- NOUCHYNiveau 8
LaCatalane a écrit:J'ai eu 2 élèves comme ça, il y a 2 ans... Je dirais que pour la lecture l'un des deux a été sauvé la deuxième année de CP par les alphas (l'autre élève a changé d'école entre temps, il n'a donc pas eu le temps d'être sauvé ).
En fait, ces deux élèves sont arrivés avec un niveau scolaire de milieu de maternelle (en étant "large"), de grosses difficultés à l'oral, des problèmes de compréhension. En maths, impossible de travailler les nombres au-delà de 5...
Ne pouvant les envoyer en CLIS (pas de bilan psy, et n'ayant jamais "redoublé" nous a-t-on rétorqué plusieurs fois), j'ai gardé l'un d'eux une 2ème année avec moi en CP (le 2ème, comme je le disais, est parti au mois de juin de sa 1ère année).
La 1ère année, j'ai eu l'impression que tout leur passait au-dessus et que rien de ce qui était fait en classe ne les intéressait (j'essayais de les faire progresser à leur rythme, à partir de l'endroit où ils avaient l'air d'être, et pour les alphas ils avaient suivi avec les autres en début d'année, et continué le reste de l'année uniquement en travaillant sur les alphas voyelles et les alphas consonnes longues). Finalement, j'ai vu la 2ème année qu'il restait quelque chose de l'année précédente, et à la fin de la 2ème année de CP mon élève déchiffrait mots et phrases contenant des sons simples dans toutes les écritures ! ça paraît peu pour avoir fait 2 ans de CP, mais je ne pensais même pas que ç'aurait pu être possible pour cet enfant-là. Heureusement pour mon élève, un bilan psy a enfin été fait en février de sa 2ème année de CP, et il a pu être orienté en CLIS (où vient de le rejoindre l'autre élève, pour lequel on avait pu faire les démarches juste avant son départ, et qui est revenu juste avant les vacances de Noël ).
Évidemment, quand je dis que cet élève lit grâce aux alphas, j'exagère, hein : il peut déchiffrer mais la compréhension est toujours très difficile (manque de vocabulaire, problème de mémorisation, etc), donc il ne lit pas vraiment. Cependant, je me dis que les alphas l'ont sauvé parce que je pense que son avenir (notamment professionnel) sera plus facile en sachant déchiffrer...
Tout ça pour dire que je te comprends, que j'ai eu l'impression d'être nulle quand j'ai vu qu'au bout d'une année entière ces élèves étaient loin, très loin d'avoir compris comment combiner des sons, et puis que finalement j'ai été rassurée de voir qu'il y avait quand même eu une progression et que je n'avais pas eu tort de laisser tomber le rythme des autres élèves pour les laisser avancer, eux, à leur rythme... Et dans ces cas-là, le soutien des collègues est important, surtout pour faire face à la pression de ceux d'au-dessus qui ne vivent pas dans nos classes...
Si tu sens qu'ils ont besoin d'avancer plus lentement pour ne pas être dégoûtés par l'école (et voir le désir d'apprendre disparaître), n'écoute que toi, et laisse-les avancer à leur rythme Surtout si tu dis que ce n'est pas que pour la lecture, que c'est global
Si tu veux bosser avec les alphas (je ne sais d'ailleurs pas du tout si tu les utilises ou si tu les as utilisés avec ta classe en début d'année...), peut-être que tu trouveras quelques docs qui pourront t'intéresser sur mon blog, et il y a plein d'autres blogs super intéressants sur les alphas (comme ceux "des alphas dans mon cartable" ou d'"Othello")
En tout cas, déculpabilise, tu fais déjà au mieux, et c'est le maximum qu'on puisse faire pour nos élèves...
Merci LaCatalane d'avoir pris le temps de m'exposer cette situation qui ressemble tellement à ce que je vis actuellement. Pour un de mes trois loulous, il n'y aura pas de bilan psy possible (en tout cas pas tout de suite) les parents sont en refus total. Pour eux c'est juste un gros bébé fragile. Pour les deux autres, j'ai demandé à ce que la machine soit lancée (bilan psy, orthophoniste, opthtalmo, orl), mais les oui du bout des lèvres puis l'attitude fuyante des mamans me laisse à penser qu'on n'ira pas plus loin que ce petit oui pour ne pas me froisser.
Tu parles des alphas, je les ai utilisés exclusivement les deux premières semaines, et maintenant ils nous accompagnent en plus de Borel Maisonny. Je vais préparer demain mon plan d'attaque pour ces trois là.
Je suis aussi en train de remodeler mon emploi du temps pour dégager du temps pour ces trois loustics, je vous demanderai peut-être demain d'y jeter un oeil averti.
Merci pour eux...
- SapotilleEmpereur
NOUCHY a écrit:
Je suis aussi en train de remodeler mon emploi du temps pour dégager du temps pour ces trois loustics, je vous demanderai peut-être demain d'y jeter un oeil averti.
Merci pour eux...
Voilà ...
Je suppose que, comme beaucoup le pensent, tu fais ce métier uniquement pour avoir beaucoup de vacances, toi !!!
Ils ont bien de la chance de croiser ta route, ces marmots-là !
- LouisBarthasExpert
Non, non, elle a raison. Rares sont les élèves possédant une lecture courante au cours moyen.Oiseau phenix a écrit:Natacha Polony qui m'a fortement agacée dans la mesure où ses propos sur l'apprentissage de la lecture me semblent caricaturaux.
