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- frankensteinVénérable
Il y a un passage qui m'a bien fait marrer :
Mais peut-être mes collègues craignent-ils que je promeuve une vision passéiste de la culture, réduite à la seule rencontre des œuvres littéraires académiques appelées jadis « humanités » ? A ce sujet, ils notent que mon texte « devient étrange (…) quand, par exemple, il propose la méditation des œuvres scientifiques comme modalité de l’enseignement des sciences ». Etrange lapsus calami de leur part : moi-même (puisque c’est moi qui intervient ici dans l’entretien) ne parle évidemment pas de « méditation », mais de « médiation ». Et il me semble, si mes collègues veulent bien regarder ce que je dis vraiment, qu’il y a là quelque chose de parfaitement entendable : un interrupteur comme un moteur à explosion, un composant électronique comme un circuit électrique sont bien, au beau sens du mot, des « œuvres » de l’intelligence humaine et peuvent bien constituer des médiations pour entrer dans la compréhension technologique et scientifique des choses.
:lol!: Ce qui prouve qu'en "sciences éduc", les "chercheurs" ne se comprennent même plus...
La fin est d'une grande originalité...
Dire de l’école qu’elle doit avoir une ambition culturelle – dans tous les domaines de la culture -, affirmer qu’elle doit aider à se concentrer, à penser, à examiner de manière exigeante les vulgates en circulation, ne relève nullement de la déploration nostalgique. Soyons clairs : l’école française n’a jamais fait cela, ou alors, de manière marginale, dans quelques enclaves pour héritiers… Mais elle doit, aujourd’hui, l’ambitionner pour tous. Il n’est pas question pour moi de revenir en arrière : la construction d’une école exigeante et émancipatrice pour tous, avec une « pédagogie des situations », mobilisatrice et rigoureuse, reste à faire. C’est même un beau chantier d’avenir. Le plus beau ?
Philippe Meirieu
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Mais peut-être mes collègues craignent-ils que je promeuve une vision passéiste de la culture, réduite à la seule rencontre des œuvres littéraires académiques appelées jadis « humanités » ? A ce sujet, ils notent que mon texte « devient étrange (…) quand, par exemple, il propose la méditation des œuvres scientifiques comme modalité de l’enseignement des sciences ». Etrange lapsus calami de leur part : moi-même (puisque c’est moi qui intervient ici dans l’entretien) ne parle évidemment pas de « méditation », mais de « médiation ». Et il me semble, si mes collègues veulent bien regarder ce que je dis vraiment, qu’il y a là quelque chose de parfaitement entendable : un interrupteur comme un moteur à explosion, un composant électronique comme un circuit électrique sont bien, au beau sens du mot, des « œuvres » de l’intelligence humaine et peuvent bien constituer des médiations pour entrer dans la compréhension technologique et scientifique des choses.
:lol!: Ce qui prouve qu'en "sciences éduc", les "chercheurs" ne se comprennent même plus...
La fin est d'une grande originalité...
Dire de l’école qu’elle doit avoir une ambition culturelle – dans tous les domaines de la culture -, affirmer qu’elle doit aider à se concentrer, à penser, à examiner de manière exigeante les vulgates en circulation, ne relève nullement de la déploration nostalgique. Soyons clairs : l’école française n’a jamais fait cela, ou alors, de manière marginale, dans quelques enclaves pour héritiers… Mais elle doit, aujourd’hui, l’ambitionner pour tous. Il n’est pas question pour moi de revenir en arrière : la construction d’une école exigeante et émancipatrice pour tous, avec une « pédagogie des situations », mobilisatrice et rigoureuse, reste à faire. C’est même un beau chantier d’avenir. Le plus beau ?
Philippe Meirieu
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- CelebornEsprit sacré
philippe meirieu a écrit:il y a là quelque chose de parfaitement entendable
Entendable ? Fichtre…
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"On va bien lentement dans ton pays ! Ici, vois-tu, on est obligé de courir tant qu'on peut pour rester au même endroit. Si on veut aller ailleurs, il faut courir au moins deux fois plus vite que ça !" (Lewis Carroll)
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- ClarinetteGrand Maître
Understandable ?
- Spinoza1670Esprit éclairé
Tu as trouvé Clarinette. Il s'agit d'un cerveau anglo-français à traduction simultanée semi-intelligente.
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« Let not any one pacify his conscience by the delusion that he can do no harm if he takes no part, and forms no opinion. Bad men need nothing more to compass their ends, than that good men should look on and do nothing. » (John Stuart Mill)
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- superheterodyneNiveau 9
Aurore, si tu as des références en russe sur le sujet, tu peux me les communiquer. Je ne te cache pas que je suis sceptique sur le fait qu'il y ait eu un choix délibéré et documenté de Staline de s'inspirer de l'école française, mais je ne demande qu'à être convaincu.
