- Invité6Habitué du forum
Pili a écrit:C'est pas sympa d'être méprisant vis à vis des étudiants AlaricaAlarica a écrit:Sinon, concernant le caractère utopiste de notre jeune étudiante, c'est normal, c'est de son âge ! quand on rentre dans la vie active (quelque soit la profession) on déchante vite, et le côté "bien entouré" disparaît assez vite, surtout quand on est muté très loin de sa famille (et cela dit, encore faut-il en avoir de la famille...)
pas méprisante, un peu condescendante peut-être... mais n'avons-nosu pas tous été comme elle un jour ? persuadés de détenir LA vérité ?
- soeshaNiveau 1
En fait, la garderie avant et après l'école (vous parlez peut-être de la garderie toute la journée un mercredi ? je ne sais pas), les enfants sont avant tout avec d'autres enfants, et communiquent, se développent autrement qu'avec du savoir. Ils apprennent à vivre en communauté. Vous allez vous moquer de moi encore, mais je me suis dit que en étant plus souvent en contact avec d'autres enfants, ils seraient moins égoïstes plus grand
- PiliGrand sage
Pourtant Alarica :
quand elle te dit que dans ce post, on ne parle que du prof, de ses conditions de travail, des salaires, et que seule 1 personne (je n'ai pas vérifié) évoque les élèves ,
tu ne peux le nier non?
Je ne vois pas où est le côté utopiste de l'étudiante ?
quand elle te dit que dans ce post, on ne parle que du prof, de ses conditions de travail, des salaires, et que seule 1 personne (je n'ai pas vérifié) évoque les élèves ,
tu ne peux le nier non?
Je ne vois pas où est le côté utopiste de l'étudiante ?
- PiliGrand sage
soesha a écrit:Vous allez vous moquer de moi encore, mais je me suis dit que en étant plus souvent en contact avec d'autres enfants, ils seraient moins égoïstes plus grand
Je crains que de longues journées à l'école+ garderie, des contacts prolongés avec les autres enfants + 15 jours de plus l'été, ça risque de faire trop de stimulation...trop d'agitation, comme il a été écrit dans ce topic, ils ont aussi besoin de calme, de repos, et ça...ils ne l'auront pas à l'école
- soeshaNiveau 1
Pili a écrit:Pourtant Alarica :
quand elle te dit que dans ce post, on ne parle que du prof, de ses conditions de travail, des salaires, et que seule 1 personne (je n'ai pas vérifié) évoque les élèves ,
tu ne peux le nier non?
Je ne vois pas où est le côté utopiste de l'étudiante ?
Je parlais de Mimilou, je suis allé voir
- Invité6Habitué du forum
côté utopiste dans le sens où les profs sont perçus comme entrés dans le métier comme on entre en religion, il faut du temps pour comprendre qu'un travail n'est qu'un travail et que la "vraie vie" est ailleurs...
De la même façon, avant de "découvrir le monde", on n'imagine pas qu'un médecin puisse être malade, qu'un prof puisse avoir une vie en-dehors de la salle de classe (vous êtes beaucoup à vous être interrogés sur la vie privée de vos profs quand vous étiez élève ?), on s'imagine un monde dans lequel tout le monde oeuvre au bien-être de chacun (consciemment ou non), la réalité est parfois un peu dure à avaler, d'où les reproches faits qui nous transforment en sales égôïstes...
(je suis un peu fatiguée, pas sûre d'être très claire...)
De la même façon, avant de "découvrir le monde", on n'imagine pas qu'un médecin puisse être malade, qu'un prof puisse avoir une vie en-dehors de la salle de classe (vous êtes beaucoup à vous être interrogés sur la vie privée de vos profs quand vous étiez élève ?), on s'imagine un monde dans lequel tout le monde oeuvre au bien-être de chacun (consciemment ou non), la réalité est parfois un peu dure à avaler, d'où les reproches faits qui nous transforment en sales égôïstes...
(je suis un peu fatiguée, pas sûre d'être très claire...)
- PiliGrand sage
Dans ce post a été évoqué aussi le taux d'absentéisme, j'imagine oui !!!
