- LadyOlennaModérateur
D'abord la liaison école-collège et l'avis des PE, puis les évaluations nationales effectivement, après lesquelles il faudra faire des "ajustements" sur les groupes, avant de les remanier en fin de trimestre/semestre.Diclonia a écrit:quels seront les critères pour faibles ? moins faibles ? les évaluations nationales ??
- *Ombre*Grand sage
musa a écrit:Merci pour tes liens Ombre. J'avais lu l'analyse de Marie Duru-Bellat qui date un peu. En la lisant, je m'étais d'ailleurs fait la réflexion que les classes hétérogènes, ça marchait encore dans les années 80-90, mais qu'aujourd'hui, c'est quand même le grand écart dans certaines classes et que le propos n'était plus vraiment opérant. Alors certes, comme tu le dis, l'idéal serait de traiter les problèmes en amont (une bonne chimio pour reprendre ta métaphore), mais il ne me semble pas absurde de vouloir rendre les choses plus vivables au collège en attendant. Et l'idée des groupes de niveaux et non pas classes (tous tes articles parlent de classes de niveaux) dans les disciplines cumulatives que sont les maths et le français ne me semblerait pas dénuée d'intérêt... à condition que les DHG suivent ce qui n'est pas du tout le cas et me met en colère. Mais j'avoue que Marie Duru-Bellat et François Jarraud du Café pédagogique, ça n'a pas la même autorité pour moi qu'un médecin qui me dit que le cyanure est un poison. J'aurais même tendance à penser que s'ils disent du mal des classes de niveau, il faudrait peut-être aller au-delà des groupes
Pardon, Musa, je n'avais pas vu ta réponse.
Non, ces recherches ne datent pas. Franck Ramus, chercheur en sciences cognitives, a récemment compilé les résultats d'études de très nombreux pays pour en faire la synthèse la plus complète depuis la sortie de Visible Learning de John Hattie. Et il parvient aux mêmes conclusions. Enfin, c'était en 2019, mais nos difficultés avec l'hétérogénéité des classes ne datent pas de 2019. Elles sont le résultat de politiques budgétaires incarnées en baisse des moyens continue, baisse du nombre d'heures d'enseignement, suppression des demi-groupes, suppression des dispositifs d'aide, loi 2005 sur l'inclusion complètement hypocrite, permettant de fermer des structures d'accueil spécialisées coûteuses pour déverser dans des classes de 30 des élèves en situation de handicap auxquels nous ne pouvons parfois rien apporter. Et croire que parquer ces élèves entre eux permettra de les aider est un leurre.
Oublions un peu ce qu'il y a de moralement abject dans ce projet de tri social appliqué à des enfants de 10 ou 11 ans, oublions les conditions de mise en oeuvre délirantes et imaginons que ces groupes se fissent sans dégrader nos conditions de travail. La manière de constituer les groupes suffira à elle seule à les rendre inefficaces. On ne nous demande pas notre expertise d'enseignants : on s'appuie sur des évaluations automatiques, en bons technocrates. Et ainsi, on va cibler les mauvais élèves. 18 places pour 3 classes (projection chez nous), c'est très peu (et trop en même temps pour un seul groupe de faibles mais passons). Parmi les élèves qui auront, sans surprise, moins de 200 points à leur évaluation de début d'année, il y aura ces élèves que vous avez sans doute comme nous, grands décrocheurs depuis toujours, qui n'ont jamais ouvert un cahier de leur vie et dont la famille s'en cogne visiblement, ou est dépassée, et qui ne sont là que pour dormir (les bons jours) ou fiche le bazar (les autres jours), ces grands dyslexiques qui tournent toujours autour de l'illettrisme et que nous ne guérirons pas, ceux dont les résultats scolaires s'expliquent par un comportement totalement azimuté, sans lien avec leurs capacités (jusqu'à ce qu'à force de le répéter, ce ne soit plus vrai), comportement qui va parasiter les apprentissages aussi bien en groupe réduit qu'en classe normale. Les élèves qu'il faudrait viser, parce que là, on aurait peut-être une petite chance de faire non pas quelque chose de bon (cf. les stats sur les classes de niveau qui sont têtues), mais de moins catastrophique, ce sont les élèves fragiles mais pas complètement largués, ceux qu'on a encore une chance de sauver, parce qu'ils s'accrochent tant bien que mal. Mais ceux-là auront un peu plus de 200 à leur éval et seront les grands perdants de l'affaire, parce qu'à cause de ce bouzin, nous n'aurons même plus de demi-groupe ni d'heures de soutien pour aider un peu ces élèves fragiles mais méritants. C'est à cela que ces heures seraient bien employées : des heures disciplinaires supplémentaire dans les matières dont on prétend élever le niveau, des heures en demi-groupe et des heures de soutien à la discrétion des professionnels que nous sommes - autant de choses qui bénéficieraient à TOUS.
