- Ponce PilateNiveau 6
J'ai oublié de préciser un détail important : ces trois hommes étaient des passionnés.
- JPhMMDemi-dieu
*Fou rire nerveux*Ponce Pilate a écrit:Nous faisions silence, car nous craignions qu'il décède en pleine classe.
Merci beaucoup pour ce témoignage si généreux et si juste.
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Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- InvitéInvité
Je me demande si à notre époque, les élèves feraient silence.
- ErgoDevin
Beau témoignage, mais mon cynisme réapparaît.
"Dans l'esprit d'un cancre..." Il n'y a qu'un type de "cancre" ? (J'aime pas ce mot )
S'il suffisait de changer de méthode pour que ça marche...c'est bien qu'il y a un problème d'adaptation et d'enseignement adapté. On ne peut pas individualiser l'enseignement même si c'est ce qu'on nous demande de faire.
Je ne pourrais pas développer car je n'ai pas les compétences nécessaires mais pour moi, l'individualisation est une monstruosité. C'est l'universalisation qu'il faut viser.
"Dans l'esprit d'un cancre..." Il n'y a qu'un type de "cancre" ? (J'aime pas ce mot )
S'il suffisait de changer de méthode pour que ça marche...c'est bien qu'il y a un problème d'adaptation et d'enseignement adapté. On ne peut pas individualiser l'enseignement même si c'est ce qu'on nous demande de faire.
Je ne pourrais pas développer car je n'ai pas les compétences nécessaires mais pour moi, l'individualisation est une monstruosité. C'est l'universalisation qu'il faut viser.
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"You went to a long-dead octopus for advice, and you're going to blame *me* for your problems?" -- Once Upon a Time
"The gull was your ordinary gull." -- Wittgenstein's Mistress
« Cède, cède, cède, je le veux ! » écrivait Ronin, le samouraï. (Si vous cherchez un stulo-plyme, de l'encre, récap de juillet 2024)
- AevinHabitué du forum
Est-ce que quelqu'un à proposé une définition de l'échec scolaire ?
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Automate - et fier de l'être
"Well, the travelling teachers do come through every few months," said the Baron.
"Yes, sir, I know sir, and they're useless. They teach facts, not understanding. It's like teaching people about forests by showing them a saw. I want a proper school, sir, to teach reading an writing, and most of all thinking, sir [...]"
Terry Pratchett - I Shall Wear Midnight
... und wer Fehler findet, kann sie behalten!
- LédisséEsprit sacré
On est d'accord, Ponce Pilate, mais ces profs, vous les avez rencontrés à 21 ans : vous étiez donc un minimum mature à ce moment, et ils pouvaient vous parler comme à un adulte. Je ne peux, vraiment, pas répondre à un gamin de 13-14 ans qui me demande avec un air de veau (c'est rare, mais ça existe ; et je suis loin de prendre tous les cancres pour des imbéciles, au contraire : la plupart pourraient très bien faire, ils ont juste décidé que non), ou avec un air de provocation, "à quoi ça sert", comme je le ferais avec un adulte. Ni prendre une demi-heure pour des exemples.
Je le pourrais un peu plus en lycée, et je le pourrais certainement en post-bac ; on est de plus en plus libre à mesure que l'âge des élèves est plus élevé.
Tiens, comme par hasard, si on me demandait quels profs j'ai trouvés géniaux, lesquels m'ont vraiment, beaucoup appris, lesquels j'ai admirés : moi qui étais une "bonne élève", pas brillante mais scolaire et avec quelques facilités, je n'en citerais qu'une avant le bac (prof de latin de 5e, d'ailleurs une revêche agressive au premier abord que j'avais commencé par détester, et que j'avais fini par adorer) ; tous les autres, en prépa - et là, par contre, nombreux.
