- User5899Demi-dieu
Bravo.V.Marchais a écrit:Celeborn a écrit:
Au passage, je crois que vous n'avez pas saisi les aboutissants de cette réforme : on ne va pas embaucher d'assistants d'éducation pour l'aide au devoir potentielle d'après cours, hé ! Ça coûte des sous, ça ! On va la faire faire par les profs, en s'arrangeant pour leur coller ça sur leur temps de travail, et au passage on diminuera les horaires disciplinaires pour tout faire rentrer dans le cadre. Sur le plan de la com', ça donnera « de l'aide aux devoirs pour tous les élèves : l'école de la République, c'est l'égalité pour tous ». Dans les faits, ça fera de la boue. On le sait, d'ailleurs, puisqu'on est en train de l'expérimenter dans le cadre de la réforme du lycée, dans laquelle le gamin qui a besoin d'aide en maths tombe pour son accompagnement personnalisé sur un prof d'anglais ou d'EPS parce qu'on n'avait plus que ça sous la main.
Merci Celeborn. Cela me rassure de voir que tous les profs ici ne donnent pas dans l'angélisme missionnaire et l'auto-flagellation satisfaite face à cette annonce.
Pili, sans rire, tu ne vois pas les gros signaux rouges qui clignotent de tous les côtés ? Le désengagement de l'État de tous les services publics, la bascule des investissements vers les collectivités locales (sans contrepartie, évidemment) ? Tu penses vraiment que si l'État demande de développer des activités périscolaires, c'est lui qui prendra ça en charge alors que cela relève de la gestion locale ?
L'accompagnement éducatif pris en charge par des aides-éducateurs ? Outre que je ne suis pas sûre que ce soit une solution (le seul accompagnement éducatif efficace est celui assuré par matières par des professeurs compétents), il est évident que cela va être à la charge des enseignants, en sus de leur temps de service. Pourquoi croyez-vous que tout ceci se met (progressivement, comme toujours : il faut habituer l'âne au licol) en place au moment où l'on renforce le pouvoir des CDE dans l'évaluation des enseignants et où l'on remet aux IPR des grilles de notation prenant en compte "l'investissement" des professeurs dans ce genre d'activités péri-scolaires ? Il faut vraiment qu'on vous fasse les liens ?
Enfin, pas besoin d'être un grand mathématicien pour comprendre qu'une telle réorganisation de la semaine bousculerait les services hebdomadaires. À votre avis, pour que ça loge, on va supprimer la physique ou la SVT ? Ni l'un ni l'autre, vous vous en rendez bien compte. Par contre, vous êtes au courant que dans des établissements pilotes, le français en 6e est passé à 3 heures par semaine (oui, vous avez bien lu) ? Vous voyez le rapport, j'espère ? Et tous ceux qui se sont engouffrés allègrement dans l'Histoire des Arts, acceptant de faire en Français (bénévolement, comme toujours), le travail de nos collègues d'Arts Plastiques et de Musique (tiens, vous savez qu'on vient de supprimer la pratique instrumentale, en musique ?), vous savez qu'il y a dans les cartons un projet visant à réduire ces enseignements à des options, pour la pratique, vu que de toute façon, la théorie est assurée en HG et en Français - et que nous aurons créé ces merveilleux temps d'accueil péri-scolaire voués à cela ?
Je ne parle même pas de l'idée de réduction de nos service quand il est évident que ce qui nous pend au nez, et qui commence doucement à se mettre en place avec les PPRE, les partages de classe et autres conneries de ce genre, c'est une annualisation de notre temps de travail. Ça fait des années que le gouvernement essaie en vain de s'attaquer au décret de 1950. À chaque fois, débouté, il rattaque par un autre côté. Là, il a trouvé le super argument, que même certains profs reprennent en choeur : "le bien-être des enfants".
Si c'est pas touchant !
