- valleExpert spécialisé
epekeina.tes.ousias a écrit:En réalité, il a été placé en autorisation d'absence pour raisons de sécurité — jusqu'à ce qu'il atteigne le moment de prendre sa retraite :
https://www.marianne.net/societe/education/laicite-le-proviseur-du-lycee-maurice-ravel-est-parti-use-epuise-use-par-cette-ambiance-de-tensions
Marianne : Comment analysez-vous le départ du proviseur du lycée Ravel, à Paris ?
Alain Seksig :Le proviseur – que je connais bien et qui est quelqu’un de tout à fait honorable – est parti parce qu’il n’en peut plus, ce qui peut se comprendre. Je ne juge pas. Il n’a pas démissionné comme on peut le lire ici et là. Il a été placé en autorisation spéciale d’absence (ASA) à sa demande pour quelques semaines, avec l’autorisation de l’administration, le temps de prendre sa retraite cet été comme c’était prévu. L’affaire du lycée Ravel est connue : le proviseur a été victime de menaces de mort répétées sur divers réseaux sociaux en février. Des menaces directement liées à une altercation qu’il a eue, le 28 février, avec une jeune fille de l’établissement, laquelle avait refusé d’ôter son voile alors qu’elle traversait une cour de récréation.
Mais évidemment, ça aurait arraché les gencives des autorités rectorales de dire les choses simplement !
Donc, en ce qui me concerne :
1- Je trouve en effet qu'une ASA est ce qu'il fallait faire, la réaction me paraît appropriée, je n'ai rien à dire de ce point de vue-là.
2- Puisqu'on en est venu à parler de communication : je pense qu'il reste du chemin à faire. Dans ce court entretien, Alain Seksig explique ainsi la demande du proviseur : "Le proviseur [...] est parti parce qu’il n’en peut plus, ce qui peut se comprendre", "Il est évidemment parti parce qu’il est épuisé, usé par cette ambiance de tensions permanentes". Le message me semble être que l'administration ne pense pas qu'il fallait qu'il quitte ses fonctions, qu'il ne s'agit pas d'une question de sécurité mais qu'elle a toléré cette demande d'un proviseur fatigué et épuisé. C'est une forme bis du "pas de vagues", à mon avis. Le proviseur a quand même explicité qu'il ne se sentait pas en sécurité, qu'il pensait qu'en restant il mettait l'établissement en danger aussi. Les termes de M. Seksig me semblent minimiser ces causes et, gentiment, recadrer les termes du message du proviseur.
- Aperçu par hasardNeoprof expérimenté
epekeina.tes.ousias a écrit:Voilà. Ooops… Ils nettoyaient leurs éléments de langage et le coup est parti tout seul.
Alors déjà avant ce mauvais coup, les mensonges, les rumeurs, les déformations allaient bon train en particulier sur les réseaux sociaux. Et maintenant ?
Et il faudrait dire que ce n'est pas grave, bien sûr, c'est juste du bavardage administratif…valle a écrit:C'est sûr que "mesure de protection", "bonne marche du service du service", "protection de l'intégrité physique des agents" auraient été inutilisables.
“Mais euh! chef! chef! on dit pas comme ça dans le parler administratif, alors c'est pas possible !”
Ah, mais je ne dis pas que ce n'est pas grave ni déplorable. Mais je pense qu'attendre une communication exactement ajustée (ou du moins autant qu'elle peut l'être, et reconnaissons au moins qu'en l'occurrence ce n'est pas facile) de la part des services rectoraux est assez optimiste, y compris malheureusement dans une situation aussi grave que celle-là. Ce qui ne veut pas dire qu'on ne serait pas en droit de l'espérer, et c'est bien la raison pour laquelle on peut malgré tout, et en connaissance de cause, être atterré par la maladresse avec laquelle l'information a été donnée. Mais ce que je crois, c'est que ce que tu énonces sur le mode de la caricature dans ta dernière phrase (en sous-entendant si je te comprends bien qu'on ne peut tout de même pas en être à ce niveau) correspond dans une certaine mesure à la réalité des choses, hélas.
