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Randoschtroumf
Niveau 10

Quand les groupes WhatsApp de parents d’élèves deviennent des tribunaux populaires pour professeurs - Page 7 Empty Re: Quand les groupes WhatsApp de parents d’élèves deviennent des tribunaux populaires pour professeurs

par Randoschtroumf Mer 14 Fév - 14:15
Sei a écrit:Que les informations concernant l’absence de l’enseignant-e passe par ce réseau me paraît une drôle de pratique. Ici, les infos importantes concernant l’école passent par le carnet de liaison ou par un mail du directeur, celles concernant le périscolaire passent par un mail de la mairie, et celles concernant les actions de l’APE par un mail de l’APE. Logique, non ?
J’ai déjà envoyé un message à une maman pour des devoirs oubliés et réciproquement, mais si je n’avais pas eu son numéro, eh bien, tant pis.
J’avoue trouver étrange cet envahissement de l’école par les parents.

Je trouve également que ces informations n'ont rien à voir avec WhatsApp.

Les informations venant de l'école n'ont pas à passer sur WhatsApp, qui n'est d'ailleurs pas RGPD compatible.
On utilise soit le bon vieux cahier de liaison (parfait pour limiter les demandes de réponse immédiate ou les commentaires désagréables car c'est plus réfléchi, moins immédiat quand on sort un stylo, le cahier et qu'on attend le lendemain que lorsqu'on dégaine le téléphone), soit éventuellement le mail ou un ENT.

Concernant les parents d'élèves, ils peuvent demander la liste et les coordonnées (mail) des familles ayant autorisé leur communication.

Les parents n'ont pas à prendre et diffuser de photos lorsqu'ils accompagnent une sortie, je l'ai déjà rappelé et suis déjà intervenue à ce sujet. C'est très sympa pour les familles qui sont d'accord, mais totalement irrespectueux des familles qui s'y opposent. Les parents accompagnateurs n'ont pas le détail des autorisations de prise de vue (et, encore une fois, WhatsApp est prévu pour un usage privé).

En cas d'absence, il y a une solution très simple, utilisée depuis bien avant le téléphone : passer récupérer à l'école la pochette avec les leçons, supports, fiches distribués aux élèves ou demander à un autre parent de le faire, ou demander à un camarade de classe de tout récupérer, le tout après évidemment avoir contacté l'enseignant pour que tout soit rassemblé. Pas besoin de WhatsApp.

Concernant les cahiers oubliés, les leçons mal notées, j'ai constaté que ce sont les parents qui travaillent à la place des enfants quand les demandes fusent sur WhatsApp. Devenir élève, c'est aussi copier correctement ses devoirs, ne pas mettre le cahier rouge dans le cartable quand l'enseignant montre le bleu (pour les petits) ou note "cahier bleu" au tableau pour les plus grands, encore moins retirer volontairement le matériel après coup (j'ai eu quelques filous pour qui je contrôlais de temps en temps et qui ont tenté après vérification de modifier le contenu...). Donc si son enfant a un profil particulier (et j'en dais quelque chose), on en parle à l'enseignant (on peut mettre un tuteur pour un enfant TDAH, accompagner, garder un œil sur ce qu'il fait), on garde des coordonnées de parents pour dépanner. Dans le cas contraire, on dit à son enfant qu'il doit se bouger. Il n'y a aucune raison qu'un enfant lambda ne soit pas capable de copier les leçons écrites au tableau sur son agenda, ou mettre cahiers jaune, vert, bleu, agenda, porte-vues en suivant la liste au tableau ou en le sortant de sa case et en le mettant dans son cartable au fur et à mesure que la maîtresse gesticule devant son tableau, le cahier jaune levé au-dessus de sa tête, répétant "tout le monde lève le cahier jaune. Non, Arthur, le jaune, pas le rouge. Noémie, au lieu de jouer avec tes ciseaux, sors ton cahier jaune. Tout le monde met le cahier jaune dans son cartable. DANS SON CARTABLE. Non, Jean-Ryan, on fait le cartable, c'est dans le cartable que tu dois mettre le cahier jaune".

A un moment, il faut responsabiliser les enfants au lieu d'inonder les autres de messages.

En général, le CR du conseil d'école n'est pas diffusé dans les cahiers, mais affiché sur le panneau d'affichage ou diffusé par mail (quota de photocopies).

L'entraide pour les bus, pour les vêtements oubliés (ah, l'étalage régulièrement à la récré en obligeant les élèves à regarder en sortant... Ah, les Marie-Rayanah qui certifient que le gilet qui traine dans le couloir marqué à leur nom n'est pas à elles), pour faire un cadeau surprise, c'est différent.
Elyas
Elyas
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par Elyas Mer 14 Fév - 14:17
maikreeeesse a écrit:Enfin il n'y a pas trop le choix  quand c'est la décision des parents ou de l'enfant; soit on fait en sorte que l'élève soit hors champ (avec plus ou moins de doigté) soit on masque et là bonjour le temps passé, surtout un film. Il n'y a pas faute professionnelle.
Mettre sur des réseaux sociaux, ce sont les parents qui le font, pas les enseignants que je sache.

Cela me trouble cet argument.

Le fait de photographier/filmer les enfants pendant les heures de cours, en quoi est-ce une nécessité professionnelle ?
De même, considérer les parents qui refusent (ce qui est, me semble-t-il normal) comme des enquiquineurs (cf. certaines réponses sur ce fil) est-il normal ?

Cette mode de la photographie/vidéo des cours où il y a les élèves pose avec diffusion est un réel souci.

Je prends l'exemple de ce qu'on peut voir sur Toutemonannée.com.

