- ErgoDevin
Bonne année à toutes et tous ! Je commence par les livres de la semaine qui rentrent dans le défi.
1. Un livre dont la couverture est verte
Far From the Madding Crowd (Loin de la foule déchaînée), Thomas Hardy, 1874 en Penguin Popular Classics
Résumé
Dans le Wessex, sud-ouest de l’Angleterre, Bathsheba Everdene rencontre un fermier voisin de sa tante chez qui elle vit, Gabriel Oak, qui tombe amoureux d’elle, mais elle refuse ses avances. Quelque temps plus tard, elle hérite du domaine de son oncle, qu’elle dirige seule. Oak, qui a perdu son troupeau de moutons, cherche du travail ailleurs et retrouve Bathsheba alors qu’il éteint un feu dans sa ferme et qu’elle l’embauche. Elle envoie une fausse carte de Saint Valentin à un autre fermier du coin, Boldwood (en écrivant quand même « Épousez-moi » dessus), ce qu’il prend totalement au sérieux – et dans le même temps rencontre un soldat, le Sergent Troy. S’ensuivent quelques scènes fortement connotées, elle finit par épouser Troy, suscitant la jalousie de Boldwood et la désapprobation de Oak. Bref, un carré amoureux sur fond d’agriculture.
Avis
Ça faisait longtemps que je n’avais pas lu du Hardy, j’ai eu un peu de mal à me réhabituer à la syntaxe, à la phonétique des fermiers aussi et à la vie rurale, mais de rebondissement en rebondissement – et surtout via quelques scènes extrêmement vivantes (la scène de l’épée entre Troy et Bathsheba, les moments qu’elle passe dans son grenier), j’ai fini par me laisser porter et trouver le tout moins sombre que les souvenirs que j’avais d’autres romans de l’auteur.
Edit: je suppose qu'il pourrait aller dans Ascension aussi.
2. Un livre d’un auteur dont le prénom ou le nom est aussi un nom commun.
The Woman in Black (La Dame en noir), Susan Hill, 1983
Résumé
Arthur Kipps, notaire, est entouré de sa famille pour Noël. En suivant la tradition commencent des récits de fantômes au coin du feu. Kipps refuse de raconter une histoire et finit par s’isoler. Et bien sûr, arrive le récit enchâssé qui le hante. Jeune notaire, il a été envoyé par son employeur, en vue d’une future promotion, à Crythin Gifford pour s’occuper de la maison d’Alice Drablow récemment décédée. La maison est située dans les marais, complètement isolée, les locaux ne souhaitent pas vraiment en parler ni y rester et la première apparition d’une femme en noir pendant l’enterrement de Drablow donne le ton, préparant évidemment la révélation future des drames qui se sont joués. Pour ne pas dépendre des aller-retours au rythme de la marée, Kipps finit par vouloir rester sur place la nuit, malgré les avertissements. Il y entend des cris que je ne détaillerai pas, et revoit la femme en noir à plusieurs reprises.
Avis
C’était la bonne période pour lire ce petit roman respectant tous les codes gothiques (sous un plaid, au coin du feu, avec une Potitechienne un peu plus grosse que la petite chienne qui tient compagnie à Kipps au manoir ). J’ai beaucoup aimé les descriptions du marais et la lecture des lettres de la défunte qui nous apprennent petit à petit ce qui s’est passé. Pour le reste, ce ne sera pas ma lecture de l’année, toutes les conventions y étant un peu trop appuyées : le silence des habitants, les non-dits, les sous-entendus à nous enfoncer dans les marécages – et finalement, cela ne m’a pas tellement donné envie de voir une adaptation cinématographique ou la pièce de West End.
3. Un livre avec un moyen de transport sur la couverture (des avions).
War, Tales of Conflict and Strife, Roald Dahl. Contient ‘Going Solo’ (1986), ‘Only This’ (1944), ‘Yesterday Was Beautiful’ (1945), ‘A Piece of Cake’ (1945), ‘They Shall Not Grow Old’ (1945), ‘Death of an Old Old Man’ (1945), ‘Someone Like You’ (1945), ‘The Soldier’ (1953).
Ce recueil réunit une partie autobiographique sur l’expérience de Dahl d’abord en tant qu’employé de Shell en Afrique puis en tant que pilote de la RAF avant et pendant la guerre (‘Going Solo’), en incluant son crash, les nombreuses pertes de ses compagnons d’arme (à le lire, on se demande comment il a survécu, si ce n’est de gros coups de chance et de hasard), ainsi que plusieurs nouvelles mettant en scène des soldats pendant la guerre, ou au retour de la guerre.
J’aurais pu mettre ça dans ‘Écoute’, parce que ça m’a pris 7h34 de le lire, en l’écoutant en même temps en livre audio (lu par Dan Stevens, Sophie Okonedo, Juliet Stevenson, Julian Rhind-Tutt, Cillian Murphy, Stephen Mangan). Ça aurait pris moins de temps en lecture seule. Je ne sais pas si mon appréciation de certaines nouvelles plus que d’autres est due à la lecture. J’ai beaucoup aimé ‘Going Solo’ (la plus longue), parsemée de cartes postales et de photos prises par Dahl avec son petit appareil, ‘Only This’ avec cette vieille femme dans son cottage anglais, s’inquiétant pour son fils pilote, alors que les avions attaquent dans le ciel, ‘They Shall Not Grow Old’, où Fin, un pilote qui a disparu pendant deux jours pense n’avoir été absent que le temps de son vol normal, 1h, et le tout prend une tournure un peu fantastique. Ma préférée est sûrement ‘Someone Like You’, cette conversation entre deux pilotes dans un pub, qui enchaînent les boissons, probablement pour son côté minimaliste et banal. Mention spéciale à ‘The Soldier’, aussi, qui dessine du stress post-traumatique entre les lignes des hallucinations et de la paranoïa du perso. Les autres (‘Yesterday was Beautiful’, ‘A Piece of Cake’, ‘Death of an Old Old Man’) m’ont moins emballée.
4. Un livre dont le titre comporte un possessif
Conversations with the Father: A Memoir about Richard Matheson, my dad and God, Chris Matheson, 2022
Bon. Première erreur de l’année. C’était écrit par un fils Matheson, ça devait parler du père Matheson, et qui sait, peut-être me faire découvrir deux/trois éléments biographiques intéressants.
Eh bien, non.
Deux parties : la première est une espèce d’exploration-règlement de comptes de comment leurs relations se sont distendues petit à petit, après que R. Matheson a lu un obscur bouquin d’Harold Percival intitulé Thinking and Destiny (il y est question de leçons à apprendre, de formes de karma et de réincarnations jusqu’à devenir meilleurs etc.). J’avais déjà eu un aperçu de cette évolution de Matheson avec certains de ses derniers romans (et le consternant The Path, une espèce de discussion pseudo métaphysique), mais là, c’est assez triste à lire. Cela m’a permis de confirmer que sa mère s’était bien convertie à la Science chrétienne peu de temps après son arrivée aux États-Unis (de son luthéranisme norvégien natal), ce qui ne m’apporte rien, si ce n’est une coïncidence assez amusante, la mère de Shirley Jackson, dont les écrits sont globalement contemporains de ceux de Matheson (et dont ceux qui m’intéressent traitent de certaines mêmes thématiques), étant également adepte.
