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- doublecasquetteEnchanteur
Et Enseignement et Liberté, qui est-ce ?
http://www.enseignementliberte.org/cadmin.htm
http://www.enseignementliberte.org/cadmin.htm
- HéliandreExpert
Signé. Merci pour cette initiative, Véronique. Et, HS, très joli nouvel avatar.
- User5899Demi-dieu
Doublecasquette, je voudrais vous poser une question, et je vous prie de croire qu'elle est sincère.
Ma mère était instit jusqu'en 1996, elle a eu pendant vingt-cinq ans des CM2 dans la même école, école lambda de quartier lambda.
Elle (et moi, petit, puisque nous sommes arrivés ensemble dans cet école, mais moi, au CP), elle, donc, a vu passer un petit nombre d'instits en CP : une dame pendant dix ans, puis quatre autres, de plus en plus jeunes.
Constat 1 : la sociologie du quartier n'a pas changé.
Constat 2 : avec la première dame et un manuel nommé Pigeon vole (ça vous dit peut-être quelque chose... C'était au début des 70's, donc), toute la classe de CP lisait à Pâques, mais à deux ou trois exceptions près, nous lisions tous aux vacances de Noël (je m'aperçois que ça fait quarante ans ce soir).
Constat 3 : après la retraite de cette dame, les manuels ont été changés avec les nouvelles arrivantes.
Constat 4 : au fil des ans, ma mère a vu arriver de plus en plus d'élèves ayant de petites, de sérieuses, de graves problèmes de lecture.
Question : Que s'est-il passé ?
Merci
Ma mère était instit jusqu'en 1996, elle a eu pendant vingt-cinq ans des CM2 dans la même école, école lambda de quartier lambda.
Elle (et moi, petit, puisque nous sommes arrivés ensemble dans cet école, mais moi, au CP), elle, donc, a vu passer un petit nombre d'instits en CP : une dame pendant dix ans, puis quatre autres, de plus en plus jeunes.
Constat 1 : la sociologie du quartier n'a pas changé.
Constat 2 : avec la première dame et un manuel nommé Pigeon vole (ça vous dit peut-être quelque chose... C'était au début des 70's, donc), toute la classe de CP lisait à Pâques, mais à deux ou trois exceptions près, nous lisions tous aux vacances de Noël (je m'aperçois que ça fait quarante ans ce soir).
Constat 3 : après la retraite de cette dame, les manuels ont été changés avec les nouvelles arrivantes.
Constat 4 : au fil des ans, ma mère a vu arriver de plus en plus d'élèves ayant de petites, de sérieuses, de graves problèmes de lecture.
Question : Que s'est-il passé ?
Merci
- doublecasquetteEnchanteur
En quelle année, la dame qui utilisait Pigeon Vole (je ne le connais pas, mais je viens d'aller regarder des images sur Google) est-elle partie à la retraite ?
Quelle méthode de lecture ont adoptée les nouvelles arrivantes ?
Je ne pourrai tenter de répondre à la question que lorsque j'aurai plus d'éléments.
Et puis, si cela ne vous dérange pas, Cripure, venez plutôt en discuter là :
https://www.neoprofs.org/t33157p645-alphabetique-syllabique-globale-mixte-le-classement-des-manuels-de-lecture-pour-apprendre-a-lire-aux-enfants#1160291
Ici, notre discussion est hors-sujet.
Quelle méthode de lecture ont adoptée les nouvelles arrivantes ?
Je ne pourrai tenter de répondre à la question que lorsque j'aurai plus d'éléments.
Et puis, si cela ne vous dérange pas, Cripure, venez plutôt en discuter là :
https://www.neoprofs.org/t33157p645-alphabetique-syllabique-globale-mixte-le-classement-des-manuels-de-lecture-pour-apprendre-a-lire-aux-enfants#1160291
Ici, notre discussion est hors-sujet.
- DhaiphiGrand sage
Dans le détail des procédures peut-être mais sur le fond la pétition se résume bien à "faites de la syllabique et sauver la jeunesse de France", non ?doublecasquette a écrit:Ici, notre discussion est hors-sujet.
_________________
De toutes les écoles que j’ai fréquentées, c’est l’école buissonnière qui m’a paru la meilleure.
[Anatole France]
J'aime les regretteurs d'hier qui voudraient changer le sens des rivières et retrouver dans la lumière la beauté d'Ava Gardner.
[Alain Souchon]
- doublecasquetteEnchanteur
Dhaiphi a écrit:Dans le détail des procédures peut-être mais sur le fond la pétition se résume bien à "faites de la syllabique et sauvez la jeunesse de France", non ?doublecasquette a écrit:Ici, notre discussion est hors-sujet.
Toute la jeunesse de France ou bien ? N'importe quelle syllabique ou bien ?
- Padre P. LucasNiveau 10
V.Marchais a écrit:J Dans les signataires, il y a Lire-Écrire. On les accuse toujours d'être des ultra-libéraux façon SOS-Éducation. C'est faux. J'ai bossé avec Lire-Écrire - comme d'autres personnes du GRIP, d'ailleurs. Il y avait dans cette asso des gens de droite, de gauche, du centre, des cathos, des laïques... tous convaincus que la question de la lecture dépassait ces considérations.
SOS-Éducation est une association dangereuse, pas Lire-Écrire.
Juste deux petites choses, Véronique :
- L'influence du réseau Nemo-Coffinier est nettement plus importante que celle de Lire-Ecrire, ses racines politico-financières ne sont pas du même ordre. Le point commun des associations signataires est de se nourrir d'un légitime mécontentement populaire provoqué par la débâcle scolaire et de jouer la carte du lobbying. Mais qui ramassera la mise dans ce jeu ?
- Si nous sommes poussières dans ce jeu du lobbying, nous avons une arme qu'ils ne possèdent pas : nous connaissons notre travail. Alors écrivons des livres, des documents de travail, expliquons comment les utiliser, diffusons-les, dans l'école publique, dans les écoles cathos, dans les écoles musulmanes ... mais ne nous laissons pas piéger dans ce jeu des pétitions.
