- Docteur OXGrand sage
*Fifi* a écrit:J'espère qu'il n'y avait aucun amalgame par rapport avec ce que je disais.Docteur OX a écrit:*Fifi* a écrit:Pardon ? :shock: J'ai pris cet exemple car je viens de le faire.Docteur OX a écrit:*Fifi* a écrit:Je suis peut-être naïve mais j'aime l'histoire, j'aime enseigner et j'aime le regard des élèves quand je leur raconte la vie de Mahomet ou les premières écritures. Je trouve qu'on fait de l'histoire.
Ah moi aussi, la vie de Mahomet, là on a le silence, l'admiration, la vénération...
Ça me rappelle des souvenirs de zep, c'est tout. Don't worry.
A mon tour de mettre des : :shock: :shock:
- *Fifi*Modérateur
Ben j'ai été surprise de ton message alors que je parlais du "métier", du regard des collégiens sur n'importe quel cours, qui ont envie d'apprendre et ne sont pas (encore) blasés. Je pensais ton message ironique à mon propos. Mais tant mieux si ce n'est pas le cas !!Docteur OX a écrit:*Fifi* a écrit:J'espère qu'il n'y avait aucun amalgame par rapport avec ce que je disais.Docteur OX a écrit:*Fifi* a écrit:Pardon ? :shock: J'ai pris cet exemple car je viens de le faire.Docteur OX a écrit:
Ah moi aussi, la vie de Mahomet, là on a le silence, l'admiration, la vénération...
Ça me rappelle des souvenirs de zep, c'est tout. Don't worry.
A mon tour de mettre des : :shock: :shock:
- UlrichNiveau 6
Les immémorants
En France, il y a un siècle, ceux qui savaient lire savaient aussi se situer dans l'espace et dans le temps. Un manuel scolaire, rédigé par deux éminents professeurs, le Mallet-Isaac, énonçait les repères historiques et géographiques connus des gens qui avaient dépassé le certificat d'études. Il n'en est plus ainsi. Les Français, et d'ailleurs tous les Occidentaux, sont devenus, pour la plupart, des hommes sans passé, des "immémorants". Par un paradoxe ironique, on n'a jamais autant parlé du "devoir de mémoire" qu'en ces temps d'oubli, car il est bien connu que l’on insiste sur une qualité seulement quand elle est oubliée.
Il y a peu, on entendait les Français grommeler quand ils étaient mécontents : "On a déjà fait la Révolution, on pourrait la refaire", manifestant ainsi qu'ils étaient conscients d'une belle continuité historique. Que trouverait-on dans la tête de leurs enfants ? Un chevalier du Moyen-Âge en armure, chevauchant en guise de cheval une fusée interplanétaire, dans un lieu indéterminé !
Un film à épisodes, Le Seigneur des Anneaux, épopée qui ne se déroule nulle part, témoigne par son succès même de l’ignorance générale. Ce n’est pas la faute de nos contemporains si on a négligé de les renseigner sur les faits et sur les lieux. Une mode contraignante a voulu remplacer l’étude de l’histoire chronologique par celle de thèmes qui chevauchent les siècles, du genre « les moyens de transport à travers les âges ». Quant aux lieux, ils se valent tous pour des techniciens pressés qui ne veulent plus tenir compte des sites, les villes actuelles alignant partout les mêmes tours de verre. Dans ce tohu-bohu, les paysages s’estompent, les cultures se dissolvent, les histoires collectives s’effacent.
Ce salmigondis fait disparaître ce qui permettait aux individus d’effectuer l’inventaire de leur héritage.
Ajoutez à cela un mépris boursier du long terme et le culte de l’« immédiateté », et vous comprendrez que notre modernité fabrique davantage de consommateurs-zappeurs interchangeables et de « fils de pub » que de citoyens responsables, désireux de comprendre et de construire.
Or, qu’on y prenne garde : le rôle majeur d’une civilisation est de transmettre un dépôt à ses enfants, à charge pour ces derniers de contester, de dilapider ou de faire fructifier cet héritage.
Quand le jeune israélite, dans la nuit de Pâque, interroge rituellement les adultes qui l’entourent sur le sens du rite célébré, les adultes, non moins rituellement, lui répondent par le récit de la libération du peuple juif hors de l’esclavage égyptien. Il s’agit là, exprimé d’une manière saisissante dans le repas pascal du judaïsme, de l’acte fondateur de l’éducation. Ce n’est pas pour rien qu’un Pol Pot, au Cambodge, a voulu détacher radicalement les Khmers de leur passé : il savait ce qu’il faisait.
