- User5899Demi-dieu
Qui ??John a écrit:Je crois que le parti de Dupont-Aignan ne s'appelle pas "Debout la France" mais "Debout la République".
Ah oui, pardon, Debout la France c'est Christian Stryhalin !
- CarabasVénérable
Ca me rappelle l'IUFM, qui disait qu'en >France, on était trop élitiste, puisqu'un élève de grande section de maternelle était considéré comme un agreg - 17. Véridique!Aevin a écrit:Les CPGE pourrissent les système scolaire français. L'école primaire est devenu la prépa au bon collège, le collège la prépa au bon lycée, la 2nde la prépa à la 1ère S et la filière S est la prépa à la prépa - peu fréquentée par les milieux défavorisés.
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Les chances uniques sur un million se réalisent neuf fois sur dix.
Terry Pratchett
- CathEnchanteur
Accessoirement, le nom "France" ne me parait pas être un gros mot qu'il serait ridicule/déplacé/injurieux/ringard/j'en oublie/ d'utiliser dans le titre d'un programme politique pour l'élection d'un président français, tout de même, non?
- HannibalHabitué du forum
Carabas a écrit: Ca me rappelle l'IUFM, qui disait qu'en France, on était trop élitiste, puisqu'un élève de grande section de maternelle était considéré comme un agreg - 17. Véridique!
- Spoiler:
- Alors que le voir comme un cimetière - 75 inciterait déjà moins à l'élitisme.
- barègesÉrudit
Hannibal a écrit:Carabas a écrit: Ca me rappelle l'IUFM, qui disait qu'en France, on était trop élitiste, puisqu'un élève de grande section de maternelle était considéré comme un agreg - 17. Véridique!
- Spoiler:
Alors que le voir comme un cimetière - 75 inciterait déjà moins à l'élitisme.
pour ce qui est en spoiler ! Argument imparable !
- doublecasquetteEnchanteur
Ils anticipent sur la suppression programmée et se préparent à être au taquet au moment où ils ne pourront plus recruter qu'en post-bac au lieu de laisser les lycées faire le tri à leur place ?Al a écrit:En ce qui concerne les CPGE scientifiques, je ne sais pas quel sera leur avenir, avec ce qui se prépare... De plus en plus d'écoles d'ingénieurs développent un cycle "prépa intégrée" (Centrale, pour citer l'une des plus connues).
- doublecasquetteEnchanteur
Parce que, pour l'instant, tous ceux qui ont mis en place des prépas intégrées continuent néanmoins à recruter une autre partie de leurs élèves par concours ouvert aux élèves de CPGE.
En fait, être recruté en post-bac, c'est certes se fermer des portes mais aussi se sécuriser et sécuriser ses géniteurs.
Ça permet par exemple à une école comme Centrale de capter tout de suite un élève qui, passant par la prépa, aurait pu, grâce à l'enseignement reçu, réussir une école plus cotée et être perdu pour Centrale. Pas con !
Enfin, c'est ainsi que je le vois.
En fait, être recruté en post-bac, c'est certes se fermer des portes mais aussi se sécuriser et sécuriser ses géniteurs.
Ça permet par exemple à une école comme Centrale de capter tout de suite un élève qui, passant par la prépa, aurait pu, grâce à l'enseignement reçu, réussir une école plus cotée et être perdu pour Centrale. Pas con !
Enfin, c'est ainsi que je le vois.
- LédisséEsprit sacré
Cripure a écrit: La prépa n'est plus, en lettres, et sauf quelques hauts lieux, l'endroit où l'on trie pour Normale sup, c'est une classe où l'on tente de transformer un bachelier en un bon collégien de fin de 3e d'il y a quarante ans.