- CeladonDemi-dieu
http://www.enseignementliberte.org/cadmin.htm
- fredleoNiveau 1
Bonjour,
J'apprécie beaucoup vos échanges et vos efforts pour partager la passion de votre métier à tous ceux qui passent par là. Je suis persuadé que, parce qu'ils sont en première ligne, les enseignants sont les seuls qui pourront produire une évolution positive dans l'enseignement de la lecture, et dans l'enseignement tout court. Je n'attends pas grand chose des structures et de la politique sur ce sujet.
Et pourtant, avec d'autres personnes, j'ai contribué à la création du collectif "Permis de Lire !" qui est évoqué ici. J'ai travaillé avec ces mêmes personnes à la rédaction du manifeste. Je suis actuellement président de Lire Ecrire et j'aimerais pouvoir répondre à vos interrogations.
J'ai une autre casquette : je travaille avec des enfants qui sont scolarisés dans des écoles de ZEP. Accompagnement scolaire qui me permet de voir ce qui se passe au niveau de l'enseignement de la lecture. Et qui régulièrement me décourage tant ce qui est de simple bon sens semble ignoré de vos jeunes collègues. J'ai envie de leur dire ce qu'ils devraient faire et ne pas faire, mais au lieu de cela, je dois me taire car je ne suis pas légitime, et j'essaye d'apporter aux enfants qui sont le plus en perdition quelques savoirs un peu solides et cohérents qui leur éviteront de couler trop vite. Les instituteurs reconnaissent le bien que nous faisons aux enfants, croyant que nous les faisons jouer pour apprendre, alors que plus simplement, nous les faisons travailler. C'est le credo du directeur de l'école : surtout, faites les jouer. Nous disons oui, oui, bien sûr, et nous les faisons travailler.
Mon découragement se transformerait en colère, et me priverait d'un travail utile auprès de ces enfants, si je n'avais pas la possibilité d'essayer de faire bouger les lignes à un niveau où je peux m'exprimer, par une action associative.
Ce sujet est tellement difficile à traiter, le consensus est tellement difficile à obtenir, que nous avons essayé de regrouper ceux qui étaient à peu près convaincus. Or, parmi ceux là, il y en a qui vous font fuir. Que devons-nous faire ? Les rejeter parce que sur tel ou tel sujet qui n'a rien à voir avec la lecture, ils ont des idées que nous ne partageons pas ? Aller seul sur ce terrain alors que cela fait 10 ans que nous ramons chacun dans notre coin, sans la moindre avancée notable ?
Ou faut-il essayer de mobiliser le plus grand nombre sur ce sujet, sans ostracisme, en oubliant ce qui fâche, et en essayant de nous entendre pour cette cause qui nous dépasse. Depuis que le collectif est crée - peu importe les associations qui le compose - des portes se sont ouvertes. Le collectif aborde le sujet d'une façon nouvelle et propose des pistes qui ne sont pas habituelles. Nous ne voulons pas imposer une méthode de lecture car nous croyons dans l'intelligence des enseignants qui, le jour où leur esprit aura été dépollué de toutes les fausses idées qu'on leur a assenées, se tourneront vers ce qu'ils trouveront de meilleurs pour faire réussir les enfants.
Un seul exemple : pourquoi mettre dans la loi un engagement du système éducatif à mettre tout en œuvre pour que les enfants sachent lire à la fin du CP ? Considérez l'impact qu'a eu sur notre système éducatif l'objectif de 80% de bacheliers. Il a tout transformé, tout justifié, et l'objectif n'a même pas été atteint. Une simple ambition peut produire un mouvement, mais cette fois ci, espérons-le, pour le bien, car donner aux enfants le pouvoir de lire, c'est leur donner la possibilité de réussir dans un système de formation principalement fondé sur l'écrit. Par rapport à cet objectif, ce n'est pas le maître qui sera jugé, mais la nation dans ses efforts ou ses insuffisances. Des pays de petites tailles se sont fixés un tel objectif car ils considéraient qu'étant peu nombreux, ils ne pouvaient se permettre de laisser un seul enfant sur le chemin. Ils ont réussi. En France, nous pouvons perdre entre 20 et 40% d'enfants : nous n'en avons pas besoin...
Je suis trop long. Je termine en vous demandant d'essayer de croire que l'intention de ceux qui veulent améliorer l'enseignement de la lecture ne cache pas nécessairement des objectifs inavouables. Par exemple, quel intérêt aurions-nous à vouloir améliorer l'enseignement public actuel si notre seule intention était de casser ce système et de multiplier les écoles hors contrat. C'est tellement facile de soutenir le privé lorsque le public prend l'eau. Il faut voir les efforts que font les parents qui vivent en ZEP pour que leur enfant puisse aller dans un collège privé. Ils ne rêvent que de cela, mais seul 2 ou 3 chaque année sont élus. Ne serait-il pas plus intéressant pour nous de laisser pourrir la situation si nous étions d'affreux libéraux ? Nous continuons à croire au service public, car nous continuons à croire aux enseignants qui tiennent la maison à bout de bras. Le commandement est moribond, mais les soldats sont encore vaillants. Pour combien de temps encore si le système continue à produire 40% de mauvais lecteurs ?
A votre disposition pour continuer l'échange : je ferai un effort pour être plus court.
J'apprécie beaucoup vos échanges et vos efforts pour partager la passion de votre métier à tous ceux qui passent par là. Je suis persuadé que, parce qu'ils sont en première ligne, les enseignants sont les seuls qui pourront produire une évolution positive dans l'enseignement de la lecture, et dans l'enseignement tout court. Je n'attends pas grand chose des structures et de la politique sur ce sujet.
Et pourtant, avec d'autres personnes, j'ai contribué à la création du collectif "Permis de Lire !" qui est évoqué ici. J'ai travaillé avec ces mêmes personnes à la rédaction du manifeste. Je suis actuellement président de Lire Ecrire et j'aimerais pouvoir répondre à vos interrogations.