Je ne suis pas un spécialiste de la question et qu'on me corrige si je dis des bêtises, mais j'ai l'impression que l'assimilation ASA = convenances personnelles (une maladresse dans le choix des mots qu'encore une fois je ne cherche pas à excuser, j'essaie juste de comprendre quelle a pu être la logique platement administrative qui aurait conduit à choisir cette expression) peut avoir son origine dans la façon dont les documents officiels présentent l'ASA. Ici par exemple, en haut de la page 3:
Je vous rappelle que les autorisations d'absences facultatives pour motif exceptionnel ou convenances personnelles ne constituent pas un droit pour le fonctionnaire.
http://pedagogie.ac-limoges.fr/ia87/IMG/pdf/circulaire_conges_et_autorisations_speciales_d_absences_19_fevrier_2014.pdf
Et il semble bien que hormis obligations liées à un mandat, participation à un jury d'assises, autorisation d'absence syndicale ou examens médicaux obligatoires, les autres motifs possibles entrent dans une catégorie type "convenances personnelles". En tout cas dans cet encart du BO précisant le fonctionnement des autorisations d'absence je ne vois aucun motif qui s'approche de "mesure de protection":
https://www.education.gouv.fr/botexte/bo020829/MENA0201858C.htm
- valleExpert spécialisé
Je ne suis pas d'accord. Disons que entre "motif exceptionnel" et "convenances personnelles", j'au un avis sur le terme le plus idoine. Surtout, on confond ici le petit bulletin et la décision (comme lorsque les élèves pensent que si Pronote propose quelque chose, c'est que c'est la loi). Le recteur (bon, pas le recteur puisqu'il n'y en a pas) doit bien pouvoir écrire sur un bout de papier "J'ai l'honneur de vous placer en situation d'ASA afin d'assurer votre sécurité", il a word et une imprimante. (Et honnêtement, je ne pense pas que le proviseur ait pris de son secrétariat le papier pour demander une ASA et coché la case "pour convenances personnelles").
- Sur le faux départ à la retraite:
- Il me paraît assez raisonnable que les médias aient cru à une retraite anticipée. Le Monde cite :
"« Le proviseur du lycée Maurice-Ravel arrivant à quelques mois de sa retraite, il a été décidé (…) de lui accorder, en accord avec la direction de l’académie de Paris, un départ anticipé », a fait savoir le rectorat de Paris, mardi 26 mars".
- Aperçu par hasardNeoprof expérimenté
valle a écrit:Je ne suis pas d'accord. Disons que entre "motif exceptionnel" et "convenances personnelles", j'au un avis sur le terme le plus idoine. Surtout, on confond ici le petit bulletin et la décision (comme lorsque les élèves pensent que si Pronote propose quelque chose, c'est que c'est la loi). Le recteur (bon, pas le recteur puisqu'il n'y en a pas) doit bien pouvoir écrire sur un bout de papier "J'ai l'honneur de vous placer en situation d'ASA afin d'assurer votre sécurité", il a word et une imprimante. (Et honnêtement, je ne pense pas que le proviseur ait pris de son secrétariat le papier pour demander une ASA et coché la case "pour convenances personnelles").
Mais oui, je ne dis pas le contraire: tu dis comment tu aurais communiqué à la place des services rectoraux si tu avais été à leur place (ou si tu avais pu prendre place dans le fauteuil vide du recteur), et j'aurais certainement fait comme toi. Or il se trouve que malheureusement le rectorat n'a pas communiqué ainsi. J'essaie simplement de comprendre quelle a été sa logique et d'où viennent les termes qu'il a employés.
- valleExpert spécialisé
Ah, mais dans ce cas-là je pense que j'ai "la bonne" réponse. Non, les mots ne s'expliquent pas par une habitude administrative, le rectorat a donné une autre explication :
C'était un choix lexical voulu et qui répondait à la volonté de responsabiliser le proviseur de sa situation, ce qui colle avec les propos recueillis par Marianne sur son "épuisement" : c'est la subjectivité du proviseur qui a motivé l'exfiltration, s'il n'avait rien demandé, l'administration l'aurait laissé là où il était.Le Monde a écrit:Au rectorat, on précise que l’expression « convenance personnelle » visait à signifier qu’il s’agissait d’un choix du proviseur, et non pas d’une décision qui lui aurait été imposée par les autorités académiques.
- epekeina.tes.ousiasModérateur
Quand on ne dit pas “pour raisons de sécurité” (au hasard) mais “par convenances personnelles”, ce n'est pas innocent puisqu'ils ne pouvaient pas ne pas être au courant des menaces.
Utiliser cette expression pour bien signifier à la presse que, non, surtout non, ce n'est pas l'administration qui l'aurait autoritairement privé de ses fonctions, c'est vraiment le style pur jus de l'EN : il ne faudrait pas passer pour des méchants, n'est-ce pas. Et ensuite deux solutions : ou bien l'intention est de tout mettre sur le collègue (qui est épuisé, etc., sous-entendu : mais nous on était près), ou bien c'est un manque de jugeote et de sens du vocabulaire consternant (ce qui est peut-être encore pire).
Le fait de l'avoir protégé, puis mis en autorisation d'absence, en soi, c'est fort bien : ce n'est pas critiquable et l'on ne peut que s'en féliciter : il ne perd strictement rien ni en rémunération, ni en retraite, et on peut espérer qu'il sera en sécurité totale. Là-dessus, aucune critique.
