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John
Médiateur

La littérature de jeunesse, c'est quoi ?  - Page 11 Empty Re: La littérature de jeunesse, c'est quoi ?

par John Sam 25 Fév 2012 - 10:30
Dr who, ça me va bien.

J'aurais ajouté : "on peut très bien recommander la lecture de nombreux livres de jeunesse comme lecture plaisir en plus de ce qui fait en classe, ou valoriser la lecture de livres que les enfants feraient de manière spontanée".
Mufab
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Grand Maître

La littérature de jeunesse, c'est quoi ?  - Page 11 Empty Re: La littérature de jeunesse, c'est quoi ?

par Mufab Sam 25 Fév 2012 - 11:41
doctor who a écrit:Je pense qu'on peut trouver une voie moyenne entre nos positions :
- lire des albums de jeunesse en classe ne fait pas aller en enfer
- ne faire de littérature que de cette manière en enchaînant les séquences d'étude d'album nous paraît inefficace et même parfois rebutant
- faire des séquences de lecture d'album trop longues est problématique
- ne jamais faire lire d'auteurs classiques, sous forme de morceaux choisis ou non, met en cause la possibilité d'une culture littéraire pour tous
- les morceaux choisis sont le moyen le plus simple pour aborder ces auteurs classiques à l'école élémentaire
- il est aussi possible de lire ou faire lire des adaptations de classiques pour la jeunesse en oeuvre intégrale (d'ailleurs combiné avec des morceaux choisis de la même oeuvre)

On est OK, ou pas du tout ?


Très OK me concernant, avec toutes les propositions, sauf peut-être celle mise en italique par mes soins dans la citation, en élémentaire du moins. Pour les raisons que j'ai déjà dites, je crois, mais aussi parce que je n'arrive pas à me résoudre à laisser la lecture intégrale (parce qu'elle est trop difficile ou trop longue) qu'ils motiveraient éventuellement, à la responsabilité de l'élève ou de ses parents, au hasard, à un "plus tard" incertain...
Mais bien sûr, il reste à définir le "morceau choisi". Mes réticences (temporaires peut-être, d'ailleurs - je n'ai que peu d'idées préconçues) portent sur son acception en tant qu'"extrait" - petite partie d'un roman, par exemple.
Sont donc exclus (des réticences) les fables, poèmes, contes, légendes...
Mufab
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La littérature de jeunesse, c'est quoi ?  - Page 11 Empty Re: La littérature de jeunesse, c'est quoi ?

par Mufab Sam 25 Fév 2012 - 11:44
John a écrit:J'aurais ajouté : "on peut très bien recommander la lecture de nombreux livres de jeunesse comme lecture plaisir en plus de ce qui fait en classe, ou valoriser la lecture de livres que les enfants feraient de manière spontanée".
+ 1
fugue
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La littérature de jeunesse, c'est quoi ?  - Page 11 Empty Re: La littérature de jeunesse, c'est quoi ?

par fugue Sam 25 Fév 2012 - 11:51
Mufab a écrit:
doctor who a écrit:Je pense qu'on peut trouver une voie moyenne entre nos positions :
- lire des albums de jeunesse en classe ne fait pas aller en enfer
- ne faire de littérature que de cette manière en enchaînant les séquences d'étude d'album nous paraît inefficace et même parfois rebutant
- faire des séquences de lecture d'album trop longues est problématique
- ne jamais faire lire d'auteurs classiques, sous forme de morceaux choisis ou non, met en cause la possibilité d'une culture littéraire pour tous
- les morceaux choisis sont le moyen le plus simple pour aborder ces auteurs classiques à l'école élémentaire
- il est aussi possible de lire ou faire lire des adaptations de classiques pour la jeunesse en oeuvre intégrale (d'ailleurs combiné avec des morceaux choisis de la même oeuvre)

On est OK, ou pas du tout ?


Très OK me concernant, avec toutes les propositions, sauf peut-être celle mise en italique par mes soins dans la citation, en élémentaire du moins. Pour les raisons que j'ai déjà dites, je crois, mais aussi parce que je n'arrive pas à me résoudre à laisser la lecture intégrale (parce qu'elle est trop difficile ou trop longue) qu'ils motiveraient éventuellement, à la responsabilité de l'élève ou de ses parents, au hasard, à un "plus tard" incertain...
Mais bien sûr, il reste à définir le "morceau choisi". Mes réticences (temporaires peut-être, d'ailleurs - je n'ai que peu d'idées préconçues) portent sur son acception en tant qu'"extrait" - petite partie d'un roman, par exemple.
Sont donc exclus (des réticences) les fables, poèmes, contes, légendes...

Non, bien sûr, on inclut les fables, légendes, contes etc... Au contraire. Je pense que plus un texte forme "un tout" par lui-même, mieux c'est.

Mufab
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par Mufab Sam 25 Fév 2012 - 11:51
La littérature de jeunesse, c'est quoi ?  - Page 11 2252222100
fugue
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La littérature de jeunesse, c'est quoi ?  - Page 11 Empty Re: La littérature de jeunesse, c'est quoi ?

par fugue Sam 25 Fév 2012 - 11:55
[complètement HS] J'adore ce smiley La littérature de jeunesse, c'est quoi ?  - Page 11 2252222100 ! Merci Mufab, c'est la première fois que je le reçois!
doctor who
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Doyen

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par doctor who Sam 25 Fév 2012 - 14:17
John a écrit:Dr who, ça me va bien.

J'aurais ajouté : "on peut très bien recommander la lecture de nombreux livres de jeunesse comme lecture plaisir en plus de ce qui fait en classe, ou valoriser la lecture de livres que les enfants feraient de manière spontanée".

D'accord.J'allais ajouter qlqc en ce sens. Avec la nécessité de développer et valoriser une bibliothèque d'école et des bibliothèques de classe de sorte qu'elles soient un prolongement des cours.


