Ressentez-vous un sentiment d'imposture quand vous enseignez ?
- gauvain31Empereur
Lilypims a écrit:Cripure a écrit:Ah c'est sûr que si on commence comme ça...Lilypims a écrit:Tu plaisantes ? C'est fini. L'adieu aux disciplines, dans le secondaire, a commencé aussi.gauvain31 a écrit:Je ne pense pas Lysimaque que la doxa soit partagée par tous les instit, dans le secondaire nous sommes protégés de telles inepties, puisque notre enseignement est réellement disciplinaire et ce genre de discours serait rejeté en bloc. Je pense qu'il s'agit d'un silence de lassitude ..après tu ne sais pas forcément ce que font tes collègues en classe... beaucoup j'en suis sûr pensent comme toi. Je suis très inquiet par contre qu'il n'y ait pas réellement de vois discordante à l'échelle nationale : que pense tes jeunes collègue de l'apprentissage de la lecture: 25% arrivent en collège sans maîtriser correctement cette dernière et quant à la grammaire... je serai curieux de savoir ce qu'en pensent les professeurs des écoles qui les ont eugauvain31 a écrit:Cripure a raison si on se dit que tout est inéluctable alors oui ça arrivera; je sais que je ferai des SVT jusqu'au bout (jusqu'à ce qu'ils me virent !) mais on en est pas encore et je veux croire qu'on en arrivera pas là, car ce serait nier l'essence même de notre métier? pourquoi est-on prof dans le secondaire? par amour de notre discipline, du savoir et pas par amour de la pédagogie (ce qui n'aurait aucun sens) ; c'est la passion pour notre discipline qui nous fait tenir. J'ai toujours cru et croirai toujours au savoir émancipateur..... C'est sûr que un instit qui croit au savoir émancipateur doit être plutôt mal vu et doit souffrir dans pareille situation .... mais beaucoup ne pensent pas comme la doxa... ils se taisent... et je suis sûr que les IPR les plus éclairés savent que les enseignants ne croient pas à ce qu'ils prônent, ils ne sont pas dupes eux non plus.... dans ma matière les grilles de compétences sont remplies...jusqu'à ce que vienne l'IPR et après on arrête (je crois que je devrait le dire à mon IPR non???)
J'avais hésité à être instit, je sais que j'aurais beaucoup souffert de cette situation (je serai peut être pas rester longtemps). Dis-toi que beaucoup d'instit ne croient pas à ces sornettes.. et je suis optimiste grâce aux évaluations internationales..... qui vont obliger à un changement de mentalité.... le vernis craque doucement, mais sûrement
Je ne dis pas que ça va arriver dans le secondaire mais que, dans le collège où je fais quelques heures, c'est déjà comme ça, c'est ce qu'on me rabâche à chaque entretien.
Qu'est-ce qu'on te dit exactement concernant ta matière????
- PseudoDemi-dieu
Pour aller plus loin, le sentiment d'imposture est souvent lié à la compétence, mais pas de façon parallèle.
Au départ, il y a un enfant a qui ont confie des tâches et des responsabilités qui ne sont pas de son age (voire qui ne ressorte pas de lui du tout, comme rendre heureux son parent, ou s'occuper de son parent). Il peut réussir certaines mais se sentir nul quand même, parce que l'effort demandé est tel, il doit tellement faire taire sa peur, sa panique, qu'il ne retient que ça, cette sensation qu'il n'y arrivera pas, qu'il décevra. L'exploit qu'il produit semble normal à tout le monde, mais lui sait qu'il n'a pas vécu cela avec un sentiment de compétence, pour lui il s'en est sorti par miracle, pas hasard, par coup de chance, pas grâce à ses capacités.
Au départ, il y a un enfant a qui ont confie des tâches et des responsabilités qui ne sont pas de son age (voire qui ne ressorte pas de lui du tout, comme rendre heureux son parent, ou s'occuper de son parent). Il peut réussir certaines mais se sentir nul quand même, parce que l'effort demandé est tel, il doit tellement faire taire sa peur, sa panique, qu'il ne retient que ça, cette sensation qu'il n'y arrivera pas, qu'il décevra. L'exploit qu'il produit semble normal à tout le monde, mais lui sait qu'il n'a pas vécu cela avec un sentiment de compétence, pour lui il s'en est sorti par miracle, pas hasard, par coup de chance, pas grâce à ses capacités.
