- nonoHabitué du forum
Devenues une brique ordinaire de la vie scolaire, ces boucles se font l’écho de propos «déplacés» d’enseignants, dont ils dénoncent aussi les absences. Un puissant outil d’influence, qui fait aussi la part belle aux rumeurs.
https://www.lefigaro.fr/actualite-france/quand-les-groupes-whatsapp-de-parents-d-eleves-deviennent-des-tribunaux-populaires-pour-professeurs-20240211
«J'ai trouvé que le ton du prof de musique n'était pas approprié.» «Trouvez-vous vraiment normal que le prof de français soit si souvent absent ? Peut-être faudrait-il en parler au principal...» Des messages de cette veine, Nicolas (*) en voit passer régulièrement sur la boucle WhatsApp des parents d'élèves de la 5e B. «La semaine dernière, le sujet d'inquiétude portait sur la fin d'année et les cours prévus avec l'organisation du brevet en juin. On a carrément eu un PowerPoint», raconte ce papa parisien, qui suit la profusion d'échanges, sans les alimenter plus que de raison. «Sur ce groupe, la FCPE (première fédération nationale de parents, marquée à gauche, NDLR) et l'association locale de parents du collège se tirent la bourre. C'est à qui répondra au plus vite aux demandes, ajoute-t-il. Leur dernier message nous informait que le cas du professeur absent avait donné lieu à un échange avec la principale et qu'il allait être convoqué».
À l'heure où les réseaux sociaux se posent comme un lieu d'influence, les groupes WhatsApp de parents d'élèves, créés pour fluidifier l'information entre les familles et l'école, sont devenus une brique ordinaire de la vie scolaire. Ils n'échappent pas aux travers des réseaux sociaux. «Ces mêmes parents qui dénoncent les usages de leurs enfants se vautrent dans les mêmes excès», lâche une maman. Au point de transformer ces espaces en tribunaux populaires pour professeurs, accusés d'un propos jugé déplacé, de pratiques pédagogiques douteuses ou d'absences récurrentes.
https://www.lefigaro.fr/actualite-france/quand-les-groupes-whatsapp-de-parents-d-eleves-deviennent-des-tribunaux-populaires-pour-professeurs-20240211
«J'ai trouvé que le ton du prof de musique n'était pas approprié.» «Trouvez-vous vraiment normal que le prof de français soit si souvent absent ? Peut-être faudrait-il en parler au principal...» Des messages de cette veine, Nicolas (*) en voit passer régulièrement sur la boucle WhatsApp des parents d'élèves de la 5e B. «La semaine dernière, le sujet d'inquiétude portait sur la fin d'année et les cours prévus avec l'organisation du brevet en juin. On a carrément eu un PowerPoint», raconte ce papa parisien, qui suit la profusion d'échanges, sans les alimenter plus que de raison. «Sur ce groupe, la FCPE (première fédération nationale de parents, marquée à gauche, NDLR) et l'association locale de parents du collège se tirent la bourre. C'est à qui répondra au plus vite aux demandes, ajoute-t-il. Leur dernier message nous informait que le cas du professeur absent avait donné lieu à un échange avec la principale et qu'il allait être convoqué».
À l'heure où les réseaux sociaux se posent comme un lieu d'influence, les groupes WhatsApp de parents d'élèves, créés pour fluidifier l'information entre les familles et l'école, sont devenus une brique ordinaire de la vie scolaire. Ils n'échappent pas aux travers des réseaux sociaux. «Ces mêmes parents qui dénoncent les usages de leurs enfants se vautrent dans les mêmes excès», lâche une maman. Au point de transformer ces espaces en tribunaux populaires pour professeurs, accusés d'un propos jugé déplacé, de pratiques pédagogiques douteuses ou d'absences récurrentes.
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Prof en LP
- Stel6584Niveau 7
Mes collègues d'espagnol m'ont que dit que les groupes Whatsapp de parents sont très très répandus en Espagne et que c'est très intrusif dans la pratique des enseignants. On y vient de plus en plus...
- lene75Prophète
Le problème est toujours le même : c'est qu'on écoute les parents et qu'on leur donne raison. C'est l'institution la première responsable de ces dérives, et les discours politiques.
