Ressentez-vous un sentiment d'imposture quand vous enseignez ?
- OlympiasProphète
Je saisis mal, là, comment des compétence peuvent-elles remplacer l'instruction ??
- gauvain31Empereur
Lilypims a écrit:gauvain31 a écrit:Lilypims a écrit:Cripure a écrit:Ah c'est sûr que si on commence comme ça...Lilypims a écrit:Tu plaisantes ? C'est fini. L'adieu aux disciplines, dans le secondaire, a commencé aussi.gauvain31 a écrit:Cripure a raison si on se dit que tout est inéluctable alors oui ça arrivera; je sais que je ferai des SVT jusqu'au bout (jusqu'à ce qu'ils me virent !) mais on en est pas encore et je veux croire qu'on en arrivera pas là, car ce serait nier l'essence même de notre métier? pourquoi est-on prof dans le secondaire? par amour de notre discipline, du savoir et pas par amour de la pédagogie (ce qui n'aurait aucun sens) ; c'est la passion pour notre discipline qui nous fait tenir. J'ai toujours cru et croirai toujours au savoir émancipateur..... C'est sûr que un instit qui croit au savoir émancipateur doit être plutôt mal vu et doit souffrir dans pareille situation .... mais beaucoup ne pensent pas comme la doxa... ils se taisent... et je suis sûr que les IPR les plus éclairés savent que les enseignants ne croient pas à ce qu'ils prônent, ils ne sont pas dupes eux non plus.... dans ma matière les grilles de compétences sont remplies...jusqu'à ce que vienne l'IPR et après on arrête (je crois que je devrait le dire à mon IPR non???)
J'avais hésité à être instit, je sais que j'aurais beaucoup souffert de cette situation (je serai peut être pas rester longtemps). Dis-toi que beaucoup d'instit ne croient pas à ces sornettes.. et je suis optimiste grâce aux évaluations internationales..... qui vont obliger à un changement de mentalité.... le vernis craque doucement, mais sûrement
Je ne dis pas que ça va arriver dans le secondaire mais que, dans le collège où je fais quelques heures, c'est déjà comme ça, c'est ce qu'on me rabâche à chaque entretien.
Qu'est-ce qu'on te dit exactement concernant ta matière????
L'exigence disciplinaire massacre les élèves. Nos élèves - faibles - ne seront jamais bons en français ; ils ne le peuvent pas. Mais ils ne doivent pas le savoir car ça les casserait (sic). De toutes façons, ça n'est pas important, le français, les maths, etc. Ce sont des choses dépassées, des choses d'il y a trente ans. Les élèves d'aujourd'hui sont différents. L'important, c'est les compétences. Vous évaluez par compétences ? Les compétences, avec ça, ils pourront trouver du travail.
Mais c'est hallucinant !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! :shock: comment peut-on avoir un tel mépris pour des enfants: l'exigence disciplinaire structure l'élève. Les élèves sont différents... en quoi?????
Les compétences: le Canada est en train d'y revenir , la Suisse aussi dans le primaire. C ene sont pas les compétences qui vont faire qu'il vont travailler, mais un diplôme, le sens de l'effort.... mais quelle naïveté!!!!!
- GrypheMédiateur
Je suppose que l'idée est, dans les pays où une véritable instruction n'est pas possible, de la remplacer par une sorte de kit de survie qui permette aux enfants de savoir le minimum du minimum (déchiffrer, se comporter correctement, arriver à l'heure) afin de pouvoir s'insérer sur le marché du travail.Olympias a écrit:Je saisis mal, là, comment des compétence peuvent-elles remplacer l'instruction ??
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Τί ἐστιν ἀλήθεια ;
- gauvain31Empereur
Enfin , mais on est dans un pays développé !!!! on raisonne comme si nous étions dans un pays sous développé avec peu de main d'oeuvre qualifiée !! Mais quelle naïveté de ton CDE !!!
- thrasybuleDevin
C'est un fonctionnalisme insupportable, logique de la désublimation répressive de notre société.Gryphe a écrit:Je suppose que l'idée est, dans les pays où une véritable instruction n'est pas possible, de la remplacer par une sorte de kit de survie qui permette aux enfants de savoir le minimum du minimum (déchiffrer, se comporter correctement, arriver à l'heure) afin de pouvoir s'insérer sur le marché du travail.Olympias a écrit:Je saisis mal, là, comment des compétence peuvent-elles remplacer l'instruction ??
