Organisation des activités en une heure de cours

Bonjour,
Je suis stagiaire cette année, et j'ai encore du mal à organiser mes cours. Ma tutrice les trouve ennuyeux, et elle me dit de varier plus les activités. J'essaye de faire des choses du genre cours-exercices pour la grammaire, ou questions-reprises pour les textes, mais ça n'a pas l'air suffisant. Je voudrais donc savoir : comment organisez-vous les activités au cours une heure ?

Je ne vais pas t'aider! Je vise l'efficacité: quand je fais grammaire, on note le cours puis on fait les exercices. Je ne trouve pas cette façon de faire ennuyeuse, je me fiche qu'on puisse le penser!

Mais, bon, le ioumph te demande sans doute de jouer les hommes-orchestres...

Ta tutrice doit bien pouvoir te donner des idées?

Essaie peut-être d'alterner oral/écrit.
J'organise les activités en fonction des élèves : plus d'écrit s'ils sont agités, travail collectif à l'oral si cela leur semble difficile... Je n'ai pas de règle absolue.

6e normale : une LA et un point d'orthographe ce/se (leçon et exercice à faire chez eux).
5e normale : ils ont lu/ tenté d'interprété deux fois le Gora de Courteline puis moitié d'une LA.
6e 'Paf-bâtard-vousditesrien-mamère" : on a corrigé la moitié d'un exo ou un exo entier, je ne sais plus...de toute façon, la leçon, ils l'ont oubliée, "Eh ! J'ai reçu une boulette !"

Ethelinda a écrit:. Ma tutrice les trouve ennuyeux, et elle me dit de varier plus les activités.

La question est surtout de savoir s'ils sont efficaces : on n'est pas des animateurs de colonie de vacances.

Perso, en grammaire, c'est cours avec explications/exemples, puis exos avec au moins un exo oral où l'on réexplique à chaque fois qu'un élève se viande. Et on corrige, et on explique encore un peu, et on en refait, etc.

En étude de texte, lecture du texte, questions orales (parfois écrites), cours dialogué, parfois une petite recherche dans le texte quand ça s'y prête bien, et JE note le cours qu'ILS recopient.

Et voilà.

Ethelinda a écrit:Ma tutrice les trouve ennuyeux, et elle me dit de varier plus les activités.

As-tu eu l'occasion d'aller l'admirer la voir en classe?
Si c'est le cas que fait-elle que tu ne fais pas?

Pour répondre (modestement!) à ta question, essaie de varier travail oral/écrit (rédaction de la trace écrite ou de la réponse à une question, par exemple) travail collectif et individuel (recherche d'expressions à l'appui d'une réponse, des différentes parties du texte, d'un champ lexical....)
Comme le propose Lornet dans sa 6ème "normale", tu peux aussi travailler en fin d'heure un point de langue assez simple et proposer un exercice à trous.

C'est la sempiternelle rengaine : ils sont pénibles ; variez les activités !
C'est compter sans la différence de rythme : tu passes à l'activité n°3 avec Toto qui se demande à voix haute où tu en est, Lola qui demande une feuille, "z'auriez pas une feuile ?", et Jeannot qui lève le doigt pour aller à l'infirmerie...

[quote="Celeborn"]

Ethelinda a écrit:.

Perso, en grammaire, c'est cours avec explications/exemples, puis exos avec au moins un exo oral où l'on réexplique à chaque fois qu'un élève se viande. Et on corrige, et on explique encore un peu, et on en refait, etc.

En étude de texte, lecture du texte, questions orales (parfois écrites), cours dialogué, parfois une petite recherche dans le texte quand ça s'y prête bien, et JE note le cours qu'ILS recopient.

Et voilà.

+1 IDEM !

Pour ne pas les lasser : zapper! :lol:

Elle aurait déjà pu te donner des pistes cette chère tutrice!

Bon, et puis une fois de plus, la forme semble compter plus que le fond...

Provence a écrit:Je ne vais pas t'aider! Je vise l'efficacité: quand je fais grammaire, on note le cours puis on fait les exercices. Je ne trouve pas cette façon de faire ennuyeuse, je me fiche qu'on puisse le penser!

Mais, bon, le ioumph te demande sans doute de jouer les hommes-orchestres...

Ta tutrice doit bien pouvoir te donner des idées?

Pareil ! Quand je fais grammaire, c'est grammaire ( ils recopient d'abord le cours simplifié que je leur ai préparé sur des feuilles polycopiées que je récupère après et que je leur explique en même temps, puis font des exercices de mon invention sur des feuilles que je leur laisse et qu'ils collent dans leur cahier). Comme Provence, je ne trouve pas cela ennuyeux et "je me fiche qu'on puisse le penser". Eux-mêmes sont contents d'apprendre enfin la grammaire.

