- DhaiphiGrand sage
Que du bon !Ponce Pilate a écrit:Ma seule passion était d'écouter de la musique (Presley, les Platters, Bill Haley)
- SapotilleEmpereur
Ponce Pilate a écrit:
Pas vraiment.
Ma seule passion était d'écouter de la musique (Presley, les Platters, Bill Haley)
On a le droit de trouver cela bizarre?
J'ai connu des tas de gamins qui n'aimaient pas l'école, mais ils aimaient bricoler, utiliser toutes sortes d'outils pour réaliser quelque chose de leurs mains, courir dans la campagne pour observer ce qui s'y passait, démonter une mobylette, trifouiller dans un moteur, organiser des jeux pour d'autres enfants, grimper aux arbres avec des cordes, nourrir les sangliers et se cacher pour les observer ....
Enfin, tout cela est un peu pèle-mêle, mais c'étaient pour eux mieux que l'école !
- DhaiphiGrand sage
Il y a tant de choses qui sont "mieux que l'école", qu'en faire la liste exhaustive est impossible.Sapotille a écrit:Enfin, tout cela est un peu pèle-mêle, mais c'étaient pour eux mieux que l'école !
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De toutes les écoles que j’ai fréquentées, c’est l’école buissonnière qui m’a paru la meilleure.
[Anatole France]
J'aime les regretteurs d'hier qui voudraient changer le sens des rivières et retrouver dans la lumière la beauté d'Ava Gardner.
[Alain Souchon]
- Ponce PilateNiveau 6
Quelques vieux souvenirs agréables que j'avais enfouis sous le tapis :
- nous étions 5 ou 6 garçons et nous avions demandé à une fille de s'allonger sur le banc ; puis, nous avions retroussé sa robe et nous avions admiré ses longues jambes fuselées ; comme elle était très contente, nous lui avions caressé les jambes, le ventre et un peu les fesses car elle s'était retournée à plat ventre. Nous avions stoppé net lorsque la maîtresse nous avait surpris et élevé la voix. C'était en maternelle, dans la cour de récréation
- en primaire, c'était les billes, la confection d'épées, d'arcs et de flèches (avec des branches de noisetiers), la confection de cabanes avec des branches et des genets, les camps et les colos de vacances (avec feu de camps, chansons et jeux variés tels que « plante-couteau »)
- première fille embrassée : de retour du BEPC. Notre classe de 3° était montée en car jusqu'au chef lieu du département. De retour, dans le car, pour la première fois, nous étions mélangés, filles et garçons. Coco, mon meilleur copain, a proposé que chaque garçon prenne une fille à côté de lui dans le car. Chacun de nous a embrassé sa fille sur la bouche. J'étais tombé sur une fille un peu dodue, que j'ai gardée tout l'été. Nous avons appris tous les deux à flirter.
- le lycée : côté fille, calme plat. J'étais amoureux de filles qui ne me regardaient pas. J'étais nul partout, même en gym. Les profs m'ennuyaient à mourir. Il ne se passait rien en cours. Je séchais régulièrement, surtout lorsqu'il y avait des contrôles. Je garde un très mauvais souvenir du lycée (à l'exception des boums). Pour me consoler, je lisais de temps en temps l'Albatros de Baudelaire et je me disais que, peut-être, c'étaient mes ailes de géant qui m'empêchaient de marcher. En fait, j'avais des ailes de nain.
- Sup de co : je suis enfin tombé sur des profs excitants mais j'avais un retard considérable. J'ai mis de côté les copains, les filles, les boums. Quand j'étais malheureux, j'écoutais Elvis et quand j'étais joyeux, j'écoutais Presley.
- nous étions 5 ou 6 garçons et nous avions demandé à une fille de s'allonger sur le banc ; puis, nous avions retroussé sa robe et nous avions admiré ses longues jambes fuselées ; comme elle était très contente, nous lui avions caressé les jambes, le ventre et un peu les fesses car elle s'était retournée à plat ventre. Nous avions stoppé net lorsque la maîtresse nous avait surpris et élevé la voix. C'était en maternelle, dans la cour de récréation
- en primaire, c'était les billes, la confection d'épées, d'arcs et de flèches (avec des branches de noisetiers), la confection de cabanes avec des branches et des genets, les camps et les colos de vacances (avec feu de camps, chansons et jeux variés tels que « plante-couteau »)
- première fille embrassée : de retour du BEPC. Notre classe de 3° était montée en car jusqu'au chef lieu du département. De retour, dans le car, pour la première fois, nous étions mélangés, filles et garçons. Coco, mon meilleur copain, a proposé que chaque garçon prenne une fille à côté de lui dans le car. Chacun de nous a embrassé sa fille sur la bouche. J'étais tombé sur une fille un peu dodue, que j'ai gardée tout l'été. Nous avons appris tous les deux à flirter.
