- grandesvacancesNeoprof expérimenté
Ah ben voilà : c'est de cela dont je voulais parler ! Et je crois qu'il m'en reste quelques-uns, mais sans la jaquette depuis longtemps en lambeaux !Mareuil a écrit:
Les livres se présentent sous forme cartonnée, en toile verte, avec jaquette illustrée en couleurs. À partir de 1959, la jaquette disparait, et la couverture cartonnée porte l'illustration avec un pelliculage."
- grandesvacancesNeoprof expérimenté
Mareuil a écrit:Dans la liste officielle figure le résumé d'un récit de cette Madame Morgenstern dont parle plus haut Clarinette.
Résumé de Joker :
"Hubert Noël est un vieil instituteur qui pratique une pédagogie sortant de l’ordinaire : au début de l’an- née scolaire, il offre à chaque élève un jeu de cartes particulier ne comportant que des jokers : un joker pour rester au lit, un joker pour être en retard à l’école, un joker pour dormir en classe, un joker pour faire le clown... Mais il passionne aussi ses élèves en les initiant tant à la vie qu’aux matières scolaires. L’institution, représentée par la directrice, n’apprécie guère, et finit par obtenir sa mise en retraite. Le message de cette histoire est inscrit dans le récit, p. 57 : « Quand on naît, on a automatique- ment des jokers. »
Ce livre suscite chez les élèves un questionnement existentiel, sur leur propre vie, sur l’école, et peut être à l’origine de maints débats. Il est aussi possible de caractériser les personnages d’enfants selon la façon dont ils utilisent, ou thésaurisent les jokers. S’interroger sur les valeurs de l’école, sur les rapports des enseignants et de leurs élèves à travers ce récit conduira à chercher dans la littérature d’autres apprentissages de la vie mis en scène. La réception par les élèves s’appuiera sur les éléments donnés par le texte pour dresser le portrait du maître d’école : qu’est-ce qui le rend sympathique et aux yeux de qui ? Ce texte pourra donner lieu à des mises en jeu et à des réécritures pour l’adapter éventuellement dans une perspective de mise en scène. "
Je connais pas cet auteur et n'en ai rien lu, mais ce résumé ne m'inspire rien de bon. Je soupçonne - ai-je tort - une sorte de fable pesamment didactique.
Absolument : c'est du prêchi-prêcha romancé à la sauce bobo. Mieux vaut lire Madame de Ségur (née Rostopchine) !
- MufabGrand Maître
Mareuil a écrit:
Voici la liste 2004.
http://www2.cndp.fr/archivage/valid/68768/68768-10435-13243.pdf
Ce qui me frappe dans la partie RÉCITS, c'est la disparition quasi totale du roman d'aventure, de voyage ou de découverte qui occupait autrefois une si grande place dans la lecture des jeunes ados.
Cette liste ne s'adresse pas à des ados, mais à des enfants de 8 à 11 ans.
J'en ai lu pas mal de bouquins, et aucun ne m'a déçue. C'est largement au-dessus des Clans des 7 de mon enfance.
Je n'y ai repéré ni grossièretés, ni pornographie (ou alors j'ai eu du bol ?)
Et je pense qu'avant d'en parler, il faut les lire. Il faut aussi voir les enfants les lire, les déclamer, les incarner.
Il faudrait aussi, après avoir décrié, ou simultanément, proposer des alternatives, et les tester.
- Spoiler:
- Et des jokers, j'en donne, moi, dans ma classe : contre une carte remplie de bravos, ils ont droit à un joker. Alors pas pour rester au lit, hein, mais pour de petits privilèges scolaires : choisir son service en premier, emprunter le livre de l'abonnement le premier, écrire la date au tableau, se faire écrire ses devoirs pas la maîtresse toute une semaine, aller à l'ordi faire un jeu en dégagement- y'en a que 2 dans ma classe, donc il faut faire des choix.
C'est HS, sans doute, mais l'idée est née de là. Merci Suzy.