Last but not least, il apparaît de plus en plus, à mesure que se dessinent les contours de la prochaine rentrée, que cette réforme est à nouveau une réforme budgétaire qui ne dit pas son nom. On voit un peu partout les professeurs de maths ou de français contraints de prendre une classe en plus - plus de travail pour des professionnels déjà épuisés, mais surtout, des économies substantielles pour le gouvernement. Par ailleurs, les professeurs supplémentaires rendus nécessaires par cette usine à gaz (pas tant que ça, finalement, puisqu'on fait porter au maximum le poids de cette réforme sur les titulaires) seront exclusivement des contractuels, conformément au souhait quasi affiché d'en finir avec le statut de fonctionnaire des enseignants (quant au niveau desdits contractuels, c'est un détail dont nos dirigeants se cognent, du moment qu'ils peuvent clamer à la rentrée qu'il y a bien un professeur devant chaque classe). Et comme tout cela se fait sur des DHG constantes, voire en baisse, vous voyez un peu les nouvelles économies que cela représente ?
Vous êtes les dindons de la farce. Au moins, ne soyez pas des dindons complaisants.
- CaroNiveau 10
C'est la consigne que nous avons eue lors de la 1ère réunion. A la 2ème réunion, le groupe "faible" passait à 18 !Oui, en sachant que pour l'instant les consignes sont de "monter" le groupe le plus faible jusqu'à 15
- musaNeoprof expérimenté
Merci pour ta réponse Ombre. Je te rejoins tout à fait sur la nécessité d'ajouter des heures disciplinaires supplémentaires. Ce serait la première mesure à prendre. J'ai d'ailleurs été surprise -mais j'ai un peu lu en diagonale, il faut que je confirme par une deuxième lecture-de ne rien voir là-dessus dans le rapport pondu par le Conseil Supérieur des Programmes cité supra dans ce fil. Et pourtant, j'ai vu qu'ils avaient auditionné Agnès Joste de Sauver les Lettres et d'autres professeurs de français bien au fait de la question. Elles ont bien dû leur toucher un mot de la baisse dramatique des horaires de français ces dernières années.
En revanche, je ne partage pas complètement ta vision du groupe de niveau=tri social (et je trouve à cette expression un petit côté pavlovien qui m'énerve ). Pour moi, le tri social a déjà lieu avec le clivage public/privé (j'ai moi-même décidé de scolariser mes enfants dans le privé. Je connais l'établissement public où auraient atterri mes enfants, c'est celui où j'enseigne et je n'ai pas voulu ça pour eux). Ce n'est certes pas suffisant, mais pour moi, tout signal positif (on s'occupe des élèves qui ont un niveau faible, mais pas que, il y a du latin et des LCE, c'est pas le bronx à la vie scolaire, on peut rester et bosser en permanence ...) envoyé aux parents qui ne scolarisent plus leurs enfants dans le public, c'est déjà ça de pris pour favoriser une mixité sociale qui n'existe plus.