Les "poules pondeuses" (charmante expression), qui savent de quoi elles parlent et vont chercher leur marmaille négligée à la garderie le soir, savent à quelle point la merveilleuse vie "entre enfants" est bruyante et fatigante. Les enseignants expérimentés savent à quel point l'aide aux devoirs assurée par des non professionnels est inefficace. Ils connaissent aussi les dangers de semer la confusion entre scolaire et périscolaire (vous croyez pas qu'on va créer de nouvelles infrastructures, non plus ?) et de créer au sein des collèges des temps de bordel plus ou moins consenti.
Désolée pour le ton acerbe, mais franchement, certains jours, l'aveuglement de certains, préjudiciable à tous, me désespère. Quand nous y serons, il n'y aura plus qu'à faire : "Ah bon ? C'était ça le projet ? C'est ballot, hein !"
Heureusement, nous pouvons compter sur les syndicats qui, au fur et à mesure de la mise en oeuvre du zonzon, lanceront au coup par coup une "grande journée d'action". Nous sommes sauvés !
- User5899Demi-dieu
Allons, creusons un peu ce point. Pourquoi, à votre avis ?soesha a écrit:Provence a écrit:soesha a écrit:Pili a écrit:Celeborn a écrit: Donc forcément, partant de là, on t'assimile à ces propos qui ne cassaient quand même pas trois pattes à un canard (pauvre bête) question approfondissement de la réflexion sur les rythmes scolaires.
Huuuuuuuuum, comme c'est charmant...ça donne envie d'échanger tout ça ... Je vais tâcher de m'abstenir (comme de nombreuses autres personnes) de participer à ce genre de topic à l'avenir. Ce sera mieux pour tout le monde.
A qui le dis-tu...
Honnêtement, je ne vois pas ce que tu viens faire sur un forum de professeurs si tu n'es pas professeur...
Peut-être parce que je suis future professeur et que j'avais besoin de réponses à certaines questions, réponses que j'ai trouvées d'ailleurs. Et que quitte à être inscrite, j'ai commencé à lire des sujets par ci par là, et là j'avais envie de donner mon avis. Mais j'étais bien mieux comme simple lectrice
- AuroreEsprit éclairé
Cripure a écrit:Bravo.V.Marchais a écrit:Celeborn a écrit:
Au passage, je crois que vous n'avez pas saisi les aboutissants de cette réforme : on ne va pas embaucher d'assistants d'éducation pour l'aide au devoir potentielle d'après cours, hé ! Ça coûte des sous, ça ! On va la faire faire par les profs, en s'arrangeant pour leur coller ça sur leur temps de travail, et au passage on diminuera les horaires disciplinaires pour tout faire rentrer dans le cadre. Sur le plan de la com', ça donnera « de l'aide aux devoirs pour tous les élèves : l'école de la République, c'est l'égalité pour tous ». Dans les faits, ça fera de la boue. On le sait, d'ailleurs, puisqu'on est en train de l'expérimenter dans le cadre de la réforme du lycée, dans laquelle le gamin qui a besoin d'aide en maths tombe pour son accompagnement personnalisé sur un prof d'anglais ou d'EPS parce qu'on n'avait plus que ça sous la main.
Merci Celeborn. Cela me rassure de voir que tous les profs ici ne donnent pas dans l'angélisme missionnaire et l'auto-flagellation satisfaite face à cette annonce.
Pili, sans rire, tu ne vois pas les gros signaux rouges qui clignotent de tous les côtés ? Le désengagement de l'État de tous les services publics, la bascule des investissements vers les collectivités locales (sans contrepartie, évidemment) ? Tu penses vraiment que si l'État demande de développer des activités périscolaires, c'est lui qui prendra ça en charge alors que cela relève de la gestion locale ?
L'accompagnement éducatif pris en charge par des aides-éducateurs ? Outre que je ne suis pas sûre que ce soit une solution (le seul accompagnement éducatif efficace est celui assuré par matières par des professeurs compétents), il est évident que cela va être à la charge des enseignants, en sus de leur temps de service. Pourquoi croyez-vous que tout ceci se met (progressivement, comme toujours : il faut habituer l'âne au licol) en place au moment où l'on renforce le pouvoir des CDE dans l'évaluation des enseignants et où l'on remet aux IPR des grilles de notation prenant en compte "l'investissement" des professeurs dans ce genre d'activités péri-scolaires ? Il faut vraiment qu'on vous fasse les liens ?