- MufabGrand Maître
Au sujet du titre du topic : ne dit-on pas plutôt : "C'est quoi-t'est-ce ?" ?
- Spoiler:
- CarabasVénérable
C'est clair.grandesvacances a écrit:Mareuil a écrit:Dans la liste officielle figure le résumé d'un récit de cette Madame Morgenstern dont parle plus haut Clarinette.
Résumé de Joker :
"Hubert Noël est un vieil instituteur qui pratique une pédagogie sortant de l’ordinaire : au début de l’an- née scolaire, il offre à chaque élève un jeu de cartes particulier ne comportant que des jokers : un joker pour rester au lit, un joker pour être en retard à l’école, un joker pour dormir en classe, un joker pour faire le clown... Mais il passionne aussi ses élèves en les initiant tant à la vie qu’aux matières scolaires. L’institution, représentée par la directrice, n’apprécie guère, et finit par obtenir sa mise en retraite. Le message de cette histoire est inscrit dans le récit, p. 57 : « Quand on naît, on a automatique- ment des jokers. »
Ce livre suscite chez les élèves un questionnement existentiel, sur leur propre vie, sur l’école, et peut être à l’origine de maints débats. Il est aussi possible de caractériser les personnages d’enfants selon la façon dont ils utilisent, ou thésaurisent les jokers. S’interroger sur les valeurs de l’école, sur les rapports des enseignants et de leurs élèves à travers ce récit conduira à chercher dans la littérature d’autres apprentissages de la vie mis en scène. La réception par les élèves s’appuiera sur les éléments donnés par le texte pour dresser le portrait du maître d’école : qu’est-ce qui le rend sympathique et aux yeux de qui ? Ce texte pourra donner lieu à des mises en jeu et à des réécritures pour l’adapter éventuellement dans une perspective de mise en scène. "
Je connais pas cet auteur et n'en ai rien lu, mais ce résumé ne m'inspire rien de bon. Je soupçonne - ai-je tort - une sorte de fable pesamment didactique.
Absolument : c'est du prêchi-prêcha romancé à la sauce bobo. Mieux vaut lire Madame de Ségur (née Rostopchine) !
Quand on lit certains bouquins jeunesse (et la Sixième en fait partie), on se demande pourquoi on mépris le côté catéchisme de la Comtesse, hein.
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Les chances uniques sur un million se réalisent neuf fois sur dix.
Terry Pratchett
- CeladonDemi-dieu
Donc la maîtresse se coltine 36 semaines de devoirs à écrire dans les cahiers des gamins, Mufab ????
- RikkiMonarque
La Sixième n'est clairement pas le meilleur bouquin de Susie Morgenstern.
Mais je dis et je répète qu'elle a écrit d'excellents ouvrages, parmi lesquels "Lettres d'amour de zéro à dix", qui est bouleversant, "La première fois que j'ai eu seize ans" et "Privée de bonbecs".
Quant à Joker, c'est un livre amusant, qui motive beaucoup les enfants. Ce n'est en rien "pesamment didactique", c'est au contraire léger. Les personnages sont assez bien croqués, s'il m'en souvient (je l'ai lu il y a longtemps et ne l'ai pas exactement en tête), et la transgression n'est pas bien méchante, c'est un livre qui fonctionne bien comme "déclencheur de lecture" chez certains gamins un peu bloqués.
De même, par exemple, que les "Geronimo Stilton", qui ne sont pas de la grande littérature, c'est le moins qu'on puisse dire, mais qui ont un pouvoir de "déclencheur de lecture" chez beaucoup de gamins.
Mais je dis et je répète qu'elle a écrit d'excellents ouvrages, parmi lesquels "Lettres d'amour de zéro à dix", qui est bouleversant, "La première fois que j'ai eu seize ans" et "Privée de bonbecs".