La deuxième partie du bouquin est une nouvelle assez longue de Chris Matheson, où son personnage discute avec Dieu et Dieu l’aide à réécrire un de ses romans de SF. C’est long. Très long. Et pénible aussi. Les extraits de départ du roman, et les extraits réécrits ne peuvent pas être pris au sérieux. Donc c’est long.
Je vais me lancer dans Séduction. J’hésitais à y mettre A Haunting on the Hill d’Elizabeth Hand (à laquelle j’avais pensé pour le nom commun), qui raconte l’histoire d’une dramaturge ayant obtenu une bourse pour écrire sa nouvelle pièce. Elle embarque sa compagne (une compositrice), une actrice un peu oubliée après la gloire de sa jeunesse et un ami acteur dans la maison Hill house pour s’y isoler pendant deux semaines. C’est donc censé se passer dans la maison du roman de Shirley Jackson, y a des petits clins d’œil mais je dois dire que, si l’idée me séduisait ( ), je ne suis pas passionnée et j’ai du mal à avancer. Je vais donc probablement plutôt attaquer Seduction and Betrayal – Women and Literature, d’Elizabeth Hardwick, un recueil d’essais critiques sur des écrivaines et des personnages de femmes.
1. Un livre dont la couverture est verte
Far From the Madding Crowd (Loin de la foule déchaînée), Thomas Hardy, 1874 en Penguin Popular Classics
Résumé
Dans le Wessex, sud-ouest de l’Angleterre, Bathsheba Everdene rencontre un fermier voisin de sa tante chez qui elle vit, Gabriel Oak, qui tombe amoureux d’elle, mais elle refuse ses avances. Quelque temps plus tard, elle hérite du domaine de son oncle, qu’elle dirige seule. Oak, qui a perdu son troupeau de moutons, cherche du travail ailleurs et retrouve Bathsheba alors qu’il éteint un feu dans sa ferme et qu’elle l’embauche. Elle envoie une fausse carte de Saint Valentin à un autre fermier du coin, Boldwood (en écrivant quand même « Épousez-moi » dessus), ce qu’il prend totalement au sérieux – et dans le même temps rencontre un soldat, le Sergent Troy. S’ensuivent quelques scènes fortement connotées, elle finit par épouser Troy, suscitant la jalousie de Boldwood et la désapprobation de Oak. Bref, un carré amoureux sur fond d’agriculture.
Avis
Ça faisait longtemps que je n’avais pas lu du Hardy, j’ai eu un peu de mal à me réhabituer à la syntaxe, à la phonétique des fermiers aussi et à la vie rurale, mais de rebondissement en rebondissement – et surtout via quelques scènes extrêmement vivantes (la scène de l’épée entre Troy et Bathsheba, les moments qu’elle passe dans son grenier), j’ai fini par me laisser porter et trouver le tout moins sombre que les souvenirs que j’avais d’autres romans de l’auteur.
Edit: je suppose qu'il pourrait aller dans Ascension aussi.
2. Un livre d’un auteur dont le prénom ou le nom est aussi un nom commun.
The Woman in Black (La Dame en noir), Susan Hill, 1983
Résumé
Arthur Kipps, notaire, est entouré de sa famille pour Noël. En suivant la tradition commencent des récits de fantômes au coin du feu. Kipps refuse de raconter une histoire et finit par s’isoler. Et bien sûr, arrive le récit enchâssé qui le hante. Jeune notaire, il a été envoyé par son employeur, en vue d’une future promotion, à Crythin Gifford pour s’occuper de la maison d’Alice Drablow récemment décédée. La maison est située dans les marais, complètement isolée, les locaux ne souhaitent pas vraiment en parler ni y rester et la première apparition d’une femme en noir pendant l’enterrement de Drablow donne le ton, préparant évidemment la révélation future des drames qui se sont joués. Pour ne pas dépendre des aller-retours au rythme de la marée, Kipps finit par vouloir rester sur place la nuit, malgré les avertissements. Il y entend des cris que je ne détaillerai pas, et revoit la femme en noir à plusieurs reprises.
Avis
C’était la bonne période pour lire ce petit roman respectant tous les codes gothiques (sous un plaid, au coin du feu, avec une Potitechienne un peu plus grosse que la petite chienne qui tient compagnie à Kipps au manoir ). J’ai beaucoup aimé les descriptions du marais et la lecture des lettres de la défunte qui nous apprennent petit à petit ce qui s’est passé. Pour le reste, ce ne sera pas ma lecture de l’année, toutes les conventions y étant un peu trop appuyées : le silence des habitants, les non-dits, les sous-entendus à nous enfoncer dans les marécages – et finalement, cela ne m’a pas tellement donné envie de voir une adaptation cinématographique ou la pièce de West End.
3. Un livre avec un moyen de transport sur la couverture (des avions).
War, Tales of Conflict and Strife, Roald Dahl. Contient ‘Going Solo’ (1986), ‘Only This’ (1944), ‘Yesterday Was Beautiful’ (1945), ‘A Piece of Cake’ (1945), ‘They Shall Not Grow Old’ (1945), ‘Death of an Old Old Man’ (1945), ‘Someone Like You’ (1945), ‘The Soldier’ (1953).
Ce recueil réunit une partie autobiographique sur l’expérience de Dahl d’abord en tant qu’employé de Shell en Afrique puis en tant que pilote de la RAF avant et pendant la guerre (‘Going Solo’), en incluant son crash, les nombreuses pertes de ses compagnons d’arme (à le lire, on se demande comment il a survécu, si ce n’est de gros coups de chance et de hasard), ainsi que plusieurs nouvelles mettant en scène des soldats pendant la guerre, ou au retour de la guerre.
J’aurais pu mettre ça dans ‘Écoute’, parce que ça m’a pris 7h34 de le lire, en l’écoutant en même temps en livre audio (lu par Dan Stevens, Sophie Okonedo, Juliet Stevenson, Julian Rhind-Tutt, Cillian Murphy, Stephen Mangan). Ça aurait pris moins de temps en lecture seule. Je ne sais pas si mon appréciation de certaines nouvelles plus que d’autres est due à la lecture. J’ai beaucoup aimé ‘Going Solo’ (la plus longue), parsemée de cartes postales et de photos prises par Dahl avec son petit appareil, ‘Only This’ avec cette vieille femme dans son cottage anglais, s’inquiétant pour son fils pilote, alors que les avions attaquent dans le ciel, ‘They Shall Not Grow Old’, où Fin, un pilote qui a disparu pendant deux jours pense n’avoir été absent que le temps de son vol normal, 1h, et le tout prend une tournure un peu fantastique. Ma préférée est sûrement ‘Someone Like You’, cette conversation entre deux pilotes dans un pub, qui enchaînent les boissons, probablement pour son côté minimaliste et banal. Mention spéciale à ‘The Soldier’, aussi, qui dessine du stress post-traumatique entre les lignes des hallucinations et de la paranoïa du perso. Les autres (‘Yesterday was Beautiful’, ‘A Piece of Cake’, ‘Death of an Old Old Man’) m’ont moins emballée.
