- BaldredSage
Prezbo a écrit:Baldred a écrit:lulucastagnette a écrit:Dans mon collège, on s'oriente vers un groupe d'élèves en grande difficulté et, pour le reste, des groupes hétérogènes.
On (l'inspection) nous demande une progression commune pour faciliter les changements de groupe (aberration, selon moi !).
Même tendance chez nous à regrouper moyen/fort. Le processus de détournement/étouffement de la réforme est en cours, on cherche les limites.
En revanche silence radio des IPR pour le moment. Je suppose que la demande de progression commune est un minimum, là aussi il faudra voir ce qu'est le minimum, je penche pour un spiralaire asynchrone décroché ( concept déposé à l'INPI, n'essayez pas de me doubler )
Avec un décret qui ne parle plus de groupes de niveau, mais évoque le "groupe des élèves les plus faibles", cela va se terminer dans la plupart des cas comme ça, probablement : un petit groupe regroupant les élèves les plus faibles pour soulager les autres classes.
Système utilisé dans un de mes collèges il y a des années, pendant des années, par un CDE pirate.
Le système fonctionnait globalement : intérêt pour la difficulté scolaire et sa rememédiation, allègement des classes des quelques élèves les plus faibles. Cours en barrettes, mais aucune demande de progression commune. Changement en cours d'année possible, en fait jamais. MAIS le système à un sens en 6e, en 6e et 5e éventuellement, mais surtout pas sur les 4 années du collège.
- PrezboGrand Maître
Baldred a écrit:Prezbo a écrit:Baldred a écrit:lulucastagnette a écrit:Dans mon collège, on s'oriente vers un groupe d'élèves en grande difficulté et, pour le reste, des groupes hétérogènes.
On (l'inspection) nous demande une progression commune pour faciliter les changements de groupe (aberration, selon moi !).
Même tendance chez nous à regrouper moyen/fort. Le processus de détournement/étouffement de la réforme est en cours, on cherche les limites.
En revanche silence radio des IPR pour le moment. Je suppose que la demande de progression commune est un minimum, là aussi il faudra voir ce qu'est le minimum, je penche pour un spiralaire asynchrone décroché ( concept déposé à l'INPI, n'essayez pas de me doubler )
Avec un décret qui ne parle plus de groupes de niveau, mais évoque le "groupe des élèves les plus faibles", cela va se terminer dans la plupart des cas comme ça, probablement : un petit groupe regroupant les élèves les plus faibles pour soulager les autres classes.
Système utilisé dans un de mes collèges il y a des années, pendant des années, par un CDE pirate.
Le système fonctionnait globalement : intérêt pour la difficulté scolaire et sa rememédiation, allègement des classes des quelques élèves les plus faibles. Cours en barrettes, mais aucune demande de progression commune. Changement en cours d'année possible, en fait jamais. MAIS le système à un sens en 6e, en 6e et 5e éventuellement, mais surtout pas sur les 4 années du collège.
Cela pose quand même une question évidente : que devenaient les élèves passés par ce dispositif en sixième une fois sortis du dispositif ?
- Ajonc35Sage
Si je comprends les progressions communes, sans valider cette manière de fonctionner, quid de ces progressions quand un enseignant est absent courte ou longue durée, remplace ou pas, des cours qui sont davantage les jours fériés, etc.
Expliquez-moi. Je suis hors sol ou au contraire très, trop terre à terre.
Expliquez-moi. Je suis hors sol ou au contraire très, trop terre à terre.
- BaldredSage
Prezbo a écrit:Baldred a écrit:Prezbo a écrit:Baldred a écrit:
Même tendance chez nous à regrouper moyen/fort. Le processus de détournement/étouffement de la réforme est en cours, on cherche les limites.
En revanche silence radio des IPR pour le moment. Je suppose que la demande de progression commune est un minimum, là aussi il faudra voir ce qu'est le minimum, je penche pour un spiralaire asynchrone décroché ( concept déposé à l'INPI, n'essayez pas de me doubler )
Avec un décret qui ne parle plus de groupes de niveau, mais évoque le "groupe des élèves les plus faibles", cela va se terminer dans la plupart des cas comme ça, probablement : un petit groupe regroupant les élèves les plus faibles pour soulager les autres classes.
Système utilisé dans un de mes collèges il y a des années, pendant des années, par un CDE pirate.