Quant à Joker, c'est un livre amusant, qui motive beaucoup les enfants. Ce n'est en rien "pesamment didactique", c'est au contraire léger. Les personnages sont assez bien croqués, s'il m'en souvient (je l'ai lu il y a longtemps et ne l'ai pas exactement en tête), et la transgression n'est pas bien méchante, c'est un livre qui fonctionne bien comme "déclencheur de lecture" chez certains gamins un peu bloqués.
De même, par exemple, que les "Geronimo Stilton", qui ne sont pas de la grande littérature, c'est le moins qu'on puisse dire, mais qui ont un pouvoir de "déclencheur de lecture" chez beaucoup de gamins.
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mon site sur l'écriture : www.ecritureparis.fr
- ysabelDevin
Rikki a écrit:Je ne sais pas trop ce qui est un "classique" et ce qui ne l'est pas.
Le Seigneur des Anneaux n'est pas un bouquin particulièrement bien construit, sa version française est assez mal écrite (je n'ai pas cherché l'original), et quand j'étais gamine c'était plutôt un truc de fans, pas très mode. Maintenant, c'est un classique bien vu, les temps changent.
Quand j'étais ado, c'était déjà considéré comme un classique, ça ne date pas d'hier.
Pour moi, "Lettres d'amour de zéro à dix" de Morgenstern est un excellent bouquin. "Simple" ou "Miss Charity", de Marie-Aude Murail, aussi. Et j'ai adoré "L'enfant océan", de Mourlevat.
Pour avoir été nourrie d'histoires totalement indigentes (le Club des Cinq, le Clan des Sept, Alice... même avec le passé simple d'origine, ces histoires sont débiles !), je me suis réjouie que mes enfants aient mieux à lire.
Certes, mais personne n'aurait eu l'idée de les faire étudier en classe... Que les gamins lisent des bouquins simples ou relativement indigents ce n'est pas un pb quand c'est une lecture totalement personnelle. Le pb c'est qd ces livres sont étudiés à la place de classiques en classe.
Mais bon, je suis bon public aussi, j'ai dévoré les Harry Potter. Bah, c'est bien HP !
J'aime beaucoup "La Chaise bleue", et je ne pense pas que les auteurs de littérature de jeunesse (ou de "livres pour enfants", je me fiche des dénominations) soient responsables des délires iufmesques sur leurs œuvres.
D'ailleurs, ça me fait repenser à la BD de Reiser que j'avais mise quelque part... "le film, en général, j'aime bien, mais ce qui me fait suer, après, c'est le débat".
=> Les livres pour enfants, en général, j'aime bien, mais ce qui me fait suer, c'est leur exploitation.
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« vous qui entrez, laissez toute espérance ». Dante
« Il vaut mieux n’avoir rien promis que promettre sans accomplir » (L’Ecclésiaste)
- RikkiMonarque
En primaire, on n'étudiait pas de livres, ni classiques, ni autres, ça commençait au collège.
Je trouve que c'est un progrès de faire lire des livres pour enfants.
Je trouve que c'est un progrès de faire lire des livres pour enfants.
_________________
mon site sur l'écriture : www.ecritureparis.fr
- MufabGrand Maître
Celadon a écrit:Donc la maîtresse se coltine 36 semaines de devoirs à écrire dans les cahiers des gamins, Mufab ????
Mais non Celadon. J'ai eu à le faire 3 fois cette année : il faut qu'ils échangent leur carte de 10 bravos contre ce joker, - et les bravos ne se trouvent pas sous la queue d'un cheval - ce qui est pour certains douloureux : ils préfèrent thésauriser pour en échanger 3 contre un petit livre (de litté jeunesse ), ou alors je les encourage à échanger une carte contre un petit matériel (gomme, crayon, stylo) quand le leur est perdu ou cassé.
Bon, alors, les alternatives à la litté jeunesse en élém, y'en a eu, à part la Comtesse de Ségur (qui d'ailleurs est dans la liste officielle, comme d'autres classiques que vous avez cités) ?