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Chaque génération, sans doute, se croit vouée à refaire le monde. La mienne sait pourtant qu’elle ne le refera pas. Mais sa tâche est peut-être plus grande. Elle consiste à empêcher que le monde ne se défasse. - Albert Camus
Aller apprendre l'ignorance à l'école, c'est une histoire qui ne s'invente pas ! - Alexandre Vialatte
À quels enfants allons-nous laisser le monde ? - Jaime Semprun
Comme si, tous ceux qui n'approuvent pas les nouveaux abus étaient évidemment partisans des anciens. - Edmund Burke
Versaillais de droite et Versaillais de gauche doivent être égaux devant la haine du peuple. - Manifeste des proscrits de la Commune
- LouisBarthasExpert
Il n'existe plus, à ma connaissance, de méthodes alphabétiques au sens strict - appelées aussi B-A BA, avec un apprentissage par tableaux syllabiques - depuis le milieu du XIXe siècle.Mareuil a écrit:Encore un point de vue historique. L'apprentissage par les tableaux de syllabes a eu cours autrefois. Cette méthode est décrite - et critiquée - dans l'article Lecture du Dictionnaire de pédagogie et d'instruction primaire de Ferdinand Buisson.
Le modèle en était l'"Alphabet chrétien" dans lequel on étudiait d'abord les lettres puis, successivement, les syllabes, les mots et les phrases. La langue écrite était prioritaire sur la langue orale, c'est-à-dire que l'étude des lettres se faisait théoriquement sur le seul plan visuel. Ce n'est que dans un second temps, implicitement par la pratique scolaire, que se réalisait la liaison entre signes sonores et visuels. Il était très difficile de rentrer ainsi dans la lecture mais heureusement celle-ci se faisait à haute voix et la discrimination intense des signes graphiques favorisait leur combinaison.
Il est à signaler que la pratique - très répandue à partir des années 1970 et encore actuellement - de séparer l'oral de l'écrit (simple reconnaissance visuelle de lettres considérées comme des indices, interdiction de la lecture à voix haute) procède de cette vision erronée de séparation entre l'oral et l'écrit.
Cette méthode était en fait l'héritière directe des anciens Grecs et Latins (abecedarii et syllabarii). Elle resta sans concurrence jusqu'au XVIIIe siècle où lui sera opposé la méthode "globale" de Nicolas Adam (1787).
L'alphabet chrétien répondait à la finalité bien précise d'instruire le "pauvre peuple" dans la lecture des livres de piété. En dehors de la tradition grecque et latine, sa permanence jusqu'au XIXe siècle s'explique par le prestige de la langue écrite, véhicule du pouvoir administratif et de la culture, alors que la langue parlée (qui bien souvent n'était que "patois") se limite aux rapports individuels.
Après 1880 se sont répandues des méthodes d'écriture-lecture. Dans la sienne datant de l'époque de Jules Ferry et inspirée du "Quadrille des enfants" de l'abbé Berthaud (1743), Cuissart insiste sur l'importance de l'écriture associée à la lecture : << c'est la meilleure des méthodes... l'écriture vient au secours de la mémoire. L'enfant retiendra la forme d'une lettre quand il l'aura écrite >>.
L'autre aspect positif de cette méthode était que son point de départ n'était pas la lettre mais l'image : l'île pour le i, le nid pour le n, l'usine pour le u, la malle pour le m. C'est grâce à un alphabet à images de ce type, rapporté de la ville dans son village perdu du Lévézou par son père, que l'immense Jean-Henri Fabre parviendra à entrer dans la lecture alors qu'il restait désespérément imperméable à son B-A-BA ("Souvenirs entomologiques, Mon école").
Cuissart insiste sur l'importance de ce départ iconique : << les images plaisent aux enfants, elles attirent leur attention, elles fournissent aux maîtres la matière d'une leçon orale préparatoire ; c'est le moyen de mettre l'enfant en éveil... >>
Ainsi, grâce à l'image qui était associée à un son dont la lettre constituait la transcription, les trois conditions inséparables nécessaires à un bon apprentissage étaient réunies : entendre, écrire, lire.
Par là-même, on revenait à la source de l'écriture alphabétique née au Proche-Orient 1700 ans avant notre ère et dont l'héritage direct est l'hébreu. Car nos lettres sont l'héritage de petits dessins simplifiés datant de plusieurs milliers d'années. Par exemple, le A vient de l'hébreu Aleph qui désignait le boeuf, le dessin du A représentait une tête de boeuf stylisée. Le B vient de Beth, la maison, son dessin stylisait la tente, etc. On peut connaître cette histoire passionnante dans le magnifique livre pour enfants (et adultes !) d'une ancienne institutrice, Nouchka Cauwet, "Ecrire le monde, naissance des alphabets, Belem Editions).
Digne héritier de cette trilogie, s'est rajouté aujourd'hui l'extraordinaire A/Z sensoriel du Dr Zekri-Hurstel, un alphabet où les cinq sens sont sollicités : par exemple l'enfant est face à la lettre C jaune avec Cinq Citrons en Caoutchouc qui sentent le Citron. Le premier Citron est accompagné d'une Craie alors que le Cinquième recèle une Cachette qu'il Cherche. Ou bien le S a le goût du Sucre ou le << Iiih ! >> sonne pour l'Individu Immobile.
La méthode Cuissart, comme celles de Block (1880) et de Schüler, aura une riche filiation avec le Regimbeau, le Pierre-Minet-Martin, le Langlois et surtout le Boscher (1905) qui est encore aujourd'hui utilisé puisqu'il s'en vend des dizaines de milliers d'exemplaires chaque année. C'est avec cette méthode que l'instruction obligatoire de la République alphabétisera la quasi-totalité de la population scolaire. Cet honorable résultat, bien supérieur à celui d'aujourd'hui, montre que les erreurs et les lacunes de la méthode, encore trop héritière du vieil abécédaire syllabique, ne l'emportaient pas sur ses aspects positifs, parmi lesquels l'activité de sélection (que pratiquent dans un second temps tardivement, insuffisamment et de manière isolée les méthodes d'inspiration globale) et l'appui oral ayant pour effet d'organiser les signes lus sur les structures déjà élaborées de la parole (ce que ne font pas les méthodes idéo-visuelles ou indicielles qui proscrivent l'oralisation).
