Ressentez-vous un sentiment d'imposture quand vous enseignez ?
- phiExpert
Ben moi je ne me sens pas incompétente pour leur apprendre à nager, ni dangereuse C'est juste que je n'aime pas trop qu'on regarde par dessus mon épaule quand j'enseigne et là, à la piscine, ben c'est forcément ce qui se passe En plus il y a forcément des maîtres nageurs professionnels qui regardent (encore heureux, c'est bien pour ça que je trouve ça moins dangereux qu'une récré où nous sommes 3 pour surveiller 200 élèves survoltés qui courent sur du macadam gelé) du coup je me sens un peu imposteuse mais pas trop quand même, l'autre jour ils ont progressé, je me trouvais à ma place, et puis pour une fois on a pu revoir la table de 3 en faisant les mouvements de bras, ce qu'ils ne font pas avec leur ETAPS, et là la polyvalence prend son sens. Je ne suis pas pour que ce "sentiment d'imposture" nous fasse rejeter notre polyvalence, je suis sans doute maso mais c'est pour ça que j'ai choisi ce métier, moi!
- LysimaqueHabitué du forum
Pour la natation, l'anglais, l'informatique, le golf, le patin à glace, le tennis et autres disciplines que nous devons enseigner sans les maîtriser, réponse unanime de nos IEN et conseiller pédagogique :
"Il n'est pas besoin de maîtriser une discipline pour pouvoir l'enseigner."
Autrement dit si vous ne savez pas enseigner la musique ce n'est pas parce que vous ne connaissez rien en musique, c'est parce que vous êtes nul en pédagogie. La preuve certains scientifiques sont de très grands chercheurs, mais sont incapables d'enseigner les sciences à l'école.
"Il n'est pas besoin de maîtriser une discipline pour pouvoir l'enseigner."
Autrement dit si vous ne savez pas enseigner la musique ce n'est pas parce que vous ne connaissez rien en musique, c'est parce que vous êtes nul en pédagogie. La preuve certains scientifiques sont de très grands chercheurs, mais sont incapables d'enseigner les sciences à l'école.
- gauvain31Empereur
Lysimaque a écrit:Pour la natation, l'anglais, l'informatique, le golf, le patin à glace, le tennis et autres disciplines que nous devons enseigner sans les maîtriser, réponse unanime de nos IEN et conseiller pédagogique :
"Il n'est pas besoin de maîtriser une discipline pour pouvoir l'enseigner."
Autrement dit si vous ne savez pas enseigner la musique ce n'est pas parce que vous ne connaissez rien en musique, c'est parce que vous êtes nul en pédagogie. La preuve certains scientifiques sont de très grands chercheurs, mais sont incapables d'enseigner les sciences à l'école.
"Il n'est pas besoin de maîtriser une discipline pour pouvoir l'enseigner." Pendant combien de temps ces inepties vont elles durer ????"
- LysimaqueHabitué du forum
Longtemps, j'en ai peur.
J'entends ça à chaque animation pédagogique et à chaque fois tout le monde semble d'accord.
J'entends ça à chaque animation pédagogique et à chaque fois tout le monde semble d'accord.
- gauvain31Empereur
Lors de ces réunions , je sortirai du genre "la pédagogie n'est pas un but, c'est un moyen" Certes on peut être un très bon scientifique en étant mauvais pédagogue, mais un pédagogue qui ne maîtrise pas la discipline sera un piètre enseignant, le meilleur enseignant étant celui qui combine l'excellence disciplinaire et l'excellence pédagogique.Lysimaque a écrit: Longtemps, j'en ai peur.
J'entends ça à chaque animation pédagogique et à chaque fois tout le monde semble d'accord.
La refondation va prendre beaucoup de temps... On a deux visions inconciliables du métier.....
- LysimaqueHabitué du forum
Je sais, mais quand on est toujours le seul à penser le contraire des autres, on finit par se lasser.
C'est lâche, je le reconnais.
Mais je ne suis pas assez armée psychologiquement pour m'élever sans cesse contre la doxa unanimement partagée.
C'est lâche, je le reconnais.