4. Un livre dont le titre comporte un possessif
Conversations with the Father: A Memoir about Richard Matheson, my dad and God, Chris Matheson, 2022
Bon. Première erreur de l’année. C’était écrit par un fils Matheson, ça devait parler du père Matheson, et qui sait, peut-être me faire découvrir deux/trois éléments biographiques intéressants.
Eh bien, non.
Deux parties : la première est une espèce d’exploration-règlement de comptes de comment leurs relations se sont distendues petit à petit, après que R. Matheson a lu un obscur bouquin d’Harold Percival intitulé Thinking and Destiny (il y est question de leçons à apprendre, de formes de karma et de réincarnations jusqu’à devenir meilleurs etc.). J’avais déjà eu un aperçu de cette évolution de Matheson avec certains de ses derniers romans (et le consternant The Path, une espèce de discussion pseudo métaphysique), mais là, c’est assez triste à lire. Cela m’a permis de confirmer que sa mère s’était bien convertie à la Science chrétienne peu de temps après son arrivée aux États-Unis (de son luthéranisme norvégien natal), ce qui ne m’apporte rien, si ce n’est une coïncidence assez amusante, la mère de Shirley Jackson, dont les écrits sont globalement contemporains de ceux de Matheson (et dont ceux qui m’intéressent traitent de certaines mêmes thématiques), étant également adepte.
La deuxième partie du bouquin est une nouvelle assez longue de Chris Matheson, où son personnage discute avec Dieu et Dieu l’aide à réécrire un de ses romans de SF. C’est long. Très long. Et pénible aussi. Les extraits de départ du roman, et les extraits réécrits ne peuvent pas être pris au sérieux. Donc c’est long.
Je vais me lancer dans Séduction. J’hésitais à y mettre A Haunting on the Hill d’Elizabeth Hand (à laquelle j’avais pensé pour le nom commun), qui raconte l’histoire d’une dramaturge ayant obtenu une bourse pour écrire sa nouvelle pièce. Elle embarque sa compagne (une compositrice), une actrice un peu oubliée après la gloire de sa jeunesse et un ami acteur dans la maison Hill house pour s’y isoler pendant deux semaines. C’est donc censé se passer dans la maison du roman de Shirley Jackson, y a des petits clins d’œil mais je dois dire que, si l’idée me séduisait ( ), je ne suis pas passionnée et j’ai du mal à avancer. Je vais donc probablement plutôt attaquer Seduction and Betrayal – Women and Literature, d’Elizabeth Hardwick, un recueil d’essais critiques sur des écrivaines et des personnages de femmes.
- AmaliahEmpereur
Quel plaisir de lire vos avis!
Come Lulu plus haut, je n'ai pas pu lire L'Eté où tout a fondu du même auteur que Betty qui m'avait fait forte impression : le livre m'est tombé des mains.
J'ai terminé hier après-midi Blizzard de Marie Vingtras (item Quel temps!). Une femme tient par la main un enfant en pleine tempête en Alaska mais une minute d'inattention suffit à ce qu'elle lâche l'enfant et le perde. Elle part alors à sa recherche, suivie par les quelques rares habitants du lieu.
J'ai eu un peu de mal à entrer dans l'histoire car les chapitres sont très courts et alternent les points de vue des protagonistes de l'histoire, c'est une écriture sans grand intérêt au présent mais en fin de compte, l'intrigue se noue petit à petit et j'ai eu envie d'aller jusqu'au bout pour comprendre les liens entre les personnages et l'histoire de chacun.
Come Lulu plus haut, je n'ai pas pu lire L'Eté où tout a fondu du même auteur que Betty qui m'avait fait forte impression : le livre m'est tombé des mains.
J'ai terminé hier après-midi Blizzard de Marie Vingtras (item Quel temps!). Une femme tient par la main un enfant en pleine tempête en Alaska mais une minute d'inattention suffit à ce qu'elle lâche l'enfant et le perde. Elle part alors à sa recherche, suivie par les quelques rares habitants du lieu.
J'ai eu un peu de mal à entrer dans l'histoire car les chapitres sont très courts et alternent les points de vue des protagonistes de l'histoire, c'est une écriture sans grand intérêt au présent mais en fin de compte, l'intrigue se noue petit à petit et j'ai eu envie d'aller jusqu'au bout pour comprendre les liens entre les personnages et l'histoire de chacun.
- Reine MargotDemi-dieu
16. Chez Sabine Wespieser éditeur: Une histoire romaine, de LP Dalembert
On voit que l'auteur a vécu quelques années dans la Ville Eternelle, à la villa Médicis. Il fait le portrait de la famille de Laura, née dans les années 60 à Rome.
Du côté de sa mère, Elena, la vieille artistocratie romaine des De Pretis, incarnée par l'aïeule, la Contessa. De l'autre, une famille juive aimante et fusionnelle, les Guerrieri, renommés ainsi suite aux persécutions des années fascistes, représentés par le père, Giuseppe et surtout la tante paternelle, la zia Rachele. Dalembert fait un portrait tendre et plein d'humour de cette famille italienne typique. Un livre sympathique au premier abord mais dont l'impression dure avec le temps.
On voit que l'auteur a vécu quelques années dans la Ville Eternelle, à la villa Médicis. Il fait le portrait de la famille de Laura, née dans les années 60 à Rome.
Du côté de sa mère, Elena, la vieille artistocratie romaine des De Pretis, incarnée par l'aïeule, la Contessa. De l'autre, une famille juive aimante et fusionnelle, les Guerrieri, renommés ainsi suite aux persécutions des années fascistes, représentés par le père, Giuseppe et surtout la tante paternelle, la zia Rachele. Dalembert fait un portrait tendre et plein d'humour de cette famille italienne typique. Un livre sympathique au premier abord mais dont l'impression dure avec le temps.
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Quand tout va mal, quand il n'y a plus aucun espoir, il nous reste Michel Sardou
La famille Bélier
- miss sophieExpert spécialisé
Amaliah a écrit:Come Lulu plus haut, je n'ai pas pu lire L'Eté où tout a fondu du même auteur que Betty qui m'avait fait forte impression : le livre m'est tombé des mains.
J'ai pour ma part beaucoup aimé ce roman, L'été où tout a fondu de Tiffany Mc Daniel. Je le compte pour l'item 33, le diable. Il peut aussi entrer dans le 38 (Un livre dont un des personnages principaux est un enfant ou un adolescent, mais le livre n'appartient pas à la littérature jeunesse) et le 50 (Trompeuses apparences).