Je suis passionnée, je ne demande rien de mieux que d'écouter chaque élève et de lui consacrer individuellement du temps ; je ne peux matériellement pas, ma passion ne semble se transmettre - un tout petit peu - qu'à ceux qui étaient déjà prêts à l'accueillir, et les élèves à qui j'arrache de parler avec moi en-dehors d'un cours pour les aider sont fermés comme des huîtres, soit version agressive (regard au sol, mutisme obstiné, voire remarques désagréables), soit version molle (regards vaguement ennuyés "quand est-ce que je pourrai partir", propos bateau se limitant quasiment à "oui oui"...).
Conclusion : il faut les circonstances, pas seulement la bonne volonté (ni même le talent, à moins qu'il soit vraiment extraordinaire, et encore) ; et l'école actuelle n'offre pas les bonnes circonstances ; je ne sais pas quel système le pourrait d'ailleurs, à moins d'un polymorphisme stupéfiant, car il a été relevé avec justesse que nous n'étions pas tous faits pour le même parcours, et certainement pas tous "scolaires".
Je le pourrais un peu plus en lycée, et je le pourrais certainement en post-bac ; on est de plus en plus libre à mesure que l'âge des élèves est plus élevé.
Tiens, comme par hasard, si on me demandait quels profs j'ai trouvés géniaux, lesquels m'ont vraiment, beaucoup appris, lesquels j'ai admirés : moi qui étais une "bonne élève", pas brillante mais scolaire et avec quelques facilités, je n'en citerais qu'une avant le bac (prof de latin de 5e, d'ailleurs une revêche agressive au premier abord que j'avais commencé par détester, et que j'avais fini par adorer) ; tous les autres, en prépa - et là, par contre, nombreux.
Je suis passionnée, je ne demande rien de mieux que d'écouter chaque élève et de lui consacrer individuellement du temps ; je ne peux matériellement pas, ma passion ne semble se transmettre - un tout petit peu - qu'à ceux qui étaient déjà prêts à l'accueillir, et les élèves à qui j'arrache de parler avec moi en-dehors d'un cours pour les aider sont fermés comme des huîtres, soit version agressive (regard au sol, mutisme obstiné, voire remarques désagréables), soit version molle (regards vaguement ennuyés "quand est-ce que je pourrai partir", propos bateau se limitant quasiment à "oui oui"...).
Conclusion : il faut les circonstances, pas seulement la bonne volonté (ni même le talent, à moins qu'il soit vraiment extraordinaire, et encore) ; et l'école actuelle n'offre pas les bonnes circonstances ; je ne sais pas quel système le pourrait d'ailleurs, à moins d'un polymorphisme stupéfiant, car il a été relevé avec justesse que nous n'étions pas tous faits pour le même parcours, et certainement pas tous "scolaires".
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Life is what happens to you while you're making other plans. John Lennon
Life is not governed by will or intention. Life is a question of nerves, and fibres, and slowly built-up cells in which thought hides itself and passion has its dreams. Oscar Wilde
Bien que femme, je me suis permis_ / demandé_ / rendu_ compte / fait_ désirer... etc._
- LédisséEsprit sacré
Lornet a écrit:Je me demande si à notre époque, les élèves feraient silence.
Hélas...
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- MarieLNeoprof expérimenté
Trois "super profs" la même année, c'est déjà une sacrée chance. Et je pense aussi que les 21 ans n'y sont pas pour rien (même si, à 21 ans, la maturité ce n'est pas gagné pour tout le monde hein !)
Les enseignants passionnés, je ne crois pas qu'ils soient rares, la difficulté c'est bien que cette passion rencontre son public, et c'est là qu'intervient un ensemble suffisamment complexe pour que je m'y perde.
Même en tant qu'élève, je me souviens très bien d'un professeur de Lettres qui m'éblouissait alors qu'elle était très souvent bordélisée honnêtement.
Les enseignants passionnés, je ne crois pas qu'ils soient rares, la difficulté c'est bien que cette passion rencontre son public, et c'est là qu'intervient un ensemble suffisamment complexe pour que je m'y perde.
Même en tant qu'élève, je me souviens très bien d'un professeur de Lettres qui m'éblouissait alors qu'elle était très souvent bordélisée honnêtement.
