Ressentez-vous un sentiment d'imposture quand vous enseignez ?
- gauvain31Empereur
Cripure a raison si on se dit que tout est inéluctable alors oui çà arrivera; je sais que je ferai des SVT jusqu'au bout (jusqu'à ce qu'ils me virent !) mais on en est pas encore et je veux croire qu'on en arrivera pas là, car ce serait nier l'essence même de notre métier? pourquoi est-on prof dans le secondaire? par amour de notre discipline, du savoir et pas par amour de la pédagogie (ce qui n'aurait aucun sens) ; c'est la passion pour notre discipline qui nous fait tenir. J'ai toujours cru et croirai toujours au savoir émancipateur..... C'est sûr que un instit qui croit au savoir émancipateur doit être plutôt mal vu et doit souffrir dans pareille situation .... mais beaucoup ne pensent pas comme la doxa... ils se taisent... et je suis sûr que les IPR les plus éclairés savent que les enseignants ne croient pas à ce qu'ils prônent, ils ne sont pas dupes eux non plus.... dans ma matière les grilles de compétences sont remplies...jusqu'à ce que vienne l'IPR et après on arrête (je crois que je devrait le dire à mon IPR non???)
J'avais hésité à être instit, je sais que j'aurais beaucoup souffert de cette situation (je serai peut être pas rester longtemps). Dis-toi que beaucoup d'instit ne croient pas à ces sornettes.. et je suis optimiste grâce aux évaluations internationales..... qui vont obliger à un changement de mentalité.... le vernis craque doucement, mais sûrement
J'avais hésité à être instit, je sais que j'aurais beaucoup souffert de cette situation (je serai peut être pas rester longtemps). Dis-toi que beaucoup d'instit ne croient pas à ces sornettes.. et je suis optimiste grâce aux évaluations internationales..... qui vont obliger à un changement de mentalité.... le vernis craque doucement, mais sûrement
- gauvain31Empereur
Gryphe a écrit:Rikki a écrit:Heu... le diplôme d'instit, on me l'a filé dans une pochette surprise, franchement ! C'est d'ailleurs là que mon sentiment d'imposture a démarré : quand j'ai vu qu'on me le filait alors que j'avais tout planté aux épreuves !Rikki et phi, dans mes bras !phi a écrit:Pour moi ça remonte à plus loin, j'ai toujours pensé au fond de moi qu'à chaque fois que je réussissais un truc, c'était une erreur, un malentendu. Mon permis, mon classement au concours, mes notes à Ulm, mon admission en prépa, mes notes au bac, etc... C'est peut être plus lié au personnel qu'au professionnel.
Pour moi, sentiment d'imposture en tant que prof pendant des années et des années. J'étais persuadée d'avoir eu mon agreg dans une pochette surprise. Pourtant toute ma scolarité avait été très bonne, mais chaque fois que je sortais d'un contrôle, je l'avais "planté". Ah oui, après j'avais 17 quand même, je n'ai jamais compris pourquoi (à l'époque). Il est arrivé, notamment dans les matières scientifiques, que j'aie de bonnes notes en ayant réellement rien compris au sujet, mais simplement en ayant reproduit vaguement la consigne. Je fais clairement la différence entre quand j'ai compris un truc et quand je ne l'ai pas compris. Mais au niveau de la note, la différence ne se voyait pas forcément.
Bon bref, sentiment d'imposture très fort en tant que prof pendant très longtemps, lié
- à une faible confiance en moi (j'ai considérablement progressé depuis, mais il reste toujours des traces),
- au système ambiant (les méthodes IUFM, je voyais bien que ça ne marchait pas alors que mes méthodes marchaient...),
- au fait que j'ai ramé au début quelques années en gestion de classe et que j'avais quand même bien intégré le discours que "c'était de ma faute",
- au fait, surtout, qu'en fait je n'étais pas dans mon bon métier,
en effet, je n'ai pas de sentiment d'imposture dans mon métier actuel dans lequel je me suis senti "à ma place" depuis la première seconde... Et pourtant... là aussi, j'ai une approche très originale de la chose, mais ça marche alors... je vais continuer comme ça pour l'instant.
Et pourtant... je n'ai pas une âme de "chef" qui "commande"... mais je me sens quand même tout à fait à ma place. Dingue, non ?
(J'en connais qui vont rigoler, voire penser des horreurs au sujet de ce que j'écris... Tant pis !)
Non , ce ne sont pas des horreurs , c'est juste que tu as été formaté par l'IUFM, limite lavage de cerveau, ce n'est pas de la formation mais de l'endoctrinement : au nom de quoi serait-ce de ta faute si les élèves n'écoutent , sont mal élevés??? L'imposture, ce sont ces quelques formateurs ou IPR (pas tous bien sûr , je ne mets pas tout le monde dans le même panier) qui exigent des élèves ce qu'ils interdisent aux profs :
- autonomie: les élèves doivent avoir l'initiative.. mais pas vous d'un point de vue pédagogique
-Esprit critique : les élèves oui , mais pas vous....
