ai eue m'a dit un jour d'un air vengeur :
"De toutes façons, toi, avec les parents, tu peux faire ce que tu veux, tu peux dire ce que tu veux, ils te donneront toujours raison !"
Je sais bien que c'était un reproche dans son esprit, mais je l'ai pris comme un beau compliment !
- thrasybuleDevin
Non mais stop quoi! C'était la guerre mondiale de 78 ,pour les oraux du groupe terminal, entre les profs de ciné et ceux de litt et de philo: en ciné, c'était des 19 et des 20( l'impétrant qui émettaient quelques flatus vocis, était sévérement sanctionné par un 15), nos 5 et 6 provoquaient vapeurs, vertiges et étourdissements .Olympias a écrit:J'avais corrigé, il y a quatre ans ,toutes les TL en option cinéma de l'Ile de France. Je ne dis rien, je me tais, je m'autocensure...
Ne te censure pas Thrasy, tu sais que c'était parfaitement ce que tu penses que c'était (tu suis, là ?? Allo allo..) : DE LA DAUBE !!!!!!
- RoninMonarque
Ah ? donc chez chaque professeur de lettres sommeille un professeur de mathématiques ?
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- User5899Demi-dieu
Ah, Nabila, j'aime votre style énergique.thrasybule a écrit:l'impétrant qui émettait quelques flatus uocis était sévèrement sanctionné par un 15
- OlympiasProphète
thrasybule a écrit:Non mais stop quoi! C'était la guerre mondiale de 78 ,pour les oraux du groupe terminal, entre les profs de ciné et ceux de litt et de philo: en ciné, c'était des 19 et des 20( l'impétrant qui émettaient quelques flatus vocis, était sévérement sanctionné par un 15), nos 5 et 6 provoquaient vapeurs, vertiges et étourdissements .Olympias a écrit:J'avais corrigé, il y a quatre ans ,toutes les TL en option cinéma de l'Ile de France. Je ne dis rien, je me tais, je m'autocensure...
Ne te censure pas Thrasy, tu sais que c'était parfaitement ce que tu penses que c'était (tu suis, là ?? Allo allo..) : DE LA DAUBE !!!!!!
Mais on est parfois vengé de façon étonnante...une quiche à laquelle j'avais mis 6 à l'écrit au bac vient tirer le sujet de littérature...elle tombe sur de Gaulle...(j'assiste à la scène, venant de torturer une pintade nabilesque sur la mégalopolis japonaise (kezako ??) et la constitution de 58)
La quiche candidate au repêchage : "Je ne l'ai pas lu..."
La prof de lettres : "Tu te débrouilles"
Ce matin, je fais effectuer quelques recherches sur le cinéma gigi à mes illettrés de 1èL : parce que je leur ai fait visionner Une journée particulière comme entrée en matière sur le fascisme..., tu sais le film avec Sophia Loren (que mon élève qui ne la connait pas prononce Laurent (phonétique...) ; je leur explique ce qu'est Cinecitta...je leur demande ce qu'ils font en option ciné....heu heu, ils écrivent des scenarii...
Au secours
- grandesvacancesNeoprof expérimenté
Pour moi ce serait la réponse 5.
Mais quelque chose m'intrigue : des intervenants qui affirment éprouver un sentiment d'imposture produisent un discours très péremptoire. Bizarre.
Mais quelque chose m'intrigue : des intervenants qui affirment éprouver un sentiment d'imposture produisent un discours très péremptoire. Bizarre.
- PseudoDemi-dieu
grandesvacances a écrit:Pour moi ce serait la réponse 5.
Mais quelque chose m'intrigue : des intervenants qui affirment éprouver un sentiment d'imposture produisent un discours très péremptoire. Bizarre.
Il me viendrait bien une hypothèse, mais je ne vois pas en l'espèce de quelle intervention tu parles. Tu pourrais citer un ou deux exemples pour voir si mon hypothèse tient ?
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"Il faut encore avoir du chaos en soi pour pouvoir enfanter une étoile qui danse" Nietzsche
- JEMSGrand Maître
J'ai voté oui. Je suis un imposteur. Je n'ai aucune formation particulière dans la matière où j'enseigne, débarqué depuis le début de l'année sur un poste, avec des terminales en face de moi (et en plus dans la spécialité !), je dois assurer des mathématiques appliquées.
Durant ma carrière j'ai "formé" à des métiers tels que manutentionnaires, logisticiens, comptables, commerciaux, agents administratifs, animateurs sociaux culturels, en essayant d'avaler le cours la veille. L'EN et l'éthique, vaste fumisterie. Nous sommes des moyens, il y a des flux, qu'importe votre cursus, les gestionnaires vous balancent sans peine là où il y a besoin.
Durant ma carrière j'ai "formé" à des métiers tels que manutentionnaires, logisticiens, comptables, commerciaux, agents administratifs, animateurs sociaux culturels, en essayant d'avaler le cours la veille. L'EN et l'éthique, vaste fumisterie. Nous sommes des moyens, il y a des flux, qu'importe votre cursus, les gestionnaires vous balancent sans peine là où il y a besoin.
- VolubilysGrand sage
A lire les réponses de certain, il y en a qui confonde sentiment d'imposture et imposture réelle.
Le sentiment n'est pas forcément provoqué par une imposture réelle, c'est le même principe que quand les anorexiques ont le sentiment d'être grosses alors qu'elles sont squelettiques.
Quand on accuse les gens, autant aller jusqu'au bout.
Le sentiment n'est pas forcément provoqué par une imposture réelle, c'est le même principe que quand les anorexiques ont le sentiment d'être grosses alors qu'elles sont squelettiques.
Des noms peut-être?grandesvacances a écrit:Pour moi ce serait la réponse 5.
Mais quelque chose m'intrigue : des intervenants qui affirment éprouver un sentiment d'imposture produisent un discours très péremptoire. Bizarre.
Quand on accuse les gens, autant aller jusqu'au bout.
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Je vous prie de m'excuser si mes messages contiennent des coquilles, je remercie les personnes qui me les signaleront par mp pour que je puisse les corriger.
- Prof célibataire (mais pas seulement?)... vous ruminez chez vous quand vous avez une classe pénible?
- Sondage : Quelle est la pire incivilité ou violence que vous ayez subie depuis que vous enseignez ?
- Pour vous qui ont été les ministres de l'EN les plus désastreux depuis que vous enseignez ?
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