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"Il faut encore avoir du chaos en soi pour pouvoir enfanter une étoile qui danse" Nietzsche
- phiExpert
gauvain31 a écrit:Rikki a écrit:Je ne peux rien citer du tout, franchement, ça me fait suer.
Je sais juste qu'avec des gamins de 6 ans, dire "voilà, ça, c'est la règle, maintenant, tu l'appliques", ça ne marche pas, parce que des gamins de 6 ans j'en ai 23 devant moi 4 jours par semaine depuis plusieurs années. Alors que si je leur montre comment ça marche une fois, deux fois, trois fois, cinq fois, que petit à petit je leur montre comment faire pareil, ensuite, je peux leur expliquer la règle.
Je ne suis pas chercheur en sciences cognitives, mais j'ai quand même cru remarquer de légères différences entre les enfants de 6 ans et ceux de 12 ans. Si, si.
Cela dit, le fait qu'on exige à tout bout de champ des références universitaires quand on affirme quelque chose entretient mon fameux sentiment d'imposture : je suis obligée de dire la vérité, à savoir "je sais que c'est comme ça parce que je le vois, mais je n'y connais rien".
Si effectivement, vous avez testé avant la méthode ancienne sur des élèves de 6 ans puis tester la méthode par groupe et que çà marche mieux, alors çà ne me pose pas de problème , je vous ferais confiance si j'avais un enfant de cet âge. Ce que je critique en fait, ce sont les collègues, formateurs qui affirment haut et fort une pédagogie par idéologie, sans avoir tester (par manque de curiosité intellectuelle) une pédagogie alternative.
Il ne s'agit ni de "méthode ancienne", ni de "méthode par groupe" et nous ne testons pas nos élèves comme des cobayes. Quand on débarque dans le métier, on fait de son mieux, on arrive assez vite à se dépatouiller en constatant ce qui marche et ce qui ne marche pas et en se renseignant par ailleurs.
- GrypheMédiateur
Ben quoi, t'as mis Rikki, phi et moi en indésirables ou quoi ?thrasybule a écrit:Je trouve intéressant que seule Pseudo( je me souviens pas de tous les posts) ait connecté cela à des épisodes plus personnels.
Sur la question des méthodes et de la leçon avant l'exercice ou l'inverse, n'y a-t-il pas aussi une démarche différente à avoir en CP et en prépa ?
Ont répondu sur ce topic des professeurs enseignant aux niveaux les plus variés : ce ne sont peut-être pas les mêmes méthodes qui marchent pour des tranches d'âge aussi différentes ? (Certes, on veut nous vendre l'enseignant polyvalent de bac - 15 à bac + 10, mais quand même...)
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Τί ἐστιν ἀλήθεια ;
- thrasybuleDevin
Pseudo, ce que tu dis me fait penser à la surstimulation des enfants américains, dogme qui déferle en ce moment. On veut faire des élèves des candidats à la Star Ac. Mais les outils de la liberté( lecture, écriture, pensée, possibilité d'être maître de sa destinée) sont discrédités sous couvert d'élitisme, par une ironie du sort asse drôle, si l'on observe les choses d'un oeil cynique, ce qui n'est pas mon cas.
C'est mon opinion, je sais qu'elle n'est pas sacrée!
C'est mon opinion, je sais qu'elle n'est pas sacrée!
- GrypheMédiateur
Et cette sensation que la catastrophe a été évitée de justesse à chaque fois (même quand ça a objectivement "bien" marché).Pseudo a écrit:L'exploit qu'il produit semble normal à tout le monde, mais lui sait qu'il n'a pas vécu cela avec un sentiment de compétence, pour lui il s'en est sorti par miracle, pas hasard, par coup de chance, pas grâce à ses capacités.
Pour le manque de confiance en soi qui me semble corollaire (mais peut être non en fait), il y a aussi les reproches entendus à tout âge et surtout dans l'enfance effectués par son entourage proche.
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Τί ἐστιν ἀλήθεια ;
- thrasybuleDevin
Sorry! Don't hurt me!Gryphe a écrit:Ben quoi, t'as mis Rikki, phi et moi en indésirables ou quoi ?thrasybule a écrit:Je trouve intéressant que seule Pseudo( je me souviens pas de tous les posts) ait connecté cela à des épisodes plus personnels.