-liberté d'expression : de l'élève, oui , mais pas vous, on de discute pas la pédagogie
Je caricature, mais c'est un peu çà quand même
Perso je me suis aussi rendu compte de mon formatage , je commence à me désintoxiquer.. je lis beaucoup... et je commence à peine à prendre le recul necéssaire.. mais surtout ne culpabilise pas !!! s'il faut punir, faut punir
- LysimaqueHabitué du forum
phi a écrit:Moi je ne les justifie pas pour le moment, je n'en parle pas, c'est tout. je suis une "jeune collègue" alors j'écoute les autres en faisant ouiouioui et de plus en plus souvent, derrière je fais le contraire. Quant aux manuels slecc, ils sont complétement inconnus ici, les collègues se sont à peine aperçus pour le moment que j'utilisais des livres "bizarres"
Tes collègues ne te posent pas de questions ?
"Tiens, tu fais la divisions avec tes CP, ce n'est pas trop dur ?"
"Pourquoi tu fais l'imparfait avec tes CE1 ? Ce n'est pas au programme."
"Pourquoi n'enseignes-tu pas la méthode anglaise pour la soustraction avec retenues ? ça fait plus sens pour les élèves."
"Brissiaud, c'est extra pour la numération, tu devrais l'utiliser. "
"En animation pédagogique, on nous a présenté les Oralbums, on pourrait faire un projet de liaison GS/CP autour de ça."
"Tes anciens CP ne savent pas utiliser la bande numérique pour calculer. Il n'y en a pas dans ta classe ?"
"Ce serait bien d'harmoniser nos méthodes de travail."
- IphigénieProphète
Dessert pascal:
Sur le sentiment de légitimité, je rappellerai à tous ceux qui doutent une vérité générale de base:
dans ce métier n'existe que la légitimité que chacun se donne et impose aux autres (IPR compris):croyez et on vous croira.
Vérifiez, vous verrez ...
Sur le sentiment de légitimité, je rappellerai à tous ceux qui doutent une vérité générale de base:
dans ce métier n'existe que la légitimité que chacun se donne et impose aux autres (IPR compris):croyez et on vous croira.
Vérifiez, vous verrez ...
- GrypheMédiateur
Iphigénie, tu as raison, ça marche super bien.iphigénie a écrit:dans ce métier n'existe que la légitimité que chacun se donne et impose aux autres
Vérifiez, vous verrez ...
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Τί ἐστιν ἀλήθεια ;
- phiExpert
C'est parce que c'est ma première année. Quand elles me parlent de Brissiaud, je dis oui oui, et j'ajoute même parfois que c'est pour ça que je suis restée très longtemps sur les manipulations faisant intervenir des quantités <10, ce à quoi Brissiaud est très attaché. Je fais des évaluations en commun avec les CP. La maîtresse de CE1 est un peu plus proche des collègues de cycle 3, donc on fait moins de choses en commun mais du coup elle ne me pose aucune question sur ce que je fais, et inversement.
Je ne fais pas l'imparfait avec mes CE1, parce qu'ils ont eu déjà assez de mal comme ça à apprendre à lire et que je ne sais pas si j'aurais le temps de faire plus que le présent (mauvaise maîtresse, je suis une mauvaise maîtresse...)
Sur les projets je cède parfois, et quand je peux j'explique que ça tombe très mal, que j'ai déjà des choses prévues et que je n'aurais pas le temps... "Mais tant pis, comme ça je vous cède la place? " J'ai mis une "bande numérique" dans la classe, pour faire "bien" auprès de l'inspecteur, mais elle ne va que jusqu'à 10 puis jusqu'à 20, avec l'écriture en lettres en dessous des chiffres, elle est en fait destinée à ce que les CE1 écrivent correctement... Il y a un tableau des nombres aussi. Les collègues ne sont pas censés savoir que je ne me sers jamais de la frise pour "avancer" ou "reculer".
J'ai toujours un peu peur du jour où me demandera "d'harmoniser nos méthodes de travail", surtout si c'est sous prétexte d'accueillir un maître surnuméraire... Mais là ça va faire 8 mois que je suis dans l'équipe, donc je pense que je pourrais répondre calmement "ah oui, mais moi je fais autrement " sans forcément expliquer que je ne suis pas d'accord avec ce que les autres font ou même que ce que j'utilise n'est pas forcément approuvé par la hiérarchie... (là le fait d'être "une jeune collègue" est très bien, on présuppose toujours que ce que je fais est innovant et iufm-espe-compatible et je ne déments pas )
j'ai même orienté une collègue sur la page des copines, elle a été imprimer Epaminondas pour ses CP... Et la CPC qui a vu ma séance sur ce petit livret, même si elle a désapprouvé que je les fasse lire et comprendre en même temps, a cité Epaminondas en animation, parce que "le livre que Phi utilisait l'autre jour, ça serait très intéressant de le mettre en réseau avec cet album là...)