- doublecasquetteEnchanteur
Je ne sais quel est ton âge mais, du haut de mes 52 ans, je me souviens fort bien des livres de "lecture suivie" de Paul-Jacques Bonzon, qui écrivait d'ailleurs aussi des livres de littérature jeunesse fort bien écrits. Ses livres pour l'école étaient conçus différemment, en chapitres plus court dont chacun représentait une scéance journalière. A partir du CM1, certaines parties du récit occupaient plusieurs chapitres successifs.Rikki a écrit:En primaire, on n'étudiait pas de livres, ni classiques, ni autres, ça commençait au collège.
Je trouve que c'est un progrès de faire lire des livres pour enfants.
Dès le troisième trimestre de CP, on abordait un livre de lecture courante dont l'histoire était suivie de la première à la dernière page. Pour moi, ce fut "Totolitoto" et c'était la récompense du samedi après-midi que la scéance sur totolitoto.
Il y avait aussi L'Ile Rose et La Colonie de Charles Vildrac, merveilleux souvenirs.
Enfin, en CM2, et parfois au CM1, nous avions un livre de lecture fait à partir d'extraits choisis de littérature s.s. ( Le grand Maulnes, La mare au diable, Le Lys dans la Vallée, Mémoires d'outre-Tombe ...) lisibles par de jeunes enfants et d'extraits de littérature jeunesse (Trott, Trois Hommes dans un bâteau, Six à la douzaine) pouvant nous mettre en appétit et nous donner envie de lire l'œuvre intégrale. Ces livres servaient à la lecture courante à haute voix, ainsi qu'au vocabulaire et parfois, aux sujets de rédaction.
C'était plutôt sympa.
DC véto
- doublecasquetteEnchanteur
un merveilleux souvenir du CM1
- MareuilNeoprof expérimenté
Sur Paul-Jacques Bonzon
http://fr.wikipedia.org/wiki/Paul-Jacques_Bonzon
http://fr.wikipedia.org/wiki/Paul-Jacques_Bonzon
- MufabGrand Maître
Rikki a écrit:En primaire, on n'étudiait pas de livres, ni classiques, ni autres, ça commençait au collège.
Je trouve que c'est un progrès de faire lire des livres pour enfants.
Pareil pour moi. Et les livres que j'ai pu lire seule, c'était grâce à mes parents, qui m'en offraient et m'emmenaient à la bibliothèque municipale.
Je n'ai absolument aucun souvenir des livres de lecture ou des extraits qu'ils proposaient postérieurs au CP (où j'ai appris avec milène et Mico). C'est du côté des méthodes de lecture qu'il faut chercher les difficultés de certains élèves à lire, et non pas du côté des oeuvres de qualité (classiques et contemporaines) que nous proposons aujourd'hui en lecture courante.
- MufabGrand Maître
doublecasquette a écrit:page intérieure:
[img][/img]
Tiens, la narration est au présent, ou c'est moi ?
- doublecasquetteEnchanteur
Mareuil a écrit:Sur Paul-Jacques Bonzon
http://fr.wikipedia.org/wiki/Paul-Jacques_Bonzon
C'est un peu ce qui nous manque, à présent !
Des auteurs pour la jeunesse à double casquette: instituteurs d'un côté et écrivains de l'autre, qui puissent aussi bien écrire des romans à lire tout seul que des livres de lecture spécialement destinés à l'enseignement de la langue,les deux vocations étant peu aisées, ce me semble, à concilier.
Pierre Magnan m'avait raconté comment il avait écrit "L'enfant qui tuait le temps", sur la demande d'un éditeur qui voulait en faire un livre destiné à être étudié en Collège. Le brave homme avit sué sang et eau, et ce probablement d'autant plus qu'il fut un élève brillant, entré en Sixième de lycée à huit ans, pour que finalement, la collection lancée soit abandonnée. son bouquin ne fut finalement pas publié pour cet usage.