Car, sans cette interrogation du disciple au maître, sans cette transmission des maîtres aux nouveaux venus, il ne subsiste plus de civilisation, mais seulement de la barbarie ; il ne subsiste même plus d’espèce humaine, ce que nous soulignerons en évoquant la préhistoire.
Cette conviction nous a poussés à tenter de raconter l’histoire des hommes. (…) Aujourd’hui, les gens ont des difficultés pour comparer les questions entre elles, pour se situer eux-mêmes dans la chaîne des temps. Or, sans point de comparaison, il n’est plus de problèmes compréhensibles, nous explique Malraux dans ses Anti-mémoires. « Penser, c’est comparer », écrit-il.
Est-il possible en effet de déchiffrer l’actualité sans références historiques, les événements les plus actuels s’enracinant toujours dans le long terme ? Comment situer par exemple les guerres d’Irak sans avoir entendu parler de la Mésopotamie ? Faute de repères chronologiques et géographiques, les journaux télévisés de « vingt heures » se transforment en histoires fantastiques, en épisodes du Seigneur des Anneaux. Leurs images nous choquent sans nous concerner. Aujourd’hui, on voit tout, tout de suite, en direct, mais on ne comprend rien. On trouve en librairie d’excellents dictionnaires historiques ; mais pour consulter un dictionnaire, il faut savoir par où y entrer. On trouve sur les écrans d’Internet à peu près tout ce qu’on y cherche ; mais sur la « toile », sur le « web », coexistent le meilleur et le pire, et sans culture générale il devient difficile de distinguer l’un de l’autre (…).
Jean-Claude Barreau et Guillaume Bigot, Toute l'Histoire du monde, de la préhistoire à nos jours, Livre de Poche
En France, il y a un siècle, ceux qui savaient lire savaient aussi se situer dans l'espace et dans le temps. Un manuel scolaire, rédigé par deux éminents professeurs, le Mallet-Isaac, énonçait les repères historiques et géographiques connus des gens qui avaient dépassé le certificat d'études. Il n'en est plus ainsi. Les Français, et d'ailleurs tous les Occidentaux, sont devenus, pour la plupart, des hommes sans passé, des "immémorants". Par un paradoxe ironique, on n'a jamais autant parlé du "devoir de mémoire" qu'en ces temps d'oubli, car il est bien connu que l’on insiste sur une qualité seulement quand elle est oubliée.
Il y a peu, on entendait les Français grommeler quand ils étaient mécontents : "On a déjà fait la Révolution, on pourrait la refaire", manifestant ainsi qu'ils étaient conscients d'une belle continuité historique. Que trouverait-on dans la tête de leurs enfants ? Un chevalier du Moyen-Âge en armure, chevauchant en guise de cheval une fusée interplanétaire, dans un lieu indéterminé !
Un film à épisodes, Le Seigneur des Anneaux, épopée qui ne se déroule nulle part, témoigne par son succès même de l’ignorance générale. Ce n’est pas la faute de nos contemporains si on a négligé de les renseigner sur les faits et sur les lieux. Une mode contraignante a voulu remplacer l’étude de l’histoire chronologique par celle de thèmes qui chevauchent les siècles, du genre « les moyens de transport à travers les âges ». Quant aux lieux, ils se valent tous pour des techniciens pressés qui ne veulent plus tenir compte des sites, les villes actuelles alignant partout les mêmes tours de verre. Dans ce tohu-bohu, les paysages s’estompent, les cultures se dissolvent, les histoires collectives s’effacent.
Ce salmigondis fait disparaître ce qui permettait aux individus d’effectuer l’inventaire de leur héritage.
Ajoutez à cela un mépris boursier du long terme et le culte de l’« immédiateté », et vous comprendrez que notre modernité fabrique davantage de consommateurs-zappeurs interchangeables et de « fils de pub » que de citoyens responsables, désireux de comprendre et de construire.
Or, qu’on y prenne garde : le rôle majeur d’une civilisation est de transmettre un dépôt à ses enfants, à charge pour ces derniers de contester, de dilapider ou de faire fructifier cet héritage.
Quand le jeune israélite, dans la nuit de Pâque, interroge rituellement les adultes qui l’entourent sur le sens du rite célébré, les adultes, non moins rituellement, lui répondent par le récit de la libération du peuple juif hors de l’esclavage égyptien. Il s’agit là, exprimé d’une manière saisissante dans le repas pascal du judaïsme, de l’acte fondateur de l’éducation. Ce n’est pas pour rien qu’un Pol Pot, au Cambodge, a voulu détacher radicalement les Khmers de leur passé : il savait ce qu’il faisait.