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Une classe, c'est comme une boîte de chocolats, on sait jamais sur quoi on va tomber...
- ElyasEsprit sacré
lene75 a écrit:Le problème est toujours le même : c'est qu'on écoute les parents et qu'on leur donne raison. C'est l'institution la première responsable de ces dérives, et les discours politiques.
Pourquoi ne seraient-ils pas écoutés ? Contrairement à d'autres professions, l'Etat impose la scolarité dans les établissements publics ou privés qu'il contrôle. Les parents sont contraints de laisser l'instruction et l'éducation de leurs enfants entre les mains d'autres personnes qu'ils ne connaissent pas, dans un contexte de compétition scolaire tel qu'on en a jamais vu de comparable avant.
Les écouter me semble être normal.
En revanche, que l'intervention des parents se fasse sans cadre tenu par l'institution, c'est sans doute le vrai problème.
Je rappelle que les droits de l'homme donnent le droit à l'instruction et à l'éducation mais aussi l'obligation des agents de l'Etat à répondre aux questionnements des usagers et du public.
Or, on a créé culturellement un fossé entre parents et professeurs qui pose maintenant un vrai souci avec le climat scolaire actuel construit par les politiques répétitives des vingt dernières années.
Tu rajoutes les réseaux sociaux et ça devient intenable pour tout le monde (connaissant des groupes whatsapp de professeurs, les remarques sur les élèves et les parents sont du même niveau que les whatsapp des parents, tout le monde déballe trop de choses qui pourraient poser souci si dévoilées).
- lene75Prophète
Tu trouves normale la suspicion permanente d’incompétence ? Les accusations permanentes "d'absentéisme" dans les médias qui font que désormais les CDE sont contraints de donner aux parents les motifs d'absence des profs, ce qui est illégal. Tu trouves normal qu'on donne systématiquement raison aux élèves et aux parents contre les profs ? Au point par exemple qu’on n'ose plus signaler une fraude parce qu'on sait que ça va se retourner contre nous ? Je ne vois pas comment on peut travailler dans ces conditions, quand les élèves savent qu'à la moindre mauvaise note ou heure de colle il suffit de lancer une calomnie pour avoir la tête du prof. Je rappelle quand même que Samuel Paty est mort de ça. Aux JPO un collège a été menacé, dans l'enceinte de l'établissement, par un groupe de parents. C'est devenu la norme, et à mon sens, c'est l'institution qui en est la cause.
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Une classe, c'est comme une boîte de chocolats, on sait jamais sur quoi on va tomber...
- GanbatteHabitué du forum
lene75 a écrit:Tu trouves normale la suspicion permanente d’incompétence ? Les accusations permanentes "d'absentéisme" dans les médias qui font que désormais les CDE sont contraints de donner aux parents les motifs d'absence des profs, ce qui est illégal. Tu trouves normal qu'on donne systématiquement raison aux élèves et aux parents contre les profs ? Au point par exemple qu’on n'ose plus signaler une fraude parce qu'on sait que ça va se retourner contre nous ? Je ne vois pas comment on peut travailler dans ces conditions, quand les élèves savent qu'à la moindre mauvaise note ou heure de colle il suffit de lancer une calomnie pour avoir la tête du prof. Je rappelle quand même que Samuel Paty est mort de ça. Aux JPO un collège a été menacé, dans l'enceinte de l'établissement, par un groupe de parents. C'est devenu la norme, et à mon sens, c'est l'institution qui en est la cause.
Ce que tu décris n'est ni la norme, ni permanent, ni systématique. Et entre cette caricature, et ne pas communiquer avec les familles, il y a des nuances, c'est là qu'on trouve un fonctionnement sain, où justement cette dérive peut être contenue.
- nonoHabitué du forum
Elyas a écrit:lene75 a écrit:Le problème est toujours le même : c'est qu'on écoute les parents et qu'on leur donne raison. C'est l'institution la première responsable de ces dérives, et les discours politiques.
Pourquoi ne seraient-ils pas écoutés ? Contrairement à d'autres professions, l'Etat impose la scolarité dans les établissements publics ou privés qu'il contrôle. Les parents sont contraints de laisser l'instruction et l'éducation de leurs enfants entre les mains d'autres personnes qu'ils ne connaissent pas, dans un contexte de compétition scolaire tel qu'on en a jamais vu de comparable avant.