Enfin, pas besoin d'être un grand mathématicien pour comprendre qu'une telle réorganisation de la semaine bousculerait les services hebdomadaires. À votre avis, pour que ça loge, on va supprimer la physique ou la SVT ? Ni l'un ni l'autre, vous vous en rendez bien compte. Par contre, vous êtes au courant que dans des établissements pilotes, le français en 6e est passé à 3 heures par semaine (oui, vous avez bien lu) ? Vous voyez le rapport, j'espère ? Et tous ceux qui se sont engouffrés allègrement dans l'Histoire des Arts, acceptant de faire en Français (bénévolement, comme toujours), le travail de nos collègues d'Arts Plastiques et de Musique (tiens, vous savez qu'on vient de supprimer la pratique instrumentale, en musique ?), vous savez qu'il y a dans les cartons un projet visant à réduire ces enseignements à des options, pour la pratique, vu que de toute façon, la théorie est assurée en HG et en Français - et que nous aurons créé ces merveilleux temps d'accueil péri-scolaire voués à cela ?
Je ne parle même pas de l'idée de réduction de nos service quand il est évident que ce qui nous pend au nez, et qui commence doucement à se mettre en place avec les PPRE, les partages de classe et autres conneries de ce genre, c'est une annualisation de notre temps de travail. Ça fait des années que le gouvernement essaie en vain de s'attaquer au décret de 1950. À chaque fois, débouté, il rattaque par un autre côté. Là, il a trouvé le super argument, que même certains profs reprennent en choeur : "le bien-être des enfants".
Si c'est pas touchant !
Les "poules pondeuses" (charmante expression), qui savent de quoi elles parlent et vont chercher leur marmaille négligée à la garderie le soir, savent à quelle point la merveilleuse vie "entre enfants" est bruyante et fatigante. Les enseignants expérimentés savent à quel point l'aide aux devoirs assurée par des non professionnels est inefficace. Ils connaissent aussi les dangers de semer la confusion entre scolaire et périscolaire (vous croyez pas qu'on va créer de nouvelles infrastructures, non plus ?) et de créer au sein des collèges des temps de bordel plus ou moins consenti.
Désolée pour le ton acerbe, mais franchement, certains jours, l'aveuglement de certains, préjudiciable à tous, me désespère. Quand nous y serons, il n'y aura plus qu'à faire : "Ah bon ? C'était ça le projet ? C'est ballot, hein !"
Heureusement, nous pouvons compter sur les syndicats qui, au fur et à mesure de la mise en oeuvre du zonzon, lanceront au coup par coup une "grande journée d'action". Nous sommes sauvés !
Votre analyse est aussi pertinente que lucide. Je me joins aux louanges !
- AuroreEsprit éclairé
Thalie a écrit:H.S : Mêmes remarques sur l'enseignement en Norvège d'où reviennent deux de mes collègues au sein d'un échange Comenius. Les gamins sont dans des salles de cours avec téléphones portables, ordis, musique sur les oreilles, mangent, boivent, discutent, sortent et entrent selon leur envie et un prof est au milieu. Mes collègues ne savaient jamais si elles avaient un "cours" en face d'elles.cath5660 a écrit:Pour en revenir à l'Allemagne et à la capacité de concentration des lycéens...
Ma fille y a passé 15 jours et a halluciné de voir que les élèves font absolument ce qu'ils veulent pendant les cours: ça va de manger, boire au surf sans retenue sur internet...Seuls quelques uns suivent le cours.
Le seul truc, a-telle dit, c'est que ceux qui ne font rien ne font pas ch... les autres...
Pas mieux.
