Neo défi lecture 2024 - Ici, on papote!

ah en effet, autant pour moi, je la pensais de nationalité Sud-Africaine, étant donné ses écrits qui en traitent énormément, mais elle y a seulement vécu.

Lecture 28 :  item  35 (un des personnages est une prostituée) : L’Homme aux lèvres de saphir, d’Hervé Le Corre

Hervé Le Corre, né en 1955, est un professeur de lettres qui s’est mis à la trentaine à l’écriture de romans policiers.
Le titre ci-dessus est son 5e roman (mais le 1er que je lis).

Cela débute en 1870, avec l’arrivée d’un jeune garçon de province à Paris, Étienne, qui n’a avec lui que quelques vieilles affaires dans une charrette. Or, il tombe sur un mort, suspendu à la colonne Vendôme, dont il voit le meurtrier partir. Étienne récupère un carnet que l’assassin a laissé tomber (et que l'assassin a voulu reprendre, mais Étienne a alors sonné l’alerte et le meurtrier s’est enfui). Finalement, le crime vu par Étienne n’est pas le premier et pas le dernier…

Ce roman très sombre se déroule donc autour d’une figure de tueur en série absolument horrible. S’il n’y avait eu que cela je n‘aurais pas particulièrement apprécié ce livre (qui n’est pas basé sur la recherche du coupable, dans le sens où on sait très vite qui c’est). Cependant il comporte d’autres éléments intéressants, notamment : la peinture du Paris de 1870, de son peuple et du contexte social juste avant la Commune ; le suspense efficace (malgré une complaisance dans l’horreur, justifiée cependant par l’élément idiqué juste après…  ) ;  le lien qui est établit entre le tueur et … Isidore Ducasse (alias Lautréamont) et ses Chants de Maldoror.  

Ce lien offre ainsi l’occasion d’une réflexion sur le mal, son application étant vue par le meurtrier de manière esthétique, comme étant de tous « les arts le plus irréductible, à la fois raffiné et brutal, celui qui recelait en lui les plus profonds mystères, accessibles seulement à quelques démons humains, ou quelques créatures poétiques ». Il s’agit pour lui d’  « en capter l’esprit » et « La littérature serait alors la voix de cette vérité-là, révélée par quelques oracles » dont Lautréamont serait. On notera cependant que Lautréamont (ou plutôt Ducasse car à cette époque celui-ci semble avoir rejeté ses Chants et cette identité – mais je ne connais pas l’ œuvre autrement que de nom donc je ne saurais en dire plus -), Ducasse donc, heureusement, ne suit pas le meurtrier sur ce terrain-là, effaré même par ces propos… Cependant, avec cet « ami » (amant) meurtrier, le personnage créé échappe à son auteur …  (« Rappelle-toi tout de même : tu l’as créé, il vit en dehors et en dépit de toi. N’oublie jamais Maldoror ! »).

Face à certaines pages, s’est posé dans mon esprit le problème de la réalité historique : cet assassin a-t-il existé en 1870 ? Lautréamont a-t-il eu cet amant ?  Lautréamont a-t-il eu les réactions prêtées par l’auteur face à son œuvre ? Je trouve qu’une petite note en début ou fin de livre aurait mérité de faire le point (ce n’est pas le cas dans mon édition). En tout cas dans les ouvrages à ma disposition, je vois que l’on ignore la vie intime, le caractère et le physique de Lautréamont (éléments trouvés dans Le nouveau dictionnaire des œuvres – collection Bouquins).

Au départ je pensais placer ce titre dans l’item 37, avec le mot « homme » dans le titre, mais il se trouve que le lien avec ce titre ne se fait que très très implicitement (et donc cela ne fait pas assez sens pour moi. De plus, il existe beaucoup de titres avec le mot « homme », je pourrai donc le valider d’une autre manière). J’ai même fermé le roman en me disant : « Mais ? Et le titre alors ? ... » Bon, j’ai vite supposé que c’était une référence aux Chants de Maldoror, mais je trouve vraiment dommage qu’elle ne soit pas explicitée (d’autant que l’auteur n’hésite pas à nous livrer quelques passages de ce texte, donc il pouvait le faire pour son titre, ainsi que pour un élément que je tairais mais qui est présent dans le mode opératoire du tueur). (J’ai trouvé là encore dans le dictionnaire des œuvres les expressions citées de : « l’homme aux lèvres de bronze », « l’homme à la verge rouge », « l’homme à la chevelure pouilleuse ». )

J’ai ensuite pensé le mettre dans l’item « roman noir » car il remplit parfaitement les caractéristiques suivantes que j’ai trouvées en cherchant une définition plus précise de ce genre (car je restais encore et toujours avec un problème pour caractériser nettement ce genre  ) : un univers violent, un regard tragique et pessimiste sur la société, un fort ancrage référentiel et un engagement politique ou social.