- Mum'Niveau 3
thrasybule a écrit:Et quid de la sensation d'imposture, sujet de ce post, et remplacée encore par des questions pédagogiques, alors que le problème n'est pas là?
Déjà répondu dans l'autre fil, où c'était HS aussi.
- Mum'Niveau 3
phi a écrit:Mum' a écrit:Je me suis surprise à donner la règle de construction du futur (premier et deuxième groupes), il y a peu, et de la faire appliquer bêtement, parce qu'elle ne ressort pas des exemples.
Si je donne : Demain, je finirai mes devoirs et inventerai ensuite une chanson, peut-on vraiment la découvrir ?
De même, puis-je raisonnablement m'appuyer sur leurs connaissances orales du futur, alors qu'ils ne le parlent pas courramment ?
Je crois au contraire que ce sont ces manipulations grammaticales qui vont le leur faire acquérir (et utiliser).
La méthode inductive a également des limites, car elle n'utilise pas des exemples authentiques -d'où la règle ne ressortirait peut-être pas de façon transparente. Imposture ?
Je ne comprends pas bien où est le souci si tu écris la phrase au tableau, que tu demandes où est le verbe (tu pars de ce qu'ils connaissent, tu le leur fais réactiver) bon, ensuite tu leur fais constater la façon dont ce temps est formé, tu leur demandes de donner des exemples d'autres verbes au futur, au passage tu leur rappelles que non "je vais + infinitif", ce n'est pas du vrai futur, même si dans la vraie vie on parle souvent comme ça, tu vérifies avec eux que ce qu'ils ont constaté avant (infinitif+terminaison) ça marche (en gardant pour plus tard être et avoir) puis tu formalises la leçon. Après tu leur fais faire des exercices d'applications divers et variés (parmi lesquels certains type bled) et tu leur fais utiliser le futur à l'oral comme à l'écrit aussi souvent que possible pendant toute la suite de l'année... Non? Il me semble que c'est comme ça que je fais, je ne pense pas que ce soit une imposture? L'imposture ça serait de leur faire trier des étiquettes avec toutes sortes de mots en attendant qu'ils trouvent tous seuls les verbes et parmi eux lesquels sont au futur puis comment le futur est constitué, avant de leur distribuer une vague trace écrite, en leur faisant croire que c'est d'eux que vient cette règle... Enfin il me semble.
La seule chose qui m'a fait réagir ce sont les affirmations péremptoires comme quoi la règle doit forcément être donnée comme ça, en premier. (mais rikki a posté avant moi, alors je me suis contentée de l'approuver, puisqu'elle avait tout dit en mieux que moi qui suis juste une jeune collègue imposteuse)
(Je réponds quand même, hein. Je préfère parler pédagogie que raconter mon enfance.)
1. "Je ne comprends pas bien où est le souci si tu écris la phrase au tableau, que tu demandes où est le verbe (tu pars de ce qu'ils connaissent, tu le leur fais réactiver) bon, ensuite tu leur fais constater la façon dont ce temps est formé"
Ils ne trouveront pas. Ou alors il faudra tricher, effacer les "ai","as"... et encore...
2. "tu leur demandes de donner des exemples d'autres verbes au futur"
ils finissront; je mangeais; tu dormirais
(c'est du vécu)
- yphrogEsprit éclairé
Mum' a écrit:thrasybule a écrit:Et quid de la sensation d'imposture, sujet de ce post, et remplacée encore par des questions pédagogiques, alors que le problème n'est pas là?
Déjà répondu dans l'autre fil, où c'était HS aussi.
sondage a écrit:Ressentez-vous un sentiment d'imposture quand vous enseignez ?
Oui, toujours, impossible de m'en débarrasser, j'ai toujours peur qu'on se rende compte que je ne suis pas un(e) vrai(e) enseignant(e)
Dès fois, je me pose la question de ma vraie grenouilletude aussi, mais cela rélève de la frog psychologie pas de la pédagogie...