La 4e de couverture annonce : "Été 1984 à Breathed, petite ville de l’Ohio, pétrie de ferveur religieuse et de préjugés. Le procureur Autopsy Bliss, tourmenté par la lutte entre le Bien et le Mal, publie une annonce dans le journal local : il invite le diable à venir lui rendre visite. Le lendemain, un jeune garçon à la peau noire et aux yeux d’un vert intense se présente devant le tribunal. Il prétend répondre à l’appel. Des événements inquiétants commencent alors à se produire et réveillent les superstitions. Cet enfant est-il l’incarnation du mal ou un simple vagabond à l’âme meurtrie ? Dans le même temps, une vague de chaleur infernale s’abat sur la ville."
Le narrateur, Fielding, âgé de 84 ans, se souvient de cet été où il avait treize ans et où sa vie a changé. Il devient ami avec ce prétendu Lucifer qui se révèle très à l'écoute des autres, empathique et faisant des réflexions d'une grande profondeur. Un fugueur maltraité sans doute, mais qui ne correspond à aucun avis de disparition. Alors que les habitants commencent à le rendre responsable d'accidents, la famille de Fielding décide de l'adopter.
C'est un roman déstabilisant, qui laisse planer le mystère sur cet étrange enfant. Un roman d'une grande sensibilité aussi, éprouvant, dont les personnages sont très attachants, poignants dans leurs souffrances, qu'il s'agisse du narrateur, du "diable" (assez déconcertant et fascinant), de la mère avec ses psychoses, ou du frère aîné adoré.
La 4e de couverture annonce : "Été 1984 à Breathed, petite ville de l’Ohio, pétrie de ferveur religieuse et de préjugés. Le procureur Autopsy Bliss, tourmenté par la lutte entre le Bien et le Mal, publie une annonce dans le journal local : il invite le diable à venir lui rendre visite. Le lendemain, un jeune garçon à la peau noire et aux yeux d’un vert intense se présente devant le tribunal. Il prétend répondre à l’appel. Des événements inquiétants commencent alors à se produire et réveillent les superstitions. Cet enfant est-il l’incarnation du mal ou un simple vagabond à l’âme meurtrie ? Dans le même temps, une vague de chaleur infernale s’abat sur la ville."
Le narrateur, Fielding, âgé de 84 ans, se souvient de cet été où il avait treize ans et où sa vie a changé. Il devient ami avec ce prétendu Lucifer qui se révèle très à l'écoute des autres, empathique et faisant des réflexions d'une grande profondeur. Un fugueur maltraité sans doute, mais qui ne correspond à aucun avis de disparition. Alors que les habitants commencent à le rendre responsable d'accidents, la famille de Fielding décide de l'adopter.
C'est un roman déstabilisant, qui laisse planer le mystère sur cet étrange enfant. Un roman d'une grande sensibilité aussi, éprouvant, dont les personnages sont très attachants, poignants dans leurs souffrances, qu'il s'agisse du narrateur, du "diable" (assez déconcertant et fascinant), de la mère avec ses psychoses, ou du frère aîné adoré.
- edelweis62Niveau 5
Voici mes premières lectures pour le défi 2024, commencé le 26 décembre.
Défi n° 21 : Un livre dont l'histoire se passe en Russie.
J'ai commencé classique, pour avoir l'illusion de réduire ma pile à lire, avec la lecture d'un recueil de nouvelles de Tolstoï, La Tempête de neige et autres récits. Pas de grand souffle romanesque ici, mais le souci du détail, la cruauté ordinaire, la détresse anonyme, des portraits d'hommes, d'animaux, dans la Russie des campagnes et du servage, avec des accents parfois autobiographiques. Je lis les grands auteurs russes en hiver, c'est comme ça, mais la neige me manque.
Défi n° 10 : Un livre sur la langue ou les langues.
Le dernier roman d'Audur Ava Olafsdottir, Éden, que l'on m'a offert pour Noël, s'est révélé parfait pour cet item sur les langues, ce qui me permet de repousser encore un peu la lecture bien plus exigeante de George Steiner. Alba, linguiste spécialiste des langues minoritaires ou en voie d'extinction, voyage aux quatre coins du monde pour des colloques, avant de se mettre en retrait en achetant un bout de terre à la campagne où elle décide de planter des arbres - sachant que l'Islande est une île presque dépourvue d'arbres. Elle construit un mur également, contre quoi, elle ne sait pas trop, le vent, mais aussi le scandale qui éclabousse sa vie professionnelle en ville, et surtout les sirènes de l'écoanxiété qui résonnent en sourdine dans tout le roman. Perdue dans sa vie, et dans un monde où langues comme baleines menacent de disparaître, elle s'ancre peu à peu dans le village, notamment en donnant des cours d'islandais à un groupe de réfugiés et en prenant sous son aile l'un d'entre eux qui s'intéresse particulièrement à la langue. Et, en effet, le mur, c'est aussi celui des mots aimés, dressé contre un monde en pleine dérive : narratrice linguiste oblige, le récit est émaillé de considérations linguistico-poétiques, d'anecdotes linguistico-historiques, et regorge d'éléments en lien avec les étymons, les déclinaisons, les traductions... Une ode à la langue islandaise donc, et sans cela le roman serait un peu fade. Deux bémols toutefois : la narration à la première personne au présent me paraît toujours un peu artificielle, mais c'est la marque de l'autrice, cette apparente simplicité, et les échos bibliques un peu convenus (apocalypse, jardin d'Éden, etc.), bon... Sinon, ça ne m'a pas déplu, c'est un joli récit, à même de refouler (un peu) l'angoisse sans pour autant mettre le cerveau en veille.
Il me reste à vous souhaiter une très belle année de lectures
Défi n° 21 : Un livre dont l'histoire se passe en Russie.
J'ai commencé classique, pour avoir l'illusion de réduire ma pile à lire, avec la lecture d'un recueil de nouvelles de Tolstoï, La Tempête de neige et autres récits. Pas de grand souffle romanesque ici, mais le souci du détail, la cruauté ordinaire, la détresse anonyme, des portraits d'hommes, d'animaux, dans la Russie des campagnes et du servage, avec des accents parfois autobiographiques. Je lis les grands auteurs russes en hiver, c'est comme ça, mais la neige me manque.
Défi n° 10 : Un livre sur la langue ou les langues.
