- AnguaGrand sage
Je regrette de ne pas avoir pris le temps de relire en entier ce fil, que je suis depuis son apparition ! Mais réagir me démange...
Voilà donc ma définition personnelle : la "littérature jeunesse", voulue, ou classée comme telle quelques décennies plus tard, c'est pour moi ce qui fait que très tôt, lire est un plaisir qu'on peut éprouver seul. Que ce soit indigent, touffu, mal écrit, travaillé, bourré de clichés, créatif, lié à une culture commune ou confidentiel, peu importe. Prendre conscience, au fil des albums et des romans, qu'ouvrir un livre fait du bien, c'est ce qui permet, au fil du temps, de prendre l'habitude de lire et ainsi d'accéder à des textes de plus en plus complexes, de plus en plus riches.
La vraie question (pour ne pas dire le vrai problème) est la place qu'on leur donne à l'école. Dans le secondaire, je n'ai aucune honte à séparer les deux, et je l'explique aux élèves, qui en général le comprennent : ce qu'on étudie en classe demande des efforts pour beaucoup, mais le sens qui s'en dégage mérite ses efforts. C'est un moment de travail. Le livre choisi pour se détendre avant de dormir, ce n'est pas forcément le même, plutôt que de "lecture plaisir", je parlerais de "lecture LOISIR", et cette lecture on peut en parler en cours, mais en lui donnant une autre place. Tout simplement en la distinguant des programmes scolaires : si Zébulon qui est pris de nausée en lisant une page d'Hugo s'est enthousiasmé en lisant tout seul Les Chroniques du marais qui pue, je trouve que laisser quelques minutes du cours pour qu'il en parle aux autres est important, peut-être donnera-t-il envie à un allergique aux livres de l'ouvrir. Je parle bien de quelques minutes, à l'issue desquelles un autre titre sera peut-être suggéré à Zébulon. Pendant ce temps-là, certes, je n'en fais pas de grands littérateurs, mais là n'est pas l'objectif : si les réconcilier avec la lecture passe par là, ouvrir La Princesse de Clèves au lycée leur fera peut-être moins peur. Ou ils prendront l'habitude de flâner dans une bibliothèque/un CDI et peut-être de lire un peu sans que ce soit imposé.
Certes, c'est une vision utopique des choses, mais à part à l'école, où les enfants rétifs à la chose peuvent-ils comprendre que lire n'est pas qu'une corvée ? Ce n'est peut-être pas trop pro, mais je n'ai aucun remords à faire de la publicité pour un loisir qui me plait... [b]
Voilà donc ma définition personnelle : la "littérature jeunesse", voulue, ou classée comme telle quelques décennies plus tard, c'est pour moi ce qui fait que très tôt, lire est un plaisir qu'on peut éprouver seul. Que ce soit indigent, touffu, mal écrit, travaillé, bourré de clichés, créatif, lié à une culture commune ou confidentiel, peu importe. Prendre conscience, au fil des albums et des romans, qu'ouvrir un livre fait du bien, c'est ce qui permet, au fil du temps, de prendre l'habitude de lire et ainsi d'accéder à des textes de plus en plus complexes, de plus en plus riches.
La vraie question (pour ne pas dire le vrai problème) est la place qu'on leur donne à l'école. Dans le secondaire, je n'ai aucune honte à séparer les deux, et je l'explique aux élèves, qui en général le comprennent : ce qu'on étudie en classe demande des efforts pour beaucoup, mais le sens qui s'en dégage mérite ses efforts. C'est un moment de travail. Le livre choisi pour se détendre avant de dormir, ce n'est pas forcément le même, plutôt que de "lecture plaisir", je parlerais de "lecture LOISIR", et cette lecture on peut en parler en cours, mais en lui donnant une autre place. Tout simplement en la distinguant des programmes scolaires : si Zébulon qui est pris de nausée en lisant une page d'Hugo s'est enthousiasmé en lisant tout seul Les Chroniques du marais qui pue, je trouve que laisser quelques minutes du cours pour qu'il en parle aux autres est important, peut-être donnera-t-il envie à un allergique aux livres de l'ouvrir. Je parle bien de quelques minutes, à l'issue desquelles un autre titre sera peut-être suggéré à Zébulon. Pendant ce temps-là, certes, je n'en fais pas de grands littérateurs, mais là n'est pas l'objectif : si les réconcilier avec la lecture passe par là, ouvrir La Princesse de Clèves au lycée leur fera peut-être moins peur. Ou ils prendront l'habitude de flâner dans une bibliothèque/un CDI et peut-être de lire un peu sans que ce soit imposé.
