- AuroreEsprit éclairé
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]swurm a écrit:Je ne suis pas surpris de ce que tu me dis.
Un ami qui est à la FEMIS vit une situation comparable.
(En tout cas, c'est super de pouvoir discuter de tout ça avec d'autres personnes... C'est ensemble, qu'on peut résister... car le système est bâti de manière à diviser.)
Mais alors, quels seront les critères de niveau pour rentrer dans cette "super fac" se disant "sélective" ? On gardera des concours d'entrée, au moins dans certains établissements partenaires (grâce à leur "autonomie") ? Ou bien on les remplacera par une sélection sur dossier ? Dans ce cas, bonjour l'effondrement du niveau, quand on connaît la valeur du bac !
- RuthvenGuide spirituel
Aurore, que reproches-tu exactement au cursus de cet étudiant ?
- RuthvenGuide spirituel
Aurore a écrit:[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]swurm a écrit:Je ne suis pas surpris de ce que tu me dis.
Un ami qui est à la FEMIS vit une situation comparable.
(En tout cas, c'est super de pouvoir discuter de tout ça avec d'autres personnes... C'est ensemble, qu'on peut résister... car le système est bâti de manière à diviser.)
Mais alors, quels seront les critères de niveau pour rentrer dans cette "super fac" se disant "sélective" ? On gardera des concours d'entrée, au moins dans certains établissements partenaires (grâce à leur "autonomie") ? Ou bien on les remplacera par une sélection sur dossier ? Dans ce cas, bonjour l'effondrement du niveau, quand on connaît la valeur du bac !
C'est ce que fait Science Po, et cela draine, à ce que j'ai pu voir, les meilleurs élèves (j'ai eu des élèves extrêmement brillants qui auraient pu rentrer en hypokhagne ou en math sup à HIV ou LLG, ils sont tous partis à Sciences Po, et ne sont allés en hypokhagne que ceux qui avaient été refusés). La sélection sur dossier, on l'a aussi pour entrer en prépa.
- AuroreEsprit éclairé
Je crois savoir que les critères de sélection ne sont pas tout à fait les mêmes...Ruthven a écrit:Aurore a écrit:[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]swurm a écrit:Je ne suis pas surpris de ce que tu me dis.
Un ami qui est à la FEMIS vit une situation comparable.
(En tout cas, c'est super de pouvoir discuter de tout ça avec d'autres personnes... C'est ensemble, qu'on peut résister... car le système est bâti de manière à diviser.)
Mais alors, quels seront les critères de niveau pour rentrer dans cette "super fac" se disant "sélective" ? On gardera des concours d'entrée, au moins dans certains établissements partenaires (grâce à leur "autonomie") ? Ou bien on les remplacera par une sélection sur dossier ? Dans ce cas, bonjour l'effondrement du niveau, quand on connaît la valeur du bac !
C'est ce que fait Science Po, et cela draine, à ce que j'ai pu voir, les meilleurs élèves (j'ai eu des élèves extrêmement brillants qui auraient pu rentrer en hypokhagne ou en math sup à HIV ou LLG, ils sont tous partis à Sciences Po, et ne sont allés en hypokhagne que ceux qui avaient été refusés). La sélection sur dossier, on l'a aussi pour entrer en prépa.
Intellectuellement, ces étudiants creusent leur propre tombe, et leur unique motivation est de faire carrière. Ce n'est pas parce que ces bons étudiants vont à Sc Po qu'ils y apprendront autant qu'ils auraient appris en prépa, scientifique ou littéraire. Je me trompe ?
- RuthvenGuide spirituel
Aurore a écrit:Je crois savoir que les critères de sélection ne sont pas tout à fait les mêmes...Ruthven a écrit:Aurore a écrit:[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]swurm a écrit:Je ne suis pas surpris de ce que tu me dis.
Un ami qui est à la FEMIS vit une situation comparable.
(En tout cas, c'est super de pouvoir discuter de tout ça avec d'autres personnes... C'est ensemble, qu'on peut résister... car le système est bâti de manière à diviser.)