Le fait de photographier/filmer devrait être un acte rare. Or, il devient un acte usuel, voire dans les cas extrêmes quotidiens. C'est un vrai problème pour moi.
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par Invité Mer 14 Fév - 14:17
Randoschtroumf a écrit:
Sei a écrit:Que les informations concernant l’absence de l’enseignant-e passe par ce réseau me paraît une drôle de pratique. Ici, les infos importantes concernant l’école passent par le carnet de liaison ou par un mail du directeur, celles concernant le périscolaire passent par un mail de la mairie, et celles concernant les actions de l’APE par un mail de l’APE. Logique, non ?
J’ai déjà envoyé un message à une maman pour des devoirs oubliés et réciproquement, mais si je n’avais pas eu son numéro, eh bien, tant pis.
J’avoue trouver étrange cet envahissement de l’école par les parents.

Je trouve également que ces informations n'ont rien à voir avec WhatsApp.

Les informations venant de l'école n'ont pas à passer sur WhatsApp, qui n'est d'ailleurs pas RGPD compatible.
On utilise soit le bon vieux cahier de liaison (parfait pour limiter les demandes de réponse immédiate ou les commentaires désagréables car c'est plus réfléchi, moins immédiat quand on sort un stylo, le cahier et qu'on attend le lendemain que lorsqu'on dégaine le téléphone), soit éventuellement le mail ou un ENT.

Concernant les parents d'élèves, ils peuvent demander la liste et les coordonnées (mail) des familles ayant autorisé leur communication.

Les parents n'ont pas à prendre et diffuser de photos lorsqu'ils accompagnent une sortie, je l'ai déjà rappelé et suis déjà intervenue à ce sujet. C'est très sympa pour les familles qui sont d'accord, mais totalement irrespectueux des familles qui s'y opposent. Les parents accompagnateurs n'ont pas le détail des autorisations de prise de vue (et, encore une fois, WhatsApp est prévu pour un usage privé).

En cas d'absence, il y a une solution très simple, utilisée depuis bien avant le téléphone : passer récupérer à l'école la pochette avec les leçons, supports, fiches distribués aux élèves ou demander à un autre parent de le faire, ou demander à un camarade de classe de tout récupérer, le tout après évidemment avoir contacté l'enseignant pour que tout soit rassemblé. Pas besoin de WhatsApp.

Concernant les cahiers oubliés, les leçons mal notées, j'ai constaté que ce sont les parents qui travaillent à la place des enfants quand les demandes fusent sur WhatsApp. Devenir élève, c'est aussi copier correctement ses devoirs, ne pas mettre le cahier rouge dans le cartable quand l'enseignant montre le bleu (pour les petits) ou note "cahier bleu" au tableau pour les plus grands, encore moins retirer volontairement le matériel après coup (j'ai eu quelques filous pour qui je contrôlais de temps en temps et qui ont tenté après vérification de modifier le contenu...). Donc si son enfant a un profil particulier (et j'en dais quelque chose),  on en parle à l'enseignant (on peut mettre un tuteur pour un enfant TDAH, accompagner, garder un œil sur ce qu'il fait), on garde des coordonnées de parents pour dépanner. Dans le cas contraire, on dit à son enfant qu'il doit se bouger. Il n'y a aucune raison qu'un enfant lambda ne soit pas capable de copier les leçons écrites au tableau sur son agenda, ou mettre cahiers jaune, vert, bleu, agenda, porte-vues en suivant la liste au tableau ou en le sortant de sa case et en le mettant dans son cartable au fur et à mesure que la maîtresse gesticule devant son tableau, le cahier jaune levé au-dessus de sa tête, répétant "tout le monde lève le cahier jaune. Non, Arthur, le jaune, pas le rouge. Noémie, au lieu de jouer avec tes ciseaux, sors ton cahier jaune. Tout le monde met le cahier jaune dans son cartable. DANS SON CARTABLE. Non, Jean-Ryan, on fait le cartable, c'est dans le cartable que tu dois mettre le cahier jaune".

A un moment, il faut responsabiliser les enfants au lieu d'inonder les autres de messages.

En général, le CR  du conseil d'école n'est pas diffusé dans les cahiers, mais affiché sur le panneau d'affichage ou diffusé par mail (quota de photocopies).

L'entraide pour les bus, pour les vêtements oubliés (ah, l'étalage régulièrement à la récré en obligeant les élèves à regarder en sortant... Ah, les Marie-Rayanah qui certifient que le gilet qui traine dans le couloir marqué à leur nom n'est pas à elles), pour faire un cadeau surprise, c'est différent.

aai
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par Invité Mer 14 Fév - 14:22
Quand un parent vient me dire que son enfant n'a pas pris les bonnes affaires dans le cartable (alors que nous faisons le cartable ensemble et tout est bien écrit dans mes devoirs), avant même de laisser le parent me demander MA part de responsabilité (...), je demande : "Avez-vous rouspété votre enfant? Moi je vais le punir"
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Sisyphe
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Quand les groupes WhatsApp de parents d’élèves deviennent des tribunaux populaires pour professeurs - Page 7 Empty Re: Quand les groupes WhatsApp de parents d’élèves deviennent des tribunaux populaires pour professeurs