Mais je ne suis pas assez armée psychologiquement pour m'élever sans cesse contre la doxa unanimement partagée.
- gauvain31Empereur
Je ne pense pas Lysimaque que la doxa soit partagée par tous les instit, dans le secondaire nous sommes protégés de telles inepties, puisque notre enseignement est réellement disciplinaire et ce genre de discours serait rejeté en bloc. Je pense qu'il s'agit d'un silence de lassitude ..après tu ne sais pas forcément ce que font tes collègues en classe... beaucoup j'en suis sûr pensent comme toi. Je suis très inquiet par contre qu'il n'y ait pas réellement de vois discordante à l'échelle nationale : que pense tes jeunes collègue de l'apprentissage de la lecture: 25% arrivent en collège sans maîtriser correctement cette dernière et quant à la grammaire... je serai curieux de savoir ce qu'en pensent les professeurs des écoles qui les ont eu
- LilypimsGrand sage
thrasybule a écrit:Merci Rikki pour cette question. J'avoue avoir beaucoup de difficultés à en parler tant les domaines sur lesquels s'exercent ce travail sont flous, brouillés et souvent contradictoires. Devant des élèves, et d'ailleurs devant quelque auditeur que ce soit, j'ai toujours eu une espèce de capacité instinctive à partager l'amour que j'avais pour des idées, des découvertes, des oeuvres, bref une sorte de débordement de l'intellect qui ne pouvait que communiquer avec l'extérieur: le savoir est, selon moi, une érotique, au sens platonicien, et il constitue le sommet d'un triangle qui relie la conscience et autrui. Cela n'a jamais changé, c'était le cas avant même que j'enseigne et, en ce sens, on ne m'a jamais appris à enseigner. C'est vraiment l'évaporation des subjectivités réductrices dans une médiation qui fait s'évanouir la somme des petits moi haïssables. Bref, j'avouerais que je me fiche un peu de ceux qui sont en face de moi( ne me tapez pas, je parle des particularismes qui s'additionnent non des consciences qui s'éveillent) et je fais toute confiance à la beauté qui est le pont jeté entre moi et les élèves
En revanche, là où j'ai l'impression d'être un imposteur, un alien, un passager clandestin, c'est face à la sclérose moralisatrice qui vient gangréner, non seulement le rapport au savoir( carcan didactique, remise en cause dela liberté pédagogique, uniformisation des pédagogies sous couleur de travail collectif, négation de la singularité de chaque professeur au savoir, mais je comprends que ça rassure quand on n'est pas sûr de soi) mais aussi la manière d'être: on demande que les professeurs soient des modèles, les porteurs de valeurs morales, sociales et citoyennes. Quelles valeurs? Je ne sais pas, et pourtant-dirais-je empiriquement- les trois-quarts des collègues que je côtoie semblent être sûrs de ce qu'il faut apprendre pour régler sa vie, dénouer les problèmes de l'inconscient, bref mener une vie heureuse, pour parler comme Sénèque. La conséquence: une intrusion permanente dans les affects, les conditions sociales des élèves qui- croyant les en libérer- au contraire les y enferme. Je ne sais rien de ce qu'il faut pour qu'un élève réussisse sa vie, vraiment rien, et jamais je ne saurai transmettre cet aspect.
C'est quelque chose qui m"a frappée, l'année du stage. Et même ici, sur certains sujets, je le ressens aussi (je n'ai pas de noms en tête, je ne vise personne).
_________________
...il faut continuer, je ne peux pas continuer, il faut continuer, je vais donc continuer...
- doublecasquetteEnchanteur
Lysimaque a écrit:Je sais, mais quand on est toujours le seul à penser le contraire des autres, on finit par se lasser.
C'est lâche, je le reconnais.
Mais je ne suis pas assez armée psychologiquement pour m'élever sans cesse contre la doxa unanimement partagée.
D'autant que c'est souvent totalement contre-productif. On braque les gens, on passe pour des paranos ou pour des fachos...
Et après, il faut ramer à contre-courant pendant des semaines, des mois et même des années pour regagner la confiance perdue, gommer les amalgames absurdes et encourager ceux qui finissent par se lasser de continuer avec nous parce que, insensiblement, on sent néanmoins que la barque se remplit de gens motivés, de manuels scolaires efficaces, d'idées intéressantes et d'élèves qui réussissent.