Les impostures / masques sont nécessaires et utiles dans l'enseignement. On rit dans la salle des profs ou ici des choses que l'élève n'aura pas forcément aperçu qu'on trouvait drôle, par exemple...
J'ai aussi pas mal appris de la dame qui promène son cochon, de la flèche souriante, et de l'imposture d'une Nabila aux chams poings.
- LefterisEsprit sacré
Réponse 5 .
La question me dépasse vraiment. je ne vois pas en quoi un fonctionnaire recruté sur des normes est un imposteur, et par rapport à quoi. Il n'a trompé personne. Un imposteur serait un faux professeur, quelqu'un qui a bidouillé un concours...
La question me dépasse vraiment. je ne vois pas en quoi un fonctionnaire recruté sur des normes est un imposteur, et par rapport à quoi. Il n'a trompé personne. Un imposteur serait un faux professeur, quelqu'un qui a bidouillé un concours...
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- LilypimsGrand sage
Gryphe a écrit:OMG.Lilypims a écrit:L'exigence disciplinaire massacre les élèves. Nos élèves - faibles - ne seront jamais bons en français ; ils ne le peuvent pas. Mais ils ne doivent pas le savoir car ça les casserait (sic). De toutes façons, ça n'est pas important, le français, les maths, etc. Ce sont des choses dépassées, des choses d'il y a trente ans. Les élèves d'aujourd'hui sont différents. L'important, c'est les compétences. Vous évaluez par compétences ? Les compétences, avec ça, ils pourront trouver du travail.
Je tiens à préciser qu'il ne s'agit pas de mon discours mais de celui que me tient mon CDE quand je lui tombe dans les pattes.
- GrypheMédiateur
Oui, j'avais bien compris que ce n'étaient pas directement tes propos, mais tu fais bien de le préciser.
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Τί ἐστιν ἀλήθεια ;
- LilypimsGrand sage
gauvain31 a écrit:Lilypims a écrit:gauvain31 a écrit:Lilypims a écrit:Cripure a écrit:Ah c'est sûr que si on commence comme ça...gauvain31 a écrit:Cripure a raison si on se dit que tout est inéluctable alors oui ça arrivera; je sais que je ferai des SVT jusqu'au bout (jusqu'à ce qu'ils me virent !) mais on en est pas encore et je veux croire qu'on en arrivera pas là, car ce serait nier l'essence même de notre métier? pourquoi est-on prof dans le secondaire? par amour de notre discipline, du savoir et pas par amour de la pédagogie (ce qui n'aurait aucun sens) ; c'est la passion pour notre discipline qui nous fait tenir. J'ai toujours cru et croirai toujours au savoir émancipateur..... C'est sûr que un instit qui croit au savoir émancipateur doit être plutôt mal vu et doit souffrir dans pareille situation .... mais beaucoup ne pensent pas comme la doxa... ils se taisent... et je suis sûr que les IPR les plus éclairés savent que les enseignants ne croient pas à ce qu'ils prônent, ils ne sont pas dupes eux non plus.... dans ma matière les grilles de compétences sont remplies...jusqu'à ce que vienne l'IPR et après on arrête (je crois que je devrait le dire à mon IPR non???)
J'avais hésité à être instit, je sais que j'aurais beaucoup souffert de cette situation (je serai peut être pas rester longtemps). Dis-toi que beaucoup d'instit ne croient pas à ces sornettes.. et je suis optimiste grâce aux évaluations internationales..... qui vont obliger à un changement de mentalité.... le vernis craque doucement, mais sûrement
Je ne dis pas que ça va arriver dans le secondaire mais que, dans le collège où je fais quelques heures, c'est déjà comme ça, c'est ce qu'on me rabâche à chaque entretien.
Qu'est-ce qu'on te dit exactement concernant ta matière????
L'exigence disciplinaire massacre les élèves. Nos élèves - faibles - ne seront jamais bons en français ; ils ne le peuvent pas. Mais ils ne doivent pas le savoir car ça les casserait (sic). De toutes façons, ça n'est pas important, le français, les maths, etc. Ce sont des choses dépassées, des choses d'il y a trente ans. Les élèves d'aujourd'hui sont différents. L'important, c'est les compétences. Vous évaluez par compétences ? Les compétences, avec ça, ils pourront trouver du travail.