par Sisyphe Mer 14 Fév - 14:23
Je suis toujours étonnée par le nombre de photos prises en classe (et le plus souvent c'est le fait des parents qui accompagnent une sortie, viennent faire des jeux de sociétés ou des ateliers artistiques bénévolement). Ici l'école utilise "Educartable" et il y a chaque semaine (3 de mes enfants sont en primaire) des photos à regarder. Ce que je ne fais jamais, car j'avoue que cela ne m'intéresse pas. Mais sous les photos, on peut indiquer des commentaires et l'un de mes enfants m'a demandé pourquoi je n'avais pas répondu au commentaire fait par le père d'un de ses camarades. Ce père avait écrit un commentaire élogieux sous la photo de mon fils qui jouait du violon à la classe et il s'attendait à ce que je fasse de même pour son enfant qui a fait un exposé sur les étoiles.
De manière générale, je trouve que j'ai plus de mal à entrer en relation avec les parents d'élèves qu'il y a quelques années et en y réfléchissant, je me demande si ce n'est pas lié à mon absence d'activité sur les groupes WhattsApp. Je ne commente jamais. J'envoie parfois la photo du cahier de mon enfant mais la plupart du temps quelqu'un d'autre a répondu avant moi. Je pense que c'est un des lieux de rencontre des autres parents et que la sortie à la grille ne suffit plus.
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par Invité Mer 14 Fév - 14:36
Sisyphe a écrit:Je suis toujours étonnée par le nombre de photos prises en classe (et le plus souvent c'est le fait des parents qui accompagnent une sortie, viennent faire des jeux de sociétés ou des ateliers artistiques bénévolement). Ici l'école utilise "Educartable" et il y a chaque semaine (3 de mes enfants sont en primaire) des photos à regarder. Ce que je ne fais jamais, car j'avoue que cela ne m'intéresse pas. Mais sous les photos, on peut indiquer des commentaires et l'un de mes enfants m'a demandé pourquoi je n'avais pas répondu au commentaire fait par le père d'un de ses camarades. Ce père avait écrit un commentaire élogieux sous la photo de mon fils qui jouait du violon à la classe et il s'attendait à ce que je fasse de même pour son enfant qui a fait un exposé sur les étoiles.
De manière générale, je trouve que j'ai plus de mal à entrer en relation avec les parents d'élèves qu'il y a quelques années et en y réfléchissant, je me demande si ce n'est pas lié à mon absence d'activité sur les groupes WhattsApp. Je ne commente jamais. J'envoie parfois la photo du cahier de mon enfant mais la plupart du temps quelqu'un d'autre a répondu avant moi. Je pense que c'est un des lieux de rencontre des autres parents et que la sortie à la grille ne suffit plus.
Mon dieu, quelle horreur, tout ce que je déteste également, en tant que maman. Le groupe WhatsApp, je l'ai quitté pendant le confinement, après m'être disputée avec une mère qui accusait la PE de nos enfants de tous les maux de la Terre (bien que je n'appréciais pas vraiment la PE). Tant pis, je n'ai plus vraiment de lien avec les parents de la classe de mon fils.
dandelion
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par dandelion Mer 14 Fév - 16:19
Je trouve cela très dérangeant que l’espace de classe devienne un espace public. C’est gênant pour les enseignants et pour les enfants, qui ont le droit d’avoir une vie en dehors du regard de leurs parents. Est-ce que les enfants doivent aussi prendre en photo le repas de la cantine pour le poster sur insta?
Certains de nos élèves ont un rapport maladif avec leurs téléphones, et se comportent comme des drogués si on en vient à le leur prendre (y compris avec passage à la violence). Pourquoi commencer si tôt à les faire entrer dans cet engrenage parfois pathologique? Sans compter les problèmes liés à l’exploitation malveillante des photos d’enfants ou même d’adultes (cf Taylor Swift et l’IA).
roxanne
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par roxanne Mer 14 Fév - 16:40
C'est vraiment allé très vite tout ça. Il y a quelques photos en maternelle mais sur le cahier et c'est tout. En même temps, quand je vois la prolifération des jeunes collègues sur les réseaux se filmer en cours sous les hourras de leurs followers, je me dis que quelque chose s'est passé à un moment.
Malaga
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Modérateur

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par Malaga Mer 14 Fév - 16:52
Les maîtresses de mon petit dernier, qui est en maternelle, utilisent toutemonannée. La maîtresse de cette année prend régulièrement des photos et explique les activités pratiquées. J'apprécie voir ce que fait mon fils en classe tout comme j'appréciais voir ce que faisaient son frère et sa sœur (à cette époque, c'est à dire il y a cinq ou six ans, la maîtresse collait les photos des activités dans un cahier que nous avions une fois par mois). Maintenant, si une maîtresse refuse de faire cela (et c'est par exemple le cas avec une enseignante remplaçante qui prend la classe de mon fils une journée par semaine), je le comprends tout à fait également.

Pour accéder à toutemonannée, nous avons un code et un mot de passe et il nous est bien précisé que les photos sont supprimées en fin d'année. Je n'ai pas vu à quel endroit du site (ou même ailleurs) les photos des enfants sont utilisées à des fins commerciales.

Pour les groupes WhattsApp, je fais partie des groupes de parents d'élèves pour mes deux enfants en maternelle/primaire. Il s'agit essentiellement de demandes concernant un devoir mal copié, un cahier oublié etc. Les infos importantes ne passent jamais par là donc un parent qui n'y est pas ne rate rien.

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J'utilise des satellites coûtant plusieurs millions de dollars pour chercher des boîtes Tupperware dans la forêt ; et toi, c'est quoi ton hobby ?
dandelion
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Vénérable

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par dandelion Mer 14 Fév - 17:22
Cela veut dire que l’enseignant passe beaucoup de temps à faire ça. J’avoue que j’ai moi aussi tendance à vouloir faire des choses qui sont ‘visibles’ pour le reste de la communauté éducative, tout en n’étant pas convaincue que ce soit l’usage le plus utile que je puisse faire de mon temps avec les élèves. Après, je suis aussi très attachée à la liberté, je n’aime pas qu’on me filme ou qu’on me prenne en photo, je n’aime pas l’idée d’être pistée, trackée, suivie, et je trouve que, sous couvert de bonnes intentions, toutes ces pratiques participent de cette perte de liberté qui caractérise nos sociétés, qui finissent par être libertaires et conformistes.
Il faut écouter l’émission Les pieds sur terre conseillée plus haut pour comprendre à quel point cette perte de liberté peut aller loin, en interdisant à une enseignante de dire à ses anciens collègues où elle habite par exemple. Pour moi c’est une question de bénéfice/risque qu’il faudrait poser avec sérieux et recul, même si je sais bien que cela va finir comme le plastique ou les voyages en avion: c’est pratique et ça existe, alors autant en profiter.
maikreeeesse
maikreeeesse
Grand sage

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par maikreeeesse Mer 14 Fév - 17:24
Elyas a écrit:
maikreeeesse a écrit:Enfin il n'y a pas trop le choix  quand c'est la décision des parents ou de l'enfant; soit on fait en sorte que l'élève soit hors champ (avec plus ou moins de doigté) soit on masque et là bonjour le temps passé, surtout un film. Il n'y a pas faute professionnelle.
Mettre sur des réseaux sociaux, ce sont les parents qui le font, pas les enseignants que je sache.