Mais pourquoi ne pas le dire : pour raisons de sécurité ? et pourquoi parler de convenances personnelles ? Là-dessus, désolé, mais non, c'est toujours les mêmes expressions embarrassées et qui refusent de dire ce qu'il en est — pour finir par dire… le contraire ! Car il reste faux que ce collègue soit parti pour convenances personnelles : il a dû quitter ses fonctions (et il a pu quitter ses fonctions) parce que sa vie est menacée. Entre une convenance personnelle et voir sa vie menacée, je vois une différence que ce bavardage administratif efface d'un revers de comm'.
Utiliser cette expression pour bien signifier à la presse que, non, surtout non, ce n'est pas l'administration qui l'aurait autoritairement privé de ses fonctions, c'est vraiment le style pur jus de l'EN : il ne faudrait pas passer pour des méchants, n'est-ce pas. Et ensuite deux solutions : ou bien l'intention est de tout mettre sur le collègue (qui est épuisé, etc., sous-entendu : mais nous on était près), ou bien c'est un manque de jugeote et de sens du vocabulaire consternant (ce qui est peut-être encore pire).
Le fait de l'avoir protégé, puis mis en autorisation d'absence, en soi, c'est fort bien : ce n'est pas critiquable et l'on ne peut que s'en féliciter : il ne perd strictement rien ni en rémunération, ni en retraite, et on peut espérer qu'il sera en sécurité totale. Là-dessus, aucune critique.
Mais pourquoi ne pas le dire : pour raisons de sécurité ? et pourquoi parler de convenances personnelles ? Là-dessus, désolé, mais non, c'est toujours les mêmes expressions embarrassées et qui refusent de dire ce qu'il en est — pour finir par dire… le contraire ! Car il reste faux que ce collègue soit parti pour convenances personnelles : il a dû quitter ses fonctions (et il a pu quitter ses fonctions) parce que sa vie est menacée. Entre une convenance personnelle et voir sa vie menacée, je vois une différence que ce bavardage administratif efface d'un revers de comm'.
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Si tu vales valeo.
- Marcelle DuchampExpert spécialisé
epekeina.tes.ousias a écrit:Quand on ne dit pas “pour raisons de sécurité” (au hasard) mais “par convenances personnelles”, ce n'est pas innocent puisqu'ils ne pouvaient pas ne pas être au courant des menaces.
Utiliser cette expression pour bien signifier à la presse que, non, surtout non, ce n'est pas l'administration qui l'aurait autoritairement privé de ses fonctions, c'est vraiment le style pur jus de l'EN : il ne faudrait pas passer pour des méchants, n'est-ce pas. Et ensuite deux solutions : ou bien l'intention est de tout mettre sur le collègue (qui est épuisé, etc., sous-entendu : mais nous on était près), ou bien c'est un manque de jugeote et de sens du vocabulaire consternant (ce qui est peut-être encore pire).
Le fait de l'avoir protégé, puis mis en autorisation d'absence, en soi, c'est fort bien : ce n'est pas critiquable et l'on ne peut que s'en féliciter : il ne perd strictement rien ni en rémunération, ni en retraite, et on peut espérer qu'il sera en sécurité totale. Là-dessus, aucune critique.
Mais pourquoi ne pas le dire : pour raisons de sécurité ? et pourquoi parler de convenances personnelles ? Là-dessus, désolé, mais non, c'est toujours les mêmes expressions embarrassées et qui refusent de dire ce qu'il en est — pour finir par dire… le contraire ! Car il reste faux que ce collègue soit parti pour convenances personnelles : il a dû quitter ses fonctions (et il a pu quitter ses fonctions) parce que sa vie est menacée. Entre une convenance personnelle et voir sa vie menacée, je vois une différence que ce bavardage administratif efface d'un revers de comm'.
Je suis d'accord avec toi!
Ce n'est pas une convenance personnelle de devoir quitter précipitamment ses fonctions en cours d'année à quelques mois de la retraite. J'imagine que ce monsieur aurait préféré partir avec ses dossiers à jour et organiser son départ à la retraite. Sa vie a été menacée donc il est parti pour "raisons de sécurité"!
(De toute façon, je fais un petit aparté, j'ai l'impression "convenance personnelle" c'est l'argument qu'on dégaine facilement. J'étais absente pour "convenance personnelle" pendant 8 mois sur Pronote pour mon ex CDE... non, j'étais juste en soins intensifs puis hospitalisée 6 mois en centre de rééducation! j'aurais préféré que mes "convenances personnelles" aient été d'être à Tahiti les fesses dans le sable!)