Le système fonctionnait globalement : intérêt pour la difficulté scolaire et sa rememédiation, allègement des classes des quelques élèves les plus faibles. Cours en barrettes, mais aucune demande de progression commune. Changement en cours d'année possible, en fait jamais. MAIS le système à un sens en 6e, en 6e et 5e éventuellement, mais surtout pas sur les 4 années du collège.
Cela pose quand même une question évidente : que devenaient les élèves passés par ce dispositif en sixième une fois sortis du dispositif ?
C'est d'ailleurs la question que m'a posée la CdE suivante, beaucoup moins pirate. Le dispositif fonctionnait en Français et maths, d'abord en 6e et 5e. On a perdu la 5e après je ne sais plus quelle réforme, restait les 2 groupes de 6e. Elle voulait les supprimer, nous non. Elle m'a demandé une évaluation du dispositif. On ne doit pas être si nombreux à avoir évalué un dispositif dans ce ministère. Avec chiffres, graphiques et schémas. Bref.
En fin de 3e plus des 2/3 des élèves de ce groupe était devenus des élèves dans la moyenne, pas repérables par rapport aux autres, avec la même proportion de passage LGT et Pro. Nous avons systématiquement rappelé en conseil de classe leur passage dans le dispositif en général à la surprise de ceux qui l'ignoraient. Le dernier tiers est resté, jusqu'en 3e d'un niveau très faible. Le dispositif a été maintenu et a finalement sombré dans le grand racket des heures de la réforme du collège.
J'insiste sur le fait que la poursuite du dispositif en 4e et 3 est à mon avis une erreur majeure quand l'objectif est la remédiation.
La classe, fermée à 12 élèves x 2, était proposée aux parents, parfois demandée par eux dans la mesure où l'objectif était clairement de rejoindre des classes "normales". Il n'a jamais été remis en cause par les parents des élèves concernés sur la base de ce contrat.
- BaldredSage
Ajonc35 a écrit:Si je comprends les progressions communes, sans valider cette manière de fonctionner, quid de ces progressions quand un enseignant est absent courte ou longue durée, remplace ou pas, des cours qui sont davantage les jours fériés, etc.
Expliquez-moi. Je suis hors sol ou au contraire très, trop terre à terre.
Rien de tout ça, tu cherches simplement à comprendre le fonctionnement d'un dispositif qui ne repose pas sur une logique pédagogique mais politique. Le reste c'est de l'intendance, il y a des perdirs pour ces détails.
- DicloniaExpert
Ajonc, dans cette optique, il me semble qu'un prof absent pourra être remplacé par un autre, genre pacte, ou libre à cette heure-là, "on" lui donne la progression, les cours tout faits, (il nous a été évoqué le fait qu'on devait avoir quasi les mêmes cours... c'est pas pour rien ! ) et roule ma poule.
ou alors, on répartit les élèves dans les autres classes (comme en primaire, puisque cours en barrette...).
ou alors, on répartit les élèves dans les autres classes (comme en primaire, puisque cours en barrette...).
- EnaecoVénérable
Ajonc35 a écrit:Si je comprends les progressions communes, sans valider cette manière de fonctionner, quid de ces progressions quand un enseignant est absent courte ou longue durée, remplace ou pas, des cours qui sont davantage les jours fériés, etc.
Expliquez-moi. Je suis hors sol ou au contraire très, trop terre à terre.
Un peu trop terre à terre, je dirais...
Progression commune ou pas, les classes n'ont jamais toutes le même volume horaire sur une année, parfois avec de grosses disparités. On fait avec sans nécessairement chambouler toutes ses progressions
- MyrrhaNiveau 9
Pardon ; je n'ai pas encore lu les dernières pages, je vais rattraper, mais j'ai une idée qui me trotte dans la tête depuis ce matin, peut-être idiote, je ne sais pas, vous me direz ce que vous en pensez.
Pourquoi ne pas refuser d'évaluer les élèves au troisième trimestre ?
Dans la plupart des établissements, les conseils du deuxième trimestre viennent d'avoir lieu ou vont avoir lieu dans les 2 semaines prochaines. C'est le début du troisième trimestre. Les textes sont parus au BO cette semaine. La réforme est donc passée... même si on peut envisager (et je le souhaite !!!) de continuer la mobilisation (elle se poursuit en tout cas dans le 93) et notamment de ne pas faire la rentrée de septembre...
Ce qui se profile, à la rentrée 2024, c'est le tri social de nos élèves, et nous serons sommés d'y participer. Notamment par les évaluations et la constitution des groupes en fonction de ces évaluations (que ce soit par les PE, par les évaluations nationales, par nous en partie... peu importe).