Mais alors, quels seront les critères de niveau pour rentrer dans cette "super fac" se disant "sélective" ? On gardera des concours d'entrée, au moins dans certains établissements partenaires (grâce à leur "autonomie") ? Ou bien on les remplacera par une sélection sur dossier ? Dans ce cas, bonjour l'effondrement du niveau, quand on connaît la valeur du bac !
C'est ce que fait Science Po, et cela draine, à ce que j'ai pu voir, les meilleurs élèves (j'ai eu des élèves extrêmement brillants qui auraient pu rentrer en hypokhagne ou en math sup à HIV ou LLG, ils sont tous partis à Sciences Po, et ne sont allés en hypokhagne que ceux qui avaient été refusés). La sélection sur dossier, on l'a aussi pour entrer en prépa.
Intellectuellement, ces étudiants creusent leur propre tombe, et leur unique motivation est de faire carrière. Ce n'est pas parce que ces bons étudiants vont à Sc Po qu'ils y apprendront autant qu'ils auraient appris en prépa, scientifique ou littéraire. Je me trompe ?
Ma critique ne portait pas sur le contenu de la formation, mais sur celle de la sélection. Tu avais l'air de dire que la sélection sur dossier allait entraîner l'effondrement du niveau (en l'associant au niveau du bac), ce à quoi je réponds que ce n'est pas nécessairement le cas :
- par un exemple (celui de Sc. Po qui arrive avec cette modalité de recrutement à vider le vivier des classes prépas littéraires (et un peu scientifiques) de ses meilleurs éléments)
- par un constat (le fait que les CPGE recrutent sur dossier et qu'on considère que c'est ce qui fait l'excellence de leur public).
Bref, je ne suis pas convaincu du tout par le fait de dire que le niveau sera mauvais si la sélection se fait sur dossier.
- AuroreEsprit éclairé
Ruthven, les deux vont ensemble : la "sélection sur dossier" ne veut pas dire la même chose selon qu'elle est pratiquée sur le niveau (comme en prépa) ou sur d'autres critères (le "parcours", la "motivation", les "compétences", l'origine sociale ou géographique, le blabla communicationnel du dossier d'inscription, etc.).
Et je sais pertinemment qui sera chargé de cette sélection new look.
Sur le parcours de l'étudiant, je poste d'ici deux minutes.
Et je sais pertinemment qui sera chargé de cette sélection new look.
Sur le parcours de l'étudiant, je poste d'ici deux minutes.
- AuroreEsprit éclairé
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]Ruthven a écrit:Aurore, que reproches-tu exactement au cursus de cet étudiant ?
En septembre 2012, Paris Sciences et Lettres ouvrira une licence
interdisciplinaire originale. Ce cursus sélectif sera destiné à des
étudiants choisis en fonction de leurs aptitudes et de leur intérêt pour
l'interdisciplinarité. Leur parcours se déroulera de la façon suivante :
L 1 : Les étudiants suivront des cours en sciences et en sciences humaines, sur le modèle des core curricula qui existent dans certaines universités américaines (entre nous, vive le niveau des premiers cycles des facs américaines !).
L 2 et L 3 : Chaque étudiant se spécialisera progressivement dans les matières de son choix.
Concrètement, imagines-tu ce que ça peut donner ?
C'est du papillonnage.
Tout repose sur l'esbroufe, la communication et l'interdisciplinarité qui démolit les contenus disciplinaires rigoureux.