- le lycée : côté fille, calme plat. J'étais amoureux de filles qui ne me regardaient pas. J'étais nul partout, même en gym. Les profs m'ennuyaient à mourir. Il ne se passait rien en cours. Je séchais régulièrement, surtout lorsqu'il y avait des contrôles. Je garde un très mauvais souvenir du lycée (à l'exception des boums). Pour me consoler, je lisais de temps en temps l'Albatros de Baudelaire et je me disais que, peut-être, c'étaient mes ailes de géant qui m'empêchaient de marcher. En fait, j'avais des ailes de nain.
- Sup de co : je suis enfin tombé sur des profs excitants mais j'avais un retard considérable. J'ai mis de côté les copains, les filles, les boums. Quand j'étais malheureux, j'écoutais Elvis et quand j'étais joyeux, j'écoutais Presley.
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Que le net soit avec vous...et avec votre esprit. -----------------> Amen.
- Ponce PilateNiveau 6
Docteurs Sigmund Dhaiphi, et Sigmund Sapotille combien je vous dois ?
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- Ponce PilateNiveau 6
Crac ! Je suis tombé dans le piège. Totalement hors sujet.
Nous sommes loin des causes de l'échec scolaire.
Et si nous essayions de gratter un peu ?
Je pense par exemple à Fatiha, élève de Terminale qui élevait ses 4 petits frères et soeurs dans un appart de 3 pièces. Mauvais exemple (elle gazait pas mal en classe).
Je pense surtout à Gabrielle qui rendait toujours des copies raturées, maculées, illisibles. Son père l'amenait en classe en voiture, matin et soir. En fait, nous avons appris que ce vieux père, c'était son amant.
Je pense aussi à Richard qui, subitement s'est retrouvé avec des notes minables. Ses copains ne comprenaient rien : ils l'ont vu à plusieurs reprises dire des prières à genoux ! J'étais prof principal. Je lui ai demandé de rester un soir pour discuter. Il m'a enfin expliqué qu'il avait eu un rapport sexuel non protégé avec une fille très légère. Un rhume, une angine, une fatigue étaient pour lui la preuve qu'il avait « chopé le Sida ». Il n'en avait parlé à personne ! Les tests lui ont montré qu'il étaient sain et sauf. Ses résultats sont devenus convenables.
Grattons ! Grattons encore.
Nous sommes loin des causes de l'échec scolaire.
Et si nous essayions de gratter un peu ?
Je pense par exemple à Fatiha, élève de Terminale qui élevait ses 4 petits frères et soeurs dans un appart de 3 pièces. Mauvais exemple (elle gazait pas mal en classe).
Je pense surtout à Gabrielle qui rendait toujours des copies raturées, maculées, illisibles. Son père l'amenait en classe en voiture, matin et soir. En fait, nous avons appris que ce vieux père, c'était son amant.
Je pense aussi à Richard qui, subitement s'est retrouvé avec des notes minables. Ses copains ne comprenaient rien : ils l'ont vu à plusieurs reprises dire des prières à genoux ! J'étais prof principal. Je lui ai demandé de rester un soir pour discuter. Il m'a enfin expliqué qu'il avait eu un rapport sexuel non protégé avec une fille très légère. Un rhume, une angine, une fatigue étaient pour lui la preuve qu'il avait « chopé le Sida ». Il n'en avait parlé à personne ! Les tests lui ont montré qu'il étaient sain et sauf. Ses résultats sont devenus convenables.
Grattons ! Grattons encore.
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- lamelieNiveau 1
Et si on cherchait du côté des causes de la réussite scolaire?
Pourquoi réussit-on scolairement? Comment? Pour qui? Pour quoi faire ?
Autour de soi, on a certes des cas d'échecs scolaires mais aussi de réussites scolaires, que sont-ils devenus?