Le terme de "méthode alphabétique" est donc impropre à caractériser une bonne méthode de lecture qui ne doit pas être apparentée au vieil abécédaire des années 1850.
Une bonne méthode de lecture doit être "phonémique-synthétique" c'est-à-dire prenant en compte le lien primordial entre l'oral et l'écrit, associant d'emblée la compréhension au déchiffrage, ce que ne réalisait pas le vieux syllabaire, et respectant la règle de fonctionnement du cerveau qui décompose toujours le mot en éléments simples.
La lecture de tableaux syllabaires, comme cela a été souligné, est un exercice de renforcement et d'acquisition d'automatismes. Il s'apparente aux jeux et exercices répétitifs pratiqués par les sportifs ou aux gammes, exercices techniques et études des musiciens.
Des enregistrements en IRMf (imagerie par résonance magnétique fonctionnelle) réalisés chez des violonistes virtuoses ont apporté la preuve que l'entraînement modifie, chez eux, la surface des aires du cerveau correspondant à la motricité de la main gauche. De même que le sport agit sur la morphologie du corps, l'apprentissage détermine la surface des aires cérébrales et la structure des réseaux qui les relient. Le prix Nobel de médecine 2000 a été attribué à Eric Kandel qui a montré que la répétition à intervalles courts d'une même stimulation est une des conditions indispensables à tout apprentissage.
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Chaque génération, sans doute, se croit vouée à refaire le monde. La mienne sait pourtant qu’elle ne le refera pas. Mais sa tâche est peut-être plus grande. Elle consiste à empêcher que le monde ne se défasse. - Albert Camus
Aller apprendre l'ignorance à l'école, c'est une histoire qui ne s'invente pas ! - Alexandre Vialatte
À quels enfants allons-nous laisser le monde ? - Jaime Semprun
Comme si, tous ceux qui n'approuvent pas les nouveaux abus étaient évidemment partisans des anciens. - Edmund Burke
Versaillais de droite et Versaillais de gauche doivent être égaux devant la haine du peuple. - Manifeste des proscrits de la Commune
- NOUCHYNiveau 8
Sapotille a écrit:NOUCHY a écrit:
Je suis aussi en train de remodeler mon emploi du temps pour dégager du temps pour ces trois loustics, je vous demanderai peut-être demain d'y jeter un oeil averti.
Merci pour eux...
Voilà ...
Je suppose que, comme beaucoup le pensent, tu fais ce métier uniquement pour avoir beaucoup de vacances, toi !!!
Ils ont bien de la chance de croiser ta route, ces marmots-là !
Non, Sapotille, pas pour les vacances, pour l'argent. :lol:
C'est moi qui ai de la chance de vous avoir croisés ici. La motivation c'est bien mais ça ne suffit pas. Ici je sais que je ne resterai pas longtemp seule avec mes interrogations. Merci.
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2011/2012 : CP/CE1.
- MareuilNeoprof expérimenté
LouisBarthas a écrit:Il n'existe plus, à ma connaissance, de méthodes alphabétiques au sens strict - appelées aussi B-A BA, avec un apprentissage par tableaux syllabiques - depuis le milieu du XIXe siècle.Mareuil a écrit:Encore un point de vue historique. L'apprentissage par les tableaux de syllabes a eu cours autrefois. Cette méthode est décrite - et critiquée - dans l'article Lecture du Dictionnaire de pédagogie et d'instruction primaire de Ferdinand Buisson.
Le modèle en était l'"Alphabet chrétien" dans lequel on étudiait d'abord les lettres puis, successivement, les syllabes, les mots et les phrases. La langue écrite était prioritaire sur la langue orale, c'est-à-dire que l'étude des lettres se faisait théoriquement sur le seul plan visuel. Ce n'est que dans un second temps, implicitement par la pratique scolaire, que se réalisait la liaison entre signes sonores et visuels. Il était très difficile de rentrer ainsi dans la lecture mais heureusement celle-ci se faisait à haute voix et la discrimination intense des signes graphiques favorisait leur combinaison.
Il est à signaler que la pratique - très répandue à partir des années 1970 et encore actuellement - de séparer l'oral de l'écrit (simple reconnaissance visuelle de lettres considérées comme des indices, interdiction de la lecture à voix haute) procède de cette vision erronée de séparation entre l'oral et l'écrit.
Cette méthode était en fait l'héritière directe des anciens Grecs et Latins (abecedarii et syllabarii). Elle resta sans concurrence jusqu'au XVIIIe siècle où lui sera opposé la méthode "globale" de Nicolas Adam (1787).
L'alphabet chrétien répondait à la finalité bien précise d'instruire le "pauvre peuple" dans la lecture des livres de piété. En dehors de la tradition grecque et latine, sa permanence s'explique par le prestige de la langue écrite, véhicule du pouvoir administratif et de la culture, alors que la langue parlée (qui bien souvent n'était que "patois") se limite aux rapports individuels.
Après 1880 se sont répandues des méthodes d'écriture-lecture. Dans sa méthode datant de l'époque de Jules Ferry et inspirée du "Quadrille des enfants" de l'abbé Berthaud (1743), Cuissart insiste sur l'importance de l'écriture associée à la lecture : << c'est la meilleure des méthodes... l'écriture vient au secours de la mémoire. L'enfant retiendra la forme d'une lettre quand il l'aura écrite >>.