- LilypimsGrand sage
gauvain31 a écrit:Je ne pense pas Lysimaque que la doxa soit partagée par tous les instit, dans le secondaire nous sommes protégés de telles inepties, puisque notre enseignement est réellement disciplinaire et ce genre de discours serait rejeté en bloc. Je pense qu'il s'agit d'un silence de lassitude ..après tu ne sais pas forcément ce que font tes collègues en classe... beaucoup j'en suis sûr pensent comme toi. Je suis très inquiet par contre qu'il n'y ait pas réellement de vois discordante à l'échelle nationale : que pense tes jeunes collègue de l'apprentissage de la lecture: 25% arrivent en collège sans maîtriser correctement cette dernière et quant à la grammaire... je serai curieux de savoir ce qu'en pensent les professeurs des écoles qui les ont eu
Tu plaisantes ? C'est fini. L'adieu aux disciplines, dans le secondaire, a commencé aussi.
- phiExpert
doublecasquette a écrit:Lysimaque a écrit:Je sais, mais quand on est toujours le seul à penser le contraire des autres, on finit par se lasser.
C'est lâche, je le reconnais.
Mais je ne suis pas assez armée psychologiquement pour m'élever sans cesse contre la doxa unanimement partagée.
D'autant que c'est souvent totalement contre-productif. On braque les gens, on passe pour des paranos ou pour des fachos...
Et après, il faut ramer à contre-courant pendant des semaines, des mois et même des années pour regagner la confiance perdue, gommer les amalgames absurdes et encourager ceux qui finissent par se lasser de continuer avec nous parce que, insensiblement, on sent néanmoins que la barque se remplit de gens motivés, de manuels scolaires efficaces, d'idées intéressantes et d'élèves qui réussissent.
Ce n'est pas une question de "jeunes collègues" je finis par en avoir marre d'entendre ça partout moi (je sais, c'est parce que je suis une imposteuse jeune, naïve et susceptible )
- gauvain31Empereur
Pas encore Lysimaque... en tout cas pour travailler et en collège et en lycée , je fais vraiment des SVT... sous quelle forme vois-tu l'adieu aux disciplines dans le secondaire ?
- vidocqNiveau 9
deya a écrit:J'ai voté "oui"! J'ai ce sentiment depuis 10 ans que j'enseigne. Et je ne parviens pas à me guérir. Je ne me sens jamais à la hauteur, surtout par rapport à mes collègues, les plus vieux parce qu'ils me semblent plus savants et qu'ils ont plus de bouteille, les plus jeunes parce qu'ils me semblent plus brillants. Pourtant, objectivement, je n'ai pas de problème avec mes élèves et j'ai régulièrement des retours positifs sur le travail que je fournis.
Exactement pareil et cela fait 24 ans que j'enseigne... et que je commence à faire partie des "vieilles".
- Mum'Niveau 3
doublecasquette a écrit:Rikki a écrit:J'ai trouvé un magnifique truc sur la tortue de sol.
de l'innovation d'il y a 25 ans...
Ca fait réfléchir sur la notion d'innovation, non ?
Ce qui est incroyable, c'est que si cette innovation-là est tombée dans la poubelle des ringardises comme les ensembles, les calculs en base trois, quatre, cinq ou douze (pourtant, c'était marrant en base douze, il fallait inventer deux chiffres de plus) les arbres de choix ou ceux pour faire l'analyse logique d'une phrase, celle du bain d'écrits en maternelle et celle de la lecture-compréhension d'œuvres vraies dès les premiers jours du CP ne sont toujours pas ringardisée malgré vingt à trente ans de preuves accablantes !
Tu trouves que les bases sont inutiles ?
Pourtant, le binaire et l'hexadécimal sont très utilisées dans les domaines technologiques.
D'autre part, pouvoir effectuer des calculs dans n'importe quelle base montre ou conforte une bonne compréhension de notre système décimal. Je trouve dommage de rejeter ce type de calculs. Et surtout je me demande ce qu'il a de si terrible et de si inutile (si tant est qu'il n'y ait que l'utile qui ait droit de citer dans nos classes).