- MareuilNeoprof expérimenté
Mareuil a écrit:Sur Paul-Jacques Bonzon
http://fr.wikipedia.org/wiki/Paul-Jacques_Bonzon
Il y avait aussi, dès les années soixante, les livres de Pierre Gamarra.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre_Gamarra#Romans_et_r.C3.A9cits_pour_la_jeunesse
- RikkiMonarque
De Paul-Jacques Bonzon, je n'ai lu que "Les Six Compagnons de la Croix-Rousse", enfin, j'en ai lu plusieurs, c'étaient des bouquins de la bibliothèque verte. Pas génial, mais bon, on n'avait pas grand'chose à se mettre sous la dent.
C'était bécassou, sexiste en diable, très répétitif, mais j'aimais lire.
Je me souviens que les bouquins un peu différents de ces produits standardisés (toujours le même schéma : une bande d'enfant, une enquête, les gamins qui trouvent le voleur... même à 9 ans, j'en avais marre) venaient soient de la collection Rouge et Or, soit de la Bibliothèque internationale. Là, il y avait de belles choses à lire, des textes un peu modernes, plus littéraires, oui !
J'ai des souvenirs émus de titres comme "Jehannot et la petite Sarrazine", "C'est la vie, mon vieux chat", "Trois garçons en Amazonie"...
Mais non, à l'école, on n'avait pas de lectures suivies. En sixième, oui, des extraits des "Mémoires d'outre-tombe", ça, j'en suis sûre, je me suis jurée à l'époque de ne jamais ouvrir un livre de Chateaubriand tellement ça m'a fait suer ce truc. J'ai tenu parole. Je trouvais ça idiot de nous faire lire des trucs aussi pesants.
Je me souviens aussi qu'on nous faisait lire Molière, et que toute la classe du coup détestait Molière, sauf une autre fille et moi, qui avions eu la chance d'être emmenées au théâtre par nos familles et donc de ne pas subir ces lectures à voix hautes interminables entrecoupées de la pontification du prof de français. C'était mortel. Je me rappelle encore avoir dit à mes copains plus d'une fois "Non, non, je vous jure, Molière c'est génial, si ça a l'air si nul c'est la faute du prof !"
Mais bon, c'était un mauvais prof, ça ne prouve absolument rien.
Il m'a d'ailleurs dégoûtée des fables de la Fontaine, que j'ai détestées jusqu'à en gros l'âge de 40 ans, où je me suis rendue compte que finalement, c'était aussi bien que Molière, et que là aussi, c'était la faute du prof...
Si ça se trouve, Chateaubriand aussi c'est bien, et c'était la faute du prof, va savoir ! Pour moi, ça restera à tout jamais, comme Anna de Noailles, associé à l'idée de dictée.
C'était bécassou, sexiste en diable, très répétitif, mais j'aimais lire.
Je me souviens que les bouquins un peu différents de ces produits standardisés (toujours le même schéma : une bande d'enfant, une enquête, les gamins qui trouvent le voleur... même à 9 ans, j'en avais marre) venaient soient de la collection Rouge et Or, soit de la Bibliothèque internationale. Là, il y avait de belles choses à lire, des textes un peu modernes, plus littéraires, oui !
J'ai des souvenirs émus de titres comme "Jehannot et la petite Sarrazine", "C'est la vie, mon vieux chat", "Trois garçons en Amazonie"...
Mais non, à l'école, on n'avait pas de lectures suivies. En sixième, oui, des extraits des "Mémoires d'outre-tombe", ça, j'en suis sûre, je me suis jurée à l'époque de ne jamais ouvrir un livre de Chateaubriand tellement ça m'a fait suer ce truc. J'ai tenu parole. Je trouvais ça idiot de nous faire lire des trucs aussi pesants.
Je me souviens aussi qu'on nous faisait lire Molière, et que toute la classe du coup détestait Molière, sauf une autre fille et moi, qui avions eu la chance d'être emmenées au théâtre par nos familles et donc de ne pas subir ces lectures à voix hautes interminables entrecoupées de la pontification du prof de français. C'était mortel. Je me rappelle encore avoir dit à mes copains plus d'une fois "Non, non, je vous jure, Molière c'est génial, si ça a l'air si nul c'est la faute du prof !"