Cela me trouble cet argument.

Le fait de photographier/filmer les enfants pendant les heures de cours, en quoi est-ce une nécessité professionnelle ?
De même, considérer les parents qui refusent (ce qui est, me semble-t-il normal) comme des enquiquineurs (cf. certaines réponses sur ce fil) est-il normal ?

Cette mode de la photographie/vidéo des cours où il y a les élèves pose avec diffusion est un réel souci.

Je prends l'exemple de ce qu'on peut voir sur Toutemonannée.com.

Le fait de photographier/filmer devrait être un acte rare. Or, il devient un acte usuel, voire dans les cas extrêmes quotidiens. C'est un vrai problème pour moi.
Filmer/photographier les élèves n'est pas une nécessité professionnelle comme ce n''est pas une faute professionnelle non plus. L'usage en maternelle des photographies des élèves est tellement vaste et riche qu'il est difficile de tout énumérer: production d'écrit, repérage dans le temps (emploi du temps), mathématiques...En élémentaire on l'utilise essentiellement en production d'écrit (journaux d'école, gazette, exposition sciences...), un peu en sciences, en EMC. Beaucoup de maternelle ont un classeur de vie  remplacés souvent par un blog ou un site. Ces blog/site/padlet sont protégés et s’inscrivent dans le RGPD. Les photos par les autres parents lors des sorties  sont interdites. Il n'y a pas de réseaux sociaux hormis ceux qui existent sur les ENT éventuels et je n"ai vu aucune école l'activer jusqu'à présent et il s'agirait d'un réseau social au sein de l'école.
Encore une fois un PE peut ou pas utiliser beaucoup ou avec parcimonie la photographie sans que cela soit un problème si tout est respecté: autorisation des parents ET des élèves, usage explicite, diffusion limitée. De la même manière, il  est  important de réfléchir  au stockage (clé, cloud, disque dur). Mais il y  a une réelle  prise en compte des problèmes éventuels maintenant. Enfin je ne considère pas un enfant ou un parent qui refuse comme enquiquineur, c'est pourquoi j’avais répondu que je ne voyais pas trop quoi faire autrement que de respecter son choix en masquant ou en mettant hors champ l'enfant, sans jugement.
Autre usage: comme PEMF je filme très souvent des élèves en classe, avec leur PE.
Desquestions
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par Desquestions Mer 14 Fév - 17:58
Malaga a écrit:

Pour accéder à toutemonannée, nous avons un code et un mot de passe et il nous est bien précisé que les photos sont supprimées en fin d'année. Je n'ai pas vu à quel endroit du site (ou même ailleurs) les photos des enfants sont utilisées à des fins commerciales.


Il y a peut-être une option à décocher par l'enseignant. Ou alors, c'est payant s'il n'y a pas proposition de vente d'albums ?

Pour quelques mois d'utilisation initié par l'école la veille du confinement, j'ai reçu durant 6 mois des propositions d'achat d'un album reprenant les photos déposées sur le site (lors d'activités demandées par l'enseignante ou simplement mises en ligne par des parents pour maintenir le lien et/ou donner des idées d'occupation et/ou montrer combien tout était bien géré Quand les groupes WhatsApp de parents d’élèves deviennent des tribunaux populaires pour professeurs - Page 7 437980826 ).

Mais lors d'un voyage scolaire l'année suivante, les professeurs mettaient quelques photos en ligne, on voyait que l'option album existait, mais je n'ai reçu aucune proposition d'achat.
Cléopatra2
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Guide spirituel

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par Cléopatra2 Mer 14 Fév - 18:04
Chez nous tout passe par educartable de la part de l'école, même les actions de l'APE pour la coopérative. On ne peut contacter que l'enseignant de son enfant. Honnêtement c'est très bien, c'est pratique.
Il y a des photos pour les anniversaires en CP, et une fois par mois un point sur les activités "visuelles" comme les manipulations en maths. En CM2, le maître ne montre que les photos prises en lien avec les différents projets de l'année, donc il y en a peu.
S'il n'y en avait pas ça ne serait pas très grave.
lene75
lene75
Prophète

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par lene75 Mer 14 Fév - 18:06
dandelion a écrit:Cela veut dire que l’enseignant passe beaucoup de temps à faire ça. J’avoue que j’ai moi aussi tendance à vouloir faire des choses qui sont ‘visibles’ pour le reste de la communauté éducative, tout en n’étant pas convaincue que ce soit l’usage le plus utile que je puisse faire de mon temps avec les élèves. Après, je suis aussi très attachée à la liberté, je n’aime pas qu’on me filme ou qu’on me prenne en photo, je n’aime pas l’idée d’être pistée, trackée, suivie, et je trouve que, sous couvert de bonnes intentions, toutes ces pratiques participent de cette perte de liberté qui caractérise nos sociétés, qui finissent par être libertaires et conformistes.
Il faut écouter l’émission Les pieds sur terre conseillée plus haut pour comprendre à quel point cette perte de liberté peut aller loin, en interdisant à une enseignante de dire à ses anciens collègues où elle habite par exemple. Pour moi c’est une question de bénéfice/risque qu’il faudrait poser avec sérieux et recul, même si je sais bien que cela va finir comme le plastique ou les voyages en avion: c’est pratique et ça existe, alors autant en profiter.

Ou alors comme pour le plastique et l'avion, on va comprendre qu'on est allé trop loin et qu'il faut désormais faire attention.

Il n'y a pas que les parents qui publient sur les réseaux sociaux, les communes y ont aussi leurs comptes et, peut-être plus dans le secondaire que dans le primaire, beaucoup d'établissements aussi. Donc quand on signe le droit à l'image "tout en un", la publication sur des réseaux sociaux comme FB, Twitter, etc., c'est pas du flan. J'ai même découvert récemment (grâce aux groupe WhatsApp des parents qui n'ont pas trop apprécié d'y voir des photos de leurs enfants) que l'établissement de mes filles avait un compte LinkedIn qui regorge de photos.