Voilà, je suis une petite chose sournoise ^^
Je ne fais pas l'imparfait avec mes CE1, parce qu'ils ont eu déjà assez de mal comme ça à apprendre à lire et que je ne sais pas si j'aurais le temps de faire plus que le présent (mauvaise maîtresse, je suis une mauvaise maîtresse...)
Sur les projets je cède parfois, et quand je peux j'explique que ça tombe très mal, que j'ai déjà des choses prévues et que je n'aurais pas le temps... "Mais tant pis, comme ça je vous cède la place? " J'ai mis une "bande numérique" dans la classe, pour faire "bien" auprès de l'inspecteur, mais elle ne va que jusqu'à 10 puis jusqu'à 20, avec l'écriture en lettres en dessous des chiffres, elle est en fait destinée à ce que les CE1 écrivent correctement... Il y a un tableau des nombres aussi. Les collègues ne sont pas censés savoir que je ne me sers jamais de la frise pour "avancer" ou "reculer".
J'ai toujours un peu peur du jour où me demandera "d'harmoniser nos méthodes de travail", surtout si c'est sous prétexte d'accueillir un maître surnuméraire... Mais là ça va faire 8 mois que je suis dans l'équipe, donc je pense que je pourrais répondre calmement "ah oui, mais moi je fais autrement " sans forcément expliquer que je ne suis pas d'accord avec ce que les autres font ou même que ce que j'utilise n'est pas forcément approuvé par la hiérarchie... (là le fait d'être "une jeune collègue" est très bien, on présuppose toujours que ce que je fais est innovant et iufm-espe-compatible et je ne déments pas )
j'ai même orienté une collègue sur la page des copines, elle a été imprimer Epaminondas pour ses CP... Et la CPC qui a vu ma séance sur ce petit livret, même si elle a désapprouvé que je les fasse lire et comprendre en même temps, a cité Epaminondas en animation, parce que "le livre que Phi utilisait l'autre jour, ça serait très intéressant de le mettre en réseau avec cet album là...)
Voilà, je suis une petite chose sournoise ^^
- RikkiMonarque
Ouh la la, que de choses à lire, en tout cas, le sujet passionne !
Pseudo, j'ai été très très touchée de lire ton intervention. Je n'ai jamais imaginé une seconde que tu aies pu avoir ce sentiment d'imposture jusque chez moi, moi qui naïvement étais toute faraude d'avoir réussi à attirer chez moi la célèbre Pseudo !
Thrasybule, je pense que c'est encore une différence entre primaire et secondaire : je me suis posé la question d'ailleurs récemment d'où venait la force absolue de cette certitude, car après tout chaque évidence mérite d'être questionnée, mais pour moi il est absolument évident qu'il est intrinsèquement bon pour mes élèves de savoir ce que j'enseigne (lire, écrire, compter, se repérer dans l'espace et dans le temps, parler français).
Autant j'ai souvent le sentiment d'être une imposteuse (allez, j'adopte le féminin puisque je ne suis pas la première), autant je suis convaincue de la légitimité de ma mission !
Gauvain, je ne suis pas convaincue que "donner la règle, puis la faire appliquer" soit la meilleure manière d'enseigner. Franchement.
Pseudo, j'ai été très très touchée de lire ton intervention. Je n'ai jamais imaginé une seconde que tu aies pu avoir ce sentiment d'imposture jusque chez moi, moi qui naïvement étais toute faraude d'avoir réussi à attirer chez moi la célèbre Pseudo !
Thrasybule, je pense que c'est encore une différence entre primaire et secondaire : je me suis posé la question d'ailleurs récemment d'où venait la force absolue de cette certitude, car après tout chaque évidence mérite d'être questionnée, mais pour moi il est absolument évident qu'il est intrinsèquement bon pour mes élèves de savoir ce que j'enseigne (lire, écrire, compter, se repérer dans l'espace et dans le temps, parler français).
Autant j'ai souvent le sentiment d'être une imposteuse (allez, j'adopte le féminin puisque je ne suis pas la première), autant je suis convaincue de la légitimité de ma mission !
Gauvain, je ne suis pas convaincue que "donner la règle, puis la faire appliquer" soit la meilleure manière d'enseigner. Franchement.