Si cette réforme passait le nombre de familles qui partirait en vacances serait important !
Si cette réforme passait le nombre de familles qui partirait en vacances serait important !
- TristanaVénérable
Moi ce qui me choque, c'est qu'en général, on est tous d'accord pour dire que l'école n'est pas une garderie ; et là on parle de raccourcir les journées, et quel argument trouvez-vous ? "Va falloir faire garder les enfants, c'est embêtant".
Je ne dis pas que les systèmes allemand ou anglais étaient parfaits, je dis juste qu'au niveau de la concentration, c'était bien meilleur. Et je pense que le reste de l'après-midi peut être utilisé à bon escient : aide aux devoirs (par exemple mise en place par des assistants d'éducation, parce que je ne sais bien que les profs ne peuvent pas être partout), sports qui du coup ne se dérouleraient pas exclusivement le mercredi ou le samedi (c'était pas mal le cas en Allemagne il me semble).
Après, ça ne remet absolument pas en cause la nécessité d'embaucher pour permettre de désengorger les classes et de donner de meilleures conditions de travail aux enseignants ainsi qu'aux élèves...
J'édite aussi pour ajouter que le problème de l'Angleterre concernant les jeunes mamans, ça n'a pas grand-chose à voir avec la classe qui se termine à 15h, mais plutôt avec l'éducation sexuelle qui est inexistante, notamment à l'école ; et ça a aussi beaucoup à voir avec les bénéfices que peut retirer une maman célibataire assez jeune, avec qui le gouvernement n'est pas avare (je déteste ce genre d'attitude qui consiste à dire que certains ne font des enfants que pour les aides de l'Etat mais là-bas, faire un bébé est un moyen pour une jeune fille de devenir très vite indépendante, avec un loyer dérisoire et de quoi vivre).
Je ne dis pas que les systèmes allemand ou anglais étaient parfaits, je dis juste qu'au niveau de la concentration, c'était bien meilleur. Et je pense que le reste de l'après-midi peut être utilisé à bon escient : aide aux devoirs (par exemple mise en place par des assistants d'éducation, parce que je ne sais bien que les profs ne peuvent pas être partout), sports qui du coup ne se dérouleraient pas exclusivement le mercredi ou le samedi (c'était pas mal le cas en Allemagne il me semble).
Après, ça ne remet absolument pas en cause la nécessité d'embaucher pour permettre de désengorger les classes et de donner de meilleures conditions de travail aux enseignants ainsi qu'aux élèves...
J'édite aussi pour ajouter que le problème de l'Angleterre concernant les jeunes mamans, ça n'a pas grand-chose à voir avec la classe qui se termine à 15h, mais plutôt avec l'éducation sexuelle qui est inexistante, notamment à l'école ; et ça a aussi beaucoup à voir avec les bénéfices que peut retirer une maman célibataire assez jeune, avec qui le gouvernement n'est pas avare (je déteste ce genre d'attitude qui consiste à dire que certains ne font des enfants que pour les aides de l'Etat mais là-bas, faire un bébé est un moyen pour une jeune fille de devenir très vite indépendante, avec un loyer dérisoire et de quoi vivre).
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« C’est tout de même épatant, et pour le moins moderne, un dominant qui vient chialer que le dominé n’y met pas assez du sien. »
Virginie Despentes
- PiliGrand sage
Alarica a écrit:côté utopiste dans le sens où les profs sont perçus comme entrés dans le métier comme on entre en religion, il faut du temps pour comprendre qu'un travail n'est qu'un travail et que la "vraie vie" est ailleurs...
De la même façon, avant de "découvrir le monde", on n'imagine pas qu'un médecin puisse être malade, qu'un prof puisse avoir une vie en-dehors de la salle de classe (vous êtes beaucoup à vous être interrogés sur la vie privée de vos profs quand vous étiez élève ?), on s'imagine un monde dans lequel tout le monde oeuvre au bien-être de chacun (consciemment ou non), la réalité est parfois un peu dure à avaler, d'où les reproches faits qui nous transforment en sales égôïstes...
(je suis un peu fatiguée, pas sûre d'être très claire...)