A peu près de l'acabit de ce que je voulais répondre à Aevin (sauf la fin, passqu'il y a quarante ans, j'étais pas là, moi... ) : il disait que les classes prépa ne valaient rien pour les étudiants issus de milieu défavorisé, puisque leur "taux d'échec à l'issue" de ces classes était extrêmement élevé... Mais l'échec au concours, quel qu'il soit, n'est pas l'échec à la classe prépa !! (d'ailleurs j'aimerais bien qu'on me définisse ce que serait l'échec à la classe prépa, qui ne délivre aucun diplôme...) Les CPGE ne sont qu'en marge une préparation aux concours, elles sont surtout un formidable outil de développement intellectuel et culturel.
Notre prof de philo de khâgne nous disait de distinguer le telos et le skopos : skopos, la visée "matérielle" (le centre de la cible : le concours) ; telos, le but au sens d' "accomplissement de soi". (Vive le grec ... et le grec dans le texte, n'en déplaise à ces messieurs promoteurs des "langues et cultures de l'antiquité" aka "disparition de la langue au profit de la culture-qui-peut-bien-se-passer-de-la-langue", pouah)
Je suis une héritière, moi, mais bien que les parents aient été derrière toute ma scolarité, je n'ai pris plaisir à aucun cours au collège ni au lycée (même si j'y réussissais, et c'était loin d'être le cas partout ; j'ai eu un dossier tout à fait moyen à présenter pour les CPGE justement), et j'ai découvert le plaisir d'apprendre en prépa - où pourtant j'ai récolté de très sales notes au début : ne confondons pas plaisir et réussite. Mais je ne le vivais pas comme un moyen d'obtenir une grande école, mais comme un endroit où l'on me faisait découvrir des choses passionnantes même dans des matières qui ne m'ont jamais passionnée, et surtout où l'on était exigeant avec moi - et c'est la seule manière d'obtenir d'un élève qu'il donne le meilleur de lui-même... jamais, jamais je n'aurais fait le quart du travail que j'ai fait alors si j'avais été en fac, et je ne pense pas être la seule...
C'est aussi là que j'ai appris à réfléchir, organiser ma pensée - et plus généralement faire à fond quelque chose, et être heureuse de mon travail...
Supprimer cela, si ce n'est pas du nivellement par le bas !
Je sais que je suis loin d'être représentative, certains vivent ces années comme une grosse pression, et beaucoup moins heureusement (tout dépend des tempéraments, des manières de travailler : mon frère a arrêté au bout d'un an, et ce n'est une question ni d' "héritage", ni de capacités intellectuelles) - mais je suis sûre qu'aucun, aucun ne regrette d'avoir fait ce parcours, et s'en est trouvé considérablement enrichi.
Prière pour les classes prépa...
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Life is not governed by will or intention. Life is a question of nerves, and fibres, and slowly built-up cells in which thought hides itself and passion has its dreams. Oscar Wilde
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- InvitéInvité
doublecasquette a écrit: Parce que, pour l'instant, tous ceux qui ont mis en place des prépas intégrées continuent néanmoins à recruter une autre partie de leurs élèves par concours ouvert aux élèves de CPGE.
En fait, être recruté en post-bac, c'est certes se fermer des portes mais aussi se sécuriser et sécuriser ses géniteurs.
Ça permet par exemple à une école comme Centrale de capter tout de suite un élève qui, passant par la prépa, aurait pu, grâce à l'enseignement reçu, réussir une école plus cotée et être perdu pour Centrale. Pas con !
Enfin, c'est ainsi que je le vois.
C'est vrai en partie pour les "petites écoles" mais pas pour les "grandes" comme Centrale.
Le problème est lié à une baisse très importante du recrutement au niveau du concours. Le nombre d'écoles recrutant sur certains concours et le nombre de places offertes par les écoles déjà présentes ont augmenté sans que le nombre d'élèves de CPGE suive cette tendance.
Pourquoi ces augmentations? Pour beaucoup d'écoles, il en va de leur survie. L'autonomie des établissement de l'enseignement supérieur et la volonté (ou plutôt injonction) gouvernementale d'avoir de grosses structures d'enseignement, visibles à l'étranger, y sont évidemment pour quelque chose.