Mais bon, finalement, je vais opter pour « un des personnages est une prostituée », parce qu’une partie non négligeable de l’intrigue se passe dans un bordel (« respectable »), que plusieurs d’entre elles ont un rôle important dans le livre, et que Le Corre cherche vraiment à nous peindre la vie de cette partie de la société parisienne. (Le Corre dépeint la vie du « populo » dans ce livre, les petites gens, les gens qui souffrent, et qui commencent à se rebeller...).

C’est un livre qui peut faire penser à deux séries :  Paris 1900 (car même 30 ans après on trouve de  nombreux comportements communs...), ou encore Ripper Street (que je voulais revoir cet été mais n’en ai pas encore eu l’occasion).

Voilà. Je ne ressors pas franchement avec l’envie de lire Les Chants de Maldoror. En revanche je vais peut-être poursuivre avec l’autre titre de Le Corre qui prend la suite ce livre (L’Ombre du brasier).

Défi " titre qui contient un possessif" : Comme ton père, Guillaume Le Touze.

Résumé de Wikipedia : " Paul, 47 ans, est parti vivre en Afrique du Sud, abandonnant sans raison son compagnon, Jacques, d'une vingtaine d'années son aîné. Paul a aussi un fils, Giuseppe, très malade — d'une maladie non précisée pouvant être le sida —, de plus en plus dépendant et proche de la mort. Giuseppe est « comme son père », il a eu des aventures avec des garçons et notamment un certain Victor, dont la relation est présentée de façon crue et intimiste.

En Afrique du Sud, Paul va connaître un étudiant des Beaux-Arts de Pretoria avec qui il a une brève aventure ; puis Janus, étudiant en ethnologie au Cap, et sa femme Cynthia. Claudia, l'ex-femme de Paul et mère de son fils, est aussi présente — avec sa sœur Francesca, particulièrement insupportable — et fait la rencontre Massimo, un jeune écrivain gay."


Verdict : mouais. Les passages les plus réussis sont ceux sur le paysage.

Lecture 29 :  item  39   :  Rêve(s) d’enfant ; J’ai 14 ans et ce n’est pas une bonne nouvelle, de Jo Witek
Dans un pays qui n’est pas nommé avec exactitude, Efi, 14 ans, rentre chez elle après six mois d’affilée passés au collège. Chez elle, c’est un village, loin de la ville (il lui faut faire 40 km sur une route non goudronnée pour y accéder, sur le porte-bagage d’une mobylette), au sein d’une nature un peu hostile (« sécheresse, poussière soif  […] puis, sans transition, les inondations, la boue, les maladies »). C’est le début des vacances, et Efi se sent bien, légère, innocente, heureuse à l’idée de revoir sa famille, ses amie. Elle est alors pleine de rêves : le « rêve fou » d’avoir un animal de compagnie (notamment une petite chèvre qu’elle a fait naître) ; le rêve de continuer ses études et devenir ingénieure pour « transformer la vie des gens » de son village, où il n’y a pas d’électricité, pas de connexion WiFi ; et, ainsi, faire en sorte que les jeunes n’aient plus besoin de « rêver de partir loin ».
Mais ces « rêves d’enfant » vont être très brutalement brisés, puisque Efi, contrairement à ce qu’elle avait naïvement cru, n’est pas du tout libre d’elle-même et qu’elle est désormais, à 14 ans, nubile, prête à être mariée…
Ce court texte est un livre remuant, voire, comme l’annonce la 4e de couverture, « percutant et déchirant ». Il serait intéressant de le faire lire à des élèves, entre la 4e et la 2nde. Les choses y sont dites de manière claire, simple.