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- GrypheMédiateur
Phi, tu es géniale.phi a écrit:(là le fait d'être "une jeune collègue" est très bien, on présuppose toujours que ce que je fais est innovant et iufm-espe-compatible et je ne déments pas )
Voilà, je suis une petite chose sournoise ^^
En réalité, je n'avais pas autant d'aplomb à 25 ans (mais avec 14 de plus, ça commence à le faire... )
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Τί ἐστιν ἀλήθεια ;
- User5899Demi-dieu
C'est tout qu'est-ce que je dis. Iphigénie, dans mes bras !!iphigénie a écrit:Dessert pascal:
Sur le sentiment de légitimité, je rappellerai à tous ceux qui doutent une vérité générale de base:
dans ce métier n'existe que la légitimité que chacun se donne et impose aux autres (IPR compris):croyez et on vous croira.
Vérifiez, vous verrez ...
C'est possible. Mais je m'en fous.Rikki a écrit:je ne suis pas convaincue que "donner la règle, puis la faire appliquer" soit la meilleure manière d'enseigner. Franchement.
- doublecasquetteEnchanteur
Rikki a écrit:Ouh la la, que de choses à lire, en tout cas, le sujet passionne !
Pseudo, j'ai été très très touchée de lire ton intervention. Je n'ai jamais imaginé une seconde que tu aies pu avoir ce sentiment d'imposture jusque chez moi, moi qui naïvement étais toute faraude d'avoir réussi à attirer chez moi la célèbre Pseudo !
Thrasybule, je pense que c'est encore une différence entre primaire et secondaire : je me suis posé la question d'ailleurs récemment d'où venait la force absolue de cette certitude, car après tout chaque évidence mérite d'être questionnée, mais pour moi il est absolument évident qu'il est intrinsèquement bon pour mes élèves de savoir ce que j'enseigne (lire, écrire, compter, se repérer dans l'espace et dans le temps, parler français).
Autant j'ai souvent le sentiment d'être une imposteuse (allez, j'adopte le féminin puisque je ne suis pas la première), autant je suis convaincue de la légitimité de ma mission !
Gauvain, je ne suis pas convaincue que "donner la règle, puis la faire appliquer" soit la meilleure manière d'enseigner. Franchement.
Moi non plus, pas plus que je ne suis persuadée qu'il existe vraiment des "méthodes de lecture", des vraies, pas des OIPENL (Objets Illisibiles Par des Elèves Non Lecteurs), franchement plus mauvaises que d'autres, mais je suis un peu fatiguée, ces temps-ci, vois-tu...
Et puis, les impostures les plus criantes étant celles qui continuent à séduire les foules, alors, là, franchement, je suis fière de ne pas me sentir un imposteur. :succes:
- gauvain31Empereur
Rikki a écrit:Ouh la la, que de choses à lire, en tout cas, le sujet passionne !
Pseudo, j'ai été très très touchée de lire ton intervention. Je n'ai jamais imaginé une seconde que tu aies pu avoir ce sentiment d'imposture jusque chez moi, moi qui naïvement étais toute faraude d'avoir réussi à attirer chez moi la célèbre Pseudo !
Thrasybule, je pense que c'est encore une différence entre primaire et secondaire : je me suis posé la question d'ailleurs récemment d'où venait la force absolue de cette certitude, car après tout chaque évidence mérite d'être questionnée, mais pour moi il est absolument évident qu'il est intrinsèquement bon pour mes élèves de savoir ce que j'enseigne (lire, écrire, compter, se repérer dans l'espace et dans le temps, parler français).
Autant j'ai souvent le sentiment d'être une imposteuse (allez, j'adopte le féminin puisque je ne suis pas la première), autant je suis convaincue de la légitimité de ma mission !
Gauvain, je ne suis pas convaincue que "donner la règle, puis la faire appliquer" soit la meilleure manière d'enseigner. Franchement.
Ben quand on voit la baisse de la maîtrise de la grammaire et de l'orthographe des élèves qui arrivent en collège depuis 10 ans, perso je n'ai pas de doute... mais c'est un avis personnel. Pour moi c'est ce que j'appelle de la pédagogie explicite, je l'ai eu étant jeune et jamais en 6ème je ne faisais les fautes qu'ils font actuellement.... Le constructivisme n'est qu'une opinion parmi d'autres, ce que je reproche c'est de l'avoir enseigner à l'IUFM comme une vérité absolue: l'élève ne doit pas contruire son savoir, mais peut construire son savoir... et pour moi les étude Follow Throught de Siegfried Engelmann montrent bien que cette pédagogie explicite est plus efficace , surtout pour les jeunes issus de milieu défavorisés (l'étude a été faite sur 10 ans) ; j'en fais en SVT mais pas tout le temps, parfois je donne la règle puis les élèves l'appliquent et çà marche très bien , comme çà a très bien marché pour moi.