Sur la question des méthodes et de la leçon avant l'exercice ou l'inverse, n'y a-t-il pas aussi une démarche différente à avoir en CP et en prépa ?
Ont répondu sur ce topic des professeurs enseignant aux niveaux les plus variés : ce ne sont peut-être pas les mêmes méthodes qui marchent pour des tranches d'âge aussi différentes ? (Certes, on veut nous vendre l'enseignant polyvalent de bac - 15 à bac + 10, mais quand même...)
Le message de Pseudo m'avait fait réfléchir, mais je me souviens!!
Ne me bannis pas!
- PseudoDemi-dieu
Gryphe a écrit:Et cette sensation que la catastrophe a été évitée de justesse à chaque fois (même quand ça a objectivement "bien" marché).Pseudo a écrit:L'exploit qu'il produit semble normal à tout le monde, mais lui sait qu'il n'a pas vécu cela avec un sentiment de compétence, pour lui il s'en est sorti par miracle, pas hasard, par coup de chance, pas grâce à ses capacités.
Pour le manque de confiance en soi qui me semble corollaire (mais peut être non en fait), il y a aussi les reproches entendus à tout âge et surtout dans l'enfance effectués par son entourage proche.
Exactement ! Et c'est pour ça que le sentiment de compétence ne se construit pas : on est jamais certain que la prochaine fois la catastrophe n'aura pas lieu. Ce qui fait que l'expérience ne rassure pas, au contraire.
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"Il faut encore avoir du chaos en soi pour pouvoir enfanter une étoile qui danse" Nietzsche
- thrasybuleDevin
J'ai eu droit à ça dans toute mon enfance. Mon père m'a fait chier avant mon oral de français et l'écrit de philo, sous un prétexte pourri, comme s'il ne supportait pas que je puisse réussir( je le cite: " j'aurais préféré un fils en CAP, mais "normal")Gryphe a écrit:Et cette sensation que la catastrophe a été évitée de justesse à chaque fois (même quand ça a objectivement "bien" marché).Pseudo a écrit:L'exploit qu'il produit semble normal à tout le monde, mais lui sait qu'il n'a pas vécu cela avec un sentiment de compétence, pour lui il s'en est sorti par miracle, pas hasard, par coup de chance, pas grâce à ses capacités.
Pour le manque de confiance en soi qui me semble corollaire (mais peut être non en fait), il y a aussi les reproches entendus à tout âge et surtout dans l'enfance effectués par son entourage proche.
Les attentes des parents, quelle plaie!
- phiExpert
thrasybule a écrit:J'ai eu droit à ça dans toute mon enfance. Mon père m'a fait chier avant mon oral de français et l'écrit de philo, sous un prétexte pourri, comme s'il ne supportait pas que je puisse réussir( je le cite: " j'aurais préféré un fils en CAP, mais "normal")Gryphe a écrit:Et cette sensation que la catastrophe a été évitée de justesse à chaque fois (même quand ça a objectivement "bien" marché).Pseudo a écrit:L'exploit qu'il produit semble normal à tout le monde, mais lui sait qu'il n'a pas vécu cela avec un sentiment de compétence, pour lui il s'en est sorti par miracle, pas hasard, par coup de chance, pas grâce à ses capacités.
Pour le manque de confiance en soi qui me semble corollaire (mais peut être non en fait), il y a aussi les reproches entendus à tout âge et surtout dans l'enfance effectués par son entourage proche.
Les attentes des parents, quelle plaie!
Quelle horreur
Chez moi aussi ça vient de loin, je sais à peu près d'où, mais ça ne change pas grand chose. Enfin, c'est pénible mais je ne pense pas que ça m'empêche vraiment d'avancer, ça risque juste parfois de me faire m'écraser parce que je me sens moins légitime que mon interlocuteur, mais en général ça ne dure pas.
- albertine02Expert spécialisé
thrasybule a écrit:J'ai eu droit à ça dans toute mon enfance. Mon père m'a fait chier avant mon oral de français et l'écrit de philo, sous un prétexte pourri, comme s'il ne supportait pas que je puisse réussir( je le cite: " j'aurais préféré un fils en CAP, mais "normal")Gryphe a écrit:Et cette sensation que la catastrophe a été évitée de justesse à chaque fois (même quand ça a objectivement "bien" marché).Pseudo a écrit:L'exploit qu'il produit semble normal à tout le monde, mais lui sait qu'il n'a pas vécu cela avec un sentiment de compétence, pour lui il s'en est sorti par miracle, pas hasard, par coup de chance, pas grâce à ses capacités.
