Neo défi lecture 2024 - Ici, on papote!

Non, je ne l'ai pas lue.

Jenny a écrit:Je m'ennuie dans le tome 2 des Cazalet, l'impression qu'ils passent leur temps à faire des confitures... J'hésite à persister (c'est le 3e roman d'affilée que je ne termine pas ), il se passe des trucs après ou ça reste assez mou ?

J'ai moins aimé le début du tome 2 mais après l'avoir lu jusqu'au bout, j'ai dévoré les suivants. Je persiste à penser cependant qu'on peut se passer du cinquième et dernier tome.
Pour le reste, je suis de l'avis d'Ecusette de Noireuil.

Merci, je vais essayer de persévérer.

J'ai beaucoup aimé cette série, justement en raison de son aspect chronique familiale, sans forcément beaucoup de péripéties. C'est aussi pour ça que j'aime les Jalna. Ce sont des bouquins qui prennent leur temps, installent une atmosphère. Mais c'est une affaire de goût

Adren a écrit:Bonsoir à tous,
je viens de lire Comment enterrer son mari (en toute discrétion) d'Alexia Casale. Il peut convenir pour le défi 6-"déplacement" (du cadavre) ou 20-"le titre évoque un personnage décédé dans le livre"?
J'ai beaucoup aimé cette lecture. Déjà parce que j'ai l'humour plutôt grinçant et que ce titre m'a forcément plu, en plus parce que le roman aborde très justement le thème des violences conjugales. En plein confinement, Sally commence une journée comme une autre, sous les brimades de son mari, sentant que les coups ne vont pas tarder à suivre. Et la poêle en fonte héritée de sa grand-mère fracasse le crâne de Jim. Stupéfaite par son geste, elle se voit déjà en prison, privée de ses enfants. Mais au lieu d'appeler la police, elle commence une liste "comment se débarrasser d'un cadavre" et petit à petit, son plan prend forme. Il ne suffira pas de faire disparaître le corps, mais aussi toute trace de son mari pour son employeur, sa famille, les voisins... elle va faire connaissance avec d'autres femmes qui partagent le même problème (elle s'en rend compte en achetant de la bâche, une corde et des scies dans un magasin de bricolage !) et devenir enfin libre. Malgré le sujet, on sourit presque à chaque page et on se demande comment elles vont bien pouvoir surmonter tous les obstacles. L'autrice raconte très bien le mécanisme insidieux des violences conjugales et les difficultés pour en sortir. Et puis si on veut un peu de paix dans son ménage, on peut laisser traîner négligemment le livre...

Tu sais qu'à cause de toi mon conjoint me regarde bizarrement depuis qu'il m'a vue revenir de la médiathèque ce midi avec ce livre à la main ?

Danska a écrit:

Adren a écrit:Bonsoir à tous,
je viens de lire Comment enterrer son mari (en toute discrétion) d'Alexia Casale. Il peut convenir pour le défi 6-"déplacement" (du cadavre) ou 20-"le titre évoque un personnage décédé dans le livre"?
J'ai beaucoup aimé cette lecture. Déjà parce que j'ai l'humour plutôt grinçant et que ce titre m'a forcément plu, en plus parce que le roman aborde très justement le thème des violences conjugales. En plein confinement, Sally commence une journée comme une autre, sous les brimades de son mari, sentant que les coups ne vont pas tarder à suivre. Et la poêle en fonte héritée de sa grand-mère fracasse le crâne de Jim. Stupéfaite par son geste, elle se voit déjà en prison, privée de ses enfants. Mais au lieu d'appeler la police, elle commence une liste "comment se débarrasser d'un cadavre" et petit à petit, son plan prend forme. Il ne suffira pas de faire disparaître le corps, mais aussi toute trace de son mari pour son employeur, sa famille, les voisins... elle va faire connaissance avec d'autres femmes qui partagent le même problème (elle s'en rend compte en achetant de la bâche, une corde et des scies dans un magasin de bricolage !) et devenir enfin libre. Malgré le sujet, on sourit presque à chaque page et on se demande comment elles vont bien pouvoir surmonter tous les obstacles. L'autrice raconte très bien le mécanisme insidieux des violences conjugales et les difficultés pour en sortir. Et puis si on veut un peu de paix dans son ménage, on peut laisser traîner négligemment le livre...

Tu sais qu'à cause de toi mon conjoint me regarde bizarrement depuis qu'il m'a vue revenir de la médiathèque ce midi avec ce livre à la main ?

Si tu veux le rassurer, dis-lui que tant que tu ne fais pas de provisions de litière pour chat, il peut dormir tranquille

On a bien un chat mais pas de litière, je vais pouvoir le rassurer

40. Roman noir: Monsieur Ripley/The talented Mr Ripley, Patricia Highsmith

De retour après plus d'un mois, la dernière mise à jour de ma liste datait du 11 mai et nous sommes le 15 juin.