- AuroreEsprit éclairé
- Alexis étudie les Beaux-arts à l'ENSBA. En plus du cycle de
licence proposé par cet établissement, il suit des cours au
Conservatoire d'art dramatique (CNSAD), car il est intéressé par
l'interaction entre les Beaux-arts et les arts vivants. Sauf
qu'on n'enseigne plus les Beaux-Arts tels qu'on les imagine communément
à l'ENSBA, et ce depuis 68. Conclusion : celui qui a rédigé cette
notule est manifestement un administratif incompétent, un de plus. - Il
entre à l'Ecole nationale supérieure des Arts Décoratifs au niveau
master et suit un stage à l'Opéra de Pékin ou comment le stage à
l'étranger devient un but en soi, déconnecté des objectifs pédagogiques. Je ne suis pas a priori contre les expériences à l'étranger, cela peut être très bien, mais on
confond une fois de plus la fin et les moyens. Le véritable objectif est de faire de la
com' sur la puissance des "relations internationales" de l'école..., où il travaille avec le
metteur en scène sur les décors. Il consacre son « projet personnel » ça ne vous rappelle rien ? de
cinquième année à une comparaison des traditions chinoise et européenne
de scénographie. - Alexis reçoit une bourse pour
devenir un des premiers étudiants du doctorat en création SACRe. Il suit
des ateliers à l'Ecole nationale supérieure des Arts Décoratifs et au
CNSAD, mais aussi des cours en histoire de l'art à l'ENS je ne suis pas certaine que les meilleurs spécialistes en HdA se trouvent systématiquement à l'ENS, m'enfin, passons.... Son travail de
doctorat consiste en une création originale associée à une réflexion
écrite sur le renouvellement de l'art de la scénographie et des décors. Là,
c'est du délire ! Nous sommes là face à la dernière lubie des
administratifs qui nous gouvernent : l'homme-orchestre, ou le
"scientifique-créateur". Selon eux, un artiste ne peut plus pratiquer
son art de façon exclusive, et doit désormais "faire de la recherche" :
comme il en est bien évidemment incapable pour des raisons évidentes (ce
n'est pas le même métier...) on lui fera faire du vide, un gloubi-boulga rempli
de com' et dépourvu de la moindre rigueur. De même, un chercheur ne doit plus être un simple "théoricien" :
on lui fera faire des stages en entreprise, de la "pratique artistique"
(on imagine à quel niveau...), etc. Tout cela fleure bon
l'instrumentalisation et la récupération du travail
scientifique/artistique par le politique, comme aux plus beaux jours de
l'URSS.
- AevinHabitué du forum
Ruthven a écrit:
Ma critique ne portait pas sur le contenu de la formation, mais sur celle de la sélection. Tu avais l'air de dire que la sélection sur dossier allait entraîner l'effondrement du niveau (en l'associant au niveau du bac), ce à quoi je réponds que ce n'est pas nécessairement le cas :
- par un exemple (celui de Sc. Po qui arrive avec cette modalité de recrutement à vider le vivier des classes prépas littéraires (et un peu scientifiques) de ses meilleurs éléments)
- par un constat (le fait que les CPGE recrutent sur dossier et qu'on considère que c'est ce qui fait l'excellence de leur public).
Bref, je ne suis pas convaincu du tout par le fait de dire que le niveau sera mauvais si la sélection se fait sur dossier.
Aurore a écrit:Ruthven, les deux vont ensemble : la "sélection sur dossier" ne veut pas dire la même chose selon qu'elle est pratiquée sur le niveau (comme en prépa) ou sur d'autres critères (le "parcours", la "motivation", les "compétences", l'origine sociale ou géographique, le blabla communicationnel du dossier d'inscription, etc.).
Et je sais pertinemment qui sera chargé de cette sélection new look.
Sur le parcours de l'étudiant, je poste d'ici deux minutes.
Je rejoins Ruthven. Quand j'ai participé à des jurys de grandes écoles, j'ai pu discuter un peu avec des enseignants des ces écoles qui choisissaient une partie de leurs élèves sur dossier et entretien (avec comme critères notamment la motivation, le parcours, leur projet etc.) et certains sur concours à l’issue d'une licence universitaire. Les enseignants étaient tous plutôt contents de ces étudiants et de leurs résultats dans les grandes écoles.
_________________
Automate - et fier de l'être [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
"Well, the travelling teachers do come through every few months," said the Baron.
"Yes, sir, I know sir, and they're useless. They teach facts, not understanding. It's like teaching people about forests by showing them a saw. I want a proper school, sir, to teach reading an writing, and most of all thinking, sir [...]"