Non, non je comprends bien Alarica
Je pense que lors de toute sa scolarité, un étudiant a déjà eu l'occasion de croiser des profs "jean foutiste"
mais je m'égare du sujet là !
- lene75Prophète
Pili a écrit:Dans ce post a été évoqué aussi le taux d'absentéisme, j'imagine oui !!!
Si cette réforme passait le nombre de familles qui partirait en vacances serait important !
Oui, oui, ce débat est particulièrement comique en ce jeudi d'ascension alors que mardi nos élèves de terminale se sont plaints qu'aucun prof ne faisait le pont (comme si, d'ailleurs, nous choisissions de ne pas venir travailler quand nous le désirons ), ce qui n'arrange pas leurs affaires puisqu'eux partent en we et devront donc rattraper les cours... à deux semaines du bac...
À ce propos, je crois que personne n'a parlé de l'expérience qui a déjà été faite de "travailler" la 1re semaine de juillet. C'était quand j'étais en primaire et c'était une vaste plaisanterie car les quelques élèves qui étaient encore là ne faisaient rien ! Je me souviens que moi-même suppliais mes parents de ne pas y aller, je préférais rester seule à la maison tellement la fin d'année me semblait traîner en longueur depuis les vacances de Pâques et avec ce mois de juin où il y a déjà une baisse de régime. J'étais pourtant une élève sérieuse et qui aimait l'école.
Tristana a écrit:Moi ce qui me choque, c'est qu'en général, on est tous d'accord pour dire que l'école n'est pas une garderie ; et là on parle de raccourcir les journées, et quel argument trouvez-vous ? "Va falloir faire garder les enfants, c'est embêtant".
Non, ce n'est pas l'objet de nos messages (pas des miens, en tout cas) : l'argument donné pour raccourcir les journées est celui du rythme biologique des enfants, or cet argument est fallacieux puisque sauf pour quelques privilégiés qui ont leurs mères à la maison ou se paieront des activités de réelle détente / culture, les journées seront tout aussi longues, la garderie n'ayant rien de reposant. Le débat n'est d'ailleurs pas nouveau, puisque certains donnent comme argument en faveur de la "coupure" du mercredi, entre autres, que les enfants peuvent ainsi soi-disant aller à leur rythme ce jour-là, or pour l'immense majorité des enfants, ils se lèvent à la même heure, vont au centre aéré où les journées sont rythmées comme à l'école et rentrent tout aussi tard le soir.
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Une classe, c'est comme une boîte de chocolats, on sait jamais sur quoi on va tomber...
- PiliGrand sage
lene75 a écrit:
Oui, oui, ce débat est particulièrement comique en ce jeudi d'ascension alors que mardi nos élèves de terminale se sont plaints qu'aucun prof ne faisait le pont (comme si, d'ailleurs, nous choisissions de ne pas venir travailler quand nous le désirons ), ce qui n'arrange pas leurs affaires puisqu'eux partent en we et devront donc rattraper les cours... à deux semaines du bac...
:colere: :colere:
- colombaneFidèle du forum
Tant qu'à faire du corporatisme, avez-vous pensé une seule seconde aux personnels administratifs (secrétariat - intendance), qui eux, sont présents encore plusieurs semaines après que vous soyez partis en vacances et reviennent avant ? Tout aussi épuisés que vous.
Aux agents d'entretien et de restauration, qui seront également obligés de rester plus longtemps....
Aux agents d'entretien et de restauration, qui seront également obligés de rester plus longtemps....
- ThalieGrand sage
Tu veux rire ??? Les agents administratifs se coltinent des classes de 30 gamins déchaînés ???colombane a écrit:Tant qu'à faire du corporatisme, avez-vous pensé une seule seconde aux personnels administratifs (secrétariat - intendance), qui eux, sont présents encore plusieurs semaines après que vous soyez partis en vacances et reviennent avant ? Tout aussi épuisés que vous.
Aux agents d'entretien et de restauration, qui seront également obligés de rester plus longtemps....
