Ressentez-vous un sentiment d'imposture quand vous enseignez ?
- VolubilysGrand sage
A lire les réponses de certain, il y en a qui confonde sentiment d'imposture et imposture réelle.
Le sentiment n'est pas forcément provoqué par une imposture réelle, c'est le même principe que quand les anorexiques ont le sentiment d'être grosses alors qu'elles sont squelettiques.
Quand on accuse les gens, autant aller jusqu'au bout.
Le sentiment n'est pas forcément provoqué par une imposture réelle, c'est le même principe que quand les anorexiques ont le sentiment d'être grosses alors qu'elles sont squelettiques.
Des noms peut-être?grandesvacances a écrit:Pour moi ce serait la réponse 5.
Mais quelque chose m'intrigue : des intervenants qui affirment éprouver un sentiment d'imposture produisent un discours très péremptoire. Bizarre.
Quand on accuse les gens, autant aller jusqu'au bout.
- InfinimentHabitué du forum
J'ai opté pour la réponse 5. J'aime mon travail, je l'ai choisi, et j'ai fait ce qu'il fallait (études et concours) pour pouvoir l'exercer. Point d'imposture, donc. Il ne s'agit pas de dire que doutes, interrogations et remise en cause sont absents, loin s'en faut, mais je me sens à ma place. Cela rejoint ce que d'aucuns, V. Marchais et d'autres, ont exprimé mieux que moi.
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Ah ! la belle chose, que de savoir quelque chose !
- thrasybuleDevin
On est bien d'accord pour dire que la question n'a rien à voir avec : "Pensez-vous être un imposteur?" D'où l'impression que nous parlons de choses différentes sur ce topic.Volubilys a écrit:A lire les réponses de certain, il y en a qui confonde sentiment d'imposture et imposture réelle.
Le sentiment n'est pas forcément provoqué par une imposture réelle, c'est le même principe que quand les anorexiques ont le sentiment d'être grosses alors qu'elles sont squelettiques.Des noms peut-être?grandesvacances a écrit:Pour moi ce serait la réponse 5.
Mais quelque chose m'intrigue : des intervenants qui affirment éprouver un sentiment d'imposture produisent un discours très péremptoire. Bizarre.
Quand on accuse les gens, autant aller jusqu'au bout.
Sinon, je trouve bizarre que des intervenants qui trouvent bizarre que des intervenants affirment éprouver un sentiment d'imposture tout en produisant un discours très péremptoire produisent un discours très péremptoire. Suis-je clair? :lol!:
- LefterisEsprit sacré
Tu n'es pas un imposteur, c'est le système qui t'a recruté, il t'estime suffisamment compétent et pense que tu es à ta place. Le monstre froid tient des discours de principe, mais en effet, il veut une personne devant des élèves, le reste importe peu . Toutes les réformes vont d'ailleurs dans ce sens ( peu importent les contenus, n'importe qui pourra faire n'importe quoi dans les établissements, pourvu qu'on anime). Si l'Etat ne pouvait avoir que des contractuels jetables, il le ferait . Par pragmatisme, et à contrecoeur pour les gestionnaires et décideurs, pour avoir un minimum de monde, il faut bien garantir des carrières , des possibilités d'évolution, une stabilité, mais ce n'est nullement dans l'intérêt ni des élèves, ni des personnels.JEMS a écrit:J'ai voté oui. Je suis un imposteur. Je n'ai aucune formation particulière dans la matière où j'enseigne, débarqué depuis le début de l'année sur un poste, avec des terminales en face de moi (et en plus dans la spécialité !), je dois assurer des mathématiques appliquées.
Durant ma carrière j'ai "formé" à des métiers tels que manutentionnaires, logisticiens, comptables, commerciaux, agents administratifs, animateurs sociaux culturels, en essayant d'avaler le cours la veille. L'EN et l'éthique, vaste fumisterie. Nous sommes des moyens, il y a des flux, qu'importe votre cursus, les gestionnaires vous balancent sans peine là où il y a besoin.