Mais c'est hallucinant !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! :shock: comment peut-on avoir un tel mépris pour des enfants: l'exigence disciplinaire structure l'élève. Les élèves sont différents... en quoi?????
Les compétences: le Canada est en train d'y revenir , la Suisse aussi dans le primaire. C ene sont pas les compétences qui vont faire qu'il vont travailler, mais un diplôme, le sens de l'effort.... mais quelle naïveté!!!!!
Pour mon CDE, "travail" et "effort" sont des gros mots (s'ils doivent s'appliquer aux élèves, parce qu'en ce qui concerne les enseignants, c'est autre chose). Il ne s'agit pas de naïveté mais d'hypocrisie et de (piteuse tentative) de manipulation (de ma petite personne).
- yogiSage
On est tous choqués :que fait-on?thrasybule a écrit:C'est exactement ce qui se passe chez nous alors si on ne peut plus avoir accès à l'instruction, dans quel pays le fait-on? En Chine?Gryphe a écrit:Je suppose que l'idée est, dans les pays où une véritable instruction n'est pas possible, de la remplacer par une sorte de kit de survie qui permette aux enfants de savoir le minimum du minimum (déchiffrer, se comporter correctement, arriver à l'heure) afin de pouvoir s'insérer sur le marché du travail.Olympias a écrit:Je saisis mal, là, comment des compétence peuvent-elles remplacer l'instruction ??
C'est un fonctionnalisme insupportable, logique de la désublimation répressive de notre société.
- doublecasquetteEnchanteur
Lefteris a écrit:Réponse 5 .
La question me dépasse vraiment. je ne vois pas en quoi un fonctionnaire recruté sur des normes est un imposteur, et par rapport à quoi. Il n'a trompé personne. Un imposteur serait un faux professeur, quelqu'un qui a bidouillé un concours...
Oui, évidemment, vu comme ça.
Moi, j'ai plutôt compris la question comme "vous ressentez-vous comme un bon professeur ?"...
- thrasybuleDevin
C'est pour ça que la question ne concerne pas vraiment les pratiques pédagogiques et échappe à une appréhension rationnelle.doublecasquette a écrit:Lefteris a écrit:Réponse 5 .
La question me dépasse vraiment. je ne vois pas en quoi un fonctionnaire recruté sur des normes est un imposteur, et par rapport à quoi. Il n'a trompé personne. Un imposteur serait un faux professeur, quelqu'un qui a bidouillé un concours...
Oui, évidemment, vu comme ça.
Moi, j'ai plutôt compris la question comme "vous ressentez-vous comme un bon professeur ?"...
- thrasybuleDevin
On faiblit pour l'instant.daphne5 a écrit:On est tous choqués :que fait-on?thrasybule a écrit:C'est exactement ce qui se passe chez nous alors si on ne peut plus avoir accès à l'instruction, dans quel pays le fait-on? En Chine?Gryphe a écrit:Je suppose que l'idée est, dans les pays où une véritable instruction n'est pas possible, de la remplacer par une sorte de kit de survie qui permette aux enfants de savoir le minimum du minimum (déchiffrer, se comporter correctement, arriver à l'heure) afin de pouvoir s'insérer sur le marché du travail.Olympias a écrit:Je saisis mal, là, comment des compétence peuvent-elles remplacer l'instruction ??
C'est un fonctionnalisme insupportable, logique de la désublimation répressive de notre société.
- PseudoDemi-dieu
Lefteris a écrit:Réponse 5 .
La question me dépasse vraiment. je ne vois pas en quoi un fonctionnaire recruté sur des normes est un imposteur, et par rapport à quoi. Il n'a trompé personne. Un imposteur serait un faux professeur, quelqu'un qui a bidouillé un concours...
Mais il n'est pas question d'imposture réelle (faux diplômes par exemple), mais de sentiment d'imposture.