Pour le manque de confiance en soi qui me semble corollaire (mais peut être non en fait), il y a aussi les reproches entendus à tout âge et surtout dans l'enfance effectués par son entourage proche.
Les attentes des parents, quelle plaie!
alors là, entièrement d'accord....ma mère voulait que je passe un bac C et fasse HEC (j'étais lycéenne dans les années 80, HEC était très très à la mode)....elle voulait aussi que je fasse du latin et du grec, et un instrument de musique.
elle a eu du mal à accepter que je passe un bac littéraire et arrête la guitare....quand j'ai arrêté le grec, ce fut le drame....
- User5899Demi-dieu
Eh ouigauvain31 a écrit:Je suis désolé mais lorsque je vois mes élèves de collège et de lycée ne maniant les bases élémentaires de la grammaire (et donc suivi les nouvelles méthodes) : il faut forcément se poser des questions.... sur comment ils sont appris la grammaire: lorsqu'ils écrivent en lycée :
- "été "au lieu de "était"
-ou encore "les chaises tombes " au lieu de "les chaises tombent"
-ou encore " les bombent" au lieu de "les bombes"
Vous pourrez dire tout ce que vous voudrez... mais ces élèves ne comprennent rien aux règles élémentaires de grammaire.. fautes que je ne faisais jamais avec les anciennes méthodes.
Mais laissons prescrire ceux qui savent
- LilypimsGrand sage
Pseudo a écrit:Gryphe a écrit:Et cette sensation que la catastrophe a été évitée de justesse à chaque fois (même quand ça a objectivement "bien" marché).Pseudo a écrit:L'exploit qu'il produit semble normal à tout le monde, mais lui sait qu'il n'a pas vécu cela avec un sentiment de compétence, pour lui il s'en est sorti par miracle, pas hasard, par coup de chance, pas grâce à ses capacités.
Pour le manque de confiance en soi qui me semble corollaire (mais peut être non en fait), il y a aussi les reproches entendus à tout âge et surtout dans l'enfance effectués par son entourage proche.
Exactement ! Et c'est pour ça que le sentiment de compétence ne se construit pas : on est jamais certain que la prochaine fois la catastrophe n'aura pas lieu. Ce qui fait que l'expérience ne rassure pas, au contraire.
On est même de plus en plus certain que cette fois, ça y est, elle aura lieu. Et ça devient de plus en plus insupportable au fil du temps (pour moi).
_________________
...il faut continuer, je ne peux pas continuer, il faut continuer, je vais donc continuer...
- GrypheMédiateur
Quand les reproches portent sur l'être, c'est pire... Mais bon, je commence à m'en remettre. :lol:albertine02 a écrit:thrasybule a écrit:J'ai eu droit à ça dans toute mon enfance. Mon père m'a fait chier avant mon oral de français et l'écrit de philo, sous un prétexte pourri, comme s'il ne supportait pas que je puisse réussir( je le cite: " j'aurais préféré un fils en CAP, mais "normal")Gryphe a écrit:Et cette sensation que la catastrophe a été évitée de justesse à chaque fois (même quand ça a objectivement "bien" marché).Pseudo a écrit:L'exploit qu'il produit semble normal à tout le monde, mais lui sait qu'il n'a pas vécu cela avec un sentiment de compétence, pour lui il s'en est sorti par miracle, pas hasard, par coup de chance, pas grâce à ses capacités.
Pour le manque de confiance en soi qui me semble corollaire (mais peut être non en fait), il y a aussi les reproches entendus à tout âge et surtout dans l'enfance effectués par son entourage proche.
Les attentes des parents, quelle plaie!
alors là, entièrement d'accord....ma mère voulait que je passe un bac C et fasse HEC (j'étais lycéenne dans les années 80, HEC était très très à la mode)....elle voulait aussi que je fasse du latin et du grec, et un instrument de musique.
elle a eu du mal à accepter que je passe un bac littéraire et arrête la guitare....quand j'ai arrêté le grec, ce fut le drame....