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- lene75Prophète
Il y a un truc que je ne capte pas dans la différence que vous faites entre être un imposteur et ressentir un sentiment d'imposture : je ne vois pas comment celui qui ressent un sentiment d'imposture peut ressentir ce sentiment sans penser (peut-être à tort) qu'il est objectivement un imposteur. Il ne doit donc pas pouvoir faire la différence par lui-même... à moins d'être un imposteur
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Une classe, c'est comme une boîte de chocolats, on sait jamais sur quoi on va tomber...
- EdgarNeoprof expérimenté
Je vois très bien ce dont il retourne relativement à ce sentiment d'imposture car je l'ai déjà ressenti en permanence dans mon autre métier, mais pas du tout en tant que professeur car le concours que j'ai passé est censé avoir fait le tri, le travail que j'ai fourni et la façon dont j'entre dans la salle avec mes élèves m'en protègent, et le salaire dérisoire que je gagne me fait plutôt placer l'imposture du côté de mon employeur.
Il faut faire attention à différencier le sentiment d'imposture alors que l'on fait bien son travail, en tout cas selon ses capacités, et le sentiment d'imposture parce que l'on sait à quel point on bâcle son travail et à quel point on n'est pas au niveau pour son job. Le premier est peut-être un manque de confiance en soi qui peut se résoudre, le second montre que l'on est encore un peu sain d'esprit et honnête avec soi-même à défaut de l'être avec les autres.
Mais ce sentiment est probablement normal, et est ressenti pas nombre de gens dans des activités bien différentes : employés, cadres, artistes. C'est probablement un sentiment qui a le mérite de prouver un certain recul face aux choses, et je me demande parfois si certains politiques ne feraient pas mieux aussi ressentir un peu ce sentiment d'imposture, car pour certains, ce n'est pas seulement au stade du sentiment. Mais peut-être faut-il justement ne jamais l'avoir ressenti pour réussir dans certains métiers et monter en haut de la hiérarchie. J'en suis assez convaincu.
Il faut faire attention à différencier le sentiment d'imposture alors que l'on fait bien son travail, en tout cas selon ses capacités, et le sentiment d'imposture parce que l'on sait à quel point on bâcle son travail et à quel point on n'est pas au niveau pour son job. Le premier est peut-être un manque de confiance en soi qui peut se résoudre, le second montre que l'on est encore un peu sain d'esprit et honnête avec soi-même à défaut de l'être avec les autres.
Mais ce sentiment est probablement normal, et est ressenti pas nombre de gens dans des activités bien différentes : employés, cadres, artistes. C'est probablement un sentiment qui a le mérite de prouver un certain recul face aux choses, et je me demande parfois si certains politiques ne feraient pas mieux aussi ressentir un peu ce sentiment d'imposture, car pour certains, ce n'est pas seulement au stade du sentiment. Mais peut-être faut-il justement ne jamais l'avoir ressenti pour réussir dans certains métiers et monter en haut de la hiérarchie. J'en suis assez convaincu.
- auléricNeoprof expérimenté
comme certains collègues l'ont dit c'est ce sentiment de "nullité" que je ressens face à des collègues, capables de disserter sur ce qu'elles font; face à mes supérieurs; face à celles qui ont plein d'expériences.
surement parce que je débute, surement parce que je n'ai comme formation que mon saut "dans le grand bain" , que j'ai eu le concours en candidat libre (et en faisant valoir mes 3 enfants plutôt qu'un diplôme équivalent bac+3 dont je n'étais sûre de la validité pour le concours) après d'autres carrières , et enseigner c'était un rêve de jeunesse .
Je n'ai pas ce sentiment face à mes élèves, sauf dans certaines matières où je me sens moins à l'aise (comment enseigner la rédaction? la morale? le sport cette matière que je déteste... je me sens flageolante dans ces domaines) . Mes anciens élèves, leur famille , mes anciens supérieurs m'ont dit pleins de belles choses sur mon travail .... mais cela n'empêche pas que je manque de confiance en moi face à ceux qui savent jargonner et semblent sûrs d'eux.
surement parce que je débute, surement parce que je n'ai comme formation que mon saut "dans le grand bain" , que j'ai eu le concours en candidat libre (et en faisant valoir mes 3 enfants plutôt qu'un diplôme équivalent bac+3 dont je n'étais sûre de la validité pour le concours) après d'autres carrières , et enseigner c'était un rêve de jeunesse .