- CelebornEsprit sacré
colombane a écrit:Tant qu'à faire du corporatisme, avez-vous pensé une seule seconde aux personnels administratifs (secrétariat - intendance), qui eux, sont présents encore plusieurs semaines après que vous soyez partis en vacances et reviennent avant ? Tout aussi épuisés que vous.
Aux agents d'entretien et de restauration, qui seront également obligés de rester plus longtemps....
Eh beh on est entièrement d'accord pour qu'ils viennent gueuler avec nous !
Au passage, je crois que vous n'avez pas saisi les aboutissants de cette réforme : on ne va pas embaucher d'assistants d'éducation pour l'aide au devoir potentielle d'après cours, hé ! Ça coûte des sous, ça ! On va la faire faire par les profs, en s'arrangeant pour leur coller ça sur leur temps de travail, et au passage on diminuera les horaires disciplinaires pour tout faire rentrer dans le cadre. Sur le plan de la com', ça donnera « de l'aide aux devoirs pour tous les élèves : l'école de la République, c'est l'égalité pour tous ». Dans les faits, ça fera de la boue. On le sait, d'ailleurs, puisqu'on est en train de l'expérimenter dans le cadre de la réforme du lycée, dans laquelle le gamin qui a besoin d'aide en maths tombe pour son accompagnement personnalisé sur un prof d'anglais ou d'EPS parce qu'on n'avait plus que ça sous la main.
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"On va bien lentement dans ton pays ! Ici, vois-tu, on est obligé de courir tant qu'on peut pour rester au même endroit. Si on veut aller ailleurs, il faut courir au moins deux fois plus vite que ça !" (Lewis Carroll)
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- User5899Demi-dieu
Eh ben, il a qu'à devenir PLP2 de cuisine restauration, votre beauf, personne ne l'a forcé à vivre dans la graisse et le sucre Et en pourcentage, votre beauf, il déclare combien de ses revenus ? Moi, c'est 100% On compare ?Pili a écrit:lilypims a écrit:Pili a écrit:Oui Lilypims "bien être des élèves " ou de nos enfants comme tu préfères...
C'est vrai que cet aspect aurait pu être évoqué dans ce topic non?
Non, non, tu ne m'as pas comprise. J'aimerais savoir pourquoi tu parles en terme(s?) de "bien-être" des élèves et de "petit confort" des professeurs. Pourquoi cette notion est-elle frappée de mépris dès qu'elle concerne le professeur?
Non pas du tout Lilypims, du mépris pour les profs de ma part? Vraiment pas, tu m'as mal interprétée
Je suis prof, fière de l'être et je défends ma profession que j'adore...MAIS ...j'ai aussi autour de moi , dans mon entourage des gens qui viennent d'horizons différents, et qui ainsi m'évite de m'enfermer dans un vase clos...
J'imagine aussi cette discussion à l'extérieur de ce forum et rooooooooooh !...la carnage ! J'imagine même pas avec mon bof qui est en restauration !...
- User5899Demi-dieu
Tristana, vous devez avoir des raisons fondées d'écrire cela, mais ça m'étonne un peu. Travaillant très près de l'Allemagne, nous accueillons chaque année une trentaine de lycéens allemands au mois d'octobre. Ils suivent les cours avec leurs correspondants français. Ce qui frappe énormément, c'est l'incapacité totale à se concentrer, justement. Bon, d'accord, il y a la barrière linguistique, je veux bien. Mais le comportement est ahurissant, et je constate cela depuis des années et des années. Je ne sais pas du tout si ça provient de leur système scolaire, mais cela m'interpelle.Tristana a écrit:Je ne dis pas que les systèmes allemand ou anglais étaient parfaits, je dis juste qu'au niveau de la concentration, c'était bien meilleur.
- User5899Demi-dieu
De toutes façons, le rythme biologique d'un enfant, si j'ai bien compris, pousserait à supprimer 13h-15h et à mettre les matières importantes soit de 10h à 12h, soit de 15h à 18h. Alors...