Échange avec des lycéens suédois : il existe un décalage énorme entre leur niveau et ce qu'on demande en France au même âge, aussi bien du point de vue des connaissances abordées qu'en ce qui concerne la réflexion.
Allemagne : un élève (issu d'une famille cultivée et considéré comme sérieux) d'un Gymnasium de ma connaissance avait 4 heures à peine de cours en moyenne par jour, et ce à quelques jours de l'Abitur. Il passait donc le plus clair de son temps avec ses potes (sorties en boîte, concert de David Guetta, activités sportives, etc.)
Ses devoirs dans les matières littéraires se limitaient à des recherches personnelles type TPE.
Est-ce bien cela qu'on veut imposer en France ?
- FourseasonsGrand sage
Thalie a écrit:H.S : Mêmes remarques sur l'enseignement en Norvège d'où reviennent deux de mes collègues au sein d'un échange Comenius. Les gamins sont dans des salles de cours avec téléphones portables, ordis, musique sur les oreilles, mangent, boivent, discutent, sortent et entrent selon leur envie et un prof est au milieu. Mes collègues ne savaient jamais si elles avaient un "cours" en face d'elles.cath5660 a écrit:Pour en revenir à l'Allemagne et à la capacité de concentration des lycéens...
Ma fille y a passé 15 jours et a halluciné de voir que les élèves font absolument ce qu'ils veulent pendant les cours: ça va de manger, boire au surf sans retenue sur internet...Seuls quelques uns suivent le cours.
Le seul truc, a-telle dit, c'est que ceux qui ne font rien ne font pas ch... les autres...
Comment peut-on accepter ca ? Cette "ambiance" de travail est-elle acceptée/recherchée dans ces pays ? Ou n'arrive-t-ils plus à interdire/exiger ?
- DuplayExpert
Loise a écrit:Thalie a écrit:H.S : Mêmes remarques sur l'enseignement en Norvège d'où reviennent deux de mes collègues au sein d'un échange Comenius. Les gamins sont dans des salles de cours avec téléphones portables, ordis, musique sur les oreilles, mangent, boivent, discutent, sortent et entrent selon leur envie et un prof est au milieu. Mes collègues ne savaient jamais si elles avaient un "cours" en face d'elles.cath5660 a écrit:Pour en revenir à l'Allemagne et à la capacité de concentration des lycéens...
Ma fille y a passé 15 jours et a halluciné de voir que les élèves font absolument ce qu'ils veulent pendant les cours: ça va de manger, boire au surf sans retenue sur internet...Seuls quelques uns suivent le cours.
Le seul truc, a-telle dit, c'est que ceux qui ne font rien ne font pas ch... les autres...
Comment peut-on accepter ca ? Cette "ambiance" de travail est-elle acceptée/recherchée dans ces pays ? Ou n'arrive-t-ils plus à interdire/exiger ?
Pour ce qui concerne l'Allemagne, alors que je lui posais le même genre de questions, un ami spécialiste de l'histoire contemporaine de ce pays m'avait fait part d'une analyse que je trouve assez convaincante.
Selon lui, ce "laxisme" découlerait des réflexions, des interrogations, qui se sont développées au sein de la société allemande à la fin de la 2ème guerre mondiale autour du nazisme, de l'obéissance... avec pour conséquences, entre autres, une mise en cause du modèle éducatif à la prussienne. Quel système éducatif adopter pour former des citoyens capables de dire "non", pour que plus jamais une telle expérience ne puisse se reproduire ? Bon, je résume de manière très schématique, mais c'est l'idée générale.
- InvitéInvité
aucune idée de ce qui s'est passé en 20 ans, lorsque j'allais moi-même au Gymnasium. L'ambiance était certes plus détendue entre profs et élèves, sans que cela soit perçu comme une "victoire" par les élèves, c'était juste normal. Mais ça bossait quand même. Et ça se taisait lorsque le prof parlait.
Mais ça date.
PS: bien sûr que l'anti-autoritarisme joue un rôle très important dans l'éducation en Allemagne. Depuis les années 70.