Certes, c'est une vision utopique des choses, mais à part à l'école, où les enfants rétifs à la chose peuvent-ils comprendre que lire n'est pas qu'une corvée ? Ce n'est peut-être pas trop pro, mais je n'ai aucun remords à faire de la publicité pour un loisir qui me plait... [b]
- MareuilNeoprof expérimenté
Angua a écrit:Je regrette de ne pas avoir pris le temps de relire en entier ce fil, que je suis depuis son apparition ! Mais réagir me démange...
Voilà donc ma définition personnelle : la "littérature jeunesse", voulue, ou classée comme telle quelques décennies plus tard, c'est pour moi ce qui fait que très tôt, lire est un plaisir qu'on peut éprouver seul. Que ce soit indigent, touffu, mal écrit, travaillé, bourré de clichés, créatif, lié à une culture commune ou confidentiel, peu importe. Prendre conscience, au fil des albums et des romans, qu'ouvrir un livre fait du bien, c'est ce qui permet, au fil du temps, de prendre l'habitude de lire et ainsi d'accéder à des textes de plus en plus complexes, de plus en plus riches.
La vraie question (pour ne pas dire le vrai problème) est la place qu'on leur donne à l'école. Dans le secondaire, je n'ai aucune honte à séparer les deux, et je l'explique aux élèves, qui en général le comprennent : ce qu'on étudie en classe demande des efforts pour beaucoup, mais le sens qui s'en dégage mérite ses efforts. C'est un moment de travail. Le livre choisi pour se détendre avant de dormir, ce n'est pas forcément le même, plutôt que de "lecture plaisir", je parlerais de "lecture LOISIR", et cette lecture on peut en parler en cours, mais en lui donnant une autre place. Tout simplement en la distinguant des programmes scolaires : si Zébulon qui est pris de nausée en lisant une page d'Hugo s'est enthousiasmé en lisant tout seul Les Chroniques du marais qui pue, je trouve que laisser quelques minutes du cours pour qu'il en parle aux autres est important, peut-être donnera-t-il envie à un allergique aux livres de l'ouvrir. Je parle bien de quelques minutes, à l'issue desquelles un autre titre sera peut-être suggéré à Zébulon. Pendant ce temps-là, certes, je n'en fais pas de grands littérateurs, mais là n'est pas l'objectif : si les réconcilier avec la lecture passe par là, ouvrir La Princesse de Clèves au lycée leur fera peut-être moins peur. Ou ils prendront l'habitude de flâner dans une bibliothèque/un CDI et peut-être de lire un peu sans que ce soit imposé.
Certes, c'est une vision utopique des choses, mais à part à l'école, où les enfants rétifs à la chose peuvent-ils comprendre que lire n'est pas qu'une corvée ? Ce n'est peut-être pas trop pro, mais je n'ai aucun remords à faire de la publicité pour un loisir qui me plait... [b]
Un mauvais clic.
Donc je répète mon post disparu :
Assez d'accord avec votre point de vue. D'où ma question concernant le fait qu'en 2002 on soit passé de ce que vous dites très bien, soit une liberté, à une prescription.
- MufabGrand Maître
Edit : Ah OK, Mareuil a écrit un commentaire après sa longue citation.
- fugueNiveau 8
La question ne se pose pas de la même façon en primaire et au collège.
Au collège, je suis d'accord avec Angua: étudier Hugo plutôt que Twilight, bien sûr.
En primaire, les "classiques" abordables ne sont pas légion; je ne vois pas pourquoi on se priverait de puiser dans la littérature de jeunesse, en sélectionnant avec soin des oeuvres de qualité qui, peut-être, seront des classiques dans 50 ans.
Au collège, je suis d'accord avec Angua: étudier Hugo plutôt que Twilight, bien sûr.