D'ailleurs en tant que prof aussi, en début d'année, on m'a demandé de remplir une autorisation pour la publication de photos de moi sur les réseaux sociaux du lycée. On pouvait choisir photo avec nom ou sans nom ou refus de publication. J'ai refusé :-)

Et tout ce que je vois, c'est que tout ça c'est du boulot en plus pour les PE, qui ont bien d'autres choses à faire que de perdre le temps à remplir un ENT comme nous, avec en prime des photos...
Desquestions
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par Desquestions Mer 14 Fév - 18:32
maikreeeesse a écrit: Enfin je ne considère pas un enfant ou un parent qui refuse comme enquiquineur, c'est pourquoi j’avais répondu que je ne voyais pas trop quoi faire autrement que de respecter son choix en masquant ou en mettant hors champ l'enfant, sans jugement.
Autre usage: comme PEMF je filme très souvent des élèves en classe, avec leur PE.

Toi non.
Et heureusement, tu n'es pas la seule.
Mais ce n'est pas partout le cas et certains, au lieu de cadrer différemment leur prise de vue, dégagent simplement l'enfant en l'isolant sur une table de musée tandis que les autres travaillent autour de la grande table, ou l'attrapent par le bras pour le tirer du groupe avec un "pas toi !". Ce dernier exemple, je l'ai vu faire, et il ne s'agissait pas de mon enfant, je visitais un monument en même temps qu'une classe.

Il y a un besoin d'éducation aux médias, il est sociétal.
Je connais même une PE (dans ma belle-famille) qui postait des vidéos de spectacles et autres activités de ses élèves sur FB. Elle ne le fait plus depuis deux ans, je ne sais pas si elle s'est lassée, si quelqu'un l'a convaincue de cesser (j'y ai échoué durant des années), si elle poste ailleurs. Et non seulement ce n'est pas une jeune née avec les réseaux, mais en plus ses publications étaient likées par ses collègues (et par sa famille)... Ce qui signifie qu'en 2022, il était encore possible que plusieurs PE d'une école méconnaissent non seulement la loi, mais aussi les dérives possibles. C'est rarissime, du moins je veux le croire !

Quant aux établissements privés, certains jouent sans vergogne des publications de photos sur leurs plaquettes publicitaires, et les photos ne sont pas toujours celles de l'année. On trouve même des blogs de classe ou des sites qui demeurent accessibles, sans compte, sans mot de passe, mais je ne souhaite pas donner de lien ici. D'autres sont au contraires très discrets et ne mettent rien en ligne.

Tout cela pour dire que le bon sens n'est pas toujours partagé : ces exemples et les boucles Whatsapp abusives sont deux facettes d'un même problème de discrétion et de respect de l'image.

Toutefois, les boucles Whatsapp (ou les tweets sur X) restent le plus urgent à mes yeux. Il y a là des effets de meute qui mènent vite à des violences, et malheureusement, trop de graves précédents existent.
Marcelle Duchamp
Marcelle Duchamp
Expert spécialisé

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par Marcelle Duchamp Jeu 15 Fév - 9:12
C'est exactement l'objet du podcast cité plus haut.
Su X et les RS, tout peut être utilisé, amplifié, déformé... C'est effrayant.
Dans mon feed sur X, apparaissait ces derniers jours une petite histoire d'amour entre une maitresse et un papa d'un élève de sa classe divorcé. Visiblement, elle a été espionnée et on a fait remonter la naissance de cette relation à sa direction (ou plus haut) si bien qu'elle a du passer son compte en privé.

_________________
Je m’excuse par avance des fautes d’accord, de grammaire, de syntaxe et de conjugaison que je peux laisser passer dans mes écrits. Je suis aphasique suite à un AVC et je réapprends à écrire depuis presque 5 ans. J'ai un grand problème avec le subjonctif et le genre des mots! Very Happy
Angua
Angua
Grand sage

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par Angua Jeu 15 Fév - 10:01
Je crois que j'ai sauté une page dans ma lecture de ce fil, et mon témoignage n'apportera rien de neuf au débat, mais j'ai envie de vous l'écrire... Tout ça m'amène à deux constats :
- je ne suis pas une mère d'élèves très intégrée au monde des parents d'élèves de l'école de mon fils. Il est en CM1, n'a jamais changé de groupe scolaire, les visages à la sortie sont les mêmes depuis des années. Si ce n'est que je suis rarement à la sortie. Je ne suis pas du genre à "copiner" rapidement et jamais personne ne m'a proposé de participer à un groupe Whatsapp lié à la classe, d'ailleurs... les seuls parents qui ont mon numéro sont ceux des copains de mon fils. Les seuls, si je ne compte pas...
- ... les parents délégués ! En maternelle, les CR de conseils d'école montraient toujours des questions très vindicatives, voire des remises en cause des enseignants. En CP, la liste manquait de volontaires, et, bonne samaritaine, je me suis proposée. J'ai donc intégré le groupe whatsapp des parents élus... j'ai tenu deux ans. Oui, j'ai "tenu". Principalement des mères au foyer, qui discutent longuement avec d'autres à la sortie, le moindre truc les révoltait immédiatement, et elles avaient du temps pour échanger et se monter la tête. Il m'est arrivé de découvrir 20 ou 50 messages d'un coup, parmi lesquels des gens plus pondérés (heureusement, il y en avait) essayaient d'expliquer le réel. J'ai découvert que les questions des parents qui remontaient au conseil d'école étaient déjà tempérée, et que ce qui arrivait en amont était bien pire... au début, j'ai tenté d'être pédagogue, d'expliquer l'école, ce qui était possible ou non. Je me sentais entre deux mondes, et ça me mettait très mal à l'aise.
Bref. Nerveusement, je l'ai très mal vécu et je plains sincèrement les PE.