J'ai l'intuition que réussite scolaire et échec scolaire sont les côtés pile et face d'une même chose que je n'arrive pas à définir... et qui va au delà de l'école... C'est encore flou...
Pourquoi réussit-on scolairement? Comment? Pour qui? Pour quoi faire ?
Autour de soi, on a certes des cas d'échecs scolaires mais aussi de réussites scolaires, que sont-ils devenus?
J'ai l'intuition que réussite scolaire et échec scolaire sont les côtés pile et face d'une même chose que je n'arrive pas à définir... et qui va au delà de l'école... C'est encore flou...
- SapotilleEmpereur
Je me souviens d'un reportage, il y a bien longtemps, sur??? qui permettait à de jeunes ados de dire pourquoi c'était important pour eux d'avoir de bons résultats au collège et au lycée...
Et plusieurs jeunes avaient répondu :
"C'est important que nos parents soient fiers de nous!"
Etait-ce une autre époque?
- PryneiaNiveau 9
Je prends mon cas très personnel. Je suis fille d'immigrés polonais, on ne parlait pas français à la maison. Je ne parlais pas français quand j'ai débarqué à la maternelle . A 10 ans, c'est moi qui corrigeais les textes de mes parents, quand ils faisaient des courriers officiels.
J'enseigne maintenant le français et le latin au lycée et suis doctorante en lettres classiques. Mon frère termine sa thèse en maths. J'ai deux sœurs plus jeunes qui font elles aussi des études supérieures (droit et arts).
Je vois plusieurs explications à ma "réussite" scolaire (toute relative néanmoins, puisque j'ai fini prof ) :
-Dès le plus jeune âge, mes parents ont véhiculé une certaine image de l'école : c'est un sanctuaire. On m'a appris le respect des enseignants, donné une haute idée du savoir, de la culture. Ma mère m'a toujours aidée à faire mes devoirs (surtout en maths). Pour le français, je me débrouillais seule...
-J'ai toujours vu mon père un livre à la main. La lecture était extrêmement valorisée par mes parents. J'ai toujours énormément lu, et cela dès le CP. La bibliothèque était à 5 min à pied de chez moi et je m'y rendais quotidiennement.
-J'écrivais également beaucoup : à 11 ans, j'avais de nombreuses correspondantes et j'adorais écrire et recevoir des lettres.
Finalement, mis à part les devoirs, mes parents passaient peu de temps à m'apprendre des "trucs". Mais, il m'ont inculqué des représentations de l'école, de la culture, qui m'ont permis d'investir toute seule les différents domaines du savoir.
J'enseigne maintenant le français et le latin au lycée et suis doctorante en lettres classiques. Mon frère termine sa thèse en maths. J'ai deux sœurs plus jeunes qui font elles aussi des études supérieures (droit et arts).
Je vois plusieurs explications à ma "réussite" scolaire (toute relative néanmoins, puisque j'ai fini prof ) :
-Dès le plus jeune âge, mes parents ont véhiculé une certaine image de l'école : c'est un sanctuaire. On m'a appris le respect des enseignants, donné une haute idée du savoir, de la culture. Ma mère m'a toujours aidée à faire mes devoirs (surtout en maths). Pour le français, je me débrouillais seule...
-J'ai toujours vu mon père un livre à la main. La lecture était extrêmement valorisée par mes parents. J'ai toujours énormément lu, et cela dès le CP. La bibliothèque était à 5 min à pied de chez moi et je m'y rendais quotidiennement.
-J'écrivais également beaucoup : à 11 ans, j'avais de nombreuses correspondantes et j'adorais écrire et recevoir des lettres.
Finalement, mis à part les devoirs, mes parents passaient peu de temps à m'apprendre des "trucs". Mais, il m'ont inculqué des représentations de l'école, de la culture, qui m'ont permis d'investir toute seule les différents domaines du savoir.