Mais ça date.
PS: bien sûr que l'anti-autoritarisme joue un rôle très important dans l'éducation en Allemagne. Depuis les années 70.
- RikkiMonarque
J'ai eu les même réponses, Mowgli.
Mes enfants étaient choqués en allant en Allemagne : les élèves mangent et boivent en cours, répondent aux profs, sont "comme chez eux".
Et leurs profs (français) leur ont expliqué la même chose : l'Allemagne contemporaine s'est construite sur l'antithèse du nazisme, donc l'éducation doit être permissive pour contrebalancer l'autoritarisme du régime honni.
On peut tout à faire comprendre historiquement, mais il existe peut-être un moyen terme entre la schlague et le n'importe nawak.
Mes enfants étaient choqués en allant en Allemagne : les élèves mangent et boivent en cours, répondent aux profs, sont "comme chez eux".
Et leurs profs (français) leur ont expliqué la même chose : l'Allemagne contemporaine s'est construite sur l'antithèse du nazisme, donc l'éducation doit être permissive pour contrebalancer l'autoritarisme du régime honni.
On peut tout à faire comprendre historiquement, mais il existe peut-être un moyen terme entre la schlague et le n'importe nawak.
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mon site sur l'écriture : www.ecritureparis.fr
- InvitéInvité
Rikki a écrit:On peut tout à faire comprendre historiquement, mais il existe peut-être un moyen terme entre la schlague et le n'importe nawak.
l'explication est trop simple: dans les années 50 et 60, l'éducation était loin d'être anti-autoritaire! Ce sont les années 70 qui ont vu du changement, comme dans les autres pays d'Europe occidentale, avec en effet une référence plus pointue au nazisme et à l'éducation à la "prussienne". Les discours sur l'éducation des enfants (monchéri-moncoeur) sont les mêmes qu'en France. Sauf qu'ils sont partagés par les enseignants...
- DuplayExpert
Rikki a écrit:J'ai eu les même réponses, Mowgli.
Mes enfants étaient choqués en allant en Allemagne : les élèves mangent et boivent en cours, répondent aux profs, sont "comme chez eux".
Et leurs profs (français) leur ont expliqué la même chose : l'Allemagne contemporaine s'est construite sur l'antithèse du nazisme, donc l'éducation doit être permissive pour contrebalancer l'autoritarisme du régime honni.
On peut tout à faire comprendre historiquement, mais il existe peut-être un moyen terme entre la schlague et le n'importe nawak.
Je suis bien d'accord ! D'autant que trop de "porte nawak" finit en général par faire revenir la schlague en force...
- RikkiMonarque
Lorica a écrit:Rikki a écrit:On peut tout à faire comprendre historiquement, mais il existe peut-être un moyen terme entre la schlague et le n'importe nawak.
l'explication est trop simple: dans les années 50 et 60, l'éducation était loin d'être anti-autoritaire! Ce sont les années 70 qui ont vu du changement, comme dans les autres pays d'Europe occidentale, avec en effet une référence plus pointue au nazisme et à l'éducation à la "prussienne". Les discours sur l'éducation des enfants (monchéri-moncoeur) sont les mêmes qu'en France. Sauf qu'ils sont partagés par les enseignants...
Deuxième génération ?
Effectivement, si on en juge par la littérature et le cinéma, la réflexion de l'Allemagne sur son propre passé n'a pas eu lieu immédiatement après la guerre, mais bien quand moi j'étais ado, à la fin des années 70. On lisait avec passion Heinrich Böll, on allait au cinéma voir Bruno Ganz, les films de Peter Handke, et tous les films comme "L'honneur perdu de Katarina Blum", "Allemagne, mère blafarde" et autres. C'est un peu en vrac, ce que je dis là, parce que je n'ai pas vérifié, mais c'était une époque de remise en cause très forte de l'éducation autoritaire.
Et ça met bien deux générations pour que les profs ET les élèves aient été élevés comme ça...