En revanche, je ne partage pas complètement ta vision du groupe de niveau=tri social (et je trouve à cette expression un petit côté pavlovien qui m'énerve ). Pour moi, le tri social a déjà lieu avec le clivage public/privé (j'ai moi-même décidé de scolariser mes enfants dans le privé. Je connais l'établissement public où auraient atterri mes enfants, c'est celui où j'enseigne et je n'ai pas voulu ça pour eux). Ce n'est certes pas suffisant, mais pour moi, tout signal positif (on s'occupe des élèves qui ont un niveau faible, mais pas que, il y a du latin et des LCE, c'est pas le bronx à la vie scolaire, on peut rester et bosser en permanence ...) envoyé aux parents qui ne scolarisent plus leurs enfants dans le public, c'est déjà ça de pris pour favoriser une mixité sociale qui n'existe plus.
- *Ombre*Grand sage
musa a écrit:Merci pour ta réponse Ombre. Je te rejoins tout à fait sur la nécessité d'ajouter des heures disciplinaires supplémentaires. Ce serait la première mesure à prendre. J'ai d'ailleurs été surprise -mais j'ai un peu lu en diagonale, il faut que je confirme par une deuxième lecture-de ne rien voir là-dessus dans le rapport pondu par le Conseil Supérieur des Programmes cité supra dans ce fil. Et pourtant, j'ai vu qu'ils avaient auditionné Agnès Joste de Sauver les Lettres et d'autres professeurs de français bien au fait de la question. Elles ont bien dû leur toucher un mot de la baisse dramatique des horaires de français ces dernières années.
Je peux te garantir que cela a été fait, chiffres à l'appui.
- IlseÉrudit
musa a écrit:Merci pour ta réponse Ombre. Je te rejoins tout à fait sur la nécessité d'ajouter des heures disciplinaires supplémentaires. Ce serait la première mesure à prendre. J'ai d'ailleurs été surprise -mais j'ai un peu lu en diagonale, il faut que je confirme par une deuxième lecture-de ne rien voir là-dessus dans le rapport pondu par le Conseil Supérieur des Programmes cité supra dans ce fil. Et pourtant, j'ai vu qu'ils avaient auditionné Agnès Joste de Sauver les Lettres et d'autres professeurs de français bien au fait de la question. Elles ont bien dû leur toucher un mot de la baisse dramatique des horaires de français ces dernières années..
A la page 16 il est écrit : "le parcours des fondamentaux se caractérise par un travail en groupes à effectifs restreints (20 élèves maximum) rassemblant des élèves ayant un niveau d’acquis homogène. Il suppose impérativement que le travail des élèves soit accompagné par une pédagogie adaptée et un enseignement explicite11, visant la remédiation des difficultés de chaque élève. Cette organisation et cette démarche pédagogique permettent aux professeurs de mieux se concentrer sur les lacunes des élèves et de consacrer la totalité des heures d’enseignement prévues pour le français et pour les mathématiques, d’abord à une remise à niveau, puis à une progression selon un rythme spécifique. Une heure et demie supplémentaire de travail sur les fondamentaux dans ces deux disciplines pourrait être envisagée dans le cadre de ce parcours, sur tout ou partie de l’année
- musaNeoprof expérimenté
*Ombre* a écrit:musa a écrit:Merci pour ta réponse Ombre. Je te rejoins tout à fait sur la nécessité d'ajouter des heures disciplinaires supplémentaires. Ce serait la première mesure à prendre. J'ai d'ailleurs été surprise -mais j'ai un peu lu en diagonale, il faut que je confirme par une deuxième lecture-de ne rien voir là-dessus dans le rapport pondu par le Conseil Supérieur des Programmes cité supra dans ce fil. Et pourtant, j'ai vu qu'ils avaient auditionné Agnès Joste de Sauver les Lettres et d'autres professeurs de français bien au fait de la question. Elles ont bien dû leur toucher un mot de la baisse dramatique des horaires de français ces dernières années.
Je peux te garantir que cela a été fait, chiffres à l'appui.
Je m'en doute un peu
- musaNeoprof expérimenté
Ilse a écrit:musa a écrit:Merci pour ta réponse Ombre. Je te rejoins tout à fait sur la nécessité d'ajouter des heures disciplinaires supplémentaires. Ce serait la première mesure à prendre. J'ai d'ailleurs été surprise -mais j'ai un peu lu en diagonale, il faut que je confirme par une deuxième lecture-de ne rien voir là-dessus dans le rapport pondu par le Conseil Supérieur des Programmes cité supra dans ce fil. Et pourtant, j'ai vu qu'ils avaient auditionné Agnès Joste de Sauver les Lettres et d'autres professeurs de français bien au fait de la question. Elles ont bien dû leur toucher un mot de la baisse dramatique des horaires de français ces dernières années..