Les écouter me semble être normal.
En revanche, que l'intervention des parents se fasse sans cadre tenu par l'institution, c'est sans doute le vrai problème.
Je rappelle que les droits de l'homme donnent le droit à l'instruction et à l'éducation mais aussi l'obligation des agents de l'Etat à répondre aux questionnements des usagers et du public.
Or, on a créé culturellement un fossé entre parents et professeurs qui pose maintenant un vrai souci avec le climat scolaire actuel construit par les politiques répétitives des vingt dernières années.
Tu rajoutes les réseaux sociaux et ça devient intenable pour tout le monde (connaissant des groupes whatsapp de professeurs, les remarques sur les élèves et les parents sont du même niveau que les whatsapp des parents, tout le monde déballe trop de choses qui pourraient poser souci si dévoilées).
Ce n'est pas du tout le cas dans le groupe whatsapp de mon LP.
On ne parle jamais des parents, pas même des élèves.
Il permet de transférer les informations envoyées par l'administration. Réunions, conseils de classe, dates de stage...Surtout en direction des contractuel(les) qui n'ont pas toujours tout de suite accès à Pronote.
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Prof en LP
- zigmag17Guide spirituel
Je suis d'accord avec Lene. Il est insupportable de travailler en étant sans cesse scruté pour mieux pouvoir être pourfendu. Parce que les groupes de parents sur les réseaux sociaux sont rarement là pour remercier collectivement n'est-ce pas.
Et si l'on parle des autres métiers on peut aller voir du côté des médecins ( tout le monde a été, est où sera malade un jour), des boulangers , etc. Il existe peut-être à la lisière de ces professions des groupes de pression d'usagers ou de clients visant à obtenir d'eux ceci ou cela dans le plus pur dénigrement et publiquement mais pas à ma connaissance.
Jeter en pâture ce que nous faisons dans nos classes est purement abject et à mon avis ça ne se discute même pas. Mais toujours pareil: le jour où ceux qui trouvent ces procédés légitimes feront l'objet d'une cabale ( parce que c'est le nom que ça porte) de la part de parents d'élèves tout-puissants, alors même qu'ils seront dans leur droit, en particulier liberté pédagogique et droit comme tout le monde à un arrêt maladie en cas de ...maladie, on en reparlera sûrement.
Et si l'on parle des autres métiers on peut aller voir du côté des médecins ( tout le monde a été, est où sera malade un jour), des boulangers , etc. Il existe peut-être à la lisière de ces professions des groupes de pression d'usagers ou de clients visant à obtenir d'eux ceci ou cela dans le plus pur dénigrement et publiquement mais pas à ma connaissance.
Jeter en pâture ce que nous faisons dans nos classes est purement abject et à mon avis ça ne se discute même pas. Mais toujours pareil: le jour où ceux qui trouvent ces procédés légitimes feront l'objet d'une cabale ( parce que c'est le nom que ça porte) de la part de parents d'élèves tout-puissants, alors même qu'ils seront dans leur droit, en particulier liberté pédagogique et droit comme tout le monde à un arrêt maladie en cas de ...maladie, on en reparlera sûrement.
- zigmag17Guide spirituel
Ganbatte a écrit:lene75 a écrit:Tu trouves normale la suspicion permanente d’incompétence ? Les accusations permanentes "d'absentéisme" dans les médias qui font que désormais les CDE sont contraints de donner aux parents les motifs d'absence des profs, ce qui est illégal. Tu trouves normal qu'on donne systématiquement raison aux élèves et aux parents contre les profs ? Au point par exemple qu’on n'ose plus signaler une fraude parce qu'on sait que ça va se retourner contre nous ? Je ne vois pas comment on peut travailler dans ces conditions, quand les élèves savent qu'à la moindre mauvaise note ou heure de colle il suffit de lancer une calomnie pour avoir la tête du prof. Je rappelle quand même que Samuel Paty est mort de ça. Aux JPO un collège a été menacé, dans l'enceinte de l'établissement, par un groupe de parents. C'est devenu la norme, et à mon sens, c'est l'institution qui en est la cause.