Mais bon, c'était un mauvais prof, ça ne prouve absolument rien.
Il m'a d'ailleurs dégoûtée des fables de la Fontaine, que j'ai détestées jusqu'à en gros l'âge de 40 ans, où je me suis rendue compte que finalement, c'était aussi bien que Molière, et que là aussi, c'était la faute du prof...
Si ça se trouve, Chateaubriand aussi c'est bien, et c'était la faute du prof, va savoir ! Pour moi, ça restera à tout jamais, comme Anna de Noailles, associé à l'idée de dictée.
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mon site sur l'écriture : www.ecritureparis.fr
- doublecasquetteEnchanteur
Rikki a écrit:
Je me souviens aussi qu'on nous faisait lire Molière, et que toute la classe du coup détestait Molière, sauf une autre fille et moi, qui avions eu la chance d'être emmenées au théâtre par nos familles et donc de ne pas subir ces lectures à voix hautes interminables entrecoupées de la pontification du prof de français. C'était mortel. Je me rappelle encore avoir dit à mes copains plus d'une fois "Non, non, je vous jure, Molière c'est génial, si ça a l'air si nul c'est la faute du prof !"
.
Ah !
(c'est ce qu'on est censé faire comme commentaire, je suppose ?)
Dc véto
- doublecasquetteEnchanteur
Donc, on va admettre une bonne fois pour toutes que Rikki et Mufab, c'est autre chose, une essence supérieure, dont PJ Bonzon est indigne.
DC véto
DC véto
- doublecasquetteEnchanteur
Rikki a écrit:En primaire, on n'étudiait pas de livres, ni classiques, ni autres, ça commençait au collège.
Je trouve que c'est un progrès de faire lire des livres pour enfants.
Je ne suis pas sûre...
Dans les années 60, nous lisions des histoires complètes en fin de CP et CE1, tirées et adaptées des contes traditionnels, mais aussi de livres pour enfants (je me rappelle Michka, Roule Galette, Perlette goutte d'eau), puis ensuite, à partir du CE2, des extraits d'œuvres écrites pour tous et ayant acquis une certaine notoriété.
Ces extraits étaient organisés de deux façons différentes selon les manuels : ou six extraits de six œuvres autour d'un thème (lecture en réseau) ou six extraits d'une même œuvre qui nous faisaient rester une semaine avec Croc Blanc, Vingt mille lieues sous les mers, Moby Dick, l'Île Mystérieuse (j'avais ça en horreur) ou La Petite Fadette, Claudine, David Copperfield, Delphine et Marinette, Maria Chapdelaine, Petit Prince, Cosette, Gavroche, Renard et Ysengrin, Marcel, Paul, Augustine et Joseph Pagnol, Rémi et la mère Barberin (j'adorais).
Nous sortions de l'école primaire en connaissant des dizaines de noms, des dizaines de titres et nous savions que c'étaient ceux-là dont on nous lirions les œuvres complètes plus tard.
Nous avions déjà quelques idées de ce que nous appréciions et de ce qui nous rebutait, mais nous avions goûté à tout.
Et pour la littérature enfantine, nos trente heures de classe, avec une heure de bibliothèque tous les samedis après-midi et nos maisons sans télé pour enfants de six heures du matin à dix heures du soir, sans consoles de jeux ni activités du mercredi, du soir après la classe (je n'ai même jamais eu une ligne de devoirs écrits de tout le primaire) faisaient de tous ceux qui en avaient envie des lecteurs compulsifs (plus de trois "bibliothèques rose, verte, rouge et or dauphine, spirale" par semaine pour ma part) ou occasionnels (tous les Club des cinq, Michel et Clan des sept, pour mon frère)... ou pas.
Selon moi, le problème n'est pas de savoir s'il faut éjecter les "Chaise bleue" et autres "Mon Je-me-parle" des bibliothèques de classe et des BCD où ils ont parfaitement leur place selon moi, mais si ce sont ces "œuvres"-là qu'il faut faire étudier jusqu'à plus soif à nos élèves, en lieu et place (et je crois que c'est là que se situe le point névralgique du problème) des personnages (et j'en ai oublié énormément) cités plus hauts.