A la page 16 il est écrit : "le parcours des fondamentaux se caractérise par un travail en groupes à effectifs restreints (20 élèves maximum) rassemblant des élèves ayant un niveau d’acquis homogène. Il suppose impérativement que le travail des élèves soit accompagné par une pédagogie adaptée et un enseignement explicite11, visant la remédiation des difficultés de chaque élève. Cette organisation et cette démarche pédagogique permettent aux professeurs de mieux se concentrer sur les lacunes des élèves et de consacrer la totalité des heures d’enseignement prévues pour le français et pour les mathématiques, d’abord à une remise à niveau, puis à une progression selon un rythme spécifique. Une heure et demie supplémentaire de travail sur les fondamentaux dans ces deux disciplines pourrait être envisagée dans le cadre de ce parcours, sur tout ou partie de l’année
Merci pour ta lecture plus attentive que la mienne ! La proposition a le mérite d'exister même si elle est carrément insuffisante.
- IlseÉrudit
La formulation est vague... Peut-on s'appuyer sur ces propositions pour mettre en place des heures en plus (si on les avais...) ?
Et c'est peut-être seulement l'intervention des PE en soutien et non pas des heures supplémentaires ?
Et c'est peut-être seulement l'intervention des PE en soutien et non pas des heures supplémentaires ?
- adumbrateNiveau 10
Ilse a écrit:La formulation est vague... Peut-on s'appuyer sur ces propositions pour mettre en place des heures en plus (si on les avais...) ?
Et c'est peut-être seulement l'intervention des PE en soutien et non pas des heures supplémentaires ?
Ce passage renvoie clairement aux heures de pacte qui seront assurées par les PE qui souhaitent en faire.
- fanetteFidèle du forum
Cela me semble un peu plus complexe que ça, si l'on fait bien la différence entre classes et groupes de niveaux modulables (= groupes de besoin ?)*Ombre* a écrit: Non, ces recherches ne datent pas. Franck Ramus, chercheur en sciences cognitives, a récemment compilé les résultats d'études de très nombreux pays pour en faire la synthèse la plus complète depuis la sortie de Visible Learning de John Hattie. Et il parvient aux mêmes conclusions.
source : https://ramus-meninges.fr/2019/01/08/tout-ce-que-vous-avez-toujours-su-sur-leducation-et-qui-est-faux-bibliographie-2/Franck Ramus a écrit:
Les groupes de besoin sont une bonne alternative aux classes de niveau: les inégalités ne sont pas institutionnalisées, les groupes sont formés de manière flexible, en fonction du niveau et des besoins de chacun dans une matière donnée à un moment donné dans l’année. Ils peuvent être modifiés à tout moment pour mieux s’adapter aux besoins.
D’après l’EEF, les résultats sont positifs: 3 mois de progrès en plus en moyenne, et semblent être plus homogènes, bénéficiant à tous les élèves. Le coût est faible et le niveau de preuve limité.
Le document de synthèse donne plus de détails et rapporte les résultats de 4 méta-analyses, tous positifs.
Mais évidemment, cette réforme ne permet absolument pas cette souplesse !
_________________
L'école nuit gravement à l'obscurantisme !
- HalybelÉrudit
Le rétablissement de mesures de sanction réelles et immédiates pour les élèves perturbateurs, avec exclusion automatique de la classe, pouvant aller jusqu’à l’exclusion de l’établissement en cas de récidive, ainsi que la responsabilisation systématique des parents, doivent redevenir la règle dans tous les collèges.
Il n'y a pas que du mauvais diront certain.e.s. Certain.e.s CPE vont être plus embêté.e.s.
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Je soigne ma dyslexie pardon si elle ressort trop parfois.
Le téléphone ne m’aide pas.