Ce que tu décris n'est ni la norme, ni permanent, ni systématique. Et entre cette caricature, et ne pas communiquer avec les familles, il y a des nuances, c'est là qu'on trouve un fonctionnement sain, où justement cette dérive peut être contenue.
Ce n'est pas une caricature. C'est un mode de fonctionnement poussé à l'extrême. Ca peut aller très loin.
- CassandrineNiveau 10
Elyas a écrit:lene75 a écrit:Le problème est toujours le même : c'est qu'on écoute les parents et qu'on leur donne raison. C'est l'institution la première responsable de ces dérives, et les discours politiques.
Pourquoi ne seraient-ils pas écoutés ? Contrairement à d'autres professions, l'Etat impose la scolarité dans les établissements publics ou privés qu'il contrôle. Les parents sont contraints de laisser l'instruction et l'éducation de leurs enfants entre les mains d'autres personnes qu'ils ne connaissent pas, dans un contexte de compétition scolaire tel qu'on en a jamais vu de comparable avant.
Les écouter me semble être normal.
En revanche, que l'intervention des parents se fasse sans cadre tenu par l'institution, c'est sans doute le vrai problème.
Je rappelle que les droits de l'homme donnent le droit à l'instruction et à l'éducation mais aussi l'obligation des agents de l'Etat à répondre aux questionnements des usagers et du public.
Or, on a créé culturellement un fossé entre parents et professeurs qui pose maintenant un vrai souci avec le climat scolaire actuel construit par les politiques répétitives des vingt dernières années.
Tu rajoutes les réseaux sociaux et ça devient intenable pour tout le monde (connaissant des groupes whatsapp de professeurs, les remarques sur les élèves et les parents sont du même niveau que les whatsapp des parents, tout le monde déballe trop de choses qui pourraient poser souci si dévoilées).
La vraie question mais elle va déplaire à tout le monde , c'est peut-être cette génération d'adultes-parents qui se comportent comme des éternels adolescents et qui ne supporte pas la moindre frustration et sont incapables d'attendre le lendemain pour avoir une réponse.
La plupart de ces groupes ne servent à rien sinon à balancer des propos inappropriés (les informations importants sont visibles sur Pronote par exemple).
Un exemple de Juin 2023: une mère sur un groupe classe s'énerve car son fils a perdu la liste des fournitures pour la rentrée de septembre. Une autre mère lui répond qu'il lui suffit de demander le lendemain à la maîtresse qui lui en donnera une autre. Elle lui répond aussi que la liste est affichée à l'entrée de l'école et qu'elle peut la prendre en photo en accompagnant son enfant. Deux solutions proposées qui ne convienne pas à la personne. Bien sûr, elle comptait acheter ses fournitures scolaires le soir même à 22H. Elle finit par insulter les personnes qui lui ont gentiment répondu et écrit tout un paragraphe désagréable sur une publication de la ville en mentionnant le nom de la PE.
Ce type de comportement devient de plus en plus fréquent et même si cela reste encore une minorité , cela se propage à vitesse grand V .
- GanbatteHabitué du forum
zigmag17 a écrit:Ganbatte a écrit:lene75 a écrit:Tu trouves normale la suspicion permanente d’incompétence ? Les accusations permanentes "d'absentéisme" dans les médias qui font que désormais les CDE sont contraints de donner aux parents les motifs d'absence des profs, ce qui est illégal. Tu trouves normal qu'on donne systématiquement raison aux élèves et aux parents contre les profs ? Au point par exemple qu’on n'ose plus signaler une fraude parce qu'on sait que ça va se retourner contre nous ? Je ne vois pas comment on peut travailler dans ces conditions, quand les élèves savent qu'à la moindre mauvaise note ou heure de colle il suffit de lancer une calomnie pour avoir la tête du prof. Je rappelle quand même que Samuel Paty est mort de ça. Aux JPO un collège a été menacé, dans l'enceinte de l'établissement, par un groupe de parents. C'est devenu la norme, et à mon sens, c'est l'institution qui en est la cause.
Ce que tu décris n'est ni la norme, ni permanent, ni systématique. Et entre cette caricature, et ne pas communiquer avec les familles, il y a des nuances, c'est là qu'on trouve un fonctionnement sain, où justement cette dérive peut être contenue.