Moi, je ne varie rien du tout!
Quand j'explique un texte, c'est une explication linéaire tout à fait basique : les mots et expressions nouveaux, le sens du texte. Ils notent les explications. L'heure passe très vite et ils ont le sentiment d'avoir appris quelque chose et de ne pas avoir perdu leur temps. C'est comme ça qu'on a expliqué en quelques mois tout Knock, tout le Médecin malgré lui...

J'ai eu le même conseil à l'IUFM l'année dernière: il faut varier les activités car les élèves ne peuvent pas être attentifs plus de 10 min sur un même travail (et dans la réalité 2 min c'est déjà trop)... Je l'ai appliqué pendant mon année de stage, ma tutrice, les visiteurs de l'IUFM et l'inspecteur ont été contents, moi un peu moins. Un goût d'inachevé en bouche, l'impression d'avoir survolé les notions... et puis cette remarque (pas méchante) d'un élève après avoir passé 1h30 à faire des exercices (au lieu d'un TP, je suis en Sciences Physiques): "Madame, vous pourriez en faire plus souvent des heures comme ça? Parce qu'on a vachement bien travaillé aujourd'hui, j'ai bien compris le cours avec les exercices"...

Bref, avec mes collégiens de ZEP, c'est cours (magistral: je dicte, ils notent, je marque au tableau, ils recopient) et exercices. De temps en temps un TP. Eh bien, j'ai l'impression que la plupart apprécie ce cadre rigide: ça les rassure... D'autres s'ennuient (parce qu'ils n'en fichent pas une) mais comme disait je ne sais plus qui sur le forum "on a le cours qu'on mérite".

kensington a écrit:
Elle aurait déjà pu te donner des pistes cette chère tutrice!

Bon, et puis une fois de plus, la forme semble compter plus que le fond...

C'est le socle commun version enseignant:
Compétence 1: être un bon animateur
Compétence 2: être un bon animateur
Compétence 3...
Ah oui, par contre, c'est pas très varié.

Pour les lettres, je n'ai pas vraiment d'autres conseils à te donner que les autres...et effectivement de voir comment fait ta tutrice.

Al a écrit:J'ai eu le même conseil à l'IUFM l'année dernière: il faut varier les activités car les élèves ne peuvent pas être attentifs plus de 10 min sur un même travail (et dans la réalité 2 min c'est déjà trop)... Je l'ai appliqué pendant mon année de stage, ma tutrice, les visiteurs de l'IUFM et l'inspecteur ont été contents, moi un peu moins. Un goût d'inachevé en bouche, l'impression d'avoir survolé les notions... et puis cette remarque (pas méchante) d'un élève après avoir passé 1h30 à faire des exercices (au lieu d'un TP, je suis en Sciences Physiques): "Madame, vous pourriez en faire plus souvent des heures comme ça? Parce qu'on a vachement bien travaillé aujourd'hui, j'ai bien compris le cours avec les exercices"...

Bref, avec mes collégiens de ZEP, c'est cours (magistral: je dicte, ils notent, je marque au tableau, ils recopient) et exercices. De temps en temps un TP. Eh bien, j'ai l'impression que la plupart apprécie ce cadre rigide: ça les rassure... D'autres s'ennuient (parce qu'ils n'en fichent pas une) mais comme disait je ne sais plus qui sur le forum "on a le cours qu'on mérite".

C'est complètement faux de prétendre que les élèves ne peuvent pas être attentifs plus de dix minutes sur un même travail. Ils sont capables, au contraire, d'efforts soutenus, largement sur l'heure complète. Il est tout à fait évident aussi qu'ils apprécient le "cadre rigide".

Je suis d'accord avec Al: je trouve les élèves rassurés par des cours classiques tels les schémas des cours de grammaire: découverte du point de grammaire (via une phrase ou deux), leçon, exos. Ne font-ils pas ça en maths? J'ai le sentiment qu'ils savent "où ils vont" comme cela. Et moi, ça me va.
En grammaire, je fais dc comme ci-dessus.
En analyse de texte, ils ont souvent répondu à des questions à la maison et on les corrige en classe. Ou on fait une analyse linéaire (dominante oral) et je dicte des phrases à écrire.

Il faut essayer, il est vrai, de les mettre à l'écrit à chaque séance. mais cela veut dire les faire rédiger des réponses, par ex.

Lornet a écrit:
C'est compter sans la différence de rythme : tu passes à l'activité n°3 avec Toto qui se demande à voix haute où tu en est, Lola qui demande une feuille, "z'auriez pas une feuile ?", et Jeannot qui lève le doigt pour aller à l'infirmerie...

+1000! :Lool:
Je "les" reconnais bien là! Ca fait du bien de vous lire!
Ca me met tout de suite de bonne humeur de savoir que nous avons les mêmes!

+ 1 pour la grammaire "basique" : cours, exemples en commun, et batterie d'exos. En sixième, ils se battent pour passer au tableau, et à peine ont-ils fini un exercice que j'en ai toujours quelques uns pour me demander "Madame, on fait le suivant ?" "Madame, on peut faire un autre exercice quand on a fini ?" (plus je vois les mollusques que sont mes troisièmes, plus j'aime mes sixièmes !)

