- Invité19Esprit sacré
J'ai conscience que ce topic peut dégénérer très vite mais c'est une vraie question que je me pose, suscitée par ma lecture d'un post de Natacha Polony qui m'a fortement agacée dans la mesure où ses propos sur l'apprentissage de la lecture me semblent caricaturaux.
Alors, quelle est la méthode majoritairement utilisée au CP ? qu'appelle-t-on semi global (enfin, comment ça fonctionne) ?
merci de vos réponses.
Alors, quelle est la méthode majoritairement utilisée au CP ? qu'appelle-t-on semi global (enfin, comment ça fonctionne) ?
merci de vos réponses.
- RikkiMonarque
Je ne sais pas ce qu'a dit Polony.
Sur le "où on en est", je te propose un résumé TRES caricatural, mais qui à mon sens reflète bien la réalité dans ses grandes lignes :
- méthode globale pure et dure (presque) totalement abandonnée
- méthodes mixtes très majoritaires
- méthodes syllabiques en hausse, mais encore très minoritaires
Ce qu'on appelle "méthode mixte", c'est une méthode mêlant, à divers degré, l'apprentissage du déchiffrage (partir du graphème pour aller au phonème), qu'on a aussi appelé le "code", et la reconnaissance globale de mots permettant en théorie de donner du sens plus rapidement aux textes lus.
Tu trouveras un classement des méthodes ici même, un tout petit peu plus bas dans la liste.
Sur le "où on en est", je te propose un résumé TRES caricatural, mais qui à mon sens reflète bien la réalité dans ses grandes lignes :
- méthode globale pure et dure (presque) totalement abandonnée
- méthodes mixtes très majoritaires
- méthodes syllabiques en hausse, mais encore très minoritaires
Ce qu'on appelle "méthode mixte", c'est une méthode mêlant, à divers degré, l'apprentissage du déchiffrage (partir du graphème pour aller au phonème), qu'on a aussi appelé le "code", et la reconnaissance globale de mots permettant en théorie de donner du sens plus rapidement aux textes lus.
Tu trouveras un classement des méthodes ici même, un tout petit peu plus bas dans la liste.
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- Invité19Esprit sacré
elle parle de méthode à départ global, adoptée à 98%. Mais le titre du paragraphe reprend le terme de méthode globale...
les méthodes mixtes ont elles toujours un départ global ?
les méthodes mixtes ont elles toujours un départ global ?
- TinselExpert
Oui en fait tu pars de textes dont tu apprends à reconnaitre les mots, travail de mémoire visuelle. Et en parallèle il y a toujours une étude de son. Selon les méthodes cette étude est plus ou moins rapide, pour arriver toujours à une vraie lecture syllabique. Dans la plupart des méthode "mixte à départ global" on étudie un son par semaine en début d'année (on accélère à 2 sons vers Toussaint, ou Noël). Donc à ce rythme on ne commence à combiner qu'à la Toussaint. (le temps d'avoir 2 ou 3 voyelles et 2 consonnes)
Je pense comme Rikki, ces méthodes sont encore majoritairement utilisées mais la syllabique est en hausse (avec de toutes nouvelles méthodes comme Bulle ou Taoki)
Je pense comme Rikki, ces méthodes sont encore majoritairement utilisées mais la syllabique est en hausse (avec de toutes nouvelles méthodes comme Bulle ou Taoki)
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Koala + bassine
- RikkiMonarque
Le problème, c'est que les recherches récentes en neurosciences ont confirmé ce que pas mal de gens avaient constaté : le "départ global", même s'il est accompagné et / ou suivi d'étude du code, noie beaucoup d'élèves en les envoyant sur des fausses pistes.
Les neurologues expliquent que c'est parce que les images sont traitées par cerveau droit et la lecture ne marche qu'en activant le cerveau gauche, celui du langage oral. Du coup, la reconnaissance globale n'est pas une aide, mais un frein.
Toujours à la louche, hein !
Les neurologues expliquent que c'est parce que les images sont traitées par cerveau droit et la lecture ne marche qu'en activant le cerveau gauche, celui du langage oral. Du coup, la reconnaissance globale n'est pas une aide, mais un frein.
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- doublecasquetteEnchanteur
Et moi, j'ai trop mal à la jambe pour rester devant l'ordi ! Ouinininininininininin !