Après la série et le film, j'ai décidé de lire le roman de Patricia Highsmith que je place dans "roman noir", même s'il ne correspond pas exactement à cette catégorie. J'étais curieux de le lire depuis un moment: Plein Soleil m'avait beaucoup marqué, et j'ai beaucoup aimé la série sur Netflix (assez fidèle au roman) et le film de Minghella (moins fidèle mais très bien aussi). Bon...je ne lirai pas les quatre autres volumes de la série Ripley, c'est sûr. Lecture assez facile mais ce personnage ne m'a pas intéressé plus que ça et j'ai du mal avec les romans policiers (alors que j'aime bien les films policiers...Je ne sais pas pourquoi mais lire un policier est une corvée pour moi).

Tout le monde connaît l'histoire je pense mais je rappelle le point de départ: un riche américain engage Tom Ripley, un jeune homme désargenté et escroc à ses heures, pour aller en Italie et convaincre son fils Dickie, qui mène une vie oisive et insouciante en Italie, de revenir aux États-Unis pour reprendre l'entreprise familiale. Tout ne se passe évidemment pas comme prévu...Le côté original du roman est que le "héros" est un psychopathe sans scrupules qui parvient toujours à échapper à la police (pas vraiment un spoiler parce qu'il y a cinq volumes et pas de Ripley en prison parmi eux).

J'espère sortir de ma panne de lecture, je ne suis pas trop en retard malgré ce mois presque off...Quand je n'aime pas trop un livre j'ai tendance à traîner, comme tout le monde, et ces derniers jours j'ai été happé par l'actualité.

Défi 44, Un livre qui évoque l'Inde : j'ai lu Kim de Rudyard Kipling. C'est l'histoire d'un jeune garçon blanc qui vit dans les rues en Inde sous l'empire britannique. Un jour, il rencontre un lama (un religieux bouddhiste) et part avec lui en quête d'une rivière miraculeuse. Mais son destin bascule quand il croise des soldats anglais.
Je ne pensais pas aimer autant ce livre, mais j'ai été séduit dès les premières pages. On s'attache à Kim, jeune garçon plein de ressources pris dans un jeu qui le dépasse. On voit que Kipling connaît l'Inde, ses peuples, ses religions, les personnages sont divers mais toujours très humains. C'est à la fois un roman d'apprentissage, un roman d'aventures, un roman d'espionnage.

Défi 44: Un livre qui évoque l'Inde: ce n'était pas du tout prévu, mais il se trouve que les élèves que je vais interroger à l'oral de l'EAF à la fin du mois risquent fort de me présenter La Tresse de Laetitia Colombani (je ne sais pas pourquoi, une intuition ), aussi je viens de le lire et de le résumer par écrit (nouveauté cette année, j'ai décidé que j'allais m'astreindre à cette pratique pour ne pas me dire chaque année que j'ai oublié tel ou tel livre pourtant lu il y a plus ou moins longtemps).
J'aurais franchement bien aimé lire autre chose, mais l'occasion est trop belle de remplir un item de cette façon.
Lecture rapide et plutôt plaisante que celle de ces trois histoires centrées autour de personnages féminins qu'apparemment tout oppose mais dont le destin va se retrouver lié.

Ce livre m'est tombé des mains, je n'ai pas réussi à le finir (et c'est rare).

Je ne supporte plus ce livre non plus, mais je crois qu'entendre des dizaines et des dizaines de lycéens en parler aux oraux a largement contribué à accroître mon exaspération. Bon courage!

De mon côté, voici la dernière moisson :

Pour le défi 7 "Un livre féministe ou sur une femme (réelle) qui a marqué son temps", j'ai lu Méfiez-vous des femmes qui marchent d'Annabel Abbs, un essai très instructif sur plusieurs figures féminines, artistes ou écrivaines, des plus célèbres (Beauvoir, Du Maurier) aux moins connues (Gwen John, Nan Shepherd, etc.), dans leur rapport à la marche et à la randonnée, en tant que leviers d'émancipation. Ce livre offre un pendant intéressant à l'essai de Lucie Azéma, Les femmes aussi sont du voyage, en contribuant à mettre en lumière des figures d'aventurières audacieuses, dans des domaines dominés par les figures masculines, et à déconstruire nombre de préjugés, tout en soulignant les difficultés supplémentaires subies par les femmes (agressions, peurs, jugements réprobateurs, etc.). Bref, de quoi nuancer un temps l'image de la Pénélope qui attend sagement à la maison en train de coudre pendant que son mari explore et parcourt le monde. Pour les points négatifs, j'ai trouvé que l'autrice tenait un propos très (trop) psychologisant, et que les anecdotes qu'elle tire de sa propre vie étirent le récit et manquent parfois de substance par rapport aux modèles, sur les traces desquelles elle part elle-même marcher en solo ou en famille. Mais dans tous les cas son admiration pour les femmes dont elle raconte la vie est vraiment contagieuse. Merci à celle ou celui qui a parlé de cet ouvrage sur ce fil et grâce à qui je l'ai donc découvert, car c'est un sujet qui m'intéresse.