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Τί ἐστιν ἀλήθεια ;
- LilypimsGrand sage
Gryphe a écrit:Ben quoi, t'as mis Rikki, phi et moi en indésirables ou quoi ?thrasybule a écrit:Je trouve intéressant que seule Pseudo( je me souviens pas de tous les posts) ait connecté cela à des épisodes plus personnels.
Sur la question des méthodes et de la leçon avant l'exercice ou l'inverse, n'y a-t-il pas aussi une démarche différente à avoir en CP et en prépa ?
Ont répondu sur ce topic des professeurs enseignant aux niveaux les plus variés : ce ne sont peut-être pas les mêmes méthodes qui marchent pour des tranches d'âge aussi différentes ? (Certes, on veut nous vendre l'enseignant polyvalent de bac - 15 à bac + 10, mais quand même...)
Moi aussi...
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...il faut continuer, je ne peux pas continuer, il faut continuer, je vais donc continuer...
- thrasybuleDevin
Lol, Albertine, moi c'est le contraire, il fallait une dérogation(c'est le terme?), pour aller dans un lycée différent de celui du secteur, et mon père ne voulait pas car c'était un privilège auquel je ne pouvais avoir droit.
- User5899Demi-dieu
Attention, hein... Au vu de ce que savent les gosses aujourd'hui à 11 ans, 14 ans, 16 ans, on pourrait donner un curieux sens à "enseigner vraiment". Mis à part bien sûr votre inénarrable modestiephi a écrit:J'ai essayé le tri d'étiquettes, j'ai essayé le truc bête et méchant je te montre et tu fais pareil...
Maintenant j'essaye d'enseigner vraiment.
- thrasybuleDevin
Je vais me faire des ennemies parce-que je n'ai pas lu tous les posts.
De l'indulgence, gentes dames!
De l'indulgence, gentes dames!
- User5899Demi-dieu
Vous m'avez grilléOlympias a écrit:thrasybule a écrit:Et quid de la sensation d'imposture, sujet de ce post, et remplacée encore par des questions pédagogiques, alors que le problème n'est pas là?
Dis-donc Thrasy, à force de passer du temps avec toi, il semblerait que Nabila ait appris des mots nouveaux....
Nab' disant "quid"...
D'ailleurs, Nab'... Un nom à finir au fond d'une poubelle, ou peu s'en faut !
- User5899Demi-dieu
Ce n'est pas une raison pour obtempérer. Nous ne sommes pas les salariés d'un patron.Lilypims a écrit:Cripure a écrit:Ah c'est sûr que si on commence comme ça...Lilypims a écrit:Tu plaisantes ? C'est fini. L'adieu aux disciplines, dans le secondaire, a commencé aussi.gauvain31 a écrit:Je ne pense pas Lysimaque que la doxa soit partagée par tous les instit, dans le secondaire nous sommes protégés de telles inepties, puisque notre enseignement est réellement disciplinaire et ce genre de discours serait rejeté en bloc. Je pense qu'il s'agit d'un silence de lassitude ..après tu ne sais pas forcément ce que font tes collègues en classe... beaucoup j'en suis sûr pensent comme toi. Je suis très inquiet par contre qu'il n'y ait pas réellement de vois discordante à l'échelle nationale : que pense tes jeunes collègue de l'apprentissage de la lecture: 25% arrivent en collège sans maîtriser correctement cette dernière et quant à la grammaire... je serai curieux de savoir ce qu'en pensent les professeurs des écoles qui les ont eugauvain31 a écrit:Cripure a raison si on se dit que tout est inéluctable alors oui ça arrivera; je sais que je ferai des SVT jusqu'au bout (jusqu'à ce qu'ils me virent !) mais on en est pas encore et je veux croire qu'on en arrivera pas là, car ce serait nier l'essence même de notre métier? pourquoi est-on prof dans le secondaire? par amour de notre discipline, du savoir et pas par amour de la pédagogie (ce qui n'aurait aucun sens) ; c'est la passion pour notre discipline qui nous fait tenir. J'ai toujours cru et croirai toujours au savoir émancipateur..... C'est sûr que un instit qui croit au savoir émancipateur doit être plutôt mal vu et doit souffrir dans pareille situation .... mais beaucoup ne pensent pas comme la doxa... ils se taisent... et je suis sûr que les IPR les plus éclairés savent que les enseignants ne croient pas à ce qu'ils prônent, ils ne sont pas dupes eux non plus.... dans ma matière les grilles de compétences sont remplies...jusqu'à ce que vienne l'IPR et après on arrête (je crois que je devrait le dire à mon IPR non???)
