- thrasybuleDevin
Êntre les recettes simplificatrices et les principes, il y a un mondeJean a écrit:marquisedemerteuil a écrit:comme pour tout, les trucs ne marchent que quand on y croit et que ça correspond à notre façon d'agir habituelle...
Un professeur n'est pas un copain, c'est un professeur. Il s'en déduit un certain nombre de principes...
- JeanNiveau 8
thrasybule a écrit:Êntre les recettes simplificatrices et les principes, il y a un mondeJean a écrit:marquisedemerteuil a écrit:comme pour tout, les trucs ne marchent que quand on y croit et que ça correspond à notre façon d'agir habituelle...
Un professeur n'est pas un copain, c'est un professeur. Il s'en déduit un certain nombre de principes...
Entre l'abandon d'une jeune collègue à ses angoisses ("les mains pures, mais pas de mains") et le courage de s'engager en lui donnant quelques recettes que l'on croit utiles, il y en a un aussi.
- thrasybuleDevin
Je ne comprends guère l'analogie, et mettre la phrase de péguy à propos de Kant me semble peu appropriéJean a écrit:thrasybule a écrit:Êntre les recettes simplificatrices et les principes, il y a un mondeJean a écrit:marquisedemerteuil a écrit:comme pour tout, les trucs ne marchent que quand on y croit et que ça correspond à notre façon d'agir habituelle...
Un professeur n'est pas un copain, c'est un professeur. Il s'en déduit un certain nombre de principes...
Entre l'abandon d'une jeune collègue à ses angoisses ("les mains pures, mais pas de mains") et le courage de s'engager en lui donnant quelques recettes que l'on croit utiles, il y en a un aussi.
Je dis seulement qu'elle tes recettes sont contestables, d'autant que tu les présentes comme l'alpha et l'omega de la gestion de classe
- Reine MargotDemi-dieu
personne n'a dit qu'il s'agissait de l'abandonner!
simplement il y a plein de techniques envisageables, à chacun de puiser celles qui lui semblent lui correspondre le mieux.
simplement il y a plein de techniques envisageables, à chacun de puiser celles qui lui semblent lui correspondre le mieux.
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Quand tout va mal, quand il n'y a plus aucun espoir, il nous reste Michel Sardou
La famille Bélier
- JeanNiveau 8
marquisedemerteuil a écrit:personne n'a dit qu'il s'agissait de l'abandonner!
simplement il y a plein de techniques envisageables, à chacun de puiser celles qui lui semblent lui correspondre le mieux.
"Il y a plein de ..." Evidemment !
Encore faut-il lui en proposer quelques unes...
La critique est aisée, mais l'art est difficile.
- Reine MargotDemi-dieu
bah le fil est rempli de conseils différents, non?
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Quand tout va mal, quand il n'y a plus aucun espoir, il nous reste Michel Sardou
La famille Bélier
- thrasybuleDevin
Je crois que c'est à moi que cette critique était destinéemarquisedemerteuil a écrit:bah le fil est rempli de conseils différents, non?
- PasseroseNeoprof expérimenté
Je suis pourtant assez d'accord avec l'intervention de Jean sur le fait que les élèves n'aiment pas les profs qui sont "en demande" : en demande même de les intéresser. J'ai compris avec une succession d'années difficiles, notamment en 3e, que je devais lâcher l'envie de me faire apprécier (je ne parle pas de l'affectif, mais de ma manière d'être prof). Il faut être détaché(e) de toute tentation affective avec eux, ce qui n'empêche pas d'être bienveillant, lorsqu'on peut l'être. Sinon, tant pis.
- frankensteinVénérable
Je crois que c'est risqué de donner des conseils, comme ça, sur internet, sans connaître les classes et la personnalité de l'enseignant...Se donner une fausse image glaciale, c'est risqué si ça ne colle pas au personnage...puis jouer ce rôle jusqu'en juin, faut pouvoir...
J'essaierais une autre voie, sans céder aux élèves mais en jouant franc-jeu.