L'autre aspect positif de cette méthode était que son point de départ n'était pas la lettre mais l'image : l'île pour le i, le nid pour le n, l'usine pour le u, la malle pour le m. C'est grâce à un alphabet à images de ce type, rapporté de la ville dans son village perdu du Lévézou par son père, que l'immense Jean-Henri Fabre parviendra à entrer dans la lecture alors qu'il restait désespérément imperméable à son B-A-BA ("Souvenirs entomologiques, Mon école").
Cuissart insiste sur l'importance de ce départ iconique : << les images plaisent aux enfants, elles attirent leur attention, elles fournissent aux maîtres la matière d'une leçon orale préparatoire ; c'est le moyen de mettre l'enfant en éveil... >>
Ainsi, grâce à l'image qui était associée à un son dont la lettre constituait la transcription, les trois conditions inséparables nécessaires à un bon apprentissage étaient réunies : entendre, écrire, lire.
Par là-même, on revenait à la source de l'écriture alphabétique née au Proche-Orient 1700 ans avant notre ère et dont l'héritage direct est l'hébreu. Car nos lettres sont l'héritage de petits dessins simplifiés datant de plusieurs milliers d'années. Par exemple, le A vient de l'hébreu Aleph qui désignait le boeuf, le dessin du A représentait une tête de boeuf stylisée. Le B vient de Beth, la maison, son dessin stylisait la tente, etc. On peut connaître cette histoire passionnante dans le magnifique livre pour enfants (et adultes !) d'une ancienne institutrice, Nouchka Cauwet, "Ecrire le monde, naissance des alphabets, Belem Editions).
Digne héritier de cette trilogie, s'est rajouté aujourd'hui l'extraordinaire A/Z sensoriel du Dr Zekri-Hurstel, un alphabet où les cinq sens sont sollicités : par exemple l'enfant est face à la lettre C jaune avec Cinq Citrons en Caoutchouc qui sentent le Citron. Le premier Citron est accompagné d'une Craie alors que le Cinquième recèle une Cachette qu'il Cherche. Ou bien le S a le goût du Sucre ou le << Iiih ! >> sonne pour l'Individu Immobile.
La méthode Cuissart, comme celles de Block (1880) et de Schüler, aura une riche filiation avec le Regimbeau, le Pierre-Minet-Martin, le Langlois et surtout le Boscher (1905) qui est encore aujourd'hui utilisé puisqu'il s'en vend des dizaines de milliers d'exemplaires chaque année. C'est avec cette méthode que l'instruction obligatoire de la République alphabétisera la quasi-totalité de la population scolaire. Cet honorable résultat, bien supérieur à celui d'aujourd'hui, montre que les erreurs et les lacunes de la méthode, encore trop héritière du vieil abécédaire syllabique, ne l'emportaient pas sur ses aspects positifs, parmi lesquels l'activité de sélection (que pratiquent dans un second temps tardivement, insuffisamment et de manière isolée les méthodes d'inspiration globale) et l'appui oral ayant pour effet d'organiser les signes lus sur les structures déjà élaborées de la parole (ce que ne font pas les méthodes idéo-visuelles ou indicielles qui proscrivent l'oralisation).
Le terme de "méthode alphabétique" est donc impropre à caractériser une bonne méthode de lecture qui ne doit pas être apparentée au vieil abécédaire des années 1850.
Une bonne méthode de lecture doit être "phonémique-synthétique" c'est-à-dire prenant en compte le lien primordial entre l'oral et l'écrit, associant d'emblée la compréhension au déchiffrage, ce que ne réalisait pas le vieux syllabaire, et respectant la règle de fonctionnement du cerveau qui décompose toujours le mot en éléments simples.
La lecture de tableaux syllabaires, comme cela a été souligné, est un exercice de renforcement et d'acquisition d'automatismes. Il s'apparente aux jeux et exercices répétitifs pratiqués par les sportifs ou aux gammes, exercices techniques et études des musiciens.
Des enregistrements en IRMf (imagerie par résonance magnétique fonctionnelle) réalisés chez des violonistes virtuoses ont apporté la preuve que l'entraînement modifie, chez eux, la surface des aires du cerveau correspondant à la motricité de la main gauche. De même que le sport agit sur la morphologie du corps, l'apprentissage détermine la surface des aires cérébrales et la structure des réseaux qui les relient. Le prix Nobel de médecine 2000 a été attribué à Eric Kandel qui a montré que la répétition à intervalles courts d'une même stimulation est une des conditions indispensables à tout apprentissage.
Votre post mêle beaucoup de choses qui demanderaient à être précisées. Sur l'écriture-lecture, je renvoie au texte que j'ai publié en 2004 L'oeuf du serpent ( Voir Site Projet-Slecc). Quant au fonctionnement du cerveau, à l'IRMF et autres histoires d'aires, cela relève du scientisme le plus vulgaire. Aucun neuro-biologiste n'a formé de violoniste virtuose et aucun n'a pris en mains une classe de GS. Je renvoie sur ce sujet à un texte de Rudolf Bkouche disponible sur le site de Michel Delord.
Cordialement.
- MareuilNeoprof expérimenté
Le texte de Rudolf Bkouche sur les neurosciences :
http://michel.delord.free.fr/rb/rb-neurosciences.pdf
http://michel.delord.free.fr/rb/rb-neurosciences.pdf
- LouisBarthasExpert
Merci de me signaler ces textes que je lirai.Mareuil a écrit:
Votre post mêle beaucoup de choses qui demanderaient à être précisées. Sur l'écriture-lecture, je renvoie au texte que j'ai publié en 2004 L'oeuf du serpent ( Voir Site Projet-Slecc). Quant au fonctionnement du cerveau, à l'IRMF et autres histoires d'aires, cela relève du scientisme le plus vulgaire. Aucun neuro-biologiste n'a formé de violoniste virtuose et aucun n'a pris en mains une classe de GS. Je renvoie sur ce sujet à un texte de Rudolf Bkouche disponible sur le site de Michel Delord.