Le dernier roman d'Audur Ava Olafsdottir, Éden, que l'on m'a offert pour Noël, s'est révélé parfait pour cet item sur les langues, ce qui me permet de repousser encore un peu la lecture bien plus exigeante de George Steiner. Alba, linguiste spécialiste des langues minoritaires ou en voie d'extinction, voyage aux quatre coins du monde pour des colloques, avant de se mettre en retrait en achetant un bout de terre à la campagne où elle décide de planter des arbres - sachant que l'Islande est une île presque dépourvue d'arbres. Elle construit un mur également, contre quoi, elle ne sait pas trop, le vent, mais aussi le scandale qui éclabousse sa vie professionnelle en ville, et surtout les sirènes de l'écoanxiété qui résonnent en sourdine dans tout le roman. Perdue dans sa vie, et dans un monde où langues comme baleines menacent de disparaître, elle s'ancre peu à peu dans le village, notamment en donnant des cours d'islandais à un groupe de réfugiés et en prenant sous son aile l'un d'entre eux qui s'intéresse particulièrement à la langue. Et, en effet, le mur, c'est aussi celui des mots aimés, dressé contre un monde en pleine dérive : narratrice linguiste oblige, le récit est émaillé de considérations linguistico-poétiques, d'anecdotes linguistico-historiques, et regorge d'éléments en lien avec les étymons, les déclinaisons, les traductions... Une ode à la langue islandaise donc, et sans cela le roman serait un peu fade. Deux bémols toutefois : la narration à la première personne au présent me paraît toujours un peu artificielle, mais c'est la marque de l'autrice, cette apparente simplicité, et les échos bibliques un peu convenus (apocalypse, jardin d'Éden, etc.), bon... Sinon, ça ne m'a pas déplu, c'est un joli récit, à même de refouler (un peu) l'angoisse sans pour autant mettre le cerveau en veille.
Il me reste à vous souhaiter une très belle année de lectures
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"Il y a un autre monde, mais il est dans celui-ci." Paul Eluard
- JennyMédiateur
Tiens, j'ai acheté Eden aussi sans penser au défi.
- AdrenFidèle du forum
Je l'ai acheté aussi en décembre et pas encore lu. Contente de voir qu'il a sa place dans le défi.
- lagoulueNiveau 8
edelweis62 a écrit:Voici mes premières lectures pour le défi 2024, commencé le 26 décembre.
Défi n° 21 : Un livre dont l'histoire se passe en Russie.
J'ai commencé classique, pour avoir l'illusion de réduire ma pile à lire, avec la lecture d'un recueil de nouvelles de Tolstoï, La Tempête de neige et autres récits. Pas de grand souffle romanesque ici, mais le souci du détail, la cruauté ordinaire, la détresse anonyme, des portraits d'hommes, d'animaux, dans la Russie des campagnes et du servage, avec des accents parfois autobiographiques. Je lis les grands auteurs russes en hiver, c'est comme ça, mais la neige me manque.
Défi n° 10 : Un livre sur la langue ou les langues.
Le dernier roman d'Audur Ava Olafsdottir, Éden, que l'on m'a offert pour Noël, s'est révélé parfait pour cet item sur les langues, ce qui me permet de repousser encore un peu la lecture bien plus exigeante de George Steiner. Alba, linguiste spécialiste des langues minoritaires ou en voie d'extinction, voyage aux quatre coins du monde pour des colloques, avant de se mettre en retrait en achetant un bout de terre à la campagne où elle décide de planter des arbres - sachant que l'Islande est une île presque dépourvue d'arbres. Elle construit un mur également, contre quoi, elle ne sait pas trop, le vent, mais aussi le scandale qui éclabousse sa vie professionnelle en ville, et surtout les sirènes de l'écoanxiété qui résonnent en sourdine dans tout le roman. Perdue dans sa vie, et dans un monde où langues comme baleines menacent de disparaître, elle s'ancre peu à peu dans le village, notamment en donnant des cours d'islandais à un groupe de réfugiés et en prenant sous son aile l'un d'entre eux qui s'intéresse particulièrement à la langue. Et, en effet, le mur, c'est aussi celui des mots aimés, dressé contre un monde en pleine dérive : narratrice linguiste oblige, le récit est émaillé de considérations linguistico-poétiques, d'anecdotes linguistico-historiques, et regorge d'éléments en lien avec les étymons, les déclinaisons, les traductions... Une ode à la langue islandaise donc, et sans cela le roman serait un peu fade. Deux bémols toutefois : la narration à la première personne au présent me paraît toujours un peu artificielle, mais c'est la marque de l'autrice, cette apparente simplicité, et les échos bibliques un peu convenus (apocalypse, jardin d'Éden, etc.), bon... Sinon, ça ne m'a pas déplu, c'est un joli récit, à même de refouler (un peu) l'angoisse sans pour autant mettre le cerveau en veille.
Il me reste à vous souhaiter une très belle année de lectures
Puis-je savoir ce que tu vas lire de George Steiner ?
- nicole 86Expert spécialisé
Deux auteurs que j'ai envie de lire de nouveau : Audur Ava Olafsdottir et Louis-Philippe Dalembert, merci pour ces suggestions.
- Cléopatra2Guide spirituel
Il me semble avoir lu La tempête de neige il y a 2 ans.
- ValorNiveau 9
Voici mes premières lectures du défi 2024 :
18. Accusé à tort. Mathieu Menegaux, Est-ce ainsi que les hommes jugent ? (Points - 226 p.)
Un homme, promis à une belle carrière professionnelle et heureux au sein de sa famille, voit sa vie basculer subitement alors qu'il est accusé à tort pour tentative d'enlèvement sur mineur et homicide volontaire. Tout semble accabler Gustavo, en effet, mais sa femme et son avocate parviennent à prouver son innocence. La famille, pointée du doigt, est meurtrie mais se relèvera, plus unie que jamais. Mais c'était sans compter sur la vindicte menée sur les réseaux sociaux où l'opinion publique salit et détruit tout, aveuglément, en moins de deux clics.
Il s'agit plus d'une enquête policière et judiciaire qu'une véritable réflexion sur le pouvoir dévastateur des réseaux sociaux où l'anonymat et l'effet de groupe favorisent le déferlement de haine.
Une lecture agréable, mais j'ai préféré Je me suis tue du même auteur.
Cette lecture peut également convenir pour les défis n°13, 37 et 50.
29. Un livre qui concerne un auteur, une autrice ou un artiste ayant existé. Patti Smith, Just kids (Folio - 405 p.)
Une autobiographie touchante et sensible dans laquelle Patti Smith raconte sa rencontre magique avec Robert Mapplethorpe, leurs débuts difficiles en tant qu'artistes dans le New-York des années 60-70, leur relation amoureuse puis amicale incroyable... le tout illustré de photos de Robert et de poèmes de Patti. J'ai été touchée par la bienveillance et la tendresse qui les unissaient. Je ne m'attendais pas à autant apprécier ce livre que j'ai dévoré en deux jours.
18. Accusé à tort. Mathieu Menegaux, Est-ce ainsi que les hommes jugent ? (Points - 226 p.)
Un homme, promis à une belle carrière professionnelle et heureux au sein de sa famille, voit sa vie basculer subitement alors qu'il est accusé à tort pour tentative d'enlèvement sur mineur et homicide volontaire. Tout semble accabler Gustavo, en effet, mais sa femme et son avocate parviennent à prouver son innocence. La famille, pointée du doigt, est meurtrie mais se relèvera, plus unie que jamais. Mais c'était sans compter sur la vindicte menée sur les réseaux sociaux où l'opinion publique salit et détruit tout, aveuglément, en moins de deux clics.
Il s'agit plus d'une enquête policière et judiciaire qu'une véritable réflexion sur le pouvoir dévastateur des réseaux sociaux où l'anonymat et l'effet de groupe favorisent le déferlement de haine.