Donc elles se sont lancées sur le créneau des prépas intégrées. Mais comme c'est la grande mode en ce moment, il n'est pas dit que cela règle leurs problèmes de recrutement...
- doublecasquetteEnchanteur
- InvitéInvité
C'est en préparation
- CarabasVénérable
Ca aurait été drôle de rpondre ça à la formatrice, mais je n'y ai pas pensé.barèges a écrit:Hannibal a écrit:Carabas a écrit: Ca me rappelle l'IUFM, qui disait qu'en France, on était trop élitiste, puisqu'un élève de grande section de maternelle était considéré comme un agreg - 17. Véridique!
- Spoiler:
Alors que le voir comme un cimetière - 75 inciterait déjà moins à l'élitisme.
pour ce qui est en spoiler ! Argument imparable !
LadyC, j'ai à peu près la même expérience que toi de la prépa.
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- User7570Niveau 6
Le plus inquiétant n'est pas que EELV soutienne ce projet, parce que même si au demeurant j'ai de l'estime pour Eva Joly, je doute qu'elle puisse être élue présidente.
Le plus inquiétant c'est que cela fait partie du programme du PS pour l'enseignement supérieur.
C'est à dire qu'il s'agit de quelque chose de potentiellement applicable dès l'an prochain.
Tous les candidats aux primaires, sans exception, ont soutenu cette mesure... Ils comptent tout simplement saper l'enseignement des classes préparatoires.
Nous vivons à une époque qui a l'humanisme en haine.
Ce n'est pas de la politique-fiction : la khâgne telle que vous l'avez connue, et telle que j'ai eu encore la chance de la connaître ne sera bientôt plus.
Je tiens cela d'un professeur de l'ENS (haut placé) qui m'a annoncé tout sourire que ce vestige allait enfin disparaître et que l'un des rares bastions qui résistait au potentat des enseignants-chercheurs allait enfin disparaître, avec la complicité du ministère, trop heureux de pouvoir économiser quelques deniers pour mieux augmenter les recteurs.
Le plus inquiétant c'est que cela fait partie du programme du PS pour l'enseignement supérieur.
C'est à dire qu'il s'agit de quelque chose de potentiellement applicable dès l'an prochain.
Tous les candidats aux primaires, sans exception, ont soutenu cette mesure... Ils comptent tout simplement saper l'enseignement des classes préparatoires.
Nous vivons à une époque qui a l'humanisme en haine.
Ce n'est pas de la politique-fiction : la khâgne telle que vous l'avez connue, et telle que j'ai eu encore la chance de la connaître ne sera bientôt plus.
Je tiens cela d'un professeur de l'ENS (haut placé) qui m'a annoncé tout sourire que ce vestige allait enfin disparaître et que l'un des rares bastions qui résistait au potentat des enseignants-chercheurs allait enfin disparaître, avec la complicité du ministère, trop heureux de pouvoir économiser quelques deniers pour mieux augmenter les recteurs.
- Invité31Sage
Ça fait vraiment partie du programme du PS ?
Je crois que nous touchons à la fin de la civilisation du savoir telle que la plupart d'entre nous pouvons l'entendre en tout cas. La fin de la culture, la vraie...
Purée.........
C'est en prépa que j'ai appris à travailler (entre autres).
Je crois que nous touchons à la fin de la civilisation du savoir telle que la plupart d'entre nous pouvons l'entendre en tout cas. La fin de la culture, la vraie...
Purée.........
C'est en prépa que j'ai appris à travailler (entre autres).
- User7570Niveau 6
Je précise que contrairement aux apparences l'ENS n'est plus du tout dans la continuité des classes préparatoires : elle se veut une formation "à la recherche par la recherche" (comprendre : une non-formation, où les étudiants sont complètement isolés ; où ils sont forcés de travailler sur des sujets totalement ineptes suivant le principe qu'il faut absolument dire quelque chose de "nouveau" ; et où ils sont obligés de lécher les bottes des enseignants-chercheurs, pour qui enseigner est une corvée à peu près comparable au fait de sortir les poubelles).