- gauvain31Empereur
Je ne suis pas enfermé Rikki dans une pédagogie, je suis ouvert, mais je demande qu'on utilise une pédagogie avec parcimonie, et raisonnablement... je fais par exemple un peu de démarche d'investigation , mais uniquement si le sujet s'y prête totalement. La pédagogie est un moyen , pas un but en soi
- thrasybuleDevin
C'est pour moi en effet une évidence. Néanmoins, derrière la multiplicité et la fragmentation des tâches qu'on nous impose( demain sans doute nous remplacerons les conseillers d'orientation), les profs, orientés par la novlangue psycholonigosociologique, avatar d'une morale qui ne dit pas son nom, auront l'illusion de détenir ce savoir. Et +1 Lilypims .V.Marchais a écrit:thrasybule a écrit: Je ne sais rien de ce qu'il faut pour qu'un élève réussisse sa vie, vraiment rien, et jamais je ne saurai transmettre cet aspect.
Mais personne, absolument personne ne peut dire ce qu'un élève doit faire ou apprendre pour réussir sa vie.
Même pas des parents. Alors des profs...
Est-ce que chacun est déjà à même de savoir ce qu'il a à faire lui de sa vie pour la réussir (et puis ça veut dire quoi, réussir sa vie) ?
Cette question ne me met pas mal à l'aise parce que j'estime qu'elle n'est pas de mon ressort.
C'est l'affaire d'une vie, d'y répondre - si tant est qu'on y arrive un jour.
- thrasybuleDevin
En tout cas Rikki, quel succès pour ce topic! Je m'en vais tout lire!
- CatLeaBon génie
Je n'ai pas tout lu mais pour répondre à la question initiale, oui, je me sens toujours en imposture quand je fais cours. Sentiment renforcé par le fait que j'ai eu le concours par la voie du réservé et non par la voie "royale" de l'externe. (Oui, je sais, c'est idiot et je travaille à changer cette façon de voir les choses). Mais aussi renforcé par une collègue agrégée qui se sent toute puissante et pense qu'elle est la seule à bien préparer ses élèves aux examens. Bref, ça va un peu mieux mais encore aujourd'hui j'ai peur qu'un jour on vienne me dire "mais comment avez-vous pu être titularisée? Vous ne faites que des erreurs". Voilà pour moi.
- RikkiMonarque
Cripure a écrit:C'est possible. Mais je m'en fous.Rikki a écrit:je ne suis pas convaincue que "donner la règle, puis la faire appliquer" soit la meilleure manière d'enseigner. Franchement.
Moi pas.
Je suis absolument persuadée que ma manière d'enseigner aura des conséquences sur mes élèves et que c'est une énorme responsabilité. C'est bien pour cela que je me sens souvent mal de ne pas être à la hauteur des enjeux.
Enoncer la règle et faire des exercices type BLED, sans doute que ça marche mieux que de trier des étiquettes selon des critères bizarroïdes par groupe de quatre (tout marche mieux que ça, c'est sûr !), mais ça n'est pas comme ça que les enfants apprennent de manière solide, non, je ne crois pas. Je ne suis pas très forte en étiquettes, mais si c'est être constructiviste de dire que les gamins construisent leurs connaissances, je suis d'accord avec ça.
Pour moi, le meilleur moyen que les enfants apprennent sérieusement une notion, c'est de l'utiliser pendant un moment, puis de l'expliciter sous forme de leçon formelle, puis ensuite de la réutiliser au quotidien sur le long terme. Sinon, il y a beaucoup de déperdition. Je pense que les IUFM ont fait vraiment beaucoup de mal, car non seulement ils ont convaincu nombre de collègues que l'apprentissage structuré était à bannir et qu'il fallait empiler les "situations de découverte" absurdes, mais en plus par contrecoup ils ont figé les autres dans une attitude de rejet systématique. C'est très triste.
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- phiExpert
Rikki a écrit:Cripure a écrit:C'est possible. Mais je m'en fous.Rikki a écrit:je ne suis pas convaincue que "donner la règle, puis la faire appliquer" soit la meilleure manière d'enseigner. Franchement.
Moi pas.
Je suis absolument persuadée que ma manière d'enseigner aura des conséquences sur mes élèves et que c'est une énorme responsabilité. C'est bien pour cela que je me sens souvent mal de ne pas être à la hauteur des enjeux.
Enoncer la règle et faire des exercices type BLED, sans doute que ça marche mieux que de trier des étiquettes selon des critères bizarroïdes par groupe de quatre (tout marche mieux que ça, c'est sûr !), mais ça n'est pas comme ça que les enfants apprennent de manière solide, non, je ne crois pas. Je ne suis pas très forte en étiquettes, mais si c'est être constructiviste de dire que les gamins construisent leurs connaissances, je suis d'accord avec ça.