Une lecture agréable, mais j'ai préféré Je me suis tue du même auteur.
Cette lecture peut également convenir pour les défis n°13, 37 et 50.
29. Un livre qui concerne un auteur, une autrice ou un artiste ayant existé. Patti Smith, Just kids (Folio - 405 p.)
Une autobiographie touchante et sensible dans laquelle Patti Smith raconte sa rencontre magique avec Robert Mapplethorpe, leurs débuts difficiles en tant qu'artistes dans le New-York des années 60-70, leur relation amoureuse puis amicale incroyable... le tout illustré de photos de Robert et de poèmes de Patti. J'ai été touchée par la bienveillance et la tendresse qui les unissaient. Je ne m'attendais pas à autant apprécier ce livre que j'ai dévoré en deux jours.
- edelweis62Niveau 5
lagoulue a écrit:edelweis62 a écrit:
Défi n° 10 : Un livre sur la langue ou les langues.
Le dernier roman d'Audur Ava Olafsdottir, Éden, que l'on m'a offert pour Noël, s'est révélé parfait pour cet item sur les langues, ce qui me permet de repousser encore un peu la lecture bien plus exigeante de George Steiner.
Puis-je savoir ce que tu vas lire de George Steiner ?
Je dois lire "Après Babel" depuis quelque temps et... ça attendra encore un peu Pourquoi, un autre à conseiller ?
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"Il y a un autre monde, mais il est dans celui-ci." Paul Eluard
- lagoulueNiveau 8
edelweis62 a écrit:lagoulue a écrit:edelweis62 a écrit:
Défi n° 10 : Un livre sur la langue ou les langues.
Le dernier roman d'Audur Ava Olafsdottir, Éden, que l'on m'a offert pour Noël, s'est révélé parfait pour cet item sur les langues, ce qui me permet de repousser encore un peu la lecture bien plus exigeante de George Steiner.
Puis-je savoir ce que tu vas lire de George Steiner ?
Je dois lire "Après Babel" depuis quelque temps et... ça attendra encore un peu Pourquoi, un autre à conseiller ?
Eh bien j'avais beaucoup apprécié Dans le château de Barbe-bleue et ne savais pas trop vers quel ouvrage de lui me tourner depuis...
- BartleboothNiveau 7
Pour le défi 13, "à la recherche", j'ai lu le deuxième tome de Céleste de Chloé Cruchaudet, dans lequel Proust récupère sa gouvernante et s'achemine vers le point final de son oeuvre. J'avais adoré le premier tome et je n'ai pas été déçue par celui-ci, qui est toujours aussi imaginatif.
Je viens de commencer Klara et le soleil d'Ishiguro, et j'ai un doute: vous croyez que ça convient pour "Objets inanimés"?
Je viens de commencer Klara et le soleil d'Ishiguro, et j'ai un doute: vous croyez que ça convient pour "Objets inanimés"?
- CasparProphète
Après Box Hill d'Adam Mars Jones , dont j'ai parlé plus haut (43. Un livre écrit par un auteur dont le prénom ou le nom est composé), j'ai lu Rosemary's Baby d'Ira Levin (dont la couverture est un énorme spoiler dans l'édition que j'ai lue) pour cocher le défi 33. Le diable (autre spoiler, mais beaucoup d'entre vous ont dû voir le film de Polanski, supérieur au roman à mon avis). Une lecture assez plaisante, délicieusement vintage (un peu moins délicieux tout de même pour les relations homme/femme, même si Ira Levin montre bien que l'attitude du mari de Rosemary est toxique), même si ce n'est pas de la grande littérature sans doute.
Dans son introduction, le romancier Chuck Palahniuk (auteur de Fight Club) souligne qu'Ira Levin a eu l'intelligence d'inverser les stéréotypes du genre fantastique et horrifique: l'horreur survient dans un quartier chic de Manhattan et l'héroïne y échapper temporairement en passant quelques jours dans une petite maison isolée dans les bois (d'habitude, le personnage principale quitte la ville ou des lieux familiers pour une demeure inquiétante). La fin est également surprenante et inquiétante mais on ne peut pas dire que j'ai beaucoup tremblé pour Rosemary, le film est plus effrayant et ambigu.
@Ergo J'aime beaucoup La dame en noir de Susan Hill (lu plusieurs fois), qui joue en effet avec tous les stéréotypes du genre de façon pas très subtile, mais je pense que c'est volontaire. J'ai vu la pièce à Londres, qui est à l'affiche depuis des années: le procédé de mise en scène est assez ingénieux (il n'y a que trois acteurs sur scène) mais gâché par le maquillage ridicule de la dame en noir. Le film avec Daniel Radcliffe est en revanche très mauvais à mon avis. Le roman pourrait convenir pour "Quel temps" avec tout ce brouillard.
Dans son introduction, le romancier Chuck Palahniuk (auteur de Fight Club) souligne qu'Ira Levin a eu l'intelligence d'inverser les stéréotypes du genre fantastique et horrifique: l'horreur survient dans un quartier chic de Manhattan et l'héroïne y échapper temporairement en passant quelques jours dans une petite maison isolée dans les bois (d'habitude, le personnage principale quitte la ville ou des lieux familiers pour une demeure inquiétante). La fin est également surprenante et inquiétante mais on ne peut pas dire que j'ai beaucoup tremblé pour Rosemary, le film est plus effrayant et ambigu.
@Ergo J'aime beaucoup La dame en noir de Susan Hill (lu plusieurs fois), qui joue en effet avec tous les stéréotypes du genre de façon pas très subtile, mais je pense que c'est volontaire. J'ai vu la pièce à Londres, qui est à l'affiche depuis des années: le procédé de mise en scène est assez ingénieux (il n'y a que trois acteurs sur scène) mais gâché par le maquillage ridicule de la dame en noir. Le film avec Daniel Radcliffe est en revanche très mauvais à mon avis. Le roman pourrait convenir pour "Quel temps" avec tout ce brouillard.
- CasparProphète
Bartlebooth a écrit:Pour le défi 13, "à la recherche", j'ai lu le deuxième tome de Céleste de Chloé Cruchaudet, dans lequel Proust récupère sa gouvernante et s'achemine vers le point final de son oeuvre. J'avais adoré le premier tome et je n'ai pas été déçue par celui-ci, qui est toujours aussi imaginatif.
Je viens de commencer Klara et le soleil d'Ishiguro, et j'ai un doute: vous croyez que ça convient pour "Objets inanimés"?
Klara n'est pas vraiment "inanimée" mais je pense qu'on peut inclure le roman dans ce défi (et comme je suis l'initiateur de cet item, je m'auto-accorde un droit de veto ou non ) puisque j'avais aussi pensé à Pinocchio par exemple ou à la Maison de Poupée de Rumer Godden.
- CasparProphète
Bartlebooth a écrit:Merci Caspar!
La question de l'âme est vraiment au cœur de ce roman en fait. Ishiguro arrive à renouveler le genre du robot et de l'intelligence artificielle et comme Klara est la narratrice, il nous manque des détails et des renseignements pour tout comprendre de ce futur proche: c'est frustrant mais volontaire de la part de l'auteur j'imagine.