J'ai une autre casquette : je travaille avec des enfants qui sont scolarisés dans des écoles de ZEP. Accompagnement scolaire qui me permet de voir ce qui se passe au niveau de l'enseignement de la lecture. Et qui régulièrement me décourage tant ce qui est de simple bon sens semble ignoré de vos jeunes collègues. J'ai envie de leur dire ce qu'ils devraient faire et ne pas faire, mais au lieu de cela, je dois me taire car je ne suis pas légitime, et j'essaye d'apporter aux enfants qui sont le plus en perdition quelques savoirs un peu solides et cohérents qui leur éviteront de couler trop vite. Les instituteurs reconnaissent le bien que nous faisons aux enfants, croyant que nous les faisons jouer pour apprendre, alors que plus simplement, nous les faisons travailler. C'est le credo du directeur de l'école : surtout, faites les jouer. Nous disons oui, oui, bien sûr, et nous les faisons travailler.
Mon découragement se transformerait en colère, et me priverait d'un travail utile auprès de ces enfants, si je n'avais pas la possibilité d'essayer de faire bouger les lignes à un niveau où je peux m'exprimer, par une action associative.
Ce sujet est tellement difficile à traiter, le consensus est tellement difficile à obtenir, que nous avons essayé de regrouper ceux qui étaient à peu près convaincus. Or, parmi ceux là, il y en a qui vous font fuir. Que devons-nous faire ? Les rejeter parce que sur tel ou tel sujet qui n'a rien à voir avec la lecture, ils ont des idées que nous ne partageons pas ? Aller seul sur ce terrain alors que cela fait 10 ans que nous ramons chacun dans notre coin, sans la moindre avancée notable ?
Ou faut-il essayer de mobiliser le plus grand nombre sur ce sujet, sans ostracisme, en oubliant ce qui fâche, et en essayant de nous entendre pour cette cause qui nous dépasse. Depuis que le collectif est crée - peu importe les associations qui le compose - des portes se sont ouvertes. Le collectif aborde le sujet d'une façon nouvelle et propose des pistes qui ne sont pas habituelles. Nous ne voulons pas imposer une méthode de lecture car nous croyons dans l'intelligence des enseignants qui, le jour où leur esprit aura été dépollué de toutes les fausses idées qu'on leur a assenées, se tourneront vers ce qu'ils trouveront de meilleurs pour faire réussir les enfants.
Un seul exemple : pourquoi mettre dans la loi un engagement du système éducatif à mettre tout en œuvre pour que les enfants sachent lire à la fin du CP ? Considérez l'impact qu'a eu sur notre système éducatif l'objectif de 80% de bacheliers. Il a tout transformé, tout justifié, et l'objectif n'a même pas été atteint. Une simple ambition peut produire un mouvement, mais cette fois ci, espérons-le, pour le bien, car donner aux enfants le pouvoir de lire, c'est leur donner la possibilité de réussir dans un système de formation principalement fondé sur l'écrit. Par rapport à cet objectif, ce n'est pas le maître qui sera jugé, mais la nation dans ses efforts ou ses insuffisances. Des pays de petites tailles se sont fixés un tel objectif car ils considéraient qu'étant peu nombreux, ils ne pouvaient se permettre de laisser un seul enfant sur le chemin. Ils ont réussi. En France, nous pouvons perdre entre 20 et 40% d'enfants : nous n'en avons pas besoin...
Je suis trop long. Je termine en vous demandant d'essayer de croire que l'intention de ceux qui veulent améliorer l'enseignement de la lecture ne cache pas nécessairement des objectifs inavouables. Par exemple, quel intérêt aurions-nous à vouloir améliorer l'enseignement public actuel si notre seule intention était de casser ce système et de multiplier les écoles hors contrat. C'est tellement facile de soutenir le privé lorsque le public prend l'eau. Il faut voir les efforts que font les parents qui vivent en ZEP pour que leur enfant puisse aller dans un collège privé. Ils ne rêvent que de cela, mais seul 2 ou 3 chaque année sont élus. Ne serait-il pas plus intéressant pour nous de laisser pourrir la situation si nous étions d'affreux libéraux ? Nous continuons à croire au service public, car nous continuons à croire aux enseignants qui tiennent la maison à bout de bras. Le commandement est moribond, mais les soldats sont encore vaillants. Pour combien de temps encore si le système continue à produire 40% de mauvais lecteurs ?
A votre disposition pour continuer l'échange : je ferai un effort pour être plus court.
- Padre P. LucasNiveau 10
fredleo a écrit:
Un seul exemple : pourquoi mettre dans la loi un engagement du système éducatif à mettre tout en œuvre pour que les enfants sachent lire à la fin du CP ? Considérez l'impact qu'a eu sur notre système éducatif l'objectif de 80% de bacheliers. Il a tout transformé, tout justifié, et l'objectif n'a même pas été atteint. Une simple ambition peut produire un mouvement, mais cette fois ci, espérons-le, pour le bien, car donner aux enfants le pouvoir de lire, c'est leur donner la possibilité de réussir dans un système de formation principalement fondé sur l'écrit. Par rapport à cet objectif, ce n'est pas le maître qui sera jugé, mais la nation dans ses efforts ou ses insuffisances.
J'ai du mal à saisir pourquoi l'affichage d'une ambition politique en matière d'enseignement produirait dans un cas (les 80 % au bac) des effets négatifs et dans l'autre (des CP tous lecteurs) des effets positifs. Il suffit de voir comment ont été retournées de manière négative les ambitions positives des programmes 2008 pour constater qu'il est dangereux de mettre la charrue avant les boeufs. Afficher une ambition politique, c'est bien, mais à condition de se donner les moyens de la mettre en oeuvre, sinon c'est de l'escroquerie.
- V.MarchaisEmpereur
D'abord, merci à Rikki, DC et Padre D. Lucas.
Je pensais être capable de vérifier le contexte d'un écrit et je me suis fait avoir comme une bleue par la présentation du site et les panneaux déroulants qui ne m'ont pas permis de voir, en particulier, le nom de l'association d'A. Coffinier. Effectivement, elle et nous n'avons pas les mêmes objectifs et établir les constats avec une personne pareille ne peut que donner des accents troubles à la démarche.