_________________
Je m’excuse par avance des fautes d’accord, de grammaire, de syntaxe et de conjugaison que je peux laisser passer dans mes écrits. Je suis aphasique suite à un AVC et je réapprends à écrire depuis presque 5 ans. J'ai un grand problème avec le subjonctif et le genre des mots!
- epekeina.tes.ousiasModérateur
Oui, c'est quelque chose comme cela.
Et d'une certaine manière, l'EN a manqué un “sans faute” : ce collègue a été accompagné, la police l'a protégé, visiblement le rectorat a vérifié cette prétendue “agression” dont parlait la jeune fille, n'y a pas cru et dépôt de plainte il y a. On est dans un cas où la réaction est ) chaque fois la bonne : ce n'est pas S. Paty à qui l'on vient expliquer qu'il doit présenter ses excuses, pour le laisser tomber, l'isoler, jusqu'à ce que…
Vu la violence, la fureur et la furie des appels au meurtre sur les réseaux, qui ne comprendrait à quel point ce collègue proviseur ne pouvait pas ne pas être épuisé, dans une situation de stress et de tension permanente, pour dire le moins ? Le mettre en ASA était une solution et qui ne lui a visiblement pas été imposé, mais proposée comme une solution.
Bref, jusque là, zéro fautes. Et puis, c'est comme ces gosses qui ont été sympa et sérieux toute la journée et qui, au dernier moment, quand on range ses affaires dans son casier avant de sortir de l'école pour rentrer chez soi, alors qu'on voit presque le portail de sortie — se remet à faire des sottises.
Il a fallu dire non pas qu'il était en ASA pour des raisons évidentes de sécurité (quelque connaît un journal, à par certains torchons idéologiques, qui aurait protesté ?), mais qu'il était parti par convenances personnelles.
Et soyons clairs : je crois très peu probable que cette dangereuse ineptie ait été proférée intentionnellement. Pas besoin d'imaginer une délibération, une décision mûrement réfléchie voir un plan, là où la crétinerie suffit à expliquer le fait. Car évidemment, cela revient à faire passer la mise en danger de sa vie pour une “convenance personnelle”. On imagine bien la meute des enragés qui appelaient à verser du sang, on imagine bien les élèves qui ont pris parti pour l'autre élève — à la fois volontairement en train de transgresser la règle et mentant en prétendant avoir été agressée — se dire : “ah ben oui, ils peuvent tout se permettre, de toute façon ils peuvent ensuite avoir des passe-droits, la preuve : ils font tout pour étouffer la vérité”, etc. Et de ce point de vue, pour involontaire que soit la sottise (car il est des gens qui ne peuvent pas faire plus d'efforts que ce qu'ils font), elle n'en est pas moins une faute, et une faute grave, car elle donne du grain à moudre à ceux qui mettent à prix la tête de tel ou tel collègue qui leur déplaît.
Et d'une certaine manière, l'EN a manqué un “sans faute” : ce collègue a été accompagné, la police l'a protégé, visiblement le rectorat a vérifié cette prétendue “agression” dont parlait la jeune fille, n'y a pas cru et dépôt de plainte il y a. On est dans un cas où la réaction est ) chaque fois la bonne : ce n'est pas S. Paty à qui l'on vient expliquer qu'il doit présenter ses excuses, pour le laisser tomber, l'isoler, jusqu'à ce que…
Vu la violence, la fureur et la furie des appels au meurtre sur les réseaux, qui ne comprendrait à quel point ce collègue proviseur ne pouvait pas ne pas être épuisé, dans une situation de stress et de tension permanente, pour dire le moins ? Le mettre en ASA était une solution et qui ne lui a visiblement pas été imposé, mais proposée comme une solution.
Bref, jusque là, zéro fautes. Et puis, c'est comme ces gosses qui ont été sympa et sérieux toute la journée et qui, au dernier moment, quand on range ses affaires dans son casier avant de sortir de l'école pour rentrer chez soi, alors qu'on voit presque le portail de sortie — se remet à faire des sottises.
Il a fallu dire non pas qu'il était en ASA pour des raisons évidentes de sécurité (quelque connaît un journal, à par certains torchons idéologiques, qui aurait protesté ?), mais qu'il était parti par convenances personnelles.