En primaire, les "classiques" abordables ne sont pas légion; je ne vois pas pourquoi on se priverait de puiser dans la littérature de jeunesse, en sélectionnant avec soin des oeuvres de qualité qui, peut-être, seront des classiques dans 50 ans.
- MareuilNeoprof expérimenté
fugue a écrit:La question ne se pose pas de la même façon en primaire et au collège.
Au collège, je suis d'accord avec Angua: étudier Hugo plutôt que Twilight, bien sûr.
En primaire, les "classiques" abordables ne sont pas légion; je ne vois pas pourquoi on se priverait de puiser dans la littérature de jeunesse, en sélectionnant avec soin des oeuvres de qualité qui, peut-être, seront des classiques dans 50 ans.
Elle se pose exactement de la même façon : il s'agit du problème de la prescription de textes de "littérature scolaire" désignés comme tels et de l'étude scolaire prescrite et encadrée par des consignes pédagogiques de ces textes.
Le problème est là, pas ailleurs.
- MufabGrand Maître
fugue a écrit:La question ne se pose pas de la même façon en primaire et au collège.
Je pense aussi que c'est important de faire cette distinction.
Quoi qu'un phénomène de lectures libres et pas du tout du tout imposées par nous peut aussi s'observer en élém, à travers certains mangas, des revues, des Martine achetées par Tata... Alors s'ils veulent en parler, bien sûr je les les y autorise, vite fait. Ils peuvent en lire un extrait même.
Toujours est-il que les créneaux de lecture sont destinés à d'autres titres, que j'ai choisis pour différentes raisons, aussi bien matérielles que qualitatives... et que oui, j'impose, d'autorité. Et je considère, bien présomptueusement, certes, dans ma classe, détenir ce droit et cette compétence.
D'autre part, il me semble que cette liste est maintenant seulement indicative.
- MufabGrand Maître
Pourrait-on répondre à cette question que je pose depuis le début, SVP...
Ou alors j'ai loupé des posts, je m'en excuse par avance. (Mais il est bien connu maintenant que je ne lis pas ou mal.)
Quelle alternative proposez-vous ? Des textes comme la Roulotte du bonheur, destinés à ne travailler que la fluence ?
Pourquoi pas, hein. Je demande juste.
Ou alors j'ai loupé des posts, je m'en excuse par avance. (Mais il est bien connu maintenant que je ne lis pas ou mal.)
Quelle alternative proposez-vous ? Des textes comme la Roulotte du bonheur, destinés à ne travailler que la fluence ?
Pourquoi pas, hein. Je demande juste.
- doublecasquetteEnchanteur
Je ne vois vraiment pas pourquoi il y a une différence entre Primaire et Secondaire ?
Ça a l'air de s'inscrire pourtant dans une continuité ?
Ça a l'air de s'inscrire pourtant dans une continuité ?
- doublecasquetteEnchanteur
Pourquoi "que" la fluence. On travaillait tout avec ces textes ! l'imagination, le vocabulaire, la grammaire, la compréhension de texte et ... la "fluence".Mufab a écrit:Pourrait-on répondre à cette question que je pose depuis le début, SVP...
Ou alors j'ai loupé des posts, je m'en excuse par avance. (Mais il est bien connu maintenant que je ne lis pas ou mal.)
Quelle alternative proposez-vous ? Des textes comme la Roulotte du bonheur, destinés à ne travailler que la fluence ?
Pourquoi pas, hein. Je demande juste.
- doublecasquetteEnchanteur
Et en plus, les illustrations étaient superbes ...
- fugueNiveau 8
doublecasquette a écrit:Pourquoi "que" la fluence. On travaillait tout avec ces textes ! l'imagination, le vocabulaire, la grammaire, la compréhension de texte et ... la "fluence".Mufab a écrit:Pourrait-on répondre à cette question que je pose depuis le début, SVP...
Ou alors j'ai loupé des posts, je m'en excuse par avance. (Mais il est bien connu maintenant que je ne lis pas ou mal.)
Quelle alternative proposez-vous ? Des textes comme la Roulotte du bonheur, destinés à ne travailler que la fluence ?
Pourquoi pas, hein. Je demande juste.