Amusez-vous bien sans moi...
Amusez-vous bien sans moi...
- doublecasquetteEnchanteur
J'ai trouvé une méthode. Contribution ci-dessous.
- profecolesHabitué du forum
Voilà le lien pour lire l'article de Polony :
http://blog.lefigaro.fr/education/2011/12/entretien-sur-lecole-francaise-ce-chef-doeuvre-en-peril.html
http://blog.lefigaro.fr/education/2011/12/entretien-sur-lecole-francaise-ce-chef-doeuvre-en-peril.html
- MareuilNeoprof expérimenté
doublecasquette a écrit:J'ai trouvé une méthode. Contribution ci-dessous.
Question naïve : comment faisait-on pour apprendre à lire aux enfants en 1890, ou en 1930, ou en 1950, alors qu'on ne savait rien de cette histoire de cerveau gauche et droit ?
- MareuilNeoprof expérimenté
Rikki a écrit:Je ne sais pas ce qu'a dit Polony.
Sur le "où on en est", je te propose un résumé TRES caricatural, mais qui à mon sens reflète bien la réalité dans ses grandes lignes :
- méthode globale pure et dure (presque) totalement abandonnée
- méthodes mixtes très majoritaires
- méthodes syllabiques en hausse, mais encore très minoritaires
Ce qu'on appelle "méthode mixte", c'est une méthode mêlant, à divers degré, l'apprentissage du déchiffrage (partir du graphème pour aller au phonème), qu'on a aussi appelé le "code", et la reconnaissance globale de mots permettant en théorie de donner du sens plus rapidement aux textes lus.
Tu trouveras un classement des méthodes ici même, un tout petit peu plus bas dans la liste.
Il est erroné de dire qu’il existe aujourd’hui deux méthodes, la globale et la syllabique plus une méthode qui consiste à faire le mélange des deux.
Historiquement, de la fondation de l’Instruction publique aux années soixante-dix, toutes les méthodes de lecture, y compris la méthode globale fort peu utilisée de Robert Dottrens, sont des méthodes alphabétiques. Certaines sont synthétiques, d’autres analytiques, d’autres encore analytiques et synthétiques. C’est le cas de l’écriture-lecture recommandée par Ferdinand Buisson qui présente l’originalité de faire jouer à l’apprentissage de l’écriture un rôle-clef dans l’apprentissage de la lecture.
La rupture avec cette longue période alphabétique se produit dans les années soixante-dix, sous l’influence de Foucambert, avec l’idéovisuelle qui nie le principe alphabétique et repose sur une mémorisation photographique des mots ainsi que sur la prise d’indices permettant paraît-il d’accéder au sens. Les enfants sont entraînés ainsi à reconnaître les mots sans les lire et de même à « écrire » le dessin des mots qu’ils ne savent ni lire ni écrire.
Glissement plus récent : Roland Goigoux renie Foucambert, agite le cornet à dés, et en sort les méthodes « intégratives », mélange d’idéovisuelle ( utilisation des albums et préférence pour la voie directe) et de phonologie ( reconnaissance des phonèmes par analogie), tout en laissant subsister l’idéovisuelle pendant toute la maternelle sous prétexte de préparer « l’entrée dans l’écrit ».
- RikkiMonarque
Bien sûr, tu as raison Mareuil, j'ai dit que ce que j'expliquais était très caricatural.
Je sais très bien que quand on parle de méthode "globale", on parle d'une méthode dérivée de l'idéovisuelle, qui traite le mot comme une image, en mémorisant sa silhouette, etc. La "voie directe" consiste à dire qu'on reconnaît directement le mot, sans le décomposer.
Effectivement, Goigoux a fait une conférence il y a deux ou trois ans, en Suisse je crois, où il a reconnu que la "voie directe" ne pouvait provenir que d'une automatisation de la "voie indirecte", c'est-à-dire le déchiffrage.
Ce qui est plus étonnant, c'est qu'il n'en conclut pas du tout qu'il faut commencer par la voie indirecte puis l'automatiser, mais qu'il faut croiser les approches. Là, la logique m'échappe un peu.
Je sais très bien que quand on parle de méthode "globale", on parle d'une méthode dérivée de l'idéovisuelle, qui traite le mot comme une image, en mémorisant sa silhouette, etc. La "voie directe" consiste à dire qu'on reconnaît directement le mot, sans le décomposer.