Pour moi, le meilleur moyen que les enfants apprennent sérieusement une notion, c'est de l'utiliser pendant un moment, puis de l'expliciter sous forme de leçon formelle, puis ensuite de la réutiliser au quotidien sur le long terme. Sinon, il y a beaucoup de déperdition. Je pense que les IUFM ont fait vraiment beaucoup de mal, car non seulement ils ont convaincu nombre de collègues que l'apprentissage structuré était à bannir et qu'il fallait empiler les "situations de découverte" absurdes, mais en plus par contrecoup ils ont figé les autres dans une attitude de rejet systématique. C'est très triste.
Entièrement d'accord. Mais je pense qu'il s'en fout
- doublecasquetteEnchanteur
phi a écrit:Rikki a écrit:Cripure a écrit:C'est possible. Mais je m'en fous.Rikki a écrit:je ne suis pas convaincue que "donner la règle, puis la faire appliquer" soit la meilleure manière d'enseigner. Franchement.
Moi pas.
Je suis absolument persuadée que ma manière d'enseigner aura des conséquences sur mes élèves et que c'est une énorme responsabilité. C'est bien pour cela que je me sens souvent mal de ne pas être à la hauteur des enjeux.
Enoncer la règle et faire des exercices type BLED, sans doute que ça marche mieux que de trier des étiquettes selon des critères bizarroïdes par groupe de quatre (tout marche mieux que ça, c'est sûr !), mais ça n'est pas comme ça que les enfants apprennent de manière solide, non, je ne crois pas. Je ne suis pas très forte en étiquettes, mais si c'est être constructiviste de dire que les gamins construisent leurs connaissances, je suis d'accord avec ça.
Pour moi, le meilleur moyen que les enfants apprennent sérieusement une notion, c'est de l'utiliser pendant un moment, puis de l'expliciter sous forme de leçon formelle, puis ensuite de la réutiliser au quotidien sur le long terme. Sinon, il y a beaucoup de déperdition. Je pense que les IUFM ont fait vraiment beaucoup de mal, car non seulement ils ont convaincu nombre de collègues que l'apprentissage structuré était à bannir et qu'il fallait empiler les "situations de découverte" absurdes, mais en plus par contrecoup ils ont figé les autres dans une attitude de rejet systématique. C'est très triste.
Entièrement d'accord. Mais je pense qu'il s'en fout
+ 1 (pour l'ensemble du message)
Du socio-constructivisme à tous les étages, à en croire certains : http://www.slecc.fr/
Il n'y a pas à dire, les impostures les plus criantes étant celles qui continuent à séduire les foules, alors, là, franchement, je suis fière de ne pas me sentir un imposteur. :succes:
- User5899Demi-dieu
De ce que dit Rikki, non.phi a écrit:Rikki a écrit:Cripure a écrit:C'est possible. Mais je m'en fous.Rikki a écrit:je ne suis pas convaincue que "donner la règle, puis la faire appliquer" soit la meilleure manière d'enseigner. Franchement.
Moi pas.
Je suis absolument persuadée que ma manière d'enseigner aura des conséquences sur mes élèves et que c'est une énorme responsabilité. C'est bien pour cela que je me sens souvent mal de ne pas être à la hauteur des enjeux.
Enoncer la règle et faire des exercices type BLED, sans doute que ça marche mieux que de trier des étiquettes selon des critères bizarroïdes par groupe de quatre (tout marche mieux que ça, c'est sûr !), mais ça n'est pas comme ça que les enfants apprennent de manière solide, non, je ne crois pas. Je ne suis pas très forte en étiquettes, mais si c'est être constructiviste de dire que les gamins construisent leurs connaissances, je suis d'accord avec ça.
Pour moi, le meilleur moyen que les enfants apprennent sérieusement une notion, c'est de l'utiliser pendant un moment, puis de l'expliciter sous forme de leçon formelle, puis ensuite de la réutiliser au quotidien sur le long terme. Sinon, il y a beaucoup de déperdition. Je pense que les IUFM ont fait vraiment beaucoup de mal, car non seulement ils ont convaincu nombre de collègues que l'apprentissage structuré était à bannir et qu'il fallait empiler les "situations de découverte" absurdes, mais en plus par contrecoup ils ont figé les autres dans une attitude de rejet systématique. C'est très triste.
Entièrement d'accord. Mais je pense qu'il s'en fout
De ce que vous dites vous, oui, vu que vous ne parlez qu'ad hominem
Mais ce n'est pas grave.
- yogiSage
Mon enseignement n'est pas une imposture ,par contre le système "égalitaire" de notre Education (ascenseur social de la République!), OUI.
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"Jboirai du lait le jour où les vaches mangeront du raisin!"
- OlympiasProphète
Mehitabel a écrit:Encore une fois je me retrouve à 100% dans ce que dit Ignatius.