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Je suis ce que je suis et je suis l'être même, je suis ma volonté en moi-même exaucée - A. Kalda
- Ponce PilateNiveau 6
Je dis parfois que j'étais un cancre : je me vante. J'étais simplement un mauvais élève.
Mon frère, lui, était un vrai cancre. Il a arrêté les études à la fin de la 5°.
Je sais qu'en période d'élections il éternue, il pleure et il se gratte. Le bureau de vote se trouve à l'école Bisschoffsheim à Nice, et c'est justement là où il était scolarisé.
Or, hier, je suis resté scotché. Il m'a appris que pendant une courte période, il est arrivé à être 5ème de sa classe !
Une jeune prof l'avait placé au premier rang (alors que d'habitude, il s'installait au fond de la classe).
Je lui ai demandé pourquoi, il avait obtenu cet excellent résultat. Il n'a pas pu m'expliquer.
Par contre, il a gardé un très bon souvenir de cette enseignante. Il m'a même cité son nom.
Décidément, il se passe des choses dans le coeur des hommes.
Mon frère, lui, était un vrai cancre. Il a arrêté les études à la fin de la 5°.
Je sais qu'en période d'élections il éternue, il pleure et il se gratte. Le bureau de vote se trouve à l'école Bisschoffsheim à Nice, et c'est justement là où il était scolarisé.
Or, hier, je suis resté scotché. Il m'a appris que pendant une courte période, il est arrivé à être 5ème de sa classe !
Une jeune prof l'avait placé au premier rang (alors que d'habitude, il s'installait au fond de la classe).
Je lui ai demandé pourquoi, il avait obtenu cet excellent résultat. Il n'a pas pu m'expliquer.
Par contre, il a gardé un très bon souvenir de cette enseignante. Il m'a même cité son nom.
Décidément, il se passe des choses dans le coeur des hommes.
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Que le net soit avec vous...et avec votre esprit. -----------------> Amen.
- Ponce PilateNiveau 6
J'ai sous les yeux un vieux bouquin de François de Closets : Le bonheur d'apprendre et comment on l'assassine. Tout est dans le titre.
Je ne résiste pas à la tentation de vous livrer quelques remarques imprimées sur la couverture :
- Pourquoi l'école apprend-elle tout, sauf le bonheur d' apprendre ?
- Pourquoi l'école rend-elle ennuyeuses des matières passionnantes ?
- Pourquoi l'école dissimule-t-elle la médiocrité des programmes sous le talent des professeurs ?
Parfois, je me demande s'il ne faudrait pas faire table rase et reconstruire avec des idées simples.
Je ne résiste pas à la tentation de vous livrer quelques remarques imprimées sur la couverture :
- Pourquoi l'école apprend-elle tout, sauf le bonheur d' apprendre ?
- Pourquoi l'école rend-elle ennuyeuses des matières passionnantes ?
- Pourquoi l'école dissimule-t-elle la médiocrité des programmes sous le talent des professeurs ?
Parfois, je me demande s'il ne faudrait pas faire table rase et reconstruire avec des idées simples.
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- ErgoDevin
Vous avez une vision toute romantique des choses...Il suffit de mettre un mauvais élève à l'avant pour que ça fonctionne ?
Il y avait très certainement bien d'autres facteurs dans la progression de votre frère.
Deux exemples ne constituent pas "l'échec scolaire" - et Aevin a rappelé que nous ne nous étions toujours pas mis d'accord sur une définition.
Pour trouver une solution, encore faut-il bien identifier le problème.
Quant aux questions posées par la couverture du livre, elles me semblent bien péremptoires.
Il y avait très certainement bien d'autres facteurs dans la progression de votre frère.
Deux exemples ne constituent pas "l'échec scolaire" - et Aevin a rappelé que nous ne nous étions toujours pas mis d'accord sur une définition.
Pour trouver une solution, encore faut-il bien identifier le problème.
Quant aux questions posées par la couverture du livre, elles me semblent bien péremptoires.
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- CathEnchanteur
Bon,les idées de François de Closets sur l'éducation...
