Apprendre le prénom des élèves

Je ne sais pas s'il y a des astuces, nos cerveaux fonctionnent tous différemment. Le choix des prénoms est une chose qui me passionne, donc au bout d'une semaine j'ai mémorisé le prénom de tous mes élèves, ce qui les stupéfait assez (avec plus de difficultés pour les prénoms ne figurant pas dans le martyrologue et qui ne me parlent pas). En revanche, je ne sais quasiment aucun nom de famille, donc lorsqu'un parent se présente comme M. ou Mme Untel, j'ignore parfaitement de qui il s'agit.

roxanne a écrit:Par contre, si c'est alphabétique dans tous les cours, celui qui se paie le pénible à tous les cours peut finir par trouver ça lourd sans compter que ce sont toujours les mêmes devant ou derrière.

Pour devant derrière, hormis les premiers de la liste qui ont la chance (qu'ils ne mesurent pas toujours) d'être toujours devant, ça ne vaut que s'ils ont toujours cours dans la même salle et que personne ne bouge les tables de ladite salle. Quand je vois mes élèves deux fois dans la semaine, c'est généralement dans deux salles différentes et ce ne sont donc pas les mêmes qui se retrouvent devant ou derrière. Je suppose donc que c'est pareil entre leurs différents cours pour les classes que je ne vois qu'une fois par semaine. C'est d'ailleurs un avantage majeur du plan alphabétique : il est adaptable à toutes les configurations de salles sans y perdre un quart d'heure à chaque fois.

Reste le problème des pénibles, mais on peut faire des ajustements à la marge.

Ce n'est certes pas une solution parfaite, mais en plus de faciliter la tâche de ma mémoire, je trouve que j'ai beaucoup moins de discipline à faire depuis que je pratique ça dès la rentrée, donc finalement les sérieux y gagnent quoiqu'il en soit, parce que l'ambiance est plus sereine pour travailler.

Et pourquoi pas la bonne vieille méthode du cavalier avec leur prénom, qu'ils fabriquent et posent devant eux lors des premières séances? Quand j'étais TZR et que je débarquais dans un collège, qu'il me fallait parfois retenir plus de 400 prénoms, c'est cette méthode que j'employais. Au bout d'un mois (4h de cours), j'en avais mémorisé peut-être la moitié.

Je rouille un peu, mais pendant mes quinze premières années, je retenais les prénoms très vite. J'interroge les élèves en accompagnant ma question de "tu me rappelles ton prénom ?", et ça fonctionnait d'enfer. Le must, c'était de procéder rapidement à un premier petit devoir : quand je rendais sa copie à un élève, le prénom était retenu une bonne fois pour toutes.
Ça fonctionne un peu moins depuis un an ou deux. Soit je vieillis, soit le nombre d'élèves que j'ai déjà eus dans ma carrière sature un peu les lignes, soit, tout simplement, à la rentrée, ma charge mentale de tris enfants qui ont désormais l'âge de pratiquer des activités extra-scolaire fait que mon cerveau à autre chose à faire que de retenir les emplois du temps des élève,s parce qu'outre ma rentrée, les prénoms de mes élèves, les retouches de mon EDT et compagnie, j'ai le planning des trois réunions de rentrée des enfants, des réunions de rentrée pour établir les plannings au conservatoire, et le souci d'éviter le chevauchement des horaires de conservatoire avec ceux de l'école de danse, plus un anniversaire d'enfant, plus...

Bon, là, je crois que je les tiens tous. L'évaluation de fluence aide aussi : j'ai la moitié de mes élèves en tête à tête pendant deux minutes, et ce faisant, je les écoute lire et je note leurs noms sur un papier, c'est radical.

Ma petite technique, comme le collègue précédent ... consiste à interroger les élèves accompagner d'un petit " tu me rappelles ton prénom ? " ... Ou encore quand je fais l'appel j'essai de diriger mon regard vers la bonne personne comme un jeu de mémoire avant qu'il ne lève la main, voir si je retiens ...

... mais le must c'est après un devoir, lors de la remise des notes ou leurs importations sur pronote, ça me permet de mettre un visage sur les noms / prénoms.