Pour le défi 50 "Trompeuses apparences", j'ai lu Panorama de Lilia Hassaine, une dystopie dont l'idée de départ est intéressante : dans le monde de la Transparence, les gens vivent en harmonie et en sécurité, ils n'ont rien à cacher dans leurs maisons de verre sous le regard soi-disant protecteur des autres. La Justice n'existe plus et c'est l'Opinion qui règne en maître. Bien sûr, ce monde est loin d'être parfait, ce bonheur affiché n'est que façade, et c'est ce que découvre Hélène, la narratrice, lorsqu'elle se trouve chargée d'enquêter sur la disparition d'une famille dans un quartier huppé et "transparent". Une lecture agréable, mais on se demande finalement où ça mène, je dirais en mode bulletin : "à approfondir".

Le roman Grossir le ciel de Franck Bouysse traînait chez moi depuis longtemps, et il se trouve qu'il convient pour le défi 12 "Une région française au cœur d'un récit". Je ne peux pas dire que j'ai été très convaincue par l'histoire de ces deux voisins bourrus et solitaires, cabossés par la vie, dont le quotidien à la ferme est soudain perturbé par des phénomènes étranges. Thriller, soit. Cependant le style a son intérêt, et le livre nous fait bien ressentir toute l'âpreté du monde rural cévenol, même si pour ma part je connais une tout autre facette de cette région.

Après avoir déplacé Les chutes de Joyce Carol Oates dans l'item 19 "Un livre dont le personnage principal est danseur ou musicien" (le personnage principal est pianiste), je place pour le défi 14 "Un livre cité dans un top 5 d'un précédent défi", le roman en vers libres A la ligne de Joseph Ponthus, qui se trouve dans les top 5 de Nicole 86 et de Daria (merci!) J'ai beaucoup, beaucoup, beaucoup, aimé cette lecture, très poignante. L'auteur y raconte son expérience d'ouvrier intérimaire dans les usines de poisson et les abattoirs bretons. Le texte est très beau, s'y mêlent l'humour et la tristesse, la trivialité du quotidien et les contrepoints poétiques, la révolte et l'acceptation, avec un usage de la référence et du jeu de mot toujours brillant et malicieux, car c'est encore et toujours la littérature qui sauve. Et aussi quelques chansons. Je l'ai (enfin) lu car il se trouve aussi sur une des listes de bac pour les oraux que je fais passer à la fin du mois.

Pour le défi 21 "un livre dont l'histoire se passe en Russie" j'ai lu Ma Vie chez les milliardaires russes de Marie Freyssac. C'est le témoignage d'une journaliste qui, lorsqu'elle était jeune, a été la préceptrice d'une petite fille russe dont les parents sont immensément riches. C'est édifiant mais aussi drôle car l'autrice prend volontairement ses distances avec les faits rapportés en en montrant souvent l'absurdité (comme prendre une leçon de golf sur un yacht par ex). C'est aussi assez triste je trouve par ex lorsque la petite fille, 7 ans donc, explique que son idole c'est Poutine. Le récit a une bonne dizaine d'années et au vu du sort que Poutine  réserve à ses très riches compatriotes depuis deux ou trois ans, je n'ai pu m'empêcher durant ma lecture de me demander ce qu'il en est de cette famille aujourd'hui ...

Encore Plus que 2 !

edelweis62 a écrit:
Après avoir déplacé Les chutes de Joyce Carol Oates dans l'item 19 "Un livre dont le personnage principal est danseur ou musicien" (le personnage principal est pianiste), je place pour le défi 14 "Un livre cité dans un top 5 d'un précédent défi", le roman en vers libres A la ligne de Joseph Ponthus, qui se trouve dans les top 5 de Nicole 86 et de Daria (merci!) J'ai beaucoup, beaucoup, beaucoup, aimé cette lecture, très poignante. L'auteur y raconte son expérience d'ouvrier intérimaire dans les usines de poisson et les abattoirs bretons. Le texte est très beau, s'y mêlent l'humour et la tristesse, la trivialité du quotidien et les contrepoints poétiques, la révolte et l'acceptation, avec un usage de la référence et du jeu de mot toujours brillant et malicieux, car c'est encore et toujours la littérature qui sauve. Et aussi quelques chansons. Je l'ai (enfin) lu car il se trouve aussi sur une des listes de bac pour les oraux que je fais passer à la fin du mois.