- Ponce PilateNiveau 6
La définition de l'échec scolaire ?Aevin a écrit:Est-ce que quelqu'un à proposé une définition de l'échec scolaire ?
Il serait présomptueux de donner une définition.
Il y a, certes, quelques éléments objectifs tels que les mauvaises notes, l'échec aux examens, les absences nombreuses et injustifiées, les punitions ou les sanctions...qui permettent d'appréhender la situation d'échec.
Mais il y a aussi une question de ressenti et de subjectivité. C'est ainsi que la définition n'est pas exactement la même pour les profs, les parents et pour l'élève lui même.
Au delà des résultats trimestriels ou des résultats aux examens, je pense que le véritable échec, c'est lorsque l'élève quitte l'établissement scolaire aussi stupide qu'il était avant d'y entrer.
Je sais de quoi je parle.
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- Ponce PilateNiveau 6
Ergo a écrit:Vous avez une vision toute romantique des choses...Il suffit de mettre un mauvais élève à l'avant pour que ça fonctionne ?
Il y avait très certainement bien d'autres facteurs dans la progression de votre frère.
Deux exemples ne constituent pas "l'échec scolaire" - et Aevin a rappelé que nous ne nous étions toujours pas mis d'accord sur une définition.
Pour trouver une solution, encore faut-il bien identifier le problème.
Quant aux questions posées par la couverture du livre, elles me semblent bien péremptoires.
La démarcation entre les bons et les mauvais élèves n'est pas toujours très nette. Il suffit parfois de peu de choses pour qu'un cancre devienne bon élève...et vice-versa.
S'il suffisait de placer un élève au premier rang pour qu'il devienne bon, cela se saurait.
Malheureusement, la réalité est plus subtile.
C'est peut-être la théorie du chaos qui s'applique ?
Il y a 40 ans, Konrad Lorenz avait suggéré qu'un battement d'ailes d'un papillon au Brésil pouvait déclencher une tornade au Texas ou au Japon.
Ce n'est qu'un métaphore, mais elle contient une part de vérité.
Je réfléchis que si, brutalement, j'ai cessé d'être un mauvais élève, c'est à coup sûr grâce à une mimique de mon père.
Pour la quatrième fois, il s'est rué sur la porte du lycée pour voir si j'étais admis au bac.
Je savais que j'avais échoué car j'avais rendu feuille blanche à l'épreuve de maths et je n'étais pas revenu pour les épreuves suivantes.
Mon père est revenu vers moi, très triste et il m'a réconforté. « Je ne peux rien te reprocher car je sais que tu as fait de ton mieux cette année» m'a-t-il dit.
J'ai eu honte. Je n'avais rien fait de l'année et comme j'étais hypocrite, je cachais mes disques d'Elvis Presley chaque fois qu'il revenait du travail.
Franchement, sur le coup, j'aurais préféré recevoir une gifle.
Tout ceci pour dire que la honte est parfois un moteur.
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- CelebornEsprit sacré
Vous pouvez maintenant quitter le divan.
Ça fera 70 euros.
Pour la prochaine séance, mardi en 15, comme convenu ?
Ça fera 70 euros.
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"On va bien lentement dans ton pays ! Ici, vois-tu, on est obligé de courir tant qu'on peut pour rester au même endroit. Si on veut aller ailleurs, il faut courir au moins deux fois plus vite que ça !" (Lewis Carroll)
Mon Blog
- ErgoDevin
Oui mais voilà...vous ajoutez un élément à chaque message, comme un jeu de pistes et vous vous limitez à votre cas personnel (et parfois celui de votre frère).
Si je commence à parler des élèves que je reçois en classe relais, qui sont en situation d'échec scolaire d'après l'institution, il n'y a rien qui corresponde à votre situation.
D'abord, ils sont bien plus jeunes, puisqu'au collège. Ensuite, ils ont des situations familiales et sociales qui sont à mille lieues de ce que vous décrivez.