Et soyons clairs : je crois très peu probable que cette dangereuse ineptie ait été proférée intentionnellement. Pas besoin d'imaginer une délibération, une décision mûrement réfléchie voir un plan, là où la crétinerie suffit à expliquer le fait. Car évidemment, cela revient à faire passer la mise en danger de sa vie pour une “convenance personnelle”. On imagine bien la meute des enragés qui appelaient à verser du sang, on imagine bien les élèves qui ont pris parti pour l'autre élève — à la fois volontairement en train de transgresser la règle et mentant en prétendant avoir été agressée — se dire : “ah ben oui, ils peuvent tout se permettre, de toute façon ils peuvent ensuite avoir des passe-droits, la preuve : ils font tout pour étouffer la vérité”, etc. Et de ce point de vue, pour involontaire que soit la sottise (car il est des gens qui ne peuvent pas faire plus d'efforts que ce qu'ils font), elle n'en est pas moins une faute, et une faute grave, car elle donne du grain à moudre à ceux qui mettent à prix la tête de tel ou tel collègue qui leur déplaît.
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Si tu vales valeo.
- LaotziSage
Article de Médiapart sur l'intervention de Gabriel Attal sur ce sujet au 20h de TF1 : https://www.mediapart.fr/journal/france/280324/apres-la-demission-d-un-proviseur-gabriel-attal-porte-plainte-et-perd-pied?
Quelques heures après avoir reçu le fonctionnaire à Matignon, Gabriel Attal aurait pu s’en tenir à un message de soutien, voire se contenter de rappeler son attachement au respect des règles et des agent·es du service public. Mais le premier ministre n’aime rien tant que faire des « annonces », « décider » et « agir ». Mercredi soir, il prend son ton martial : « J’ai décidé que l’État allait porter plainte contre cette jeune femme pour dénonciation calomnieuse. »
La démarche est inhabituelle, sinon inédite. Ces dernières décennies, quelques ministres de l’intérieur ont déjà traîné des rappeurs en justice pour des paroles hostiles à l’égard de la police. Mais voir le premier ministre porter plainte, au nom de l’État, contre une lycéenne, relève autant du baroque que du symbolique, tant il paraît invraisemblable que la moindre suite judiciaire soit donnée à une telle annonce.
Devant sa télévision, la jeune femme a entendu le deuxième personnage de l’État la dépeindre en avatar de « l’entrisme islamiste qui se manifeste dans nos établissements scolaires », dans un raisonnement qui l’a associée aux assassinats terroristes des professeurs Samuel Paty et Dominique Bernard. « On voit que la laïcité est sans cesse mise à l’épreuve », a jugé Gabriel Attal, dénonçant le comportement « inacceptable » et « inadmissible » de l’étudiante.
Des accusations extrêmement graves qui supposent peut-être que le premier ministre dispose d’éléments encore inconnus de la presse et du grand public. Rien de ce qui est aujourd’hui avéré ne permet de lier l’étudiante à la mouvance islamiste, voire au terrorisme. Le 28 février, alors qu’elle est sur le point de quitter le lycée Maurice-Ravel, elle enfile un bonnet et s’apprête à mettre son voile, selon plusieurs témoins cités par le Bondy Blog.
C’est à ce moment-là que le proviseur la croise et lui demande de l’enlever. Le parquet de Paris a indiqué qu’elle l’avait « ignoré ». « Il n’y avait aucun problème pour que j’enlève [mon voile], a-t-elle expliqué au Bondy Blog. Quand je l’ai vu, j’avais les mains derrière ma nuque pour enlever mon bonnet mais il est arrivé tellement vite, de manière agressive, que je n’ai même pas eu le temps d’en placer une. »
Elle a déposé une plainte pour « violences », l’accusant de lui avoir porté un coup dans le bras, mais celle-ci a été classée sans suite pour « infraction insuffisamment caractérisée ». Dans les jours qui suivent, la publicité de l’affaire engendre des menaces de mort à l’égard du chef d’établissement, qui démissionne finalement le 22 mars « par sécurité », à trois mois et demi de la fin de sa carrière. Des menaces que l’élève a condamnées auprès de RTL, se disant « désolée pour lui ». (...)
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"Trouvez donc bon qu'au lieu de vous dire aussi, adieu comme autrefois, je vous dise, adieu comme à présent."
- Reine MargotDemi-dieu
Suis-je la seule à penser que le fait de porter plainte de façon mensongère pour violences (la plainte a été classée sans suite) contre un proviseur qui lui a simplement rappelé les règles en lui posant la main sur l'épaule, et de clamer ensuite que le chef d'établissement a bien fait de partir, n'est pas anodin? Doit-on penser que les mouvements qui remettent en cause la laïcité n'existent pas, ou ne sont pas dangereux (d'ailleurs, on se demande pourquoi ce proviseur part en retraite anticipée)?
Rappelons aussi que la "lycéenne" est majeure, et étudiante.
Rappelons aussi que la "lycéenne" est majeure, et étudiante.