Je n'ai pas ce sentiment face à mes élèves, sauf dans certaines matières où je me sens moins à l'aise (comment enseigner la rédaction? la morale? le sport cette matière que je déteste... je me sens flageolante dans ces domaines) . Mes anciens élèves, leur famille , mes anciens supérieurs m'ont dit pleins de belles choses sur mon travail .... mais cela n'empêche pas que je manque de confiance en moi face à ceux qui savent jargonner et semblent sûrs d'eux.
- RikkiMonarque
lene75 a écrit:Il y a un truc que je ne capte pas dans la différence que vous faites entre être un imposteur et ressentir un sentiment d'imposture : je ne vois pas comment celui qui ressent un sentiment d'imposture peut ressentir ce sentiment sans penser (peut-être à tort) qu'il est objectivement un imposteur. Il ne doit donc pas pouvoir faire la différence par lui-même... à moins d'être un imposteur
Bien sûr que si, Lene ! On peut très bien ressentir quelque chose en sachant que ça n'est pas vrai.
Avoir l'impression de sentir un regard posé sur soi, alors qu'on a la preuve que personne ne nous regarde. Se sentir blessé par une remarque, alors qu'on sait qu'objectivement la personne ne pensait pas à mal. Quelqu'un a parlé des anorexiques qui se sentent grosses — elles savent très bien qu'elles ne le sont pas, je suppose ! Les ressentis échappent pour beaucoup à la logique.
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mon site sur l'écriture : www.ecritureparis.fr
- thrasybuleDevin
C'est ce que je me tue à dire, chère Rikki!
- RikkiMonarque
Oui, je sais, Thrasybule, mais manifestement le message ne passe pas !
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- PseudoDemi-dieu
Rikki a écrit:Oui, je sais, Thrasybule, mais manifestement le message ne passe pas !
Oui, ça passe pas.
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"Il faut encore avoir du chaos en soi pour pouvoir enfanter une étoile qui danse" Nietzsche
- ClarinetteGrand Maître
J'avoue que, comme Lene, je ne saisis pas bien cette distinction que vous faites. Si je suis capable de raisonner pour me dire que ce sentiment d'imposture est illégitime, cela devrait permettre de le dissiper, non ?
- philannDoyen
On peut très bien avoir un sentiment d'imposture, dû vraisemblablement à un certain perfectionnisme...sans être pour autant un imposteur!!
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2014-2015: poste fixe dans les Hauts de Seine
2013-2014: certifiée stagiaire dans les Hauts de Seine
2011-2013: prof. contractuelle dans l'Essonne
- ClarinetteGrand Maître
Sans pour autant l'être, bien sûr, mais peut-on avoir un sentiment d'imposture sans PENSER (à tort ou à raison) qu'on est un imposteur ?philann a écrit:On peut très bien avoir un sentiment d'imposture, dû vraisemblablement à un certain perfectionnisme...sans être pour autant un imposteur!!
- cariboucGuide spirituel
Ah non, du tout.Clarinette a écrit:J'avoue que, comme Lene, je ne saisis pas bien cette distinction que vous faites. Si je suis capable de raisonner pour me dire que ce sentiment d'imposture est illégitime, cela devrait permettre de le dissiper, non ?
Tu sais bien que le pouvoir des émotions (et surtout celles du manque d'estime et de confiance en soi) est bien plus fort que celui du raisonnement dans nos moments de doute
Et le sentiment d'imposture va se nicher dans ces petites brèches-là...
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"J'adore parler de rien : c'est le seul domaine où j'ai de vagues connaissances" (O. Wilde)
- NadejdaGrand sage
Mais n'essaie pas de rationaliser la chose, Clarinette :lol:
En ce qui me concerne, j'ai tellement intériorisé ce sentiment d'imposture que je culpabilise même quand on me fait des compliments ou loue mon travail (ce qui prouverait donc que je ne suis pas si nulle que ça).