- julilibulleNiveau 10
Halybel a écrit:Le rétablissement de mesures de sanction réelles et immédiates pour les élèves perturbateurs, avec exclusion automatique de la classe, pouvant aller jusqu’à l’exclusion de l’établissement en cas de récidive, ainsi que la responsabilisation systématique des parents, doivent redevenir la règle dans tous les collèges.
Il n'y a pas que du mauvais diront certain.e.s. Certain.e.s CPE vont être plus embêté.e.s.
moui ... il faudra aussi prévenir le médiateur du rectorat alors ... Parce qu'il revient sur une heure de colle donnée à une élève pour travail non fait mais pour laquelle papa (avocat) intervient et auquel le médiateur laisse entendre qu'il aura gain de cause (ma cde ne veut pas se battre). Clairement, c'est toujours pareil, entre le discours et les actes ...
- MaellerpÉrudit
julilibulle a écrit:Maellerp a écrit:Diclonia a écrit:Quand je lis les commentaires, il y a des établissements dans lesquels vous parlez déjà de la mise en œuvre ? des groupes ? des barrettes ? des progressions et autres pédagogies ? des postes ?
Oui, hélas. REP+ on nous a expliqué comment sont envisagées les barrettes. On a du réfléchir à nos répartitions, afin de remonter les besoins postes et BMP, comme on ne veut pas en plus couper des classes on doit absorber des HSA et le mieux qu'on ait pu faire c'est trois niveaux pour tout le monde alors que jusqu'à présent on en avait deux. Pas encore de réflexion sur le contenu, on attend le cadrage qui devrait soi-disant arriver. On est dégoûtés mais on préfère commencer à y réfléchir. On va présenter une motion au CA, on a du abandonner plusieurs dispositifs de soutien car plus assez de temps pour les faire. On ne manque pas d'heures, du coup les autres matières sont peu impactées et ne voient pas encore le souci. J'oscille entre le découragement, le dégoût, la colère... et je vois la montagne de boulot supplémentaire qui nous attend.
pourquoi accepter de ne pas couper des classes ? Chez nous, on va aller à fond dans la débilité de ce système avec des partages de classes (notre cde veut que nous fassions tous 20h, soit ...)? Pourquoi vouloir arranger ce système ???
Il ne s'agit pas d'arranger ce système mais de nous préserver nous, en ne rajoutant pas de la débilité à la débilité. Nous avons déjà testé le partage de classes il y a quelques années, et dans plusieurs matières où la répartition posait problème, cela a été un échec total et une source de stress supplémentaire.
- *Ombre*Grand sage
fanette a écrit:Cela me semble un peu plus complexe que ça, si l'on fait bien la différence entre classes et groupes de niveaux modulables (= groupes de besoin ?)*Ombre* a écrit: Non, ces recherches ne datent pas. Franck Ramus, chercheur en sciences cognitives, a récemment compilé les résultats d'études de très nombreux pays pour en faire la synthèse la plus complète depuis la sortie de Visible Learning de John Hattie. Et il parvient aux mêmes conclusions.source : https://ramus-meninges.fr/2019/01/08/tout-ce-que-vous-avez-toujours-su-sur-leducation-et-qui-est-faux-bibliographie-2/Franck Ramus a écrit:
Les groupes de besoin sont une bonne alternative aux classes de niveau: les inégalités ne sont pas institutionnalisées, les groupes sont formés de manière flexible, en fonction du niveau et des besoins de chacun dans une matière donnée à un moment donné dans l’année. Ils peuvent être modifiés à tout moment pour mieux s’adapter aux besoins.
D’après l’EEF, les résultats sont positifs: 3 mois de progrès en plus en moyenne, et semblent être plus homogènes, bénéficiant à tous les élèves. Le coût est faible et le niveau de preuve limité.
Le document de synthèse donne plus de détails et rapporte les résultats de 4 méta-analyses, tous positifs.
Mais évidemment, cette réforme ne permet absolument pas cette souplesse !
Ce qu'évoque ici Ramus n'a rien à voir avec les groupes de niveau. Cela ressemble davantage à l'AP tel qu'il a pu exister à un moment : tu as des heures fléchées que tu utilises au coup par coup pour les élèves qui en ont besoin à un moment donné (cela peut être pour 3 ou 4 séances, ou même pour une seule, pour préparer une notion un peu délicate en amont, par exemple).