(J'y suis élève.)
(J'y suis élève.)
- User7570Niveau 6
Depuis quelques années, grâce à directrice Monique Canto-Sperber, des "étudiants admis à préparer le diplôme de l'ENS" sont sélectionnés sur dossier + entretien (type entretien d'embauche).
Ils entrent en concurrence avec les élèves (entrés sur concours) sur un tas de points, suivant le bon vieux principe du "diviser pour mieux régner".
Le CA de l'ENS étudie acutellement des plans visant à supprimer le statut de fonctionnaire-stagiaire, et à remplacer le salaire par une simple bourse (commune aux élèves normaliens et aux étudiants sur dossier). Le ministère donne sa bénédiction car, qui dit bourse, dit : plus de cotisation de retraire, possibilité de réduire la bourse, etc.
Quant au concours, c'est bien simple : sa notation a été largement réformée pour se conformer à une notation type fac (des 16, 17, 18, 19 par centaines). Et les épreuves commencent à être conçues de manière à pouvoir débusquer des futur chercheurs.
Le terrain est donc bien déblayé pour l'euthanasie douce de la dernière formation humaniste, qui malgré ses défauts, continuait à porter haut les couleurs du savoir & de la culture.
Ils entrent en concurrence avec les élèves (entrés sur concours) sur un tas de points, suivant le bon vieux principe du "diviser pour mieux régner".
Le CA de l'ENS étudie acutellement des plans visant à supprimer le statut de fonctionnaire-stagiaire, et à remplacer le salaire par une simple bourse (commune aux élèves normaliens et aux étudiants sur dossier). Le ministère donne sa bénédiction car, qui dit bourse, dit : plus de cotisation de retraire, possibilité de réduire la bourse, etc.
Quant au concours, c'est bien simple : sa notation a été largement réformée pour se conformer à une notation type fac (des 16, 17, 18, 19 par centaines). Et les épreuves commencent à être conçues de manière à pouvoir débusquer des futur chercheurs.
Le terrain est donc bien déblayé pour l'euthanasie douce de la dernière formation humaniste, qui malgré ses défauts, continuait à porter haut les couleurs du savoir & de la culture.
- LédisséEsprit sacré
swurm a écrit:Je précise que contrairement aux apparences l'ENS n'est pas du tout dans la continuité des classes préparatoires : elle se veut une formation "à la recherche par la recherche" (comprendre : une non-formation, où les étudiants sont complètement isolés ; où ils sont forcés de travailler sur des sujets totalement ineptes suivant le principe qu'il faut absolument dire quelque chose de "nouveau" ; et où ils sont obligés de lécher les bottes des enseignants-chercheurs, pour qui enseigner est une corvée à peu près comparable au fait de sortir les poubelles).
(J'y suis élève.)
Moi aussi j'y suis passée, il n'y a pas si longtemps, je l'ai beaucoup moins bien vécu que la prépa ; j'y ai quand même le souvenir de cours intéressants. Mais il est vrai de manière très, très variable selon les profs...
En outre, le côté "recherche" de mes études s'est plutôt déroulé côté université, l'ENS offrait plutôt pour moi des compléments ponctuels, et notamment des cours que je n'aurais pas pu avoir à l'université (autres langues vivantes, linguistique moderne...).
Par contre, je n'ai pas eu cette impression de "travailler sur des sujets totalement ineptes".
Mais es-tu en sciences ou en lettres ? les choses sont peut-être différentes...
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- LédisséEsprit sacré
swurm a écrit:Depuis quelques années, grâce à directrice Monique Canto-Sperber, des "étudiants admis à préparer le diplôme de l'ENS" sont sélectionnés sur dossier + entretien (type entretien d'embauche).