J'ai donc édité mon premier message et invite à diffuser le constat sans référence à Permis de Lire.
Fredléo, j'ai connu Lire-Écrire du temps de G. S., je sais bien que celui-ci n'avait rien du vil personnage qu'on l'accusait parfois d'être, mais je sais aussi que la difficulté de cette association à choisir ses partenaires a déjà posé problème, faisant notamment échouer dès le départ l'initiative de R-E, si cela vous dit quelque chose. Il me semble, pour parler platement, que vous avez le cul entre deux chaises, situation intenable à moyen terme. Vous devez choisir votre camp : la construction d'écoles hors contrat et la destruction des programmes nationaux façon Anne Coffinier ou la défense d'une école publique digne de ce nom façon GRIP, SLECC, SLL... Ici, le mélange des genres ne peut pas fonctionner, il jettera juste le discrédit sur ceux qui vous soutiendraient.
Je présente mes plus plates excuses aux personnes que j'ai entraînées là-dedans. Je les sais aussi honnêtes que moi dans leur démarche. Le constat reste d'ailleurs véritable et je suis plus que jamais convaincue qu'en laisser le monopole à la droite libérale, c'est aussi lui laisser le monopole de la réponse.
Je crois aussi, mais j'aurai peut-être l'occasion d'y revenir ici ou sur le fil lecture, que nous jouons notre va-tout en cette période électorale. Quand on lit les programmes du PS et de l'UMP (on ose à peine entrevoir une autre issue à ces élections), on comprend bien que l'autonomie des établissements va aller croissant et avec elle l'obligation pour les professeurs d'adhérer à la politique pédagogique qui y sera conduite. La résistance "sur le terrain", que je pratique aussi comme je le peux, va devenir extrêmement difficile si elle ne s'accompagne pas d'une remise en cause globale des orientations de l'EN. J'aimerais qu'il y ait une prise de conscience avant qu'il ne soit trop tard - mais pas par le biais de Permis de Lire dans ces conditions.
Je pensais être capable de vérifier le contexte d'un écrit et je me suis fait avoir comme une bleue par la présentation du site et les panneaux déroulants qui ne m'ont pas permis de voir, en particulier, le nom de l'association d'A. Coffinier. Effectivement, elle et nous n'avons pas les mêmes objectifs et établir les constats avec une personne pareille ne peut que donner des accents troubles à la démarche.
J'ai donc édité mon premier message et invite à diffuser le constat sans référence à Permis de Lire.
Fredléo, j'ai connu Lire-Écrire du temps de G. S., je sais bien que celui-ci n'avait rien du vil personnage qu'on l'accusait parfois d'être, mais je sais aussi que la difficulté de cette association à choisir ses partenaires a déjà posé problème, faisant notamment échouer dès le départ l'initiative de R-E, si cela vous dit quelque chose. Il me semble, pour parler platement, que vous avez le cul entre deux chaises, situation intenable à moyen terme. Vous devez choisir votre camp : la construction d'écoles hors contrat et la destruction des programmes nationaux façon Anne Coffinier ou la défense d'une école publique digne de ce nom façon GRIP, SLECC, SLL... Ici, le mélange des genres ne peut pas fonctionner, il jettera juste le discrédit sur ceux qui vous soutiendraient.
Je présente mes plus plates excuses aux personnes que j'ai entraînées là-dedans. Je les sais aussi honnêtes que moi dans leur démarche. Le constat reste d'ailleurs véritable et je suis plus que jamais convaincue qu'en laisser le monopole à la droite libérale, c'est aussi lui laisser le monopole de la réponse.
Je crois aussi, mais j'aurai peut-être l'occasion d'y revenir ici ou sur le fil lecture, que nous jouons notre va-tout en cette période électorale. Quand on lit les programmes du PS et de l'UMP (on ose à peine entrevoir une autre issue à ces élections), on comprend bien que l'autonomie des établissements va aller croissant et avec elle l'obligation pour les professeurs d'adhérer à la politique pédagogique qui y sera conduite. La résistance "sur le terrain", que je pratique aussi comme je le peux, va devenir extrêmement difficile si elle ne s'accompagne pas d'une remise en cause globale des orientations de l'EN. J'aimerais qu'il y ait une prise de conscience avant qu'il ne soit trop tard - mais pas par le biais de Permis de Lire dans ces conditions.
- fredleoNiveau 1
Ce matin, en vous lisant, j'ai pensé ne pas répondre. Je pensais qu'il n'y avait rien à faire contre des préjugés. C'est la pire des oppositions, celle qui vous laisse désarmé. Puis, je me suis dit que je pouvais faire deux remarques. Tant pis si cela ne sert à rien.
1) Le collectif Permis de Lire ! regroupe 25 associations. Ces associations ont signé une charte dans laquelle elles confient à un bureau la conception et la réalisation des actions du collectif, dans le but unique d'obtenir une amélioration des pratiques d'enseignement de la lecture dans les classes de France. Ce bureau comprend deux personnes de « Lire Écrire » et une personne de « Droit de Lire ». Ce qui veut dire que l'activité des associations n'a que peu d'importance. Ce qui importe, c'est le travail qu'elles peuvent faire pour relayer les actions du collectif auprès de leurs adhérents respectifs.
J'avais oublié qu'Anne Coffinier faisait partie du CA de l'association Enseignement et Liberté, d'où un certain étonnement de la voir nommée ici. Enseignement et Liberté milite depuis 20 ans pour qu'on prenne en compte les difficultés induites chez les enfants par des méthodes de lecture inadaptées. Ils l'ont fait notamment aux côtés du docteur Wettstein Badour qui a beaucoup fait pour aider des enfants et publié des ouvrages utiles. Ils avaient tout légitimité à rejoindre le collectif sur ce thème précis. Et dans notre effort pour rassembler, il aurait été incohérent de commencer par exclure. Ceux qui doivent être jugés, ce ne sont pas les membres du collectif, mais les 3 personnes qui y travaillent et qui auront des comptes à rendre si elles n'obtiennent pas de résultats. Il n'y a pas de complot derrière Permis de Lire !, aucune affreuse officine libérale, pas de sous-marins de la commission européenne, aucun représentant de Bildeberg et autre ânerie...