11. Rois, reines, empereurs et impératrices et autres chefs d'État. Trésors d'une civilisation ancienne: Chine, de S.Stafutti et F.Romagnoli. Une synthèse historique très claire, par dynasties, centrée quand même sur les objets d'art, en lien avec les développements historiques. Superbes reproductions. Et trouvé à 6€ dans un vide-grenier!

25. Guerre civile. Le Canon Fraternité, de Jean-Pierre Chabrol. Je ne sais plus si j'ai déjà mis un compte-rendu. Roman fleuve, mais vraiment fleuve, sur la Commune, du point de vue d'un jeune communard venu de la campagne. J'ai appris beaucoup de choses, et j'ai trouvé certains passages exaltants, mais d'autres vraiment trop énumératifs.

29. Un livre qui concerne un auteur, une autrice ou un artiste ayant existé. La Peinture chinoise, de Peter Swann. Là encore, peut-être ai-je déjà résumé. Synthèse chronologique très claire, avec des reproductions belles et surtout pertinentes par rapport au déroulé du texte. Livre de la fin des années 50 mais qui reste une référence quand on n'est pas archi-spécialiste.

30. Un livre qui parle d'animaux. Le Lièvre de Vatanen, d'Arto Paasilinna. Comme toujours avec cet auteur, c'est irrévérencieux, farfelu et touchant. Ici, un journaliste blesse par mégarde un lièvre avec sa voiture. Il sort du véhicule pour le ramasser, et quitte sa vie pour partir avec le lièvre vers le Nord.
Cela m'a obligée à déplacer La Disparition d'Hervé Snout dans la catégorie 20. Un livre dont le titre évoque un personnage décédé dans le livre.

Je cale un peu car les catégories restantes ne m'inspirent guère. Je suis dans Le Fantôme de l'Opéra de Gaston Leroux, très plaisant, peut-être que cela pourra aller dans Écoute.

Le point sur ces trois dernières semaines :

Je viens de remplir le défi 21 (l'histoire se passe en Russie) avec La supplication (1997) du prix Nobel Svetlana Alexievitch. Elle a recueilli des témoignages sur l’accident de Tchernobyl par des personnes l’ayant vécu de près (femme de pompier, « liquidateurs », habitants évacués, anciens responsables ou scientifiques locaux, journalistes, soldats, enfants, médecin…). Des récits souvent poignants et des pages qui en disent beaucoup sur l’état d’esprit « soviétique », fait d’obéissance et d’ignorance.

Je classe Tant que fleuriront les citronniers de Zoulfa Katouh (2022) dans le défi 25 (guerre civile), ce qui me permet de faire glisser L'esclave libre dans le 34 et par ricochet Le sang des innocents dans le 40... Il convient aussi au 48 (Faire la paix).
La narratrice, Salama, est une jeune femme de 18 ans qui, lors de la révolution syrienne de 2011, a perdu ses parents et son frère et a dû interrompre ses études de pharmacie. Bénévole à l’hôpital où elle fait office de médecin face aux victimes des exactions de l’armée de Bachar El-Assad, traumatisée par ce qu’elle vit et voit, elle survit en prenant soin de sa belle-sœur enceinte. Et puis, elle rencontre Kenan, un jeune homme qui filme les manifestations pour alerter le monde sur ce qui se passe dans son pays.
Une plongée dans le quotidien d’une dictature en guerre et une belle histoire d’amour. La couverture est très belle, ce qui ne gâche rien.

Une lecture synonyme de vacances pour moi : une enquête de Walt Longmire avec Tout autre nom de Craig Johnson (2014) ; un vrai moment de plaisir qui rentre dans les défis 3 (un moyen de transport sur la couverture : un train), 6 (Déplacement, le shérif se trouvant hors de sa juridiction), 8 (Hors des sentiers battus : c'est une habitude pour Longmire !) et 13 (A la recherche de... femmes disparues).