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Quand tout va mal, quand il n'y a plus aucun espoir, il nous reste Michel Sardou
La famille Bélier
- zigmag17Guide spirituel
Reine Margot a écrit:Suis-je la seule à penser que le fait de porter plainte de façon mensongère pour violences (la plainte a été classée sans suite) contre un proviseur qui lui a simplement rappelé les règles en lui posant la main sur l'épaule, et de clamer ensuite que le chef d'établissement a bien fait de partir, n'est pas anodin? Doit-on penser que les mouvements qui remettent en cause la laïcité n'existent pas, ou ne sont pas dangereux (d'ailleurs, on se demande pourquoi ce proviseur part en retraite anticipée)?
Rappelons aussi que la "lycéenne" est majeure, et étudiante.
Je pense bien sûr comme toi que ce n'est pas anodin et ne pense pas que nous soyons les seules à penser ainsi.
Pour ma part je me rappelle - et j'entends à nouveau discourir - JP Obin, je continue de lire Hugo Micheron, je vis un quotidien empli de manquements de ce style à la laïcité et je sais exactement où tout cela peut mener.
Mais en ce moment je trouve que ça s'accélère et j'avoue que de peu sereine je suis passée à pas sereine du tout.
- DesolationRowEmpereur
Laotzi a écrit:Article de Médiapart sur l'intervention de Gabriel Attal sur ce sujet au 20h de TF1 : https://www.mediapart.fr/journal/france/280324/apres-la-demission-d-un-proviseur-gabriel-attal-porte-plainte-et-perd-pied?
Quelques heures après avoir reçu le fonctionnaire à Matignon, Gabriel Attal aurait pu s’en tenir à un message de soutien, voire se contenter de rappeler son attachement au respect des règles et des agent·es du service public. Mais le premier ministre n’aime rien tant que faire des « annonces », « décider » et « agir ». Mercredi soir, il prend son ton martial : « J’ai décidé que l’État allait porter plainte contre cette jeune femme pour dénonciation calomnieuse. »
La démarche est inhabituelle, sinon inédite. Ces dernières décennies, quelques ministres de l’intérieur ont déjà traîné des rappeurs en justice pour des paroles hostiles à l’égard de la police. Mais voir le premier ministre porter plainte, au nom de l’État, contre une lycéenne, relève autant du baroque que du symbolique, tant il paraît invraisemblable que la moindre suite judiciaire soit donnée à une telle annonce.
Devant sa télévision, la jeune femme a entendu le deuxième personnage de l’État la dépeindre en avatar de « l’entrisme islamiste qui se manifeste dans nos établissements scolaires », dans un raisonnement qui l’a associée aux assassinats terroristes des professeurs Samuel Paty et Dominique Bernard. « On voit que la laïcité est sans cesse mise à l’épreuve », a jugé Gabriel Attal, dénonçant le comportement « inacceptable » et « inadmissible » de l’étudiante.
Des accusations extrêmement graves qui supposent peut-être que le premier ministre dispose d’éléments encore inconnus de la presse et du grand public. Rien de ce qui est aujourd’hui avéré ne permet de lier l’étudiante à la mouvance islamiste, voire au terrorisme. Le 28 février, alors qu’elle est sur le point de quitter le lycée Maurice-Ravel, elle enfile un bonnet et s’apprête à mettre son voile, selon plusieurs témoins cités par le Bondy Blog.
C’est à ce moment-là que le proviseur la croise et lui demande de l’enlever. Le parquet de Paris a indiqué qu’elle l’avait « ignoré ». « Il n’y avait aucun problème pour que j’enlève [mon voile], a-t-elle expliqué au Bondy Blog. Quand je l’ai vu, j’avais les mains derrière ma nuque pour enlever mon bonnet mais il est arrivé tellement vite, de manière agressive, que je n’ai même pas eu le temps d’en placer une. »
Elle a déposé une plainte pour « violences », l’accusant de lui avoir porté un coup dans le bras, mais celle-ci a été classée sans suite pour « infraction insuffisamment caractérisée ». Dans les jours qui suivent, la publicité de l’affaire engendre des menaces de mort à l’égard du chef d’établissement, qui démissionne finalement le 22 mars « par sécurité », à trois mois et demi de la fin de sa carrière. Des menaces que l’élève a condamnées auprès de RTL, se disant « désolée pour lui ». (...)
Je suis vraiment à deux doigts de plaindre cette malheureuse.
- IridianeFidèle du forum
Laotzi a écrit:Article de Médiapart sur l'intervention de Gabriel Attal sur ce sujet au 20h de TF1 : https://www.mediapart.fr/journal/france/280324/apres-la-demission-d-un-proviseur-gabriel-attal-porte-plainte-et-perd-pied?