Car, sans cette interrogation du disciple au maître, sans cette transmission des maîtres aux nouveaux venus, il ne subsiste plus de civilisation, mais seulement de la barbarie ; il ne subsiste même plus d’espèce humaine, ce que nous soulignerons en évoquant la préhistoire.
Cette conviction nous a poussés à tenter de raconter l’histoire des hommes. (…) Aujourd’hui, les gens ont des difficultés pour comparer les questions entre elles, pour se situer eux-mêmes dans la chaîne des temps. Or, sans point de comparaison, il n’est plus de problèmes compréhensibles, nous explique Malraux dans ses Anti-mémoires. « Penser, c’est comparer », écrit-il.
Est-il possible en effet de déchiffrer l’actualité sans références historiques, les événements les plus actuels s’enracinant toujours dans le long terme ? Comment situer par exemple les guerres d’Irak sans avoir entendu parler de la Mésopotamie ? Faute de repères chronologiques et géographiques, les journaux télévisés de « vingt heures » se transforment en histoires fantastiques, en épisodes du Seigneur des Anneaux. Leurs images nous choquent sans nous concerner. Aujourd’hui, on voit tout, tout de suite, en direct, mais on ne comprend rien. On trouve en librairie d’excellents dictionnaires historiques ; mais pour consulter un dictionnaire, il faut savoir par où y entrer. On trouve sur les écrans d’Internet à peu près tout ce qu’on y cherche ; mais sur la « toile », sur le « web », coexistent le meilleur et le pire, et sans culture générale il devient difficile de distinguer l’un de l’autre (…).
Jean-Claude Barreau et Guillaume Bigot, Toute l'Histoire du monde, de la préhistoire à nos jours, Livre de Poche
- Docteur OXGrand sage
Ulrich a écrit:Les immémorants
En France, il y a un siècle, ceux qui savaient lire savaient aussi se situer dans l'espace et dans le temps. Un manuel scolaire, rédigé par deux éminents professeurs, le Mallet-Isaac, énonçait les repères historiques et géographiques connus des gens qui avaient dépassé le certificat d'études. Il n'en est plus ainsi. Les Français, et d'ailleurs tous les Occidentaux, sont devenus, pour la plupart, des hommes sans passé, des "immémorants". Par un paradoxe ironique, on n'a jamais autant parlé du "devoir de mémoire" qu'en ces temps d'oubli, car il est bien connu que l’on insiste sur une qualité seulement quand elle est oubliée.
Il y a peu, on entendait les Français grommeler quand ils étaient mécontents : "On a déjà fait la Révolution, on pourrait la refaire", manifestant ainsi qu'ils étaient conscients d'une belle continuité historique. Que trouverait-on dans la tête de leurs enfants ? Un chevalier du Moyen-Âge en armure, chevauchant en guise de cheval une fusée interplanétaire, dans un lieu indéterminé !
Un film à épisodes, Le Seigneur des Anneaux, épopée qui ne se déroule nulle part, témoigne par son succès même de l’ignorance générale. Ce n’est pas la faute de nos contemporains si on a négligé de les renseigner sur les faits et sur les lieux. Une mode contraignante a voulu remplacer l’étude de l’histoire chronologique par celle de thèmes qui chevauchent les siècles, du genre « les moyens de transport à travers les âges ». Quant aux lieux, ils se valent tous pour des techniciens pressés qui ne veulent plus tenir compte des sites, les villes actuelles alignant partout les mêmes tours de verre. Dans ce tohu-bohu, les paysages s’estompent, les cultures se dissolvent, les histoires collectives s’effacent.
Ce salmigondis fait disparaître ce qui permettait aux individus d’effectuer l’inventaire de leur héritage.
Ajoutez à cela un mépris boursier du long terme et le culte de l’« immédiateté », et vous comprendrez que notre modernité fabrique davantage de consommateurs-zappeurs interchangeables et de « fils de pub » que de citoyens responsables, désireux de comprendre et de construire.
Or, qu’on y prenne garde : le rôle majeur d’une civilisation est de transmettre un dépôt à ses enfants, à charge pour ces derniers de contester, de dilapider ou de faire fructifier cet héritage.
Quand le jeune israélite, dans la nuit de Pâque, interroge rituellement les adultes qui l’entourent sur le sens du rite célébré, les adultes, non moins rituellement, lui répondent par le récit de la libération du peuple juif hors de l’esclavage égyptien. Il s’agit là, exprimé d’une manière saisissante dans le repas pascal du judaïsme, de l’acte fondateur de l’éducation. Ce n’est pas pour rien qu’un Pol Pot, au Cambodge, a voulu détacher radicalement les Khmers de leur passé : il savait ce qu’il faisait.