Un extrait des Quelques mots sur l'instruction publique en France, de Michel Bréal, 1873, tirés du blog de Spino :

L’une des réformes les plus urgentes qu’appelle notre enseignement primaire, c’est donc de provoquer chez les enfants le goût de la lecture. Pour arriver à ce résultat il faut que l’instituteur fasse des lectures en classe. N’objectez pas la perte de temps, car il serait facile de nommer des exercices qui envahissent l’école et qui ne jouissent d’une si grande faveur dans l’opinion des maîtres que parce qu’ils remplissent les heures. Au lieu de ces dictées qui laissent la tête de l’enfant complètement inactive, lisez le récit d’une belle action, la description d’un phénomène naturel ou simplement un conte de fée. Quand au milieu du silence général, suivi d’un long murmure d’étonnement ou de satisfaction, l’instituteur fera rentrer le livre dans son pupitre, plus d’un élève suivra le volume d’un œil de regret. Le format et la couverture, lui restent dans la mémoire, et toutes les fois qu’un hasard le fera reparaître, il y aura plus d’un cœur qui battra secrètement dans la classe. Mais quelle ne serait point la joie de l’élève à qui, pour récompense d’une conduite sans reproche et d’un travail exemplaire, le maître prêterait un jour le livre même d’où il a tiré sa lecture ! Une faveur si extraordinaire attirerait, je pense, plus d’un envieux à celui qui en serait l’objet, et des écoliers favorisés par la fortune pourraient bien être tentés de prendre le titre de l’ouvrage pour demander à leurs parents qu’on leur en fît présent.

La lecture est une telle source de plaisir, surtout dans le premier âge, qu’une fois que l’écolier en aura goûté la douceur, les stimulants et les encouragements seront superflus. Ne voyons-nous pas des enfants de deux ans feuilleter avec délices leurs livres d’images et se répéter à eux-mêmes les histoires qu’on leur a contées ? Il ne s’agit donc que de procurer les livres à nos petits paysans. C’est ici que la partie instruite de notre population devrait trouver quelque chose de cette activité ingénieuse et de cette ardeur de propagande qui fait pulluler les Bibles dans les pays protestants, et qui répand en pays catholiques les oraisons dévotes et les images de sainteté. Il ne faut point songer seulement aux enfants pauvres, mais encore à ceux dont les parents auraient les ressources nécessaires pour acheter des livres, mais ne le font point, parce, qu’ignorants eux-mêmes, ils ne sentent point le prix de l’instruction. Lectures faites en commun, bibliothèques communales dont l’instituteur sera le gardien, livres donnés en prix aux meilleurs élèves, tous ces moyens seront bons mais avant tout, il faut que l’école possède un certain nombre d’ouvrages que les élèves emporteront à tour de rôle à la maison, et qu’ils devront, en les rapportant, résumer de vive voix ou par écrit.

Quels livres placerons-nous dans cette bibliothèque de l’école ? Les ouvrages d’éducation et de morale y occuperont naturellement le premier rang ; j’y voudrais ensuite beaucoup de géographie : des récits de voyage, des descriptions de pays lointains réveilleront ce goût des aventures qui semble vouloir s’endormir dans notre race, et qui nous a donné autrefois les Jacques Cartier et les Cavalier de la Salle. Faisons donc connaître à nos enfants les histoires des grands navigateurs, et plaçons à côté d’eux les voyageurs modernes, comme Speke, Barth, Livingstone. L’histoire de France comptera un certain nombre de volumes mais on y verra, à côté des récits de nos victoires, celui de nos revers, pour que l’enfant prenne une idée plus juste des limites de nos forces, et pour qu’il apprenne à connaître les fautes qui chez nous amènent habituellement les désastres. Ce n’est pas en nous montrant toujours victorieux qu’on élèvera les âmes capables de porter et de réparer nos malheurs. L’histoire des autres peuples devra être également représentée ; il faut que nos enfants commencent à sortir de cette ignorance qui, pour notre plus grand dommage, nous laisse si indifférents à ce qui se passe hors de chez nous, et nous rend incapables de comprendre les événements qui ont lieu au delà de notre horizon de tous les jours. Les sciences naturelles et physiques, les arts mécaniques, nous fourniront quelques volumes qui éveilleront plus d’une vocation et qui, des mains de l’enfant, passeront peut-être à celles du père.

Laissons une large place aux œuvres d’imagination et à la poésie. Depuis les grandes conceptions épiques qui ont charmé le premier âge de l’humanité jusqu’aux simples contes de fée, le merveilleux est dû à l’esprit de l’enfant, qui n’aura affaire que trop tôt aux réalités de la vie. L’Iliade, l’Odyssée, dans des traductions faites pour cet usage, ne dépasseront point la portée d’esprit d’un enfant de douze ans. N’est-ce pas de ces poèmes qu’un ancien disait qu’ils sont le commencement, le milieu et la fin, le livre de l’enfant, de l’homme et du vieillard? A côté d’eux figureront les grands poèmes modernes, la Chanson de Roland, la Jérusalem délivrée, le Roland furieux, les Martyrs. La littérature dramatique, si chère aux enfants, sera représentée par les classiques du temps de Louis XIV, auxquels on pourra joindre quelques écrivains de notre siècle, tels que Casimir Delavigne et Ponsard. Les Fables de La Fontaine et de Florian ont naturellement leur place marquée dans notre bibliothèque. Nommons enfin les Contes de Perrault, ceux de Grimm, un choix des Mille et une Nuits : ces récits ont charmé les enfants de l’Inde et de la Perse, beaucoup ont fait les délices de nos pères au moyen âge. Pourquoi les refuserions-nous à nos petits contemporains ? Le Robinson de Foë, justement recommandé par J.-J. Rousseau, le Robinson suisse transporteront l’imagination au milieu d’un merveilleux d’une autre sorte. Parmi les auteurs d’aujourd’hui, citons Erckmann-Chatrian et J. Macé, qui ont su réussir dans l’art si difficile de se faire entendre du peuple et des enfants.