Quelques heures après avoir reçu le fonctionnaire à Matignon, Gabriel Attal aurait pu s’en tenir à un message de soutien, voire se contenter de rappeler son attachement au respect des règles et des agent·es du service public. Mais le premier ministre n’aime rien tant que faire des « annonces », « décider » et « agir ». Mercredi soir, il prend son ton martial : « J’ai décidé que l’État allait porter plainte contre cette jeune femme pour dénonciation calomnieuse. »
La démarche est inhabituelle, sinon inédite. Ces dernières décennies, quelques ministres de l’intérieur ont déjà traîné des rappeurs en justice pour des paroles hostiles à l’égard de la police. Mais voir le premier ministre porter plainte, au nom de l’État, contre une lycéenne, relève autant du baroque que du symbolique, tant il paraît invraisemblable que la moindre suite judiciaire soit donnée à une telle annonce.
Devant sa télévision, la jeune femme a entendu le deuxième personnage de l’État la dépeindre en avatar de « l’entrisme islamiste qui se manifeste dans nos établissements scolaires », dans un raisonnement qui l’a associée aux assassinats terroristes des professeurs Samuel Paty et Dominique Bernard. « On voit que la laïcité est sans cesse mise à l’épreuve », a jugé Gabriel Attal, dénonçant le comportement « inacceptable » et « inadmissible » de l’étudiante.
Des accusations extrêmement graves qui supposent peut-être que le premier ministre dispose d’éléments encore inconnus de la presse et du grand public. Rien de ce qui est aujourd’hui avéré ne permet de lier l’étudiante à la mouvance islamiste, voire au terrorisme. Le 28 février, alors qu’elle est sur le point de quitter le lycée Maurice-Ravel, elle enfile un bonnet et s’apprête à mettre son voile, selon plusieurs témoins cités par le Bondy Blog.
C’est à ce moment-là que le proviseur la croise et lui demande de l’enlever. Le parquet de Paris a indiqué qu’elle l’avait « ignoré ». « Il n’y avait aucun problème pour que j’enlève [mon voile], a-t-elle expliqué au Bondy Blog. Quand je l’ai vu, j’avais les mains derrière ma nuque pour enlever mon bonnet mais il est arrivé tellement vite, de manière agressive, que je n’ai même pas eu le temps d’en placer une. »
Elle a déposé une plainte pour « violences », l’accusant de lui avoir porté un coup dans le bras, mais celle-ci a été classée sans suite pour « infraction insuffisamment caractérisée ». Dans les jours qui suivent, la publicité de l’affaire engendre des menaces de mort à l’égard du chef d’établissement, qui démissionne finalement le 22 mars « par sécurité », à trois mois et demi de la fin de sa carrière. Des menaces que l’élève a condamnées auprès de RTL, se disant « désolée pour lui ». (...)
M’est avis que si quelqu’un fait de l’entrisme islamiste, c’est surtout Mediapart… et ce n’est pas la première fois.
- epekeina.tes.ousiasModérateur
DesolationRow a écrit:Je suis vraiment à deux doigts de plaindre cette malheureuse.
D'autant qu'elle s'est évidemment abstenue de poster une vidéo d'elle sur TikTok en se floutant courageusement le visage pour prétendre avoir reçu un “coup violent au niveau du bras”, d'avoir été poussée et d'affirmer que les médias racontent n'importe quoi, et qu'elle a refusé de donner un témoignage au Collectif contre l'islamophobie en Europe (CCIE, noble organisation succédant au regretté Collectif contre l'islamophobie en France).
Évidemment, si elle avait fait cela, on pourrait imaginer (faussement d'ailleurs) qu'elle aurait participé au déclenchement d'une chasse à l'homme opérée en meute sur les réseaux sociaux.
Mais franchement, cela m'étonnerait d'apprendre que cette très gentille jeune fille serait allée jusque là.
_________________
Si tu vales valeo.
- MatteoNiveau 10
Tu peux être rassuré, le floutage c'est parce que c'est la nouvelle mode chez les jeunes de se flouter le visage par convictions religieuses.
- DesolationRowEmpereur
Et puis, dans le cas extrêmement improbable où elle aurait effectivement fait tout cela (mais, comme toi, je peine à l'imaginer), il faudrait aller jusqu'à supposer qu'une telle conduite pourrait, hypothèse hardie, avoir quelque conséquence concrète sur la sécurité physique du proviseur - mais là, vraiment, on évolue dans la fantasmagorie la plus débridée.
- epekeina.tes.ousiasModérateur
Ce serait même carrément de la paranoïa, probablement d'extrême droite et peut-être même à la solde de Moscou (N.B. ça fait super plaisir de pouvoir réemployer cette expression “à la solde de Moscou” alors que ça faisait longtemps que je ne savais plus quoi en faire). Et puis, même si par impossible… C'était encore une enfant (elle venait d'avoir 18 ans et était belle comme une enfant), et cela faisait même pas 4 ans qu'elle était au lycée : comment aurait-elle pu imaginer que, par mégarde, elle se serait trouvée en contradiction, à son insu, avec un loi votée il y a à peine quelques jours, en 2004 ?