Je suis prosopagnosique (et dans ce métier c'est juste un vrai handicap). Pour la première interro écrite, je les fais mettre par ordre alphabétique (le sujet à leur nom sur leur table préparé comme pour un exam) et pendant une heure, je m'efforce de mémoriser les noms, en m'aidant aussi du trombinoscope.
Une année j'ai eu des vraies jumelles ... j'étais la seule à les distinguer sans peine, parce que pour moi ça ne présentait pas plus de difficulté que deux élèves lambda, par contre une était excellente dans ma matière et l'autre y était en grande difficulté.
Et une année, j'ai eu deux élèves qui se suivaient dans l'alphabet et qui se ressemblaient beaucoup (à mes yeux), je n'ai jamais réussi à les distinguer efficacement et ça a été très douloureux pour moi.

Voltaire a écrit:Je suis prosopagnosique (et dans ce métier c'est juste un vrai handicap). Pour la première interro écrite, je les fais mettre par ordre alphabétique (le sujet à leur nom sur leur table préparé comme pour un exam) et pendant une heure, je m'efforce de mémoriser les noms, en m'aidant aussi du trombinoscope.
Une année j'ai eu des vraies jumelles ... j'étais la seule à les distinguer sans peine, parce que pour moi ça ne présentait pas plus de difficulté que deux élèves lambda, par contre une était excellente dans ma matière et l'autre y était en grande difficulté.
Et une année, j'ai eu deux élèves qui se suivaient dans l'alphabet et qui se ressemblaient beaucoup (à mes yeux), je n'ai jamais réussi à les distinguer efficacement et ça a été très douloureux pour moi.

J'ai vécu exactement la même chose. Ça s'est aggravé avec l'âge. Le trombinoscope ne m'aidait pas vraiment parce que je suis capable de reconnaître deux personnes différentes d'après une même photo. En tout petit groupe, pas de souci.  Une classe normale à 3 ou 4 h,  il me faut un trimestre pour vraiment identifier chaque élève, mais les élèves de hlp, impossible en 2 h par semaine de tous les mémoriser, certains m'échappent. Par exemple, les 5 filles blondes à longs cheveux. En classe, ça va, grâce au placement ou au chevalet, mais si je les croise à l'extérieur c'est la cata, je sais que c'est mon élève, mais impossible de l'identifier précisément. Les jumeaux, c'est mission impossible. Je sais que Truc a un grain de beauté mais quand je le vois je ne sais plus si c'est Truc ou finalement Tric qui a ce fameux grain de beauté, et donc, retour à la case départ. Idem avec les parents qui te saluent dans la rue ou les voisins. Il m'est arrivé de passer tout un après midi avec certains collègues du pro que je ne côtoie pas habituellement en surveillance et de ne plus du tout me rappeler d'eux visuellement en rentrant chez moi. Les contacts doivent être prolongés et répétés. Ensuite c'est bon ! Mais que c'est handicapant au quotidien.

Bon je suis rassuré, je vais y arriver normalement :-)
Disons que j'arrive à reconnaitre les gens, mais leur accrocher un prénom des fois c'est compliqué.
Tout comme il m'est arrivé de croiser des clients dans un tout autre contexte, sans arriver à les reconnaitre

J'oublie les noms, même aux petites vacances.
Et je ne reconnais pas les gens hors du contexte...il y a très longtemps, j'ai rencontré un mec pour une aventure d'un soir ..le lendemain je le recroise à la plage ..il s'avance vers moi tout souriant et je sens qu'il y a quelques choses qui cloche....ben oui c'était pas le mec de la veille mais un de mes collègues...que je n'avais pas reconnu. Oups.... heureusement je n'ai pas raconté trop de ce qui c'était passé la veille....

Un jour invitée à une réunion  Tupperware, j'ai discuté toute soirée avec une fille que je pensais être une ancienne collègue, j'ai bavassé lycée etc....,  et finalement j'ai compris avec horreur que je ne la connaissais pas du tout. Elle devait se dire qu'elle m'avait sûrement rencontrée quelque part car elle a écouté poliment mes élucubrations en hochant la tête. C'est moins hard que l'amant d'un soir, tout de même, mais je pense que ça aurait pu tout à fait m'arriver, Ménerve. Et si  j'avais dû tenir un CDI comme toi, ç'aurait été un carnage, je pense.