C'est ça, le fait qu'on nous impose des trucs absurdes qui nuisent aux élèves au lieu de nous laisser utiliser ce qui a fait ses preuves pour les faire progresser. Mais on ne peut pas évacuer non plus l'évolution de l'éducation de certains enfants qui sont ainsi devenus des élèves ingérables, car chez eux, tout est permis, aucune entrave...et comme l'école devient le premier endroit où on leur dit NON....Ah l'école, le travail, l'effort :Quel boulet:
- PseudoDemi-dieu
Rikki a écrit:
Pseudo, j'ai été très très touchée de lire ton intervention. Je n'ai jamais imaginé une seconde que tu aies pu avoir ce sentiment d'imposture jusque chez moi, moi qui naïvement étais toute faraude d'avoir réussi à attirer chez moi la célèbre Pseudo !
Ah ! Ah ! Tu vois, je peux surprendre
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"Il faut encore avoir du chaos en soi pour pouvoir enfanter une étoile qui danse" Nietzsche
- Palombella RossaNeoprof expérimenté
[quote="Cripure"]
Cripure, vous ne vous en foutez pas.
=> arrêtez donc d'être grognon et de faire votre mauvaise tête, et réfléchissez à la manière dont on enseigne la grammaire, par exemple en LA : si on se contente de donner aux potaches la règle de la proposition infinitive ou de l'ablatif absolu, puis de la faire appliquer, on n'arrive à rien tant que les élèves ne sont pas capables d'identifier ce fait grammatical dans un texte, de préférence simple (d'où l'intérêt du De viris ou de l'Epitome, entre parenthèses, n'en déplaise aux tenants des textes zothentiques) puis plus compliqué.
En fait, c'est un permanent aller-retour entre l'explicitation de la règle et la (re)découverte du fait grammatical, via éventuellement le thème d'imitation, qui peut être un excellent exercice s'il est mis en relation avec la lecture du latin. L'idéal, c'est de leur faire construire une proposition infinitive ou un ablatif absolu, pour rester dans mon exemple, en regardant comment Cicéron, César ou l'abbé Lhomond s'y sont pris
iphigénie a écrit:C'est possible. Mais je m'en fous.Rikki a écrit:je ne suis pas convaincue que "donner la règle, puis la faire appliquer" soit la meilleure manière d'enseigner. Franchement.
Cripure, vous ne vous en foutez pas.
=> arrêtez donc d'être grognon et de faire votre mauvaise tête, et réfléchissez à la manière dont on enseigne la grammaire, par exemple en LA : si on se contente de donner aux potaches la règle de la proposition infinitive ou de l'ablatif absolu, puis de la faire appliquer, on n'arrive à rien tant que les élèves ne sont pas capables d'identifier ce fait grammatical dans un texte, de préférence simple (d'où l'intérêt du De viris ou de l'Epitome, entre parenthèses, n'en déplaise aux tenants des textes zothentiques) puis plus compliqué.
En fait, c'est un permanent aller-retour entre l'explicitation de la règle et la (re)découverte du fait grammatical, via éventuellement le thème d'imitation, qui peut être un excellent exercice s'il est mis en relation avec la lecture du latin. L'idéal, c'est de leur faire construire une proposition infinitive ou un ablatif absolu, pour rester dans mon exemple, en regardant comment Cicéron, César ou l'abbé Lhomond s'y sont pris
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- PurpleBannerNiveau 7
Pas de sentiment d’imposture chez moi, c’est ce que j’ai répondu.
Pourtant, j’ai été recrutée sur liste complémentaire, après ma première tentative au concours, j’ai subi alors une « inspection exercice » pour futur CPC, j’ai été inspectée 2 fois depuis, RAS : cela suffit pour me sentir « légitime ».
Quand j’atteins mes limites dans « la polyvalence », j’ai + la culpabilité du « boulot mal fait ». J’arrive à l’assumer, avec plus ou moins de légèreté selon les situations. Je viens du privé (hors enseignement), peut-être cela m’aide-t-il à relativiser ; tout le monde a des « failed » à un moment ou à un autre (il n’y a que les profs pour imaginer l’inverse …). Il m’arrive de faire des erreurs devant les élèves : je les assume, ils me les font remarquer : je les félicite et les encourage.
Instit, c’est 864 heures avec les élèves, soit 36 jours, 5 semaines : le temps d’une émission de télé-réalité d’enfermement… Difficile, à l’approche de la fin du jeu, de se retourner et de constater que pour certains, c’est foiré et que les quelques semaines qui restent n’y pourront rien.
Alors je fais au mieux : j’estime avoir une idée précise de ce dont ont le plus besoin mes élèves, je fais mon boulot en fonction de ça (au delà des programmes et autres doxa).