Cordialement.
Je suis d'accord que le métier d'enseignant repose sur des pratiques empiriques et des principes transmis par la tradition, et qu'aucun scientifique ne saura jamais "produire" (terme prisé par les sciences de l'éducation) de grands artistes ou intellectuels. Le scientisme est un danger et on ne doit pas enseigner au nom de la science.
Les pratiques d'écriture-lecture élaborées à la fin du XIXe siècle ne s'appuyaient évidemment pas sur des études du fonctionnement cérébral. Elles ont démontré leur supériorité empiriquement. Ferdinand Buisson l'a dit :
<< Les méthodes à marche analytique sont beaucoup moins nombreuses et n'ont pas reçu du public enseignant un accueil très favorable (...). Avec la méthode analytique-synthétique d'écriture-lecture, combinée avec les leçons de choses et de langue nous sommes arrivés au dernier stade de perfectionnement réalisé par la pédagogie moderne. >>
Je sais que la science actuelle confirme ces constatations : les mots ne sont pas lus comme des images, ce qui invalide le travail par étiquettes et nécessite une parfaite maîtrise du code.
Ce qui me surprend depuis quelque temps, c'est qu'on puisse dénier en partie ces résultats pour justifier le maintien ou le retour à des conceptions globales de la lecture ainsi que le refus de faire acquérir des automatismes aux élèves.
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Chaque génération, sans doute, se croit vouée à refaire le monde. La mienne sait pourtant qu’elle ne le refera pas. Mais sa tâche est peut-être plus grande. Elle consiste à empêcher que le monde ne se défasse. - Albert Camus
Aller apprendre l'ignorance à l'école, c'est une histoire qui ne s'invente pas ! - Alexandre Vialatte
À quels enfants allons-nous laisser le monde ? - Jaime Semprun
Comme si, tous ceux qui n'approuvent pas les nouveaux abus étaient évidemment partisans des anciens. - Edmund Burke
Versaillais de droite et Versaillais de gauche doivent être égaux devant la haine du peuple. - Manifeste des proscrits de la Commune
- celine3971Niveau 6
NOUCHY a écrit: ,Si tu sens qu'ils ont besoin d'avancer plus lentement pour ne pas être dégoûtés par l'école (et voir le désir d'apprendre disparaître), n'écoute que toi, et laisse-les avancer à leur rythme Surtout si tu dis que ce n'est pas que pour la lecture, que c'est global
En tout cas, déculpabilise, tu fais déjà au mieux, et c'est le maximum qu'on puisse faire pour nos élèves...
Merci LaCatalane d'avoir pris le temps de m'exposer cette situation qui ressemble tellement à ce que je vis actuellement. Pour un de mes trois loulous, il n'y aura pas de bilan psy possible (en tout cas pas tout de suite) les parents sont en refus total. Pour eux c'est juste un gros bébé fragile. Pour les deux autres, j'ai demandé à ce que la machine soit lancée (bilan psy, orthophoniste, opthtalmo, orl), mais les oui du bout des lèvres puis l'attitude fuyante des mamans me laisse à penser qu'on n'ira pas plus loin que ce petit oui pour ne pas me froisser.
Tu parles des alphas, je les ai utilisés exclusivement les deux premières semaines, et maintenant ils nous accompagnent en plus de Borel Maisonny. Je vais préparer demain mon plan d'attaque pour ces trois là.
Je suis aussi en train de remodeler mon emploi du temps pour dégager du temps pour ces trois loustics, je vous demanderai peut-être demain d'y jeter un oeil averti.
Merci pour eux...
Mêmes conseils que LaCatalane, j'ai vécu la même situation que toi l'année dernière. A partir de janvier, j'ai commencé BM version lente (un son par semaine). On a tout revu, même les voyelles. Je prenais du temps pour eux quand les autres CP faisaient des exercices sur leur son à eux et que les CE1 CE2 étaient aussi en autonomie. C'est faisable, surtout à cette période quand les autres CP sont autonomes.
On a beaucoup travaillé le plaisir de lire, d'écrire, de compter ... de travailler.
Ils sont arrivés fin juin au son ou.
Ils ont commencé un vrai cp, comme ils disent, en étant bien au dessus du lot. Ils savent lire et comprennent ce qu'ils lisent.
En maths, ça roule. Ils sont bien au cp et viennent à l'école avec plaisir, ce qui n'était pas le cas avant. Niveau comportement, c'est bien mieux aussi.
Alors courage et n'hésite pas si tu as des questions !
- bangNiveau 6
Bonjour!
Je ne sais pas si ma contribution peut etre utile, mais etant actuellement en poste a l etranger (desolee pour les accents...) ma fille est dans une ecole anglophone et il y a EXACTEMENT le meme debat entre la methode dite "phonics" et la methode dite "whole language" ou "look and say".
Actuellement la plupart des ecoles utilisent la methode "phonics" en completant en deuxieme temps avec des "sight words" (ne serait-ce que "the" ne se prononce pas phonetiquement) alors que la methode "look and say" ("Peter an Jane") etait LA methode des annees 70 et a cree des degats considerables. La methode Phonics est tres efficace. Ma fille a 4 ans et demi, elle est en moyenne section,et lit couramment n'importe quel livre de litterature enfantine. Il y a beaucoup d'etudes anglophones sur le sujet, et j'ai notamment lu que la reconnaissance automatique de mots necessitait en moyenne 35 lectures du meme mot si l'enfant apprenait en global, contre 4 si l'enfant apprenait en phonics. Evidemment le debut est beaucoup plus lent mais les Anglais ont definitivement laisse tomber la fameuse liste des "Dolch words" dont la plupart des mots (liste etablie par frequence) peuvent se decoder tout-a-fait phonetiquement.
