Le petit chaperon rouge de Perrault en 6eme jusqu'où peut-on aller dans l'interprétation ?

Pour y voir une mise en garde contre le fait d'aller dans le lit de la grand-mère, il faut quand même sacrément chercher, non ?

iphigénie a écrit:En fait cette histoire, c'est un peu comme l'histoire du kiosque d'Umbeto Eco: en cherchant bien, on peut trouver dans les dimensions de n'importe quel kiosque à journaux les chiffres magiques que l'on croit voir dans les pyramides ,selon certaines interprétations savamment-ésotériques...
Le sexe est partout où on veut bien le voir, non?(si j'ose dire) :lol:

Je pense fermement que 90% de la littérature tourne autour du sexe — et 100% des contes, parce que c'est dans leur nature même (c'est d'ailleurs ce qui différencie les contes classiques, écrits dans une intention pédagogico-sexuelle, des contes modernes, où on n'ose plus appeler un chat une chatte).
C'est comme dans l'Ecole des femmes. Dans le vers célèbre :
"Le petit chat et mort"
on a fait la liaison "chat/e" jusqu'au milieu du XIXème, — quand on a soudain décidé qu'Agnès était une gourde, alors qu'elle venait justement de subir ce qui fait venir de l'esprit aux filles (et toute la pièce tient sur le fait qu'elle s'est fait déberlinguer par Horace pendant l'absence d'Arnolphe).
Si c'est ce que vous expliquez aux élèves, sous prétexte que c'est plus facile de l'imaginer niaise, c'est criminel, voilà tout.
Et je ne vous dis pas ce que 'on a dit à l'époque de la fameuse réplique sur "il m'a pris… le…" — où tout le monde attendait le mot "con" et le disait à mi-voix dans la salle — sauf qu'Agnès réfléchit et dit "Le ruban que vous m'aviez donné" — ce qui fait rire, puisqu'on avait complété la phrase par anticipation.
Suis-je clair ?

La suite !

Abraxas, si vous écrivez que cent pour cent des contes ont pour rôle de décrire le passage de l'état d'enfance à l'âge adulte, je vous suis.
Et ce passage passe, en grande partie, par la découverte de la sexualité.
Mais de là à dire que cent pour cent des contes tournent autour du sexe, c'est peut-être un peu excessif.


Ceci dit, ça me fait souvenir que, dans Hansel et gretel, le petit garçon est mis à engraisser et fait croire à la sorcière qu'il n'est pas prêt à cuire en lui tendant un petit os à palper quand elle veut vérifier son état d'engraissement. C'est quoi qu'il est censé lui faire palper ? est-ce vraiment son doigt, comme on nous dit dans le conte ? Je doute, d'un coup ?

Abraxas a écrit:La suite !

Si vous êtes sage, on vous l'offrira pour Noël.

On peut aussi faire une lecture féministe, sinon

Perrault le dit quand même assez explicitement dans la morale en vers qui suit le conte...

MORALITÉ

On voit ici que de jeunes enfants,
Surtout de jeunes filles
Belles, bien faites, et gentilles,
Font très mal d’écouter toute sorte de gens,
Et que ce n’est pas chose étrange,
S’il en est tant que le Loup mange.
Je dis le Loup, car tous les Loups
Ne sont pas de la même sorte ;
Il en est d’une humeur accorte,
Sans bruit, sans fiel et sans courroux,
Qui privés, complaisants et doux,
Suivent les jeunes Demoiselles
Jusque dans les maisons, jusque dans les ruelles ;
Mais hélas ! qui ne sait que ces Loups doucereux,
De tous les Loups sont les plus dangereux.

Perrault le dit quand même assez explicitement dans la morale en vers qui suit le conte...

???

John a écrit:

Perrault le dit quand même assez explicitement dans la morale en vers qui suit le conte...

???

Je répondais à la page 1. Je n'avais pas vu qu'il y avait 8 pages écrites depuis... :|