Et au final, je regrette parfois de ne pas avoir plus de contacts avec d'autres parents, mais l'agressivité qui se dégageait de tout cela m'était insupportable. Je vois régulièrement deux mères de copains devenues elles-mêmes des copines, je salue et discute trois minutes avec deux autres, il y a parfois un "*** a oublié son cahier, tu peux m'envoyer une photo ?", ou "*** peut venir jouer à la maison samedi ?", c'est tout, et c'est très bien comme ça.

PS : En y réfléchissant, je pense aussi que je ne fais pas forcément bonne impression aux autres parents lors des réunions de rentrée. En septembre, je faisais partie des rares à ne pas s'insurger qu'il y ait du travail à la maison (très, très faible aux yeux de la mère prof que je suis), et à ne pas regretter qu'on ne demande pas aux enfants de travailler sur Mathéros, "pour une fois qu'ils font de choses intelligentes sur leur téléphone".
lene75
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Prophète

Quand les groupes WhatsApp de parents d’élèves deviennent des tribunaux populaires pour professeurs - Page 7 Empty Re: Quand les groupes WhatsApp de parents d’élèves deviennent des tribunaux populaires pour professeurs

par lene75 Jeu 15 Fév - 13:54
Angua a écrit:J’ai découvert que les questions des parents qui remontaient au conseil d'école étaient déjà tempérée, et que ce qui arrivait en amont était bien pire...

C'est une des choses qui me fait participer à ces groupes. Je me suis rendu compte que les parents délégués "remontaient" les remarques de la minorité bruyante. Même si on s'expose à des volées de bois vert, manifester son désaccord peut être utile pour que le petit groupe actif ne finisse pas par penser que tout le monde est du même avis.

En ce moment même ça râle sur les devoirs et ça discute de faire "remonter" le problème. Mais je me rends compte que "ça", c'est 3-4 personnes, toujours les mêmes, sachant qu'il y a 54 enfants concernés par ce groupe. Sauf que si les autres se taisent, l'avis "des parents des deux classes", c'est l'avis de ces 3 personnes. En plus je ne sais pas s'ils ont bien compris qu'il y a un enfant de prof de l'établissement dans la classe, et que le prof en question est dans le groupe... alors quand je peux, je dis que nous sommes très satisfaits, que les maîtresses font vraiment un super boulot, et que non, il n'y a pas trop de devoirs. Tout ça n'est que la vérité par ailleurs. Même si le contraire est "remonté" par les "représentants de parents" qui ne représentent qu'eux-mêmes, je me dis que ce prof au moins pourra donner un autre son de cloche aux équipes.

On s'est fait avoir une fois dans un autre groupe. Accusations grotesques de la part d'un parent, reprises par deux autres. Silence gêné de tous les autres parents (vous savez, le message que personne ne like). Le lendemain, message furieux de la PP à qui lesdits parents avaient écrit un mail incendiaire au nom de tous (elle nous a joint le mail en copie). La PP a reçu beaucoup de messages de soutien, du coup, mais parce qu'elle a eu la présence d'esprit de se manifester et qu'on a pu se désolidariser.

Le problème c'est que les parents les plus actifs sur ces groupes, souvent des mères au foyer, sont les mêmes qui sont les plus actifs à l'école, qui sont de toutes les réunions, qui sont à la grille tous les soirs, etc., et qu'à la fin, si personne ne dit rien, seul leur avis compte.
Angua
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Grand sage

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par Angua Jeu 15 Fév - 14:38
lene75 a écrit:
Angua a écrit:J’ai découvert que les questions des parents qui remontaient au conseil d'école étaient déjà tempérée, et que ce qui arrivait en amont était bien pire...

C'est une des choses qui me fait participer à ces groupes. Je me suis rendu compte que les parents délégués "remontaient" les remarques de la minorité bruyante. Même si on s'expose à des volées de bois vert, manifester son désaccord peut être utile pour que le petit groupe actif ne finisse pas par penser que tout le monde est du même avis.
(...)
Le problème c'est que les parents les plus actifs sur ces groupes, souvent des mères au foyer, sont les mêmes qui sont les plus actifs à l'école, qui sont de toutes les réunions, qui sont à la grille tous les soirs, etc., et qu'à la fin, si personne ne dit rien, seul leur avis compte.

Je suis bien d'accord avec toi. Mais jouer ce rôle de tempérance était trop usant pour moi, j'avais l'impression de prendre de plein fouet une violence qui ne m'était pas destinée. J'ai jeté l'éponge pour me préserver. C'est terrible de l'écrire, il y a sans doute une part de lâcheté, mais j'ai l'impression de batailler déjà quotidiennement contre beaucoup de choses, et quitter tout ça a soulagé ma charge mentale.
Ajonc35
Ajonc35
Sage

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par Ajonc35 Jeu 15 Fév - 14:44
Angua a écrit:Je crois que j'ai sauté une page dans ma lecture de ce fil, et mon témoignage n'apportera rien de neuf au débat, mais j'ai envie de vous l'écrire... Tout ça m'amène à deux constats :
- je ne suis pas une mère d'élèves très intégrée au monde des parents d'élèves de l'école de mon fils. Il est en CM1, n'a jamais changé de groupe scolaire, les visages à la sortie sont les mêmes depuis des années. Si ce n'est que je suis rarement à la sortie. Je ne suis pas du genre à "copiner" rapidement et jamais personne ne m'a proposé de participer à un groupe Whatsapp lié à la classe, d'ailleurs... les seuls parents qui ont mon numéro sont ceux des copains de mon fils. Les seuls, si je ne compte pas...
- ... les parents délégués ! En maternelle, les CR de conseils d'école montraient toujours des questions très vindicatives, voire des remises en cause des enseignants. En CP, la liste manquait de volontaires, et, bonne samaritaine, je me suis proposée. J'ai donc intégré le groupe whatsapp des parents élus... j'ai tenu deux ans. Oui, j'ai "tenu". Principalement des mères au foyer, qui discutent longuement avec d'autres à la sortie, le moindre truc les révoltait immédiatement, et elles avaient du temps pour échanger et se monter la tête. Il m'est arrivé de découvrir 20 ou 50 messages d'un coup, parmi lesquels des gens plus pondérés (heureusement, il y en avait) essayaient d'expliquer le réel. J'ai découvert que les questions des parents qui remontaient au conseil d'école étaient déjà tempérée, et que ce qui arrivait en amont était bien pire... au début, j'ai tenté d'être pédagogue, d'expliquer l'école, ce qui était possible ou non. Je me sentais entre deux mondes, et ça me mettait très mal à l'aise.
Bref. Nerveusement, je l'ai très mal vécu et je plains sincèrement les PE.