J'essaierais une autre voie, sans céder aux élèves mais en jouant franc-jeu.
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Mettez des pouces verts sur : https://www.youtube.com/user/Choristenimes/ videos
Si les élections pouvaient changer la société, elles seraient interdites.
- EosNiveau 1
Le sujet m'intéresse aussi, la stagiaire que je suis ayant beaucoup de soucis avec une classe de 3e où trop d'élèves n'en font qu'à leur tête. Les ennuis commencent avant l'entrée en classe, ils refusent de se taire et de se mettre en rangs et préfèrent bavarder pour la plupart. Or on m'a dit de ne pas les faire entrer avant qu'ils se calment, et de toute façon c'est vrai que si je les laisse entrer dans le désordre ils sont encore plus excités après. Ils peuvent rester dehors 15 à 20 minutes sans problème et une fois entrés le manège recommence, ils préfèrent rester debout qu'arrêter de parler pour s'asseoir . Les punitions ne semblent pas atteindre les perturbateurs qui n'ont d'ailleurs jamais leur carnet ou refusent de le donner. Le reste de la classe est composé à quelques exceptions de suiveurs, pas méchants dans le fond mais bon. Mon tuteur est sympa mais très occupé et quand il peut venir ils se tiennent tranquilles évidemment. J'ai été obligée d'en exclure certains de cours dont une élève qui a levé la main pour me gifler, j'avais eu le malheur de lui dire de changer de place et d'être allée la voir pour qu'elle le fasse. Tout ça a donné lieu à un rapport mais à part l'heure de colle donnée la gamine n'a pas été sanctionnée. Je voudrais bien prendre les perturbateurs en colle entre midi et deux mais pas moyen! Les colles ont lieu le soir seulement et le CPE m'a dit que je ne pouvais pas les retenir le midi s'ils ne voulaient pas :colere:. Je vais voir s'il serait possible de les prendre en colle le soir à la place des surveillants, je ne sais plus quoi faire pour qu'ils cessent de pourrir l'ambiance.
Bref si quelqu'un avait une idée pour les calmer avant l'entrée en cours ...
Pardon pour le pavé, il fallait que ça sorte.
Bref si quelqu'un avait une idée pour les calmer avant l'entrée en cours ...
Pardon pour le pavé, il fallait que ça sorte.
- JohnMédiateur
Heu, tu as marqué sur le rapport qu'elle a essayé de te gifler, et elle n'a eu qu'une heure de colle ?! :shock:J'ai été obligée d'en exclure certains de cours dont une élève qui a levé la main pour me gifler, j'avais eu le malheur de lui dire de changer de place et d'être allée la voir pour qu'elle le fasse. Tout ça a donné lieu à un rapport mais à part l'heure de colle donnée la gamine n'a pas été sanctionnée.
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"Qui a construit Thèbes aux sept portes ? Dans les livres, on donne les noms des Rois. Les Rois ont-ils traîné les blocs de pierre ? [...] Quand la Muraille de Chine fut terminée, Où allèrent ce soir-là les maçons ?" (Brecht)
"La nostalgie, c'est plus ce que c'était" (Simone Signoret)
- EosNiveau 1
Heu, tu as marqué sur le rapport qu'elle a essayé de te gifler, et elle n'a eu qu'une heure de colle ?! :shock:
Ben oui, et c'est moi qui ai donné l'heure de colle, l'administration ne veut pas faire de vagues apparemment. Ils se sont peut-être dit qu'après tout elle n'était pas allée jusqu'au bout alors ce n'est pas bien grave hein! Il a fallu qu'un élève de cette classe enchaîne les punitions et sanctions depuis la rentrée et menace un prof pour qu'il passe en conseil de discipline mardi.
- ProvenceEnchanteur
Eos a écrit:Heu, tu as marqué sur le rapport qu'elle a essayé de te gifler, et elle n'a eu qu'une heure de colle ?! :shock:
Ben oui, et c'est moi qui ai donné l'heure de colle, l'administration ne veut pas faire de vagues apparemment. Ils se sont peut-être dit qu'après tout elle n'était pas allée jusqu'au bout alors ce n'est pas bien grave hein! Il a fallu qu'un élève de cette classe enchaîne les punitions et sanctions depuis la rentrée et menace un prof pour qu'il passe en conseil de discipline mardi.