- doublecasquetteEnchanteur
phi a écrit:doublecasquette a écrit:Lysimaque a écrit:Je sais, mais quand on est toujours le seul à penser le contraire des autres, on finit par se lasser.
C'est lâche, je le reconnais.
Mais je ne suis pas assez armée psychologiquement pour m'élever sans cesse contre la doxa unanimement partagée.
D'autant que c'est souvent totalement contre-productif. On braque les gens, on passe pour des paranos ou pour des fachos...
Et après, il faut ramer à contre-courant pendant des semaines, des mois et même des années pour regagner la confiance perdue, gommer les amalgames absurdes et encourager ceux qui finissent par se lasser de continuer avec nous parce que, insensiblement, on sent néanmoins que la barque se remplit de gens motivés, de manuels scolaires efficaces, d'idées intéressantes et d'élèves qui réussissent.
Ce n'est pas une question de "jeunes collègues" je finis par en avoir marre d'entendre ça partout moi (je sais, c'est parce que je suis une imposteuse jeune, naïve et susceptible )
Mais je n'ai pas parlé de "jeunes collègues", moi... (je sais, je suis aussi un imposteuse naïve et susceptible, et en plus, moi, je suis vieeeeeeeeeeille ).
- phiExpert
Mais justement, je n'ai pas parlé de toi!
- IphigénieProphète
ça dépend à quels niveaux!u trouves que les bases sont inutiles ?
Pourtant, le binaire et l'hexadécimal sont très utilisées dans les domaines technologiques.
D'autre part, pouvoir effectuer des calculs dans n'importe quelle base montre ou conforte une bonne compréhension de notre système décimal. Je trouve dommage de rejeter ce type de calculs. Et surtout je me demande ce qu'il a de si terrible et de si inutile (si tant est qu'il n'y ait que l'utile qui ait droit de citer dans nos classes).
Mes jeunes frères ont expérimenté ça alors qu'ils n'avaient pas encore appris correctement la base 10: c'était rock n'roll. (ils ont "bénéficié" de l'école du quartier qui était une école d'application à l'intérieur de l'IUFM
- LysimaqueHabitué du forum
gauvain31 a écrit:Je ne pense pas Lysimaque que la doxa soit partagée par tous les instit, dans le secondaire nous sommes protégés de telles inepties, puisque notre enseignement est réellement disciplinaire et ce genre de discours serait rejeté en bloc. Je pense qu'il s'agit d'un silence de lassitude ..après tu ne sais pas forcément ce que font tes collègues en classe... beaucoup j'en suis sûr pensent comme toi. Je suis très inquiet par contre qu'il n'y ait pas réellement de vois discordante à l'échelle nationale : que pense tes jeunes collègue de l'apprentissage de la lecture: 25% arrivent en collège sans maîtriser correctement cette dernière et quant à la grammaire... je serai curieux de savoir ce qu'en pensent les professeurs des écoles qui les ont eu
Je ne sais pas pour les collègues. Je sors de stage de direction et certains échanges concernant la maternelle ne m'ont pas laissés très optimiste.
Au sein de mon école, je me sens souvent obligée de justifier mes choix et je vois bien que je ne convaincs pas.
Certes, certains collègues sont plus ouverts et le dialogue et plus facile, mais ils restent une minorité.
Concernant l'apprentissage de la lecture, il semblerait que la hiérarchie commence à ouvrir les yeux sur le désastre. Les méthodes telles que Léo et Léa ne sont plus taboues et c'est une bonne chose. Mais on reste dans un apprentissage par compétences où tout est saucissonné, cloisonné.
Je ne connais personne utilisant les manuels SLECC. Jugés soit trop superficiels ou au contraire trop exigeants, ils ne correspondent pas à la pédagogie actuelle.
J'ai vu par exemple que la collègue qui m'a remplacé avait laissé de côté tous les exercices écrits de mon manuel de lecture. J'utilise celui de Double Casquette.