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- DuplayExpert
Lorica a écrit:Rikki a écrit:On peut tout à faire comprendre historiquement, mais il existe peut-être un moyen terme entre la schlague et le n'importe nawak.
l'explication est trop simple: dans les années 50 et 60, l'éducation était loin d'être anti-autoritaire! Ce sont les années 70 qui ont vu du changement, comme dans les autres pays d'Europe occidentale, avec en effet une référence plus pointue au nazisme et à l'éducation à la "prussienne". Les discours sur l'éducation des enfants (monchéri-moncoeur) sont les mêmes qu'en France. Sauf qu'ils sont partagés par les enseignants...
Et le fait que le "divin enfant" soit devenu une denrée rare là-bas, est-ce que ça ne pourrait pas aussi constituer l'un des facteurs d'explication ? :bebe:
- RikkiMonarque
Mowgli a écrit:
Et le fait que le "divin enfant" soit devenu une denrée rare là-bas, est-ce que ça ne pourrait pas aussi constituer l'un des facteurs d'explication ? :bebe:
C'est sûr !
Personne, même pas les parents, ne peut supporter une demi-douzaine de Monchéri-Moncœur à la maison !
Déjà avec trois gamins, si on veut que ça pousse droit, faut être carrément ferme...
_________________
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- InvitéInvité
Visiblement, les pays du Nord ont à peu près la même vision de l'Education (qui nous semble bordélique et démago). Pourtant, ce sont ceux-là qui ont le meilleur niveau de vie (IDH et PIB/ht)
Je ne dis pas qu'il y a une relation de cause à effet; juste que ça leur convient.
Je ne dis pas qu'il y a une relation de cause à effet; juste que ça leur convient.
- Jim ThompsonExpert
Faut pas oublier qu'ils sont moins nombreux en plus la norvège te la suède ont des revenus grâce à l'exploitation pétrolière et ça ça rapporte du fric
j'ai pas l'impression que total ramène beaucoup d efric, ils ferment à dunkerque c'est dire
j'ai pas l'impression que total ramène beaucoup d efric, ils ferment à dunkerque c'est dire
_________________
CAPA/CAPN: SNES CTA/CTM: FSU
- mimileDoyen
Déjà, si on commençait par ne pas gaspiller l'argent : dépenser pour une campagne de pub pour le recrutement de profs, fournir des ordinateurs portables aux élèves, l'accompagnement personnalisé...
- derouteÉrudit
Pour la campagnes de pub Mimile, quand j'ai vu la somme que cette connerie a coûté, ça m'a vraiment dégouté! Un bel exemple de la connerie de nos dirigeants...
- Jim ThompsonExpert
[quote="Jim Thompson"]Faut pas oublier qu'ils sont moins nombreux en plus la norvège te la suède ont des revenus grâce à l'exploitation pétrolière et ça ça rapporte du fric
j'ai pas l'impression que total ramène beaucoup d efric, ils ferment à dunkerque c'est dire[/quote
Damn right!
et les ordis portable, bah on les a toujours pas vus.........................
quant à cette campagne d epub c'est gerbant quand on voit tout ce qu'on nous retire
j'ai pas l'impression que total ramène beaucoup d efric, ils ferment à dunkerque c'est dire[/quote
Damn right!
et les ordis portable, bah on les a toujours pas vus.........................
quant à cette campagne d epub c'est gerbant quand on voit tout ce qu'on nous retire
- FourseasonsGrand sage
Aurore a écrit:Cripure a écrit:Bravo.V.Marchais a écrit:Celeborn a écrit:
Au passage, je crois que vous n'avez pas saisi les aboutissants de cette réforme : on ne va pas embaucher d'assistants d'éducation pour l'aide au devoir potentielle d'après cours, hé ! Ça coûte des sous, ça ! On va la faire faire par les profs, en s'arrangeant pour leur coller ça sur leur temps de travail, et au passage on diminuera les horaires disciplinaires pour tout faire rentrer dans le cadre. Sur le plan de la com', ça donnera « de l'aide aux devoirs pour tous les élèves : l'école de la République, c'est l'égalité pour tous ». Dans les faits, ça fera de la boue. On le sait, d'ailleurs, puisqu'on est en train de l'expérimenter dans le cadre de la réforme du lycée, dans laquelle le gamin qui a besoin d'aide en maths tombe pour son accompagnement personnalisé sur un prof d'anglais ou d'EPS parce qu'on n'avait plus que ça sous la main.