Mes élèves l'ont sur leur liste! J'espère que certains le présenteront...

Pour l'item "automne" j'ai jeté mon dévolu sur Gloire tardive de Schnitzler. Quel régal! Les tourments de l'âme, la petitesse et la grandeur de l'homme sont condensés à merveille dans ce petit récit dont l'intrigue tient sur un mouchoir de poche. Un fonctionnaire qui approche les 70 ans (qui est donc à l'automne de sa vie), reçoit la visite inattendue d'un jeune artiste qui vient lui témoigner son admiration, ainsi que celle de son "cénacle", relativement à un recueil de poèmes qu'il a publié trente ans plus tôt, et dont il avait quasiment oublié l'existence. Cette "gloire tardive", inattendue, le flatte, et il est alors tiraillé entre ses nouveaux amis, qui voient en lui quelqu'un qu'il a l'impression de n'avoir jamais été, et sa vie rangée, humble et vaguement pathétique. L'auteur se joue de tous ses personnages, qu'il renvoie dos à dos avec finesse. J'ai vraiment beaucoup aimé.

Satellite a écrit:

edelweis62 a écrit:
Après avoir déplacé Les chutes de Joyce Carol Oates dans l'item 19 "Un livre dont le personnage principal est danseur ou musicien" (le personnage principal est pianiste), je place pour le défi 14 "Un livre cité dans un top 5 d'un précédent défi", le roman en vers libres A la ligne de Joseph Ponthus, qui se trouve dans les top 5 de Nicole 86 et de Daria (merci!) J'ai beaucoup, beaucoup, beaucoup, aimé cette lecture, très poignante. L'auteur y raconte son expérience d'ouvrier intérimaire dans les usines de poisson et les abattoirs bretons. Le texte est très beau, s'y mêlent l'humour et la tristesse, la trivialité du quotidien et les contrepoints poétiques, la révolte et l'acceptation, avec un usage de la référence et du jeu de mot toujours brillant et malicieux, car c'est encore et toujours la littérature qui sauve. Et aussi quelques chansons. Je l'ai (enfin) lu car il se trouve aussi sur une des listes de bac pour les oraux que je fais passer à la fin du mois.

Mes élèves l'ont sur leur liste! J'espère que certains le présenteront...

Pour l'item "automne" j'ai jeté mon dévolu sur Gloire tardive de Schnitzler. Quel régal! Les tourments de l'âme, la petitesse et la grandeur de l'homme sont condensés à merveille dans ce petit récit dont l'intrigue tient sur un mouchoir de poche. Un fonctionnaire qui approche les 70 ans (qui est donc à l'automne de sa vie), reçoit la visite inattendue d'un jeune artiste qui vient lui témoigner son admiration, ainsi que celle de son "cénacle", relativement à un recueil de poèmes qu'il a publié trente ans plus tôt, et dont il avait quasiment oublié l'existence. Cette "gloire tardive", inattendue, le flatte, et il est alors tiraillé entre ses nouveaux amis, qui voient en lui quelqu'un qu'il a l'impression de n'avoir jamais été, et sa vie rangée, humble et vaguement pathétique. L'auteur se joue de tous ses personnages, qu'il renvoie dos à dos avec finesse. J'ai vraiment beaucoup aimé.

@Satellite , tu l'as proposé pour quel parcours?
Quant à La Tresse, d'avoir écouté une dizaine d'élèves me le présenter en bac blanc cette année suffit à ma curiosité: voilà bien un roman que je ne lirai pas .

Pour le défi 28, Ombre et lumière, j'ai enfin fini Clara et la pénombre de José Carlos Somoza.
Dans cette dystopie, l'auteur imagine une nouvelle forme d'art: l'art hyper dramatique qui consiste à se servir de corps humains (et vivants) comme objets d'art. Il y a les toiles professionnelle, mais aussi des objets de décoration ou du mobilier vivant (lampes, chaises). L'auteur imagine tout un système organisationnel (heures de pose / de pause, pilules pour arrêter les besoins physiologiques, remplacement de la toile quand elle devient trop vieille ou quand elle est engagée par un artiste mieux côté...), des défenseurs de cette forme d'art, ses opposants et leurs controverses (comment se fait-il que la majorité des toiles soient des jeunes femmes nues? jusqu'où peut-on aller sous prétexte d'art? Le roman a été écrit en 2001, mais bien sûr ces questions sonnent très actuelles.) Il est organisé comme le travail de l'artiste, du choix des couleurs à l'exposition (voir les titres des grandes parties), avec une prédilection pour les techniques du clair-obscur.
C'est un roman noir (défi 40) : une toile du grand maitre Van Tysch a été sauvagement détruite et il faut mener l'enquête. Celle-ci est rapidement prise en main par un ancien policier, devenu chef de la sécurité de la fondation Van Tysch, qui pourtant a dû mal à voir les toiles et autres objets d'art comme autre chose que des humains; il travaille sous la direction d'une jeune femme qui, elle, a souhaité être une toile mais n'y est pas arrivée et est totalement subjuguée par cette forme d'art et par son grand maitre. Parallèlement, nous suivons la vie de Clara, toile professionnelle. Au début du roman, elle travaille pour Bassan, un artiste moyen, c'est-à-dire qu'elle est exposée dans une galerie toute la journée, bien sûr elle ne peut pas bouger. A la fermeture de la galerie, elle descend de son socle, se dépouille de ses couleurs, et rentre chez elle. C'est une jeune femme moderne mais, à 24 ans, elle a conscience qu'il est urgent qu'elle soit embauchée comme toile par un grand artiste avant qu'il ne soit trop tard et elle est prête à tout accepter pour ne plus être que l'expression de l'art.
Cela n'a pas été un roman facile à lire, certes long (640 pages), mais que j'ai beaucoup aimé finalement.
Il va aussi dans les défis 43, 45 (Amsterdam sous la pluie), 49, à cause de la réification des corps.