Oui, parfaitement en accord avec cette façon de voir les choses. On lit et on travaille tout en parallèle.
Le désaccord des uns et des autres porte sur le choix des textes, et c'est là que je ne saisis pas. Pourquoi la roulotte du bonheur serait-il un bon choix, et pas un texte plus récent? Pourquoi pas les deux? Et en plus des bons vieux classiques incontournables? Bref, un panaché de tout ce qu'un élève de primaire peut lire à son niveau?
- MareuilNeoprof expérimenté
fugue a écrit:doublecasquette a écrit:Pourquoi "que" la fluence. On travaillait tout avec ces textes ! l'imagination, le vocabulaire, la grammaire, la compréhension de texte et ... la "fluence".Mufab a écrit:Pourrait-on répondre à cette question que je pose depuis le début, SVP...
Ou alors j'ai loupé des posts, je m'en excuse par avance. (Mais il est bien connu maintenant que je ne lis pas ou mal.)
Quelle alternative proposez-vous ? Des textes comme la Roulotte du bonheur, destinés à ne travailler que la fluence ?
Pourquoi pas, hein. Je demande juste.
Oui, parfaitement en accord avec cette façon de voir les choses. On lit et on travaille tout en parallèle.
Le désaccord des uns et des autres porte sur le choix des textes, et c'est là que je ne saisis pas. Pourquoi la roulotte du bonheur serait-il un bon choix, et pas un texte plus récent? Pourquoi pas les deux? Et en plus des bons vieux classiques incontournables? Bref, un panaché de tout ce qu'un élève de primaire peut lire à son niveau?
Le désaccord ne porte pas du tout sur le choix, mais sur le fait qu'il y a prescription. Vous suivez le fil ou il faut tout reprendre au début ?
- MufabGrand Maître
doublecasquette a écrit: Je ne vois vraiment pas pourquoi il y a une différence entre Primaire et Secondaire ?
Ça a l'air de s'inscrire pourtant dans une continuité ?
Parce que l'on ne peut pas vraiment entrer dans la lecture avec les textes préconisés au collège, qui font partie de la "vraie littérature", si j'ai bien compris.
(Quoi que que si l'on regarde bien la liste 2002 (bis, ter repetita...), elle propose aussi des Classiques (Alice au pays des merveilles, des Contes de Grimm ou de Perrault, la Comtesse également...).)
D'où la nécessité de disposer et d'imposer d'autres textes, plus accessibles à nos élèves.
- MareuilNeoprof expérimenté
Mufab a écrit:doublecasquette a écrit: Je ne vois vraiment pas pourquoi il y a une différence entre Primaire et Secondaire ?
Ça a l'air de s'inscrire pourtant dans une continuité ?
Parce que l'on ne peut pas vraiment entrer dans la lecture avec les textes préconisés au collège, qui font partie de la "vraie littérature", si j'ai bien compris.
(Quoi que que si l'on regade bien la liste 2002 (bis, ter repetita...), elle propose aussi des Classiques (Alice au pays des merveilles, des Contes de Grimm ou de Perrault, la Comtesse également...).)
D'où la nécessité de disposer et d'imposer tout de même d'autres textes, plus accessibles à nos élèves.
Ah, le mot est lâché : il s'agit d'imposer. On y est.
- doublecasquetteEnchanteur
J'ai expliqué plus haut pourquoi, pour moi, en classe, "la Roulotte du Bonheur" plutôt que, pour prendre le même auteur, Les six Compagnons. Tout simplement parce que PJ Bonzon a en tête une idée de progression et de programme et de "compétences" à valider en écrivant La roulotte du Bonheur, spécialement conçu pour un usage scolaire.
Ensuite, pour découvrir les textes, on peut effectivement choisir des textes d'auteurs reconnus, soit en extraits, soit en intégral, mais toujours choisis et réfléchis par des professionnels, et non par des requins inféodés aux éditeurs.
Je n'ai rien contre la litté jeunesse mais elle n'est pas conçue pour un usage scolaire intensif. Une fiche individuelle de lecture de temps en temps, pourquoi pas ?
Mais en faire LE pilier de l'enseignement de la lecture en Primaire me paraît non productif.