Terry Pratchett - I Shall Wear Midnight
... und wer Fehler findet, kann sie behalten!
- AuroreEsprit éclairé
Aevin a écrit:Je rejoins Ruthven. Quand j'ai participé à des jurys de grandes écoles, j'ai pu discuter un peu avec des enseignants des ces écoles qui choisissaient une partie de leurs élèves sur dossier et entretien (avec comme critères notamment la motivation, le parcours, leur projet etc.) et certains sur concours à l’issue d'une licence universitaire. Les enseignants étaient tous plutôt contents de ces étudiants et de leurs résultats dans les grandes écoles.
Ce constat est loin de s'appliquer à l'ensemble des disciplines. Je pense notamment aux matières littéraires et artistiques : le niveau des étudiants de fac est proche du zéro pointé, faute de sélection et compte tenu du niveau cataclysmique du secondaire. Entre un titulaire de plusieurs prix du Conservatoire de Paris et un étudiant de master de fac de musico, il y a un monde, que dis-je, un gouffre sans fond !
- AuroreEsprit éclairé
Ruthven,Ruthven a écrit:
Ma critique ne portait pas sur le contenu de la formation, mais sur celle de la sélection. Tu avais l'air de dire que la sélection sur dossier allait entraîner l'effondrement du niveau (en l'associant au niveau du bac), ce à quoi je réponds que ce n'est pas nécessairement le cas :
- par un exemple (celui de Sc. Po qui arrive avec cette modalité de recrutement à vider le vivier des classes prépas littéraires (et un peu scientifiques) de ses meilleurs éléments)
- par un constat (le fait que les CPGE recrutent sur dossier et qu'on considère que c'est ce qui fait l'excellence de leur public).
Bref, je ne suis pas convaincu du tout par le fait de dire que le niveau sera mauvais si la sélection se fait sur dossier.
L'important, ce n'est pas la sélection sur dossier en elle-même, mais la manière dont elle se fait, et dans quel but. Est-elle corrélée au niveau et aux contenus disciplinaires ?
Pour résumer : la sélection sur dossier à l'entrée des prépas n'est pas une fin en soi, puisqu'elle s'effectue dans la perspective de concours disciplinaires de haut niveau. Tandis qu'en fac, il n'y aura pas de concours par la suite, et l'accent sera mis moins sur les contenus que sur de la recherche qui sera d'autant plus fictive qu'elle sera basée sur des fondations fragiles héritées d'un secondaire sinistré. On pourra toujours me citer des exceptions (il existe des autodidactes à la fois doués et dotés d'une capacité de travail hors du commun), mais elles ne font que confirmer la règle.
Quant à l'excellence du public de Sc Po... L'excellence de ces éléments est toute relative (on parle bien d'un niveau bac, sachant ce que vaut le bac actuellement...) et on ne sait que trop bien ce qu'elle devient par la suite.
L'effondrement du niveau ne situera donc pas nécessairement au niveau bac (ou plutôt, cet effondrement ne sera pas causé par la sélectio en elle-même, mais par la poursuite du délitement du secondaire...), mais en aval, par le dynamitage des contenus disciplinaires dans le supérieur et le nivellement par le bas engendré par les réformes dont il est question (et dont la suppression des prépas ne constitue qu'un des volets).
- AuroreEsprit éclairé
Aevin a écrit:Je rejoins Ruthven. Quand j'ai participé à des jurys de grandes écoles, j'ai pu discuter un peu avec des enseignants des ces écoles qui choisissaient une partie de leurs élèves sur dossier et entretien (avec comme critères notamment la motivation, le parcours, leur projet etc.) et certains sur concours à l’issue d'une licence universitaire. Les enseignants étaient tous plutôt contents de ces étudiants et de leurs résultats dans les grandes écoles.
Encore faut-il se mettre d'accord sur le contenu des critères de jugement et de sélection. Quand je vois vers quoi on se dirige au niveau d'une certaine "recherche" universitaire, que certains veulent d'ailleurs faire débuter dès la licence...