- phiExpert
Moi je ne les justifie pas pour le moment, je n'en parle pas, c'est tout. je suis une "jeune collègue" alors j'écoute les autres en faisant ouiouioui et de plus en plus souvent, derrière je fais le contraire. Quant aux manuels slecc, ils sont complétement inconnus ici, les collègues se sont à peine aperçus pour le moment que j'utilisais des livres "bizarres"
- gauvain31Empereur
Je ne supporte pas le manque d'ouverture... perso , je sais que si j'étais instit, je commencerai par donner la règle de grammaire , puis je ferais des exercices d'application... car je sais qu'on demande aux élèves de faire rechercher la règle de grammaire à partir d'un texte... ce que je trouve ridicule et une perte de temps considérable.. c'est du constructivisme... c'est exactement ce genre de pédagogie qui fait accroître les inégalités entre les élèves....qu'en est-il des méthodes semi-globale? Est-ce que au moins on en discute de façon dépassionnée ?
- doublecasquetteEnchanteur
Mum' a écrit:doublecasquette a écrit:Rikki a écrit:J'ai trouvé un magnifique truc sur la tortue de sol.
de l'innovation d'il y a 25 ans...
Ca fait réfléchir sur la notion d'innovation, non ?
Ce qui est incroyable, c'est que si cette innovation-là est tombée dans la poubelle des ringardises comme les ensembles, les calculs en base trois, quatre, cinq ou douze (pourtant, c'était marrant en base douze, il fallait inventer deux chiffres de plus) les arbres de choix ou ceux pour faire l'analyse logique d'une phrase, celle du bain d'écrits en maternelle et celle de la lecture-compréhension d'œuvres vraies dès les premiers jours du CP ne sont toujours pas ringardisée malgré vingt à trente ans de preuves accablantes !
Tu trouves que les bases sont inutiles ?
Pourtant, le binaire et l'hexadécimal sont très utilisées dans les domaines technologiques.
D'autre part, pouvoir effectuer des calculs dans n'importe quelle base montre ou conforte une bonne compréhension de notre système décimal. Je trouve dommage de rejeter ce type de calculs. Et surtout je me demande ce qu'il a de si terrible et de si inutile (si tant est qu'il n'y ait que l'utile qui ait droit de citer dans nos classes).
Non, je ne disais pas ça du tout. Je listais juste les quelques innovations sur lesquelles nous avons tous dû faire des mémoires, des formations, des animations pédagogiques, des projets, etc., et qui sont quelques années après passées aux oubliettes...
- User5899Demi-dieu
On est souvent le seul à oser le dire, mais pas le seul à le penser. Et oser le dire aide à débloquer les autres, petit à petit.Lysimaque a écrit:Je sais, mais quand on est toujours le seul à penser le contraire des autres, on finit par se lasser.
- User5899Demi-dieu
Ah c'est sûr que si on commence comme ça...Lilypims a écrit:Tu plaisantes ? C'est fini. L'adieu aux disciplines, dans le secondaire, a commencé aussi.gauvain31 a écrit:Je ne pense pas Lysimaque que la doxa soit partagée par tous les instit, dans le secondaire nous sommes protégés de telles inepties, puisque notre enseignement est réellement disciplinaire et ce genre de discours serait rejeté en bloc. Je pense qu'il s'agit d'un silence de lassitude ..après tu ne sais pas forcément ce que font tes collègues en classe... beaucoup j'en suis sûr pensent comme toi. Je suis très inquiet par contre qu'il n'y ait pas réellement de vois discordante à l'échelle nationale : que pense tes jeunes collègue de l'apprentissage de la lecture: 25% arrivent en collège sans maîtriser correctement cette dernière et quant à la grammaire... je serai curieux de savoir ce qu'en pensent les professeurs des écoles qui les ont eu
- LysimaqueHabitué du forum
Concernant les méthode semi-globales, je dirai que quand elles ne sont pas utilisées c'est souvent par défaut.
- GrypheMédiateur
Rikki a écrit:Heu... le diplôme d'instit, on me l'a filé dans une pochette surprise, franchement ! C'est d'ailleurs là que mon sentiment d'imposture a démarré : quand j'ai vu qu'on me le filait alors que j'avais tout planté aux épreuves !