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« Tout agent, quelle que soit sa fonction, doit obéissance passive et immédiate aux signaux le concernant. »
- AuroreEsprit éclairé
A tel point qu'on a du mal à déterminer la discipline à laquelle elles se rattachent (il est vrai que c'est le cadet de leurs soucis) : on n'y trouve aucune mention des méthodes concrètes pour faire acquérir aux élèves des savoirs concrets.frankenstein a écrit:C'est vrai que ça ressemble vachement au style "IUFMesque". :lol:
C'est exactement les mêmes démarches qui y sont prônées !
Quelques perles :
- p.14 : la mélodie est de J-J. Goldman : on voit à quel point le prof a de l'ambition pour ses élèves !
- p.14 : on cite la compétence "savoir lire et décoder une partition", mais on et moins disert sur les moyens pour y parvenir (bel exemple de vœu pieux) ou les critères pour en apprécier le degré d'achèvement. Autant dire que c'est du vent !
- p. 16 : "au CEFEDEM, dans le cadre du cours de culture musicale, nous avons dû composer en première année dans le style de Debussy. (...) je n'avais jamais suivi de cours d'analyse, d'harmonie ou de contrepoint" : là, il s'agit tout simplement d'une aberration pédagogique doublée d'un aveu pathétique d'incompétence !!!
- p.18 : "pour savoir par exemple quel mode utiliser, (...) d'autres ont choisi de manière graphique par rapport aux touches du clavier" : n'importe quel musicien sait que seuls les sourds font de la musique de manière "visuelle" !
- idem : le bilan est personnel, par auto-évaluation : autant dire que ce sont des autodidactes, et que le prof ne sert à rien...
bilan : les "pédagogues" à la Meirieu sont des charlatans, rien de plus ! (c'est la raison pour laquelle ils cumulent les postes administratifs et politiques, puisqu'ils ne savent rien faire d'autre !)
- AuroreEsprit éclairé
Celeborn a écrit:La « reliance » ? Diable… (et avec des guillemets, de surcroît !)
ça vient d'Edgar Morin et de ses élucubrations sur la "pensée complexe".
- AuroreEsprit éclairé
Je vais chercher.superheterodyne a écrit:Aurore, si tu as des références en russe sur le sujet, tu peux me les communiquer. Je ne te cache pas que je suis sceptique sur le fait qu'il y ait eu un choix délibéré et documenté de Staline de s'inspirer de l'école française, mais je ne demande qu'à être convaincu.
En attendant, on peut lister ce que les deux systèmes ont en commun :
- une organisation centralisée, avec des moyens budgétaires conséquents au niveau national
- des profs agents de l'Etat et non pas des collectivités locales
- des programmes nationaux détaillés et exigeants sur le plan "académique"
- une pédagogie fondée sur l'autorité du maître, la transmission des savoirs et une séparation nette d'avec le "péri-scolaire" ou l'animation de loisirs,
- la différentiation des parcours et la volonté de sélectionner les éléments les plus doués pour les amener à un niveau disciplinaire le plus élevé possible (écoles spéciales russes, prépas françaises...)
Pour toi, il s'agirait d'une simple coïncidence ?
PS : je ne suis pas la seule à apparenter les systèmes est-européen et français (j'ai discuté avec des profs russes qui, comme par hasard, les opposaient tous deux au système anglo-saxon dont ils pointaient les faiblesses abyssales au niveau du primaire et du secondaire). La question reste donc à creuser.
- AuroreEsprit éclairé
John a écrit:Les universités de LSH n'ont pas le monopole des crabes sanguinaires et dépressifs : ce qualificatif conviendrait au même taux de collègues en classes prépas que de collègues en universités, en lycée, en collège... et au même taux que dans n'importe quelle autre profession, non ?swurm a écrit:Mais (les choses n'existant que par contraste), lorsque l'on débarque, aujourd'hui, dans ce panier de crabes sanguinaires et dépressifs qu'est l'université en sciences humaines, les défauts de la prépa paraissent bien dérisoires...
Mon expérience personnelle en tant qu'élève et professeur :
- Conservatoire de Paris (grande école) : système sélectif (concours d'entrée). Concernant les profs, une majorité de musiciens ultra compétents et passionnés, certains également très pointus dans les domaines théoriques, et une minorité d'incapables nommés par le fait du prince.
- Fac de musico : quelques très rares musiciens occupant des postes le plus souvent subalternes, quelques chercheurs compétents mais souvent très spécialisés (donc le plus souvent des théoriciens, et non pas des praticiens), et un grand nombre de carriéristes et bénéficiaires de la cooptation universitaire.
Et une écrasante majorité d'étudiants n'ayant rien à faire là (il y a même des sourds qui arrivent à passer entre les mailles du filet jusqu'en 3e cycle dans des facs de province ou de banlieue parisienne...).
Résultat des courses : y'a pas photo. Mais Bologne et PSL ont déjà entamé leur oeuvre destructrice... :diable:
- User5899Demi-dieu
Mais, Aurore, c'est facile do, ré, mi, fa#, sol#, la#, do :lol:Aurore a écrit:A tel point qu'on a du mal à déterminer la discipline à laquelle elles se rattachent (il est vrai que c'est le cadet de leurs soucis) : on n'y trouve aucune mention des méthodes concrètes pour faire acquérir aux élèves des savoirs concrets.frankenstein a écrit:C'est vrai que ça ressemble vachement au style "IUFMesque". :lol:
C'est exactement les mêmes démarches qui y sont prônées !