- superheterodyneNiveau 9
Aurore, qu'entends-tu par « les beaux-arts tels qu'on les imagine communément » et, question accessoire, où sont-ils encore enseignés s'ils le sont ?
_________________
« Tout agent, quelle que soit sa fonction, doit obéissance passive et immédiate aux signaux le concernant. »
- doublecasquetteEnchanteur
Melody Nelson a écrit:Ça fait vraiment partie du programme du PS ?
Je crois que nous touchons à la fin de la civilisation du savoir telle que la plupart d'entre nous pouvons l'entendre en tout cas. La fin de la culture, la vraie...
Purée.........
C'est en prépa que j'ai appris à travailler (entre autres).
Ça faisait déjà partie du programme commun de la gauche en 1974, ce qui n'a nullement empêché Mazarine Pingeot d'y être scolarisée. Alors calmez-vous tous et souvenez-vous que, comme l'a sagement dit Charles Pasqua, "les promesses électorales n'engagent que ceux qui les écoutent".
Il y a trop de gens aux manettes qui sont passés par les prépas et qui en gardent un esprit de corps pour qu'elles disparaissent.
Le seul pb des prépas, c'est qu'elles sont de plus en plus réservées aux initiés et héritiers.
ce qui pourrait arriver, c'est que les prépas gratuites disparaissent peu à peu mais qu'on en garde l'esprit et l'essence dans des structures privées payantes.
- AevinHabitué du forum
Amusant... quand j'ai commencé mes études d'histoires, on nous a fait faire des recherches autonomes dès le 1er semestre. C'était un très bon entrainement pour la maitrise et de loin les cours/activités universitaires les plus intéressantes.Aurore a écrit:Quand je vois vers quoi on se dirige au niveau d'une certaine "recherche" universitaire, que certains veulent d'ailleurs faire débuter dès la licence...
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"Well, the travelling teachers do come through every few months," said the Baron.
"Yes, sir, I know sir, and they're useless. They teach facts, not understanding. It's like teaching people about forests by showing them a saw. I want a proper school, sir, to teach reading an writing, and most of all thinking, sir [...]"
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- AuroreEsprit éclairé
superheterodyne a écrit:Aurore, qu'entends-tu par « les beaux-arts tels qu'on les imagine communément » et, question accessoire, où sont-ils encore enseignés s'ils le sont ?
Pour la première partie de la question : le modèle de l'enseignement académique (réellement pluridisciplinaire, celui-là !) des différents arts (peinture, sculpture, architecture ) dispensé à l'EBA en vue du Grand Prix de Rome a très largement disparu après 1968. La transmission des savoirs-faire (au sens artisanal du terme) et du métier a été bouleversée par l'irruption de l'art conceptuel, du design, du numérique... et des artistes de l'avant-garde officielle patronnée par Jack Lang dans les années 80 (grâce à "l'innovation" de la nomination directe depuis le ministère).
Pour la seconde, il faut que je me renseigne...
- AuroreEsprit éclairé
Aevin a écrit:Amusant... quand j'ai commencé mes études d'histoires, on nous a fait faire des recherches autonomes dès le 1er semestre. C'était un très bon entrainement pour la maitrise et de loin les cours/activités universitaires les plus intéressantes.Aurore a écrit:Quand je vois vers quoi on se dirige au niveau d'une certaine "recherche" universitaire, que certains veulent d'ailleurs faire débuter dès la licence...
Mais bien sûr ! La recherche autonome (alias le TPE géant) pour des étudiants de licence qui placent la naissance du protestantisme en 313 avec l'Edit de Milan (véridique !!!), il n'y a que ça de vrai ! En attendant qu'ils construisent leur propre savoir, vous nous racontez de bien belles histoireS...