Oui c'est con mais je me soigne
En ce qui me concerne, j'ai tellement intériorisé ce sentiment d'imposture que je culpabilise même quand on me fait des compliments ou loue mon travail (ce qui prouverait donc que je ne suis pas si nulle que ça).
Oui c'est con mais je me soigne
- ClarinetteGrand Maître
Ça doit être ça : je suis trop rationnelle, comme meuf...
Bon, soignez-vous, les gens, hein ! :lol:
Bon, soignez-vous, les gens, hein ! :lol:
- DionysosFidèle du forum
Contractuel - enfin maitre-auxiliaire dans le privé pardon - je me sens totalement imposteur.
Je n'ai pas le concours : je peux donc enseigner aux classes à examens, le français et l'histoire-géo en LP, en section européenne anglais/HG etc...
J'ai le concours : fini la section euro et les classes à examen. Et me voilà en stage.
Le système est une imposture totale. Il faut lire le fil "j'hallucine" pour s'en rendre compte.
Alors je me sens comme un figurant plus ou moins bien armé, très conscient de ses limites, dans un jeu ou beaucoup se prennent trop au sérieux.
Quand des élèves me remercient ou me font un petit cadeau de fin d'année, quand ils arrivent en classe avec la banane, je me sens moins imposteur.
En seconde quand mes collègues plus expérimentés m'ont dit : "c'est bon ce que tu fais, vas-y", je me suis senti moins imposteur. Quand l'inspecteur, devant lequel j'ai paniqué inutilement, m'a dit en substance que je n'avais rien à faire là : imposteur. Quand l'autre inspectrice, m'a dit en substance que je me débrouillais mieux que des gens certifiés depuis longtemps: moins imposteur.
Bien sûr la réussite au concours, comme pour Caribouc, m'ôtera je l'espère une partie de ce sentiment.
Il n'en reste pas moins que le système me fait sentir imposteur : quand je promets aux gamins un avenir qui n'est pas vrai. Quand j'essaie de mettre en place un programme qui est une véritable gageure et qui ne fait plaisir ni au prof et encore moins à l'élève.
Je me sens le pion d'un système qui est une imposture. J'en fais mon beurre, je prends les bons moments, tant pis pour les autres, je dis "ah bon" et puis voilà.
Edit : j'ajoute : si je ne me dis pas que c'est le système qui veut que je sois là, en lieu et place des innombrables personnes qui pourraient faire mille fois mieux que moi, alors j'arrête dès demain.
Je n'ai pas le concours : je peux donc enseigner aux classes à examens, le français et l'histoire-géo en LP, en section européenne anglais/HG etc...
J'ai le concours : fini la section euro et les classes à examen. Et me voilà en stage.
Le système est une imposture totale. Il faut lire le fil "j'hallucine" pour s'en rendre compte.
Alors je me sens comme un figurant plus ou moins bien armé, très conscient de ses limites, dans un jeu ou beaucoup se prennent trop au sérieux.
Quand des élèves me remercient ou me font un petit cadeau de fin d'année, quand ils arrivent en classe avec la banane, je me sens moins imposteur.
En seconde quand mes collègues plus expérimentés m'ont dit : "c'est bon ce que tu fais, vas-y", je me suis senti moins imposteur. Quand l'inspecteur, devant lequel j'ai paniqué inutilement, m'a dit en substance que je n'avais rien à faire là : imposteur. Quand l'autre inspectrice, m'a dit en substance que je me débrouillais mieux que des gens certifiés depuis longtemps: moins imposteur.
Bien sûr la réussite au concours, comme pour Caribouc, m'ôtera je l'espère une partie de ce sentiment.
Il n'en reste pas moins que le système me fait sentir imposteur : quand je promets aux gamins un avenir qui n'est pas vrai. Quand j'essaie de mettre en place un programme qui est une véritable gageure et qui ne fait plaisir ni au prof et encore moins à l'élève.