Effectivement, Goigoux a fait une conférence il y a deux ou trois ans, en Suisse je crois, où il a reconnu que la "voie directe" ne pouvait provenir que d'une automatisation de la "voie indirecte", c'est-à-dire le déchiffrage.
Ce qui est plus étonnant, c'est qu'il n'en conclut pas du tout qu'il faut commencer par la voie indirecte puis l'automatiser, mais qu'il faut croiser les approches. Là, la logique m'échappe un peu.
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- RikkiMonarque
Mareuil a écrit:doublecasquette a écrit:J'ai trouvé une méthode. Contribution ci-dessous.
Question naïve : comment faisait-on pour apprendre à lire aux enfants en 1890, ou en 1930, ou en 1950, alors qu'on ne savait rien de cette histoire de cerveau gauche et droit ?
On faisait sans, et la plupart des gamins s'en sortaient.
Quand mon fils était bébé, on m'a dit de le mettre à dormir sur le dos, pour la prévention de la mort subite du nourrisson. On avait dit à ma mère de me coucher sur le ventre pour la même raison. Les deux explications semblaient rationnelles. Sauf qu'il semble quand même qu'au bout d'un moment, les études scientifiques ont validé la manière de faire de 1990 plutôt que celle de 1965, puisque la mort subite du nourrisson a beaucoup régressé depuis.
Bon, l'analogie vaut ce qu'elle vaut.
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- frimoussette77Guide spirituel
méthode astucieusedoublecasquette a écrit:J'ai trouvé une méthode. Contribution ci-dessous.
bon rétablissement.
- RikkiMonarque
Je viens de lire ton texte, Akwabon, et je vais essayer de répondre, en fonction de ce que je crois avoir compris des explications du Pr Dehaene.
Il est bien sûr possible d'apprendre à lire en idéovisuel, sinon, les Chinois ne sauraient pas lire. J'ai d'ailleurs eu un élève chinois, dans ma CLIN, qui lisait assez convenablement, mais n'avait absolument pas capté qu'il y avait un principe alphabétique. Il mémorisait donc les mots comme il l'avait fait avec les idéogrammes. Bluffant. Et ça marchait. Je ne te dis pas le soulagement quand je lui ai donné le "truc"...
Si on fait un zigouigoui et qu'on dit qu'il fait ps, pourquoi pas, ma foi, je ne vois pas où est le problème. C'est jute une lettre de plus, pas très utile en français, mais pourquoi pas. Elle peut servir à écrire psittacidé, psychiatre, capsule et psalmodier.
Si on lui dit que ça se lit "prul", ça commence à devenir un peu plus problématique, puisque "prul" à ma connaissance ne veut rien dire en français, et ce son ne se retrouve guère dans d'autres mots. Ou alors, je n'ai pas trouvé. Donc, "prul" ne va pas activer les trucs dans le cerveau qui réagissent au langage, parce que ça n'est pas un mot.
Le problème qu'on a avec les gamins qui ont du mal à apprendre à lire, c'est qu'ils ne connectent pas les trucs noirs sur la feuille avec le langage. Or, les machines qui font s'allumer les trucs dans le cerveau sont formels, c'est là que ça se passe. Si ça c'est cassé : plus de lecture. Donc, les gamins qui ne captent rien restent avec une image et ils ne font pas la transformation en son puis langage. Et c'est eux qui ont besoin qu'on les guide exclusivement sur cette voie, parce que si en plus au passage on leur montre trop le paysage autour, ils ne savent plus bien où ils en sont.
Il est bien sûr possible d'apprendre à lire en idéovisuel, sinon, les Chinois ne sauraient pas lire. J'ai d'ailleurs eu un élève chinois, dans ma CLIN, qui lisait assez convenablement, mais n'avait absolument pas capté qu'il y avait un principe alphabétique. Il mémorisait donc les mots comme il l'avait fait avec les idéogrammes. Bluffant. Et ça marchait. Je ne te dis pas le soulagement quand je lui ai donné le "truc"...
Si on fait un zigouigoui et qu'on dit qu'il fait ps, pourquoi pas, ma foi, je ne vois pas où est le problème. C'est jute une lettre de plus, pas très utile en français, mais pourquoi pas. Elle peut servir à écrire psittacidé, psychiatre, capsule et psalmodier.