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"Leave me alone and let me go to hell by my own route." Calamity Jane
« Nicht ein Wolf ist der Mensch dem Menschen. Er ist ihm Produkt, die totale Ware ist er ihm. » E. Palmetshofer
(« L’homme n’est pas un loup pour l’homme. Il est un produit pour lui, une marchandise, rien de plus. »)
- MarieLNeoprof expérimenté
Ponce Pilate a écrit:Quelques vieux souvenirs agréables que j'avais enfouis sous le tapis :
- nous étions 5 ou 6 garçons et nous avions demandé à une fille de s'allonger sur le banc ; puis, nous avions retroussé sa robe et nous avions admiré ses longues jambes fuselées ; comme elle était très contente, nous lui avions caressé les jambes, le ventre et un peu les fesses car elle s'était retournée à plat ventre. Nous avions stoppé net lorsque la maîtresse nous avait surpris et élevé la voix. C'était en maternelle, dans la cour de récréation
- en primaire, c'était les billes, la confection d'épées, d'arcs et de flèches (avec des branches de noisetiers), la confection de cabanes avec des branches et des genets, les camps et les colos de vacances (avec feu de camps, chansons et jeux variés tels que « plante-couteau »)
- première fille embrassée : de retour du BEPC. Notre classe de 3° était montée en car jusqu'au chef lieu du département. De retour, dans le car, pour la première fois, nous étions mélangés, filles et garçons. Coco, mon meilleur copain, a proposé que chaque garçon prenne une fille à côté de lui dans le car. Chacun de nous a embrassé sa fille sur la bouche. J'étais tombé sur une fille un peu dodue, que j'ai gardée tout l'été. Nous avons appris tous les deux à flirter.
- le lycée : côté fille, calme plat. J'étais amoureux de filles qui ne me regardaient pas. J'étais nul partout, même en gym. Les profs m'ennuyaient à mourir. Il ne se passait rien en cours. Je séchais régulièrement, surtout lorsqu'il y avait des contrôles. Je garde un très mauvais souvenir du lycée (à l'exception des boums). Pour me consoler, je lisais de temps en temps l'Albatros de Baudelaire et je me disais que, peut-être, c'étaient mes ailes de géant qui m'empêchaient de marcher. En fait, j'avais des ailes de nain.
- Sup de co : je suis enfin tombé sur des profs excitants mais j'avais un retard considérable. J'ai mis de côté les copains, les filles, les boums. Quand j'étais malheureux, j'écoutais Elvis et quand j'étais joyeux, j'écoutais Presley.
Joli
Ça ne me semble pas tellement hors sujet le témoignage d'un prof mauvais élève au lycée qui a fini par se mettre au travail... C'est même plutôt rassurant !
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Je suis ce que je suis et je suis l'être même, je suis ma volonté en moi-même exaucée - A. Kalda
- DhaiphiGrand sage
Je l'avais remarqué également.Axel a écrit:Joli
J'en connais un autre peut-être juste un peu moins "mauvais élève" mais... qui ne s'est jamais vraiment mis au travail.le témoignage d'un prof mauvais élève au lycée qui a fini par se mettre au travail... C'est même plutôt rassurant !
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De toutes les écoles que j’ai fréquentées, c’est l’école buissonnière qui m’a paru la meilleure.
[Anatole France]
J'aime les regretteurs d'hier qui voudraient changer le sens des rivières et retrouver dans la lumière la beauté d'Ava Gardner.
[Alain Souchon]
- MoonchildSage
Mais ce n'est pas du tout bizarre, la passion pour la musique peut très bien se substituer au bricolage ou aux cabrioles dans les champs, elle peut d'ailleurs devenir très exclusive même lorsqu'on ne joue d'aucun instrument et qu'il s'agit simplement d'écouter.Sapotille a écrit:Ponce Pilate a écrit:
Pas vraiment.
Ma seule passion était d'écouter de la musique (Presley, les Platters, Bill Haley)
On a le droit de trouver cela bizarre?
J'ai connu des tas de gamins qui n'aimaient pas l'école, mais ils aimaient bricoler, utiliser toutes sortes d'outils pour réaliser quelque chose de leurs mains, courir dans la campagne pour observer ce qui s'y passait, démonter une mobylette, trifouiller dans un moteur, organiser des jeux pour d'autres enfants, grimper aux arbres avec des cordes, nourrir les sangliers et se cacher pour les observer ....
Enfin, tout cela est un peu pèle-mêle, mais c'étaient pour eux mieux que l'école !
- EdgarNeoprof expérimenté
neomath a écrit:La comparaison du taux de réussite scolaire et du revenu des parents est éloquente : la principale cause de l'échec scolaire, c'est la pauvreté.