Et déposer une main courante à la gendarmerie? Qu'en pensent tes collègues?
- EosNiveau 1
Et déposer une main courante à la gendarmerie? Qu'en pensent tes collègues?
J'en ai parlé à mon tuteur qui m'a dit que je ne devais pas accepter ça mais sans plus, un autre collègue ne semblait pas étonné de la réaction de l'élève.Peu de temps après j'ai fait un malaise en plein cours avec cette classe et on m'a gardée 10 jours à l'hôpital, je n'ai pas eu l'occasion d'en parler avec d'autres collègues. Je n'ai pas vu mes élèves depuis fin novembre. Je dois dire que je crains aussi pour la titularisation, je n'ose pas trop l'ouvrir.
- ProvenceEnchanteur
C'est un collège difficile? Je suis effarée par le manque de soutien de tes collègues.
- ysabelDevin
marquisedemerteuil a écrit:ysabel a écrit:Jean a écrit:Surtout ne jamais élever la voix (Hermione a raison).
Penser aux moutons : quand on se saisit d'un des moutons du troupeau, tous les autres se tournent avec inquiétude vers leur congénère. Item, ne jamais faire de reproches, ne jamais lancer de récriminations à la cantonade : temps et forces gaspillées! Par contre toujours s'abattre sur UN individu en particulier.
tout à fait, et de préférence un élève qui suscite plutôt l'admiration - malsaine - des autres. Il faut casser un dur.
le problème après c'est l'effet-victime "pourquoi vous me regardez?" "pourquoi moi?" "j'ai rien fait", etc...
c'est encore plus amusant. Il faut en rajouter. Et c'est le moment de faire du vocabulaire : bouc émissaire, victime expiatoire etc.
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« vous qui entrez, laissez toute espérance ». Dante
« Il vaut mieux n’avoir rien promis que promettre sans accomplir » (L’Ecclésiaste)
- ysabelDevin
Eos a écrit:Le sujet m'intéresse aussi, la stagiaire que je suis ayant beaucoup de soucis avec une classe de 3e où trop d'élèves n'en font qu'à leur tête. Les ennuis commencent avant l'entrée en classe, ils refusent de se taire et de se mettre en rangs et préfèrent bavarder pour la plupart. Or on m'a dit de ne pas les faire entrer avant qu'ils se calment, et de toute façon c'est vrai que si je les laisse entrer dans le désordre ils sont encore plus excités après. Ils peuvent rester dehors 15 à 20 minutes sans problème et une fois entrés le manège recommence, ils préfèrent rester debout qu'arrêter de parler pour s'asseoir . Les punitions ne semblent pas atteindre les perturbateurs qui n'ont d'ailleurs jamais leur carnet ou refusent de le donner. Le reste de la classe est composé à quelques exceptions de suiveurs, pas méchants dans le fond mais bon. Mon tuteur est sympa mais très occupé et quand il peut venir ils se tiennent tranquilles évidemment. J'ai été obligée d'en exclure certains de cours dont une élève qui a levé la main pour me gifler, j'avais eu le malheur de lui dire de changer de place et d'être allée la voir pour qu'elle le fasse. Tout ça a donné lieu à un rapport mais à part l'heure de colle donnée la gamine n'a pas été sanctionnée. Je voudrais bien prendre les perturbateurs en colle entre midi et deux mais pas moyen! Les colles ont lieu le soir seulement et le CPE m'a dit que je ne pouvais pas les retenir le midi s'ils ne voulaient pas . Je vais voir s'il serait possible de les prendre en colle le soir à la place des surveillants, je ne sais plus quoi faire pour qu'ils cessent de pourrir l'ambiance.
Bref si quelqu'un avait une idée pour les calmer avant l'entrée en cours ...