J'avais hésité à être instit, je sais que j'aurais beaucoup souffert de cette situation (je serai peut être pas rester longtemps). Dis-toi que beaucoup d'instit ne croient pas à ces sornettes.. et je suis optimiste grâce aux évaluations internationales..... qui vont obliger à un changement de mentalité.... le vernis craque doucement, mais sûrement
Je ne dis pas que ça va arriver dans le secondaire mais que, dans le collège où je fais quelques heures, c'est déjà comme ça, c'est ce qu'on me rabâche à chaque entretien.
- phiExpert
Mum' a écrit:Je me suis surprise à donner la règle de construction du futur (premier et deuxième groupes), il y a peu, et de la faire appliquer bêtement, parce qu'elle ne ressort pas des exemples.
Si je donne : Demain, je finirai mes devoirs et inventerai ensuite une chanson, peut-on vraiment la découvrir ?
De même, puis-je raisonnablement m'appuyer sur leurs connaissances orales du futur, alors qu'ils ne le parlent pas courramment ?
Je crois au contraire que ce sont ces manipulations grammaticales qui vont le leur faire acquérir (et utiliser).
La méthode inductive a également des limites, car elle n'utilise pas des exemples authentiques -d'où la règle ne ressortirait peut-être pas de façon transparente. Imposture ?
Je ne comprends pas bien où est le souci si tu écris la phrase au tableau, que tu demandes où est le verbe (tu pars de ce qu'ils connaissent, tu le leur fais réactiver) bon, ensuite tu leur fais constater la façon dont ce temps est formé, tu leur demandes de donner des exemples d'autres verbes au futur, au passage tu leur rappelles que non "je vais + infinitif", ce n'est pas du vrai futur, même si dans la vraie vie on parle souvent comme ça, tu vérifies avec eux que ce qu'ils ont constaté avant (infinitif+terminaison) ça marche (en gardant pour plus tard être et avoir) puis tu formalises la leçon. Après tu leur fais faire des exercices d'applications divers et variés (parmi lesquels certains type bled) et tu leur fais utiliser le futur à l'oral comme à l'écrit aussi souvent que possible pendant toute la suite de l'année... Non? Il me semble que c'est comme ça que je fais, je ne pense pas que ce soit une imposture? L'imposture ça serait de leur faire trier des étiquettes avec toutes sortes de mots en attendant qu'ils trouvent tous seuls les verbes et parmi eux lesquels sont au futur puis comment le futur est constitué, avant de leur distribuer une vague trace écrite, en leur faisant croire que c'est d'eux que vient cette règle... Enfin il me semble.
La seule chose qui m'a fait réagir ce sont les affirmations péremptoires comme quoi la règle doit forcément être donnée comme ça, en premier. (mais rikki a posté avant moi, alors je me suis contentée de l'approuver, puisqu'elle avait tout dit en mieux que moi qui suis juste une jeune collègue imposteuse)
- LilypimsGrand sage
gauvain31 a écrit:Lilypims a écrit:Cripure a écrit:Ah c'est sûr que si on commence comme ça...Lilypims a écrit:Tu plaisantes ? C'est fini. L'adieu aux disciplines, dans le secondaire, a commencé aussi.gauvain31 a écrit:Je ne pense pas Lysimaque que la doxa soit partagée par tous les instit, dans le secondaire nous sommes protégés de telles inepties, puisque notre enseignement est réellement disciplinaire et ce genre de discours serait rejeté en bloc. Je pense qu'il s'agit d'un silence de lassitude ..après tu ne sais pas forcément ce que font tes collègues en classe... beaucoup j'en suis sûr pensent comme toi. Je suis très inquiet par contre qu'il n'y ait pas réellement de vois discordante à l'échelle nationale : que pense tes jeunes collègue de l'apprentissage de la lecture: 25% arrivent en collège sans maîtriser correctement cette dernière et quant à la grammaire... je serai curieux de savoir ce qu'en pensent les professeurs des écoles qui les ont eugauvain31 a écrit:Cripure a raison si on se dit que tout est inéluctable alors oui ça arrivera; je sais que je ferai des SVT jusqu'au bout (jusqu'à ce qu'ils me virent !) mais on en est pas encore et je veux croire qu'on en arrivera pas là, car ce serait nier l'essence même de notre métier? pourquoi est-on prof dans le secondaire? par amour de notre discipline, du savoir et pas par amour de la pédagogie (ce qui n'aurait aucun sens) ; c'est la passion pour notre discipline qui nous fait tenir. J'ai toujours cru et croirai toujours au savoir émancipateur..... C'est sûr que un instit qui croit au savoir émancipateur doit être plutôt mal vu et doit souffrir dans pareille situation .... mais beaucoup ne pensent pas comme la doxa... ils se taisent... et je suis sûr que les IPR les plus éclairés savent que les enseignants ne croient pas à ce qu'ils prônent, ils ne sont pas dupes eux non plus.... dans ma matière les grilles de compétences sont remplies...jusqu'à ce que vienne l'IPR et après on arrête (je crois que je devrait le dire à mon IPR non???)