Et au final, je regrette parfois de ne pas avoir plus de contacts avec d'autres parents, mais l'agressivité qui se dégageait de tout cela m'était insupportable. Je vois régulièrement deux mères de copains devenues elles-mêmes des copines, je salue et discute trois minutes avec deux autres, il y a parfois un "*** a oublié son cahier, tu peux m'envoyer une photo ?", ou "*** peut venir jouer à la maison samedi ?", c'est tout, et c'est très bien comme ça.

PS : En y réfléchissant, je pense aussi que je ne fais pas forcément bonne impression aux autres parents lors des réunions de rentrée. En septembre, je faisais partie des rares à ne pas s'insurger qu'il y ait du travail à la maison (très, très faible aux yeux de la mère prof que je suis), et à ne pas regretter qu'on ne demande pas aux enfants de travailler sur Mathéros, "pour une fois qu'ils font de choses intelligentes sur leur téléphone".
Ma fille, pas enseignante, est au Conseil d'Ecole et y tient car elle trouve que les plaintes, réclamations des parents sont souvent injustifiées et sa parole, et pas que la sienne heureusement, rééquilibre l'ensemble. Les PE l'ont déjà remerciée plus d'une fois.
Et pour ma part, je ne peux qu'acquiescer avec vos propos. Mais il ne faut pas laisser les nuisibles se répandre et pire se multiplier.
lene75
lene75
Prophète

Quand les groupes WhatsApp de parents d’élèves deviennent des tribunaux populaires pour professeurs - Page 7 Empty Re: Quand les groupes WhatsApp de parents d’élèves deviennent des tribunaux populaires pour professeurs

par lene75 Jeu 15 Fév - 14:45
Angua, je comprends très bien, et moi-même je n'ai pas toujours le courage d'intervenir.
Marcelle Duchamp
Marcelle Duchamp
Expert spécialisé

Quand les groupes WhatsApp de parents d’élèves deviennent des tribunaux populaires pour professeurs - Page 7 Empty Re: Quand les groupes WhatsApp de parents d’élèves deviennent des tribunaux populaires pour professeurs

par Marcelle Duchamp Jeu 15 Fév - 14:46
Angua a écrit:
lene75 a écrit:
Angua a écrit:J’ai découvert que les questions des parents qui remontaient au conseil d'école étaient déjà tempérée, et que ce qui arrivait en amont était bien pire...

C'est une des choses qui me fait participer à ces groupes. Je me suis rendu compte que les parents délégués "remontaient" les remarques de la minorité bruyante. Même si on s'expose à des volées de bois vert, manifester son désaccord peut être utile pour que le petit groupe actif ne finisse pas par penser que tout le monde est du même avis.
(...)
Le problème c'est que les parents les plus actifs sur ces groupes, souvent des mères au foyer, sont les mêmes qui sont les plus actifs à l'école, qui sont de toutes les réunions, qui sont à la grille tous les soirs, etc., et qu'à la fin, si personne ne dit rien, seul leur avis compte.

Je suis bien d'accord avec toi. Mais jouer ce rôle de tempérance était trop usant pour moi, j'avais l'impression de prendre de plein fouet une violence qui ne m'était pas destinée. J'ai jeté l'éponge pour me préserver. C'est terrible de l'écrire, il y a sans doute une part de lâcheté, mais j'ai l'impression de batailler déjà quotidiennement contre beaucoup de choses, et quitter tout ça a soulagé ma charge mentale.

Pas de lâcheté ici, juste de la préservation de sa santé mentale!!

Moi j'ai la double casquette puisque je suis "mère au foyer" dans le sens où je travaille de la maison puisqu'en poste adapté handicap au CNED donc je suis au portail le matin et je peux discuter avec les acteurs de l'école.
Mais moi, en fait, je "rassure" la directrice en lui prouvant que je ne suis pas comme bcp de parents qui cherchent les embrouilles, elle vide un peu son sac auprès de moi (et comme je suis une tombe, je garde tout pour moi donc je ne ragote pas comme certaines mamans que je vois à l'école).
D'ailleurs, j'organise des cafés du matin avec certaines parents de la classe qui sont disponibles et je diffuse l'air de rien des petites infos sur l'Ecole, la politique de destruction de l'éducation nationale, je démonte quelques clichés entre deux gorgées de café et de "c'est quand le spectacle de la chorale? ".
C'est mon côté Mata Hari Wink

_________________
Je m’excuse par avance des fautes d’accord, de grammaire, de syntaxe et de conjugaison que je peux laisser passer dans mes écrits. Je suis aphasique suite à un AVC et je réapprends à écrire depuis presque 5 ans. J'ai un grand problème avec le subjonctif et le genre des mots! Very Happy
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par Invité Jeu 15 Fév - 14:47
Marcelle Duchamp a écrit:
Angua a écrit:
lene75 a écrit:
Angua a écrit:J’ai découvert que les questions des parents qui remontaient au conseil d'école étaient déjà tempérée, et que ce qui arrivait en amont était bien pire...