Est-ce que ça en fait des élèves en échec ? Est-ce que ça en fait des élèves qui resteront en échec ?
Vous parlez d'un ensemble de facteurs qui semblent avoir fonctionné chez vous mais de fait, pourquoi étiez-vous en échec ? Quelles étaient les "causes de l'échec scolaire" pour reprendre votre titre ? Et peut-on généraliser et reprendre les mêmes causes des années plus tard ?
Si je commence à parler des élèves que je reçois en classe relais, qui sont en situation d'échec scolaire d'après l'institution, il n'y a rien qui corresponde à votre situation.
D'abord, ils sont bien plus jeunes, puisqu'au collège. Ensuite, ils ont des situations familiales et sociales qui sont à mille lieues de ce que vous décrivez.
Est-ce que ça en fait des élèves en échec ? Est-ce que ça en fait des élèves qui resteront en échec ?
Vous parlez d'un ensemble de facteurs qui semblent avoir fonctionné chez vous mais de fait, pourquoi étiez-vous en échec ? Quelles étaient les "causes de l'échec scolaire" pour reprendre votre titre ? Et peut-on généraliser et reprendre les mêmes causes des années plus tard ?
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« Cède, cède, cède, je le veux ! » écrivait Ronin, le samouraï. (Si vous cherchez un stulo-plyme, de l'encre, récap de juillet 2024)
- MarieLNeoprof expérimenté
C'est peut-être bien ça la difficulté : tous les cas particuliers qui viennent s'ajouter aux élèves qui n'y arrivent pas. Et déjà pour ceux là, il faudrait distinguer ceux qui n'y arrivent pas parce qu'ils en sont incapables, ceux qui vivent des situations qui rendent improbable un minimum d'attention et d'investissement, ceux dont la révolte s'exprime dans le refus scolaire, et ceux que j'oublie.
Mais dans les cas particuliers, il y a bien plus d'élèves que ceux qui se retrouvent en classe relais ou dans un autre dispositif spécifique.
Un élève comme celui décrit par Mutis n'appartient pas à une époque définie.
Je considère qu'un élève qui ne travaille pas en classe est en échec (en excluant ceux qui sans travailler se maintiennent dans la moyenne), qu'un élève qui s'ennuie ostensiblement est en échec (en excluant ceux qui rendent d'excellents devoirs écrits alors qu'ils soupirent, soufflent, récitent d'une voix monocorde à l'oral), qu'un élève qui manque pour un oui ou pour un non est en échec, qu'un élève qui se contente d'une réponse laconique là où on lui demande de rédiger - alors qu'il connait la réponse - est en échec, qu'un élève qui apprend par coeur et ne parvient pas à répondre dès que la question le déroute un peu est en échec.
Oui, j'ai l'impression d'avoir beaucoup d'élèves en échec. Et étant donné le nombre de ceux qui ne s'en sortent pas au lycée (quand ils y restent!), ni en général, ni en professionnel, j'ai peur que ce ne soit pas qu'une impression...
Mais dans les cas particuliers, il y a bien plus d'élèves que ceux qui se retrouvent en classe relais ou dans un autre dispositif spécifique.
Un élève comme celui décrit par Mutis n'appartient pas à une époque définie.
Je considère qu'un élève qui ne travaille pas en classe est en échec (en excluant ceux qui sans travailler se maintiennent dans la moyenne), qu'un élève qui s'ennuie ostensiblement est en échec (en excluant ceux qui rendent d'excellents devoirs écrits alors qu'ils soupirent, soufflent, récitent d'une voix monocorde à l'oral), qu'un élève qui manque pour un oui ou pour un non est en échec, qu'un élève qui se contente d'une réponse laconique là où on lui demande de rédiger - alors qu'il connait la réponse - est en échec, qu'un élève qui apprend par coeur et ne parvient pas à répondre dès que la question le déroute un peu est en échec.
Oui, j'ai l'impression d'avoir beaucoup d'élèves en échec. Et étant donné le nombre de ceux qui ne s'en sortent pas au lycée (quand ils y restent!), ni en général, ni en professionnel, j'ai peur que ce ne soit pas qu'une impression...