Lus aussi :
- La mort de près de Maurice Genevoix (1972), publié une année bissextile (défi 47) ; Genevoix revient sur son expérience de la guerre dans la Meuse (défi 12 : une région française au cœur d'un récit), enrichissant ses premiers témoignages d'une réflexion donnée par l'âge ;
- Les clients du Bon chien jaune de Pierre Mac Orlan (1926) : défis 2 (auteur dont le prénom est un nom commun), 3 (un moyen de transport sur la couverture : bateau) et 36 (pirates) ;
- L’histoire de Sam ou l’avenir d’une émotion de Jean-Marc Parisis (2020), court roman atypique validant les défis 1 (couverture majoritairement verte) et 47 (publié une année bissextile) ;
- Les aventures de Tom Sawyer de Mark Twain (1876), sympathique relecture convenant aux défis 8 (hors des sentiers battus : l'école buissonnière, la fugue, la grotte...), 36 (pirates - Tom et ses amis y jouent beaucoup) et 39 (rêves d'enfants).

De retour après quelques semaines d'absence, et pour cause: un seul livre lu en juillet et un en cours (que je trouve pénible à lire mais que je veux quand même finir, ce qui explique en partie cette période de vaches maigres).

Je reviens d'Angleterre où j'ai écumé les librairies comme d'habitude mais aucun des livres achetés là-bas ne correspond aux items du défi. Il m'en reste 12 mais peu m'inspirent, je reste bienb décidé à finir le défi tout de même.

34. Négritude: Six stories and an essay, Andrea Levy

Andrea Levy est très connue outre-Manche mais peu traduite en France (Son roman Small Island, très présent dans les manuels d'anglais de lycée, est disponible en poche sous le titre Hortense et Queenie). L'essentiel de son œuvre concerne la communauté jamaïcaine en Grande-Bretagne. elle dit s'être mise à écrire parce qu'elle ne trouvait pas de romans distrayants reflétant la vie de la communauté noire en Angleterre et de son intégration parfois difficile (elle est née de parents jamaïcains arrivés en 1948).

Des nouvelles plaisantes à lire mais pas forcément très mémorables, souvent inspirées d'anecdotes réelles racontées par sa mère. L'essai qui ouvre le recueil est intéressant pour comprendre son expérience de fille d'immigrés à qui on ne laisse jamais complètement oublier sa couleur de peau.

38/50

Je teste Hyperion suivant les conseils donnés ici. Pour le moment ça va.

J'ai pris ces romans policiers à la  bibliothèque sans penser au défi, par simple curiosité de polars indiens. En fait l'action se passe après 14-18, le récit se fait du point de vue du personnage principal, un Anglais, et l'auteur, Abir Mukherjee, a été élevé près de Glasgow.
Le narrateur a perdu sa jeune épouse de la grippe espagnole, blessé à la guerre il est devenu dépendant à l'opium, il fait équipe avec un sergent indigène de bonne famille qui a étudié à Cambridge.
J'ai trouvé le premier, L'attaque du Calcutta-Darjeeling, avec les rivalités entre les services anglais, assez touffu, je préfère le troisième Avec la permission de Gandhi.
Evidemment cela convient parfaitement à l'item 44 !


J'ai retrouvé chez moi, offert par je ne sais qui, Hommes, bois, abeilles, de Mario Rigoni Stern, un recueil de nouvelles que je ne me souviens pas avoir ouvert. J'avais eu tort !  La première est celle d'une chasse au cerf à Noël 43, dans un camp de prisonniers de Mazurie, chasse pour laquelle sont réquisitionnés des prisonniers italiens ; d'autres histoires de chasse, comme celle du vieux qui n'a plus de chien, a envie de partir, mais résiste à l'offre de plus jeunes. Le narrateur parle aussi de ses abeilles, de la vie dans les villages ; "le dernier voyage d'un émigrant", qui clôt le livre, est très beau. Convient pour l'item 30.

J'en suis à la moitié du défi bis !

Défi 7, Un livre féministe : j'ai lu Ne suis-je pas une femme ? Femmes noires et féminisme de bell hooks. C'est un essai sur la condition des femmes noires aux Etats-Unis, qui explique en quoi elles sont victimes simultanément de racisme et de sexisme, et pourquoi elles n'arrivent pas à trouver leur place au sein des mouvements féministes existants. L'autrice étudie les clichés sur les femmes noires et la manière dont ils ont été créés au fil du temps. C'est un livre clair et instructif, qui permet de mieux comprendre un problème de société important et que je recommande à tout le monde.