Je ne sais pas si ma contribution peut etre utile, mais etant actuellement en poste a l etranger (desolee pour les accents...) ma fille est dans une ecole anglophone et il y a EXACTEMENT le meme debat entre la methode dite "phonics" et la methode dite "whole language" ou "look and say".
Actuellement la plupart des ecoles utilisent la methode "phonics" en completant en deuxieme temps avec des "sight words" (ne serait-ce que "the" ne se prononce pas phonetiquement) alors que la methode "look and say" ("Peter an Jane") etait LA methode des annees 70 et a cree des degats considerables. La methode Phonics est tres efficace. Ma fille a 4 ans et demi, elle est en moyenne section,et lit couramment n'importe quel livre de litterature enfantine. Il y a beaucoup d'etudes anglophones sur le sujet, et j'ai notamment lu que la reconnaissance automatique de mots necessitait en moyenne 35 lectures du meme mot si l'enfant apprenait en global, contre 4 si l'enfant apprenait en phonics. Evidemment le debut est beaucoup plus lent mais les Anglais ont definitivement laisse tomber la fameuse liste des "Dolch words" dont la plupart des mots (liste etablie par frequence) peuvent se decoder tout-a-fait phonetiquement.
- RikkiMonarque
Bien sûr, la contribution est utile, et ce qui concerne l'anglais est d'autant plus frappant qu'en anglais, c'est encore pire qu'en français pour la correspondance graphie / phonie !
Le "ou" qui fait ce qu'il veut, par exemple, dans touch, though, through, tough... tous ces mots qui se ressemblent terriblement et se prononcent tout à fait différemment...
Le "ou" qui fait ce qu'il veut, par exemple, dans touch, though, through, tough... tous ces mots qui se ressemblent terriblement et se prononcent tout à fait différemment...
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mon site sur l'écriture : www.ecritureparis.fr
- Spinoza1670Esprit éclairé
Oui, exactly sauf que le "ou" ne fait pas ce qu'il veut si l'on regarde où il est placé dans le mot. Il y a tout de même des règles ou des constantes.
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« Let not any one pacify his conscience by the delusion that he can do no harm if he takes no part, and forms no opinion. Bad men need nothing more to compass their ends, than that good men should look on and do nothing. » (John Stuart Mill)
Littérature au primaire - Rédaction au primaire - Manuels anciens - Dessin au primaire - Apprendre à lire et à écrire - Maths au primaire - école : références - Leçons de choses.
- RikkiMonarque
Heu.. ben dans le cas de tough, through, tough, il est placé au milieu du mot, avant gh.
Et il fait, selon le sens du vent, soit "a", soit "ou", soit "o".
Il y a peut-être une règle, remarque, je ne sais pas !
Et il fait, selon le sens du vent, soit "a", soit "ou", soit "o".
Il y a peut-être une règle, remarque, je ne sais pas !
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- Spinoza1670Esprit éclairé
Bonjour Bangcoquine,
je viens de tomber sur le site de Starfall hier : http://www.starfall.com/, qui propose une sorte de méthode de lecture en ligne pour le primaire de la grande section (Kindergarten) au grade 2 (ce1). C'est une méthode "phonique". Je n'ai pas encore tout vu, mais ce que j'ai vu me semble vraiment pas mal du tout.
j'ai essayé de le montrer à ma fille tout à l'heure, mais elle ne s'est pas laisser avoir. "Non, mais moi, je veux voir un dessin animéééé euh !" :aaw: Bon d'accord.
je viens de tomber sur le site de Starfall hier : http://www.starfall.com/, qui propose une sorte de méthode de lecture en ligne pour le primaire de la grande section (Kindergarten) au grade 2 (ce1). C'est une méthode "phonique". Je n'ai pas encore tout vu, mais ce que j'ai vu me semble vraiment pas mal du tout.
j'ai essayé de le montrer à ma fille tout à l'heure, mais elle ne s'est pas laisser avoir. "Non, mais moi, je veux voir un dessin animéééé euh !" :aaw: Bon d'accord.
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« Let not any one pacify his conscience by the delusion that he can do no harm if he takes no part, and forms no opinion. Bad men need nothing more to compass their ends, than that good men should look on and do nothing. » (John Stuart Mill)
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- RikkiMonarque
Mets-la devant le dessin animé des alphas ! :diable:
Non, je plaisante, je suis contre l'acharnement pédagogique.
Non, je plaisante, je suis contre l'acharnement pédagogique.
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- Spinoza1670Esprit éclairé
Ca, c'est déjà fait depuis longtemps et elle a les figurines alphas et les personnages (sorcière, Olibrius, etc). Je fais de la pré-prévention lecture, nuance. je viens aussi de lui acheter les lettres Montessori, très bien faites et pas trop chères chez Nathan. Ca m'évitera de me découper les doigts au cutter en voulant faire le tour du v en cursif ou du g.Rikki a écrit:Mets-la devant le dessin animé des alphas ! :diable:
Non, je plaisante, je suis contre l'acharnement pédagogique.
Pour le truc des règles en anglais, laisse-moi du temps pour rechercher les textes intéressants. Par contre, je ne saurai pas t'expliquer pourquoi ci ou ça, je sais juste qu'il y a certaines règles en fonction des lettres ou groupes de lettres avant ou après. Je ne sais pas si les exemples que tu as cité font partie des règles ou des exceptions, par exemple. Je ne suis pas une merveille en anglais. Le graphème "ou" dans les motsTouch et tough, déjà, on dirait qu'il équivaut au même phonème mais je ne mettrais pas ma main à couper là-dessus.