Une telle bibliothèque, sans dépasser cent volumes, que la librairie fournirait à bas prix, à cause de l’étendue du marché, transformerait la vie intellectuelle de nos jeunes générations. Un des inconvénients dont nos instituteurs se plaignent le plus, c’est que l’été leur enlève une partie de leurs écoliers; mais la lecture pourrait suivre l’enfant aux champs. Quand nos petits pâtres demanderont à emporter avec eux, pour mettre à profit les moments libres de la journée, un livre de leur bibliothèque scolaire, on pourra dire que l’instruction primaire de nos campagnes est enfin sortie de la période préparatoire et embryonnaire où elle est restée jusqu’à présent.


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Mon blog sur Tintin (entre autres) : http://popanalyse.over-blog.com/
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La littérature de jeunesse, c'est quoi ?  - Page 11 Empty Re: La littérature de jeunesse, c'est quoi ?

par *Kati* Sam 25 Fév 2012 - 14:29
Après avoir tout suivi depuis le début,
il ME semble
tout "simplement"
que notre façon d'enseigner la lecture à nos élèves
(extraits ou textes intégraux, textes classiques ou albums de jeunesse)
dépend du public auquel on s'adresse,
de ses difficultés ou de ses compétences...!

Et qui connaît mieux sa classe que l'enseignant lui-même???

Ce qui correspond à la classe de Mufab ne convient peut-être pas à celle d'un enseignant du GRIPP...
et vice versa...
Une fois que chacun a exposé son opinion, son avis, ses convictions,
est-il utile de continuer à polémiquer...? furieux ... :mitrailler: :colere:

Je pense que c'est bien d'échanger, de comparer, d'expliciter
mais tenter de faire changer l'opinion de l'autre me semble stérile...
et fatigant! Wink
Spoiler:

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récolte la tendresse...
Spinoza1670
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La littérature de jeunesse, c'est quoi ?  - Page 11 Empty Re: La littérature de jeunesse, c'est quoi ?

par Spinoza1670 Sam 25 Fév 2012 - 15:08
Il me semble, *Kati*, que concernant la discussion, tu mêles deux trucs contraires : polémique et recherche en commun. Entre ces deux extrêmes, il y a tout un continuum, et parfois, et assez facilement, le dialogue peut tourner en polémique. Rien de plus fragile qu'un dialogue.

"Faire changer l'opinion de l'autre", c'est le but du dialogue, pas de la polémique.
Le but de la polémique, c'est de paraître avoir raison.
(voir Schopenhauer, L'art d'avoir toujours raison, par exemple).
Il est injuste de condamner la possibilité du dialogue, qui en soi est bon, sous le prétexte qu'il peut parfois se transformer en polémique.
A moins d'admettre que tout dialogue est une polémique déguisée.

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« Let not any one pacify his conscience by the delusion that he can do no harm if he takes no part, and forms no opinion. Bad men need nothing more to compass their ends, than that good men should look on and do nothing. » (John Stuart Mill)

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Julie Pie
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La littérature de jeunesse, c'est quoi ?  - Page 11 Empty Re: La littérature de jeunesse, c'est quoi ?

par Julie Pie Sam 25 Fév 2012 - 15:11
*Kati* a écrit:
Ce qui correspond à la classe de Mufab ne convient peut-être pas à celle d'un enseignant du GRIPP...
et vice versa...

????? Les enseignants du GRIP auraient-ils des élèves particuliers?

Je suis membre du GRIP et je suis dans une école qui relève du Plan de Prévention contre l'Illettrisme (PPI). J'ai des élèves venant de tous milieux: des enfants de cadres sup. (très peu), des enfants de milieu ouvrier (nombreux), des enfants du voyage (plus ou moins selon les années), des enfants placés en famille d'accueil... Il faut comme les autres classes s'adapter selon les années, mais tous les ans ils ont droit au Petit Prince ou autres classiques en classe, parce que cela leur plaît en grande majorité (on n'aime pas toujours tout). Je sais, qu'avec beaucoup de chance, certains d'entre eux auront droit à la "littérature de jeunesse" si par hasard leurs parents entrent dans une librairie parce c'est ce qui est en devanture dans le rayon "enfants" et que leurs parents eux-mêmes ne connaissent pas les "classiques". La majorité n'aura pas grand-chose d'autre à lire que ce que les enseignants leur feront lire pendant leur scolarité. Alors, même quand je n'étais pas membre du GRIP, je lisais à mes élèves Jules Verne, Alexandre Dumas, Daudet, etc. selon le niveau dans lequel je me trouvais et je leur faisais un cahier de lecture en photocopiant les extraits des classiques choisis. Je leur parle des auteurs, de l'époque dans laquelle ils vivaient (en ce moment, Saint-Exupéry les passionne), de leurs autres oeuvres... Et tous y trouvent du plaisir. Alors comme je n'ai pas assez de temps déjà pour lire ces oeuvres, et que ce que je lis dans les oeuvres de littérature de jeunesse ne me semble pas requérir des compléments d'informations (vocabulaire, compréhension) données par quelqu'un d'autre, j'ai fait mon choix. J'essaie de leur apporter ce qu'ils n'auront pas la chance de trouver chez eux et je partage ce moment avec eux.
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La littérature de jeunesse, c'est quoi ?  - Page 11 Empty Re: La littérature de jeunesse, c'est quoi ?

par Mareuil Sam 25 Fév 2012 - 15:18
doctor who a écrit:
John a écrit:Dr who, ça me va bien.

J'aurais ajouté : "on peut très bien recommander la lecture de nombreux livres de jeunesse comme lecture plaisir en plus de ce qui fait en classe, ou valoriser la lecture de livres que les enfants feraient de manière spontanée".

D'accord.J'allais ajouter qlqc en ce sens. Avec la nécessité de développer et valoriser une bibliothèque d'école et des bibliothèques de classe de sorte qu'elles soient un prolongement des cours.