Or, le coeur de notre métier, ce n'est pas, il me semble, d'évaluer, mais d'abord d'enseigner. On a besoin, c'est vrai, d'évaluer ses élèves pour mesurer le succès de son enseignement, certes, mais parfois, on a l'impression que l'évaluation, qui ne doit être qu'un moyen, tend à devenir une fin. Alors pourquoi ne pas refuser d'évaluer désormais ? Au moins, pour le reste de l'année. Évidemment, on évaluera toujours, on le fait en fait constamment, même sans devoir noté, mais on peut refuser de mettre des notes (ou de rentrer des compétences). On peut limiter les devoirs, et donner plus de place à l'enseignement. Je sais bien que les élèves sont tellement habités à être évalués qu'ils réclament souvent des notes et qu'on a souvent besoin de la note pour les motiver. Mais... je ne sais pas... cette réforme m'a dégoûtée des notes. Je n'ai plus tellement envie de noter les élèves, de contribuer à tout ça... Et je me dis que ce serait beau que tous les profs, au moins d'école et de collège, disent : STOP. Plus de note jusqu'à la fin de l'année. On va faire cours, et après tout, c'est ça le principal.
Pourquoi ne pas refuser d'évaluer les élèves au troisième trimestre ?
Dans la plupart des établissements, les conseils du deuxième trimestre viennent d'avoir lieu ou vont avoir lieu dans les 2 semaines prochaines. C'est le début du troisième trimestre. Les textes sont parus au BO cette semaine. La réforme est donc passée... même si on peut envisager (et je le souhaite !!!) de continuer la mobilisation (elle se poursuit en tout cas dans le 93) et notamment de ne pas faire la rentrée de septembre...
Ce qui se profile, à la rentrée 2024, c'est le tri social de nos élèves, et nous serons sommés d'y participer. Notamment par les évaluations et la constitution des groupes en fonction de ces évaluations (que ce soit par les PE, par les évaluations nationales, par nous en partie... peu importe).
Or, le coeur de notre métier, ce n'est pas, il me semble, d'évaluer, mais d'abord d'enseigner. On a besoin, c'est vrai, d'évaluer ses élèves pour mesurer le succès de son enseignement, certes, mais parfois, on a l'impression que l'évaluation, qui ne doit être qu'un moyen, tend à devenir une fin. Alors pourquoi ne pas refuser d'évaluer désormais ? Au moins, pour le reste de l'année. Évidemment, on évaluera toujours, on le fait en fait constamment, même sans devoir noté, mais on peut refuser de mettre des notes (ou de rentrer des compétences). On peut limiter les devoirs, et donner plus de place à l'enseignement. Je sais bien que les élèves sont tellement habités à être évalués qu'ils réclament souvent des notes et qu'on a souvent besoin de la note pour les motiver. Mais... je ne sais pas... cette réforme m'a dégoûtée des notes. Je n'ai plus tellement envie de noter les élèves, de contribuer à tout ça... Et je me dis que ce serait beau que tous les profs, au moins d'école et de collège, disent : STOP. Plus de note jusqu'à la fin de l'année. On va faire cours, et après tout, c'est ça le principal.
- lene75Prophète
Je ne comprends même pas comment on peut imposer une progression commune sans fournir les cours : si les collègues n'arrivent pas à se mettre d'accord, il se passe quoi ? On tranche comment ? Et si l'un d'entre eux n'arrive tout simplement pas à suivre la progression ? Quand j'ai deux classes similaires, je n'arrive jamais à rester synchronisée dans les deux classes. Ça finit toujours par se décaler. L'idée d'une progression commune est un véritable mystère pour moi ! D'autant plus que le bouzin est très déséquilibré, puisque l'un d'entre eux va avoir un groupe plus faible que les autres. J'attends de voir qu'on lui reproche de ne pas avancer au même rythme que les autres...
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Une classe, c'est comme une boîte de chocolats, on sait jamais sur quoi on va tomber...