DC véto
Ensuite, pour découvrir les textes, on peut effectivement choisir des textes d'auteurs reconnus, soit en extraits, soit en intégral, mais toujours choisis et réfléchis par des professionnels, et non par des requins inféodés aux éditeurs.
Je n'ai rien contre la litté jeunesse mais elle n'est pas conçue pour un usage scolaire intensif. Une fiche individuelle de lecture de temps en temps, pourquoi pas ?
Mais en faire LE pilier de l'enseignement de la lecture en Primaire me paraît non productif.
DC véto
- MufabGrand Maître
Mareuil a écrit:fugue a écrit:doublecasquette a écrit:Pourquoi "que" la fluence. On travaillait tout avec ces textes ! l'imagination, le vocabulaire, la grammaire, la compréhension de texte et ... la "fluence".Mufab a écrit:Pourrait-on répondre à cette question que je pose depuis le début, SVP...
Ou alors j'ai loupé des posts, je m'en excuse par avance. (Mais il est bien connu maintenant que je ne lis pas ou mal.)
Quelle alternative proposez-vous ? Des textes comme la Roulotte du bonheur, destinés à ne travailler que la fluence ?
Pourquoi pas, hein. Je demande juste.
Oui, parfaitement en accord avec cette façon de voir les choses. On lit et on travaille tout en parallèle.
Le désaccord des uns et des autres porte sur le choix des textes, et c'est là que je ne saisis pas. Pourquoi la roulotte du bonheur serait-il un bon choix, et pas un texte plus récent? Pourquoi pas les deux? Et en plus des bons vieux classiques incontournables? Bref, un panaché de tout ce qu'un élève de primaire peut lire à son niveau?
Le désaccord ne porte pas du tout sur le choix, mais sur le fait qu'il y a prescription. Vous suivez le fil ou il faut tout reprendre au début ?
Je cite le site Eduscol :
"Des sélections sont proposées pour aider les enseignants à choisir des œuvres."
http://eduscol.education.fr/cid50485/litterature.html
S'il y a prescription, elle est opérée par l'enseignant de la classe, auprès des élèves dont il a la charge.
- doublecasquetteEnchanteur
Et bien sûr, nul n'était contraint d'utiliser sur prescription les livres de PJ Bonzon. C'était un outil proposé. c'est tout. Si c'était le meilleur, il gagnait des parts de marché.
- fugueNiveau 8
doublecasquette a écrit: Je ne vois vraiment pas pourquoi il y a une différence entre Primaire et Secondaire ?
Ça a l'air de s'inscrire pourtant dans une continuité ?
Oui, bien sûr, il y a continuité. Mais je pense qu'il y a aussi une rupture due aux capacités grandissantes des enfants.
A partir d'un certain âge, en gros celui du collège, les enfants deviennent capables (enfin, devraient être capables) de lire intégralement des livres de qualité pour adultes. Il n'y a plus de raison de se restreindre en classe à des extraits ou à des livres écrits spécifiquement pour les enfants.
- doublecasquetteEnchanteur
doublecasquette a écrit: J'ai expliqué plus haut pourquoi, pour moi, en classe, "la Roulotte du Bonheur" plutôt que, pour prendre le même auteur, Les six Compagnons. Tout simplement parce que PJ Bonzon a en tête une idée de progression et de programme et de "compétences" à valider en écrivant La roulotte du Bonheur, spécialement conçu pour un usage scolaire.
Ensuite, pour découvrir les textes, on peut effectivement choisir des textes d'auteurs reconnus, soit en extraits, soit en intégral, mais toujours choisis et réfléchis par des professionnels, et non par des requins inféodés aux éditeurs.
Je n'ai rien contre la litté jeunesse mais elle n'est pas conçue pour un usage scolaire intensif. Une fiche individuelle de lecture de temps en temps, pourquoi pas ?
Mais en faire LE pilier de l'enseignement de la lecture en Primaire me paraît non productif.
DC véto
+ DC instit
- MufabGrand Maître
Mareuil a écrit:Mufab a écrit:doublecasquette a écrit: Je ne vois vraiment pas pourquoi il y a une différence entre Primaire et Secondaire ?
Ça a l'air de s'inscrire pourtant dans une continuité ?