Je me sens le pion d'un système qui est une imposture. J'en fais mon beurre, je prends les bons moments, tant pis pour les autres, je dis "ah bon" et puis voilà.
Edit : j'ajoute : si je ne me dis pas que c'est le système qui veut que je sois là, en lieu et place des innombrables personnes qui pourraient faire mille fois mieux que moi, alors j'arrête dès demain.
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"We're all in the gutter, but some of us are looking at the stars". O.Wilde.
- V.MarchaisEmpereur
Pseudo a écrit:Rikki a écrit:Oui, je sais, Thrasybule, mais manifestement le message ne passe pas !
Oui, ça passe pas.
Ben moi, j'ai mis le temps, mais au moins j'ai compris. :lol!: Merci à ceux qui ont développé et précisé leur pensée pour mon cerveau lent.
- PseudoDemi-dieu
Nadejda a écrit:Mais n'essaie pas de rationaliser la chose, Clarinette :lol:
En ce qui me concerne, j'ai tellement intériorisé ce sentiment d'imposture que je culpabilise même quand on me fait des compliments ou loue mon travail (ce qui prouverait donc que je ne suis pas si nulle que ça).
Oui c'est con mais je me soigne
Ah mais c'est le raffinement suprême de l'imposteur ça ! Un classique je dirais. Recevoir des compliments est insupportable parce que cela souligne combien on a bien trompé son monde, et que cela nous affole : le jour où celui qui me fait des compliments va réaliser combien je suis nulle, il me haïra !
Pour situer combien le sentiment d'imposture n'a rien à voir avec les faits, je me suis longtemps sentie imposteuse dans le lit des hommes : je les avais trompé, ils n'avaient pas vu combien j'étais laide et grosse et, ils allaient ouvrir les yeux et.... sortir du lit, se rhabiller en vitesse et partir sans même un au revoir, pris de terreur et de honte. On peut raisonner là dessus, se dire que c'est stupide, que le mec n'est pas aveugle, etc... mais dans le coeur il se passe autre chose, un autre discours, celui de l'imposteur.
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"Il faut encore avoir du chaos en soi pour pouvoir enfanter une étoile qui danse" Nietzsche
- Asha KrakenNeoprof expérimenté
Je fais remonter un vieux fil mais j'ai été tellement scotchée par ce que j'ai lu (soit mon quotidien et mon sentiment intense de culpabilité) que je ne pouvais que te dire, Pseudo, que ma vie pro est extrêmement proche de la tienne , quasi mot pour mot. Je ne sais pas si c'est propre aux docs ou aux flippés, mais c'est une sensation curieuse que de lire quelqu'un qui a mis des mots sur une souffrance intime.Pseudo a écrit:Le point précédent implique qu'on soit seul juge de ses victoires et réussites. Mais quels indicateurs ? Comment être certain que cette réussite est bien notre, et pas du au hasard, ou aux circonstances ? Pour quelqu'un qui doute de lui, qui se sent imposteur, aucune réussite n'est valable à ses propres yeux.
Deuxième problème, l'immensité de la tâche. Il suffit de lire la liste de mission des docs, auxquelles s'ajoutent des circulaires et rapports divers détaillant ce que sont censées faire les docs, auxquels il faut ajouter tout ce que les collègues et l'administration attendent d'elles comme une évidence et qui n'est noté nulle part, pour être pris de vertige. Comment faire tout cela et surtout le faire bien ?
Si on ajoute à cela que ce qu'on fait tous les jours, concernant la relation aux élèves en particulier, n'est reconnu nulle part, alors que cela nous prend un temps et une énergie formidable, on atteint l'enfer de l'imposteur.
Résultat, soit je fais des choses, je mets en place (ou j'essaie) des projets ambitieux pour ne pas m'enfermer dans l'ennui et le sentiment d'imposture (payer à rien faire le minimum) et je me heurte à la peur de me montrer nulle, incapable, et au désintérêt poli mais assez général. Soit je sombre dans l'immobilisme et le service minimum et je me heurte à la culpabilité de ne pas vraiment faire mon boulot.
Par un chemin ou l'autre, j'en viens toujours au sentiment d'imposture.