J'avais énormément aimé Histoire du  fils de Marie-Hélène Lafon et grâce à une néo je valide le défi 12 Une région française au cœur d'un récit avec Les sources du même auteur
C'est un court roman, intense, presque un  journal d'une femme battue qui vit la violence au quotidien, dans le silence et l'isolement de la ferme familiale, dans le Cantal. J'ai beaucoup apprécié ce livre et une nouvelle fois le style de l'auteur qui construit une situation tendue, presque oppressante par moment.

J'ai déniché dans les maigres rayonnages de la bibliothèque municipale de quoi valider le défi 6: Déplacement avec Dernière nuit à Montréal d'Emily St John Mandel. A vrai dire, j'étais à la recherche de Station Eleven du même auteur mais la quatrième de couverture m'a convaincue que ce livre conviendrait parfaitement pour ce défi. On y suit la fuite incessante, de ville en ville, pendant des années de Lilia et de son père. Les destins  de plusieurs personnages, qui tous fuient, vont se croiser et se recroiser au fil de chapitres. Lecture assez plaisante.

Bon, je me suis plantée, j'ai fait "citer" au lieu de "modifier" dans l'autre post ... Vu les vacances, je ne peux même pas mettre ça sur le dos de la fatigue !

7. Un livre féministe ou sur une femme (réelle) qui a marqué son temps. La première femme de Jennifer Nansunbuga Makumbi : il s'agit d'un livre féministe écrit par une africaine et qui donne à voir un féminisme du continent africain (l'Ouganda en l'occurrence). Difficile de résumer ce livre car il est très dense et mêle plusieurs histoires et générations. La principale trame est celle de Kirabo, une jeune fille qui ne connaît pas sa mère et qui veut absolument la retrouver. Elle va donc être confrontée au passé de plusieurs femmes de sa lignée avant de comprendre qui elle est. La place des femmes dans la société Ougandaise des années 70 - 80 est longuement évoquée par les personnages et notamment à travers la légende de la première femme, légende racontée à Kirabo par Nsuuta la "sorcière" du village. Le questionnement de Kirabo sur la place des femmes dans la société Ougandaise est vraiment passionnant à suivre : elle cherche qui elle est et veut le faire seule, notamment sans intervention d'un homme. Cependant, elle est une jeune fille avec des sentiments, des désirs, qui se confronte aussi à cette part de féminité en elle. Ce livre interroge aussi beaucoup le passage de fille à mère en montrant la vulnérabilité des femmes face aux hommes. L'écriture est également très belle, poétique à certains moments.

30. Un livre qui parle d'animaux. Les vrilles de la vigne de Colette : cela fait un an que je dois lire ce livre puisqu'il était choisi par le professeur de ma fille l'année dernière pour son bac français (et j'ai malgré tout réussi à l'aider en feuilletant rapidement quelques morceaux choisis du livre ! ). J'ai aussi lu Sido qui se trouve avant les vrilles de la vigne. Ce dernier est un recueil de différents textes et une partie de ces textes a pour sujet les animaux, notamment au travers des dialogues entre Toby chien et Kiki la doucette (chat) mais aussi de l'évocation des animaux de son jardin. Lorsque Colette évoque la nature, c'est absolument magnifique et cela entraîne à la contemplation, parfaite pour cette saison. J'ai quand même trouvé que les textes étaient regroupés de façon disparate et qu'il était difficile d'y trouver un fil conducteur.

49. Objets inanimés, avez-vous donc une âme ? La vie matérielle de Duras : Là encore, un ensemble de textes regroupés dans un recueil sous le titre de la vie matérielle qui caractérise assez bien l'ensemble. Duras évoque sa vie d'écrivaine, d'alcoolique aussi et les petits moments de sa vie, à travers notamment différents objets : une commode, une écharpe bleue, une télévision, les ustensiles de cuisine. Ces objets lui permettent de se raconter par petites touches, de raviver certains souvenirs. Je préfère d'ailleurs quand elle évoque les objets plutôt que les humains, je trouve qu'elle tire parfois des généralités "mensongères" (elle explique par exemple que tous les hommes sont en fait des homosexuels qui ne se l'avouent pas ... ).