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"Il faut encore avoir du chaos en soi pour pouvoir enfanter une étoile qui danse" Nietzsche
- V.MarchaisEmpereur
Mais en fait, si je vous lis bien, Thrasy, Pseudo, Phi, Gryphe, le sentiment d'imposture n'est pas lié au fait d'enseigner, mais à des expériences fondatrices dévastatrices qui vous privent de cette reconnaissance initiale, celle qui fait qu'on se sent légitime a priori. Dès lors, ce sentiment d'illégitimité peut se projeter sur toutes les expériences de la vie, pas seulement le fait d'enseigner. Il a à voir avec votre histoire bien davantage qu'avec les conditions du métier.
- PseudoDemi-dieu
V.Marchais a écrit:Mais en fait, si je vous lis bien, Thrasy, Pseudo, Phi, Gryphe, le sentiment d'imposture n'est pas lié au fait d'enseigner, mais à des expériences fondatrices dévastatrices qui vous privent de cette reconnaissance initiale, celle qui fait qu'on se sent légitime a priori. Dès lors, ce sentiment d'illégitimité peut se projeter sur toutes les expériences de la vie, pas seulement le fait d'enseigner. Il a à voir avec votre histoire bien davantage qu'avec les conditions du métier.
Oui, et non.
Je pense que le métier d'enseignant (mais il en est d'autres) peut sacrément dorloter ce sentiment. Mais l'idée du post n'était évidemment pas, me semble-t-il, de dire que le métier d'enseignant et ses conditions menaient forcément à ce sentiment.
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- philannDoyen
V.Marchais a écrit:à des expériences fondatrices dévastatrices qui vous privent de cette reconnaissance initiale, celle qui fait qu'on se sent légitime a priori. Dès lors, ce sentiment d'illégitimité peut se projeter sur toutes les expériences de la vie, pas seulement le fait d'enseigner. Il a à voir avec votre histoire bien davantage qu'avec les conditions du métier.
Il n'est sans doute pas lié qu'au métier, mais le sentiment d'être "légitime a priori" je ne l'ai jamais ressenti, quelque soit le domaine...
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2014-2015: poste fixe dans les Hauts de Seine
2013-2014: certifiée stagiaire dans les Hauts de Seine
2011-2013: prof. contractuelle dans l'Essonne
- PseudoDemi-dieu
Surtout que la légitimité, quand on est dans un métier critiqué comme le notre, pas facile à ressentir !
Quand à la reconnaissance, n'en parlons pas !
Quand à la reconnaissance, n'en parlons pas !
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"Il faut encore avoir du chaos en soi pour pouvoir enfanter une étoile qui danse" Nietzsche
- thrasybuleDevin
En même temps, ces expériences sont fécondes et constitutives de ma manière de voir le métier, comme je l'avais expliqué dans mon premier post( l'idée que le savoir est libérateur et lié au désir, là point d'imposture au contraire, mais blocage total quant à la dimension "éducative" ( ça ne veut pas dire que je ne fais pas régner la discipline mais elle est seulement une condition nécessaire au bon déroulement du cours, enfin ce sont des évidences ce que je raconte)V.Marchais a écrit:Mais en fait, si je vous lis bien, Thrasy, Pseudo, Phi, Gryphe, le sentiment d'imposture n'est pas lié au fait d'enseigner, mais à des expériences fondatrices dévastatrices qui vous privent de cette reconnaissance initiale, celle qui fait qu'on se sent légitime a priori. Dès lors, ce sentiment d'illégitimité peut se projeter sur toutes les expériences de la vie, pas seulement le fait d'enseigner. Il a à voir avec votre histoire bien davantage qu'avec les conditions du métier.
- LefterisEsprit sacré
doublecasquette a écrit:Lefteris a écrit:Réponse 5 .
La question me dépasse vraiment. je ne vois pas en quoi un fonctionnaire recruté sur des normes est un imposteur, et par rapport à quoi. Il n'a trompé personne. Un imposteur serait un faux professeur, quelqu'un qui a bidouillé un concours...
Oui, évidemment, vu comme ça.
Moi, j'ai plutôt compris la question comme "vous ressentez-vous comme un bon professeur ?"...
thrasybule a écrit:C'est pour ça que la question ne concerne pas vraiment les pratiques pédagogiques et échappe à une appréhension rationnelle.doublecasquette a écrit:Lefteris a écrit:Réponse 5 .