Un extrait des Quelques mots sur l'instruction publique en France, de Michel Bréal, 1873, tirés du blog de Spino :

L’une des réformes les plus urgentes qu’appelle notre enseignement primaire, c’est donc de provoquer chez les enfants le goût de la lecture. Pour arriver à ce résultat il faut que l’instituteur fasse des lectures en classe. N’objectez pas la perte de temps, car il serait facile de nommer des exercices qui envahissent l’école et qui ne jouissent d’une si grande faveur dans l’opinion des maîtres que parce qu’ils remplissent les heures. Au lieu de ces dictées qui laissent la tête de l’enfant complètement inactive, lisez le récit d’une belle action, la description d’un phénomène naturel ou simplement un conte de fée. Quand au milieu du silence général, suivi d’un long murmure d’étonnement ou de satisfaction, l’instituteur fera rentrer le livre dans son pupitre, plus d’un élève suivra le volume d’un œil de regret. Le format et la couverture, lui restent dans la mémoire, et toutes les fois qu’un hasard le fera reparaître, il y aura plus d’un cœur qui battra secrètement dans la classe. Mais quelle ne serait point la joie de l’élève à qui, pour récompense d’une conduite sans reproche et d’un travail exemplaire, le maître prêterait un jour le livre même d’où il a tiré sa lecture ! Une faveur si extraordinaire attirerait, je pense, plus d’un envieux à celui qui en serait l’objet, et des écoliers favorisés par la fortune pourraient bien être tentés de prendre le titre de l’ouvrage pour demander à leurs parents qu’on leur en fît présent.

La lecture est une telle source de plaisir, surtout dans le premier âge, qu’une fois que l’écolier en aura goûté la douceur, les stimulants et les encouragements seront superflus. Ne voyons-nous pas des enfants de deux ans feuilleter avec délices leurs livres d’images et se répéter à eux-mêmes les histoires qu’on leur a contées ? Il ne s’agit donc que de procurer les livres à nos petits paysans. C’est ici que la partie instruite de notre population devrait trouver quelque chose de cette activité ingénieuse et de cette ardeur de propagande qui fait pulluler les Bibles dans les pays protestants, et qui répand en pays catholiques les oraisons dévotes et les images de sainteté. Il ne faut point songer seulement aux enfants pauvres, mais encore à ceux dont les parents auraient les ressources nécessaires pour acheter des livres, mais ne le font point, parce, qu’ignorants eux-mêmes, ils ne sentent point le prix de l’instruction. Lectures faites en commun, bibliothèques communales dont l’instituteur sera le gardien, livres donnés en prix aux meilleurs élèves, tous ces moyens seront bons mais avant tout, il faut que l’école possède un certain nombre d’ouvrages que les élèves emporteront à tour de rôle à la maison, et qu’ils devront, en les rapportant, résumer de vive voix ou par écrit.

Quels livres placerons-nous dans cette bibliothèque de l’école ? Les ouvrages d’éducation et de morale y occuperont naturellement le premier rang ; j’y voudrais ensuite beaucoup de géographie : des récits de voyage, des descriptions de pays lointains réveilleront ce goût des aventures qui semble vouloir s’endormir dans notre race, et qui nous a donné autrefois les Jacques Cartier et les Cavalier de la Salle. Faisons donc connaître à nos enfants les histoires des grands navigateurs, et plaçons à côté d’eux les voyageurs modernes, comme Speke, Barth, Livingstone. L’histoire de France comptera un certain nombre de volumes mais on y verra, à côté des récits de nos victoires, celui de nos revers, pour que l’enfant prenne une idée plus juste des limites de nos forces, et pour qu’il apprenne à connaître les fautes qui chez nous amènent habituellement les désastres. Ce n’est pas en nous montrant toujours victorieux qu’on élèvera les âmes capables de porter et de réparer nos malheurs. L’histoire des autres peuples devra être également représentée ; il faut que nos enfants commencent à sortir de cette ignorance qui, pour notre plus grand dommage, nous laisse si indifférents à ce qui se passe hors de chez nous, et nous rend incapables de comprendre les événements qui ont lieu au delà de notre horizon de tous les jours. Les sciences naturelles et physiques, les arts mécaniques, nous fourniront quelques volumes qui éveilleront plus d’une vocation et qui, des mains de l’enfant, passeront peut-être à celles du père.

Laissons une large place aux œuvres d’imagination et à la poésie. Depuis les grandes conceptions épiques qui ont charmé le premier âge de l’humanité jusqu’aux simples contes de fée, le merveilleux est dû à l’esprit de l’enfant, qui n’aura affaire que trop tôt aux réalités de la vie. L’Iliade, l’Odyssée, dans des traductions faites pour cet usage, ne dépasseront point la portée d’esprit d’un enfant de douze ans. N’est-ce pas de ces poèmes qu’un ancien disait qu’ils sont le commencement, le milieu et la fin, le livre de l’enfant, de l’homme et du vieillard? A côté d’eux figureront les grands poèmes modernes, la Chanson de Roland, la Jérusalem délivrée, le Roland furieux, les Martyrs. La littérature dramatique, si chère aux enfants, sera représentée par les classiques du temps de Louis XIV, auxquels on pourra joindre quelques écrivains de notre siècle, tels que Casimir Delavigne et Ponsard. Les Fables de La Fontaine et de Florian ont naturellement leur place marquée dans notre bibliothèque. Nommons enfin les Contes de Perrault, ceux de Grimm, un choix des Mille et une Nuits : ces récits ont charmé les enfants de l’Inde et de la Perse, beaucoup ont fait les délices de nos pères au moyen âge. Pourquoi les refuserions-nous à nos petits contemporains ? Le Robinson de Foë, justement recommandé par J.-J. Rousseau, le Robinson suisse transporteront l’imagination au milieu d’un merveilleux d’une autre sorte. Parmi les auteurs d’aujourd’hui, citons Erckmann-Chatrian et J. Macé, qui ont su réussir dans l’art si difficile de se faire entendre du peuple et des enfants.