- lene75Prophète
Thalie a écrit:Tu veux rire ??? Les agents administratifs se coltinent des classes de 30 gamins déchaînés ???colombane a écrit:Tant qu'à faire du corporatisme, avez-vous pensé une seule seconde aux personnels administratifs (secrétariat - intendance), qui eux, sont présents encore plusieurs semaines après que vous soyez partis en vacances et reviennent avant ? Tout aussi épuisés que vous.
Aux agents d'entretien et de restauration, qui seront également obligés de rester plus longtemps....
35... Soyons honnêtes : nous sommes quand même incomparablement moins crevés les jours de réunions que les jours de cours !
Il me semble bien que les agents administratifs font 35h, peut-être 39, notre temps de travail à nous a été calculé compte tenu des vacances - et compte non tenu de la fatigue engendrée par les heures de cours - ce qui "explique" que nous ayons des semaines de 50h en période scolaire. Contrairement à nous, ils ne travaillent pas pendant leurs we ou vacances (sauf peut-être les CDE mais je doute fort qu'un CDE gagne 1500€, ne serait-ce qu'en logement), les semaines où ils ne sont pas dans l'établissement sont donc de réelles semaines de vacances, ce qui n'est pas le cas pour nous ! idem pour leurs soirées. Et si vraiment on veut entrer dans les comptes d'apothicaires, je ne crois pas que les personnels administratifs soient encore là après le 14 juillet, or du 8 au 14 juillet, je ne compte pas "plusieurs semaines".
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- User5899Demi-dieu
Alors, faisons une mise au point. Nous reprenons le 1er septembre, ils ont repris l'an dernier chez moi le 25/8. Ils ont eu toutes les petites vacances moins le premier lundi de chacune. Ils finissent le 13/7 au soir, et nous le 8. Alors l'esclavage administratif, ça ne me fait pas pleurer.colombane a écrit:Tant qu'à faire du corporatisme, avez-vous pensé une seule seconde aux personnels administratifs (secrétariat - intendance), qui eux, sont présents encore plusieurs semaines après que vous soyez partis en vacances et reviennent avant ? Tout aussi épuisés que vous.
Aux agents d'entretien et de restauration, qui seront également obligés de rester plus longtemps....
- CelebornEsprit sacré
lene75 a écrit: notre temps de travail à nous a été calculé compte tenu des vacances
Légende urbaine. On en a plusieurs fois parlé sur le forum.
À part ça, je crois bien que le boulot de PerDir est un boulot pas qu'un peu fatigant, même si ce n'est pas pour les mêmes raisons que le nôtre. Pour les autres personnels de l'établissement, je ne me prononcerai pas…
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- DuplayExpert
soesha a écrit:En fait, la garderie avant et après l'école (vous parlez peut-être de la garderie toute la journée un mercredi ? je ne sais pas), les enfants sont avant tout avec d'autres enfants, et communiquent, se développent autrement qu'avec du savoir. Ils apprennent à vivre en communauté. Vous allez vous moquer de moi encore, mais je me suis dit que en étant plus souvent en contact avec d'autres enfants, ils seraient moins égoïstes plus grand
Ce que tu écris m'inspire plusieurs remarques. Je précise que je suis instit (enfin, professeur des écoles si tu préfères).
Pour commencer, aussi incroyable que cela puisse paraître, les enfants scolarisés dans une école publique quelconque sont pendant une grande partie de la journée en contact avec... d'autres enfants. Si, si ! Je t'assure que c'est vrai ! Donc pas besoin de faire la grande révolution révolutionnaire des rythmes rythmés pour qu'ils découvrent la vie en communauté. Cet argument ne tient pas la route.
Deuxièmement, le temps scolaire relève (relevait ?) jusqu'à présent de la responsabilité d'enseignants dont c'est le métier, nommés au minimum pour l'année scolaire, avec une certaine stabilité des équipes. Le temps périscolaire en revanche est assuré par quelques professionnels mais surtout, et de plus en plus, par des vacataires précaires, payés au lance-pierre, souvent inexpérimentés. L'encadrement de ce temps-là laisse donc souvent à désirer. Résultat des courses : ce temps périscolaire (sauf exception dans de petites communes suffisamment riches pour mettre en place des projets coûteux avec des personnels qualifiés) a vite fait de devenir un temps fatigant pour les enfants (et parfois angoissant car les conditions de sécurité ne sont souvent pas les mêmes).