Car, sans cette interrogation du disciple au maître, sans cette transmission des maîtres aux nouveaux venus, il ne subsiste plus de civilisation, mais seulement de la barbarie ; il ne subsiste même plus d’espèce humaine, ce que nous soulignerons en évoquant la préhistoire.
Cette conviction nous a poussés à tenter de raconter l’histoire des hommes. (…) Aujourd’hui, les gens ont des difficultés pour comparer les questions entre elles, pour se situer eux-mêmes dans la chaîne des temps. Or, sans point de comparaison, il n’est plus de problèmes compréhensibles, nous explique Malraux dans ses Anti-mémoires. « Penser, c’est comparer », écrit-il.
Est-il possible en effet de déchiffrer l’actualité sans références historiques, les événements les plus actuels s’enracinant toujours dans le long terme ? Comment situer par exemple les guerres d’Irak sans avoir entendu parler de la Mésopotamie ? Faute de repères chronologiques et géographiques, les journaux télévisés de « vingt heures » se transforment en histoires fantastiques, en épisodes du Seigneur des Anneaux. Leurs images nous choquent sans nous concerner. Aujourd’hui, on voit tout, tout de suite, en direct, mais on ne comprend rien. On trouve en librairie d’excellents dictionnaires historiques ; mais pour consulter un dictionnaire, il faut savoir par où y entrer. On trouve sur les écrans d’Internet à peu près tout ce qu’on y cherche ; mais sur la « toile », sur le « web », coexistent le meilleur et le pire, et sans culture générale il devient difficile de distinguer l’un de l’autre (…).
Jean-Claude Barreau et Guillaume Bigot, Toute l'Histoire du monde, de la préhistoire à nos jours, Livre de Poche
Je suis d'accord sauf... sur sa critique du SdA de Tolkien. Celui-ci était universitaire et chercheur. Il connaissait bien ses "humanités" et voulait, comme on dit, réenchanter le monde après son expérience traumatisante de la 1ère GM. C'est même une forme d'hommage à l'Histoire, car toute son œuvre (et pas seulement le SdA) est traversée par le souffle épique d'une Humanité (même si elle prend l'aspect de races fantastiques) qui se cherche en se souvenant constamment de son passé, de ses langues, de ses héros, de ses drames et de ses victoires. Attention, je parle de l’œuvre écrite. Les films sont sympas mais plutôt (comme tous les films US du moment) destinés aux ados...
- UlrichNiveau 6
Docteur OX a écrit:
Je suis d'accord sauf... sur sa critique du SdA de Tolkien. Celui-ci était universitaire et chercheur. Il connaissait bien ses "humanités" et voulait, comme on dit, réenchanter le monde après son expérience traumatisante de la 1ère GM. C'est même une forme d'hommage à l'Histoire, car toute son œuvre (et pas seulement le SdA) est traversée par le souffle épique d'une Humanité (même si elle prend l'aspect de races fantastiques) qui se cherche en se souvenant constamment de son passé, de ses langues, de ses héros, de ses drames et de ses victoires. Attention, je parle de l’œuvre écrite. Les films sont sympas mais plutôt (comme tous les films US du moment) destinés aux ados...
Oui, d'ailleurs la critique vise précisément le film (... jamais réussi à regarder jusqu'au bout le premier épisode ! )
- Presse-puréeGrand sage
Ulrich a écrit:
Oui, d'ailleurs la critique vise précisément le film (... jamais réussi à regarder jusqu'au bout le premier épisode ! )
Et pourtant c'est le meilleur des trois, à mon sens...
_________________
Homines, dum docent, discunt.Sénèque, Epistulae Morales ad Lucilium VII, 8
"La culture est aussi une question de fierté, de rapport de soi à soi, d’esthétique, si l’on veut, en un mot de constitution du sujet humain." (Paul Veyne, La société romaine)
"Soyez résolus de ne servir plus, et vous voilà libres". La Boétie
"Confondre la culture et son appropriation inégalitaire du fait des conditions sociales : quelle erreur !" H. Pena-Ruiz
"Il vaut mieux qu'un élève sache tenir un balai plutôt qu'il ait été initié à la philosophie: c'est ça le socle commun" un IPR
- UlrichNiveau 6
Peut-être...