La corrélation ci dessus est faussée pour les enfant de profs (qui écrasent toutes les autres catégories socio-professionnelles) d'où une deuxième cause : l'implication des parents et en particulier de la mère dans la réussite scolaire de leur enfant.
Enfin la constatation que l'échec scolaire existe aussi chez les enfants de profs amène à considérer d'autres causes telles que des déficits intellectuels ou des troubles mentaux.
Tout à fait d'accord, mais en ajoutant la catégorie des enfants de parents non profs, non pauvres financièrement, et même culturellement ou intellectuellement favorisés mais livrés à eux-mêmes et peu suivis compte-tenu de l'absence des parents souvent pour raisons de carrière. (Ce qui rejoint votre deuxième cause).
Pour ce qui est de la dernière cause que vous mentionnez, je trouve que c'est celle que l'on a le plus de mal à évoquer dans l'EN, en se cantonnant toujours à des analyses sociologiques, peut-être plus politiquement correctes.
(Nous n'avons pas défini exactement ce qu'était l'échec scolaire néanmoins, car il y en a, à mon avis, plusieurs catégories)
- DhaiphiGrand sage
Certes, mais c'est une situation de "passivité" (j'ai mis des guillemets ) si elle est exclusive, le besoin de créer se fait sentir à un moment ou à un autre.Moonchild a écrit:Mais ce n'est pas du tout bizarre, la passion pour la musique peut très bien se substituer au bricolage ou aux cabrioles dans les champs, elle peut d'ailleurs devenir très exclusive même lorsqu'on ne joue d'aucun instrument et qu'il s'agit simplement d'écouter.
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- MoonchildSage
Je ne sais pas ; devoir "créer" quelque chose - ou devoir au moins gesticuler à défaut d'une réelle production - c'est quand même une injonction très moderne, comme si on ne pouvait pas aussi exister en ayant un tempérament contemplatif.Dhaiphi a écrit:Certes, mais c'est une situation de "passivité" (j'ai mis des guillemets ) si elle est exclusive, le besoin de créer se fait sentir à un moment ou à un autre.Moonchild a écrit:Mais ce n'est pas du tout bizarre, la passion pour la musique peut très bien se substituer au bricolage ou aux cabrioles dans les champs, elle peut d'ailleurs devenir très exclusive même lorsqu'on ne joue d'aucun instrument et qu'il s'agit simplement d'écouter.
- DhaiphiGrand sage
Je n'avais pas évoquer le "devoir" mais le "besoin". Je n'apprécie pas non plus les vaines "gesticulations" induites par le mode de vie de nos sociétés modernes.Moonchild a écrit:devoir "créer" quelque chose - ou devoir au moins gesticuler à défaut d'une réelle production - c'est quand même une injonction très moderne, comme si on ne pouvait pas aussi exister en ayant un tempérament contemplatif.
Je respecte tout à fait celui pour qui la contemplation suffit à remplir son existence.
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- JPhMMDemi-dieu
Si seulement mon banquier pouvait être d'accord avec toi.Dhaiphi a écrit:Je respecte tout à fait celui pour qui la contemplation suffit à remplir son existence.
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Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- DhaiphiGrand sage
son existence...spirituelle, naturellement !JPhMM a écrit:Si seulement mon banquier pouvait être d'accord avec toi.
:lol: Les biens matériels sont fort peu de chose. :lol:
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- DinosauraHabitué du forum
Pryneia a écrit:Je prends mon cas très personnel. Je suis fille d'immigrés polonais, on ne parlait pas français à la maison. Je ne parlais pas français quand j'ai débarqué à la maternelle . A 10 ans, c'est moi qui corrigeais les textes de mes parents, quand ils faisaient des courriers officiels.
J'enseigne maintenant le français et le latin au lycée et suis doctorante en lettres classiques. Mon frère termine sa thèse en maths. J'ai deux sœurs plus jeunes qui font elles aussi des études supérieures (droit et arts).
Je vois plusieurs explications à ma "réussite" scolaire (toute relative néanmoins, puisque j'ai fini prof ) :
-Dès le plus jeune âge, mes parents ont véhiculé une certaine image de l'école : c'est un sanctuaire. On m'a appris le respect des enseignants, donné une haute idée du savoir, de la culture. Ma mère m'a toujours aidée à faire mes devoirs (surtout en maths). Pour le français, je me débrouillais seule...