2) A titre personnel, j'ai de l'estime pour Anne Coffinier qui soutient, avec sa Fondation, des parents qui, un jour, après avoir tout essayé, ont craqué et ont décidé de se lancer dans l'aventure d'une création d'école. Il faut voir tout les sacrifices que cela représente. Si nous pouvions faire confiance au service public, si comme cela a été pensé, les enfants recevaient tous la même instruction partout en France, si le système scolaire continuait à transmettre des savoirs qui permettraient à leurs enfants d'exercer leur liberté et leur esprit critique, personne ne penserait à créer une école. Il est probable qu'Anne Coffinier ne croit plus que le système soit capable de se relever. Elle voit comme vous arriver les livrets de compétence, les baisses drastiques d'exigence, la disparition de toute espèce d'ambition, le conditionnement opéré par des œuvres de jeunesse construites sur le mode du prêt-à-penser et qui enlève dès le plus jeune âge tout droit à penser différemment.
Vous vous trompez d'ennemi. Vous confondez Liberté et Libéralisme. Moi, j'aime cette liberté qui permet à une maman qui voit que son enfant n'apprend pas bien dans son école publique d'envisager que son enfant aille dans le privé à la rentrée prochaine. Je n'aime pas qu'un parent qui vit en ZEP n'ait pas cette liberté et ait à subir un enseignement adaptés aux pauvres. Il n'y a pas de honte à vouloir le meilleur pour son enfant si ce meilleur est à portée de main. Il n'y a pas de honte à préférer voir son enfant instruit par Montessori plutôt que par Foucambert. Le libéralisme, nous le combattons tous, et ces associations que vous dénoncez aussi. Le libéralisme, avec tout ce qu'il y a de négatif dans le « isme » qui termine ce mot, avec tous ses excès, celui qui privilégie le profit, l'individualisme, le consumérisme, la formation d'une main d’œuvre corvéable à merci parce que privée de toute liberté de penser par elle-même. C'est cela que vous devez combattre, et pas une micro-initiative qui tente simplement de rappeler que l'urgence est à l'enseignement de la lecture, qu'entre un enfant qui lit et un qui ne lit pas, l'avenir ne sera pas le même.
Je suis en réalité profondément découragé. Ça ira mieux lundi lorsque je recevrai ces enfants qui, à Noël, ont appris une dizaine de sons, mais savent lire déjà par cœur deux albums entiers - ou plutôt faire semblant de lire. Je leur apprendrai quelques sons. Je leur apprendrai aussi à écrire les lettres (pas à dessiner des mots mais à tracer des lettres, ce qu'ils n'ont encore jamais fait). J'aurai l'impression d'être utile et j'oublierai ces préjugés qui empêchent les adultes de s'occuper vraiment de leur sort, et de leur préparer un avenir meilleur. Nous ne sommes vraiment pas dignes de la confiance que les enfants mettent en nous.
1) Le collectif Permis de Lire ! regroupe 25 associations. Ces associations ont signé une charte dans laquelle elles confient à un bureau la conception et la réalisation des actions du collectif, dans le but unique d'obtenir une amélioration des pratiques d'enseignement de la lecture dans les classes de France. Ce bureau comprend deux personnes de « Lire Écrire » et une personne de « Droit de Lire ». Ce qui veut dire que l'activité des associations n'a que peu d'importance. Ce qui importe, c'est le travail qu'elles peuvent faire pour relayer les actions du collectif auprès de leurs adhérents respectifs.
J'avais oublié qu'Anne Coffinier faisait partie du CA de l'association Enseignement et Liberté, d'où un certain étonnement de la voir nommée ici. Enseignement et Liberté milite depuis 20 ans pour qu'on prenne en compte les difficultés induites chez les enfants par des méthodes de lecture inadaptées. Ils l'ont fait notamment aux côtés du docteur Wettstein Badour qui a beaucoup fait pour aider des enfants et publié des ouvrages utiles. Ils avaient tout légitimité à rejoindre le collectif sur ce thème précis. Et dans notre effort pour rassembler, il aurait été incohérent de commencer par exclure. Ceux qui doivent être jugés, ce ne sont pas les membres du collectif, mais les 3 personnes qui y travaillent et qui auront des comptes à rendre si elles n'obtiennent pas de résultats. Il n'y a pas de complot derrière Permis de Lire !, aucune affreuse officine libérale, pas de sous-marins de la commission européenne, aucun représentant de Bildeberg et autre ânerie...
2) A titre personnel, j'ai de l'estime pour Anne Coffinier qui soutient, avec sa Fondation, des parents qui, un jour, après avoir tout essayé, ont craqué et ont décidé de se lancer dans l'aventure d'une création d'école. Il faut voir tout les sacrifices que cela représente. Si nous pouvions faire confiance au service public, si comme cela a été pensé, les enfants recevaient tous la même instruction partout en France, si le système scolaire continuait à transmettre des savoirs qui permettraient à leurs enfants d'exercer leur liberté et leur esprit critique, personne ne penserait à créer une école. Il est probable qu'Anne Coffinier ne croit plus que le système soit capable de se relever. Elle voit comme vous arriver les livrets de compétence, les baisses drastiques d'exigence, la disparition de toute espèce d'ambition, le conditionnement opéré par des œuvres de jeunesse construites sur le mode du prêt-à-penser et qui enlève dès le plus jeune âge tout droit à penser différemment.