- Vautrin84Niveau 10
Voilà. L'heure d'AI que l'on avait en 6e avant 2016... 6h/semaine en 6e et on s'organisait comme on le voulait !
_________________
15e année dans l'EN !
- Spoiler:
- - 2023/2024 (T12) : 1 6e + 2 3e + section Histoire des Arts 6e/5e/4e/3e [+ 1 stagiaire]
- 2022/2023 (T11) : 1 groupe de 6e + 2 3e (PP) + section Histoire des Arts 6e/5e/4e/3e [+ 1 stagiaire]
- 2021/2022 (T10) : 1 4e (PP) + 2 3e + section Histoire des Arts 6e/5e/4e [+ 2 étudiants stagiaires]
- 2020/2021 (T9) : 1 5e + 2 3e (PP) + section Histoire des Arts 6e & 5e [+ 1 stagiaire]
- 2019/2020 (T8) : 2 groupes de 6e (PP) + 2 4e + section Histoire des Arts 6e [+ 1 stagiaire]
- 2018/2019 (T7) : 2 groupes de 6e + 2 3e (PP) + UPE2A
- 2017/2018 (T6) : 1 5e + 2 4e + 1 3e (PP)
- 2016/2017 (T5) : 2 5e + 2 3e (PP) [+ 1 EAP]
- 2015/2016 (T4) : 1 6e + 1 4e + 2 3e (PP) [+ 1 EAP]
- 2014/2015 (T3) : 1 6e + 1 5e + 2 3e (PP) [+ 1 EAP]
- 2013/2014 (T2) : 1 6e (PP) + 2 4e + 1 3e
- 2012/2013 (T1) : 2 5e + 2 3e
- 2011/2012 (stagiaire) : 2 5e + 2 4e
- 2009/2011 (AP Lettres) : 2de + 1re ES/L/S + Tle L
- ElyasEsprit sacré
fanette a écrit:Cela me semble un peu plus complexe que ça, si l'on fait bien la différence entre classes et groupes de niveaux modulables (= groupes de besoin ?)*Ombre* a écrit: Non, ces recherches ne datent pas. Franck Ramus, chercheur en sciences cognitives, a récemment compilé les résultats d'études de très nombreux pays pour en faire la synthèse la plus complète depuis la sortie de Visible Learning de John Hattie. Et il parvient aux mêmes conclusions.source : https://ramus-meninges.fr/2019/01/08/tout-ce-que-vous-avez-toujours-su-sur-leducation-et-qui-est-faux-bibliographie-2/Franck Ramus a écrit:
Les groupes de besoin sont une bonne alternative aux classes de niveau: les inégalités ne sont pas institutionnalisées, les groupes sont formés de manière flexible, en fonction du niveau et des besoins de chacun dans une matière donnée à un moment donné dans l’année. Ils peuvent être modifiés à tout moment pour mieux s’adapter aux besoins.
D’après l’EEF, les résultats sont positifs: 3 mois de progrès en plus en moyenne, et semblent être plus homogènes, bénéficiant à tous les élèves. Le coût est faible et le niveau de preuve limité.
Le document de synthèse donne plus de détails et rapporte les résultats de 4 méta-analyses, tous positifs.
Mais évidemment, cette réforme ne permet absolument pas cette souplesse !
La notification de niveau de preuve limiée induit que cela demande à être étayé et qu'en l'état, ce n'est pas certain que reproduit à grande échelle hors du contexte de l'étude, cela fonctionne.
- fanetteFidèle du forum
Je suis d'accord, je voulais simplement nuancer le proposElyas a écrit:
La notification de niveau de preuve limitée induit que cela demande à être étayé et qu'en l'état, ce n'est pas certain que reproduit à grande échelle hors du contexte de l'étude, cela fonctionne.
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L'école nuit gravement à l'obscurantisme !
- julilibulleNiveau 10
Maellerp a écrit:julilibulle a écrit:Maellerp a écrit:Diclonia a écrit:Quand je lis les commentaires, il y a des établissements dans lesquels vous parlez déjà de la mise en œuvre ? des groupes ? des barrettes ? des progressions et autres pédagogies ? des postes ?