-J'ai toujours vu mon père un livre à la main. La lecture était extrêmement valorisée par mes parents. J'ai toujours énormément lu, et cela dès le CP. La bibliothèque était à 5 min à pied de chez moi et je m'y rendais quotidiennement.
-J'écrivais également beaucoup : à 11 ans, j'avais de nombreuses correspondantes et j'adorais écrire et recevoir des lettres.
Finalement, mis à part les devoirs, mes parents passaient peu de temps à m'apprendre des "trucs". Mais, il m'ont inculqué des représentations de l'école, de la culture, qui m'ont permis d'investir toute seule les différents domaines du savoir.
Je suis d'accord avec cette vision de la réussite personnelle, reposant donc sur une motivation intrinsèque et un rapport positif au savoir et à l'école, et en fait sur une forme de curiosité et des compétences intellectuelles innées en même temps que sur un environnement - culture familiale porteurs (j'ai du reste un peu la même trajectoire que vous). Mais comme nous sommes des individus dans une société, et dans le cas précis comme il s'agit d'élèves dans une école de masse, j'y ajouterai qu'il faut aussi voir s'il existe de bonnes conditions de travail dans la classe, afin que ceux qui veulent véritablement travailler et selon un optimum d'exigences le puissent, et non ne soient empêchés en cela par des perturbateurs auxquels on accorderait en tant que profs toute notre énergie (et qui nous empêcheraient de faire étudier toutes les notions au programme). Ou alors, plus insidieusement, voir s'il n'y a pas baisse des exigences afin de cadrer à un enseignement de masse qui aurait pour conséquence de faire penser durablement aux élèves qu'il suffit d'un travail et d'efforts minimaux pour obtenir de bons résultats en classe/aux examens. Or, tout ceci entraîne à terme un retard quasi-insurmontable pour un bon élève issu d'un établissement moyen ou mauvais (s'il n'a pas des parents profs et/ou très investis derrière pour pallier les manques). Ce qui explique aussi pourquoi aujourd'hui le nombre d'élèves dans les filières postbac les plus sélectives et issus des milieux socioculturels les plus défavorisés a considérablement fléchi par rapport aux années 1950. A compétences intellectuelles égales, la maîtrise de l'écrit, la culture engrangée, les habitudes prises concernant le travail à fournir, l'exercice régulier d'une pensée abstraite et logique n'aura pu être développés selon une même intensité dans un très bon établissement de centre-ville et dans un établissement relégué de banlieue ou d'une campagne isolée.
Enfin, je n'esquisse que des grandes tendances, je ne fais pas de déterminisme non plus, mais les réformes actuelles tendent à accroître les déterminations sociales et géographiques. Sans compter qu'à ces tendances de fond, on veut encore nous faire croire que la réponse apportée serait de nature pédagogique (et donc que l'on culpabilise les enseignants rétifs au changement).
- Ponce PilateNiveau 6
lamelie a écrit:Et si on cherchait du côté des causes de la réussite scolaire?
Pourquoi réussit-on scolairement? Comment? Pour qui? Pour quoi faire ?
Autour de soi, on a certes des cas d'échecs scolaires mais aussi de réussites scolaires, que sont-ils devenus?
J'ai l'intuition que réussite scolaire et échec scolaire sont les côtés pile et face d'une même chose que je n'arrive pas à définir... et qui va au delà de l'école... C'est encore flou...
Pour une petite débutante néoprof, je trouve que tu poses de bonnes questions et que tu intuites bien. Grâce à toi, nous avons pu découvrir la belle histoire de Pryneia.
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Que le net soit avec vous...et avec votre esprit. -----------------> Amen.
- Ponce PilateNiveau 6
Spécial Pryneia
Ton histoire est simple et belle. Elle montre bien la force de l'exemplarité. Sais-tu que tu as de la chance ? Celle d'avoir de bons parents, comme on en voit peu.
Ma question était stupide. Tu le sais très bien.
Ton histoire est simple et belle. Elle montre bien la force de l'exemplarité. Sais-tu que tu as de la chance ? Celle d'avoir de bons parents, comme on en voit peu.
Ma question était stupide. Tu le sais très bien.
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Que le net soit avec vous...et avec votre esprit. -----------------> Amen.