Quant au concours, c'est bien simple : sa notation a été largement réformée pour se conformer à une notation type fac (des 16, 17, 18, 19 par centaines). Et les épreuves sont bâties de manière à pouvoir débusquer des futur chercheurs.
Le terrain est donc bien déblayé pour l'euthanasie douce de la dernière formation humaniste, qui malgré ses défauts, continuait à porter haut les couleurs du savoir & de la culture.
Les étudiants, j'ai connu aussi : je trouve (trouvais ?) ça une bonne idée, un élargissement de l'accès, à la fois à des cours très variés (cf. mon précédent message), et à l' "étiquette" ENS, pour des étudiants qui ma foi la méritaient autant voire plus que moi, car la réussite au concours n'est pas seulement une question de mérite mais aussi de chance...
Maintenant, si c'est pour abaisser le niveau ou convertir l'ENS en université (dont elle devrait être selon moi le complément), avec tous ses mauvais côtés... ça perd son sens, et ça me ferait hurler...
Le changement de notation, je ne savais pas, mais je comprends mal : on note très largement les candidats au concours ? Dans quel but donc ??
Les épreuves "bâties pour débusquer les futurs chercheurs", là aussi, j'ai du mal : comment fait-on ça ? c'est bien mystérieux pour moi...
Ce que je sais, par une amie qui a passé le concours quelques années après moi, c'est que les épreuves étaient altérées... Avec des absurdités du genre "version >> version + commentaire" :Gné: je vois mal l'intérêt du truc, à part rendre la gestion du temps et l'organisation de l'effort mental une torture + confondre dans une même note des compétences très différentes (ah, mais suis-je bête : c'est juste une passerelle vers une épreuve de commentaire pur... la traduction n'ayant aucun intérêt en elle-même, sinon de montrer les lacunes dramatiques des étudiants en langue française, qu'on ne veut surtout pas voir)...
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- Thalia de GMédiateur
Pas plus tard qu'hier soir j'étais à une soirée d'anniversaire d'une collègue qui fêtait ses cinquante ans. Je me suis retrouvée à table avec ma copine d'histoire-géo et ai découvert qu'elle avait aussi fait HK et K.
Et quel bonheur pour nous de discuter de ce qu'avaient pu nous apporter ces deux années, pour notre culture, nos méthodes de travail. Elle aussi est issue d'un milieu modeste, elle non plus ne pensait pas réussir l'ENS.
Je ne connais pas dans mon entourage professionnel d'enseignants qui parlent avec autant de passion de leurs années de formation que ceux qui sont passés par cette filière.
Swurm, je me permets de te citer :
Et quel bonheur pour nous de discuter de ce qu'avaient pu nous apporter ces deux années, pour notre culture, nos méthodes de travail. Elle aussi est issue d'un milieu modeste, elle non plus ne pensait pas réussir l'ENS.
Je ne connais pas dans mon entourage professionnel d'enseignants qui parlent avec autant de passion de leurs années de formation que ceux qui sont passés par cette filière.
Swurm, je me permets de te citer :
a dernière formation humaniste, qui malgré ses défauts, continuait à porter haut les couleurs du savoir & de la culture
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Le printemps a le parfum poignant de la nostalgie, et l'été un goût de cendres.
Soleil noir de mes mélancolies.
- LédisséEsprit sacré
Et moi aussi je me permets de vous citer :
Tout est dit...
Maintenant, à la grâce de Dieu... (enfin, sachant que s'aider soi-même est une option fortement recommandée, s'il y a des mouvements - grève, pétition, défilé... - pour ça, j'en serai ; quelqu'un connaît quelque chose dans ce genre qui se profilerait ?)
Thalia de G a écrit:
Je ne connais pas dans mon entourage professionnel d'enseignants qui parlent avec autant de passion de ses années de formation que ceux qui sont passés par cette filière.
Swurm, je me permets de te citer :
a dernière formation humaniste, qui malgré ses défauts, continuait à porter haut les couleurs du savoir & de la culture
Tout est dit...