Défi 2, Un livre d'un auteur dont le prénom ou le nom est aussi un nom commun : Et à la fin, ils meurent de Lou Lubie. Je ne sais pas exactement comment qualifier ce livre : livre illustré ? bande dessinée ? essai graphique ? Bref, il s'agit d'un livre avec des dessins et du texte, qui a pour but de nous instruire sur les contes de fées. L'autrice aborde différents sujets, en s'intéressant en particulier aux variations d'un même conte et à la manière dont les contes reflètent l'époque à laquelle ils ont été écrits. Le ton est à la fois didactique et humoristique, elle parvient à transmettre beaucoup d'informations en faisant sourire. Si vous avez envie d'en savoir davantage sur les contes, je recommande ce livre.

Pour le défi 34. Négritude, Olivier Mahéo - De Rosa Parks au Black Power, une histoire populaire des mouvements noirs, 1945-1970
Un livre intéressant qui aborde notamment la place des femmes dans le mouvement des droits civiques et les parcours des militants de base. Les dissensions et les évolutions sont bien montrées. La réflexion sur les images produites est pertinente. Par exemple, Olivier Mahéo revient sur les images de Rosa Parks, montre qu'il s'agit de mises en scènes et de montrer une image lisse et respectable. L'engagement ancien de la militante est nié de même que sa proximité avec des idées plus radicales ou sa qualification réelle.

Ca rejoint un peu ta lecture de bell hooks (d'ailleurs citée dans l'ouvrage), Ryuzaki.

Lecture 30 - item  25 (Guerre civile) : Dans l’ombre du brasier, de Hervé Le Corre

J’ai donc poursuivi avec l’auteur de romans policiers que j’avais étrenné avec L’Homme aux lèvres de saphir, d’autant plus que ce livre est lié au premier, puisqu’on y retrouve Pujols, figure du mal, assassin terrible, qui malheureusement ne s’était pas fait attraper à la fin de la première histoire !
Cependant ce roman ne s’ouvre pas sur lui et un de ses crimes.
Non, cela commence le 18 mai 1871, en pleine guerre civile opposant Parisiens et « Versaillais » pendant la Commune. On est du côté des Parisiens, et l’on suit plusieurs personnages, le 1er étant Nicolas Bellec, garde national qui se livre avec deux autres camarades à une opération de sabotage sur les armes des ennemis. Puis nous allons du côté de sa petite amie Caroline, qui elle est ambulancière en ces temps troublés. Nous ne retrouvons l’assassin Henri Pujols qu’au chapitre 3 et, même s’il a cessé certaines choses, « lassé » qu’il était des boucheries qu’il commettait, il en commet d’autres qui font à nouveau basculer le livre dans le roman policier bien glauque.
Encore une fois, j’aurais vite été écœurée par ces actes horribles si l’auteur ne les raccrochaient pas à un contexte historique qui peut valider ce qu’il met en scène. En effet là, l’époque troublée se prête au crime : toutes les institutions sont mises à mal et, par conséquent, la surveillance qui s’exerçait ne pèse plus et un criminel peut passer à travers les gouttes. Il reste cependant une complaisance je pense, toujours, dans la perversité évoquée (je devrais dire "les perversités", car il n'y a pas que celle de Pujols...).
La lecture a été globalement intéressante, même si je trouve que le mélange des genres (roman noir, roman historique ; ambiance fantastique même à certains moments) dilue finalement l’attention, et que certaines choses m’ont paru pas assez « ficelées ». De plus,  les scènes de guerre dans les rues de Paris sont vraiment longues…
Il me faut trouver pour ce soir une lecture "rafraîchissante" après ces quelques titres sombres que je viens de lire.

47. Livre publié une année bissextile: le menteur, Corneille, 1644

J'avoue que j'ai galéré à débrouiller l'intrigue, la confusion entre Clarice et Lucrèce m'a fait douter plusieurs fois de qui était qui. Assez sympathique, ça m'a fait penser à l'Illusion comique.

Pour le défi 40, Un roman noir, j'ai lu La position du tireur couché de Jean-Patrick Manchette. C'est l'histoire d'un tueur à gage, Martin Terrier, qui décide de cesser son activité pour retrouver la femme qu'il aime, mais qui ne parvient pas à échapper à son destin. C'est un récit bien construit, même si les personnages manquent un peu d'humanité. C'est un classique du roman noir et j'ai passé un bon moment en le lisant.

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