Ce n'est pas une caricature. C'est un mode de fonctionnement poussé à l'extrême. Ca peut aller très loin.
Ben si, c'est une caricature. Les retours des parents ne sont pas exclusivement à base de procès en incompétence ou absentéisme (pour preuve, un fil récent où on parle de ceux qui réclament de continuer avec tel prof). Non, les chefs d'établissement ne donnent pas les motifs des absences des personnels, ce serait se mettre en faute. Non, il ne suffit pas d'une calomnie pour avoir la tête d'un prof, cessons de prendre un fait gravissime et isolé pour le faire passer pour une habitude. Même au sens figuré, qui a déjà eu des enseignants suspendus ou radiés dans son établissement à la suite d'une calomnie ?
- lene75Prophète
Ganbatte a écrit:lene75 a écrit:Tu trouves normale la suspicion permanente d’incompétence ? Les accusations permanentes "d'absentéisme" dans les médias qui font que désormais les CDE sont contraints de donner aux parents les motifs d'absence des profs, ce qui est illégal. Tu trouves normal qu'on donne systématiquement raison aux élèves et aux parents contre les profs ? Au point par exemple qu’on n'ose plus signaler une fraude parce qu'on sait que ça va se retourner contre nous ? Je ne vois pas comment on peut travailler dans ces conditions, quand les élèves savent qu'à la moindre mauvaise note ou heure de colle il suffit de lancer une calomnie pour avoir la tête du prof. Je rappelle quand même que Samuel Paty est mort de ça. Aux JPO un collège a été menacé, dans l'enceinte de l'établissement, par un groupe de parents. C'est devenu la norme, et à mon sens, c'est l'institution qui en est la cause.
Ce que tu décris n'est ni la norme, ni permanent, ni systématique. Et entre cette caricature, et ne pas communiquer avec les familles, il y a des nuances, c'est là qu'on trouve un fonctionnement sain, où justement cette dérive peut être contenue.
C'est pourtant exactement ce qui est dénoncé dans l'article : des parents se plaignent des absences d'un prof, le prof est convoqué par le principal. Je ne vois pas où est la responsabilité des réseaux sociaux là-dedans. On a bien un principal qui donne du grain à moudre aux parents en suggérant 1) que le prof va être sanctionné grâce à la dénonciation des parents (que ce soit le cas ou pas, quand on dit aux gens qu'on "convoque" le prof, c'est ce qu'ils comprennent), 2) qu'il n'y a aucun contrôle des absences des profs si les parents ne se plaignent pas, comme si on pouvait être absent quand on le veut, sans certificat médical, et comme si le principal découvrait ces absences grâce aux parents.
Ça fait 16 ans que j'enseigne, 16 ans que je vois chaque jour des profs devoir se justifier parce qu'un élève ou un parent a dit ceci ou cela, ou dès qu'il veut punir. C'est institutionnalisé par le principe du contradictoire : la parole de l'adulte n'a pas plus de valeur que celle de l'élève, et le prof n'est jamais certain que ça ne va pas se retourner contre lui. C'est une cause majeure d'épuisement professionnel et de désaffection du métier.
Édit : radiés, rarement, en arrêt, en CLM, qui démissionnent, qui pleurent en salle des profs ou juste qui renoncent à punir, souvent.
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Une classe, c'est comme une boîte de chocolats, on sait jamais sur quoi on va tomber...
- zigmag17Guide spirituel
Cassandrine a écrit:Elyas a écrit:lene75 a écrit:Le problème est toujours le même : c'est qu'on écoute les parents et qu'on leur donne raison. C'est l'institution la première responsable de ces dérives, et les discours politiques.
Pourquoi ne seraient-ils pas écoutés ? Contrairement à d'autres professions, l'Etat impose la scolarité dans les établissements publics ou privés qu'il contrôle. Les parents sont contraints de laisser l'instruction et l'éducation de leurs enfants entre les mains d'autres personnes qu'ils ne connaissent pas, dans un contexte de compétition scolaire tel qu'on en a jamais vu de comparable avant.
Les écouter me semble être normal.
En revanche, que l'intervention des parents se fasse sans cadre tenu par l'institution, c'est sans doute le vrai problème.