- MaellerpÉrudit
Une progression commune en maths, ok, je ne trouve pas cela totalement hors sol, on le fait déjà plus ou moins sur tous les niveaux. Mais c'est devoir avancer exactement au même rythme que mes collègues qui me pose problème. J'adapte la durée de mes chapitres à mes classes, il m'arrive d'avoir de gros décalages, je modifie mes contenus, le nombre d'exercices, leur difficulté, selon le profil de la classe et l'intérêt qu'ils manifestent. Il arrive qu'une classe se montre plus enthousiaste sur une notion que ce que j'espérais, et du coup je me fais plaisir quitte à raccourcir un chapitre plus "barbant", et que ce soit l'inverse sur une autre classe. On n'a pas des robots devant nous, nier à ce point la différenciation en prétendant la défendre me sidère. On va essayer de plaider pour des groupes d'élèves en difficulté extraits de classes hétérogènes qui seront donc allégées, mais de ne pas accepter d'autres contraintes, les barrettes c'est déjà beaucoup pour nos EDT, ainsi que l'obligation de tous prendre un niveau supplémentaire. Je ne crois plus à rien, j'espère juste que les chefs se rendront compte que ce n'est pas en se mettant les équipes à dos et en nous mettant la pression de toutes parts qu'ils arriveront à nous maintenir devant les élèves. C'est la première fois que j'envisage de voir mon médecin au moindre coup de fatigue...
- Fesseur ProGuide spirituel
Une progression commune est pratiquement impossible en raison déjà des sorties/absences/semaines paires ou impaires/interventions diverses et variées qui "prennent" les élèves.
A rajouter aussi à l'aspect pédagogique.
A rajouter aussi à l'aspect pédagogique.
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Pourvu que ça dure...
- henrietteMédiateur
Le Café pédagogique d'aujourd'hui publie un article intéressant : "Choc des savoirs, le collège abaissé" qui reprend tout ce qu'on dénonce depuis des mois : discrimination sociale, destin scolaire scellé à 11 ans, manque de moyens, caporalisation des enseignants.
https://www.cafepedagogique.net/2024/03/21/choc-des-savoirs-le-college-abaisse/
Je relève en particulier ce passage qui montre pourquoi on n'aura pas des groupes à effectif réduits mais à effectif classe entière :
https://www.cafepedagogique.net/2024/03/21/choc-des-savoirs-le-college-abaisse/
Je relève en particulier ce passage qui montre pourquoi on n'aura pas des groupes à effectif réduits mais à effectif classe entière :
Le mur de la réalité...
Selon le ministère, le groupe des élèves faibles concerne un quart des collégiens en français et un tiers en maths. Pour les 4 premiers mois de l’année scolaire 2024-2025, en suivant la promesse de groupes réduits à 15 élèves, il aurait fallu 7750 professeurs dans ces deux disciplines. Des professeurs venus d’on ne sait où…
Le décret publié le 22 février a changé le paysage. Il supprime 87 millions de salaires dans le second degré. Cela représente la rémunération annuelle de 1740 enseignants. Et pour les 4 mois de septembre à décembre 2024, c’est l’équivalent de 5220 emplois de professeurs qui disparaissent. C’est cette réalité budgétaire qui s’applique à la rentrée. On voit mal dans cette situation comment le ministère pourra mettre en place des groupes réellement réduits en 6e et 5e à la rentrée. Il n’en a plus les moyens.
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"Il n'y a que ceux qui veulent tromper les peuples et gouverner à leur profit qui peuvent vouloir retenir les hommes dans l'ignorance."
- epekeina.tes.ousiasModérateur
Deux autres possibilités alternatives : ou bien il suffit d'ignorer la réalité pour qu'elle cesse d'être quoi que ce soit, pas même un mur ; ou bien peu importe le nombre d'élèves dans les “groupes”, du moment qu'ils sont “de niveau”, ce qui revient à hiérarchiser les élèves dans des classes de niveau. Les deux ne sont peut-être pas exclusives l'une de l'autre.
Toujours est-il que l'on revient vers les collèges post-59 : deux premières années “d'observation” (=classement par niveau), avant orientation vers un cycle adapté (apprentissage), une sorte de CEG qui ne serait pas un CES (encore moins pour tous) et pas déjà un CET…
Toujours est-il que l'on revient vers les collèges post-59 : deux premières années “d'observation” (=classement par niveau), avant orientation vers un cycle adapté (apprentissage), une sorte de CEG qui ne serait pas un CES (encore moins pour tous) et pas déjà un CET…
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Si tu vales valeo.