Oui, hélas. REP+ on nous a expliqué comment sont envisagées les barrettes. On a du réfléchir à nos répartitions, afin de remonter les besoins postes et BMP, comme on ne veut pas en plus couper des classes on doit absorber des HSA et le mieux qu'on ait pu faire c'est trois niveaux pour tout le monde alors que jusqu'à présent on en avait deux. Pas encore de réflexion sur le contenu, on attend le cadrage qui devrait soi-disant arriver. On est dégoûtés mais on préfère commencer à y réfléchir. On va présenter une motion au CA, on a du abandonner plusieurs dispositifs de soutien car plus assez de temps pour les faire. On ne manque pas d'heures, du coup les autres matières sont peu impactées et ne voient pas encore le souci. J'oscille entre le découragement, le dégoût, la colère... et je vois la montagne de boulot supplémentaire qui nous attend.
pourquoi accepter de ne pas couper des classes ? Chez nous, on va aller à fond dans la débilité de ce système avec des partages de classes (notre cde veut que nous fassions tous 20h, soit ...)? Pourquoi vouloir arranger ce système ???
Il ne s'agit pas d'arranger ce système mais de nous préserver nous, en ne rajoutant pas de la débilité à la débilité. Nous avons déjà testé le partage de classes il y a quelques années, et dans plusieurs matières où la répartition posait problème, cela a été un échec total et une source de stress supplémentaire.
Je dois avouer que j'en suis arrivée au-delà de ces considérations : le partage des classes se fera avec un minima d'investissement me concernant. Après, tout dépend où se trouve sa limite personnelle : la mienne c'est que je ne peux pas faire plus de 20 heures. Je peux partager une classe mais au-delà de 20h, je vais dans le mur. Si finalement chez vous, faire plus de 20h passe mieux que le partage des classes alors il vaut mieux choisir cette solution effectivement (je m'étais permis de réagir car j'avais l'impression de l'inverse).
- LadyOlennaModérateur
Je ne comprends pas en quoi se partager une classe en français pose problème. Je l'avais vécu lors de mon année de néo-tit, le service qu'on m'avait laissé prévoyait une 6ème partagée : nous faisions chacune une séquence, en parallèle. J'avais bien apprécié.
Donc vraie question, sans provoc : qu'est-ce qui vous semble compliqué voire infaisable ou "débile" dans le fait de partager une classe ?
Donc vraie question, sans provoc : qu'est-ce qui vous semble compliqué voire infaisable ou "débile" dans le fait de partager une classe ?
- *Ombre*Grand sage
On ne travaille plus forcément en séquences, en tout cas, même si c'est le cas, il est désormais obligatoire de faire de la grammaire avec une progression indépendante, seule garante de cohérence dans ce domaine, et, normalement, au moins 1h30 par semaine (plutôt 2 heures pour nombre d'entre nous), car on s'est rendu compte que c'est le seul moyen de construire quelque chose en grammaire. Les remarques au petit bonheur des textes, ça ne marche pas. (Ce genre de découverte, c'est comme pour l'efficacité supérieure de la méthode alphabétique en lecture, ça me laisse rêveuse : tant d'années d'études et d'errements pour enfoncer une porte ouverte ? Enfin, c'est comme ça.)
Tout ça pour dire que, sans vouloir t'offenser (d'autant moins que nous devons avoir à peu près le même âge), bien de l'eau a coulé sous les ponts depuis ton année de néo-tit. Avec sa juste place redonnée à la grammaire et une progression propre à ce domaine, le seul moyen de faire quelque chose de cohérent sans se donner un travail de concertation de folie, ce serait de se répartir les domaines : un professeur enseignerait toute la partie littérature / voca / écriture, et un autre la langue. Mais outre que c'est forcément frustrant pour les deux parties, on opère pour le coup un cloisonnement entre les domaines du français que même une vieille réac comme moi ne plébiscite pas.