Pour ma part, j'ai terminé la saga des Cazalet avec le 5e et dernier tome, et contre toute attente, cela a été une déception. C'est à mon avis le volume de trop. Le quatrième tome s'achevait sur l'entrée dans l'âge adulte de tous ces enfants que l'on avait vus grandir - et même si leur destin restait ouvert, cela faisait un beau final. Quelle mouche a donc piqué l'autrice de revenir à ses personnages une quinzaine d'années plus tard, pour ajouter un ultime épisode tout entier sous le signe de la mort et de la mélancolie ? Cette amertume jure avec le reste de la saga qui a toujours su, dans les autres volumes, ménager un équilibre dans les émotions, le courage, la lucidité et la générosité des personnages venant en contrepoint des événements les plus sombres, et offrant toujours une note d'espoir. Par ailleurs, des années s'étant écoulées, une nouvelle génération d'enfants étant née, on s'éparpille d'un personnage à l'autre. Pour n'en oublier aucun, les parties consacrées au point de vue de chacun sont sensiblement réduites, et l'on n'a plus ce sentiment d'une plongée dans une intériorité, pleine de fraîcheur, de sensibilité - et jamais moralisatrice. On zappe d'un personnage à l'autre sans avoir le temps d'épouser sa vision des choses, alors que c'est cette variation qui faisait le charme de la saga. Par ailleurs, l'évolution de certains personnages m'a paru fort peu cohérente avec ce que l'on a montré d'eux dans les 4 tomes précédents.
Enfin, beaucoup de redites, comme si l'autrice, nostalgiques, se complaisait à répéter ce que racontaient les volumes précédents. J'ai eu l'impression de relire une douzaine de résumés compiles, c'était un peu lourd.
Bref, je recommande à ceux qui sont actuellement dans la saga de s'arrêter à la fin du tome 4 : ils n'y perdront rien, au contraire.
Je place cette lecture dans l'tem So british.

Ryuzaki a écrit:Défi 44, Un livre qui évoque l'Inde : j'ai lu Kim de Rudyard Kipling. C'est l'histoire d'un jeune garçon blanc qui vit dans les rues en Inde sous l'empire britannique. Un jour, il rencontre un lama (un religieux bouddhiste) et part avec lui en quête d'une rivière miraculeuse. Mais son destin bascule quand il croise des soldats anglais.
Je ne pensais pas aimer autant ce livre, mais j'ai été séduit dès les premières pages. On s'attache à Kim, jeune garçon plein de ressources pris dans un jeu qui le dépasse. On voit que Kipling connaît l'Inde, ses peuples, ses religions, les personnages sont divers mais toujours très humains. C'est à la fois un roman d'apprentissage, un roman d'aventures, un roman d'espionnage.

Je l'avais lu bien trop tôt, parce qu'il était dans la bibliothèque familiale, pas comme beaucoup d'autres parce qu'il était paru dans une collection jeunesse, mais le résultat est le même, je ne l'ai savouré que plus tard.
C'est un livre magnifique, que je n'ai toujours pas acheté, tu me donnes envie de le relire, et de l'avoir enfin toujours sous la main.

edelweis62 a écrit: je place pour le défi 14 "Un livre cité dans un top 5 d'un précédent défi", le roman en vers libres A la ligne de Joseph Ponthus, qui se trouve dans les top 5 de Nicole 86 et de Daria (merci!) J'ai beaucoup, beaucoup, beaucoup, aimé cette lecture, très poignante. L'auteur y raconte son expérience d'ouvrier intérimaire dans les usines de poisson et les abattoirs bretons. Le texte est très beau, s'y mêlent l'humour et la tristesse, la trivialité du quotidien et les contrepoints poétiques, la révolte et l'acceptation, avec un usage de la référence et du jeu de mot toujours brillant et malicieux, car c'est encore et toujours la littérature qui sauve. Et aussi quelques chansons. Je l'ai (enfin) lu car il se trouve aussi sur une des listes de bac pour les oraux que je fais passer à la fin du mois.