Une telle bibliothèque, sans dépasser cent volumes, que la librairie fournirait à bas prix, à cause de l’étendue du marché, transformerait la vie intellectuelle de nos jeunes générations. Un des inconvénients dont nos instituteurs se plaignent le plus, c’est que l’été leur enlève une partie de leurs écoliers; mais la lecture pourrait suivre l’enfant aux champs. Quand nos petits pâtres demanderont à emporter avec eux, pour mettre à profit les moments libres de la journée, un livre de leur bibliothèque scolaire, on pourra dire que l’instruction primaire de nos campagnes est enfin sortie de la période préparatoire et embryonnaire où elle est restée jusqu’à présent.


Précisons que Michel Bréal est l'inventeur de la sémantique et qu'on lui doit aussi d'avoir suggéré à Pierre de Coubertin d'inscrire le marathon au nombre des épreuves des JO.
Mufab
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Grand Maître

La littérature de jeunesse, c'est quoi ?  - Page 11 Empty Re: La littérature de jeunesse, c'est quoi ?

par Mufab Sam 25 Fév 2012 - 15:22
@Julie Pie
Le Petit Prince et La Chèvre se trouvent dans la liste, je crois. Je les fais lire aussi...

Il ne s'agit pas d'un débat classique vs contemporain... Si ?
Mais de définir la littérature de jeunessse et sa place à l'école (enfin, je crois).

Et si, la littérature de jeunesse contemporaine a également besoin de compléments d'information pour qui ne maîtrise pas sa langue.
Et elle n'est pas confondue à l'école avec les Winx, l'Etalon noir, ou Grand Galop vers lesquels les enfants se dirigent spontanément si personne ne les guide (je n'ai rien contre ces livres, mais oui, là, c'est du loisir.)
Mufab
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Grand Maître

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par Mufab Sam 25 Fév 2012 - 15:23
En fait, je me demande s'il ne faudrait pas définir au préalable "la Littérature"...
*Kati*
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Habitué du forum

La littérature de jeunesse, c'est quoi ?  - Page 11 Empty Re: La littérature de jeunesse, c'est quoi ?

par *Kati* Sam 25 Fév 2012 - 15:34
Spinoza1670 a écrit:Il me semble, *Kati*, que concernant la discussion, tu mêles deux trucs contraires : polémique et recherche en commun.
"Faire changer l'opinion de l'autre", c'est le but du dialogue, pas de la polémique.
Ah bon...?
En tout cas, pas pour moi...


Spinoza1670 a écrit:Le but de la polémique, c'est de paraître avoir raison.
Eh ben alors... c'est lié!!
Si on veut faire changer l'opinion de l'autre dans un dialogue,
c'est qu'on pense avoir raison!
...non?

mais bon... c'est HS ici!
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phi
Expert

La littérature de jeunesse, c'est quoi ?  - Page 11 Empty Re: La littérature de jeunesse, c'est quoi ?

par phi Sam 25 Fév 2012 - 15:37
*Kati* a écrit:
Spinoza1670 a écrit:Il me semble, *Kati*, que concernant la discussion, tu mêles deux trucs contraires : polémique et recherche en commun.
"Faire changer l'opinion de l'autre", c'est le but du dialogue, pas de la polémique.
Ah bon...?
En tout cas, pas pour moi...


Spinoza1670 a écrit:Le but de la polémique, c'est de paraître avoir raison.
Eh ben alors... c'est lié!!
Si on veut faire changer l'opinion de l'autre dans un dialogue,
c'est qu'on pense avoir raison!
...non?

mais bon... c'est HS ici!

C'est vrai que c'est un peu HS mais bon... Si tu lis "l'art d'avoir toujours raison" tu verras que c'est bien "paraître avoir toujours raison" et donc ni "avoir vraiment toujours raison" ni forcément vouloir que l'autre se range à ton avis, puisqu'une des façons de paraître avoir toujours raison, c'est justement de faire passer l'autre pour un imbécile, alors que dans un dialogue qui vise à distinguer le vrai du faux (je simplifie) même si au départ on pense que c'est nous qu'on a raison et pas l'autre, on essaye d'avancer ensemble, pas l'un contre l'autre Wink
*Kati*
*Kati*
Habitué du forum

La littérature de jeunesse, c'est quoi ?  - Page 11 Empty Re: La littérature de jeunesse, c'est quoi ?

par *Kati* Sam 25 Fév 2012 - 15:38
Julie Pie a écrit:
*Kati* a écrit:
Ce qui correspond à la classe de Mufab ne convient peut-être pas à celle d'un enseignant du GRIP...
et vice versa...

????? Les enseignants du GRIP auraient-ils des élèves particuliers?
Bien sûr!!!
... comme moi
comme Mufab
comme chacun des enseignants ici présents! Wink

Chaque classe est "particulière"!
c'est ce que je disais dans le message cité, qui a été tronqué...

_________________
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*Kati*
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La littérature de jeunesse, c'est quoi ?  - Page 11 Empty Re: La littérature de jeunesse, c'est quoi ?

par *Kati* Sam 25 Fév 2012 - 15:40
phi a écrit:
*Kati* a écrit:
Spinoza1670 a écrit:Il me semble, *Kati*, que concernant la discussion, tu mêles deux trucs contraires : polémique et recherche en commun.
"Faire changer l'opinion de l'autre", c'est le but du dialogue, pas de la polémique.
Ah bon...?
En tout cas, pas pour moi...


Spinoza1670 a écrit:Le but de la polémique, c'est de paraître avoir raison.
Eh ben alors... c'est lié!!
Si on veut faire changer l'opinion de l'autre dans un dialogue,
c'est qu'on pense avoir raison!
...non?

mais bon... c'est HS ici!

C'est vrai que c'est un peu HS mais bon... Si tu lis "l'art d'avoir toujours raison" tu verras que c'est bien "paraître avoir toujours raison" et donc ni "avoir vraiment toujours raison" ni forcément vouloir que l'autre se range à ton avis, puisqu'une des façons de paraître avoir toujours raison, c'est justement de faire passer l'autre pour un imbécile, alors que dans un dialogue qui vise à distinguer le vrai du faux (je simplifie) même si au départ on pense que c'est nous qu'on a raison et pas l'autre, on essaye d'avancer ensemble, pas l'un contre l'autre Wink
La littérature de jeunesse, c'est quoi ?  - Page 11 2252222100 c'est exactement ce que je disais dans mon 1er message cité par Spinoza!
(...mais je me suis peut-être mal exprimée?)