- almuixeNeoprof expérimenté
Ce sera même plus injuste qu'en 1960 car on réinstaurer un tri social sans prévenir. Et, j'espère ne pas blesser mes collègues PE en disant que mon expérience me laisse penser qu'il y a eu une perte de savoir pédagogique depuis 1960, ce qui fait beaucoup plus dépendre l'acquisition de certaines notions des familles. Sauf si le professeur de cm rattrape le coup, je suis convaincue que les élèves de la classe de mon fils seront en difficulté en conjugaison en 6eme. Et pourtant comme je le répète souvent, mon fils a une institutrice formidable. Mais certaines méthodes constructivistes sont désastreuses. Je sauve les meubles avec les livres du grip ou les poly de doublecasquette. J'ai identifié d'autres enfants qui ont aussi cet héritage parental. Mais moi tout ce que je peux faire c'est en parler autour de moi à certains parents.
Je suis en lycée mais totalement déprimée de vous lire. Comment cela peut il passer ?
Je suis en lycée mais totalement déprimée de vous lire. Comment cela peut il passer ?
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Association R.E.A.C.T – Réagir face aux Enfants et Adolescents au Comportement Tyrannique
- joebar69Fidèle du forum
henriette a écrit:Le Café pédagogique d'aujourd'hui publie un article intéressant : "Choc des savoirs, le collège abaissé" qui reprend tout ce qu'on dénonce depuis des mois : discrimination sociale, destin scolaire scellé à 11 ans, manque de moyens, caporalisation des enseignants.
https://www.cafepedagogique.net/2024/03/21/choc-des-savoirs-le-college-abaisse/
Je relève en particulier ce passage qui montre pourquoi on n'aura pas des groupes à effectif réduits mais à effectif classe entière :
Le mur de la réalité...
Selon le ministère, le groupe des élèves faibles concerne un quart des collégiens en français et un tiers en maths. Pour les 4 premiers mois de l’année scolaire 2024-2025, en suivant la promesse de groupes réduits à 15 élèves, il aurait fallu 7750 professeurs dans ces deux disciplines. Des professeurs venus d’on ne sait où…
Le décret publié le 22 février a changé le paysage. Il supprime 87 millions de salaires dans le second degré. Cela représente la rémunération annuelle de 1740 enseignants. Et pour les 4 mois de septembre à décembre 2024, c’est l’équivalent de 5220 emplois de professeurs qui disparaissent. C’est cette réalité budgétaire qui s’applique à la rentrée. On voit mal dans cette situation comment le ministère pourra mettre en place des groupes réellement réduits en 6e et 5e à la rentrée. Il n’en a plus les moyens.
De là où on peut craindre la prochaine étape du démantèlement de l’École Publique. Le mantra pour réduire les dépenses publiques sur 2024 et les années suivantes est tellement omniprésent dans les pensées de nos dirigeant.e.s, que l'étape suivante (non-annoncée) sera le démantèlement de nos statuts.
Et même sur ce point, je ne suis pas persuadé d'une mobilisation forte de notre profession.
- joebar69Fidèle du forum
Ne nous trompons pas de cible, svp. Les responsables ne sont pas les PE. Il s'agit de choix politiques désastreux qui ont été menés aux 4 vents, depuis plus de 30 ans, au moins. Avec des changements de caps tous les 4 matins.almuixe a écrit:Ce sera même plus injuste qu'en 1960 car on réinstaurer un tri social sans prévenir. Et, j'espère ne pas blesser mes collègues PE en disant que mon expérience me laisse penser qu'il y a eu une perte de savoir pédagogique depuis 1960, ce qui fait beaucoup plus dépendre l'acquisition de certaines notions des familles. Sauf si le professeur de cm rattrape le coup, je suis convaincue que les élèves de la classe de mon fils seront en difficulté en conjugaison en 6eme. Et pourtant comme je le répète souvent, mon fils a une institutrice formidable. Mais certaines méthodes constructivistes sont désastreuses. Je sauve les meubles avec les livres du grip ou les poly de doublecasquette. J'ai identifié d'autres enfants qui ont aussi cet héritage parental. Mais moi tout ce que je peux faire c'est en parler autour de moi à certains parents.
Je suis en lycée mais totalement déprimée de vous lire. Comment cela peut il passer ?
- almuixeNeoprof expérimenté
Mais je ne vise absolument pas les PE. De toute manière, même si depuis des décennies les hommes politiques nous disent l'inverse, quand un système dysfonctionne les responsables sont ceux aux commandes, pas la multitude de personnes à la base de la hiérarchie.