Vous vous trompez d'ennemi. Vous confondez Liberté et Libéralisme. Moi, j'aime cette liberté qui permet à une maman qui voit que son enfant n'apprend pas bien dans son école publique d'envisager que son enfant aille dans le privé à la rentrée prochaine. Je n'aime pas qu'un parent qui vit en ZEP n'ait pas cette liberté et ait à subir un enseignement adaptés aux pauvres. Il n'y a pas de honte à vouloir le meilleur pour son enfant si ce meilleur est à portée de main. Il n'y a pas de honte à préférer voir son enfant instruit par Montessori plutôt que par Foucambert. Le libéralisme, nous le combattons tous, et ces associations que vous dénoncez aussi. Le libéralisme, avec tout ce qu'il y a de négatif dans le « isme » qui termine ce mot, avec tous ses excès, celui qui privilégie le profit, l'individualisme, le consumérisme, la formation d'une main d’œuvre corvéable à merci parce que privée de toute liberté de penser par elle-même. C'est cela que vous devez combattre, et pas une micro-initiative qui tente simplement de rappeler que l'urgence est à l'enseignement de la lecture, qu'entre un enfant qui lit et un qui ne lit pas, l'avenir ne sera pas le même.
Je suis en réalité profondément découragé. Ça ira mieux lundi lorsque je recevrai ces enfants qui, à Noël, ont appris une dizaine de sons, mais savent lire déjà par cœur deux albums entiers - ou plutôt faire semblant de lire. Je leur apprendrai quelques sons. Je leur apprendrai aussi à écrire les lettres (pas à dessiner des mots mais à tracer des lettres, ce qu'ils n'ont encore jamais fait). J'aurai l'impression d'être utile et j'oublierai ces préjugés qui empêchent les adultes de s'occuper vraiment de leur sort, et de leur préparer un avenir meilleur. Nous ne sommes vraiment pas dignes de la confiance que les enfants mettent en nous.
- JohnMédiateur
Ah, la mémoire joue souvent des tours. Connaîtriez-vous le bon docteur Lyon-Caen ?J'avais oublié qu'Anne Coffinier faisait partie du CA de l'association Enseignement et Liberté
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"Qui a construit Thèbes aux sept portes ? Dans les livres, on donne les noms des Rois. Les Rois ont-ils traîné les blocs de pierre ? [...] Quand la Muraille de Chine fut terminée, Où allèrent ce soir-là les maçons ?" (Brecht)
"La nostalgie, c'est plus ce que c'était" (Simone Signoret)
- RikkiMonarque
Je vous lis avec intérêt.
Je suis absolument persuadée de la sincérité de V. Marchais.
Je comprends le problème exposé par Fredleo, qui me fait penser à celui rencontré par Stéphane Courtois quand il a sorti le "Livre noir du communisme" : on lui reprochait entre autres le fait que son livre était bien accueilli par l'extrême-droite, et vendu dans des trucs d'extrême-droite. Je ne vois pas comment un auteur pourrait avoir la maîtrise des ventes de ses ouvrages, et on ne va pas se priver d'écrire des vérités juste pour ne pas risquer de faire plaisir à des fachos !
Cela dit, je ne suis pas très à l'aise avec cette pétition, et je suis tout aussi persuadée que le travail doit se faire sur le terrain. C'est ici même, sur les forums, dans les salles des maîtres, auprès des jeunes collègues, dans nos publications formelles ou informelles, dans les journaux, à la télé, qu'il faut faire avancer les choses. Je pense qu'en matière d'apprentissage de la lecture le vent est en train de tourner.
Pour le reste... ma foi, je constate quand même que depuis deux ou trois ans on réhabilite peu à peu le "systématique", le "par cœur", "l'entraînement" et qu'on nous bassine un tout petit peu moins avec les "situations-problèmes".
Comme d'un autre côté on nous attaque à coups de livrets plus ou moins informatisés ou informatisables, il n'y a pas forcément progrès de partout, mais peut-être quand même une prise de conscience ?
La disparition des IUFM n'aura-t-elle pas comme conséquence de réduire un peu la pression sur les jeunes collègues, puisqu'il y aura moins de monde pour leur enjoindre de ne pas croire ce qu'ils voient, mais ce qu'on leur dit ?
Je ne sais pas... je suis d'un naturel optimiste, j'ai sans doute tort...
Je suis absolument persuadée de la sincérité de V. Marchais.
Je comprends le problème exposé par Fredleo, qui me fait penser à celui rencontré par Stéphane Courtois quand il a sorti le "Livre noir du communisme" : on lui reprochait entre autres le fait que son livre était bien accueilli par l'extrême-droite, et vendu dans des trucs d'extrême-droite. Je ne vois pas comment un auteur pourrait avoir la maîtrise des ventes de ses ouvrages, et on ne va pas se priver d'écrire des vérités juste pour ne pas risquer de faire plaisir à des fachos !
Cela dit, je ne suis pas très à l'aise avec cette pétition, et je suis tout aussi persuadée que le travail doit se faire sur le terrain. C'est ici même, sur les forums, dans les salles des maîtres, auprès des jeunes collègues, dans nos publications formelles ou informelles, dans les journaux, à la télé, qu'il faut faire avancer les choses. Je pense qu'en matière d'apprentissage de la lecture le vent est en train de tourner.
Pour le reste... ma foi, je constate quand même que depuis deux ou trois ans on réhabilite peu à peu le "systématique", le "par cœur", "l'entraînement" et qu'on nous bassine un tout petit peu moins avec les "situations-problèmes".
Comme d'un autre côté on nous attaque à coups de livrets plus ou moins informatisés ou informatisables, il n'y a pas forcément progrès de partout, mais peut-être quand même une prise de conscience ?
La disparition des IUFM n'aura-t-elle pas comme conséquence de réduire un peu la pression sur les jeunes collègues, puisqu'il y aura moins de monde pour leur enjoindre de ne pas croire ce qu'ils voient, mais ce qu'on leur dit ?
Je ne sais pas... je suis d'un naturel optimiste, j'ai sans doute tort...
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- JohnMédiateur
Ils n'ont pas disparu : ils forment les étudiants de licence 3 et de master à présent !La disparition des IUFM n'aura-t-elle pas comme conséquence de réduire un peu la pression sur les jeunes collègues, puisqu'il y aura moins de monde pour leur enjoindre de ne pas croire ce qu'ils voient, mais ce qu'on leur dit ?