Je ne retiens les noms des élèves qu'en rendant leur copie. J'associe l'élève à la copie. Je me presse donc en début d'année de faire des contrôles.
Je n'ai plus l'énergie ni la capacité de mémoriser en deux ou trois cours les noms des élèves.

J'apprends le trombinoscope, que le collège fournit très tôt. Je fais un plan de classe, alphabétique et fille-garçon, avec dérogations pour les élèves que je connais, mais il ne m'aide pas beaucoup, parce que je ne parviens pas à le consulter dans le feu de l'action. C'est aux abords des premières vacances que je peux dire que je connais tout le monde. J'ai, comme d'autres ici, beaucoup de mal à retenir les visages et à les associer à des noms. C'est gênant avec les élèves au cours de la période intermédiaire, quand je connais enfin la plupart d'entre eux mais qu'une petite partie me résiste encore, et c'est particulièrement gênant avec les collègues.

Pour ma part je n'ai aucun problème avec les visages. Je (re)connais très vite mes élèves de ce point de vue... mais quant à associer un nom à leur visage, ça peut être très long... Il n'est pas rare que je remplisse les bulletins de 1er trimestre avec le trombi. J'ai aussi régulièrement des trous de mémoire sur les noms de collègues ou de personnes plus généralement, que je croise au quotidien depuis 10 ans... ça la fout mal...

250 élèves pour moi (1 heure avec eux par semaine), beaucoup de prénoms qui sortent de l'ordinaire. Des élèves que je retrouve pendant 3 années donc en terminale avec un peu de chance bingo j'en retiens environ les 3/4. Par contre inutile de me demander le nom de famille (c'est mission impossible). Lorsque je découvre les élèves en seconde, je fais un plan de classe dans l'ordre alphabétique et le trombinoscope à côté (et heureusement qu'ils ne sont plus masqués comme pendant la pandémie).

Clecle heureusement mon collège comprend très peu d'élèves mais il y en a je sais leur nom tout de suite et d'autres au bout de quatre ans toujours pas.
Et je rencontre aussi beaucoup de monde en dehors du collège....libraires, éditeurs, auteurs, artistes....et les parents d'élèves c'est encore pire...eux me connaissent mais moi je ne vais pas aux réunions parents profs.

Dans les années 60-70, nous étions appelés par nos noms de famille — sauf exceptions : probablement au CP, en 5e en français, et en anglais au collège où on avait nos prénoms anglais.
Il est plus facile de retenir la plus grande diversité de noms que de prénoms. Et ça évitait une fausse familiarité entre enseignants et élèves.

LouisBarthas a écrit:Dans les années 60-70, nous étions appelés par nos noms de famille — sauf exceptions : probablement au CP, en 5e en français, et en anglais au collège où on avait nos prénoms anglais.
Il est plus facile de retenir la plus grande diversité de noms que de prénoms. Et ça évitait une fausse familiarité entre enseignants et élèves.

C'est quoi, "une fausse familiarité entre enseignants et élèves" ? Et quel rapport avec les prénoms ?

Danska a écrit:

LouisBarthas a écrit:Dans les années 60-70, nous étions appelés par nos noms de famille — sauf exceptions : probablement au CP, en 5e en français, et en anglais au collège où on avait nos prénoms anglais.
Il est plus facile de retenir la plus grande diversité de noms que de prénoms. Et ça évitait une fausse familiarité entre enseignants et élèves.

C'est quoi, "une fausse familiarité entre enseignants et élèves" ? Et quel rapport avec les prénoms ?

Dans la culture française, le prénom appartient à la sphère privée, à moins de considérer qu'un établissement d'enseignement n'est pas une institution publique. Quant au rapport avec les prénoms, dans un sujet "Apprendre le prénom des élèves", il est n'est pas sans intérêt d'évoquer une époque où le fait d'appeler les élèves par leur nom de famille résolvait la majeure partie du problème.

Je ne vois pas bien en quoi ça résoudrait le problème. Ce n'est pas plus facile de retenir les noms de famille, bien au contraire.