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Dhaiphi
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La littérature de jeunesse, c'est quoi ?  - Page 11 Empty Re: La littérature de jeunesse, c'est quoi ?

par Dhaiphi Sam 25 Fév 2012 - 15:52
*Kati* a écrit:[Chaque classe est "particulière"!
Avec des constantes qui permettent tout de même de généraliser. Wink

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fraisedesbois
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La littérature de jeunesse, c'est quoi ?  - Page 11 Empty Re: La littérature de jeunesse, c'est quoi ?

par fraisedesbois Sam 25 Fév 2012 - 18:28
Julie Pie a écrit:????? Les enseignants du GRIP auraient-ils des élèves particuliers?

Je suis membre du GRIP et je suis dans une école qui relève du Plan de Prévention contre l'Illettrisme (PPI). J'ai des élèves venant de tous milieux: des enfants de cadres sup. (très peu), des enfants de milieu ouvrier (nombreux), des enfants du voyage (plus ou moins selon les années), des enfants placés en famille d'accueil... Il faut comme les autres classes s'adapter selon les années, mais tous les ans ils ont droit au Petit Prince ou autres classiques en classe, parce que cela leur plaît en grande majorité (on n'aime pas toujours tout). Je sais, qu'avec beaucoup de chance, certains d'entre eux auront droit à la "littérature de jeunesse" si par hasard leurs parents entrent dans une librairie parce c'est ce qui est en devanture dans le rayon "enfants" et que leurs parents eux-mêmes ne connaissent pas les "classiques". La majorité n'aura pas grand-chose d'autre à lire que ce que les enseignants leur feront lire pendant leur scolarité. Alors, même quand je n'étais pas membre du GRIP, je lisais à mes élèves Jules Verne, Alexandre Dumas, Daudet, etc. selon le niveau dans lequel je me trouvais et je leur faisais un cahier de lecture en photocopiant les extraits des classiques choisis. Je leur parle des auteurs, de l'époque dans laquelle ils vivaient (en ce moment, Saint-Exupéry les passionne), de leurs autres oeuvres... Et tous y trouvent du plaisir. Alors comme je n'ai pas assez de temps déjà pour lire ces oeuvres, et que ce que je lis dans les oeuvres de littérature de jeunesse ne me semble pas requérir des compléments d'informations (vocabulaire, compréhension) données par quelqu'un d'autre, j'ai fait mon choix. J'essaie de leur apporter ce qu'ils n'auront pas la chance de trouver chez eux et je partage ce moment avec eux.

je trouve ce choix osé, cohérent avec d'autres choix du GRIP, et parfaitement sensé.
je ne dis pas "il est indispensable de pratiquer ainsi".
je ne dis pas "ce serait la meilleure des méthodes même si on pourrait en tolérer d'autres".

juste, ce choix me parle.
ce choix me fait réfléchir.
ce choix interroge mes a priori (de bibliothécaire qui accueille des scolaires).
tout cela remet également en cause mon opinion sur l'école (point de vue de parent), et me rappelle, fort à propos, combien j'ai aimé certains classiques, que j'aurais peut être oublié de présenter à mes propres enfants.

merci Smile

et pour avoir cette fois attentivement lu Flocon d'Argent (mon autre fils n'a pas voulu le lire seul, c'est le premier livre qu'il a choisi de ne pas lire parce qu'il ne lui plaisait pas -sa maitresse leur a lu les droits du lecteur de Pennac, et c'est pas tombé dans l'oreille d'un sourd mdr )...
je ne vois pas la différence fondamentale par rapport à, précisément, l'Etalon Noir.
et j'en suis désolée, parce que j'aurais aimé me rallier à l'appréciation de Mufab sur cet album. oui, c'est peut être un peu moins basique comme écriture, mais j'ai l'impression que ça ne se joue pas à grand chose :shock:
je n'essaie en rien d'avoir raison sur ce point, je veux d'ailleurs bien avoir tort dans mes considérations sur le niveau de ce que l'on peut donner à lire à des enfants de CP. il est vrai je n'ai pas de classe à gérer ni de responsabilité dans mes interventions à l'école, moi. et il est tout aussi vrai que mes enfants ne peut être pas des élèves "lambda".

je suis totalement en désaccord sur l'idée que chaque classe est particulière Wink
il me semble qu'enseigner est une transmission, où l'on ne transmet pas que ce que l'on a appris, mais aussi ce que l'on est. à ce titre, il me parait naturel que chaque enseignant pratique en fonction de ce qui lui convient le mieux. en cela, j'objecterai devant toute prescription obligatoire "dans un sens" (la liste de 2004 est tout sauf facultative comme je l'ai naïvement cru au départ) comme dans l'autre.
mais particulariser chaque classe parce que les unités qui la compose sont des êtres différents heu pourquoi diable la Maternelle en fait donc des élèves alors heu

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La littérature de jeunesse, c'est quoi ?  - Page 11 Empty Re: La littérature de jeunesse, c'est quoi ?

par Mufab Sam 25 Fév 2012 - 19:36
Si, chaque classe est particulière, et chaque enseignant différent, et la rencontre des 2, n'en parlons pas. Nous parlons d'humains en présence... même si c'est complètement HS.
Mais cela ne signifie pas que les contenus doivent être différents (même si, dans les faits, ils le sont, je pense. Déjà d'une année à l'autre, avec un même niveau, dans une même école, avec la même façon d'aborder telle notion, elle n'est pas reçue de la même façon.)

Si, la liste 2002 ou 4 est facultative.