Parce que l'on ne peut pas vraiment entrer dans la lecture avec les textes préconisés au collège, qui font partie de la "vraie littérature", si j'ai bien compris.
(Quoi que que si l'on regade bien la liste 2002 (bis, ter repetita...), elle propose aussi des Classiques (Alice au pays des merveilles, des Contes de Grimm ou de Perrault, la Comtesse également...).)
D'où la nécessité de disposer et d'imposer tout de même d'autres textes, plus accessibles à nos élèves.
Ah, le mot est lâché : il s'agit d'imposer. On y est.
Bien sûr que j'impose des textes aux élèves.
Bon, je ne comprends pas, encore une fois, l'enjeu du débat. C'est flou. Qui impose ? à qui ? Tout se mélange dans vos arguments : liberté de l'élève, puis liberté pédagogique...
J'essaie d'être claire et sincère, et pressens cependant que je ne vais recueillir encore que moqueries et mépris de la part des sachants.
Bonne soirée.
- fugueNiveau 8
Mareuil a écrit:fugue a écrit:doublecasquette a écrit:Pourquoi "que" la fluence. On travaillait tout avec ces textes ! l'imagination, le vocabulaire, la grammaire, la compréhension de texte et ... la "fluence".Mufab a écrit:Pourrait-on répondre à cette question que je pose depuis le début, SVP...
Ou alors j'ai loupé des posts, je m'en excuse par avance. (Mais il est bien connu maintenant que je ne lis pas ou mal.)
Quelle alternative proposez-vous ? Des textes comme la Roulotte du bonheur, destinés à ne travailler que la fluence ?
Pourquoi pas, hein. Je demande juste.
Oui, parfaitement en accord avec cette façon de voir les choses. On lit et on travaille tout en parallèle.
Le désaccord des uns et des autres porte sur le choix des textes, et c'est là que je ne saisis pas. Pourquoi la roulotte du bonheur serait-il un bon choix, et pas un texte plus récent? Pourquoi pas les deux? Et en plus des bons vieux classiques incontournables? Bref, un panaché de tout ce qu'un élève de primaire peut lire à son niveau?
Le désaccord ne porte pas du tout sur le choix, mais sur le fait qu'il y a prescription. Vous suivez le fil ou il faut tout reprendre au début ?
Oui, je suis le fil, mais comme tout fil, il a tendance à s'effilocher et j'avais perdu de vue le début de la pelote.
Si ledit fil porte sur le fait qu'il y ait prescription, alors on peut le couper tout de suite. Comme le dit Mufab, il n'y a pas prescription, chacun est libre de faire ce qu'il souhaite en classe (en primaire en tout cas, pour le collège, aucune idée).
- fugueNiveau 8
doublecasquette a écrit: J'ai expliqué plus haut pourquoi, pour moi, en classe, "la Roulotte du Bonheur" plutôt que, pour prendre le même auteur, Les six Compagnons. Tout simplement parce que PJ Bonzon a en tête une idée de progression et de programme et de "compétences" à valider en écrivant La roulotte du Bonheur, spécialement conçu pour un usage scolaire.
Ensuite, pour découvrir les textes, on peut effectivement choisir des textes d'auteurs reconnus, soit en extraits, soit en intégral, mais toujours choisis et réfléchis par des professionnels, et non par des requins inféodés aux éditeurs.
Je n'ai rien contre la litté jeunesse mais elle n'est pas conçue pour un usage scolaire intensif. Une fiche individuelle de lecture de temps en temps, pourquoi pas ?
Mais en faire LE pilier de l'enseignement de la lecture en Primaire me paraît non productif.
DC véto
Je comprends ce que vous dites à propos de la roulotte, c'est très intéressant.
Il est vrai que choisir un texte en ayant en tête une progression est difficile. Je crois que je fais le contraire. Parmi les textes adaptés au niveau des élèves, je choisis ceux que j'aime et j'adapte ma progression au texte. Pour les textes courts, j'ai une préférence pour les "vieux" textes (Jules Lemaître, la Comtesse de Ségur, Anatole France, le roman de Renart...). C'est une préférence personnelle, pas de principe.
Pour les oeuvres intégrales en revanche, ce sont en général des textes récents.