Nous n'avons que 22 heures de classe par semaine dont huit à dix pour le français, soit deux ou trois tout au plus pour la littérature.
Où est notre "devoir" : apprendre à tous nos élèves à acheter des livres de l'Ecole des Loisirs ou leur permettre à tous, même ceux dont les parents ne lisent même pas l'almanach Vermot et le Chasseur Français, de savoir qu'il existe un fonds littéraire internationalement connu et reconnu et que nous allons faire en sorte qu'ils puissent commencer à s'y repérer ?
- RikkiMonarque
Pourquoi tu t'énerves comme ça ?
Je raconte que j'ai eu un mauvais prof de français, ça ne me rend pas d'une essence supérieure, que je sache !
Les bouquins de Bonzon, franchement, ça n'est pas de la grande littérature, ça se lit, hein, mais c'est quand même extrêmement répétitif et les ficelles sont grosses. J'en ai lu des stocks, de "Six Compagnons", et aussi des "Club des Cinq", des "Clan des Sept", des "Alice", des "Soeurs Parker"... on ne va quand même pas dire que c'était de la "bonne littérature", c'étaient des livres pour enfants, sans prétention, avec des personnages récurrents, en série, et puis voilà.
Je ne pense pas qu'ils prétendaient à plus.
Je n'aurais pas l'idée d'en lire, adulte.
Par contre, j'ai lu avec plaisir, adulte, des romans pour enfants ou ados écrits plus récemment.
Je raconte que j'ai eu un mauvais prof de français, ça ne me rend pas d'une essence supérieure, que je sache !
Les bouquins de Bonzon, franchement, ça n'est pas de la grande littérature, ça se lit, hein, mais c'est quand même extrêmement répétitif et les ficelles sont grosses. J'en ai lu des stocks, de "Six Compagnons", et aussi des "Club des Cinq", des "Clan des Sept", des "Alice", des "Soeurs Parker"... on ne va quand même pas dire que c'était de la "bonne littérature", c'étaient des livres pour enfants, sans prétention, avec des personnages récurrents, en série, et puis voilà.
Je ne pense pas qu'ils prétendaient à plus.
Je n'aurais pas l'idée d'en lire, adulte.
Par contre, j'ai lu avec plaisir, adulte, des romans pour enfants ou ados écrits plus récemment.
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- doublecasquetteEnchanteur
Mareuil a écrit:Mareuil a écrit:Sur Paul-Jacques Bonzon
http://fr.wikipedia.org/wiki/Paul-Jacques_Bonzon
Il y avait aussi, dès les années soixante, les livres de Pierre Gamarra.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre_Gamarra#Romans_et_r.C3.A9cits_pour_la_jeunesse
Et Ernest Pérochon (ah, "L'enfant aux doigts écartés" !)... et Léonce Bourliaguet...
- RikkiMonarque
doublecasquette a écrit:
Je ne suis pas sûre...
Dans les années 60, nous lisions des histoires complètes en fin de CP et CE1, tirées et adaptées des contes traditionnels, mais aussi de livres pour enfants (je me rappelle Michka, Roule Galette, Perlette goutte d'eau), puis ensuite, à partir du CE2, des extraits d'œuvres écrites pour tous et ayant acquis une certaine notoriété.
Soit j'ai oublié, soit je te garantis que je n'ai rien lu de tout cela à l'école. Ce qu'on faisait, oui, c'était de la poésie. J'adorais. Et parfois, des extraits de pièces de théâtre. J'adorais aussi.
Mais Michka, Roule Galette, Perlette goutte d'eau, Cigalou, Epaminondas... c'est ma grand-mère qui me les a lus, jamais je ne les ai vus à l'école !