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Association R.E.A.C.T – Réagir face aux Enfants et Adolescents au Comportement Tyrannique
- PrezboGrand Maître
Baldred a écrit:Prezbo a écrit:
Cela pose quand même une question évidente : que devenaient les élèves passés par ce dispositif en sixième une fois sortis du dispositif ?
C'est d'ailleurs la question que m'a posée la CdE suivante, beaucoup moins pirate. Le dispositif fonctionnait en Français et maths, d'abord en 6e et 5e. On a perdu la 5e après je ne sais plus quelle réforme, restait les 2 groupes de 6e. Elle voulait les supprimer, nous non. Elle m'a demandé une évaluation du dispositif. On ne doit pas être si nombreux à avoir évalué un dispositif dans ce ministère. Avec chiffres, graphiques et schémas. Bref.
En fin de 3e plus des 2/3 des élèves de ce groupe était devenus des élèves dans la moyenne, pas repérables par rapport aux autres, avec la même proportion de passage LGT et Pro. Nous avons systématiquement rappelé en conseil de classe leur passage dans le dispositif en général à la surprise de ceux qui l'ignoraient. Le dernier tiers est resté, jusqu'en 3e d'un niveau très faible. Le dispositif a été maintenu et a finalement sombré dans le grand racket des heures de la réforme du collège.
J'insiste sur le fait que la poursuite du dispositif en 4e et 3 est à mon avis une erreur majeure quand l'objectif est la remédiation.
La classe, fermée à 12 élèves x 2, était proposée aux parents, parfois demandée par eux dans la mesure où l'objectif était clairement de rejoindre des classes "normales". Il n'a jamais été remis en cause par les parents des élèves concernés sur la base de ce contrat.
Merci pour ton témoignage, même si j'avoue que le résultat m'apparaît toujours contre-intuitif.
- Ajonc35Sage
Merci Fesseur Pro, Lene75, et Maellerp
Je ne suis donc pas hors sol. J'ai pratiqué la progression commune quand j'avais les mêmes niveaux. En effet, je n'avançais pas de la même manière avec toutes mes classes pour diverses raisons et vous les avez évoquées. Et c'était MON cours!
Je ne suis donc pas hors sol. J'ai pratiqué la progression commune quand j'avais les mêmes niveaux. En effet, je n'avançais pas de la même manière avec toutes mes classes pour diverses raisons et vous les avez évoquées. Et c'était MON cours!
- DesquestionsNiveau 6
almuixe a écrit:Mais je ne vise absolument pas les PE. De toute manière, même si depuis des décennies les hommes politiques nous disent l'inverse, quand un système dysfonctionne les responsables sont ceux aux commandes, pas la multitude de personnes à la base de la hiérarchie.
Je ne suis pas PE, mais je me sens concernée par ce que tu dis.
Je ne le prends pas mal.
J'ai eu l'occasion d'observer, en début de carrière, des cours de 6e et 5e, en français, donnés par des profs ex-instits. C'étaient des exercices, des méthodes, des leçons... redoutablement efficaces.
Je n'ai pas appris à faire de même, à aucun moment de ma formation. Et quand j'ai voulu le faire, je me suis heurtée au dilemme suivant : faire travailler mes élèves selon les programmes et les demandes de l'EN (la fameuse "séquence"), ou bien faire comme ces collègues (à un ou deux ans de la retraite, ne risquant plus rien) ? J'ai essayé de ménager la chèvre et le chou, ce qui est épuisant, plus efficace mais pas autant que la façon de faire de ces "vieilles collègues".
Quant à ce que je vois du primaire à travers mes enfants, qui ont eu pour l'essentiel des PE très investies, c'est, à une exception près, déplorable d'inefficacité si l'enfant n'a pas appris ailleurs. Je suis convaincue que ces PE n'y sont pour rien, et même qu'elles limitent les dégâts. J'estime qu'elles font au mieux avec ce qu'elles ont (programmes, instructions hiérarchiques, nombre d'élèves, accompagnement insuffisant des suivis médico/sociaux de certains élèves, manque de fournitures parfois, etc.).
Mais oui, on a perdu des savoir-faire.
Le problème, c'est que si on parvient à le faire entendre, on n'obtient jamais qu'une nouvelle réforme, officiellement pour y remédier, officieusement pour économiser, et qui charge encore plus notre barque (et coule des élèves).
- almuixeNeoprof expérimenté
On va faire dévier le sujet mais j'ai fait un constat similaire dans ma discipline (les sciences de la vie surtout, en géologie on est plus explicite je trouve).