Voir toutefois : http://www.wordreference.com/enfr/tough et http://www.wordreference.com/enfr/touch.
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- RikkiMonarque
Elle a quelle âge, au fait, ta fille ?
Pour l'anglais, je disais ça en passant, je n'ai quasiment jamais eu de cours d'anglais, sauf au lycée mais je n'écoutais rien, j'ai appris comme ça, à l'oreille, alors je n'y connais rien. Et oui, "ou" fait la même chose dans "touch" et dans "tough".
Pour l'anglais, je disais ça en passant, je n'ai quasiment jamais eu de cours d'anglais, sauf au lycée mais je n'écoutais rien, j'ai appris comme ça, à l'oreille, alors je n'y connais rien. Et oui, "ou" fait la même chose dans "touch" et dans "tough".
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- Spinoza1670Esprit éclairé
La première 4 ans et 4 mois, c'est une 4 X 4, ah ah ! La deuxième aura les alphas encore plus tôt, bien évidemment. Mais bon pour l'instant, elle ne sait pas encore parler. Alors je lui fais travailler son langage. Non, je rigole.
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- RikkiMonarque
Faudrait faire des alphas-doudous en peluche, et des alphas-jouets de bains qui font pouêt-pouêt.
Mais des pouêt-pouêt adaptés à leur son, bien sûr !
Un créneau formidable. Quelqu'un se positionne et crée sa start up ?
Mais des pouêt-pouêt adaptés à leur son, bien sûr !
Un créneau formidable. Quelqu'un se positionne et crée sa start up ?
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- Spinoza1670Esprit éclairé
Faudrait s'associer avec Mme Huguenin parce que sinon gare au procès !
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- Spinoza1670Esprit éclairé
Ca serait peut-être fabriqué dans des usines par des petits enfants qui ne vont pas à l'école...
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- RikkiMonarque
Voilà, comme ça, ils pourront faire "pouet pouet" en travaillant, youpi youkaida, tout ça.
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- doublecasquetteEnchanteur
Rikki a écrit:Voilà, comme ça, ils pourront faire "pouet pouet" en travaillant, youpi youkaida, tout ça.
Pas pouet pouet, cchhhh, ffff, ooooo, rrrrrr, mmmm, iiiii, ddddééééélllllooooccccaaaallllliiiiiizzzzzaaaaaccccciiiiiioooonnn !
- Spinoza1670Esprit éclairé
En tout cas avec des ms (et là je ne parle pas de ma fille uniquement mais d'une classe) ça marche sans problème pour au moins tout le début de la méthode, en tout cas au troisième trimestre.
Alors je pense qu'en gs ça peut être attaqué dès le début de l'année à condition de ne pas squizzer les autres choses essentielles. En doublette avec le Venot, ça doit produire des étincelles... et la prof de cp qui vient après pourra se dire : "oh cette année, j'ai de la chance, une bonne cuvée."
Alors je pense qu'en gs ça peut être attaqué dès le début de l'année à condition de ne pas squizzer les autres choses essentielles. En doublette avec le Venot, ça doit produire des étincelles... et la prof de cp qui vient après pourra se dire : "oh cette année, j'ai de la chance, une bonne cuvée."
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- doublecasquetteEnchanteur
Spinoza1670 a écrit:En tout cas avec des ms (et là je ne parle pas de ma fille uniquement mais d'une classe) ça marche sans problème pour au moins tout le début de la méthode, en tout cas au troisième trimestre.
Alors je pense qu'en gs ça peut être attaqué dès le début de l'année à condition de ne pas squizzer les autres choses essentielles. En doublette avec le Venot, ça doit produire des étincelles... et la prof de cp qui vient après pourra se dire : "oh cette année, j'ai de la chance, une bonne cuvée."
J'ai testé pour vous, en GS... Cela fournit en effet d'excellentes cuvées les bonnes années et des cuvées acceptables les années pourries... Et c'est surtout ce deuxième résultat qui est miraculeux !
- MareuilNeoprof expérimenté
LouisBarthas a écrit:Il n'existe plus, à ma connaissance, de méthodes alphabétiques au sens strict - appelées aussi B-A BA, avec un apprentissage par tableaux syllabiques - depuis le milieu du XIXe siècle.Mareuil a écrit:Encore un point de vue historique. L'apprentissage par les tableaux de syllabes a eu cours autrefois. Cette méthode est décrite - et critiquée - dans l'article Lecture du Dictionnaire de pédagogie et d'instruction primaire de Ferdinand Buisson.
Le modèle en était l'"Alphabet chrétien" dans lequel on étudiait d'abord les lettres puis, successivement, les syllabes, les mots et les phrases. La langue écrite était prioritaire sur la langue orale, c'est-à-dire que l'étude des lettres se faisait théoriquement sur le seul plan visuel. Ce n'est que dans un second temps, implicitement par la pratique scolaire, que se réalisait la liaison entre signes sonores et visuels. Il était très difficile de rentrer ainsi dans la lecture mais heureusement celle-ci se faisait à haute voix et la discrimination intense des signes graphiques favorisait leur combinaison.
Il est à signaler que la pratique - très répandue à partir des années 1970 et encore actuellement - de séparer l'oral de l'écrit (simple reconnaissance visuelle de lettres considérées comme des indices, interdiction de la lecture à voix haute) procède de cette vision erronée de séparation entre l'oral et l'écrit.
Cette méthode était en fait l'héritière directe des anciens Grecs et Latins (abecedarii et syllabarii). Elle resta sans concurrence jusqu'au XVIIIe siècle où lui sera opposé la méthode "globale" de Nicolas Adam (1787).