- PryneiaNiveau 9
Dinosaura a écrit:Pryneia a écrit:Je prends mon cas très personnel. Je suis fille d'immigrés polonais, on ne parlait pas français à la maison. Je ne parlais pas français quand j'ai débarqué à la maternelle . A 10 ans, c'est moi qui corrigeais les textes de mes parents, quand ils faisaient des courriers officiels.
J'enseigne maintenant le français et le latin au lycée et suis doctorante en lettres classiques. Mon frère termine sa thèse en maths. J'ai deux sœurs plus jeunes qui font elles aussi des études supérieures (droit et arts).
Je vois plusieurs explications à ma "réussite" scolaire (toute relative néanmoins, puisque j'ai fini prof ) :
-Dès le plus jeune âge, mes parents ont véhiculé une certaine image de l'école : c'est un sanctuaire. On m'a appris le respect des enseignants, donné une haute idée du savoir, de la culture. Ma mère m'a toujours aidée à faire mes devoirs (surtout en maths). Pour le français, je me débrouillais seule...
-J'ai toujours vu mon père un livre à la main. La lecture était extrêmement valorisée par mes parents. J'ai toujours énormément lu, et cela dès le CP. La bibliothèque était à 5 min à pied de chez moi et je m'y rendais quotidiennement.
-J'écrivais également beaucoup : à 11 ans, j'avais de nombreuses correspondantes et j'adorais écrire et recevoir des lettres.
Finalement, mis à part les devoirs, mes parents passaient peu de temps à m'apprendre des "trucs". Mais, il m'ont inculqué des représentations de l'école, de la culture, qui m'ont permis d'investir toute seule les différents domaines du savoir.
Je suis d'accord avec cette vision de la réussite personnelle, reposant donc sur une motivation intrinsèque et un rapport positif au savoir et à l'école, et en fait sur une forme de curiosité et des compétences intellectuelles innées en même temps que sur un environnement - culture familiale porteurs (j'ai du reste un peu la même trajectoire que vous). Mais comme nous sommes des individus dans une société, et dans le cas précis comme il s'agit d'élèves dans une école de masse, j'y ajouterai qu'il faut aussi voir s'il existe de bonnes conditions de travail dans la classe, afin que ceux qui veulent véritablement travailler et selon un optimum d'exigences le puissent, et non ne soient empêchés en cela par des perturbateurs auxquels on accorderait en tant que profs toute notre énergie (et qui nous empêcheraient de faire étudier toutes les notions au programme). Ou alors, plus insidieusement, voir s'il n'y a pas baisse des exigences afin de cadrer à un enseignement de masse qui aurait pour conséquence de faire penser durablement aux élèves qu'il suffit d'un travail et d'efforts minimaux pour obtenir de bons résultats en classe/aux examens. Or, tout ceci entraîne à terme un retard quasi-insurmontable pour un bon élève issu d'un établissement moyen ou mauvais (s'il n'a pas des parents profs et/ou très investis derrière pour pallier les manques). Ce qui explique aussi pourquoi aujourd'hui le nombre d'élèves dans les filières postbac les plus sélectives et issus des milieux socioculturels les plus défavorisés a considérablement fléchi par rapport aux années 1950. A compétences intellectuelles égales, la maîtrise de l'écrit, la culture engrangée, les habitudes prises concernant le travail à fournir, l'exercice régulier d'une pensée abstraite et logique n'aura pu être développés selon une même intensité dans un très bon établissement de centre-ville et dans un établissement relégué de banlieue ou d'une campagne isolée.
Enfin, je n'esquisse que des grandes tendances, je ne fais pas de déterminisme non plus, mais les réformes actuelles tendent à accroître les déterminations sociales et géographiques. Sans compter qu'à ces tendances de fond, on veut encore nous faire croire que la réponse apportée serait de nature pédagogique (et donc que l'on culpabilise les enseignants rétifs au changement).
Oui, je partage ton analyse. De façon générale, il n'y avait pas de "gros" perturbateurs dans les classes où j'étais.
Ponce Pilate a écrit:Spécial Pryneia
Ton histoire est simple et belle. Elle montre bien la force de l'exemplarité. Sais-tu que tu as de la chance ? Celle d'avoir de bons parents, comme on en voit peu.
Ma question était stupide. Tu le sais très bien.
Merci Les relations enfant-parent sont toujours délicates, en demi-teinte, mais je reconnais que mes parents ont été solides.
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