Si on lui dit que ça se lit "prul", ça commence à devenir un peu plus problématique, puisque "prul" à ma connaissance ne veut rien dire en français, et ce son ne se retrouve guère dans d'autres mots. Ou alors, je n'ai pas trouvé. Donc, "prul" ne va pas activer les trucs dans le cerveau qui réagissent au langage, parce que ça n'est pas un mot.
Le problème qu'on a avec les gamins qui ont du mal à apprendre à lire, c'est qu'ils ne connectent pas les trucs noirs sur la feuille avec le langage. Or, les machines qui font s'allumer les trucs dans le cerveau sont formels, c'est là que ça se passe. Si ça c'est cassé : plus de lecture. Donc, les gamins qui ne captent rien restent avec une image et ils ne font pas la transformation en son puis langage. Et c'est eux qui ont besoin qu'on les guide exclusivement sur cette voie, parce que si en plus au passage on leur montre trop le paysage autour, ils ne savent plus bien où ils en sont.
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- MufabGrand Maître
J'ai également lu le texte de DC (avec beaucoup de plaisir !), et effectivement, "si le problème était" que oui, l'enfant peut mémoriser visuellement quelques "étiquettes-mots" - et il arrive d'ailleurs souvent au CP avec un petit capital de mots courants qu'il reconnaît sans analyser- mais pourrait-il mémoriser ainsi TOUS les mots de la langue sans passer par la combinatoire ?
Ça ferait beaucoup, si on ne lui indique pas alors que ces dessins sont segmentables en unités minimales, en nombre finalement restreint (lettres, puis digrammes) qui produisent chacune une unité minimale de son.
Ça ferait beaucoup, si on ne lui indique pas alors que ces dessins sont segmentables en unités minimales, en nombre finalement restreint (lettres, puis digrammes) qui produisent chacune une unité minimale de son.
- RikkiMonarque
Je ne pense pas un seul instant que DC ait pour but de faire mémoriser tous les mots de la langue comme des images !
Mais je me rends compte d'un truc, c'est que quand on apprend à lire aux enfants au CP, ceux qui connaissaient déjà des mots appris en global les désapprennent.
Ca marche y compris avec les prénoms !!! Ils n'appliquent pas les règles qu'ils viennent d'apprendre à des mots qu'ils connaissent par cœur depuis des années. C'est comme "en dehors de la lecture". C'est leur prénom, et ils ne le lisent pas, ils le reconnaissent.
Mais je me rends compte d'un truc, c'est que quand on apprend à lire aux enfants au CP, ceux qui connaissaient déjà des mots appris en global les désapprennent.
Ca marche y compris avec les prénoms !!! Ils n'appliquent pas les règles qu'ils viennent d'apprendre à des mots qu'ils connaissent par cœur depuis des années. C'est comme "en dehors de la lecture". C'est leur prénom, et ils ne le lisent pas, ils le reconnaissent.
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- MufabGrand Maître
Rikki a écrit:Je ne pense pas un seul instant que DC ait pour but de faire mémoriser tous les mots de la langue comme des images !
Mais non, justement !
Mais ce serait possible, et même facile, si notre langue faisait -allez- un millier de mots.
- RikkiMonarque
En ce moment, miss Rikki Junior commence à apprendre la langue des signes.
Il paraît que les sourds ont les plus grandes difficultés à apprendre à lire. Au début, je me disais "Mais où est le problème, ils les voient, les mots", et maintenant j'ai compris que "S'ils ne peuvent pas entendre les sons dans leur tête, comment diable vont-ils les mémoriser, ces mots ? C'est horrible pour eux".
Donc, la LSF doit fonctionner un peu comme les idéogrammes. Et il y a plus d'un millier de mots, forcément. Je me demande comment on articule tout ça.
Il paraît que les sourds ont les plus grandes difficultés à apprendre à lire. Au début, je me disais "Mais où est le problème, ils les voient, les mots", et maintenant j'ai compris que "S'ils ne peuvent pas entendre les sons dans leur tête, comment diable vont-ils les mémoriser, ces mots ? C'est horrible pour eux".