Maintenant, à la grâce de Dieu... (enfin, sachant que s'aider soi-même est une option fortement recommandée, s'il y a des mouvements - grève, pétition, défilé... - pour ça, j'en serai ; quelqu'un connaît quelque chose dans ce genre qui se profilerait ?)
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Life is what happens to you while you're making other plans. John Lennon
Life is not governed by will or intention. Life is a question of nerves, and fibres, and slowly built-up cells in which thought hides itself and passion has its dreams. Oscar Wilde
Bien que femme, je me suis permis_ / demandé_ / rendu_ compte / fait_ désirer...[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] etc._ [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
- Thalia de GMédiateur
Suis fatiguée, moi !
enseignants qui parlent... de leurs années
Peux-tu modifier la citation, LadyC ? Merci.
enseignants qui parlent... de leurs années
Peux-tu modifier la citation, LadyC ? Merci.
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Soleil noir de mes mélancolies.
- User7570Niveau 6
Je réponds, Lady C, à tes deux messages dans lesquels tu soulèves beaucoup de points très intéressants.
Je suis en lettres. (Je parle en effet uniquement pour les lettres, je pense qu'en sciences, c'est fort différent, du moins c'est ce que me disent mes amis scientifiques).
Pour la différence dans le vécu, je pense qu'il y a plusieurs raisons :
1) Il est possible que les choses se soient dégradées assez rapidement.
2) Nous n'avons sans doute pas suivi les mêmes cours, il y en a tellement et de si variées. Chacun suit son parcours, à la carte, de manière individuelle. (Je dis ça à l'intention de ceux qui nous liraient et ne connaîtraient pas le fonctionnement interne de l'institution).
3) J'ai tendance à être très (trop) sensible à l'environnement dans lequel j'évolue... Et j'ai eu du mal à ne pas être affecté par l'isolement et l'absence d'échange qu'il y a entre les gens (notamment à l'internat, où pendant ma scolarité il y a eu 2 suicides).
Il a fallu que je m'éloigne de là (en prenant un studio ailleurs) pour pouvoir à nouveau me sentir bien.
Pour la question de la recherche...
1) Moi aussi, je l'ai surtout pratiquée à l'université. Mais, de manière générale, cela tend à être de moins en moins le cas, puisque l'ENS peut maintenant délivrer un diplôme de master. Et leur idée est à terme de créer une licence par le biais de PSL (Paris, sciences et lettres). Donc, de ne plus passer par les prépas (oui, on est encore dans le sujet, je ne suis pas complètement parti en live ! )
De manière générale, la direction de l'ENS cherche à dissoudre l'ENS dans PSL* une sorte de super-université incluant les beaux arts, Dauphine, etc. et qui puisse s'inscrire dans les classements internationaux (notamment basé sur le nombre de publications d'articles par les anciens élèves).
2) Je critique les dérives de l'ultra-spécialisation qui amènent à travailler soit sur un auteur mineur (souvent peu intéressant) ; soit sur un auteur connu, mais dans ce cas en adoptant un thème tout à fait annexe. En classe préparatoire, il y a de la circulation entre les domaines du savoir, tandis qu'à l'université (et à l'ENS) tout me semble cloisonné.
Pour le concours :
1) Le changement de notation était une exigence des écoles de la banque commune d'épreuves (notamment les écoles de commerce), pour pouvoir classer eux aussi les candidats. C'est aussi une manière de demander aux profs de prépa de changer leur grille de notation, afin que les dossiers entre les universités et les CPGE soient comparables. (Dans la perspective d'un recrutement sur dossier).
2) Le fait que les épreuves s'orientent de plus en plus vers une perspective recherche est visible notamment avec la réforme de l'épreuve d'histoire. Maintenant, ce sont des thèmes très ciblés qui sont au programme, correspondant aux marottes des chercheurs, assortis d'une notice explicative (qui liste les livres à acheter). Pour ça, voir le rapport de l'épreuve de l'an dernier, c'est assez explicite.