Alcyone a écrit:

Lornet a écrit:
C'est compter sans la différence de rythme : tu passes à l'activité n°3 avec Toto qui se demande à voix haute où tu en est, Lola qui demande une feuille, "z'auriez pas une feuile ?", et Jeannot qui lève le doigt pour aller à l'infirmerie...

+1000! :Lool:
Je "les" reconnais bien là! Ca fait du bien de vous lire!
Ca me met tout de suite de bonne humeur de savoir que nous avons les mêmes!

J'ai les même en 1ère... Quand on change d'activité, il y en a qui ont toujours un train de retard...

Je procède exactement de la même manière que le décrit Celeborn et plusieurs d'entre vous, avec parfois, quand cela peut passer, quelques touches perso :
- en grammaire, je pars d'un exercice de "découverte" (repérage plutôt) au tableau avec quelques phrases. Il arrive qu'au cours de la leçon je leur fasse inventer des phrases d'exemple.
- en lecture, je projette la leçon au tableau numérique, ou je me sers du texte projeté pour faire un relevé de champ lexical, par exemple (on surligne en fluo avec le doigt).

Je commence le cours par chanter la règle d'orthographe sur l'air d'une chanson qu'ils aiment, soit déguisé en Lady Caca, soit en Renée la taupe ( le but étant de capter leur attention et de susciter leur adhésion pour l'activité pédagogique en cours).
On fait une question en jouant à 1, 2, 3 soleil, celui qui bouge doit répondre.
Quand on y a répondu, je les félicite par une distribution de bonbons ( faut compter une demi-heure mais c'est très efficace pédagogiquement car cette stimulation renforce leur motivation à venir en cours)
Ensuite une autre question si on a le temps.
Quand on y a répondu ( en fait j'y réponds le plus souvent pour ne pas les ennuyer) je leur propose alors de visionner American pie et d'y relever les entorses à la grammaire.

En devoirs je leur demande d'appliquer à l'oral ces enthousiasmantes entorses à la grammaire puis de faire quelques blagues à leur grand-mère, afin de pouvoir aborder la notion de paronymes

Serge a écrit:Je commence le cours par chanter la règle d'orthographe sur l'air d'une chanson qu'ils aiment, soit déguisé en Lady Caca, soit en Renée la taupe ( le but étant de capter leur attention et de susciter leur adhésion pour l'activité pédagogique en cours).
On fait une question en jouant à 1, 2, 3 soleil, celui qui bouge doit répondre.
Quand on y a répondu, je les félicite par une distribution de bonbons ( faut compter une demi-heure mais c'est très efficace pédagogiquement car cette stimulation renforce leur motivation à venir en cours)
Ensuite une autre question si on a le temps.
Quand on y a répondu ( en fait j'y réponds le plus souvent pour ne pas les ennuyer) je leur propose alors de visionner American pie et d'y relever les entorses à la grammaire.

En devoirs je leur demande d'appliquer à l'oral ces enthousiasmantes entorses à la grammaire puis de faire quelques blagues à leur grand-mère, afin de pouvoir aborder la notion de paronymes

Serge a écrit:Je commence le cours par chanter la règle d'orthographe sur l'air d'une chanson qu'ils aiment, soit déguisé en Lady Caca, soit en Renée la taupe ( le but étant de capter leur attention et de susciter leur adhésion pour l'activité pédagogique en cours).
On fait une question en jouant à 1, 2, 3 soleil, celui qui bouge doit répondre.
Quand on y a répondu, je les félicite par une distribution de bonbons ( faut compter une demi-heure mais c'est très efficace pédagogiquement car cette stimulation renforce leur motivation à venir en cours)
Ensuite une autre question si on a le temps.
Quand on y a répondu ( en fait j'y réponds le plus souvent pour ne pas les ennuyer) je leur propose alors de visionner American pie et d'y relever les entorses à la grammaire.

En devoirs je leur demande d'appliquer à l'oral ces enthousiasmantes entorses à la grammaire puis de faire quelques blagues à leur grand-mère, afin de pouvoir aborder la notion de paronymes  

Trop bien, tu dois avoir reçu les félicitations de ton inspecteur. Je t'envie tant d'inventivité

bellaciao a écrit:Je procède exactement de la même manière que le décrit Celeborn et plusieurs d'entre vous, avec parfois, quand cela peut passer, quelques touches perso :
- en grammaire, je pars d'un exercice de "découverte" (repérage plutôt) au tableau avec quelques phrases. Il arrive qu'au cours de la leçon je leur fasse inventer des phrases d'exemple.
- en lecture, je projette la leçon au tableau numérique, ou je me sers du texte projeté pour faire un relevé de champ lexical, par exemple (on surligne en fluo avec le doigt).

Question naïve : ça sert à quoi, au juste, relever un champ lexical ?

A répondre à la question du brevet !