Quelques perles :
- p.14 : la mélodie est de J-J. Goldman : on voit à quel point le prof a de l'ambition pour ses élèves !
- p.14 : on cite la compétence "savoir lire et décoder une partition", mais on et moins disert sur les moyens pour y parvenir (bel exemple de vœu pieux) ou les critères pour en apprécier le degré d'achèvement. Autant dire que c'est du vent !
- p. 16 : "au CEFEDEM, dans le cadre du cours de culture musicale, nous avons dû composer en première année dans le style de Debussy. (...) je n'avais jamais suivi de cours d'analyse, d'harmonie ou de contrepoint" : là, il s'agit tout simplement d'une aberration pédagogique doublée d'un aveu pathétique d'incompétence !!!
- p.18 : "pour savoir par exemple quel mode utiliser, (...) d'autres ont choisi de manière graphique par rapport aux touches du clavier" : n'importe quel musicien sait que seuls les sourds font de la musique de manière "visuelle" !
- idem : le bilan est personnel, par auto-évaluation : autant dire que ce sont des autodidactes, et que le prof ne sert à rien...
bilan : les "pédagogues" à la Meirieu sont des charlatans, rien de plus ! (c'est la raison pour laquelle ils cumulent les postes administratifs et politiques, puisqu'ils ne savent rien faire d'autre !)
- superheterodyneNiveau 9
Encore plus simple, Cripure : il suffit de composer derrière un voile de tulle...
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« Tout agent, quelle que soit sa fonction, doit obéissance passive et immédiate aux signaux le concernant. »
- AuroreEsprit éclairé
que tu superposes à fa#-sol#-la#-do#-ré#-fa#Cripure a écrit:Mais, Aurore, c'est facile do, ré, mi, fa#, sol#, la#, do :lol:
- User5899Demi-dieu
superheterodyne et Aurore : :lol:
- SchéhérazadeNiveau 10
Aurore et Spinoza, merci pour les références. De mon côté, j' ai retrouvé une référence à l'ouvrage que vous indiquez de Berelowitch dans L'école et son double, de Nathalie Bulle, dans le chapitre "pédagogies modernes et totalitarismes", et j'ai lu les pages disponibles grâce à google book de La soviétisation de l'école russe.
Ce qu'il en ressort: sans probablement le savoir, les antifascistes d'EELV comme Meirieu sont dans la droite ligne de l'école telle que l'ont conçue les régimes totalitaires. Ce chapitre vaut vraiment le coup d'être lu. Dans le cas de la Russie, les similitudes sont manifestes:
-la substitution de "thèmes" transversaux à l'enseignement des disciplines
-le discrédit jeté sur les connaissances académiques
-le choix de l'éducation plutôt que de l'instruction, puisque l'instruction ne saurait nous garantir que les citoyens soient vertueux, la promotion d'une école "capable de s'identifier à la vie"
-la pédagogie constructiviste
-le refus des notes
-le système unique, le refus des filières
-la décentralisation et le refus de programmes nationaux, et même de programmes tout court.
Et qu' a fait Staline, d'après Nathalie Bulle? Rétablir un enseignement disciplinaire sérieux...dans les domaines où il était indispensable pour obtenir des travailleurs qualifiés et utiles à l'industrie.
Ce qu'il en ressort: sans probablement le savoir, les antifascistes d'EELV comme Meirieu sont dans la droite ligne de l'école telle que l'ont conçue les régimes totalitaires. Ce chapitre vaut vraiment le coup d'être lu. Dans le cas de la Russie, les similitudes sont manifestes:
-la substitution de "thèmes" transversaux à l'enseignement des disciplines
-le discrédit jeté sur les connaissances académiques
-le choix de l'éducation plutôt que de l'instruction, puisque l'instruction ne saurait nous garantir que les citoyens soient vertueux, la promotion d'une école "capable de s'identifier à la vie"
-la pédagogie constructiviste
-le refus des notes
-le système unique, le refus des filières
-la décentralisation et le refus de programmes nationaux, et même de programmes tout court.
Et qu' a fait Staline, d'après Nathalie Bulle? Rétablir un enseignement disciplinaire sérieux...dans les domaines où il était indispensable pour obtenir des travailleurs qualifiés et utiles à l'industrie.
- klaus2Habitué du forum
Quand on connaît le prestige des CPGE en Allemagne (une fois qu'on a réussi à expliquer: Sonderklassen nach dem Abitur zur Vorbereitung auf die Zulassungsprüfungen der französischen Eliteschulen), on est étonné des programmes qu'on peut lire !
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Eine andere Sprache zu können, ist wie eine zweite Seele zu besitzen.“ – Karl der Große. "Parler une autre langue, c'est comme posséder une seconde âme" (Charlemagne)
- FilnydarNiveau 9
Merci à Klaus2 pour la description allemande ! Je réinvestirai.
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