Ou pour le dire autrement, dans la “logique” de certains : ou bien personne n'a été égorgé, et dans ce cas, c'est le collègue victime qui devient coupable ; ou bien quelqu'un a été égorgé, et dans ce cas, non seulement il se pourrait bien que la victime ait exagéré, mais de plus, on ne pouvait vraiment pas imaginé que pareil drame (car c'est un drame fortuit et un hasard complet) aurait pu se produire…
Je finirais presque par me demander si ceux qui tiennent ce genre de propos ne serait pas hypocrites, ou même s'il ne se pourrait pas qu'ils soient aveuglés par leur idéologie… Mais je suis probablement dans l'erreur.
Ou pour le dire autrement, dans la “logique” de certains : ou bien personne n'a été égorgé, et dans ce cas, c'est le collègue victime qui devient coupable ; ou bien quelqu'un a été égorgé, et dans ce cas, non seulement il se pourrait bien que la victime ait exagéré, mais de plus, on ne pouvait vraiment pas imaginé que pareil drame (car c'est un drame fortuit et un hasard complet) aurait pu se produire…
Je finirais presque par me demander si ceux qui tiennent ce genre de propos ne serait pas hypocrites, ou même s'il ne se pourrait pas qu'ils soient aveuglés par leur idéologie… Mais je suis probablement dans l'erreur.
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Si tu vales valeo.
- IridianeFidèle du forum
epekeina.tes.ousias a écrit:
Je finirais presque par me demander si ceux qui tiennent ce genre de propos ne serait pas hypocrites, ou même s'il ne se pourrait pas qu'ils soient aveuglés par leur idéologie… Mais je suis probablement dans l'erreur.
Comme tu y vas ! Tu ne crois pas que tu es un peu complotiste avec toutes tes théories?
- epekeina.tes.ousiasModérateur
Iridiane a écrit:epekeina.tes.ousias a écrit:
Je finirais presque par me demander si ceux qui tiennent ce genre de propos ne serait pas hypocrites, ou même s'il ne se pourrait pas qu'ils soient aveuglés par leur idéologie… Mais je suis probablement dans l'erreur.
Comme tu y vas ! Tu ne crois pas que tu es un peu complotiste avec toutes tes théories?
Mais c'est pas ma faute, j'ai eu une enfance heureuse.
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Si tu vales valeo.
- MaryCNiveau 2
Je m'interroge : la jeune fille ne portait elle pas le voile avant l'incident avec le proviseur ou est elle passée inaperçue jusque là ?
- faustine62Érudit
Un podcast sur le sujet (je viens de voir ça ce matin et ne l'ai pas encore écouté). Parmi les invités, Iannis Roder et Lucie Pitiot, proviseure de la cité scolaire François Villon dans le 14e à Paris. Elle a reçu, très récemment, des menaces de mort de la part d'un parent d'élève.
https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/france-culture-va-plus-loin-l-invite-e-des-matins/atteintes-a-la-laicite-violences-a-l-ecole-faits-isoles-ou-probleme-de-fond-4462563?at_campaign=culture_hebdo_session&at_medium=newsletter&at_chaine=france_culture
https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/france-culture-va-plus-loin-l-invite-e-des-matins/atteintes-a-la-laicite-violences-a-l-ecole-faits-isoles-ou-probleme-de-fond-4462563?at_campaign=culture_hebdo_session&at_medium=newsletter&at_chaine=france_culture
- henrietteMédiateur
Un message hors-sujet dans ce fil car relevant d'une section en accès membre, voire du restreint, ainsi que tout le débat que ce message a généré ont été supprimés. Il a fallu couper large...
Pour rappel :
- les questions sur la laïcité et l'éducation se traitent dans une section dédiée du forum, en accès membre,
- les questions sur la laïcité en général ne s'abordent que dans le restreint.
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"Il n'y a que ceux qui veulent tromper les peuples et gouverner à leur profit qui peuvent vouloir retenir les hommes dans l'ignorance."
- Royan : 300€ d'amende pour le parent d'élève qui a menacé de mort le principal du collège.
- Collège Debussy (Courrières, 62) : un jeune vient pour punir son ex-amie et menace de mort le principal.
- Angouleme : une mère condamnée à 4 mois de prison avec sursis pour avoir menacé un enseignant.
- Collègue agressé physiquement : mon principal annonce que l'élève ne sera pas forcément exclu lors du conseil de discipline.
- Une élève demande à avoir un prénom masculin
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