LouisBarthas a écrit:

Danska a écrit:

LouisBarthas a écrit:Dans les années 60-70, nous étions appelés par nos noms de famille — sauf exceptions : probablement au CP, en 5e en français, et en anglais au collège où on avait nos prénoms anglais.
Il est plus facile de retenir la plus grande diversité de noms que de prénoms. Et ça évitait une fausse familiarité entre enseignants et élèves.

C'est quoi, "une fausse familiarité entre enseignants et élèves" ? Et quel rapport avec les prénoms ?

Dans la culture française, le prénom appartient à la sphère privée, à moins de considérer qu'un établissement d'enseignement n'est pas une institution publique. Quant au rapport avec les prénoms, dans un sujet "Apprendre le prénom des élèves", il est n'est pas sans intérêt d'évoquer une époque où le fait d'appeler les élèves par leur nom de famille résolvait la majeure partie du problème.

Je ne vois pas du tout pourquoi il serait plus famille d’apprendre des noms de famille que des prénoms…

Parce que tu ne penses pas que la "culture française" a un peu évolué depuis les années 60-70 ?

Et de nouveau je ne te suis pas : la majeure partie de quel problème ? Apprendre les noms des élèves ? Quand je vois les noms de famille des miens, jamais de la vie je n'essaierai de les apprendre ! Entre les noms doubles, les noms étrangers, les élèves qui ont le même nom... c'est tout aussi compliqué que les prénoms, voire pire encore.

Moi aussi je sens incapable de retenir tous les noms souvent composés des élèves (4 secondes, une première et une terminale, classes entre 32 et 35 élèves...) mais que c'est compliqué les prononciations diverses et variées des prénoms ! Adam (Adameuh comme Smith) ou Adam comme Adam et Eve; Lucas avec c ou k qui se prononce Lucas ou LOUcas ; j'ai un Kyrthis qui se prononce comme Curtis (Comme Tony) une Rebeccaya qui se prononce Rebecca et plein d'autres alors avec 200 élèves je rame et ils sont mécontents.

J'ai aussi beaucoup de mal à retenir les prénoms. J'ai une classe cette année avec quatre Evan/Evann/Evahn etc, deux Ethan, trois Loan et 5 ou 6 autres ayant un prénom à deux syllabes finissant pas "an". Je crois qu'ils veulent m'achever...

LordAnthony a écrit:J'ai aussi beaucoup de mal à retenir les prénoms. J'ai une classe cette année avec quatre Evan/Evann/Evahn etc, deux Ethan, trois Loan et 5 ou 6 autres ayant un prénom à deux syllabes finissant pas "an". Je crois qu'ils veulent m'achever...

Je crois qu'on va finir par les appeler Machin ou Machine !

mamieprof a écrit:

LordAnthony a écrit:J'ai aussi beaucoup de mal à retenir les prénoms. J'ai une classe cette année avec quatre Evan/Evann/Evahn etc, deux Ethan, trois Loan et 5 ou 6 autres ayant un prénom à deux syllabes finissant pas "an". Je crois qu'ils veulent m'achever...

Je crois qu'on va finir par les appeler Machin ou Machine  !

Quand j'étais au collège, dans les cours de langue, nous devions chacun choisir un autre prénom typique de la langue étudiée (je crois que ça ne se fait plus). Les enseignants devaient retenir deux fois plus de prénoms, quelle folie !

Danska a écrit:Parce que tu ne penses pas que la "culture française" a un peu évolué depuis les années 60-70 ?

Et de nouveau je ne te suis pas : la majeure partie de quel problème ? Apprendre les noms des élèves ? Quand je vois les noms de famille des miens, jamais de la vie je n'essaierai de les apprendre ! Entre les noms doubles, les noms étrangers, les élèves qui ont le même nom... c'est tout aussi compliqué que les prénoms, voire pire encore.

Effectivement, je ne vois pas comment on pourrait revenir en arrière. Mais je maintiens qu'il est plus facile de retenir les noms des élèves que leurs prénoms, parce qu'il y a moins de noms identiques — et de loin — que de prénoms. Le nom de famille est un marqueur davantage discriminant. Peu importe que des noms de familles soient difficiles à prononcer, ce qui compte c'est qu'ils soient tous différents les uns des autres.