La question me dépasse vraiment. je ne vois pas en quoi un fonctionnaire recruté sur des normes est un imposteur, et par rapport à quoi. Il n'a trompé personne. Un imposteur serait un faux professeur, quelqu'un qui a bidouillé un concours...
Oui, évidemment, vu comme ça.
Moi, j'ai plutôt compris la question comme "vous ressentez-vous comme un bon professeur ?"...
Pseudo a écrit:Lefteris a écrit:Réponse 5 .
La question me dépasse vraiment. je ne vois pas en quoi un fonctionnaire recruté sur des normes est un imposteur, et par rapport à quoi. Il n'a trompé personne. Un imposteur serait un faux professeur, quelqu'un qui a bidouillé un concours...
Mais il n'est pas question d'imposture réelle (faux diplômes par exemple), mais de sentiment d'imposture.
Ce qui montre bien la difficulté à cerner ce qu'on appelle "imposture". Et même si l'on entendait sous ce terme "bon enseignant", il faudrait encore le définir. Cela supposerait un référent absolu , dont je doute qu'il existe.
En tout cas, je me sens parfaitement légitime. L'IUFM et son clergé moralisant n'ont eu aucune prise sur moi, trop vieux. Reconverti mais pas converti .
- Marie LaetitiaBon génie
hum... et quand le comble du sentiment d'illégitimité vous pousse à ne pas intervenir sur un fil portant sur ce sentiment d'illégitimité?
Bon, en vrai, si je remonte aux origines (les miennes) j'ai (eu) ce sentiment d'illégitimité depuis le CP et mon échec qui devait, ou aurait dû, en provoquer d'autres... Je remercie ici la méthode globale et les pédagogues fumeux assez sûrs d'eux pour dire bien des années plus tard que si l'on échouait avec une méthode globale c'est que l'on aurait échoué avec n'importe quelle autre méthode... Entre le CP et le moment où j'ai lu ce commentaire consternant, des années à travailler plus que les autres (forcément, il fallait compenser) et une réussite (indue) à l'université. Après ça se complique, classée intellectuelle, j'étais illégitime (et contestaire) en collège pendant mon stage. Et enfin, illégitime pour de vrai lors de mes premières années de fac. Mais à force d'entendre mes étudiants me remercier (me critiquer aussi aïe), j'ai bien dû admettre que ma présence ne relevait plus entièrement de l'erreur... Bizarrement, depuis deux ou trois ans, mon sentiment d'illégitimité s'est envolé. À la limite je me sens différente et j'emmm***de ceux que ça emm***de. C'est primaire mais c'est une tactique de (sur)vie comme une autre.
Bon, en vrai, si je remonte aux origines (les miennes) j'ai (eu) ce sentiment d'illégitimité depuis le CP et mon échec qui devait, ou aurait dû, en provoquer d'autres... Je remercie ici la méthode globale et les pédagogues fumeux assez sûrs d'eux pour dire bien des années plus tard que si l'on échouait avec une méthode globale c'est que l'on aurait échoué avec n'importe quelle autre méthode... Entre le CP et le moment où j'ai lu ce commentaire consternant, des années à travailler plus que les autres (forcément, il fallait compenser) et une réussite (indue) à l'université. Après ça se complique, classée intellectuelle, j'étais illégitime (et contestaire) en collège pendant mon stage. Et enfin, illégitime pour de vrai lors de mes premières années de fac. Mais à force d'entendre mes étudiants me remercier (me critiquer aussi aïe), j'ai bien dû admettre que ma présence ne relevait plus entièrement de l'erreur... Bizarrement, depuis deux ou trois ans, mon sentiment d'illégitimité s'est envolé. À la limite je me sens différente et j'emmm***de ceux que ça emm***de. C'est primaire mais c'est une tactique de (sur)vie comme une autre.
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Si tu crois encore qu'il nous faut descendre dans le creux des rues pour monter au pouvoir, si tu crois encore au rêve du grand soir, et que nos ennemis, il faut aller les pendre... Aucun rêve, jamais, ne mérite une guerre. L'avenir dépend des révolutionnaires, mais se moque bien des petits révoltés. L'avenir ne veut ni feu ni sang ni guerre. Ne sois pas de ceux-là qui vont nous les donner (J. Brel, La Bastille)
Antigone, c'est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. [...] Elle pense qu'elle va mourir, qu'elle est jeune et qu'elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n'y a rien à faire. Elle s'appelle Antigone et il va falloir qu'elle joue son rôle jusqu'au bout...
