- A TuinVénérable
Fortunio a écrit:Devoir supporter les rires sous cape ou les regards moqueurs pendant la minute de silence me stresse déjà. Évidemment, c'est sans doute dérisoire et déplacé de dire cela après ce qu'ont subi nos collègues et leurs familles, mais le comportement de certains élèves sera difficile à gérer quand on nous laisse avec eux. Sinon, rapport d'incident pour qui ne se comporte pas dignement...
C'est très politique cette minute de silence. C'est particulier de se dire que désormais il y aura une minute de silence tous les ans, avec la suggestion que chaque éventuelle nouvelle victime vienne s'ajouter au sein de ce moment de silence. C'est une perspective très dérangeante de se dire que des personnes se retrouvent essentialisées comme une espèce de symbole.
Ce sont des personnes, avec une vie, avec des moyens considérables qui devraient être mis en œuvre au niveau politique, dans le traitement des informations médiatiques, dans la justice, dans plein d'autres domaines imbriqués, pour faire bouger dans le bon sens le climat actuel de notre pays.
Ce n'est pas sain de renvoyer les personnels à un espace de la classe, pour un moment qui se doit d'être chaque fois recontextualisé, sur un thème clivant et sensible, dans un contexte social et politique instable. Et là-dessus ils pourront faire leur petit article de presse local, leur petit reportage habituel, et hop sous le tapis jusqu'à la prochaine fois.
- zigmag17Guide spirituel
Sophie38 a écrit:Idem chez nous et le lendemain à la même heure exercice intrusion/attentat !!!!
Ca c'est juste insupportable.
- zigmag17Guide spirituel
A Tuin a écrit:Fortunio a écrit:Devoir supporter les rires sous cape ou les regards moqueurs pendant la minute de silence me stresse déjà. Évidemment, c'est sans doute dérisoire et déplacé de dire cela après ce qu'ont subi nos collègues et leurs familles, mais le comportement de certains élèves sera difficile à gérer quand on nous laisse avec eux. Sinon, rapport d'incident pour qui ne se comporte pas dignement...
C'est très politique cette minute de silence. C'est particulier de se dire que désormais il y aura une minute de silence tous les ans, avec la suggestion que chaque éventuelle nouvelle victime vienne s'ajouter au sein de ce moment de silence. C'est une perspective très dérangeante de se dire que des personnes se retrouvent essentialisées comme une espèce de symbole.
Ce sont des personnes, avec une vie, avec des moyens considérables qui devraient être mis en œuvre au niveau politique, dans le traitement des informations médiatiques, dans la justice, dans plein d'autres domaines imbriqués, pour faire bouger dans le bon sens le climat actuel de notre pays.
Ce n'est pas sain de renvoyer les personnels à un espace de la classe, pour un moment qui se doit d'être chaque fois recontextualisé, sur un thème clivant et sensible, dans un contexte social et politique instable.
On en parle je crois depuis la minute de silence au moment des attentats de Charlie-Hebdo, on fait remonter toujours ce même problème : comment faire seul face à une classe qui a des comportements inappropriés? Mais ça continue : débrouille-toi petit professeur, "gère". J'aurais aimé un rassemblement solennel dans le hall du lycée, avec une présentation rapide du CdE, et voilà. Au lieu de ça il va encore falloir supporter des yeux au ciel, des gestes d'agacement, voire pire - je ne l'espère pas mais c'est arrivé dans l'une de mes classes en 2015.
La protection du professeur en général devrait commencer par là me semble-t-il.
- A TuinVénérable
Oui je partage également ton avis.
C'est aussi faire violence aux gens que d'obliger à revenir individuellement, seul en classe, sur le contexte et ce qui s'est passé : sur l'ensemble des personnels professeurs, certains ne se sentent certainement pas à l'aise de devoir aborder ce thème, et ce ne sont pas quelques conférences disséminées sur la notion de laïcité qui peuvent permettre à quiconque de se sentir à l'aise.
C'est comme pour tout sujet, et tout individu, il y a des gens qui se sentiront très à l'aise car ils maîtrisent leur sujet, d'autres qui se sentiront à l'aise car ils sont très expressifs naturellement et même sans maîtrise totale d'un sujet, et d'autres qui ne seront pas à l'aise quoi qu'il advienne parce que le thème est grave, et implique une gestion des émotions.
Devant un thème en lien direct avec la mort d'agents, il est naturel de ressentir une réticence à évoquer encore et encore ces moments dans des conditions solitaires.
C'est peut-être même se faire violence individuellement dans certains cas, quand on voit le peu d'exemplarité politique dont le tableau défile sous nos yeux tous les jours.
C'est triste.
C'est aussi faire violence aux gens que d'obliger à revenir individuellement, seul en classe, sur le contexte et ce qui s'est passé : sur l'ensemble des personnels professeurs, certains ne se sentent certainement pas à l'aise de devoir aborder ce thème, et ce ne sont pas quelques conférences disséminées sur la notion de laïcité qui peuvent permettre à quiconque de se sentir à l'aise.
C'est comme pour tout sujet, et tout individu, il y a des gens qui se sentiront très à l'aise car ils maîtrisent leur sujet, d'autres qui se sentiront à l'aise car ils sont très expressifs naturellement et même sans maîtrise totale d'un sujet, et d'autres qui ne seront pas à l'aise quoi qu'il advienne parce que le thème est grave, et implique une gestion des émotions.
Devant un thème en lien direct avec la mort d'agents, il est naturel de ressentir une réticence à évoquer encore et encore ces moments dans des conditions solitaires.