Je pense qu'il ne faut rien exclure a priori, et chercher le beau et le riche partout où il est.
- MareuilNeoprof expérimenté
Mais i il y a prescription, puisque
1-la littérature de jeunesse est au programme ;
2- on publie une liste d'oeuvres ;
3- on fait précéder cette liste, de la même manière que l'on accompagne le résumé des oeuvres choisies, d'indications pédagogiques.
Pour l'instant, je m'en tiens là.
Plus tard je montrerai sans peine, à partir de la liste proposée et des conseils pédagogiques qui l'accompagnent, que s'est bien produit en 2002-2004 un tournant dans l'enseignement des textes en primaire et qu'en dépit de ses justifications lénifiantes, ce tournant est profondément délétère. Qui plus est, et sans parler de sa logique marchande, que ce tournant s'inscrit dans la même logique de déculturation de l'école qui s'est mise en place en 1970-1980 avec simultanément l'abandon de la grammaire scolaire, la déstructuration des apprentissages élémentaires par ce qu'on a appelé l'Éveil, et la généraiisation des techniques idéo-visuelles dans l'apprentissage de la lecture.
1-la littérature de jeunesse est au programme ;
2- on publie une liste d'oeuvres ;
3- on fait précéder cette liste, de la même manière que l'on accompagne le résumé des oeuvres choisies, d'indications pédagogiques.
Pour l'instant, je m'en tiens là.
Plus tard je montrerai sans peine, à partir de la liste proposée et des conseils pédagogiques qui l'accompagnent, que s'est bien produit en 2002-2004 un tournant dans l'enseignement des textes en primaire et qu'en dépit de ses justifications lénifiantes, ce tournant est profondément délétère. Qui plus est, et sans parler de sa logique marchande, que ce tournant s'inscrit dans la même logique de déculturation de l'école qui s'est mise en place en 1970-1980 avec simultanément l'abandon de la grammaire scolaire, la déstructuration des apprentissages élémentaires par ce qu'on a appelé l'Éveil, et la généraiisation des techniques idéo-visuelles dans l'apprentissage de la lecture.
- MufabGrand Maître
Ah.Mareuil a écrit:Mais i il y a prescription, puisque
1-la littérature de jeunesse est au programme ;
2- on publie une liste d'oeuvres ;
3- on fait précéder cette liste, de la même manière que l'on accompagne le résumé des oeuvres choisies, d'indications pédagogiques.
Pour l'instant, je m'en tiens là.
Plus tard je montrerai sans peine, à partir de la liste proposée et des conseils pédagogiques qui l'accompagnent, que s'est bien produit en 2002-2004 un tournant dans l'enseignement des textes en primaire et qu'en dépit de ses justifications lénifiantes, ce tournant est profondément délétère. Qui plus est, et sans parler de sa logique marchande, que ce tournant s'inscrit dans la même logique de déculturation de l'école qui s'est mise en place en 1970-1980 avec simultanément l'abandon de la grammaire scolaire, la déstructuration des apprentissages élémentaires par ce qu'on a appelé l'Éveil, et la généraiisation des techniques idéo-visuelles dans l'apprentissage de la lecture.
Oui, plus tard.
- fugueNiveau 8
Mareuil a écrit:Mais i il y a prescription, puisque
1-la littérature de jeunesse est au programme ;
2- on publie une liste d'oeuvres ;
3- on fait précéder cette liste, de la même manière que l'on accompagne le résumé des oeuvres choisies, d'indications pédagogiques.
Extrait du BO 2008
Le programme de littérature vise à donner à chaque élève un répertoire de références appropriées à son âge, puisées dans le patrimoine et dans la littérature de jeunesse d’hier et d’aujourd’hui ; il participe ainsi à la constitution d’une culture littéraire commune. Chaque année, les élèves lisent intégralement des ouvrages relevant de divers genres et appartenant aux classiques de l’enfance et à la bibliographie de littérature de jeunesse que le ministère de l’éducation nationale publie régulièrement.
On nous demande de faire lire de tout, puisé dans le patrimoine et dans la littérature de jeunesse d’hier et d’aujourd’hui.
Donc je maintiens ma position: il n'y a pas prescription.
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