- *Ombre*Grand sage
Vraisemblablement pour l'item "Un moyen de transport sur la couverture" (le skate, validé par les participants), mais pouvant aussi convenir pour les entrées "Un possessif dans le titre" ou "À la recherche de...", j'ai terminé Que notre joie demeure, de Kévin Lambert. Mon avis sur le sujet est mitigé. Certains critiques ont été très sévères avec ce qui se veut une sorte de transposition de La Recherche dans le monde contemporain, l'analyse de la chute d'une femme architecte, parvenue, à force de travail et de compromissions, à intégrer le club des personnes les plus riches et les plus influentes du monde, et des hypocrisies, mensonges et cruautés de ce monde des ultra-riches. Personnellement, j'ai trouvé réussi et intéressant le démontage de leur discours d'auto-justification et la mise en scène de leurs contradictions, entre cynisme assumé et aveuglement volontaire. Par contre, la langue m'a paru fort lourde, entre pastiche proustien maladroit (la phrase proustienne a beau être souvent longue, elle est d'une limpidité parfaite, ce qui est loin d'être toujours le cas de celle de Lambert, que j'ai trop souvent dû relire tant on se perd dans les juxtapositions inutiles et les enchâssements compliqués) et groupes syntaxiques encore alourdis par l'emploi systématique du féminin et du masculin coordonnés à la place du neutre ("toutes celles et tous ceux qui...") histoire de ne pas heurter les féministes. Ce roman a fait polémique à sa sortie car il a été relu et corrigé, avant publication, par des "sensitive readers" qui veillent à ce que rien de ce qui est écrit ne puisse heurter quelque communauté que ce soit. On a donc une intrigue avec une femme puissante, comme dirait Léa Salamé, un second rôle homosexuel, noir, un discours affiché de soutien aux minorités, avec une évocation des peuples autochtones spoliés par les Canadiens... le genre de chose qui m'agace. Je ne suis pas sûre que le rôle d'une oeuvre dont ce n'est pas le propos soit de militer avec des ficelles aussi voyantes. Bref, un bilan mitigé, un sujet intéressant, mais une oeuvre qui manque de finesse à mon avis.
- ErgoDevin
Oui, il y a hommage et parodie. Mais pour un roman gothique de 1983, alors qu'il s'en est écrit des histoires de fantômes ou des histoires de maisons hantées depuis Henry James, je m'attendais justement à plus subtil et pas à avoir l'impression de lire une histoire qui déroule toute seule, sans grande surprise.Caspar a écrit:
@Ergo J'aime beaucoup La dame en noir de Susan Hill (lu plusieurs fois), qui joue en effet avec tous les stéréotypes du genre de façon pas très subtile, mais je pense que c'est volontaire. J'ai vu la pièce à Londres, qui est à l'affiche depuis des années: le procédé de mise en scène est assez ingénieux (il n'y a que trois acteurs sur scène) mais gâché par le maquillage ridicule de la dame en noir. Le film avec Daniel Radcliffe est en revanche très mauvais à mon avis. Le roman pourrait convenir pour "Quel temps" avec tout ce brouillard.
- Spoiler:
- Le fait qu'il perde sa femme et son enfant, on le voit venir gros comme le manoir dès qu'il mentionne que ouf, aucun enfant n'est mort au village contrairement aux autres fois. C'est volontaire, ça nous montre encore ces narrateurs qui n'y comprennent rien mais ça ne m'a fait ni chaud ni froid.
Tout à fait pour Quel temps: ses descriptions du manoir et des marais nous y plongent vraiment.
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"You went to a long-dead octopus for advice, and you're going to blame *me* for your problems?" -- Once Upon a Time
"The gull was your ordinary gull." -- Wittgenstein's Mistress
« Cède, cède, cède, je le veux ! » écrivait Ronin, le samouraï. (Si vous cherchez un stulo-plyme, de l'encre, récap de juillet 2024)
- CasparProphète
Ergo a écrit:Oui, il y a hommage et parodie. Mais pour un roman gothique de 1983, alors qu'il s'en est écrit des histoires de fantômes ou des histoires de maisons hantées depuis Henry James, je m'attendais justement à plus subtil et pas à avoir l'impression de lire une histoire qui déroule toute seule, sans grande surprise.Caspar a écrit:
@Ergo J'aime beaucoup La dame en noir de Susan Hill (lu plusieurs fois), qui joue en effet avec tous les stéréotypes du genre de façon pas très subtile, mais je pense que c'est volontaire. J'ai vu la pièce à Londres, qui est à l'affiche depuis des années: le procédé de mise en scène est assez ingénieux (il n'y a que trois acteurs sur scène) mais gâché par le maquillage ridicule de la dame en noir. Le film avec Daniel Radcliffe est en revanche très mauvais à mon avis. Le roman pourrait convenir pour "Quel temps" avec tout ce brouillard.J'attendais régulièrement d'être surprise, un truc qui m'aurait sortie de la reconstitution histoire victorienne et je suis passée à côté. C'était une lecture agréable, j'irai sûrement voir un peu du côté de ses autres romans quand même, notamment The Beacon, dont le résumé me tente bien.
- Spoiler:
Le fait qu'il perde sa femme et son enfant, on le voit venir gros comme le manoir dès qu'il mentionne que ouf, aucun enfant n'est mort au village contrairement aux autres fois. C'est volontaire, ça nous montre encore ces narrateurs qui n'y comprennent rien mais ça ne m'a fait ni chaud ni froid.
Tout à fait pour Quel temps: ses descriptions du manoir et des marais nous y plongent vraiment.
J'ai une certaine tendresse pour The woman in black malgré ses défauts... En revanche Susan Hill apparaît (involontairement j'imagine) comme une personne assez déplaisante dans son livre Howards End is on the landing: a year of reading from home. Beaucoup de name dropping et des goûts littéraires très anglo-centriques: elle ne supporte pas les romans canadiens ou australiens (surtout s'ils concernent des Aborigènes) et elle ne cite quasiment aucun auteur non-anglophone... et elle adopte un ton assez suffisant dans tout le livre.
- AsarteLilithEsprit sacré
Pour le défi 27 : Autobiographie d'une courgette, Gilles Paris.
Courgette, de son vrai nom Icare, est négligé par sa mere, voire battu. Il tue sa mère par accident et est envoyé en foyer. Il y découvre l'amitié, l'amour et la famille.
Verdict: moyen. Intéressant de lire un récit par les yeux d'un enfant, avec ses idées, ses erreurs de langage, ses sentiments. Mais le côté convenu des émotions ne m'a pas emballée. Contente en revanche d'avoir lu ce titre, que je voulais lire depuis longtemps. Je l'ai déjà proposé en cursive à des 3e sur l'autobiographie, au sein d'une liste, mais il y a mieux. Conviendrait à un lecteur moyen.
Pour le defi 21: '' Désolée, ca ne se fait pas", Françoise Xenakis.