Au point que j'ai des élèves qui, lorsque je viens chercher certains de leurs camarades pour l'aide personnalisée lors de la pause méridienne, me supplient quasiment de les embarquer eux aussi pour pouvoir se réfugier tranquillement en classe, dans le calme et dans un environnement plus "cosy".
Troisièmement, il se trouve que depuis que l'on a supprimé 2 heures hebdomadaires de classe aux élèves de primaire, nous constatons avec les collègues que tout le monde court après le temps et que ce nouveau rythme est beaucoup plus fatigant pour les enfants dans leur immense majorité. Ils découvrent les contraintes de la "réduction du temps de travail" telles qu'elles ont découlé pour certains salariés des lois Aubry : notion de travail effectif, productivité accrue...
Quatrièmement, il se trouve que, en dépit de cette première atteinte, nous disposons encore de 6 heures par jour pour organiser les apprentissages sur l'ensemble des disciplines, ce qui nous permet justement de prendre en compte les rythmes de nos élèves et leurs pics de vigilance en jouant sur les matières et les "dispositifs" divers et variés. Pour prendre un exemple, on peut alterner temps de manipulation, "d'institutionnalisation", d'entraînement à l'écrit, d'échanges oraux, de pratique artistique ou sportive, de lecture offerte, d'écoute musicale... selon le moment opportun, tout en faisant le lien entre toutes ces activités (c'est aussi cela, la culture : établir des liens). Si l'on décide de concentrer les apprentissages dits fondamentaux (en gros : français et maths, le reste étant confié à des vacataires sur le temps périscolaire) sur un nombre réduit d'heures (par exemple : de 9h à 13h), nous n'aurons plus aucune marge et ça sera apprentissages intensifs au pas de charge pour les élèves.
Cinquième point, le système scolaire français est inspiré par certains des principes fondamentaux de la République, dont celui d'égalité devant l'instruction et la culture. Son objectif n'est pas uniquement de doter les élèves du bagage minimal pour assurer leur "employabilité" et, en dépit de tous les problèmes et défauts qu'on peut lui reprocher, il a jusqu'à présent pas si mal réussi en comparaison avec bien d'autres pays. Nous n'avons pas à rougir de la "valeur ajoutée" au sortir de notre système, reconnue internationalement n'en déplaise à PISA, même si les réformes successives depuis pas mal d'années tendent à remettre tout cela en cause. Et la lutte contre les "déterminismes sociaux" dans le cadre scolaire exige quand même que l'on dispose d'un minimum de temps.
Sixième point, il ne faudrait peut-être pas oublier que l'école de la République a aussi permis à la majorité des enfants de ce pays d'échapper à de longues journées de travail souvent pénibles, avec des conséquences sur leur santé pour les moins résistants d'entre eux. Je ne suis pas sûre que les petits Iqbal Masih de tous les pays soient plus à envier que les élèves de notre pays...
Enfin, dernier point : oui, pour être enseignants, nous n'en sommes pas moins des travailleurs qui ont parfaitement le droit de s'exprimer au sujet de leur fiche de paie, de leur temps de travail et de leurs conditions de travail ! Et quelque important que puisse être notre engagement pour l'école publique, nous n'avons pas pour autant vocation à être les martyrs de la "cause". Le moustachu sénile qui déclarait faire don de sa personne à la France et déplorait que les Français eussent perdu "l'esprit de sacrifice"... très peu pour moi...
- LeclochardEmpereur
Tristana a écrit:Moi ce qui me choque, c'est qu'en général, on est tous d'accord pour dire que l'école n'est pas une garderie ; et là on parle de raccourcir les journées, et quel argument trouvez-vous ? "Va falloir faire garder les enfants, c'est embêtant".