Je l'ai découvert quelque temps après la mort de Ponthus, peut-être parce qu'on en avait parlé sur Néo et oui, c'est un très beau texte, étonnant, mais on s'y plonge.

Mise à jour mensuelle qui me porte à 41 défis remplis (mais pour l'instant avec quand même pas mal de romans jeunesse et de BD) :

Pour le défi 48 (faire la paix), un roman jeunesse pas exceptionnel mais pas mal sur un sujet difficile, Le cerf-volant brisé (Paula Fox), qui convient aussi au défi 2 (un livre d'un auteur dont le prénom ou le nom est aussi un nom commun : fox = renard).
  4e de couverture : Que faire quand on apprend, à treize ans, que son père est très malade, qu'il va bientôt mourir, et que c'est le sida ? Que penser quand on entend sa mère, un matin très tôt, lancer à son mari : "Est-ce que tu te rends compte de ce que tu m'as fait ? De ce que tu as fait à notre fils ?" Que dire quand on se rend compte que personne ne dit la vérité ? Que répondre quand le père constate : "La raison pour laquelle tu sais que tout le monde ment, c'est que tu mens toi-même" Comment interroger sans agresser ? Comment comprendre le mystère de l'amour quand on ne dispose que du tableau noir de l'éducation sexuelle ? Comment aider à mourir quand on n'a pas encore appris à vivre ? Liam ne sait pas de combien de temps il dispose pour répondre à toutes ces questions. Il sait juste que le temps presse.

Lu spécialement pour le défi 27 (le titre contient un nom de fruit ou de légume) :  Le goût âpre des kakis (Zoya Pirzad), qui convient aussi au 42 (géométrie : motif de la couverture aux éditions Zulma). Ce recueil de nouvelles ne m’a pas autant touchée que C’est moi qui éteins les lumières, de la même autrice.

True story (Kate Reed Petty) convient aux 13 (à la recherche de... la vérité) et 43 (livre écrit par un auteur dont le prénom ou le nom est composé) mais je le classe dans le 8 « hors des sentiers battus » car la narration est originale, alternant les points de vue et les genres (récits à la 1re, 2e ou 3e personne, scripts de courts-métrages, divers brouillons d’un dossier de candidature, mails, retranscription d’entretien) pour tenter d’établir ce qui s’est produit ce soir-là et pour dérouler par bonds successifs « l’après » sur 16 années. Ce soir-là, Alice, lycéenne, est ramenée chez elle par des garçons de l’équipe de crosse après une fête arrosée. L’ont-ils agressée dans la voiture pendant qu’elle était inconsciente, comme ils s’en vantent d’abord avant de nier ? La rumeur et les réactions qu’elle entraîne vont affecter plusieurs vies durablement.
  C’est un livre passionnant. L’auteur excelle à nous faire pénétrer la psyché des différents personnages et à installer une tension jusqu’au dénouement final.

"Hors des sentiers battus" (8) aussi : Over the rainbow (Constance Joly).
  4e de couverture : « Celle qui raconte cette histoire, c'est sa fille, Constance. Le père, c'est Jacques, jeune professeur d'italien passionné, qui aime l'opéra, la littérature et les antiquaires. Ce qu'il trouve en fuyant Nice en 1968 pour se mêler à l'effervescence parisienne, c'est la force d'être enfin lui-même, de se laisser aller à son désir pour les hommes. Il est parmi les premiers à mourir du sida au début des années 1990, elle est l'une des premières enfants à vivre en partie avec un couple d'hommes.» Un hommage touchant d’une fille à son père et un témoignage intéressant sur cette époque de bouleversements dans la vie des homosexuels.

Pour le défi 7 (un livre féministe) et aussi le 4 (le titre comporte un possessif ) et le 50 (trompeuses apparences) : Nos plus belles années (Clara Héraut).
  Dans ce roman pour « young adult », deux narratrices alternent, Jade et Ambre, dix-huit ans, meilleures amies depuis l’âge de sept ans, proches comme des sœurs, colocataires qui entament en ce mois de septembre leur vie étudiante à Lille. Mais, un avant-propos nous en avertit dès le début, un viol va survenir (un peu avant la moitié du roman). Les deux jeunes filles ont des personnalités diamétralement opposées (la bûcheuse sage et timide d’un côté, l’hyper-sociable qui est de toutes les soirées et boit trop de l’autre) mais même si cela peut paraître caricatural, cela ne m’a pas gênée ; la façon dont les étudiantes se donnent du « meuf » pour s’interpeler m’a davantage fait tiquer. Mais malgré ces bémols, je recommande ce roman que j’ai trouvé très réussi dans la manière dont il rapporte ce que ressent la victime avant, pendant et surtout après le viol. J’ai été happée par l’enchaînement des faits et par la mécanique des non-dits, l’enfermement psychologique à l’œuvre, pour la jeune victime mais aussi pour son amie qui sent que quelque chose s’est passé mais n’arrive pas à prendre de la distance par rapport à ses propres problèmes pour comprendre vraiment la situation. Le livre reflète aussi les questionnements à l’entrée dans la vie amoureuse et sexuelle. La détresse des personnages est très bien rendue.