C'est une des choses qui me fait participer à ces groupes. Je me suis rendu compte que les parents délégués "remontaient" les remarques de la minorité bruyante. Même si on s'expose à des volées de bois vert, manifester son désaccord peut être utile pour que le petit groupe actif ne finisse pas par penser que tout le monde est du même avis.
(...)
Le problème c'est que les parents les plus actifs sur ces groupes, souvent des mères au foyer, sont les mêmes qui sont les plus actifs à l'école, qui sont de toutes les réunions, qui sont à la grille tous les soirs, etc., et qu'à la fin, si personne ne dit rien, seul leur avis compte.

Je suis bien d'accord avec toi. Mais jouer ce rôle de tempérance était trop usant pour moi, j'avais l'impression de prendre de plein fouet une violence qui ne m'était pas destinée. J'ai jeté l'éponge pour me préserver. C'est terrible de l'écrire, il y a sans doute une part de lâcheté, mais j'ai l'impression de batailler déjà quotidiennement contre beaucoup de choses, et quitter tout ça a soulagé ma charge mentale.

Pas de lâcheté ici, juste de la préservation de sa santé mentale!!

Moi j'ai la double casquette puisque je suis "mère au foyer" dans le sens où je travaille de la maison puisqu'en poste adapté handicap au CNED donc je suis au portail le matin et je peux discuter avec les acteurs de l'école.
Mais moi, en fait, je "rassure" la directrice en lui prouvant que je ne suis pas comme bcp de parents qui cherchent les embrouilles, elle vide un peu son sac auprès de moi (et comme je suis une tombe, je garde tout pour moi donc je ne ragote pas comme certaines mamans que je vois à l'école).
D'ailleurs, j'organise des cafés du matin avec certaines parents de la classe qui sont disponibles et je diffuse l'air de rien des petites infos sur l'Ecole, la politique de destruction de l'éducation nationale, je démonte quelques clichés entre deux gorgées de café et de "c'est quand le spectacle de la chorale? ".
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Quand les groupes WhatsApp de parents d’élèves deviennent des tribunaux populaires pour professeurs - Page 7 Empty Re: Quand les groupes WhatsApp de parents d’élèves deviennent des tribunaux populaires pour professeurs

par LemmyK Jeu 15 Fév - 15:41
Marcelle Duchamp a écrit:
Angua a écrit:
lene75 a écrit:
Angua a écrit:J’ai découvert que les questions des parents qui remontaient au conseil d'école étaient déjà tempérée, et que ce qui arrivait en amont était bien pire...

C'est une des choses qui me fait participer à ces groupes. Je me suis rendu compte que les parents délégués "remontaient" les remarques de la minorité bruyante. Même si on s'expose à des volées de bois vert, manifester son désaccord peut être utile pour que le petit groupe actif ne finisse pas par penser que tout le monde est du même avis.
(...)
Le problème c'est que les parents les plus actifs sur ces groupes, souvent des mères au foyer, sont les mêmes qui sont les plus actifs à l'école, qui sont de toutes les réunions, qui sont à la grille tous les soirs, etc., et qu'à la fin, si personne ne dit rien, seul leur avis compte.

Je suis bien d'accord avec toi. Mais jouer ce rôle de tempérance était trop usant pour moi, j'avais l'impression de prendre de plein fouet une violence qui ne m'était pas destinée. J'ai jeté l'éponge pour me préserver. C'est terrible de l'écrire, il y a sans doute une part de lâcheté, mais j'ai l'impression de batailler déjà quotidiennement contre beaucoup de choses, et quitter tout ça a soulagé ma charge mentale.

Pas de lâcheté ici, juste de la préservation de sa santé mentale!!

Moi j'ai la double casquette puisque je suis "mère au foyer" dans le sens où je travaille de la maison puisqu'en poste adapté handicap au CNED donc je suis au portail le matin et je peux discuter avec les acteurs de l'école.
Mais moi, en fait, je "rassure" la directrice en lui prouvant que je ne suis pas comme bcp de parents qui cherchent les embrouilles, elle vide un peu son sac auprès de moi (et comme je suis une tombe, je garde tout pour moi donc je ne ragote pas comme certaines mamans que je vois à l'école).
D'ailleurs, j'organise des cafés du matin avec certaines parents de la classe qui sont disponibles et je diffuse l'air de rien des petites infos sur l'Ecole, la politique de destruction de l'éducation nationale, je démonte quelques clichés entre deux gorgées de café et de "c'est quand le spectacle de la chorale? ".
C'est mon côté Mata Hari Wink

aaiaaiaaiaai
PS. Cela est hors sujet mais j'ai beaucoup aimé ta BD.
Marcelle Duchamp
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Expert spécialisé

Quand les groupes WhatsApp de parents d’élèves deviennent des tribunaux populaires pour professeurs - Page 7 Empty Re: Quand les groupes WhatsApp de parents d’élèves deviennent des tribunaux populaires pour professeurs

par Marcelle Duchamp Jeu 15 Fév - 18:25
Awww merci beaucoup!
Je fais la suite actuellement mais CNED + rééducation quotidienne + mon activité de Mata Hari (non je rigole!) + interventions diverses et variées + qq heures de cours à l’INSPE, je suis moins productive que pour le tome 1

_________________
Je m’excuse par avance des fautes d’accord, de grammaire, de syntaxe et de conjugaison que je peux laisser passer dans mes écrits. Je suis aphasique suite à un AVC et je réapprends à écrire depuis presque 5 ans. J'ai un grand problème avec le subjonctif et le genre des mots! Very Happy
ipomee
ipomee
Guide spirituel

Quand les groupes WhatsApp de parents d’élèves deviennent des tribunaux populaires pour professeurs - Page 7 Empty Re: Quand les groupes WhatsApp de parents d’élèves deviennent des tribunaux populaires pour professeurs

par ipomee Jeu 15 Fév - 18:34
Marcelle Duchamp a écrit:Awww merci beaucoup!
Je fais la suite actuellement mais CNED + rééducation quotidienne + mon activité de Mata Hari (non je rigole!) + interventions diverses et variées + qq heures de cours à l’INSPE, je suis moins productive que pour le tome 1

Préviens quand elle sortira, je foncerai à la librairie !
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