Je rappelle que les droits de l'homme donnent le droit à l'instruction et à l'éducation mais aussi l'obligation des agents de l'Etat à répondre aux questionnements des usagers et du public.
Or, on a créé culturellement un fossé entre parents et professeurs qui pose maintenant un vrai souci avec le climat scolaire actuel construit par les politiques répétitives des vingt dernières années.
Tu rajoutes les réseaux sociaux et ça devient intenable pour tout le monde (connaissant des groupes whatsapp de professeurs, les remarques sur les élèves et les parents sont du même niveau que les whatsapp des parents, tout le monde déballe trop de choses qui pourraient poser souci si dévoilées).
La vraie question mais elle va déplaire à tout le monde , c'est peut-être cette génération d'adultes-parents qui se comportent comme des éternels adolescents et qui ne supporte pas la moindre frustration et sont incapables d'attendre le lendemain pour avoir une réponse.
La plupart de ces groupes ne servent à rien sinon à balancer des propos inappropriés (les informations importants sont visibles sur Pronote par exemple).
Un exemple de Juin 2023: une mère sur un groupe classe s'énerve car son fils a perdu la liste des fournitures pour la rentrée de septembre. Une autre mère lui répond qu'il lui suffit de demander le lendemain à la maîtresse qui lui en donnera une autre. Elle lui répond aussi que la liste est affichée à l'entrée de l'école et qu'elle peut la prendre en photo en accompagnant son enfant. Deux solutions proposées qui ne convienne pas à la personne. Bien sûr, elle comptait acheter ses fournitures scolaires le soir même à 22H. Elle finit par insulter les personnes qui lui ont gentiment répondu et écrit tout un paragraphe désagréable sur une publication de la ville en mentionnant le nom de la PE.
Ce type de comportement devient de plus en plus fréquent et même si cela reste encore une minorité , cela se propage à vitesse grand V .
C'est le nombrilisme et le règne du "moi-je". Avec le mantra " Je veux le meilleur pour mon enfant" associé à l'effet de groupe bien pratique pour débiner les professeurs et avoir l'impression qu'il ne nous arrivera jamais rien personnellement puisque l'on parle avec ou au nom de tous, on a le combo parfait pour rendre la vie professionnelle du professeur misérable ( et parfois aussi sa vie personnelle parce que ces attaques ne sont pas sans conséquence sur la santé mentale). Évidemment si l'on ajoute à cela toute la considération que la société a pour ses enseignants, ça fait des étincelles.
- zigmag17Guide spirituel
Ganbatte a écrit:zigmag17 a écrit:Ganbatte a écrit:lene75 a écrit:Tu trouves normale la suspicion permanente d’incompétence ? Les accusations permanentes "d'absentéisme" dans les médias qui font que désormais les CDE sont contraints de donner aux parents les motifs d'absence des profs, ce qui est illégal. Tu trouves normal qu'on donne systématiquement raison aux élèves et aux parents contre les profs ? Au point par exemple qu’on n'ose plus signaler une fraude parce qu'on sait que ça va se retourner contre nous ? Je ne vois pas comment on peut travailler dans ces conditions, quand les élèves savent qu'à la moindre mauvaise note ou heure de colle il suffit de lancer une calomnie pour avoir la tête du prof. Je rappelle quand même que Samuel Paty est mort de ça. Aux JPO un collège a été menacé, dans l'enceinte de l'établissement, par un groupe de parents. C'est devenu la norme, et à mon sens, c'est l'institution qui en est la cause.
Ce que tu décris n'est ni la norme, ni permanent, ni systématique. Et entre cette caricature, et ne pas communiquer avec les familles, il y a des nuances, c'est là qu'on trouve un fonctionnement sain, où justement cette dérive peut être contenue.
Ce n'est pas une caricature. C'est un mode de fonctionnement poussé à l'extrême. Ca peut aller très loin.
Ben si, c'est une caricature. Les retours des parents ne sont pas exclusivement à base de procès en incompétence ou absentéisme (pour preuve, un fil récent où on parle de ceux qui réclament de continuer avec tel prof). Non, les chefs d'établissement ne donnent pas les motifs des absences des personnels, ce serait se mettre en faute. Non, il ne suffit pas d'une calomnie pour avoir la tête d'un prof, cessons de prendre un fait gravissime et isolé pour le faire passer pour une habitude. Même au sens figuré, qui a déjà eu des enseignants suspendus ou radiés dans son établissement à la suite d'une calomnie ?