Je ne dis pas que les systèmes allemand ou anglais étaient parfaits, je dis juste qu'au niveau de la concentration, c'était bien meilleur. Et je pense que le reste de l'après-midi peut être utilisé à bon escient : aide aux devoirs (par exemple mise en place par des assistants d'éducation, parce que je ne sais bien que les profs ne peuvent pas être partout), sports qui du coup ne se dérouleraient pas exclusivement le mercredi ou le samedi (c'était pas mal le cas en Allemagne il me semble).
Après, ça ne remet absolument pas en cause la nécessité d'embaucher pour permettre de désengorger les classes et de donner de meilleures conditions de travail aux enseignants ainsi qu'aux élèves...
J'édite aussi pour ajouter que le problème de l'Angleterre concernant les jeunes mamans, ça n'a pas grand-chose à voir avec la classe qui se termine à 15h, mais plutôt avec l'éducation sexuelle qui est inexistante, notamment à l'école ; et ça a aussi beaucoup à voir avec les bénéfices que peut retirer une maman célibataire assez jeune, avec qui le gouvernement n'est pas avare (je déteste ce genre d'attitude qui consiste à dire que certains ne font des enfants que pour les aides de l'Etat mais là-bas, faire un bébé est un moyen pour une jeune fille de devenir très vite indépendante, avec un loyer dérisoire et de quoi vivre).
Elle lui permet aussi d'acquérir un statut social et d'être reconnue: "je ne suis pas diplômée, je suis sans travail mais je suis maman aux yeux des autres."
_________________
Quelqu'un s'assoit à l'ombre aujourd'hui parce que quelqu'un d'autre a planté un arbre il y a longtemps. (W.B)
- stephieluckyHabitué du forum
Moi je tiens à mes vacances !!!
- V.MarchaisEmpereur
Celeborn a écrit:
Au passage, je crois que vous n'avez pas saisi les aboutissants de cette réforme : on ne va pas embaucher d'assistants d'éducation pour l'aide au devoir potentielle d'après cours, hé ! Ça coûte des sous, ça ! On va la faire faire par les profs, en s'arrangeant pour leur coller ça sur leur temps de travail, et au passage on diminuera les horaires disciplinaires pour tout faire rentrer dans le cadre. Sur le plan de la com', ça donnera « de l'aide aux devoirs pour tous les élèves : l'école de la République, c'est l'égalité pour tous ». Dans les faits, ça fera de la boue. On le sait, d'ailleurs, puisqu'on est en train de l'expérimenter dans le cadre de la réforme du lycée, dans laquelle le gamin qui a besoin d'aide en maths tombe pour son accompagnement personnalisé sur un prof d'anglais ou d'EPS parce qu'on n'avait plus que ça sous la main.
Merci Celeborn. Cela me rassure de voir que tous les profs ici ne donnent pas dans l'angélisme missionnaire et l'auto-flagellation satisfaite face à cette annonce.
Pili, sans rire, tu ne vois pas les gros signaux rouges qui clignotent de tous les côtés ? Le désengagement de l'État de tous les services publics, la bascule des investissements vers les collectivités locales (sans contrepartie, évidemment) ? Tu penses vraiment que si l'État demande de développer des activités périscolaires, c'est lui qui prendra ça en charge alors que cela relève de la gestion locale ?
L'accompagnement éducatif pris en charge par des aides-éducateurs ? Outre que je ne suis pas sûre que ce soit une solution (le seul accompagnement éducatif efficace est celui assuré par matières par des professeurs compétents), il est évident que cela va être à la charge des enseignants, en sus de leur temps de service. Pourquoi croyez-vous que tout ceci se met (progressivement, comme toujours : il faut habituer l'âne au licol) en place au moment où l'on renforce le pouvoir des CDE dans l'évaluation des enseignants et où l'on remet aux IPR des grilles de notation prenant en compte "l'investissement" des professeurs dans ce genre d'activités péri-scolaires ? Il faut vraiment qu'on vous fasse les liens ?