Je pense aussi que plus les enfants sont petits, plus le métier est technique (au primaire s’entend). Au cycle3, au delà des techniques et méthodes, il me semble très important de transmettre un rapport au travail, à l’écrit, au savoir, à l’autre. J’avance comme ça.
Les remises en question sont fréquentes mais justement, j’aurais tendance à penser que ce sont ces remises en questions régulières qui nous rendent légitimes.
L’absence de remise en question figurerait le début de l’imposture…pour moi.
Pourtant, j’ai été recrutée sur liste complémentaire, après ma première tentative au concours, j’ai subi alors une « inspection exercice » pour futur CPC, j’ai été inspectée 2 fois depuis, RAS : cela suffit pour me sentir « légitime ».
Quand j’atteins mes limites dans « la polyvalence », j’ai + la culpabilité du « boulot mal fait ». J’arrive à l’assumer, avec plus ou moins de légèreté selon les situations. Je viens du privé (hors enseignement), peut-être cela m’aide-t-il à relativiser ; tout le monde a des « failed » à un moment ou à un autre (il n’y a que les profs pour imaginer l’inverse …). Il m’arrive de faire des erreurs devant les élèves : je les assume, ils me les font remarquer : je les félicite et les encourage.
Instit, c’est 864 heures avec les élèves, soit 36 jours, 5 semaines : le temps d’une émission de télé-réalité d’enfermement… Difficile, à l’approche de la fin du jeu, de se retourner et de constater que pour certains, c’est foiré et que les quelques semaines qui restent n’y pourront rien.
Alors je fais au mieux : j’estime avoir une idée précise de ce dont ont le plus besoin mes élèves, je fais mon boulot en fonction de ça (au delà des programmes et autres doxa).
Je pense aussi que plus les enfants sont petits, plus le métier est technique (au primaire s’entend). Au cycle3, au delà des techniques et méthodes, il me semble très important de transmettre un rapport au travail, à l’écrit, au savoir, à l’autre. J’avance comme ça.
Les remises en question sont fréquentes mais justement, j’aurais tendance à penser que ce sont ces remises en questions régulières qui nous rendent légitimes.
L’absence de remise en question figurerait le début de l’imposture…pour moi.
- IphigénieProphète
Mais Palombella, j'ai l'impression que c'est exactement ce que dit Cripure, cela? En tout cas c'est comme cela que je comprends "règle et application"....
Par contre, comprendre la proposition infinitive à partir de la "découverte" d'une infinitive dans zun texte authentique et réinvestir la prochaine fois que l'on rencontrera une infinitive dans zun autre texte authentique, en espérant que l'apprenant découvre par lui-même ladite règle c'est dela foutaise. l'exploration des langues et cultures de l'antiquité.
Par contre, comprendre la proposition infinitive à partir de la "découverte" d'une infinitive dans zun texte authentique et réinvestir la prochaine fois que l'on rencontrera une infinitive dans zun autre texte authentique, en espérant que l'apprenant découvre par lui-même ladite règle c'est de
- phiExpert
Disons que l'enseignant qui s'en fout réellement (et j'en connais, même si je me fiche que ce soit le cas de tel ou tel ici, la question n'est pas là) passe les références de la leçon (un poly, la page du manuel, que sais-je) à ses élèves puis leur donne des exercices type Bled à faire, puis fait son contrôle et passe à la leçon suivante. Si les élèves y arrivent comme de bons toutous, même sans rien comprendre (il s'en fout) c'est bien, c'est la preuve que ça marche. S'ils n'y parviennent pas, c'est de leur faute, il n'avaient qu'à bosser, après tout il leur suffisait d'apprendre.
En revanche il me semble que ce que nous sommes un certain nombre à dire ici revient à ceci: "Toute leçon de grammaire doit toujours être déduite d'une phrase écrite au tableau noir : l'exemple doit précéder la règle que l'enfant est appelé à découvrir lui-même, et non venir la confirmer, l'illustrer on quelque sorte, après qu'elle a été énoncée comme un axiome."
En revanche il me semble que ce que nous sommes un certain nombre à dire ici revient à ceci: "Toute leçon de grammaire doit toujours être déduite d'une phrase écrite au tableau noir : l'exemple doit précéder la règle que l'enfant est appelé à découvrir lui-même, et non venir la confirmer, l'illustrer on quelque sorte, après qu'elle a été énoncée comme un axiome."
- Prof célibataire (mais pas seulement?)... vous ruminez chez vous quand vous avez une classe pénible?
- Sondage : Quelle est la pire incivilité ou violence que vous ayez subie depuis que vous enseignez ?
- Choisissez-vous les niveaux dans lesquels vous enseignez?
- Pour vous qui ont été les ministres de l'EN les plus désastreux depuis que vous enseignez ?
- Que répondez-vous quand on vous dit que les profs devraient prévenir les élèves quand ils font grève ?
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