Merci Celeborn. Cela me rassure de voir que tous les profs ici ne donnent pas dans l'angélisme missionnaire et l'auto-flagellation satisfaite face à cette annonce.
Pili, sans rire, tu ne vois pas les gros signaux rouges qui clignotent de tous les côtés ? Le désengagement de l'État de tous les services publics, la bascule des investissements vers les collectivités locales (sans contrepartie, évidemment) ? Tu penses vraiment que si l'État demande de développer des activités périscolaires, c'est lui qui prendra ça en charge alors que cela relève de la gestion locale ?
L'accompagnement éducatif pris en charge par des aides-éducateurs ? Outre que je ne suis pas sûre que ce soit une solution (le seul accompagnement éducatif efficace est celui assuré par matières par des professeurs compétents), il est évident que cela va être à la charge des enseignants, en sus de leur temps de service. Pourquoi croyez-vous que tout ceci se met (progressivement, comme toujours : il faut habituer l'âne au licol) en place au moment où l'on renforce le pouvoir des CDE dans l'évaluation des enseignants et où l'on remet aux IPR des grilles de notation prenant en compte "l'investissement" des professeurs dans ce genre d'activités péri-scolaires ? Il faut vraiment qu'on vous fasse les liens ?
Enfin, pas besoin d'être un grand mathématicien pour comprendre qu'une telle réorganisation de la semaine bousculerait les services hebdomadaires. À votre avis, pour que ça loge, on va supprimer la physique ou la SVT ? Ni l'un ni l'autre, vous vous en rendez bien compte. Par contre, vous êtes au courant que dans des établissements pilotes, le français en 6e est passé à 3 heures par semaine (oui, vous avez bien lu) ? Vous voyez le rapport, j'espère ? Et tous ceux qui se sont engouffrés allègrement dans l'Histoire des Arts, acceptant de faire en Français (bénévolement, comme toujours), le travail de nos collègues d'Arts Plastiques et de Musique (tiens, vous savez qu'on vient de supprimer la pratique instrumentale, en musique ?), vous savez qu'il y a dans les cartons un projet visant à réduire ces enseignements à des options, pour la pratique, vu que de toute façon, la théorie est assurée en HG et en Français - et que nous aurons créé ces merveilleux temps d'accueil péri-scolaire voués à cela ?
Je ne parle même pas de l'idée de réduction de nos service quand il est évident que ce qui nous pend au nez, et qui commence doucement à se mettre en place avec les PPRE, les partages de classe et autres conneries de ce genre, c'est une annualisation de notre temps de travail. Ça fait des années que le gouvernement essaie en vain de s'attaquer au décret de 1950. À chaque fois, débouté, il rattaque par un autre côté. Là, il a trouvé le super argument, que même certains profs reprennent en choeur : "le bien-être des enfants".
Si c'est pas touchant !
Les "poules pondeuses" (charmante expression), qui savent de quoi elles parlent et vont chercher leur marmaille négligée à la garderie le soir, savent à quelle point la merveilleuse vie "entre enfants" est bruyante et fatigante. Les enseignants expérimentés savent à quel point l'aide aux devoirs assurée par des non professionnels est inefficace. Ils connaissent aussi les dangers de semer la confusion entre scolaire et périscolaire (vous croyez pas qu'on va créer de nouvelles infrastructures, non plus ?) et de créer au sein des collèges des temps de bordel plus ou moins consenti.