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"Qui a construit Thèbes aux sept portes ? Dans les livres, on donne les noms des Rois. Les Rois ont-ils traîné les blocs de pierre ? [...] Quand la Muraille de Chine fut terminée, Où allèrent ce soir-là les maçons ?" (Brecht)
"La nostalgie, c'est plus ce que c'était" (Simone Signoret)
- fredleoNiveau 1
John a écrit:Ah, la mémoire joue souvent des tours. Connaîtriez-vous le bon docteur Lyon-Caen ?J'avais oublié qu'Anne Coffinier faisait partie du CA de l'association Enseignement et Liberté
J'ai oublié et cela m'est complétement égal. Je ne sais rien du CA de la plupart des associations qui ont rejoint le collectif. Il y a tellement plus urgent à faire qu'à chercher des pous dans la tête des gens. Mais qui est donc ce bon docteur Lyon-Caen ?
- JohnMédiateur
Celui qui a diagnostiqué l'anosognosie d'un célèbre prévenu.Mais qui est donc ce bon docteur Lyon-Caen ?
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- doublecasquetteEnchanteur
Rikki a écrit:Je vous lis avec intérêt.
Je suis absolument persuadée de la sincérité de V. Marchais.
Moi aussi.
Je comprends le problème exposé par Fredleo, qui me fait penser à celui rencontré par Stéphane Courtois quand il a sorti le "Livre noir du communisme" : on lui reprochait entre autres le fait que son livre était bien accueilli par l'extrême-droite, et vendu dans des trucs d'extrême-droite. Je ne vois pas comment un auteur pourrait avoir la maîtrise des ventes de ses ouvrages, et on ne va pas se priver d'écrire des vérités juste pour ne pas risquer de faire plaisir à des fachos !
Cela dit, je ne suis pas très à l'aise avec cette pétition, et je suis tout aussi persuadée que le travail doit se faire sur le terrain. C'est ici même, sur les forums, dans les salles des maîtres, auprès des jeunes collègues, dans nos publications formelles ou informelles, dans les journaux, à la télé, qu'il faut faire avancer les choses. Je pense qu'en matière d'apprentissage de la lecture le vent est en train de tourner.
Il faut dire que les tenants du "syllabique nuit gravement à la santé" en arrivent à des arguments qui sentent très fort la fin de règne :
Ratus a été dératisé dans les années 90
Quant à Léo et Léa (méthode catastrophique engendrant des nuls en orthographe); elle est totalement démontée dans l’excellent ouvrage de X et Y...
Ce qui est rigolo, c'est qu'ils entraînent leurs idoles dans leur chute en criant leurs noms pour se justifier...
Il y en a deux ou trois sur le FDONDPLN qui feraient presque pitié s'ils ne prêtaient pas autant à rire.
Pour le reste... ma foi, je constate quand même que depuis deux ou trois ans on réhabilite peu à peu le "systématique", le "par cœur", "l'entraînement" et qu'on nous bassine un tout petit peu moins avec les "situations-problèmes".
Comme d'un autre côté on nous attaque à coups de livrets plus ou moins informatisés ou informatisables, il n'y a pas forcément progrès de partout, mais peut-être quand même une prise de conscience ?
Oui, ce serait bien que les champions de la pétition fassent appel aux mêmes signataires pour combattre le LPC, le socle du socle, la nouvelle évaluation des professeurs et les réductions de postes dans l'EN.
La disparition des IUFM n'aura-t-elle pas comme conséquence de réduire un peu la pression sur les jeunes collègues, puisqu'il y aura moins de monde pour leur enjoindre de ne pas croire ce qu'ils voient, mais ce qu'on leur dit ?
J'ai pris le parti de braver les consignes de certains syndicats en m'inscrivant sur la liste des MAT (maîtres d'accueil temporaires) même si c'est "jouer le jeu d'une formation au rabais".
J'espère que les quatre stagiaires que j'ai reçus auront raconté à leurs camarades de promo qu'il existe des classes de CP où les élèves lisent déjà un peu en novembre et que cela ne les empêche pas de comprendre ce qu'ils lisent et de s'intéresser à la littérature de jeunesse.
Ça n'avance pas vite mais ça avance et ce n'est vraiment pas le moment ni de s'associer à des gens peu fréquentables sous prétexte de faire bloc ni de heurter les collègues avec des propos qui les mettent en cause alors que tout ce qu'ils ont fait, c'était ce qu'on leur avait demandé de faire, et qu'ils sont justement de plus en plus nombreux à commencer à se rendre compte qu'il est temps pour eux de se pencher sur d'autres méthodes que celles qu'on leur a conseillées jusqu'alors.
Je ne sais pas... je suis d'un naturel optimiste, j'ai sans doute tort...
Non, sur le sujet de la lecture, je ne crois pas que tu aies tort. Ou alors, nous avons tort à deux.
En revanche, sur les autres sujets que nous aimerions voir défendre par les pétitionnaires associés, là, je suis beaucoup moins optimiste...
- User5899Demi-dieu
D'un célèbre condamné, soyons précisJohn a écrit:Celui qui a diagnostiqué l'anosognosie d'un célèbre prévenu.Mais qui est donc ce bon docteur Lyon-Caen ?
- ClarinetteGrand Maître
C'est maintenant effectif, vous faites bien de le préciser.
- RikkiMonarque
Je ne vois pas très bien ce que le Pr Lyon-Caen fait là-dedans.
J'ai des a priori favorables sur la famille Lyon-Caen, probablement, mais tout de même, je ne vois pas le rapport. J'ai cherché à cause de vos commentaires, et c'est celui qui a diagnostiqué la maladie de Chirac, c'est ça ?
Je peux comprendre qu'on n'aime pas un homme politique, qu'on soit contre ses idées ou ses agissements, mais faire ses gorges chaudes d'une maladie aussi terrible, qui détruit les gens de l'intérieur, je ne comprends pas, excusez-moi.