Pardon pour le pavé, il fallait que ça sorte.
euh ! il fallait la faire exclure de l'établissement. (bon, honnêtement, l'élève qui se risque à ça avec moi, il prend ma gauche - mouvement réflexe de ma part)
Ton pb c'est surtout ta direction.
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« Il vaut mieux n’avoir rien promis que promettre sans accomplir » (L’Ecclésiaste)
- JohnMédiateur
Eos a écrit:Heu, tu as marqué sur le rapport qu'elle a essayé de te gifler, et elle n'a eu qu'une heure de colle ?! :shock:
Ben oui, et c'est moi qui ai donné l'heure de colle, l'administration ne veut pas faire de vagues apparemment. Ils se sont peut-être dit qu'après tout elle n'était pas allée jusqu'au bout alors ce n'est pas bien grave hein! Il a fallu qu'un élève de cette classe enchaîne les punitions et sanctions depuis la rentrée et menace un prof pour qu'il passe en conseil de discipline mardi.
Il y a des collègues qui militent pour un syndicat dans ton collège ? Est-ce qu'ils sont au courant de ça ?
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- EosNiveau 1
Provence a écrit:C'est un collège difficile? Je suis effarée par le manque de soutien de tes collègues.
Le collège n'est pas censé être difficile mais quand les groupes de langue ont été faits j'ai hérité d'une bande de perturbateurs. Je ne pense pas que beaucoup de collègues savent ce qui s'est passé, je ne peux pas leur en vouloir.
- RaphFidèle du forum
Eos, je sais que l'année de la titularisation donne envie de faire profil bas, mais tu dois bien avoir un ou deux collègues susceptibles de t'épauler ou de réagir devant un tel incident. Du moins je l'espère. Il faut que tu en parles avec des personnes qui t'inspirent confiance. Mais si un collègue n'est pas étonné de la réaction de l'élève en question, il y a peut-être moyen de trouver des appuis, si certains collègues ne se défilent pas. :|
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"Il faut rire de tout. C'est la seule humaine façon de friser la lucidité sans tomber dedans." Pierre Desproges
- ProvenceEnchanteur
Dans mon collège, on répartit les élèves perturbateurs dans différentes classes pour équilibrer les difficultés. Le problème, c'est que les groupes de langues rassemblent ceux qu'on avait séparés. Des collègues expérimentés se sont retrouvés cette année à gérer des groupes difficiles. On ne peut pas tout mettre sur le compte de ton inexpérience: ton administration est en dessous de tout si elle juge la situation normale. Le gamin aurait dû passer en conseil de discipline. A force de ne pas vouloir faire de vagues, on risque de récolter la tempête. Tiens bon!
- sandGuide spirituel
Courage Eos !
- JeanNiveau 8
Passerose a écrit:Je suis pourtant assez d'accord avec l'intervention de Jean sur le fait que les élèves n'aiment pas les profs qui sont "en demande" : en demande même de les intéresser. J'ai compris avec une succession d'années difficiles, notamment en 3e, que je devais lâcher l'envie de me faire apprécier (je ne parle pas de l'affectif, mais de ma manière d'être prof). Il faut être détaché(e) de toute tentation affective avec eux, ce qui n'empêche pas d'être bienveillant, lorsqu'on peut l'être. Sinon, tant pis.
Si l'on veut qu'ils se tiennent à carreaux, ce qui est la première condition pour qu'on puisse les instruire, il faut leur faire sentir d'emblée qu'on se fiche de leurs états d'âme (= "être glacial"), qu'on est là pour travailler et les faire travailler, point à la ligne. C'est ou "copain", genre moniteur de centre aéré, ou "prof" : les deux sont incompatibles. "Prof", c'est sérieux, et il faut (essayer de) le marquer dans toute son attitude. Il vaut mieux viser leur estime que leur affection...
- V.MarchaisEmpereur
John a écrit:Il faut quand même vraiment que ça colle à sa personnalité.La tronche dissuasive, Lo, la tronche dissuasive! L'air sinistre!