... mais je préfère Willow et ses bons vieux effets spéciaux
... mais je préfère Willow et ses bons vieux effets spéciaux
- IgniatiusGuide spirituel
Igniatius a écrit:Abraxas a écrit:Depuis le livre de C. Mazeron, les programmes ont considérablement évolué. J'ai dit, comme tout le monde, plus haut que Dimitri Casali racontait actuellement à peu près n'importe quoi.
Quant à la carrière de CM… Ma foi, si davantage de vrais profs se débrouillaient pur investir la haute fonction publique, nous aurions un espoir à cinq ou dix ans. Mais il y en a qui ronchonnent dans leur coin. Relisez Lorenzaccio — la vraie stratégie, elle est là.
Alors affranchis-moi d'une chose : pour devenir IPR, on ne passe pas un concours anonyme, si ?
Je m'étais renseigné il y a deux ans et, j'avais compris qu'il fallait avoir été dans le sillage des IPR pdt quelques années, à leur servir la soupe lors d'animations pour des collègues, et dire amen aux orientations en vogue à l'époque où l'on veut intégrer le corps.
En tous cas, en maths, le dossier n'était pas anonyme.
Alors je suppose que, pour des gens en vue (même en mauvaise vue) il y a moyen d'éviter cela.
Mais je suis convaincu d'une chose : un IPR ne changera rien de l'intérieur, ce sont les IG qui pilotent.
Bref, je ronchonne, en effet, mais je sais que le système est bien verrouillé.
Et je maintiens que si C. Mazeron est devenue IPR, ce n'est pas par hasard et sur ses qualités exceptionnelles (enfin pas seulement).
Je me cite, car j'aurais bien aimé avoir une réponse d'Abraxas : par quel miracle devient-on inspecteur lorsqu'on est censé être un opposant médiatique ?
Je ne sais pas si ma question est passée inaperçue, ou bien s'il n'est pas digne d'y répondre, mais je retente.
Peut-être la réponse est-elle dans ma question ?
Bref, si tu trouves deux minutes pour étancher ma soif de savoir, n'hésite pas !
Sinon, eh bien ... I will...
- Spoiler:
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"Celui qui se perd dans sa passion est moins perdu que celui qui perd sa passion."
St Augustin
"God only knows what I'd be without you"
Brian Wilson
- AuroreEsprit éclairé
Vraiment ? En si peu de temps ? Et dans quel sens ?Abraxas a écrit:Depuis le livre de C. Mazeron, les programmes ont considérablement évolué.
Je pense en particulier à ceux de seconde et de première...
J'ai également constaté que par rapport à la situation d'il y a 15-20 ans, les nouveaux programmes de géo (et même une partie de ceux d'histoire) ont été largement investis par les sciences sociales, au point de ressembler à des programmes bis de SES. On va encore me dire que "les disciplines ont évolué", mais du coup, elles n'attirent plus du tout les mêmes élèves - en clair, les littéraires n'ont plus qu'à ronger leur frein...
Et de manière générale, les contenus sont ramenés de manière plus ou moins récurrente aux problématiques du jour - la crise, la mondialisation... Est-ce ainsi qu'on fera prendre aux élèves un recul salutaire sur l'actualité et son traitement journalistique, dont on connaît les nombreux partis pris ?
- Ingeborg B.Esprit éclairé
Mais la géographie est une science sociale. De plus, le programme de géographie n'est pas un calque des programmes de SES puisqu'il continue à porter sur les territoires.
La mondialisarion est un phénomène ancien qui a des incidences importantes sur l'organisation des territoires aux différentes échelles, il est donc normal de l'étudier en géographie.
La mondialisarion est un phénomène ancien qui a des incidences importantes sur l'organisation des territoires aux différentes échelles, il est donc normal de l'étudier en géographie.
- AuroreEsprit éclairé
Sauf que les territoires ont tendance à être considérés comme des prétextes. Certains élèves aspirent à autre chose qu'à être gavés de galimatias administratif.groyer a écrit:Mais la géographie est une science sociale. De plus, le programme de géographie n'est pas un calque des programmes de SES puisqu'il continue à porter sur les territoires.
Je ne dis pas le contraire. Mais ça devient une obsession, comme avec le développement durable : il y a des enjeux idéologiques considérables derrière tout ça...groyer a écrit:La mondialisarion est un phénomène ancien qui a des incidences importantes sur l'organisation des territoires aux différentes échelles, il est donc normal de l'étudier en géographie.
- kiwiGuide spirituel
Aurore a écrit:
J'ai également constaté que par rapport à la situation d'il y a 15-20 ans, les nouveaux programmes de géo (et même une partie de ceux d'histoire) ont été largement investis par les sciences sociales, au point de ressembler à des programmes bis de SES. On va encore me dire que "les disciplines ont évolué", mais du coup, elles n'attirent plus du tout les mêmes élèves - en clair, les littéraires n'ont plus qu'à ronger leur frein...