Je suis bien d'accord de dire qu'étudier les bouquins jusqu'à plus soif en dégoûte plus qu'autre chose et qu'il faut rendre les gamins lecteurs. Et je pense qu'il faut les mettre en contact avec des livres très variés, pour qu'ils aient plus de chances de rencontrer celui qui fera "tilt".
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- MufabGrand Maître
J'ai trouvé 2 extraits de l'enfant Océan, de Mourlevat :
Encore une fois, la lecture d'oeuvres contemporaines permet souvent de les mettre en réseau avec des textes plus classiques dont elles se nourrissent (ici le Petit Poucet).
On suit les chemins, les sous-bois, le bord des rivières. Parfois c'est large et doux sous les pieds, alors on marche de front, d'un bon pas, presque gaiement ; plus loin ça se resserre et on va en file indienne. Ailleurs on s'égare dans les herbes hautes, il faut qu'on reprenne Yann sur nos épaules et on ressort trempés. Il y a des moments où on se décourage un peu : on a l'impression qu'on n'arrivera jamais nulle part, qu'on pourra bien s'enfoncer les jambes dans le ventre à force de marcher, que tout ça servira à rien. Mais aucun d'entre nous veut être le premier à se plaindre, alors on se tait et on continue...
Parfois on est récompensés. Vers la fin de l'après-midi, par exemple, on a suivi longtemps un chemin de halage, le long d'un canal qui allait vers l'ouest. C'était bien. On marchait au sec. On n'avait ni trop froid ni trop chaud, ni rien du tout. Sans le vouloir on a accéléré, comme si le canal menait tout droit à l'Océan et qu'on l'atteindrait peut-être avant la nuit si on allait assez vite. On savait bien que c'était pas vrai, mais ça nous faisait plaisir de penser comme ça.
À un moment, on a tous fait nos besoins ensemble derrière un taillis. On s'est essuyés comme on a pu avec des feuilles et on s'est lavé les mains dans l'eau du canal. Elle était pas chaude. C'est juste après ça que la nuit est tombée d'un seul coup et que le froid nous a saisis. On a marché encore un peu, mais le chemin est vite devenu étroit et il a fini par se perdre tout à fait dans les orties. On a fait demi-tour sur un bon kilomètre, jusqu'à un pont, et on s'est assis contre le petit mur de pierre.
Les moyens avaient leur oeil des mauvais jours, bien noir et bien farouche, et comme en plus ils suçotaient tous les deux les lanières de leur casquette, c'était pas difficile de comprendre qu'ils avaient faim.
Il a lâché ma main et s'est glissé dans le petit espace entre sa mère et la porte. Mais avant de disparaître, il a fait une chose étrange et que je n'aurais jamais crue possible. Il ne s'est pas retourné, il a juste fait pivoter sa tête par-dessus son épaule. Cela n'a pas duré plus de trois secondes. Mais cette image s'est fixée dans mon esprit, s'y est inscrite avec plus de précision que n'importe quelle photographie. Depuis, je revois sans cesse ce visage enfin levé vers le mien, ces yeux plantés droit dans les miens. J'ai eu la sensation troublante d'y lire avec autant de netteté que s'il avait parlé. Et pourtant il ne disait rien, ne bougeait pas. J'y ai lu un reproche, d'abord :
- Bravo, vous avez fait du joli travail !
Mais tout de suite après un remerciement :
- Vous avez été gentille avec moi et puis vous ne pouviez pas savoir.
J'essaie de me persuader qu'il n'y a eu que cela, mais je sais bien que c'est faux et que ces yeux disaient autre chose. Criaient autre chose. Et ce qu'il criaient c'était : AU SECOURS !
Je ne l'ai pas compris ou je n'ai pas voulu le comprendre. Je me suis dit qu'on verrait ça plus tard, que cela faisait partie des choses qu'on peut remettre au lendemain. Mais il n'y a pas eu de lendemain.
Encore une fois, la lecture d'oeuvres contemporaines permet souvent de les mettre en réseau avec des textes plus classiques dont elles se nourrissent (ici le Petit Poucet).
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