Donc, la LSF doit fonctionner un peu comme les idéogrammes. Et il y a plus d'un millier de mots, forcément. Je me demande comment on articule tout ça.
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- MufabGrand Maître
Rikki a écrit:
Mais je me rends compte d'un truc, c'est que quand on apprend à lire aux enfants au CP, ceux qui connaissaient déjà des mots appris en global les désapprennent.
Ca marche y compris avec les prénoms !!! Ils n'appliquent pas les règles qu'ils viennent d'apprendre à des mots qu'ils connaissent par cœur depuis des années. C'est comme "en dehors de la lecture". C'est leur prénom, et ils ne le lisent pas, ils le reconnaissent.
Peut-être parce que ce sont 2 stratégies différentes de décodage.
1) Si tu vois Рики, et que l'on te dit : ça, c'est la façon d'écrire ce que tu entends depuis toute petite (ton prénom). Tu enregistres l'organisation, quelques détails significatifs pour toi, la longueur, les formes, que sais-je...et, après entraînement, quand même, comparaisons avec les autres prénoms..., tu le reconnais entre mille.
2) Et ensuite on te dit : il y a 4 lettres : Р/и/к/и, chacune équivalant à un son.
Р+и ça fait [ri] et к+и ça fait [ki]. (Et du coup tu peux lire aussi киpи !)
En situation de déchiffrage d'un texte, l'enfant se conforme à la stratégie 2, et il ne s'appuie plus du tout sur les indices qui lui servaient pour 1.
- RikkiMonarque
'xactement.
Et comme en cyrillique je n'ai jamais automatisé la voie indirecte, quand je vois un générique de film, par exemple, j'ai à peine le temps de déchiffrer les noms qui s'affichent.
Et si je dois lire un texte, qu'est-ce qui se passe ? Je commence par le déchiffrer péniblement, puis par le relire en m'écoutant (à voix haute, ou dans ma tête, ça ne change rien), et en essayant de comprendre ce que je raconte.
Bref, niveau CP.
Ce qui ne m'empêche pas de reconnaître quand il y a écrit Moskva (je ne sais pas mettre du cyrillique ici, moi) !
Et comme en cyrillique je n'ai jamais automatisé la voie indirecte, quand je vois un générique de film, par exemple, j'ai à peine le temps de déchiffrer les noms qui s'affichent.
Et si je dois lire un texte, qu'est-ce qui se passe ? Je commence par le déchiffrer péniblement, puis par le relire en m'écoutant (à voix haute, ou dans ma tête, ça ne change rien), et en essayant de comprendre ce que je raconte.
Bref, niveau CP.
Ce qui ne m'empêche pas de reconnaître quand il y a écrit Moskva (je ne sais pas mettre du cyrillique ici, moi) !
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- MufabGrand Maître
Москва : tu as dû le voir tant de fois que c'est immédiat.
- MufabGrand Maître
Rikki a écrit:En ce moment, miss Rikki Junior commence à apprendre la langue des signes.
Il paraît que les sourds ont les plus grandes difficultés à apprendre à lire. Au début, je me disais "Mais où est le problème, ils les voient, les mots", et maintenant j'ai compris que "S'ils ne peuvent pas entendre les sons dans leur tête, comment diable vont-ils les mémoriser, ces mots ? C'est horrible pour eux".
Donc, la LSF doit fonctionner un peu comme les idéogrammes. Et il y a plus d'un millier de mots, forcément. Je me demande comment on articule tout ça.
Je ne connais pas bien la langue des signes (mais je crois qu'elle mêle mots et lettres, c'est-à-dire qu'il y a des signes qui correspondent chacun à un mot, et que l'on peut aussi épeler les mots moins courants... ??? Il faudrait demander à Miss Rikki).
Mais je ne pense pas que la lecture passe par une mémorisation des mots commes "images", dans la mesure où ils sont faits d'unités distinctes, mais plutôt comme une chaîne de signes (c-h-a-t), chaque chaîne correspondant à un signifié. J'en sais rien en fait.
- SowandiNiveau 10
Pour les questions sans réponses, je participe !
Je ne parle pas de cerveau parce que je n'y connais rien.
L'écriture est un système de représentation graphique d'une langue au moyen de signes.
Le signe est "la plus petite unité" qui se combine (peu importe que ce signe représente un phonème, une syllabe ou un mot, cela dépend de la langue considérée).