Et de manière générale, les contenus sont ramenés de manière plus ou moins récurrente aux problématiques du jour - la crise, la mondialisation... Est-ce ainsi qu'on fera prendre aux élèves un recul salutaire sur l'actualité et son traitement journalistique, dont on connaît les nombreux partis pris ?
Mais qu'est-ce que je peux rire... C'est vrai que la géo physique, avec de la climato, de la tectonique des plaques, du volcanisme et de la géologie, c'est fait pour attirer les littéraires!
Je n'ai qu'un conseil à vous donner Aurore : plutôt que de lire Madame Mazeron, reprenez des cours à l'université en histoire et en géographie. Surtout, ne séchez pas les cours d'épistémologie des disciplines.
- kiwiGuide spirituel
Aurore a écrit:Sauf que les territoires ont tendance à être considérés comme des prétextes. Certains élèves aspirent à autre chose qu'à être gavés de galimatias administratif.
Un territoire, ça n'a pas qu'une acception administrative. Allez révisez vos classiques.
- kiwiGuide spirituel
Aurore a écrit:
Je ne dis pas le contraire. Mais ça devient une obsession, comme avec le développement durable : il y a des enjeux idéologiques considérables derrière tout ça...
Ah ben oui c'est vrai. Honte à la géographie scolaire actuelle qui cherche à faire comprendre aux élèves le monde dans lequel ils vivent, et qui cherche à les interroger sur ce monde. C'est sûr que c'est pas avec de la géologie qu'on aurait des interrogations... C'est plus politiquement correct, moins glissant comme sujet.
- ParatgeNeoprof expérimenté
Aurore a écrit:Sauf que les territoires ont tendance à être considérés comme des prétextes. Certains élèves aspirent à autre chose qu'à être gavés de galimatias administratif.groyer a écrit:Mais la géographie est une science sociale. De plus, le programme de géographie n'est pas un calque des programmes de SES puisqu'il continue à porter sur les territoires.Je ne dis pas le contraire. Mais ça devient une obsession, comme avec le développement durable : il y a des enjeux idéologiques considérables derrière tout ça...groyer a écrit:La mondialisarion est un phénomène ancien qui a des incidences importantes sur l'organisation des territoires aux différentes échelles, il est donc normal de l'étudier en géographie.
Il y a l'état lamentable de la géo française...
Le programme de 1re semble écrit par la DATAR, Raffarin et ses territoires proximiteux sous la direction de Minc et d'Attali !
Nos géographes ont suivi Brunet, ils les inspire, lui et ses copains qui sont capables de vous inventer aussi sec un "arc atlantique" ou une "Montpellier centre de l'Europe".
La France d'en bas est condamnée à être abreuvée d'acronymes, d'acteurs (toujours "majeurs" les acteurs attention).
La géographie ça sert d'abord à faire la guerre économique aux "acteurs mineurs" de la France inférieure.
Et le nomade attalien qui vole d'aéroport en aéroport via des Sofitels climatisés, attaché à son ordi portable, vous dira que la géo physique c'est dépassé.
Fukushima ? Euh...
- AuroreEsprit éclairé
Non, mais c'est bien celle-ci qui est privilégiée.kiwi a écrit:Aurore a écrit:Sauf que les territoires ont tendance à être considérés comme des prétextes. Certains élèves aspirent à autre chose qu'à être gavés de galimatias administratif.
Un territoire, ça n'a pas qu'une acception administrative. Allez révisez vos classiques.
- AuroreEsprit éclairé
Avec le catéchisme du DD ? Voilà qui est drôle... :lol:kiwi a écrit:Aurore a écrit:
Je ne dis pas le contraire. Mais ça devient une obsession, comme avec le développement durable : il y a des enjeux idéologiques considérables derrière tout ça...
Ah ben oui c'est vrai. Honte à la géographie scolaire actuelle qui cherche à faire comprendre aux élèves le monde dans lequel ils vivent, et qui cherche à les interroger sur ce monde. C'est sûr que c'est pas avec de la géologie qu'on aurait des interrogations... C'est plus politiquement correct, moins glissant comme sujet.
- kiwiGuide spirituel
Aurore a écrit:Non, mais c'est bien celle-ci qui est privilégiée.kiwi a écrit:Aurore a écrit:Sauf que les territoires ont tendance à être considérés comme des prétextes. Certains élèves aspirent à autre chose qu'à être gavés de galimatias administratif.