Désolée pour le ton acerbe, mais franchement, certains jours, l'aveuglement de certains, préjudiciable à tous, me désespère. Quand nous y serons, il n'y aura plus qu'à faire : "Ah bon ? C'était ça le projet ? C'est ballot, hein !"
Heureusement, nous pouvons compter sur les syndicats qui, au fur et à mesure de la mise en oeuvre du zonzon, lanceront au coup par coup une "grande journée d'action". Nous sommes sauvés !
Votre analyse est aussi pertinente que lucide. Je me joins aux louanges !
+ 1 !
deroute a écrit:Pour la campagne de pub Mimile, quand j'ai vu la somme que cette connerie a coûté, ça m'a vraiment dégouté! Un bel exemple de la connerie de nos dirigeants...
Combien ?
- Jim ThompsonExpert
Il faudra un front unique syndical et une lutte quand le GVt va donner sa décision en juin
quant à cette somme+le recrutement pôle emploi, il faudra aussi lutter contre
mais les représentants syndicaux ont trop peu accés aux grands médias
quant à cette somme+le recrutement pôle emploi, il faudra aussi lutter contre
mais les représentants syndicaux ont trop peu accés aux grands médias
_________________
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- FourseasonsGrand sage
deroute a écrit:1,35 millions d'euros...... :colere:
Faut croire que cette campagne est bien plus importante que les postes d'enseignant que le ministère supprime !
Dites vous croyez vraiment qu'il y en a qui ont eu la révélation en voyant/entendant cette campagne ? Soudain il se leva de son canapé, posa son paquet de chips et d'un cri de joie lança : "Mais oui c'est ca ! Je veux devenir enseignant ! Gloire et richesse !"
- GrypheMédiateur
Et on rajoute les bons résultats à PISA and co ?Lorica a écrit:Visiblement, les pays du Nord ont à peu près la même vision de l'Education (qui nous semble bordélique et démago). Pourtant, ce sont ceux-là qui ont le meilleur niveau de vie (IDH et PIB/ht)
Je ne dis pas qu'il y a une relation de cause à effet; juste que ça leur convient.
Lorica, il y a un truc qui me gêne dans ta comparaison. Mais bon, je ne suis pas sûre.
Tu mets en relation l'éducation actuelle et le niveau de vie. Or, il me semble qu'il y a une sorte de "décalage temporel" d'une génération entre une éducation et ses résultats, mesurés par exemple par l'IDH.
Ne faudrait-il pas comparer l'éducation il y a 20-30 ans et l'IDH d'aujourd'hui ? Partant du principe qu'il faut du temps pour qu'une génération passant par le "système scolaire" parvienne à l'âge adulte, et contribue au fonctionnement du pays ?
Enfin j'en sais rien, la spécialiste INSEE, c'est toi maitenant !
- Invité6Habitué du forum
il me semble que dans les pays nordiques, le système de l'enseignement leur convient peut-être aussi parce qu'ils n'ont pas du tout le même nombre d'enfants immigrés que nous. Il faut effectivement comparer ce qui est comparable, si le public scolaire n'est pas le même, il semble normal que le test PISA ne donne pas les mêmes résultats... (outre tout ce qui a déjà été dit, le nombre d'élèves par classe, un professeur qui suit chaque élève qui ne comprend pas quelque chose...)
- User5899Demi-dieu
Et puis d'abord, ont-ils un été, les Bataves & autres endives rouquines Nous, oui, et on sait l'employer et l'occuper. Marre qu'on nous fourgue pour modèle ces grands machins crayeux.Alarica a écrit:il me semble que dans les pays nordiques, le système de l'enseignement leur convient peut-être aussi parce qu'ils n'ont pas du tout le même nombre d'enfants immigrés que nous. Il faut effectivement comparer ce qui est comparable, si le public scolaire n'est pas le même, il semble normal que le test PISA ne donne pas les mêmes résultats... (outre tout ce qui a déjà été dit, le nombre d'élèves par classe, un professeur qui suit chaque élève qui ne comprend pas quelque chose...)
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