Irlande, fin du XIXe siècle. Mary et Grace sont sœurs. Chacune est promise à un fils d'une famille voisine pour des histoires de terres. Mais le fiancé de Mary meurt avant les noces. Le fiancé de Grace devient celui de Mary par la volonté des familles. Oui mais voilà : Brian et Grace s'aiment et ont un enfant....la grossesse de Grace est découverte le soir des noces de Mary. Pour cacher l'affaire, Mary partira en Russie sous le nom de Grace en tant que gouvernante, tandis que Grace est chassée avec Brian et son enfant à venir, aux conditions de renoncer à son héritage, de ne jamais revenir au village et de ne jamais donner de nouvelles.
Verdict: synopsis accrocheur, style pas mal mais plutôt roman de gare. Plongée intéressante dans la misère de Dublin et Londres de l'époque et côté russe, dans les événements du début XXe. Mais toujours ce côté '' scandale'' des récits écrits dans les années 80-90 (j'ai l'impression que c'etait classique à l'époque ?) qui devient un peu usant à la longue. Se lit assez vite.
S'il ne convient pas pour cet item car l histoire ne se passe pas complètement en Russie, je le déplacerai dans '' séduction " car c'est à la racine de l'histoire et que Mary est séduite par deux personnages secondaires.
Courgette, de son vrai nom Icare, est négligé par sa mere, voire battu. Il tue sa mère par accident et est envoyé en foyer. Il y découvre l'amitié, l'amour et la famille.
Verdict: moyen. Intéressant de lire un récit par les yeux d'un enfant, avec ses idées, ses erreurs de langage, ses sentiments. Mais le côté convenu des émotions ne m'a pas emballée. Contente en revanche d'avoir lu ce titre, que je voulais lire depuis longtemps. Je l'ai déjà proposé en cursive à des 3e sur l'autobiographie, au sein d'une liste, mais il y a mieux. Conviendrait à un lecteur moyen.
Pour le defi 21: '' Désolée, ca ne se fait pas", Françoise Xenakis.
Irlande, fin du XIXe siècle. Mary et Grace sont sœurs. Chacune est promise à un fils d'une famille voisine pour des histoires de terres. Mais le fiancé de Mary meurt avant les noces. Le fiancé de Grace devient celui de Mary par la volonté des familles. Oui mais voilà : Brian et Grace s'aiment et ont un enfant....la grossesse de Grace est découverte le soir des noces de Mary. Pour cacher l'affaire, Mary partira en Russie sous le nom de Grace en tant que gouvernante, tandis que Grace est chassée avec Brian et son enfant à venir, aux conditions de renoncer à son héritage, de ne jamais revenir au village et de ne jamais donner de nouvelles.
Verdict: synopsis accrocheur, style pas mal mais plutôt roman de gare. Plongée intéressante dans la misère de Dublin et Londres de l'époque et côté russe, dans les événements du début XXe. Mais toujours ce côté '' scandale'' des récits écrits dans les années 80-90 (j'ai l'impression que c'etait classique à l'époque ?) qui devient un peu usant à la longue. Se lit assez vite.
S'il ne convient pas pour cet item car l histoire ne se passe pas complètement en Russie, je le déplacerai dans '' séduction " car c'est à la racine de l'histoire et que Mary est séduite par deux personnages secondaires.
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Chuis comme les plantes sans eau : sans grec ni latin, j'me dessèche.
ON DIT CHOCOLATINE, PHILISTINS !
- MyrrhaNiveau 9
Je me lance.
Défis 2 et 41 relevés :
- un livre écrit par un historien : La falsification de l'histoire de Laurent Joly : court essai, très facile à lire, assez intéressant, qui analyse les propos de Zemmour concernant Pétain et les juifs.
- un livre dont l'auteur a un nom qui est aussi un nom commun : Triste tigre de Neige Sinno, que je voulais lire depuis quelques mois.
Défis 2 et 41 relevés :
- un livre écrit par un historien : La falsification de l'histoire de Laurent Joly : court essai, très facile à lire, assez intéressant, qui analyse les propos de Zemmour concernant Pétain et les juifs.
- un livre dont l'auteur a un nom qui est aussi un nom commun : Triste tigre de Neige Sinno, que je voulais lire depuis quelques mois.
- AsarteLilithEsprit sacré
Ton premier titre semble très sympa !
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Chuis comme les plantes sans eau : sans grec ni latin, j'me dessèche.
ON DIT CHOCOLATINE, PHILISTINS !
- OudemiaBon génie
Je me demandais si j’avais fait une bonne pioche en prenant à la bibliothèque ce livre dont le titre m’avait fait de l’œil, Reste si tu peux, pars s’il le faut correspondant à 15 - Un livre dont le titre repose sur une antithèse ou un oxymore .
J’ai eu quelques doutes au début : l’enfance, puis l'adolescence d’un garçon, gentil, qui n’ose pas s’affirmer, ce n’est pas très original, même si ça se passe dans la campagne norvégienne ; j’ai même été un peu agacée par l’écriture (l'annonce d'un événement à venir sans le raconter ensuite, idem pour un évènement qui est passé). Et puis tout prend de l’épaisseur, avec le temps qui passe et le narrateur qui grandit. Un deuxième narrateur arrive, pas du tout celui que j’attendais et le récit continue, avec de nouvelles touches qui se complètent et forment un ensemble cohérent.
C’est un grand roman, pas gai, le premier de son auteur, Helga Flatland (paru en 2010, traduit ici en 2023). Essayez de ne pas lire la 4e de couverture si vous le choisissez (cela m’aurait enlevé beaucoup de plaisir de lecture si je l’avais fait).
J’ai eu quelques doutes au début : l’enfance, puis l'adolescence d’un garçon, gentil, qui n’ose pas s’affirmer, ce n’est pas très original, même si ça se passe dans la campagne norvégienne ; j’ai même été un peu agacée par l’écriture (l'annonce d'un événement à venir sans le raconter ensuite, idem pour un évènement qui est passé). Et puis tout prend de l’épaisseur, avec le temps qui passe et le narrateur qui grandit. Un deuxième narrateur arrive, pas du tout celui que j’attendais et le récit continue, avec de nouvelles touches qui se complètent et forment un ensemble cohérent.
C’est un grand roman, pas gai, le premier de son auteur, Helga Flatland (paru en 2010, traduit ici en 2023). Essayez de ne pas lire la 4e de couverture si vous le choisissez (cela m’aurait enlevé beaucoup de plaisir de lecture si je l’avais fait).
- OudemiaBon génie
Myrrha a écrit:Je me lance.
Défis 2 et 21 relevés :
- un livre écrit par un historien : La falsification de l'histoire de Laurent Joly : court essai, très facile à lire, assez intéressant, qui analyse les propos de Zemmour concernant Pétain et les juifs.
- un livre dont l'auteur a un nom qui est aussi un nom commun : Triste tigre de Neige Sinno, que je voulais lire depuis quelques mois.
Attention, c'est 41 pour le livre d'historien, pas 21 !
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