Un territoire, ça n'a pas qu'une acception administrative. Allez révisez vos classiques.
Hum... pas dans tous les programmes, certainement pas dans ceux de collège.
En 6ème, le programme est axé sur la notion d'habiter son territoire et les différentes formes de territoires. Rien à voir avec les acronymes. En 5ème, on aborde les inégalités entre les territoires. En 4ème, ce sont des territoires dans la mondialisation, et un territoire mondialisé en quelques sortes. Toujours pas d’administration là dedans. Enfin en 3ème, le territoire français (alléluia n'est-ce pas?), un chapitre sur l'aménagement avec des acronymes. Cela fait pas beaucoup quand même.
- AuroreEsprit éclairé
L'enseignement universitaire et les contenus scolaires ne se recoupent pas nécessairement. Car bientôt, c'est en collège qu'on fera de l'épistémo des disciplines...kiwi a écrit:Aurore a écrit:
J'ai également constaté que par rapport à la situation d'il y a 15-20 ans, les nouveaux programmes de géo (et même une partie de ceux d'histoire) ont été largement investis par les sciences sociales, au point de ressembler à des programmes bis de SES. On va encore me dire que "les disciplines ont évolué", mais du coup, elles n'attirent plus du tout les mêmes élèves - en clair, les littéraires n'ont plus qu'à ronger leur frein...
Et de manière générale, les contenus sont ramenés de manière plus ou moins récurrente aux problématiques du jour - la crise, la mondialisation... Est-ce ainsi qu'on fera prendre aux élèves un recul salutaire sur l'actualité et son traitement journalistique, dont on connaît les nombreux partis pris ?
Mais qu'est-ce que je peux rire... C'est vrai que la géo physique, avec de la climato, de la tectonique des plaques, du volcanisme et de la géologie, c'est fait pour attirer les littéraires!
Je n'ai qu'un conseil à vous donner Aurore : plutôt que de lire Madame Mazeron, reprenez des cours à l'université en histoire et en géographie. Surtout, ne séchez pas les cours d'épistémologie des disciplines.
- Spoiler:
- A chacune ses leçons : à moi l'HG, à vous la courtoisie et le savoir-vivre !
- AuroreEsprit éclairé
Et en lycée ?kiwi a écrit:Aurore a écrit:Non, mais c'est bien celle-ci qui est privilégiée.kiwi a écrit:Aurore a écrit:Sauf que les territoires ont tendance à être considérés comme des prétextes. Certains élèves aspirent à autre chose qu'à être gavés de galimatias administratif.
Un territoire, ça n'a pas qu'une acception administrative. Allez révisez vos classiques.
Hum... pas dans tous les programmes, certainement pas dans ceux de collège.
En 6ème, le programme est axé sur la notion d'habiter son territoire et les différentes formes de territoires. Rien à voir avec les acronymes. En 5ème, on aborde les inégalités entre les territoires. En 4ème, ce sont des territoires dans la mondialisation, et un territoire mondialisé en quelques sortes. Toujours pas d’administration là dedans. Enfin en 3ème, le territoire français (alléluia n'est-ce pas?), un chapitre sur l'aménagement avec des acronymes. Cela fait pas beaucoup quand même.
- kiwiGuide spirituel
Aurore a écrit:Avec le catéchisme du DD ? Voilà qui est drôle... :lol:kiwi a écrit:Aurore a écrit:
Je ne dis pas le contraire. Mais ça devient une obsession, comme avec le développement durable : il y a des enjeux idéologiques considérables derrière tout ça...
Ah ben oui c'est vrai. Honte à la géographie scolaire actuelle qui cherche à faire comprendre aux élèves le monde dans lequel ils vivent, et qui cherche à les interroger sur ce monde. C'est sûr que c'est pas avec de la géologie qu'on aurait des interrogations... C'est plus politiquement correct, moins glissant comme sujet.
Comme je l'ai déjà dit à x reprises, les cours de 5èmes sont plus axés sur le développement tout court et les inégalités de développement, que sur le développement durable. Le développement durable, j'en parle pendant 3h dans une année scolaire, avec une définition de géographie. Je ne verse pas dans l'écologie, la culpabilisation à outrance sur le devenir des ours sur la banquise. Le reste du programme, je parle d'inégalités de développement et de gestion inégale des ressources, de conflits d'usages. Allez, j'avoue, sur les hydrocarbures, je vais parler des énergies "propres" soit disant. Sauf que, on en débat justement, on en discute. Encore une méconnaissance totale sur ce qui se fait ou pas en classe.