Je suis d'accord avec John et j'ai envie de nuancer le discours de Jean.
Je n'ai aucune difficulté à me situer par rapport aux élèves, ils savent très bien que je ne suis pas là pour être leur copine et que je me fiche bien de savoir s'ils m'apprécient ou non. Je les fais bosser et progresser, point barre. C'est un point sur lequel ils apprennent vite à me faire confiance, et ils perçoivent dès lors la légitimité de mes exigences et de ma sévérité - je crois que c'est là l'essentiel.
Ceci dit, en lettres, et notamment pour l'étude des textes, j'exploite le plus possible l'enthousiasme des élèves pour les personnages, leurs réactions à chaud face à telle situation. Je transmets une passion pour les textes et un plaisir de partager ceux-ci dans la discussion qui s'accorde mal, selon moi de "la tronche", comme dit Jean, ou d'une attitude glaciale. C'est totalement contraire à ma personnalité. Je ne rabaisse rien de mes exigences, je punis immanquablement les perturbateurs, les étourdis qui prennent la parole n'importe comment, je remets discrètement à sa place, en circulant dans les rangs, l'élève qui a tendance à se retourner, mais le plus souvent avec le sourire, parfois même en plaisantant. On peut être tranquille, souriant et ferme. Les élèves connaissent les règles, savent qu'avec moi, rien n'est négociable - c'est peut-être cela qui nous permet d'être sereins et détendus. Pas besoin de se transformer en ce que l'on n'est pas. Je crois que de toute façon, ça ne marcherait pas.
Je crois que le seul vrai secret, c'est le travail, le contenu et les exigences. Faire travailler les élèves, c'est notre seule légitimité. Si nous sommes convaincu, au plus profond de nous-mêmes, que le respect des règles est indispensable au bon déroulement de ce travail, et que nous centrons toute notre attention sur ce travail lui-même, et non sur les élèves en tant qu'individus (l'élève au centre...) et leur comportement, tout devient plus facile. Nous remplissons notre mission et les élèves acceptent alors de nous suivre car, comme le signale Jean avec justesse, il y a là une attente forte de leur part et, malgré leurs provocations, un grand désarroi quand cette attente n'est pas remplie.
Le mélange d'exigence et de bienveillance souriante fonctionne bien, il est la base d'une vraie relation de confiance entre les élèves et le professeur.
- Reine MargotDemi-dieu
bah moi justement, je viens en cours pour bosser et point, transmettre des connaissances, je suis exigeante sur le comportement...et 'jai au contraire l'impression qu'ils me le font payer.
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Quand tout va mal, quand il n'y a plus aucun espoir, il nous reste Michel Sardou
La famille Bélier
- V.MarchaisEmpereur
Un petit exemple de ma schizophrénie professorale.
En classe, je suis souriante, cherchant à créer une atmosphère de convivialité qui pousse le plus d'élèves à participer. Mais je suis impitoyable sur le travail.
Je dois rendre dès demain à mes Sixième un contrôle de conjugaison que les trois quarts ont lamentablement raté tout simplement parce qu'ils n'ont rien daigné apprendre. Or c'est la deuxième fois que cela se produit (c'était un contrôle de rattrapage). Comme je l'ai déjà fait l'an passé, au lieu de rendre les copies aux élèves, je vais les envoyer par la poste à leurs parents, assorties de deux heures de colle pour travailler les conjugaisons et du courrier suivant, sous couvert du CDE :
Madame, Monsieur,
Votre enfant a eu à revoir, avant les vacances de Noël, la conjugaison du présent de l’indicatif. Un premier contrôle très simple a mis en évidence le fait qu’un grand nombre d’élèves n’avait pas appris sa leçon. Une punition a été donnée aux élèves concernés et le contrôle a été refait. Je tiens à préciser qu’il s’agissait dans les deux cas d’une simple récitation des conjugaisons étudiées, sans difficulté aucune ni exercice réclamant quelque réflexion.
Or, il se trouve qu’après cette première punition, votre enfant n’a toujours paspris la peine d’apprendre ses conjugaisons et qu’il a obtenu à son contrôle une note tout à fait insuffisante.