Pour les étudiants : Le concours est très aléatoire, je suis d'accord avec toi. Le recrutement sur dossier, quant à lui, repose souvent sur la cooptation... Que choisir ?... Ce n'est pas évident.
A voir : [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
Je suis en lettres. (Je parle en effet uniquement pour les lettres, je pense qu'en sciences, c'est fort différent, du moins c'est ce que me disent mes amis scientifiques).
Pour la différence dans le vécu, je pense qu'il y a plusieurs raisons :
1) Il est possible que les choses se soient dégradées assez rapidement.
2) Nous n'avons sans doute pas suivi les mêmes cours, il y en a tellement et de si variées. Chacun suit son parcours, à la carte, de manière individuelle. (Je dis ça à l'intention de ceux qui nous liraient et ne connaîtraient pas le fonctionnement interne de l'institution).
3) J'ai tendance à être très (trop) sensible à l'environnement dans lequel j'évolue... Et j'ai eu du mal à ne pas être affecté par l'isolement et l'absence d'échange qu'il y a entre les gens (notamment à l'internat, où pendant ma scolarité il y a eu 2 suicides).
Il a fallu que je m'éloigne de là (en prenant un studio ailleurs) pour pouvoir à nouveau me sentir bien.
Pour la question de la recherche...
1) Moi aussi, je l'ai surtout pratiquée à l'université. Mais, de manière générale, cela tend à être de moins en moins le cas, puisque l'ENS peut maintenant délivrer un diplôme de master. Et leur idée est à terme de créer une licence par le biais de PSL (Paris, sciences et lettres). Donc, de ne plus passer par les prépas (oui, on est encore dans le sujet, je ne suis pas complètement parti en live ! )
De manière générale, la direction de l'ENS cherche à dissoudre l'ENS dans PSL* une sorte de super-université incluant les beaux arts, Dauphine, etc. et qui puisse s'inscrire dans les classements internationaux (notamment basé sur le nombre de publications d'articles par les anciens élèves).
2) Je critique les dérives de l'ultra-spécialisation qui amènent à travailler soit sur un auteur mineur (souvent peu intéressant) ; soit sur un auteur connu, mais dans ce cas en adoptant un thème tout à fait annexe. En classe préparatoire, il y a de la circulation entre les domaines du savoir, tandis qu'à l'université (et à l'ENS) tout me semble cloisonné.
Pour le concours :
1) Le changement de notation était une exigence des écoles de la banque commune d'épreuves (notamment les écoles de commerce), pour pouvoir classer eux aussi les candidats. C'est aussi une manière de demander aux profs de prépa de changer leur grille de notation, afin que les dossiers entre les universités et les CPGE soient comparables. (Dans la perspective d'un recrutement sur dossier).
2) Le fait que les épreuves s'orientent de plus en plus vers une perspective recherche est visible notamment avec la réforme de l'épreuve d'histoire. Maintenant, ce sont des thèmes très ciblés qui sont au programme, correspondant aux marottes des chercheurs, assortis d'une notice explicative (qui liste les livres à acheter). Pour ça, voir le rapport de l'épreuve de l'an dernier, c'est assez explicite.
Pour les étudiants : Le concours est très aléatoire, je suis d'accord avec toi. Le recrutement sur dossier, quant à lui, repose souvent sur la cooptation... Que choisir ?... Ce n'est pas évident.
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- User7570Niveau 6
LadyC a écrit:Et moi aussi je me permets de vous citer :Thalia de G a écrit:
Je ne connais pas dans mon entourage professionnel d'enseignants qui parle avec autant de passion de ses années de formation que ceux qui sont passés par cette filière.
Swurm, je me permets de te citer :
a dernière formation humaniste, qui malgré ses défauts, continuait à porter haut les couleurs du savoir & de la culture
Tout est dit...