Et on ne dit pas "voir(e) même" mais "voire" ou "même".
- thrasybuleDevin
Pour ta dernière phrase, c'est exactement ce que je fais!
- profecolesHabitué du forum
Le sentiment d'imposture, je l'ai ressenti très fortement lors de mes 3 stages en responsabilité à l'IUFM en 2005-2006.
Jetée en pâture à 28 GS de ZEP, pour remplacer une T1 partie en stage tout aussi perdue que moi ...Voilà mon premier stage.
N'ayant jamais eu de "cours" sur la maternelle ou presque ,ayant juste eu quelques jours d'observation dans une classe de PS atypique, je sursautais quand les enfants appelaient" maîtresse" et que je réalisais être seule avec eux dans la classe ...Et j'avais une grande envie le matin de dire aux parents : "Euh, vous n'allez pas me les confier quand même. Je ne sais pas du tout quoi faire avec eux ..."
Quant aux second et troisième stages, en élémentaire, quelques mois plus tard, j'ai appliqué à la lettre les situations-problèmes, travaux en groupe de 5 de recherche (en CP !!!!!!!), construction des tables de multiplication géantes avec moults collages et découpages (au CE2) et surtout la séance qui m' a valu d'être chaleureusement félicitée et citée en exemple : la récitation d'une poésie par groupe préparée dans le couloir avec évaluation finale collective (d'un A ou B bien sûr ...).
J'étais consciente du temps précieux que je faisais perdre à ces enfants, surtout ceux en difficulté. Mais je savais devoir être cet imposteur pour être validée. A moi ensuite de me former (sur les forums et sur le tas)pour pouvoir être une vraie maîtresse et me sentir à ma place.
Aujourd'hui, je fais des erreurs, je rate des séances, je reste impuissante face à certaines difficultés (et j'ai du mal avec ça) mais je me sens à ma place, légitime.
Jetée en pâture à 28 GS de ZEP, pour remplacer une T1 partie en stage tout aussi perdue que moi ...Voilà mon premier stage.
N'ayant jamais eu de "cours" sur la maternelle ou presque ,ayant juste eu quelques jours d'observation dans une classe de PS atypique, je sursautais quand les enfants appelaient" maîtresse" et que je réalisais être seule avec eux dans la classe ...Et j'avais une grande envie le matin de dire aux parents : "Euh, vous n'allez pas me les confier quand même. Je ne sais pas du tout quoi faire avec eux ..."
Quant aux second et troisième stages, en élémentaire, quelques mois plus tard, j'ai appliqué à la lettre les situations-problèmes, travaux en groupe de 5 de recherche (en CP !!!!!!!), construction des tables de multiplication géantes avec moults collages et découpages (au CE2) et surtout la séance qui m' a valu d'être chaleureusement félicitée et citée en exemple : la récitation d'une poésie par groupe préparée dans le couloir avec évaluation finale collective (d'un A ou B bien sûr ...).
J'étais consciente du temps précieux que je faisais perdre à ces enfants, surtout ceux en difficulté. Mais je savais devoir être cet imposteur pour être validée. A moi ensuite de me former (sur les forums et sur le tas)pour pouvoir être une vraie maîtresse et me sentir à ma place.
Aujourd'hui, je fais des erreurs, je rate des séances, je reste impuissante face à certaines difficultés (et j'ai du mal avec ça) mais je me sens à ma place, légitime.
- Prof célibataire (mais pas seulement?)... vous ruminez chez vous quand vous avez une classe pénible?
- Sondage : Quelle est la pire incivilité ou violence que vous ayez subie depuis que vous enseignez ?
- Choisissez-vous les niveaux dans lesquels vous enseignez?
- Pour vous qui ont été les ministres de l'EN les plus désastreux depuis que vous enseignez ?
- Que répondez-vous quand on vous dit que les profs devraient prévenir les élèves quand ils font grève ?
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