Il y a plus de 10 ans, une remarque d'un élève de terminale S, sérieux, qui suivait plutôt bien (12-13 de moyenne) m'a valu une épiphanie. C'était typiquement le profil d'élève qui donne le plus de sens à mon boulot (comprenez moi bien, je bosse pour tous, mais il y a des élèves dont les progrès sont plus gratifiants que d'autres). Et à 3 mois du bac, il me pose, plein de doutes, la question suivante "Mais madame, une molécule c'est bien plus petit qu'une cellule ?". J'ai failli tomber de ma chaise. Il donnait la parfaite illusion de suivre alors que ses représentations mentales du fonctionnement des êtres vivants devaient forcément être fantasmagoriques.
Cela m'a beaucoup travaillé et m'a conduit à critiquer les programmes. Déjà ils sont bien trop lourds, ce qui ne permet pas aux élèves de les assimiler. Et certains sont rédigés pour être compris par des personnes qui ont déjà une grande culture dans le domaine (mélange des échelles du vivant, de phénomènes différents, font appel à des notions non acquises par les élèves que l'on a pas le temps d'expliquer ce qui les rend magiques). C'était très net dans le chapitre sur le fonctionnement du corps humain avant la réforme de 2019. Alors certes, ma transposition didactique était certainement défaillante, j'étais peu expérimentée, mais là encore l'institution ne nous aide pas.
En tout cas, maintenant j'ai fait des choix drastiques dans le programme, j'insiste et reviens lourdement sur les fondamentaux (les échelles du vivant, l'évolution, l'interaction gène-environnement-caractère). Et ces chapitres très vastes de physiologie humaine sont surtout des occasions de remontrer les fondamentaux. Et ma satisfaction c'est que mes secondes en fin d'année savent se situer dans les échelles (même si les gènes leur restent un peu magique).
Au Royaume-Uni (qui s'en sort mieux que nous à Pisa), l'enseignement de la biologie est beaucoup plus pragmatique. La cellule est moins vue comme une boite noire, on décrit sa composition, ses échanges avec l'environnement ... En France, si c'est vu c'est par sous-entendu, quand on fait le métabolisme (et une réaction chimique c'est bien abstrait pour eux).
Il y a plus de 10 ans, une remarque d'un élève de terminale S, sérieux, qui suivait plutôt bien (12-13 de moyenne) m'a valu une épiphanie. C'était typiquement le profil d'élève qui donne le plus de sens à mon boulot (comprenez moi bien, je bosse pour tous, mais il y a des élèves dont les progrès sont plus gratifiants que d'autres). Et à 3 mois du bac, il me pose, plein de doutes, la question suivante "Mais madame, une molécule c'est bien plus petit qu'une cellule ?". J'ai failli tomber de ma chaise. Il donnait la parfaite illusion de suivre alors que ses représentations mentales du fonctionnement des êtres vivants devaient forcément être fantasmagoriques.
Cela m'a beaucoup travaillé et m'a conduit à critiquer les programmes. Déjà ils sont bien trop lourds, ce qui ne permet pas aux élèves de les assimiler. Et certains sont rédigés pour être compris par des personnes qui ont déjà une grande culture dans le domaine (mélange des échelles du vivant, de phénomènes différents, font appel à des notions non acquises par les élèves que l'on a pas le temps d'expliquer ce qui les rend magiques). C'était très net dans le chapitre sur le fonctionnement du corps humain avant la réforme de 2019. Alors certes, ma transposition didactique était certainement défaillante, j'étais peu expérimentée, mais là encore l'institution ne nous aide pas.
En tout cas, maintenant j'ai fait des choix drastiques dans le programme, j'insiste et reviens lourdement sur les fondamentaux (les échelles du vivant, l'évolution, l'interaction gène-environnement-caractère). Et ces chapitres très vastes de physiologie humaine sont surtout des occasions de remontrer les fondamentaux. Et ma satisfaction c'est que mes secondes en fin d'année savent se situer dans les échelles (même si les gènes leur restent un peu magique).
Au Royaume-Uni (qui s'en sort mieux que nous à Pisa), l'enseignement de la biologie est beaucoup plus pragmatique. La cellule est moins vue comme une boite noire, on décrit sa composition, ses échanges avec l'environnement ... En France, si c'est vu c'est par sous-entendu, quand on fait le métabolisme (et une réaction chimique c'est bien abstrait pour eux).