J’attire votre attention de parent sur le caractère particulièrement inquiétant de la situation. Le présent est le temps le plus courant de la langue français, il a déjà fait l’objet d’apprentissage et de révisions régulières tout au long de la scolarité primaire de votre enfant et il a été revu en détail cette année en classe. Cet échec à deux contrôles successifs révèle un manque durable de travail : cela fait des années qu’il n’apprend tout simplement pas assez sérieusement ses leçons. Il est urgent que votre enfant prenne conscience que cela ne peut plus durer. Un enfant qui ne travaille pas suffisamment pour réussir à maîtriser un temps de base comme le présent compromet gravement sa scolarité et son avenir.
Aussi, votre enfant sera collé, avec d’autres élèves de sa classe, le ... pour travailler à nouveau ses conjugaisons. Mais toutes les punitions seront inutiles si vous n’exercez pas votre autorité de parent pour contraindre votre enfant à apprendre ses leçons. C’est seulement ensemble que nous pourrons le faire progresser.
Confiante en votre soutien actif, je vous prie d’agréer, Madame, Monsieur, mes salutations cordiales.
Demain, j'annonce la couleur aux mômaks (ça, c'est pour le côté glacial ) et on se met aussitôt au travail dans la joie et la bonne humeur...
En classe, je suis souriante, cherchant à créer une atmosphère de convivialité qui pousse le plus d'élèves à participer. Mais je suis impitoyable sur le travail.
Je dois rendre dès demain à mes Sixième un contrôle de conjugaison que les trois quarts ont lamentablement raté tout simplement parce qu'ils n'ont rien daigné apprendre. Or c'est la deuxième fois que cela se produit (c'était un contrôle de rattrapage). Comme je l'ai déjà fait l'an passé, au lieu de rendre les copies aux élèves, je vais les envoyer par la poste à leurs parents, assorties de deux heures de colle pour travailler les conjugaisons et du courrier suivant, sous couvert du CDE :
Madame, Monsieur,
Votre enfant a eu à revoir, avant les vacances de Noël, la conjugaison du présent de l’indicatif. Un premier contrôle très simple a mis en évidence le fait qu’un grand nombre d’élèves n’avait pas appris sa leçon. Une punition a été donnée aux élèves concernés et le contrôle a été refait. Je tiens à préciser qu’il s’agissait dans les deux cas d’une simple récitation des conjugaisons étudiées, sans difficulté aucune ni exercice réclamant quelque réflexion.
Or, il se trouve qu’après cette première punition, votre enfant n’a toujours paspris la peine d’apprendre ses conjugaisons et qu’il a obtenu à son contrôle une note tout à fait insuffisante.
J’attire votre attention de parent sur le caractère particulièrement inquiétant de la situation. Le présent est le temps le plus courant de la langue français, il a déjà fait l’objet d’apprentissage et de révisions régulières tout au long de la scolarité primaire de votre enfant et il a été revu en détail cette année en classe. Cet échec à deux contrôles successifs révèle un manque durable de travail : cela fait des années qu’il n’apprend tout simplement pas assez sérieusement ses leçons. Il est urgent que votre enfant prenne conscience que cela ne peut plus durer. Un enfant qui ne travaille pas suffisamment pour réussir à maîtriser un temps de base comme le présent compromet gravement sa scolarité et son avenir.
Aussi, votre enfant sera collé, avec d’autres élèves de sa classe, le ... pour travailler à nouveau ses conjugaisons. Mais toutes les punitions seront inutiles si vous n’exercez pas votre autorité de parent pour contraindre votre enfant à apprendre ses leçons. C’est seulement ensemble que nous pourrons le faire progresser.
Confiante en votre soutien actif, je vous prie d’agréer, Madame, Monsieur, mes salutations cordiales.
Demain, j'annonce la couleur aux mômaks (ça, c'est pour le côté glacial ) et on se met aussitôt au travail dans la joie et la bonne humeur...
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