Pour le 7 (livre féministe) et le 8 ("hors des sentiers battus", dont l'autrice nous invite à nous écarter pour penser différemment) :  Nous sommes tous des féministes de Chimamanda Ngozi Adichie, auteur de L'hibiscus rouge. Simple (et court) et intéressant.

Enfin, pour le défi 12 (une région française au cœur d'un récit) : Victoire la Rouge (Georgina de Peyrebrune). Publiée en 1883 et rééditée tout récemment par Hatier dans les Classiques et Compagnie Collège, l’histoire est ancrée dans le Périgord, en Dordogne, où Victoire, enfant trouvée élevée chez les sœurs à l'hospice, est placée à 13 ans comme servante chez des fermiers. Dotée d'un physique lourd et d'un esprit peu vif, elle s'acquitte néanmoins de ses tâches avec une vigueur appréciée. Le récit réaliste la suit pendant qu'elle grandit et relate la rudesse de sa vie, qui empire lorsque, toujours sans connaître l'affection, elle se retrouve enceinte. C'est un roman sombre : il n'y a pas d'échappatoire pour une femme seule et pauvre (le livre peut sans doute entrer aussi dans le défi 7 sur le féminisme, d'une certaine façon).

*Ombre* a écrit:Pour ma part, j'ai terminé la saga des Cazalet avec le 5e et dernier tome, et contre toute attente, cela a été une déception. C'est à mon avis le volume de trop. Le quatrième tome s'achevait sur l'entrée dans l'âge adulte de tous ces enfants que l'on avait vus grandir - et même si leur destin restait ouvert, cela faisait un beau final. Quelle mouche a donc piqué l'autrice de revenir à ses personnages une quinzaine d'années plus tard, pour ajouter un ultime épisode tout entier sous le signe de la mort et de la mélancolie ? Cette amertume jure avec le reste de la saga qui a toujours su, dans les autres volumes, ménager un équilibre dans les émotions, le courage, la lucidité et la générosité des personnages venant en contrepoint des événements les plus sombres, et offrant toujours une note d'espoir. Par ailleurs, des années s'étant écoulées, une nouvelle génération d'enfants étant née, on s'éparpille d'un personnage à l'autre. Pour n'en oublier aucun, les parties consacrées au point de vue de chacun sont sensiblement réduites, et l'on n'a plus ce sentiment d'une plongée dans une intériorité, pleine de fraîcheur, de sensibilité - et jamais moralisatrice. On zappe d'un personnage à l'autre sans avoir le temps d'épouser sa vision des choses, alors que c'est cette variation qui faisait le charme de la saga. Par ailleurs, l'évolution de certains personnages m'a paru fort peu cohérente avec ce que l'on a montré d'eux dans les 4 tomes précédents.
Enfin, beaucoup de redites, comme si l'autrice, nostalgiques, se complaisait à répéter ce que racontaient les volumes précédents. J'ai eu l'impression de relire une douzaine de résumés compiles, c'était un peu lourd.
Bref, je recommande à ceux qui sont actuellement dans la saga de s'arrêter à la fin du tome 4 : ils n'y perdront rien, au contraire.
Je place cette lecture dans l'tem So british.

Ah! Mais je n'arrête pas de dire qu'il ne faut pas lire ce 5e tome, et personne ne me croit!  J'ai lu que l'autrice ne l'a écrit que sous la pression de son éditeur et de son lectorat: cela ne peut rien donner de bon

J'ai beaucoup ralenti car j'ai lu plusieurs livres que je n'ai pas réussi à faire rentrer dans le défi, et ça ne va pas s'arranger car je viens de commencer un livre de 850 pages pour le défi Guerre Civile. Mais j'ai quand même lu:

5. Séduction. Demande à la poussière, de John Fante. Je ne connaissais cet auteur que de nom. Très court roman, très puissant. La séduction n'est pas le thème central (il s'agit d'un jeune homme qui tente de percer comme écrivain) mais sa relation d'amour-haine avec une serveuse d'origine Mexicaine est quand même au coeur du récit. La différence de ton et de style avec Steinbeck, exactement de la même époque, fin des années 30, et du même lieu, la Californie, est étonnante.