L'alphabet chrétien répondait à la finalité bien précise d'instruire le "pauvre peuple" dans la lecture des livres de piété. En dehors de la tradition grecque et latine, sa permanence jusqu'au XIXe siècle s'explique par le prestige de la langue écrite, véhicule du pouvoir administratif et de la culture, alors que la langue parlée (qui bien souvent n'était que "patois") se limite aux rapports individuels.
Après 1880 se sont répandues des méthodes d'écriture-lecture. Dans la sienne datant de l'époque de Jules Ferry et inspirée du "Quadrille des enfants" de l'abbé Berthaud (1743), Cuissart insiste sur l'importance de l'écriture associée à la lecture : << c'est la meilleure des méthodes... l'écriture vient au secours de la mémoire. L'enfant retiendra la forme d'une lettre quand il l'aura écrite >>.
L'autre aspect positif de cette méthode était que son point de départ n'était pas la lettre mais l'image : l'île pour le i, le nid pour le n, l'usine pour le u, la malle pour le m. C'est grâce à un alphabet à images de ce type, rapporté de la ville dans son village perdu du Lévézou par son père, que l'immense Jean-Henri Fabre parviendra à entrer dans la lecture alors qu'il restait désespérément imperméable à son B-A-BA ("Souvenirs entomologiques, Mon école").
Cuissart insiste sur l'importance de ce départ iconique : << les images plaisent aux enfants, elles attirent leur attention, elles fournissent aux maîtres la matière d'une leçon orale préparatoire ; c'est le moyen de mettre l'enfant en éveil... >>
Ainsi, grâce à l'image qui était associée à un son dont la lettre constituait la transcription, les trois conditions inséparables nécessaires à un bon apprentissage étaient réunies : entendre, écrire, lire.
Par là-même, on revenait à la source de l'écriture alphabétique née au Proche-Orient 1700 ans avant notre ère et dont l'héritage direct est l'hébreu. Car nos lettres sont l'héritage de petits dessins simplifiés datant de plusieurs milliers d'années. Par exemple, le A vient de l'hébreu Aleph qui désignait le boeuf, le dessin du A représentait une tête de boeuf stylisée. Le B vient de Beth, la maison, son dessin stylisait la tente, etc. On peut connaître cette histoire passionnante dans le magnifique livre pour enfants (et adultes !) d'une ancienne institutrice, Nouchka Cauwet, "Ecrire le monde, naissance des alphabets, Belem Editions).
Digne héritier de cette trilogie, s'est rajouté aujourd'hui l'extraordinaire A/Z sensoriel du Dr Zekri-Hurstel, un alphabet où les cinq sens sont sollicités : par exemple l'enfant est face à la lettre C jaune avec Cinq Citrons en Caoutchouc qui sentent le Citron. Le premier Citron est accompagné d'une Craie alors que le Cinquième recèle une Cachette qu'il Cherche. Ou bien le S a le goût du Sucre ou le << Iiih ! >> sonne pour l'Individu Immobile.
La méthode Cuissart, comme celles de Block (1880) et de Schüler, aura une riche filiation avec le Regimbeau, le Pierre-Minet-Martin, le Langlois et surtout le Boscher (1905) qui est encore aujourd'hui utilisé puisqu'il s'en vend des dizaines de milliers d'exemplaires chaque année. C'est avec cette méthode que l'instruction obligatoire de la République alphabétisera la quasi-totalité de la population scolaire. Cet honorable résultat, bien supérieur à celui d'aujourd'hui, montre que les erreurs et les lacunes de la méthode, encore trop héritière du vieil abécédaire syllabique, ne l'emportaient pas sur ses aspects positifs, parmi lesquels l'activité de sélection (que pratiquent dans un second temps tardivement, insuffisamment et de manière isolée les méthodes d'inspiration globale) et l'appui oral ayant pour effet d'organiser les signes lus sur les structures déjà élaborées de la parole (ce que ne font pas les méthodes idéo-visuelles ou indicielles qui proscrivent l'oralisation).
Le terme de "méthode alphabétique" est donc impropre à caractériser une bonne méthode de lecture qui ne doit pas être apparentée au vieil abécédaire des années 1850.
Une bonne méthode de lecture doit être "phonémique-synthétique" c'est-à-dire prenant en compte le lien primordial entre l'oral et l'écrit, associant d'emblée la compréhension au déchiffrage, ce que ne réalisait pas le vieux syllabaire, et respectant la règle de fonctionnement du cerveau qui décompose toujours le mot en éléments simples.
La lecture de tableaux syllabaires, comme cela a été souligné, est un exercice de renforcement et d'acquisition d'automatismes. Il s'apparente aux jeux et exercices répétitifs pratiqués par les sportifs ou aux gammes, exercices techniques et études des musiciens.
Des enregistrements en IRMf (imagerie par résonance magnétique fonctionnelle) réalisés chez des violonistes virtuoses ont apporté la preuve que l'entraînement modifie, chez eux, la surface des aires du cerveau correspondant à la motricité de la main gauche. De même que le sport agit sur la morphologie du corps, l'apprentissage détermine la surface des aires cérébrales et la structure des réseaux qui les relient. Le prix Nobel de médecine 2000 a été attribué à Eric Kandel qui a montré que la répétition à intervalles courts d'une même stimulation est une des conditions indispensables à tout apprentissage.
Block ou Schüler, c'est le même.
Quant à l'image, non ! C'est un leçon de choses qui introduit le mot "île" dans la méthode Block-Schüler. Et ce n'est pas indifférent de distinguer image et chose si on lit Kergomard.
Cordialement
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