J'enseigne depuis 32 ans. Des enseignants suspendus à cause d'une calomnie j'en ai connu un.
D'enseignants lessivés et épuisés psychologiquement car devant rendre des comptes en permanence sur tout ( remarque à un élève, pédagogie...) c'est tous les jours.
On passe sous un rouleau-compresseur à chaque fois que l'on va bosser.
- JennyMédiateur
Toutes les directions ne rentrent pas dans ce jeu.
Certaines pratiques sont illégales, il ne faut pas se laisser faire.
Le chef n’a d’ailleurs pas accès aux motifs des arrêts, c’est donc que les collègues donnent le volet 1. Ils n’ont pas à le faire.
Sinon, il reste la possibilité de muter. Parfois, c’est forcément mieux ailleurs.
Certaines pratiques sont illégales, il ne faut pas se laisser faire.
Le chef n’a d’ailleurs pas accès aux motifs des arrêts, c’est donc que les collègues donnent le volet 1. Ils n’ont pas à le faire.
Sinon, il reste la possibilité de muter. Parfois, c’est forcément mieux ailleurs.
- CassandrineNiveau 10
.Jenny a écrit:Toutes les directions ne rentrent pas dans ce jeu.
Certaines pratiques sont illégales, il ne faut pas se laisser faire.
Le chef n’a d’ailleurs pas accès aux motifs des arrêts, c’est donc que les collègues donnent le volet 1. Ils n’ont pas à le faire.
Sinon, il reste la possibilité de muter. Parfois, c’est forcément mieux ailleurs.
C'est un peu inexact: le chef d'établissement a accès aux absences des personnels: arrêt maladie, absence pour enfant malade, formations-stages... Le mien se permet d'expliquer aux parents la raison de nos absences.
- BaldredSage
@nono,
Je suis dans plusieurs groupes Wattsapp. le premier, "officiel" est bien celui que tu décris, informatif. Les autres sont plus retreints et balancent sur tout le monde sans filtre.
En ce qui concerne les groupes parents, eux aussi à la base informatifs, je ne doute pas que de mauvaises choses y circulent plus vite que les bonnes, ou les utiles.
L'article du Figaro qui pointe les parents FCPE est une petite merveille d'article du Figaro, comme si le fliquage des profs n'était pas du tout du tout leur tasse de thé.
Les réputations, bonnes ou mauvaises existaient avant les RS. Accélérateur sûrement, moyens de pression seulement si la direction dysfonctionne. Signe également d'une profonde crise de confiance entre TOUS les acteurs de l'ensemble scolaire. A commencer par la nôtre envers notre propre institution.
Je suis dans plusieurs groupes Wattsapp. le premier, "officiel" est bien celui que tu décris, informatif. Les autres sont plus retreints et balancent sur tout le monde sans filtre.
En ce qui concerne les groupes parents, eux aussi à la base informatifs, je ne doute pas que de mauvaises choses y circulent plus vite que les bonnes, ou les utiles.
L'article du Figaro qui pointe les parents FCPE est une petite merveille d'article du Figaro, comme si le fliquage des profs n'était pas du tout du tout leur tasse de thé.
Les réputations, bonnes ou mauvaises existaient avant les RS. Accélérateur sûrement, moyens de pression seulement si la direction dysfonctionne. Signe également d'une profonde crise de confiance entre TOUS les acteurs de l'ensemble scolaire. A commencer par la nôtre envers notre propre institution.
- zigmag17Guide spirituel
Jenny a écrit:Toutes les directions ne rentrent pas dans ce jeu.
Certaines pratiques sont illégales, il ne faut pas se laisser faire.
Le chef n’a d’ailleurs pas accès aux motifs des arrêts, c’est donc que les collègues donnent le volet 1. Ils n’ont pas à le faire.
Sinon, il reste la possibilité de muter. Parfois, c’est forcément mieux ailleurs.
Je ne vais pas reparler des mutations.
Les titulaires d'un poste fixe comprendront.
Et je m'exprime dans le cadre du fil qui est en gros le "tribunal formé par certains parents d'élèves ".