Enfin, pas besoin d'être un grand mathématicien pour comprendre qu'une telle réorganisation de la semaine bousculerait les services hebdomadaires. À votre avis, pour que ça loge, on va supprimer la physique ou la SVT ? Ni l'un ni l'autre, vous vous en rendez bien compte. Par contre, vous êtes au courant que dans des établissements pilotes, le français en 6e est passé à 3 heures par semaine (oui, vous avez bien lu) ? Vous voyez le rapport, j'espère ? Et tous ceux qui se sont engouffrés allègrement dans l'Histoire des Arts, acceptant de faire en Français (bénévolement, comme toujours), le travail de nos collègues d'Arts Plastiques et de Musique (tiens, vous savez qu'on vient de supprimer la pratique instrumentale, en musique ?), vous savez qu'il y a dans les cartons un projet visant à réduire ces enseignements à des options, pour la pratique, vu que de toute façon, la théorie est assurée en HG et en Français - et que nous aurons créé ces merveilleux temps d'accueil péri-scolaire voués à cela ?
Je ne parle même pas de l'idée de réduction de nos service quand il est évident que ce qui nous pend au nez, et qui commence doucement à se mettre en place avec les PPRE, les partages de classe et autres conneries de ce genre, c'est une annualisation de notre temps de travail. Ça fait des années que le gouvernement essaie en vain de s'attaquer au décret de 1950. À chaque fois, débouté, il rattaque par un autre côté. Là, il a trouvé le super argument, que même certains profs reprennent en choeur : "le bien-être des enfants".
Si c'est pas touchant !
Les "poules pondeuses" (charmante expression), qui savent de quoi elles parlent et vont chercher leur marmaille négligée à la garderie le soir, savent à quelle point la merveilleuse vie "entre enfants" est bruyante et fatigante. Les enseignants expérimentés savent à quel point l'aide aux devoirs assurée par des non professionnels est inefficace. Ils connaissent aussi les dangers de semer la confusion entre scolaire et périscolaire (vous croyez pas qu'on va créer de nouvelles infrastructures, non plus ?) et de créer au sein des collèges des temps de bordel plus ou moins consenti.
Désolée pour le ton acerbe, mais franchement, certains jours, l'aveuglement de certains, préjudiciable à tous, me désespère. Quand nous y serons, il n'y aura plus qu'à faire : "Ah bon ? C'était ça le projet ? C'est ballot, hein !"
Heureusement, nous pouvons compter sur les syndicats qui, au fur et à mesure de la mise en oeuvre du zonzon, lanceront au coup par coup une "grande journée d'action". Nous sommes sauvés !
- ysabelDevin
comme cela est bien dit !! et bien vu...
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« vous qui entrez, laissez toute espérance ». Dante
« Il vaut mieux n’avoir rien promis que promettre sans accomplir » (L’Ecclésiaste)
- DaphnéDemi-dieu
V.Marchais a écrit:Pili a écrit:Non pas de pitié ....
Franchement, essayons de prendre un peu de recul, on nous dit qu'à aucun moment, les élèves ont été cités, mais que nous n'avons parlé que de NOTRE petit confort
Je n'ai pas l'impression qu'il soit question de confort.
Le pouvoir d'achat des enseignants s'est effondré en vingt ans. Parallèlement, leur charge de travail n'a cessé d'augmenter. Et elle augmente encore. Avec des indices gelés. Nous n'en sommes plus à défendre du "confort", mais une rémunération tout simplement à hauteur de la qualification exigée (un master, excusez du peu) et de la somme de travail accomplie. Cette forme de reconnaissance est la seule réelle, bien plus que le minable point du CDE ou le discours de l'IPR. Si on continue comme ça, on obtient quoi : stress croissant, manque de reconnaissance, surcharge de travail : tous les ingrédients du burn-out.
Pour protester, on attend quoi ? Des vagues de suicides comme à France Télécom ?
À propos, vous savez que les stats sur les démissions dans l'EN sont à peu près aussi confidentielles que celles sur les suicides dans l'ex-Allemagne de l'Est ?
Défendre notre confort... ! On croirait lire Le Parisien !
Défendre la décence, la juste rémunération du travail, de qualifications pointues, ça parle encore aux profs lobotomisés par le catéchisme des IUFM ?
- Spoiler:
PS : Sérieusement, il y en a ici qui croient vraiment que cette réforme aurait pour objectif "le bien des enfants" ? :lol:
Bien dit Véronique
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