Et puis peu importe ce que je pense ou pas, je laisse définitivement tomber ce fil, que je ne souhaite pas stériliser ou importuner plus longtemps. Mais j'espère secrètement que, tant que je serai en poste, j'aurai le courage de ne laisser personne - ni parents, ni collègues, ni IEN, ni chercheur - m'imposer ses choix littéraires, et me dicter ce que mes élèves sont à même de lire ou pas.


Dernière édition par Mufab le Sam 25 Fév 2012 - 19:58, édité 1 fois
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par *Kati* Sam 25 Fév 2012 - 19:42
fraisedesbois a écrit: je suis totalement en désaccord sur l'idée que chaque classe est particulière Wink
il me semble qu'enseigner est une transmission, où l'on ne transmet pas que ce que l'on a appris, mais aussi ce que l'on est. à ce titre, il me parait naturel que chaque enseignant pratique en fonction de ce qui lui convient le mieux. en cela, j'objecterai devant toute prescription obligatoire "dans un sens" (la liste de 2004 est tout sauf facultative comme je l'ai naïvement cru au départ) comme dans l'autre.
Cela me semblait tellement évident que je ne l'ai pas écrit dans mon intervention, en voulant un peu "calmer le jeu" ici (mais il est vrai que "ce qui va sans dire va tellement mieux en le disant"...!)
Mais c'est en ça aussi que je voulais dire que "chaque classe est particulière"...
fraisedesbois a écrit: mais particulariser chaque classe parce que les unités qui la compose sont des êtres différents heu pourquoi diable la Maternelle en fait donc des élèves alors heu
Bon OK, je continue dans le HS par rapport au sujet principal... mille excuse à l'auteur de ce post!

Je ne comprends pas bien cette partie de ton intervention, Fraisedesbois... On n'a pas, bien sûr, à tout individualiser en classe, si c'est ce que tu veux dire!
Mais ne crois-tu pas que notre façon d'aborder la lecture, de choisir tel ou tel manuel, telle ou telle façon de fonctionner dépend principalement:
-de notre propre personnalité et de ce dans quoi on est le plus à l'aise?
-du style de public qu'on a en face de nous et qui n'est pas "vierge"?
Et si l'on est un enseignant responsable, ne faisant pas du grand n'importe quoi sous prétexte que c'est à la mode, mais réfléchissant à ses pratiques pédagogiques (comme nous le sommes tous ici...! :succes: ), il y a fort à parier que toutes les réponses à la question-titre ont raison...!
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par *Kati* Sam 25 Fév 2012 - 19:43
je n'avais pas vu que tu avais posté, Mufab!

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par fraisedesbois Sam 25 Fév 2012 - 20:17
Mufab a écrit:Si, la liste 2002 ou 4 est facultative.

effectivement, je ne vois aucune précision dans la liste 2004 que j'ai trouvée pour le cycle 2.
par contre, la liste 2004 pour le cycle 3... est "applicable à la rentrée 2004" ( Suspect )
L'Avant propos confirme :
"Cette liste 2004 de 300 titres ne doit pas être considérée comme strictement limitative; c’est une fenêtre
ouverte sur la littérature de jeunesse. De nombreux autres titres sont évoqués dans les notices que propose
le présent document. Ils peuvent donner lieu à des évocations, des explorations, des lectures en classe,
mais peuvent aussi bien être conseillés aux « grands lecteurs » qui auront envie de prolonger le plaisir que
leur aura procuré un livre par la découverte d’autres qui lui sont d’une certaine façon apparentés.
Les ouvrages étudiés en classe peuvent être choisis en dehors de cette liste, indicative sans être facultative ;
ils doivent satisfaire aux critères de qualité et d’équilibre entre les genres définis par les programmes.
Chaque année, deux classiques de l’enfance et huit oeuvres contemporaines de littérature de jeunesse,
une au moins dans chacune des six catégories qui constituent la base d’organisation de la liste (albums,
bandes dessinées, contes et fables, poésie, romans et récits illustrés, théâtre), doivent être lus en classe."

j'appelle pas ça facultatif, surtout dans un document du Ministère.

Mufab a écrit:Et puis peu importe ce que je pense ou pas, je laisse définitivement tomber ce fil, que je ne souhaite pas stériliser ou importuner plus longtemps. Mais j'espère secrètement que, tant que je serai en poste, j'aurai le courage de ne laisser personne - ni parents, ni collègues, ni IEN, ni chercheur - m'imposer ses choix littéraires, et me dicter ce que mes élèves sont à même de lire ou pas.

je comprends. mais peu ne m'importe pas Mufab.
et je n'ai rien lu de tel ici. vraiment (par contre, je le lis assez facilement dans l'Avant propos de la liste du MEN, un certain flickage, tout du moins dans l'extrait ci dessus).


*Kati* j'ai vu ta question, j'y reviendrai, ou je te répondrai en MP si c'est plus adapté.
non, je ne parlais pas d'individualiser ou non.

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par Mareuil Sam 25 Fév 2012 - 21:27
Mufab a écrit:Si, chaque classe est particulière, et chaque enseignant différent, et la rencontre des 2, n'en parlons pas. Nous parlons d'humains en présence... même si c'est complètement HS.
Mais cela ne signifie pas que les contenus doivent être différents (même si, dans les faits, ils le sont, je pense. Déjà d'une année à l'autre, avec un même niveau, dans une même école, avec la même façon d'aborder telle notion, elle n'est pas reçue de la même façon.)

Si, la liste 2002 ou 4 est facultative.

Et puis peu importe ce que je pense ou pas, je laisse définitivement tomber ce fil, que je ne souhaite pas stériliser ou importuner plus longtemps. Mais j'espère secrètement que, tant que je serai en poste, j'aurai le courage de ne laisser personne - ni parents, ni collègues, ni IEN, ni chercheur - m'imposer ses choix littéraires, et me dicter ce que mes élèves sont à même de lire ou pas.