Chez les Chinois, cette "plus petite unité" est le sinogramme (qui, si j'ai bien compris, peut être soit la représentation d'un son, soit un idéogramme qui est la représentation d'un mot).
Les écoliers chinois doivent en apprendre entre 3000 et 5000 (je me réfère au nombre nécessaire pour une lecture courante, d’après wikipedia, c'est pour avoir une idée de l'ampleur de la tâche).
Pour les Japonais, 2000 à 3000.
Est-ce que ça veut dire qu'ils apprennent au fur et à mesure à lire et écrire les mots donc :
- qu'ils peuvent savoir parler de quelque chose mais ne pas être capable de le transcrire
- qu'ils ne peuvent pas lire sur un sujet qu'ils n'ont pas appris même s'il peuvent en parler ?
Si le principe de la méthode globale est de considérer le mot, et non la lettre, comme la "plus petite unité", pour moi déjà c'est faux (en utilisant un raisonnement par l’absurde mathématique).
Donc, et c'est la moindre des choses, il faut enseigner le truc correct de la lecture/écriture aux enfants : le principe alphabétique.
(J'ai bien dit "enseigner" et non "espérer qu'ils devineront tous seuls la majorité des combinaisons en 1 an".)
Concrètement, l'avantage d'une écriture alphabétique est la réduction du temps d'apprentissage.
C'est une question d’efficacité.
Par exemple, les Coréens ont développer un système alphabétique à la place de leurs caractères chinois pour simplifier l'apprentissage et permettre l’alphabétisation du plus grand nombre.
Pour automatiser tout ça chez les francophones qui parlent, des PE de ce forum savent faire (si vous voulez des explications !).
Par contre, pour les non francophones ou les sourds, les muets ?
Comment peut-on automatiser un "certain principe alphabétique" sans avoir à recourir au laborieux apprentissage du mot à mot (global, donc) quand on n'a pas (ou pas encore) le son ?
Est-ce que passer par un syllabaire comme on voit dans certaine langue serait une solution ?
Pour le FLE, à part le grade 1, mes élèves ont acquis le principe alphabétique, la combinatoire et des compétences phonologique tels qu'identifier des phonèmes.
Par exemple, je pourrais automatiser, par exercice de répétition, la reconnaissance des syllabes ain, aine, ein, eine, ian, ien, ienne puis les utiliser en lecture : pain, piano, main, train, haine, friand, pleine, sien, veine, chien, vient, frein... pour "faire entrer des sons" même s'ils ne comprennent pas toujours le sens, en me disant que ça va, petit à petit, les aider à prononcer correctement (puisque des automatismes auront été créés).
(Remarque, mes élèves font toujours de bonne grâce les exercices de répétition : c'est assez rapide pour ne pas être ennuyeux et ils peuvent brancher le pilote automatique, ça leur fait des vacances !).
Pour les muets ou les sourds, c'est peut-être l'apprentissage du mouvement de bouche associé au son et la lecture sur les lèvres ? (je ne parle pas de la langue des signes, mais du code alphabétique).
Quand je travaille en FLE les e, é, è... et les sons associés, l'un des exercices est une dictée muette où je fais juste le mouvement de bouche et il doivent reconnaître la lettre, ils font peu d'erreurs.
Bon, ça fait du boulot de définir ce qu'il faudrait systématiser...
Voila... j'ai du mal à cerner le contenu de l'apprentissage du code alphabétique et des sons en FLE.
Et je n'ai pas envie de déléguer cet apprentissage à l'API, c'est bien un des avantages d'avoir un prof humain, avec une bouche et des oreilles.
Désolée, c'est un peu en vrac !
Je ne parle pas de cerveau parce que je n'y connais rien.
L'écriture est un système de représentation graphique d'une langue au moyen de signes.
Le signe est "la plus petite unité" qui se combine (peu importe que ce signe représente un phonème, une syllabe ou un mot, cela dépend de la langue considérée).
Chez les Chinois, cette "plus petite unité" est le sinogramme (qui, si j'ai bien compris, peut être soit la représentation d'un son, soit un idéogramme qui est la représentation d'un mot).
Les écoliers chinois doivent en apprendre entre 3000 et 5000 (je me réfère au nombre nécessaire pour une lecture courante, d’après wikipedia, c'est pour avoir une idée de l'ampleur de la tâche).