Quant au rapport avec le médecin, là, pour le coup, encore moins.
J'ai des a priori favorables sur la famille Lyon-Caen, probablement, mais tout de même, je ne vois pas le rapport. J'ai cherché à cause de vos commentaires, et c'est celui qui a diagnostiqué la maladie de Chirac, c'est ça ?
Je peux comprendre qu'on n'aime pas un homme politique, qu'on soit contre ses idées ou ses agissements, mais faire ses gorges chaudes d'une maladie aussi terrible, qui détruit les gens de l'intérieur, je ne comprends pas, excusez-moi.
Quant au rapport avec le médecin, là, pour le coup, encore moins.
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- RikkiMonarque
Par ailleurs, je me suis, je dois l'avouer, également posé la question de la possibilité de m'inscrire sur cette liste des MAT, mais j'ai été freinée par plusieurs questions :
- faut-il être bien en cour ? Je ne le suis point.
- faut-il faire des rapports ou cocher des cases ? Je ne le veux point.
- faut-il à son tour subir la visite de la hiérarchie ? Je ne le souhaite point.
- faut-il être bien en cour ? Je ne le suis point.
- faut-il faire des rapports ou cocher des cases ? Je ne le veux point.
- faut-il à son tour subir la visite de la hiérarchie ? Je ne le souhaite point.
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- JohnMédiateur
John a écrit:Ah, la mémoire joue souvent des tours. Connaîtriez-vous le bon docteur Lyon-Caen ?fredleo a écrit:J'avais oublié qu'Anne Coffinier faisait partie du CA de l'association Enseignement et Liberté
Je ne pensais pas :Rikki a écrit:Je ne vois pas très bien ce que le Pr Lyon-Caen fait là-dedans.
je ne vois pas le rapport.
faire ses gorges chaudes[...], je ne comprends pas, excusez-moi.
Quant au rapport avec le médecin, là, pour le coup, encore moins.
1) Que ma remarque était si complexe, surtout avec l'explication ensuite,
2) Que l'anosognosie était si répandue : je pensais qu'elle faisait partie des maladies qui touchaient un nombre infime de gens, voire n'avait quasiment pas de définition fixe,
3) Que cette remarque serait l'objet d'autant de messages qui nous éloignent du sujet initial du fil - auquel cas je ne l'aurais jamais faite.
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"Qui a construit Thèbes aux sept portes ? Dans les livres, on donne les noms des Rois. Les Rois ont-ils traîné les blocs de pierre ? [...] Quand la Muraille de Chine fut terminée, Où allèrent ce soir-là les maçons ?" (Brecht)
"La nostalgie, c'est plus ce que c'était" (Simone Signoret)
- doublecasquetteEnchanteur
Rikki a écrit:Par ailleurs, je me suis, je dois l'avouer, également posé la question de la possibilité de m'inscrire sur cette liste des MAT, mais j'ai été freinée par plusieurs questions :
- faut-il être bien en cour ? Je ne le suis point.
- faut-il faire des rapports ou cocher des cases ? Je ne le veux point.
- faut-il à son tour subir la visite de la hiérarchie ? Je ne le souhaite point.
[NOTA BENE : Mes réponses concernent l'Académie de Grenoble, département de la Drôme, circonscription de ****.
Depuis que l'autonomie des circonscriptions a été votée à l'Assemblée Nationale et au Sénat, il vaut mieux le préciser.
Quoi ? On me souffle dans l'oreillette que cette loi n'a même pas encore été présentée au Palais Bourbon ? Comment se fait-il alors ????]
Je ne crois pas qu'il faille être bien en cour. À la rentrée, parmi les nombreuses paperasses électroniques, il y en a une nous demandant si on accepterait d'être MAT. Je coche la case "oui".
La première année, j'ai précisé de vive voix au CPC que je ne souhaitais pas assister à un stage bidon* et laisser ma classe à des stagiaires juste au moment des évaluations nationales. Cette année je n'ai rien dit, j'espère qu'ils ne vont pas me faire le coup.
Rien à remplir si ce n'est les papiers (un pour toi et un pour chacun d'entre eux) où tu attestes que les deux stagiaires suivants se sont bien présentés dans ta classe tous les jours de leur stage.
N'oublie pas de leur demander prénoms et noms de famille pour pouvoir envoyer ton papier à toi. La première année, je ne l'avais pas fait et personne, ni chez l'IEN, ni à l'IA, ne les connaissaient non plus. J'ai failli y péter la prime (280 euros, si mes souvenirs sont bons).
Pas de visites de la hiérarchie. Juste une réflexion débile de ma groupie de Lulu L'Oréal, lors de la pause d'un anim' : "Alors, ces stagiaires, ça s'est bien passé ? Ah vous voyez, ça fait du bien de devoir se remettre en question de temps en temps ! Je suis sûre qu'elles vous ont beaucoup apporté."
- V.MarchaisEmpereur
doublecasquette a écrit:"Alors, ces stagiaires, ça s'est bien passé ? Ah vous voyez, ça fait du bien de devoir se remettre en question de temps en temps ! Je suis sûre qu'elles vous ont beaucoup apporté."
Excellent !
Cela dit, moi aussi, j'aimerais bien prendre des stagiaires. Mais je crois que, même si on cherche désespérément des tuteurs chaque année, je suis personna non grata.
Je ne suis pas grammairienne, mais je crois avoir des choses à partager sur la manière d'aborder la grammaire, d'organiser les cours, les exercices, de penser l'écriture de manière progressive pour donner un petit bagage stylistique aux élèves, de travailler le vocabulaire... J'aimerais beaucoup pouvoir le faire, présenter une approche différente de celle, très technique et limitée, dispensée dans les ex-IUFM. Mais autant on fait pression sur mes collègues, autant on m'éviter comme une pestiférée. Je pense donc que notre hiérarchie donne son avis sur nos canditatures et que ce n'est pas purement administratif.
Je précise que je parle, moi, pour le secondaire, académie d'Orléans-Tours, zone de ***.
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