Tout ça pour dire que, sans vouloir t'offenser (d'autant moins que nous devons avoir à peu près le même âge), bien de l'eau a coulé sous les ponts depuis ton année de néo-tit. Avec sa juste place redonnée à la grammaire et une progression propre à ce domaine, le seul moyen de faire quelque chose de cohérent sans se donner un travail de concertation de folie, ce serait de se répartir les domaines : un professeur enseignerait toute la partie littérature / voca / écriture, et un autre la langue. Mais outre que c'est forcément frustrant pour les deux parties, on opère pour le coup un cloisonnement entre les domaines du français que même une vieille réac comme moi ne plébiscite pas.
- Clecle78Bon génie
J'ai bossé comme ça en début de carrière. Je faisais la grammaire (on ne m'avait pas donné le choix, j'étais titulaire académique). Finalement j'en ai gardé un très bon souvenir et les élèves avaient bien progressé même si c'était la classe la plus faible du collège.
- MaellerpÉrudit
LadyOlenna a écrit:Je ne comprends pas en quoi se partager une classe en français pose problème. Je l'avais vécu lors de mon année de néo-tit, le service qu'on m'avait laissé prévoyait une 6ème partagée : nous faisions chacune une séquence, en parallèle. J'avais bien apprécié.
Donc vraie question, sans provoc : qu'est-ce qui vous semble compliqué voire infaisable ou "débile" dans le fait de partager une classe ?
Débile que j'ai employé en le répétant est peut-être un peu fort... ce n'est pas infaisable, mais cela a été chronophage et peu efficace pour nous en maths et mes collègues de lettres et histoire-géo qui ont du le faire aussi n'ont pas apprécié non plus et ne veulent plus en entendre parler.
Pourtant on s'était dit que ce serait faisable : numérique pour l'un, géométrie pour l'autre. Mais du coup deux chapitres à travailler en parallèle pour des gamins de REP+ qui s'y perdaient. Des oublis de matériel, du mélange dans le boulot à faire, une gestion des cahiers catastrophique... Peut-être n'avons-nous pas procédé de la bonne manière, mais les difficultés sont apparues au fur et à mesure : il faut s'entendre avec son binôme, travailler de la même façon, pour les évaluations, pour la progression, pour tout un tas de questions pratiques auxquelles on ne pense pas forcément d'emblée. Et au final l'impression de toujours mal faire son boulot et de rajouter des difficultés aux gamins. En tout cas c'est ainsi que nous l'avons vécu.
- HélipsProphète
Je l'ai fait une fois, parce qu'on n'avait pas le choix. Alors, d'une c'était des secondes dégourdis, et malgré tout, 2 profs de maths, c'est un de trop. C'est de la concertation supplémentaire, donc du boulot gratuit, parce qu'il faut au minimum se concerter pour les contrôles et la quantité de devoir, sinon, ça fait deux fois plus de devoirs, de contrôles pour les gamins et ce n'est pas tenable pour eux.LadyOlenna a écrit:Je ne comprends pas en quoi se partager une classe en français pose problème. Je l'avais vécu lors de mon année de néo-tit, le service qu'on m'avait laissé prévoyait une 6ème partagée : nous faisions chacune une séquence, en parallèle. J'avais bien apprécié.
Donc vraie question, sans provoc : qu'est-ce qui vous semble compliqué voire infaisable ou "débile" dans le fait de partager une classe ?
Et il faut vraiment très bien s'entendre professionnellement avec le collègue. Vraiment très bien.
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Un jour, je serai prof, comme ça je serai toujours en vacances.
- JennyMédiateur
Hélips a écrit:
Et il faut vraiment très bien s'entendre professionnellement avec le collègue. Vraiment très bien.
Je confirme, j'avais 3 classes partagées avec 3 collègues différents une année. Ca fonctionnait pour deux classes, pas pour la 3e. Le collègue avait une heure, avait décidé de faire de l'EMC et rien d'autre (donc je perdais une demi-heure par semaine sur une classe à examen pour boucler le programme). Il ne savait plus quoi faire après, mais refusait de faire de l'histoire ou de la géo. J'ai fini par accepter qu'il surveille mes contrôles sans les corriger évidemment en fin d'année...
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