- AevinHabitué du forum
Ou parce que les gens vraiment compétents ont tendance à faire des études d'ingénieur, parce que c'est mieux reconnu et que l'on y gagne plus d'argent.Aurore a écrit:Je pense notamment aux matières littéraires [...] : le niveau des étudiants de fac est proche du zéro pointé, faute de sélection et compte tenu du niveau cataclysmique du secondaire.
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doublecasquette a écrit:Melody Nelson a écrit:Ça fait vraiment partie du programme du PS ?
Je crois que nous touchons à la fin de la civilisation du savoir telle que la plupart d'entre nous pouvons l'entendre en tout cas. La fin de la culture, la vraie...
Purée.........
C'est en prépa que j'ai appris à travailler (entre autres).
Ça faisait déjà partie du programme commun de la gauche en 1974, ce qui n'a nullement empêché Mazarine Pingeot d'y être scolarisée. Alors calmez-vous tous et souvenez-vous que, comme l'a sagement dit Charles Pasqua, "les promesses électorales n'engagent que ceux qui les écoutent".
Il y a trop de gens aux manettes qui sont passés par les prépas et qui en gardent un esprit de corps pour qu'elles disparaissent.
Le seul pb des prépas, c'est qu'elles sont de plus en plus réservées aux initiés et héritiers.
ce qui pourrait arriver, c'est que les prépas gratuites disparaissent peu à peu mais qu'on en garde l'esprit et l'essence dans des structures privées payantes.
Tu es optimiste, car l'évolution en ce moment des CPGE est très rapide ; toutes les nouvelles CPGE sont adossées à une université, dans mon académie, et il y a partage des cours (dans mon académie, la philo, les LC sont assurées par l'université dans l'HK qui s'est ouverte l'an dernier), et les universités recrutent des Prag pour des filières prépa. en présentant une évolution de carrière comparable à celle des profs de CCPGE (vu là encore dans mon académie sur un profil de Prag de maths). Personnellement, je ne suis pas persuadé que cela soit une mauvaise chose, cela permet de redonner à l'université des filières sélectives dont elle a besoin (pour avoir été en L3 à l'université après deux ans de CPGE, je n'ai pas constaté de différence flagrante de niveau entre les cours).
- AevinHabitué du forum
Je ne peux que répéter : nous avions un mémoire de recherche individuelle par semestre à rendre avec des exigences assez importantes (dactylographie, bibliographie, notes de bas de pages etc...). Et ça se passait très bien.Aurore a écrit:Aevin a écrit:Amusant... quand j'ai commencé mes études d'histoires, on nous a fait faire des recherches autonomes dès le 1er semestre. C'était un très bon entrainement pour la maitrise et de loin les cours/activités universitaires les plus intéressantes.Aurore a écrit:Quand je vois vers quoi on se dirige au niveau d'une certaine "recherche" universitaire, que certains veulent d'ailleurs faire débuter dès la licence...
Mais bien sûr ! La recherche autonome (alias le TPE géant) pour des étudiants de licence qui placent la naissance du protestantisme en 313 avec l'Edit de Milan (véridique !!!), il n'y a que ça de vrai ! En attendant qu'ils construisent leur propre savoir, vous nous racontez de bien belles histoireS...
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- superheterodyneNiveau 9
Aurore a écrit:superheterodyne a écrit:Aurore, qu'entends-tu par « les beaux-arts tels qu'on les imagine communément » et, question accessoire, où sont-ils encore enseignés s'ils le sont ?
Pour la première partie de la question : le modèle de l'enseignement académique (réellement pluridisciplinaire, celui-là !) des différents arts (peinture, sculpture, architecture ) dispensé à l'EBA en vue du Grand Prix de Rome a très largement disparu après 1968. La transmission des savoirs-faire (au sens artisanal du terme) et du métier a été bouleversée par l'irruption de l'art conceptuel, du design, du numérique...