Personne ne songe à vous imposer vos choix. Ils vous appartiennent. Ce qui n'est pas le moins préoccupant.
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La littérature de jeunesse, c'est quoi ?  - Page 11 Empty Re: La littérature de jeunesse, c'est quoi ?

par fraisedesbois Dim 26 Fév 2012 - 14:54
tombée là dessus, et... s'il y a des passages intéressants, il y a aussi des lignes qui me piquent carrément les yeux affraid
http://naturewriting.wordpress.com/2008/11/03/internet-cest-de-lecriture-rencontre-avec-christian-poslaniec-auteur-et-specialiste-de-litterature-jeunesse/


*Kati* je ne crois pas qu'une réponse à la question "qu'est-ce que la littérature jeunesse en classe?" puisse avoir raison ou tort Wink
il y a plusieurs réponses à cette question,
et il y a, à l'évidence, plusieurs pratiques, ce qui est normal.
et il y a, à l'évidence, beaucoup de sensibilité (au singulier) - ce qui dit aussi tout l'engagement des enseignants en présence et les batailles que chacun a mené et mène encore pour être l'enseignant qu'il souhaite être -

*Kati* a écrit:Je ne comprends pas bien cette partie de ton intervention, Fraisedesbois... On n'a pas, bien sûr, à tout individualiser en classe, si c'est ce que tu veux dire!
Mais ne crois-tu pas que notre façon d'aborder la lecture, de choisir tel ou tel manuel, telle ou telle façon de fonctionner dépend principalement:
-de notre propre personnalité et de ce dans quoi on est le plus à l'aise?
-du style de public qu'on a en face de nous et qui n'est pas "vierge"?

non, je ne crois pas (je le dis avec un sourire, peut être bien que ce n'est que pinaillerie que mon désacord, ou juste le signe que nous ne regardons pas la question depuis le même belvédère Wink ).
je ne crois pas, à cause du mot "principalement".
en jeu principalement je pense qu'il y a le(s) but(s) de l'école, et le niveau attendu-exigible d'un élève dans les différentes classes.
ensuite, que chaque enseignant pratique avec ce qu'il est, qu'il adapte parce que cette année là, un groupe d'élèves ceci ou cela, bien sûr, et je répète encore une fois que je ne critique la pratique de personne.
mais je n'arrive pas à mettre ces particularités avant le raisonnement (en quelque sorte).

je n'arrive pas à me dire que ce soit sur la base des particularités qu'on puisse dégager la mission de l'Ecole, ni qu'on puisse se poser la question de l'intérêt (des intérêts? pour qui ? pour quoi ? pourquoi ?) de la LDJ à l'Ecole.

entendons-nous bien, évidemment que l'on peut se poser la question depuis le fait qu'il existe des particularités, mais moi, ce n'est pas ainsi que je me pose la question, peut être parce que ce n'est pas cette réponse là que je cherche.
je ne cherche pas un "théorème" sur la LDJ.
en fait, je cherche plutôt le contre-exemple au théorème qui est donné à l'heure actuelle sur la LDJ.

ce qui aiguise ma curiosité c'est qu'alors que le ministère cadre -sur les bases d'une neutralité qui me parait, à moi, discutable- la place de la littérature jeunesse en classe, il se trouve qu'il y a quelques instits qui résistent.
et qui pour autant, n'ont pas de moins bons résultats.
il me semble que les pourquoi (de leur résistance, de leurs résultats "sans" la littérature jeunesse) sont très intéressants.


et sur un plan personnel, je me demande à partir de quand aider c'est trop aider, et à partir de quand adapter aux capacités que l'on suppose (moi je les suppose, je n'ai aucune évaluation concrète), c'est descendre "trop bas".

et je digresse un petit peu (pas tant que ça) : cette année, j'ai une illustration flagrante que demander beaucoup, parfois, c'est uniquement obtenir beaucoup. une nouvelle instit est arrivée dans notre petite école de village.
bon, pas plus malin que d'autres, les adultes chuchotent un peu dans les couloirs "oui, bon, elle n'a pas d'enfant, elle est un peu principe-principe", ça s'émeut et ça se demande un peu comment ça va se passer (oui, j'avais prévenu, pas finauds finauds).
alors non, elle n'a pas d'enfant.
et oui, elle est un peu principe-principe.
et?
et bein c'est formidable.
et peut être bien que justement. n'ayant pas d'enfant et/ou étant un peu principe-principe (je vois un lien entre les deux mais ça n'a pas d'importance que ce lien existe ou non), elle n'hésite pas une seconde à demander à ses élèves ce que d'autres avant elle ne demandaient pas/plus. elle demande, elle redemande, elle redemande encore, elle valorise chaque petite étape, et ses élèves essaient, réessaient, et y arrivent.
j'entends encore l'inquiétude de la directrice l'an passé "elle va avoir du mal, sa classe est difficile, très faible. et en plus elle sera à cheval sur 2 cycles (CE1-CE2)".

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par Mufab Dim 4 Mar 2012 - 18:39
Grâce à plusieurs fils ouverts récemment, j'ai un peu réfléchi à la pratique des extraits choisis versus oeuvres intégrales, et litté classique versus litté jeunesse.
Eh ben il n'y a peut-être pas besoin de "versus" (versi ? versorum ?)...

Attention, je vais réinventer l'eau tiède ! :lol!:

Prenons l'hypothèse d'une classe de lecteurs (qui auraient dépassé le stade "lire est épuisant, tant je n'ai pas automatisé les correspondances. Je laisse ça à d'autres; je ne lis pas silencieusement; je ne lis que lorsque je suis sollicité ou aidé par l'adulte.")

On pourrait peut-être concilier, avec des objectifs différents :
- la lecture d'extraits privilégiant une lecture fine et précise, des relectures successives, voire même des apprentissages "par coeur"... Ils seraient choisis exprès un peu difficiles, et demanderaient à la fois des explications magistrales, et du temps de classe, collectif, sur chacun;
- la lecture longue, moins "suivie", concernerait des textes plus accessibles en autonomie, assez simples, avec pour objectifs d'augmenter la vitesse de lecture, la confiance en soi face au livre, le plaisir de l'univers qu'il crée...
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