- Isis39Enchanteur
Aurore a écrit:Non, mais c'est bien celle-ci qui est privilégiée.kiwi a écrit:Aurore a écrit:Sauf que les territoires ont tendance à être considérés comme des prétextes. Certains élèves aspirent à autre chose qu'à être gavés de galimatias administratif.
Un territoire, ça n'a pas qu'une acception administrative. Allez révisez vos classiques.
Ah non !!! Allez donc lire ces programmes !!
Et comme Kiwi le suggère, vous pourriez suivre quelques cours à la fac....
- AuroreEsprit éclairé
"Je l'ai déjà dit, j'en parle, je ne verse pas" : feriez-vous de votre cas particulier une généralité ? Les programmes de collège résument-ils tout l'enseignement de ces disciplines ?kiwi a écrit:Aurore a écrit:Avec le catéchisme du DD ? Voilà qui est drôle... :lol:kiwi a écrit:Aurore a écrit:
Je ne dis pas le contraire. Mais ça devient une obsession, comme avec le développement durable : il y a des enjeux idéologiques considérables derrière tout ça...
Ah ben oui c'est vrai. Honte à la géographie scolaire actuelle qui cherche à faire comprendre aux élèves le monde dans lequel ils vivent, et qui cherche à les interroger sur ce monde. C'est sûr que c'est pas avec de la géologie qu'on aurait des interrogations... C'est plus politiquement correct, moins glissant comme sujet.
Comme je l'ai déjà dit à x reprises, les cours de 5èmes sont plus axés sur le développement tout court et les inégalités de développement, que sur le développement durable. Le développement durable, j'en parle pendant 3h dans une année scolaire, avec une définition de géographie. Je ne verse pas dans l'écologie, la culpabilisation à outrance sur le devenir des ours sur la banquise. Le reste du programme, je parle d'inégalités de développement et de gestion inégale des ressources, de conflits d'usages. Allez, j'avoue, sur les hydrocarbures, je vais parler des énergies "propres" soit disant. Sauf que, on en débat justement, on en discute. Encore une méconnaissance totale sur ce qui se fait ou pas en classe.
- AuroreEsprit éclairé
Ou chez les cahiers péda ?Isis39 a écrit:Aurore a écrit:Non, mais c'est bien celle-ci qui est privilégiée.kiwi a écrit:Aurore a écrit:Sauf que les territoires ont tendance à être considérés comme des prétextes. Certains élèves aspirent à autre chose qu'à être gavés de galimatias administratif.
Un territoire, ça n'a pas qu'une acception administrative. Allez révisez vos classiques.
Ah non !!! Allez donc lire ces programmes !!
Et comme Kiwi le suggère, vous pourriez suivre quelques cours à la fac....
- Isis39Enchanteur
Aurore a écrit:Ou chez les cahiers péda ?Isis39 a écrit:Aurore a écrit:Non, mais c'est bien celle-ci qui est privilégiée.kiwi a écrit:Aurore a écrit:Sauf que les territoires ont tendance à être considérés comme des prétextes. Certains élèves aspirent à autre chose qu'à être gavés de galimatias administratif.
Un territoire, ça n'a pas qu'une acception administrative. Allez révisez vos classiques.
Ah non !!! Allez donc lire ces programmes !!
Et comme Kiwi le suggère, vous pourriez suivre quelques cours à la fac....
Les cahiers péda donnent des cours de géo ?? Tiens, je ne le savais pas...
- kiwiGuide spirituel
Aurore a écrit:
L'enseignement universitaire et les contenus scolaires ne se recoupent pas nécessairement. Car bientôt, c'est en collège qu'on fera de l'épistémo des disciplines...
- Spoiler:
A chacune ses leçons : à moi l'HG, à vous la courtoisie et le savoir-vivre !
Ils finissent par se recouper à un moment donné, car la géo ou l'histoire scolaires se nourrissent de ce qu'il se fait à l'université. Sinon, on serait encore en train de parler de banane bleue en classe, ou de Pétain comme sauveur de la France.
En outre, vous dites tout et son contraire. Si l'histoire ou la géo universitaires ne versaient pas dans l'histoire ou la géo scolaires à un moment donné, comment expliquer qu'on n'enseigne plus la géo physique que vous déplorez tant? Comment expliquer qu'on enseigne le développement durable, la mondialisation, qui sont des champs de recherches universitaires depuis de nombreuses années? Comment expliquer que l'on fasse de l'histoire du temps présent dans les programmes scolaires, s'ils ne sont pas entrecoupés?
- Pour Dimitri Casali, les "fusillés pour l'exemple" n'ont eu que ce qu'ils méritaient.
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