- InstructeurpublicFidèle du forum
Je viens de découvrir ce fil. Dites moi ça fait quand même un sacré paquet d'imposteurs.
- philannDoyen
Pseudo: :shock: tu lis dans ma tête directement!!Pseudo a écrit:
Ah mais c'est le raffinement suprême de l'imposteur ça ! Un classique je dirais. Recevoir des compliments est insupportable parce que cela souligne combien on a bien trompé son monde, et que cela nous affole : le jour où celui qui me fait des compliments va réaliser combien je suis nulle, il me haïra !
Pour situer combien le sentiment d'imposture n'a rien à voir avec les faits, je me suis longtemps sentie imposteuse dans le lit des hommes : je les avais trompé, ils n'avaient pas vu combien j'étais laide et grosse et, ils allaient ouvrir les yeux et.... sortir du lit, se rhabiller en vitesse et partir sans même un au revoir, pris de terreur et de honte. On peut raisonner là dessus, se dire que c'est stupide, que le mec n'est pas aveugle, etc... mais dans le coeur il se passe autre chose, un autre discours, celui de l'imposteur.
Ca marche tant pour les études que pour la vie sentimentale dans mon cas!
"Mais le voile de Maya va se déchirer...et ils vont bien se rendre compte qu'il n'y a rien derrière???"
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2011-2013: prof. contractuelle dans l'Essonne
- PseudoDemi-dieu
Hé bien... Oui, que d'imposteurs !
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"Il faut encore avoir du chaos en soi pour pouvoir enfanter une étoile qui danse" Nietzsche
- SakeiNiveau 10
En ce moment, je me dis que je devrais me remettre à lire, j'ai l'impression de régresser, d'avoir tout oublier, tout ce que j'ai lu et appris durant toutes mes études à force de simplifier et de synthétiser en enseignant mais ça fait 3 ans que je n'ai pas le temps de me remettre dans les bouquins d'HG (année de stage à 18h puis année sur 3 collèges à vadrouiller et maintenant première fois au lycée avec pas mal de programmes à préparer)... du coup je ne suis pas ce vrai prof qui sait tout, je suis un imposteur :'(
- MrCaillouxExpert
un sentiment d'imposture quand je vois la quantité (et la qualité) de notion et de capacité à faire en si peu d'heure en 2nde... qu'on est obligé de "tricher" un peu et de maquiller la chose par une autre (tout autant utile cependant). Bref le programme en 2nde est bien dégradé... même au collège c'est limite plus poussé!
Sentiment aussi quand je dois enseigner des parties du programme qui ne me bottent pas du tout (comme mon chapitre à préparer pendant ces vacances) et pour lequel mes connaissances sont loin d'être d'un niveau qu'on devrait avoir en tant qu'enseignant (loin du niveau master) heureusement ces parties sont assez minimes!
Sentiment aussi quand je dois enseigner des parties du programme qui ne me bottent pas du tout (comme mon chapitre à préparer pendant ces vacances) et pour lequel mes connaissances sont loin d'être d'un niveau qu'on devrait avoir en tant qu'enseignant (loin du niveau master) heureusement ces parties sont assez minimes!
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2016-2017: 4 6ème, 2 5ème, 4 4ème + PP (T2)
2015-2016: 2 5ème, 4 4ème, 4 3ème + PP (Néotit')
2014-2015: 5 2nde, 2 1ES/L, 3 MPS (Stagiaire)
2013-2014: 2 2nde (CAD2)
2012-2013: 2 6ème, 6 5ème, 2 4ème, 2 3ème, 1 2nde MPS
- Prof célibataire (mais pas seulement?)... vous ruminez chez vous quand vous avez une classe pénible?
- Sondage : Quelle est la pire incivilité ou violence que vous ayez subie depuis que vous enseignez ?
- Choisissez-vous les niveaux dans lesquels vous enseignez?
- Pour vous qui ont été les ministres de l'EN les plus désastreux depuis que vous enseignez ?
- Que répondez-vous quand on vous dit que les profs devraient prévenir les élèves quand ils font grève ?
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