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- Hermione0908Modérateur
Ronin a écrit:doublecasquette a écrit:Anaxagore a écrit:Quand on enseignait dans les campagnes où l'alcoolisme et l'inceste étaient monnaie courante au début du XXe siècle, c'était plus facile?
Je suis de l'avis de DC. Commençons par instruire de toutes nos forces, et nous verrons bien.
Et dans les villes industrielles où papa et maman faisaient des journées de douze heures et laissaient les plus petits à la charge de la mémé impotente ? Et qu'à la maison, on ne parlait que polonais, italien, espagnol, portugais et déjà khabyle ?
Seulement, les programmes de l'époque parlaient bien d'instruire ces tout-petits qui leur arrivaient non-francophones, non-socialisés, perdus... Personne ne les imaginait déjà foutus parce que leurs parents ne leur lisaient pas leur histoire avant d'aller faire dodo depuis la naissance et qu'ils ne participaient pas aux ateliers-découverte-du-land'art organisés par la crèche parentale "Bobocéplubo"...
Et leurs instits y croyaient et savaient que c'était possible puisqu'eux aussi, trente ans plus tôt étaient arrivés à l'école non-francophones puisqu'ils étaient bretons, picards, basques, alsaciens, occitans, chtimis et qu'ils entendaient parler le français pour la première fois en passant le portail de l'école publique.
Et le programme qu'ils mettaient en œuvre en maternelle faisait en sorte que lorsque ces enfants-là retrouvaient leurs camarades plus chanceux, fils d'artisans, de commerçants, de petits employés, au seuil de la grande école, la différence, c'était que les petits pauvres savaient déjà écrire, lire et compter, connaissaient La Fontaine et Florian, récitaient des poésies et chantaient des chansons que les autres, restés chez eux jusqu'à six ans ne connaissaient pas.
Je suis encore une fois entièrement d'accord avec vous. C'est d'ailleurs ce qui faisait l'image très positives des instituteurs/institutrices. Une bonne maîtrise de la lecture devrait être l'objectif 1) 2) et 3) du primaire. Et arrêter avec le déterminisme social qui sert de renoncement et de racisme social sous prétexte de ne pas les bousculer. Ce n'est pas parce que c'est dur...
Entièrement d'accord avec ça. La politique d'établissement joue beaucoup dans le cas du déterminisme social. Chez nous, la cde a décidé que TOUS les élèves ayant un nom à vague consonance turque devrait suivre des cours de FLS. Sauf que. Dans le tas, il y a de très bon élèves, bien meilleurs que nos lorrains du cru. Et cette stigmatisation me dérange. Tout comme le fait de dire que si un gamin né en France et ayant suivi sa scolarité entière en France doit être considéré comme primo-arrivant parce que "Vous comprenez, il vit dans une famille turque, il ne faut donc pas considérer qu'il est un élève comme les autres."
Pas d'accord avec ça ! Je vis dans une région où il y a eu une grosse immigration polonaise, italienne et portugaise. J'ai nombre d'exemple, à commencer par ma propre famille, où les immigrants ne parlaient pas un mot de français et où les enfants nés en France s'en sont bien voire très bien sortis. Alors arrêtons de leur coller des étiquettes sur le dos dès le départ !
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Certaines rubriques de Neoprofs.org sont en accès restreint.
Pour en savoir plus, c'est par ici : https://www.neoprofs.org/t48247-topics-en-acces-restreint-forum-accessible-uniquement-sur-demande-edition-2021
- LédisséEsprit sacré
Décidément, Hermione, ta direction me laisse... songeuse...
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- ErgoDevin
:shock: Et les familles ne s'en offusquent pas ?
C'est grave, là...
C'est grave, là...
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- Ponce PilateNiveau 6
Ergo a écrit:
......
Vous parlez d'un ensemble de facteurs qui semblent avoir fonctionné chez vous mais de fait, pourquoi étiez-vous en échec ? Quelles étaient les "causes de l'échec scolaire" pour reprendre votre titre ? Et peut-on généraliser et reprendre les mêmes causes des années plus tard ?