41. Un livre écrit par un historien. Tombeaux, d'Annette Wievorka. pendant le confinement, l'historienne s'est plongée dans les archives familiales concernant ceux qui ont été déportés, revenus ou non, et ceux qui y ont échappé. Le style est un peu sec, il s'agit de recenser le maximum de détails exacts, et d'expliquer comment on est parvenu à les corroborer. Mais c'est tout un monde, celui du monde yiddish socialiste en exil, qui renaît. Nécessaire, donc. Cent coudées au-dessus de La carte postale d'Anne Berest, lu aussi pour ce défi.

Aphrodissia a écrit:

Satellite a écrit:

edelweis62 a écrit:
Après avoir déplacé Les chutes de Joyce Carol Oates dans l'item 19 "Un livre dont le personnage principal est danseur ou musicien" (le personnage principal est pianiste), je place pour le défi 14 "Un livre cité dans un top 5 d'un précédent défi", le roman en vers libres A la ligne de Joseph Ponthus, qui se trouve dans les top 5 de Nicole 86 et de Daria (merci!) J'ai beaucoup, beaucoup, beaucoup, aimé cette lecture, très poignante. L'auteur y raconte son expérience d'ouvrier intérimaire dans les usines de poisson et les abattoirs bretons. Le texte est très beau, s'y mêlent l'humour et la tristesse, la trivialité du quotidien et les contrepoints poétiques, la révolte et l'acceptation, avec un usage de la référence et du jeu de mot toujours brillant et malicieux, car c'est encore et toujours la littérature qui sauve. Et aussi quelques chansons. Je l'ai (enfin) lu car il se trouve aussi sur une des listes de bac pour les oraux que je fais passer à la fin du mois.

Mes élèves l'ont sur leur liste! J'espère que certains le présenteront...

Pour l'item "automne" j'ai jeté mon dévolu sur Gloire tardive de Schnitzler. Quel régal! Les tourments de l'âme, la petitesse et la grandeur de l'homme sont condensés à merveille dans ce petit récit dont l'intrigue tient sur un mouchoir de poche. Un fonctionnaire qui approche les 70 ans (qui est donc à l'automne de sa vie), reçoit la visite inattendue d'un jeune artiste qui vient lui témoigner son admiration, ainsi que celle de son "cénacle", relativement à un recueil de poèmes qu'il a publié trente ans plus tôt, et dont il avait quasiment oublié l'existence. Cette "gloire tardive", inattendue, le flatte, et il est alors tiraillé entre ses nouveaux amis, qui voient en lui quelqu'un qu'il a l'impression de n'avoir jamais été, et sa vie rangée, humble et vaguement pathétique. L'auteur se joue de tous ses personnages, qu'il renvoie dos à dos avec finesse. J'ai vraiment beaucoup aimé.

@Satellite , tu l'as proposé pour quel parcours?
Quant à La Tresse, d'avoir écouté une dizaine d'élèves me le présenter en bac blanc cette année suffit à ma curiosité: voilà bien un roman que je ne lirai pas

J'ai proposé Ponthus pour le parcours "émancipations créatrices".
Et pour le reste, je fais partie de la team "je ne me vois pas interroger un candidat sur un livre que je n'ai pas lu". Les quelques fois où cela m'est arrivé, j'ai trouvé ça assez inconfortable.
Je suis donc présentement plongée dans La Nausée qu'un candidat du CNED a choisi... et pareil: je lirais bien autre chose (d'autant que celui-là, il sera difficile à faire rentrer dans le défi).

Sinon, il me reste 10 livres à lire (ou 9, je ne sais plus) et je devrais terminer cet été.

@Satellite La Nausée , le prénom de l'auteur est composé si tu n'as pas rempli cet item ou si tu peux le déplacer

nicole 86 a écrit:@Satellite  La Nausée , le prénom de l'auteur est composé si tu n'as pas rempli cet item ou si tu peux le déplacer

Item déjà coché depuis longtemps, mais tu as raison, peut-être qu'en redistribuant un peu il serait possible de le mettre quelque part.

1. Livre à la couverture verte: les naufragés du Wager, D Grann

J'ai bien aimé le début de ce livre où on nous explique les grandes lignes de la marine anglaise du XVIIIe, et entre autres le naufrage du Wager, embarqué avec d'autres navires à la poursuite d'un galion espagnol en 1740 puis naufragé près de la Patagonie. Pris par la faim et la maladie, les marins contestent peu à peu l'autorité de leur capitaine, Cheap. Une partie réussiront à revenir, puis 3 autres hommes, chacun sa version, pour éviter la pendaison. La fin m'a ennuyée, j'avoue, et j'ai lu à marche forcée.