Je ne doute pas qu'il existe des parents d'élèves compréhensifs et tout simplement qui nous laissent exercer notre métier ( j'en connais, mais ceux-ci on ne les voit ni ne les entend finalement).
- ElyasEsprit sacré
Un problème que je vois souvent est que sur les ENT, les absences pour motifs professionnels (stage, examens, réunions avec les IA-IPR) sont maintenant nommées "absence pour raisons personnelles". Cela me met assez en rogne, ça laisse croire aux parents qu'on peut partir comme on veut.
- JennyMédiateur
Ah oui, dans ce sens là, mais il n’a pas accès à un motif d’arrêt maladie.
Elyas : ça m’énerve, alors que le motif absence administrative existe. J’ai tendance à aller râler si je vois ça.
Elyas : ça m’énerve, alors que le motif absence administrative existe. J’ai tendance à aller râler si je vois ça.
- CleroliDoyen
Chez moi (Pronote) ces absences sont désignées sous l'appellation d' "absences administratives". Il faut interpeller les directions qui écrivent autre chose.Elyas a écrit:Un problème que je vois souvent est que sur les ENT, les absences pour motifs professionnels (stage, examens, réunions avec les IA-IPR) sont maintenant nommées "absence pour raisons personnelles". Cela me met assez en rogne, ça laisse croire aux parents qu'on peut partir comme on veut.
- ElyasEsprit sacré
Cleroli a écrit:Chez moi (Pronote) ces absences sont désignées sous l'appellation d' "absences administratives". Il faut interpeller les directions qui écrivent autre chose.Elyas a écrit:Un problème que je vois souvent est que sur les ENT, les absences pour motifs professionnels (stage, examens, réunions avec les IA-IPR) sont maintenant nommées "absence pour raisons personnelles". Cela me met assez en rogne, ça laisse croire aux parents qu'on peut partir comme on veut.
Oui, on le rappelle systématiquement mais ça continue à le faire.
- BaldredSage
Elyas a écrit:Cleroli a écrit:Chez moi (Pronote) ces absences sont désignées sous l'appellation d' "absences administratives". Il faut interpeller les directions qui écrivent autre chose.Elyas a écrit:Un problème que je vois souvent est que sur les ENT, les absences pour motifs professionnels (stage, examens, réunions avec les IA-IPR) sont maintenant nommées "absence pour raisons personnelles". Cela me met assez en rogne, ça laisse croire aux parents qu'on peut partir comme on veut.
Oui, on le rappelle systématiquement mais ça continue à le faire.
Il me semble, à vérifier, que ce que voient les parents sur Pronote n'est pas la même chose que ce que nous voyons et que le motif n'apparaît pas.
- lene75Prophète
Baldred a écrit:Elyas a écrit:Cleroli a écrit:Chez moi (Pronote) ces absences sont désignées sous l'appellation d' "absences administratives". Il faut interpeller les directions qui écrivent autre chose.Elyas a écrit:Un problème que je vois souvent est que sur les ENT, les absences pour motifs professionnels (stage, examens, réunions avec les IA-IPR) sont maintenant nommées "absence pour raisons personnelles". Cela me met assez en rogne, ça laisse croire aux parents qu'on peut partir comme on veut.
Oui, on le rappelle systématiquement mais ça continue à le faire.
Il me semble, à vérifier, que ce que voient les parents sur Pronote n'est pas la même chose que ce que nous voyons et que le motif n'apparaît pas.
Pour ma fille, j'ai "prof absent" pour tous les types d'absence, convocations pour examen, etc.
- BaldredSage
lene75 a écrit:Baldred a écrit:Elyas a écrit:Cleroli a écrit:
Chez moi (Pronote) ces absences sont désignées sous l'appellation d' "absences administratives". Il faut interpeller les directions qui écrivent autre chose.
Oui, on le rappelle systématiquement mais ça continue à le faire.
Il me semble, à vérifier, que ce que voient les parents sur Pronote n'est pas la même chose que ce que nous voyons et que le motif n'apparaît pas.
Pour ma fille, j'ai "prof absent" pour tous les types d'absence, convocations pour examen, etc.
Merci, c'est ce qui me semblait, les parents n'ont pas accès au types d'absence, par Pronote en tous cas.
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