Rikki et phi, dans mes bras !phi a écrit:Pour moi ça remonte à plus loin, j'ai toujours pensé au fond de moi qu'à chaque fois que je réussissais un truc, c'était une erreur, un malentendu. Mon permis, mon classement au concours, mes notes à Ulm, mon admission en prépa, mes notes au bac, etc... C'est peut être plus lié au personnel qu'au professionnel.
Pour moi, sentiment d'imposture en tant que prof pendant des années et des années. J'étais persuadée d'avoir eu mon agreg dans une pochette surprise. Pourtant toute ma scolarité avait été très bonne, mais chaque fois que je sortais d'un contrôle, je l'avais "planté". Ah oui, après j'avais 17 quand même, je n'ai jamais compris pourquoi (à l'époque). Il est arrivé, notamment dans les matières scientifiques, que j'aie de bonnes notes en ayant réellement rien compris au sujet, mais simplement en ayant reproduit vaguement la consigne. Je fais clairement la différence entre quand j'ai compris un truc et quand je ne l'ai pas compris. Mais au niveau de la note, la différence ne se voyait pas forcément.
Bon bref, sentiment d'imposture très fort en tant que prof pendant très longtemps, lié
- à une faible confiance en moi (j'ai considérablement progressé depuis, mais il reste toujours des traces),
- au système ambiant (les méthodes IUFM, je voyais bien que ça ne marchait pas alors que mes méthodes marchaient...),
- au fait que j'ai ramé au début quelques années en gestion de classe et que j'avais quand même bien intégré le discours que "c'était de ma faute",
- au fait, surtout, qu'en fait je n'étais pas dans mon bon métier,
en effet, je n'ai pas de sentiment d'imposture dans mon métier actuel dans lequel je me suis sentie "à ma place" depuis la première seconde... Et pourtant... là aussi, j'ai une approche très originale de la chose, mais ça marche alors... je vais continuer comme ça pour l'instant.
Et pourtant... je n'ai pas une âme de "chef" qui "commande"... mais je me sens quand même tout à fait à ma place. Dingue, non ?
(J'en connais qui vont rigoler, voire penser des horreurs au sujet de ce que j'écris... Tant pis !)
_________________
Τί ἐστιν ἀλήθεια ;
- gauvain31Empereur
Cripure a raison si on se dit que tout est inéluctable alors oui çà arrivera; je sais que je ferai des SVT jusqu'au bout (jusqu'à ce qu'ils me virent !) mais on en est pas encore et je veux croire qu'on en arrivera pas là, car ce serait nier l'essence même de notre métier? pourquoi est-on prof dans le secondaire? par amour de notre discipline, du savoir et pas par amour de la pédagogie (ce qui n'aurait aucun sens) ; c'est la passion pour notre discipline qui nous fait tenir. J'ai toujours cru et croirai toujours au savoir émancipateur..... C'est sûr que un instit qui croit au savoir émancipateur doit être plutôt mal vu et doit souffrir dans pareille situation .... mais beaucoup ne pensent pas comme la doxa... ils se taisent... et je suis sûr que les IPR les plus éclairés savent que les enseignants ne croient pas à ce qu'ils prônent, ils ne sont pas dupes eux non plus.... dans ma matière les grilles de compétences sont remplies...jusqu'à ce que vienne l'IPR et après on arrête (je crois que je devrait le dire à mon IPR non???)
J'avais hésité à être instit, je sais que j'aurais beaucoup souffert de cette situation (je serai peut être pas rester longtemps). Dis-toi que beaucoup d'instit ne croient pas à ces sornettes.. et je suis optimiste grâce aux évaluations internationales..... qui vont obliger à un changement de mentalité.... le vernis craque doucement, mais sûrement
J'avais hésité à être instit, je sais que j'aurais beaucoup souffert de cette situation (je serai peut être pas rester longtemps). Dis-toi que beaucoup d'instit ne croient pas à ces sornettes.. et je suis optimiste grâce aux évaluations internationales..... qui vont obliger à un changement de mentalité.... le vernis craque doucement, mais sûrement
- Prof célibataire (mais pas seulement?)... vous ruminez chez vous quand vous avez une classe pénible?
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