J'avais hésité à être instit, je sais que j'aurais beaucoup souffert de cette situation (je serai peut être pas rester longtemps). Dis-toi que beaucoup d'instit ne croient pas à ces sornettes.. et je suis optimiste grâce aux évaluations internationales..... qui vont obliger à un changement de mentalité.... le vernis craque doucement, mais sûrement
Je ne dis pas que ça va arriver dans le secondaire mais que, dans le collège où je fais quelques heures, c'est déjà comme ça, c'est ce qu'on me rabâche à chaque entretien.
Qu'est-ce qu'on te dit exactement concernant ta matière????
Mon CDE : " L'exigence disciplinaire massacre les élèves. Nos élèves - faibles - ne seront jamais bons en français ; ils ne le peuvent pas. Mais ils ne doivent pas le savoir car ça les casserait (sic). De toutes façons, ça n'est pas important, le français, les maths, etc. Ce sont des choses dépassées, des choses d'il y a trente ans. Les élèves d'aujourd'hui sont différents. L'important, c'est les compétences. Vous évaluez par compétences ? Les compétences, avec ça, ils pourront trouver du travail."
- LilypimsGrand sage
Cripure a écrit:Ce n'est pas une raison pour obtempérer. Nous ne sommes pas les salariés d'un patron.Lilypims a écrit:Cripure a écrit:Ah c'est sûr que si on commence comme ça...Lilypims a écrit:Tu plaisantes ? C'est fini. L'adieu aux disciplines, dans le secondaire, a commencé aussi.gauvain31 a écrit:Je ne pense pas Lysimaque que la doxa soit partagée par tous les instit, dans le secondaire nous sommes protégés de telles inepties, puisque notre enseignement est réellement disciplinaire et ce genre de discours serait rejeté en bloc. Je pense qu'il s'agit d'un silence de lassitude ..après tu ne sais pas forcément ce que font tes collègues en classe... beaucoup j'en suis sûr pensent comme toi. Je suis très inquiet par contre qu'il n'y ait pas réellement de vois discordante à l'échelle nationale : que pense tes jeunes collègue de l'apprentissage de la lecture: 25% arrivent en collège sans maîtriser correctement cette dernière et quant à la grammaire... je serai curieux de savoir ce qu'en pensent les professeurs des écoles qui les ont eugauvain31 a écrit:Cripure a raison si on se dit que tout est inéluctable alors oui ça arrivera; je sais que je ferai des SVT jusqu'au bout (jusqu'à ce qu'ils me virent !) mais on en est pas encore et je veux croire qu'on en arrivera pas là, car ce serait nier l'essence même de notre métier? pourquoi est-on prof dans le secondaire? par amour de notre discipline, du savoir et pas par amour de la pédagogie (ce qui n'aurait aucun sens) ; c'est la passion pour notre discipline qui nous fait tenir. J'ai toujours cru et croirai toujours au savoir émancipateur..... C'est sûr que un instit qui croit au savoir émancipateur doit être plutôt mal vu et doit souffrir dans pareille situation .... mais beaucoup ne pensent pas comme la doxa... ils se taisent... et je suis sûr que les IPR les plus éclairés savent que les enseignants ne croient pas à ce qu'ils prônent, ils ne sont pas dupes eux non plus.... dans ma matière les grilles de compétences sont remplies...jusqu'à ce que vienne l'IPR et après on arrête (je crois que je devrait le dire à mon IPR non???)