Il n'est pas inutile de remarquer qu'en contemplant la liste des lauréats de ce prix entre 1900 et 1967 (hors architecture), on a grand-peine à trouver un seul artiste qui aurait marqué l'histoire de l'art, qui figurerait dans les collections internationales d'art moderne et contemporain les plus significatives (MoMA, Guggenheim, Tate, MNAM, Reina Sofia, ICA...) ou qui aurait participé ne serait-ce qu'à une seule documenta.
et des artistes de l'avant-garde officielle patronnée par Jack Lang dans les années 80 (grâce à "l'innovation" de la nomination directe depuis le ministère).
Pour la seconde, il faut que je me renseigne...
Ha, la fameuse avant-garde officielle
Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai l'impression que je peux donner la liste de tes usual suspects sans grande difficulté.
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« Tout agent, quelle que soit sa fonction, doit obéissance passive et immédiate aux signaux le concernant. »
- AuroreEsprit éclairé
Aevin a écrit:Ou parce que les gens vraiment compétents ont tendance à faire des études d'ingénieur, parce que c'est mieux reconnu et que l'on y gagne plus d'argent.Aurore a écrit:Je pense notamment aux matières littéraires [...] : le niveau des étudiants de fac est proche du zéro pointé, faute de sélection et compte tenu du niveau cataclysmique du secondaire.
"Vraiment compétents" : en quoi ? Tout est dit...
- AuroreEsprit éclairé
superheterodyne a écrit:Aurore a écrit:superheterodyne a écrit:Aurore, qu'entends-tu par « les beaux-arts tels qu'on les imagine communément » et, question accessoire, où sont-ils encore enseignés s'ils le sont ?
Pour la première partie de la question : le modèle de l'enseignement académique (réellement pluridisciplinaire, celui-là !) des différents arts (peinture, sculpture, architecture ) dispensé à l'EBA en vue du Grand Prix de Rome a très largement disparu après 1968. La transmission des savoirs-faire (au sens artisanal du terme) et du métier a été bouleversée par l'irruption de l'art conceptuel, du design, du numérique...
Il n'est pas inutile de remarquer qu'en contemplant la liste des lauréats de ce prix entre 1900 et 1967 (hors architecture), on a grand-peine à trouver un seul artiste qui aurait marqué l'histoire de l'art, qui figurerait dans les collections internationales d'art moderne et contemporain les plus significatives (MoMA, Guggenheim, Tate, MNAM, Reina Sofia, ICA...) ou qui aurait participé ne serait-ce qu'à une seule documenta.
et des artistes de l'avant-garde officielle patronnée par Jack Lang dans les années 80 (grâce à "l'innovation" de la nomination directe depuis le ministère).
Pour la seconde, il faut que je me renseigne...
Ha, la fameuse avant-garde officielle
Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai l'impression que je peux donner la liste de tes usual suspects sans grande difficulté.
Les disciples de Gustave Moreau (Matisse, Rouault, Marquet, Valtat...) n'ont assurément pas marqué l'histoire de l'art.
- doublecasquetteEnchanteur
Ce que tu dis est très intéressant, mais adosse-le au fait que ces nouvelles prépas n'existaient pas avant et se sont ajoutées à l'offre existant en 1970 ou 1980.Ruthven a écrit:doublecasquette a écrit:Melody Nelson a écrit:Ça fait vraiment partie du programme du PS ?
Je crois que nous touchons à la fin de la civilisation du savoir telle que la plupart d'entre nous pouvons l'entendre en tout cas. La fin de la culture, la vraie...
Purée.........
C'est en prépa que j'ai appris à travailler (entre autres).
Ça faisait déjà partie du programme commun de la gauche en 1974, ce qui n'a nullement empêché Mazarine Pingeot d'y être scolarisée. Alors calmez-vous tous et souvenez-vous que, comme l'a sagement dit Charles Pasqua, "les promesses électorales n'engagent que ceux qui les écoutent".
Il y a trop de gens aux manettes qui sont passés par les prépas et qui en gardent un esprit de corps pour qu'elles disparaissent.
Le seul pb des prépas, c'est qu'elles sont de plus en plus réservées aux initiés et héritiers.
ce qui pourrait arriver, c'est que les prépas gratuites disparaissent peu à peu mais qu'on en garde l'esprit et l'essence dans des structures privées payantes.