Pour les Japonais, 2000 à 3000.
Est-ce que ça veut dire qu'ils apprennent au fur et à mesure à lire et écrire les mots donc :
- qu'ils peuvent savoir parler de quelque chose mais ne pas être capable de le transcrire
- qu'ils ne peuvent pas lire sur un sujet qu'ils n'ont pas appris même s'il peuvent en parler ?
Si le principe de la méthode globale est de considérer le mot, et non la lettre, comme la "plus petite unité", pour moi déjà c'est faux (en utilisant un raisonnement par l’absurde mathématique).
Donc, et c'est la moindre des choses, il faut enseigner le truc correct de la lecture/écriture aux enfants : le principe alphabétique.
(J'ai bien dit "enseigner" et non "espérer qu'ils devineront tous seuls la majorité des combinaisons en 1 an".)
Concrètement, l'avantage d'une écriture alphabétique est la réduction du temps d'apprentissage.
C'est une question d’efficacité.
Par exemple, les Coréens ont développer un système alphabétique à la place de leurs caractères chinois pour simplifier l'apprentissage et permettre l’alphabétisation du plus grand nombre.
Pour automatiser tout ça chez les francophones qui parlent, des PE de ce forum savent faire (si vous voulez des explications !).
Par contre, pour les non francophones ou les sourds, les muets ?
Comment peut-on automatiser un "certain principe alphabétique" sans avoir à recourir au laborieux apprentissage du mot à mot (global, donc) quand on n'a pas (ou pas encore) le son ?
Est-ce que passer par un syllabaire comme on voit dans certaine langue serait une solution ?
Pour le FLE, à part le grade 1, mes élèves ont acquis le principe alphabétique, la combinatoire et des compétences phonologique tels qu'identifier des phonèmes.
Par exemple, je pourrais automatiser, par exercice de répétition, la reconnaissance des syllabes ain, aine, ein, eine, ian, ien, ienne puis les utiliser en lecture : pain, piano, main, train, haine, friand, pleine, sien, veine, chien, vient, frein... pour "faire entrer des sons" même s'ils ne comprennent pas toujours le sens, en me disant que ça va, petit à petit, les aider à prononcer correctement (puisque des automatismes auront été créés).
(Remarque, mes élèves font toujours de bonne grâce les exercices de répétition : c'est assez rapide pour ne pas être ennuyeux et ils peuvent brancher le pilote automatique, ça leur fait des vacances !).
Pour les muets ou les sourds, c'est peut-être l'apprentissage du mouvement de bouche associé au son et la lecture sur les lèvres ? (je ne parle pas de la langue des signes, mais du code alphabétique).
Quand je travaille en FLE les e, é, è... et les sons associés, l'un des exercices est une dictée muette où je fais juste le mouvement de bouche et il doivent reconnaître la lettre, ils font peu d'erreurs.
Bon, ça fait du boulot de définir ce qu'il faudrait systématiser...
Voila... j'ai du mal à cerner le contenu de l'apprentissage du code alphabétique et des sons en FLE.
Et je n'ai pas envie de déléguer cet apprentissage à l'API, c'est bien un des avantages d'avoir un prof humain, avec une bouche et des oreilles.
Désolée, c'est un peu en vrac !
- Padre P. LucasNiveau 10
Mufab a écrit:Rikki a écrit:Je ne pense pas un seul instant que DC ait pour but de faire mémoriser tous les mots de la langue comme des images !
Mais non, justement !
Mais ce serait possible, et même facile, si notre langue faisait -allez- un millier de mots.
Un millier de mots ... c'est assez pour une armée.
Dire que c'est en partie à l'influence de l'armée américaine après-guerre qu'on doit le succès de la méthode idéovisuelle et que certains en ont fait une méthode de "gôche" !
- Des méthodes de lecture plus populaires auprès des IEN???
- Novembre 2013 - Rapport d'enquête universitaire sur l'apprentissage de la lecture (UVSQ) : "un enseignement «phonique» systématique est plus efficace" à tous points de vue.
- Deux méthodes de lecture toutes neuves
- Les méthodes de lecture anciennes (1900-1980)
- Expliquez-moi les méthodes de lecture : quelle est la meilleure ?
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