Ergo
Depuis une semaine, j'essaie de cerner les causes de mon échec scolaire.
J'ai trouvé, en vrac :
- un désintérêt total pour les activités scolaires
- une paresse chronique
- une velléité permanente
Mais la première cause qui m'est venue à l'esprit est d'ordre psychologique et affective.
Mon frère et moi, avions une soeur brillantissime en classe, toujours citée en exemple : tableau d'honneur, récompenses, prix d'excellence, etc...
Elle lisait beaucoup. Mon frère et moi nous n'avions aucun plaisir à lire et nous ne lisions rien (sauf Tintin ou Tarzan qu'un voisin nous prêtait).
Quand mes parents faisaient des comparaisons, nous nous sentions minables.
Nous ne supportions pas l'autorité de cette soeur aînée qui tentait de nous civiliser en nous faisant faire des dictées. Nous la traitions de vache car elle nous infligeait des punitions. (j'ai dû copier des centaines de fois la règle de l'accord du participe passé conjugué avec le verbe avoir !).
En participant au forum de Néoprofs, je réalise qu'avec mon frère, nous avions un point en commun que je viens de découvrir : nous étions toujours au fond de la classe.
Un détail me revient à l'esprit : nous n'avions pas de bureau pour travailler. Mes parents étaient assez pauvres et nous vivions dans un petit appartement, les uns sur les autres.
Mais la cause principale de notre échec scolaire, c'était le manque d'appétit intellectuel.
Les femmes qui ont une libido au point mort ont rarement envie de faire l'amour.
Sur le plan scolaire, c'est un peu pareil. Quand on n'est pas intéressé par le menu, on n'a pas trop d'appétit.
Purée ! J'allais oublier un truc important. Autrefois, il fallait apprendre plein de choses par coeur : les poésies, l'histoire, la géo, le catéchisme...J'ai toujours détesté apprendre par coeur et je prenais régulièrement des cartons quand j'étais interrogé.
_________________
Que le net soit avec vous...et avec votre esprit. -----------------> Amen.
- Ponce PilateNiveau 6
En plein dans le 1000 Celeborn : pour la première fois de ma vie, j'ai vraiment l'impression de faire une psychanalyse !Celeborn a écrit:Vous pouvez maintenant quitter le divan.
Ça fera 70 euros.
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- DhaiphiGrand sage
Bah, tu n'es pas le seul.Ponce Pilate a écrit:Elle lisait beaucoup. Mon frère et moi nous n'avions aucun plaisir à lire et nous ne lisions rien (sauf Tintin ou Tarzan qu'un voisin nous prêtait).
Evidemment sur ce forum qui regorge de profs de LC, il est assez malvenu de prétendre que sa seule culture littéraire solide est celle de la BD et de la SF américaine.
Je suis aculturé au sens classique mais ça ne me rend pas vraiment malheureux.
Quelques regrets parfois et encore...ce n'était pas mon destin.
_________________
De toutes les écoles que j’ai fréquentées, c’est l’école buissonnière qui m’a paru la meilleure.
[Anatole France]
J'aime les regretteurs d'hier qui voudraient changer le sens des rivières et retrouver dans la lumière la beauté d'Ava Gardner.
[Alain Souchon]
- SapotilleEmpereur
Aviez-vous quelque chose qui vous passionnait en dehors de l'école?
Un hobby, un passe-temps qui vous motivaient ?
- Ponce PilateNiveau 6
Sapotille a écrit:
Aviez-vous quelque chose qui vous passionnait en dehors de l'école?
Un hobby, un passe-temps qui vous motivaient ?
Pas vraiment.
Ma seule passion était d'écouter de la musique (Presley, les Platters, Bill Haley)
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- DhaiphiGrand sage
Que du bon !Ponce Pilate a écrit:Ma seule passion était d'écouter de la musique (Presley, les Platters, Bill Haley)
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