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- henrietteMédiateur
Heu, ce serait quand même bien d'éviter de faire dévier ce sujet Peut-être dans ce cas plutôt ouvrir un nouveau fil, ou voir s'il n'en existe pas déjà un où ces réflexions pourraient être à leur place ?
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"Il n'y a que ceux qui veulent tromper les peuples et gouverner à leur profit qui peuvent vouloir retenir les hommes dans l'ignorance."
- almuixeNeoprof expérimenté
Désolée :/
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- BaldredSage
Prezbo a écrit:Baldred a écrit:Prezbo a écrit:
Cela pose quand même une question évidente : que devenaient les élèves passés par ce dispositif en sixième une fois sortis du dispositif ?
C'est d'ailleurs la question que m'a posée la CdE suivante, beaucoup moins pirate. Le dispositif fonctionnait en Français et maths, d'abord en 6e et 5e. On a perdu la 5e après je ne sais plus quelle réforme, restait les 2 groupes de 6e. Elle voulait les supprimer, nous non. Elle m'a demandé une évaluation du dispositif. On ne doit pas être si nombreux à avoir évalué un dispositif dans ce ministère. Avec chiffres, graphiques et schémas. Bref.
En fin de 3e plus des 2/3 des élèves de ce groupe était devenus des élèves dans la moyenne, pas repérables par rapport aux autres, avec la même proportion de passage LGT et Pro. Nous avons systématiquement rappelé en conseil de classe leur passage dans le dispositif en général à la surprise de ceux qui l'ignoraient. Le dernier tiers est resté, jusqu'en 3e d'un niveau très faible. Le dispositif a été maintenu et a finalement sombré dans le grand racket des heures de la réforme du collège.
J'insiste sur le fait que la poursuite du dispositif en 4e et 3 est à mon avis une erreur majeure quand l'objectif est la remédiation.
La classe, fermée à 12 élèves x 2, était proposée aux parents, parfois demandée par eux dans la mesure où l'objectif était clairement de rejoindre des classes "normales". Il n'a jamais été remis en cause par les parents des élèves concernés sur la base de ce contrat.
Merci pour ton témoignage, même si j'avoue que le résultat m'apparaît toujours contre-intuitif.
C'est, peut-être, sous estimer, le poids de la souffrance scolaire. Je la retrouve dans les groupes de fluence, l'avidité à progresser pour gommer ce qui distingue négativement. Si la méthode donne des résultats encourageants, je n'ai jamais entendu un élève râler d'être en fluence.
Cela suppose un contrat clair sur 2 points :
la Méthode proposée doit être explicite et les projets concrets pour l'élève.
La remédiation doit être limitée avec pour objectif un retour à la normale, pas une condamnation ni une malédiction.
Les élèves en difficulté sont prêts à faire beaucoup avec l'espoir d'y échapper. C' est encore vrai en 6e, plus difficile après.
Un 3e point doit être admis par le prof, et le système : il n'est pas possible d'avoir, sauf à mentir comme le fait le système actuel, 100% de réussite.
- LédisséEsprit sacré
J'ai failli poster dans les hallucinations, mais je ne veux pas faire dévier le sujet...
Je viens d'apprendre que mes collègues de maths vont recevoir la semaine prochaine une visite de leur inspecteur "pour voir où ils en sont de l'organisation des groupes l'an prochain" (répartition, progression commune etc.). Autant dire qu'ils n'en sont nulle part et n'ont pas l'intention d'y passer des nuits blanches dans les jours qui viennent. J'attends que notre inspecteur de lettres vienne nous voir dans la même perspective, histoire de lui dire ce que nous pensons de la réforme
Je viens d'apprendre que mes collègues de maths vont recevoir la semaine prochaine une visite de leur inspecteur "pour voir où ils en sont de l'organisation des groupes l'an prochain" (répartition, progression commune etc.). Autant dire qu'ils n'en sont nulle part et n'ont pas l'intention d'y passer des nuits blanches dans les jours qui viennent. J'attends que notre inspecteur de lettres vienne nous voir dans la même perspective, histoire de lui dire ce que nous pensons de la réforme
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Life is what happens to you while you're making other plans. John Lennon
Life is not governed by will or intention. Life is a question of nerves, and fibres, and slowly built-up cells in which thought hides itself and passion has its dreams. Oscar Wilde
Bien que femme, je me suis permis_ / demandé_ / rendu_ compte / fait_ désirer... etc._
- Collège : groupes de niveaux maths et français, 2 scénarios
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