J'avais hésité à être instit, je sais que j'aurais beaucoup souffert de cette situation (je serai peut être pas rester longtemps). Dis-toi que beaucoup d'instit ne croient pas à ces sornettes.. et je suis optimiste grâce aux évaluations internationales..... qui vont obliger à un changement de mentalité.... le vernis craque doucement, mais sûrement
Je ne dis pas que ça va arriver dans le secondaire mais que, dans le collège où je fais quelques heures, c'est déjà comme ça, c'est ce qu'on me rabâche à chaque entretien.
Je le sais et je n'ai pas obtempéré. C'est bien pour cela qu'aller travailler au collège devient difficile, pour moi.
- GrypheMédiateur
OMG.[Le CDE de] Lilypims a écrit:L'exigence disciplinaire massacre les élèves. Nos élèves - faibles - ne seront jamais bons en français ; ils ne le peuvent pas. Mais ils ne doivent pas le savoir car ça les casserait (sic). De toutes façons, ça n'est pas important, le français, les maths, etc. Ce sont des choses dépassées, des choses d'il y a trente ans. Les élèves d'aujourd'hui sont différents. L'important, c'est les compétences. Vous évaluez par compétences ? Les compétences, avec ça, ils pourront trouver du travail.
Je recite donc cet extrait de la Quinzaine de décembre :
Gryphe a écrit:Sur ce même thème des compétences, un article intéressant dans la Quinzaine de décembre (lien pages 7 et 8), où il est expliqué tout l'intérêt des compétences pour... les pays en voie de développement, selon l'UNESCO.
Quand la France s'éveillera … ?
C’est le 16 octobre dernier qu’a été présenté à son siège du 7, place de Fontenoy à Paris, le rapport mondial de l’UNESCO sur l’état de l’enseignement dans le monde. La cérémonie était présidée par sa directrice générale devant un aréopage de ministres, dont Madame Pau-Langevin, et en présence du "Special envoy for Global education" des Nations-Unies, Gordon Brown. Les discours étaient en anglais et français, le rapport dans son entier n’a été publié qu’en anglais. Sa connaissance est indispensable. Ce nouveau rapport définit en effet, par-delà la description, le socle d’une idéologie. [...]
La vraie nature des compétences
Au-delà de cette vision de l’état du monde et des risques que lui font courir les déshérités du savoir, le Rapport nous éclaire sur le sens de modèles pédagogiques qu’on veut, obsessivement, imposer comme une référence depuis une décennie. Ce qu’enseigne l’observation contextuelle du mot [compétences], pris dans sa langue et son langage originels, est clair. Assigner à l’École l’objectif de faire acquérir des "compétences", communes, minimales, constitue, en effet, la réponse pragmatique à l’absence de scolarisation ou à l’absence de qualité de l’enseignement, propre à de nombreux pays. Elles sont appréhendées avec raison comme un danger social majeur.
Nous sommes dans un temps presque hugolien où ouvrir une école épargnerait d’avoir à surcharger les prisons, à défaut d’en fermer. La notion de "compétences" correspond très exactement au besoin social que définit Irina Bokova, directrice générale de l’UNESCO : "Beaucoup de jeunes, et les jeunes femmes en particulier [...], ont besoin que des voies alternatives pour l’éducation leur soient offertes", mais cela dès lors que l’instruction ne leur a pas été permise. Faire d’un "socle de compétences" le paradigme de tout enseignement pour l’École en France, jusqu’à penser qu’il devrait en inspirer les programmes, représente un singulier contresens ou un inquiétant aveu. En effet, appliquer à la France ce qui s’impose à un pays en voie de développement où l’accès à l’école existe mais est un privilège, n'est à l'évidence pas pertinent !
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Τί ἐστιν ἀλήθεια ;
- OlympiasProphète
Je saisis mal, là, comment des compétence peuvent-elles remplacer l'instruction ??
- Prof célibataire (mais pas seulement?)... vous ruminez chez vous quand vous avez une classe pénible?
- Sondage : Quelle est la pire incivilité ou violence que vous ayez subie depuis que vous enseignez ?
- Pour vous qui ont été les ministres de l'EN les plus désastreux depuis que vous enseignez ?
- Choisissez-vous les niveaux dans lesquels vous enseignez?
- Que répondez-vous quand on vous dit que les profs devraient prévenir les élèves quand ils font grève ?
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