Maintenant, à la grâce de Dieu... (enfin, sachant que s'aider soi-même est une option fortement recommandée, s'il y a des mouvements - grève, pétition, défilé... - pour ça, j'en serai ; quelqu'un connaît quelque chose dans ce genre qui se profilerait ?)
Eh oui...
Pour le moment, rien ne se passe, mais je pense que dès que les projets de réforme commenceront à tomber, si le PS passe, il faudra se mobiliser de manière visible et éviter d'être pointés du doigt comme les privilégiés de l'éducation défendant un enseignement élitiste... Comme l'a bien dit quelqu'un (je ne me souviens plus qui) dans le thread : "en prépa, la sélection est explicite ; à l'université, elle se fait par le pourrissement sur 5 ans (ou plus)".
Nous pouvons simplement nous tenir prêts à réagir.
(Je précise que je suis de sensibilité de gauche, mais que je suis assez lucide sur ce que peut donner le PS au pouvoir... notamment en matière d'éducation... Claude Allègre était un enseignant-chercheur et représentait leur corporation.)
- User5899Demi-dieu
Oui, bravo !barèges a écrit:Hannibal a écrit:Carabas a écrit: Ca me rappelle l'IUFM, qui disait qu'en France, on était trop élitiste, puisqu'un élève de grande section de maternelle était considéré comme un agreg - 17. Véridique!
- Spoiler:
Alors que le voir comme un cimetière - 75 inciterait déjà moins à l'élitisme.
pour ce qui est en spoiler ! Argument imparable !
- User5899Demi-dieu
Vous ne voudriez pas m'épouser ?LadyC a écrit:A peu près de l'acabit de ce que je voulais répondre à Aevin (sauf la fin, passqu'il y a quarante ans, j'étais pas là, moi... ) : il disait que les classes prépa ne valaient rien pour les étudiants issus de milieu défavorisé, puisque leur "taux d'échec à l'issue" de ces classes était extrêmement élevé... Mais l'échec au concours, quel qu'il soit, n'est pas l'échec à la classe prépa !! (d'ailleurs j'aimerais bien qu'on me définisse ce que serait l'échec à la classe prépa, qui ne délivre aucun diplôme...) Les CPGE ne sont qu'en marge une préparation aux concours, elles sont surtout un formidable outil de développement intellectuel et culturel.
Notre prof de philo de khâgne nous disait de distinguer le telos et le skopos : skopos, la visée "matérielle" (le centre de la cible : le concours) ; telos, le but au sens d' "accomplissement de soi". (Vive le grec ... et le grec dans le texte, n'en déplaise à ces messieurs promoteurs des "langues et cultures de l'antiquité" aka "disparition de la langue au profit de la culture-qui-peut-bien-se-passer-de-la-langue", pouah)
- User5899Demi-dieu
La disparition des prépas était l'une des grosses tartes à la crème de l'hiver 80-81, juste avant la victoire... des socialistes :lol:swurm a écrit:Le plus inquiétant n'est pas que EELV soutienne ce projet, parce que même si au demeurant j'ai de l'estime pour Eva Joly, je doute qu'elle puisse être élue présidente.
Le plus inquiétant c'est que cela fait partie du programme du PS pour l'enseignement supérieur.
C'est à dire qu'il s'agit de quelque chose de potentiellement applicable dès l'an prochain.
Tous les candidats aux primaires, sans exception, ont soutenu cette mesure... Ils comptent tout simplement saper l'enseignement des classes préparatoires.
Nous vivons à une époque qui a l'humanisme en haine.
Ce n'est pas de la politique-fiction : la khâgne telle que vous l'avez connue, et telle que j'ai eu encore la chance de la connaître ne sera bientôt plus.
Je tiens cela d'un professeur de l'ENS (haut placé) qui m'a annoncé tout sourire que ce vestige allait enfin disparaître et que l'un des rares bastions qui résistait au potentat des enseignants-chercheurs allait enfin disparaître, avec la complicité du ministère, trop heureux de pouvoir économiser quelques deniers pour mieux augmenter les recteurs.
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