Tu es optimiste, car l'évolution en ce moment des CPGE est très rapide ; toutes les nouvelles CPGE sont adossées à une université, dans mon académie, et il y a partage des cours (dans mon académie, la philo, les LC sont assurées par l'université dans l'HK qui s'est ouverte l'an dernier), et les universités recrutent des Prag pour des filières prépa. en présentant une évolution de carrière comparable à celle des profs de CCPGE (vu là encore dans mon académie sur un profil de Prag de maths). Personnellement, je ne suis pas persuadé que cela soit une mauvaise chose, cela permet de redonner à l'université des filières sélectives dont elle a besoin (pour avoir été en L3 à l'université après deux ans de CPGE, je n'ai pas constaté de différence flagrante de niveau entre les cours).
Combien y avait-il de khâgnes et de math spé dans les lycées publics en France en 1975 ? Combien y en a-t-il à présent ?
les prépas véto, sur Paris et sa proche banlieue, c'était trois à Marcellin Berthelot, une à saint Louis, deux à Lakanal, plus celle de Fontainebleau pour la Seine et Marne. Il me semble que c'est tout ...
Edit: Hoche à Versailles
- superheterodyneNiveau 9
Aurore a écrit:
Les disciples de Gustave Moreau (Matisse, Rouault, Marquet, Valtat...) n'ont assurément pas marqué l'histoire de l'art.
Bien sûr que si, mais aucun d'entre eux n'a été lauréat du Prix de Rome, pas plus que Moreau lui-même ! As-tu lu en détail mon message ?
Par ailleurs, je parlais principalement de l'art d'après 1945 (d'où ma référence à documenta).
Je te laisse tirer les conclusions que tu veux...
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« Tout agent, quelle que soit sa fonction, doit obéissance passive et immédiate aux signaux le concernant. »
- User7570Niveau 6
doublecasquette a écrit:Melody Nelson a écrit:Ça fait vraiment partie du programme du PS ?
Je crois que nous touchons à la fin de la civilisation du savoir telle que la plupart d'entre nous pouvons l'entendre en tout cas. La fin de la culture, la vraie...
Purée.........
C'est en prépa que j'ai appris à travailler (entre autres).
Ça faisait déjà partie du programme commun de la gauche en 1974, ce qui n'a nullement empêché Mazarine Pingeot d'y être scolarisée. Alors calmez-vous tous et souvenez-vous que, comme l'a sagement dit Charles Pasqua, "les promesses électorales n'engagent que ceux qui les écoutent".
Il y a trop de gens aux manettes qui sont passés par les prépas et qui en gardent un esprit de corps pour qu'elles disparaissent.
Le seul pb des prépas, c'est qu'elles sont de plus en plus réservées aux initiés et héritiers.
ce qui pourrait arriver, c'est que les prépas gratuites disparaissent peu à peu mais qu'on en garde l'esprit et l'essence dans des structures privées payantes.
Ce que j'ai montré plus haut, c'est que les grandes écoles elles-mêmes, qui ambitionnent de devenir de super-facs avec un cursus interne dès la licence, veulent la fin des prépas telles qu'on les connaît, c'est-à-dire dispensant une formation de fond, exigeante, et déconnectée de la recherche car toute entière tournée vers la formation de l'esprit.
C'est très différent de ce qui se passait en 1974.
Le risque ne réside d'ailleurs pas tant dans une disparition de ces prépas mais dans leur rattachement à une université, qui viderait en douceur le contenu de l'enseignement pour le remplacer par la "merde" qu'on nous sert à la fac : cours ultra-spécialisés, médiocres et sans liens entre eux, administration labyrinthique, semestrialisation, profs faisant de la pub pour leurs bouquins, exploitant leurs étudiants en réutilisant leurs travaux, ambition, népotisme, flagornerie, etc.
L'idée est simple : détruire la culture humaniste pour la remplacer par un enseignement "par la recherche" à l'anglo-saxonne.
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