C'est peut-être même se faire violence individuellement dans certains cas, quand on voit le peu d'exemplarité politique dont le tableau défile sous nos yeux tous les jours.
C'est triste.
- bchasaNiveau 9
Dans mon établissement, la minute de silence est à 9h40. Notre CDE nous a envoyé un document pour nous aider à en parler avant et si besoin après. Un membre de la direction ou un agent viendra dans chaque salle pour la minute de silence. Il nous demande de signaler toute attitude ou geste déplacé.
- zigmag17Guide spirituel
bchasa a écrit:Dans mon établissement, la minute de silence est à 9h40. Notre CDE nous a envoyé un document pour nous aider à en parler avant et si besoin après. Un membre de la direction ou un agent viendra dans chaque salle pour la minute de silence. Il nous demande de signaler toute attitude ou geste déplacé.
Je trouve cela très bien comme initiative.
- mafalda16Modérateur
Que veux-tu dire ?
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"Si no luchas, al menos ten la decencia de respetar a quienes lo hacen", José Martí.
- poutouNiveau 10
Dans mon college, ce sera minute de silence dans la cour, tous ensemble, à 10h25, après une récréation comme nous l'avons fait les autres années. Le principal devrait dire quelques mots avant au micro.
- Estelle60Niveau 5
Tontondubled a écrit:Sans commentaire...
C'est très difficile effectivement, compassions pour la famille, ce brave collègue a gérer seul cette histoire sordide.
- LadyOlennaModérateur
Je suis surprise car dans mon collège, c'est l'inverse : j'ai proposé aux professeurs soit un hommage collectif dans la cour (et cadré, mais bon, a priori peu de risques de débordements dans cet établissement) ou un hommage rendu par chaque professeur dans sa salle avec sa classe, et ils ont préféré cette dernière option. Chacun lira le même texte, et libre à chacun ensuite de poursuivre le cours ou de prévoir un moment d'échanges.
- Vieux_MongolFidèle du forum
Nous en avons discuté avec mon nouveau proviseur. Le risque de la minute de silence dans la classe n'est pas tant qu'elle ne se fasse pas mais qu'elle donne lieu à des incidents dont il sera au courant très tardivement voire jamais. Donc ce sera lundi matin 9 heures dans la cour.
- MalavitaÉrudit
LadyOlenna a écrit:Je suis surprise car dans mon collège, c'est l'inverse : j'ai proposé aux professeurs soit un hommage collectif dans la cour (et cadré, mais bon, a priori peu de risques de débordements dans cet établissement) ou un hommage rendu par chaque professeur dans sa salle avec sa classe, et ils ont préféré cette dernière option. Chacun lira le même texte, et libre à chacun ensuite de poursuivre le cours ou de prévoir un moment d'échanges.
Notre direction, nous a proposé aussi de choisir. On a choisi l'hommage dans le hall car il y a plusieurs années, l'hommage après l'attentat à Toulouse, réalisé seul dans les classes, c'était mal passé pour plusieurs collègues. Un texte sera lu. Pour les deux classes en sortie, on fera la minute de silence au CDI.
- JennyMédiateur
L’an dernier, on l’avait fait dans les salles, mais avec deux collègues par salle, portes ouvertes et CPE/direction/collègues volontaires en renfort dans le couloir.
Plein de propositions faites aux collègues, qui pouvaient choisir un texte parmi différentes propositions.
Plein de propositions faites aux collègues, qui pouvaient choisir un texte parmi différentes propositions.
- TivinouDoyen
@LadyOlenna Tu as échangé avec les enseignants, ils ont eu le choix et un texte à lire. C'est l'essentiel je pense. Dans mon établissement, rien de tout ça. Minute de silence, point. Il vaudrait mieux ne rien faire.
- Aperçu par hasardNeoprof expérimenté
LadyOlenna a écrit:Je suis surprise car dans mon collège, c'est l'inverse : j'ai proposé aux professeurs soit un hommage collectif dans la cour (et cadré, mais bon, a priori peu de risques de débordements dans cet établissement) ou un hommage rendu par chaque professeur dans sa salle avec sa classe, et ils ont préféré cette dernière option. Chacun lira le même texte, et libre à chacun ensuite de poursuivre le cours ou de prévoir un moment d'échanges.
Exactement pareil dans mon établissement.
- JennyMédiateur
Je préfère dans ma salle personnellement. Mais j’aime bien accompagner la minute de silence, lui donner du sens.
- TournesolÉrudit
A Tuin a écrit:Fortunio a écrit:Devoir supporter les rires sous cape ou les regards moqueurs pendant la minute de silence me stresse déjà. Évidemment, c'est sans doute dérisoire et déplacé de dire cela après ce qu'ont subi nos collègues et leurs familles, mais le comportement de certains élèves sera difficile à gérer quand on nous laisse avec eux. Sinon, rapport d'incident pour qui ne se comporte pas dignement...
C'est très politique cette minute de silence. C'est particulier de se dire que désormais il y aura une minute de silence tous les ans, avec la suggestion que chaque éventuelle nouvelle victime vienne s'ajouter au sein de ce moment de silence. C'est une perspective très dérangeante de se dire que des personnes se retrouvent essentialisées comme une espèce de symbole.
Ce sont des personnes, avec une vie, avec des moyens considérables qui devraient être mis en œuvre au niveau politique, dans le traitement des informations médiatiques, dans la justice, dans plein d'autres domaines imbriqués, pour faire bouger dans le bon sens le climat actuel de notre pays.
Ce n'est pas sain de renvoyer les personnels à un espace de la classe, pour un moment qui se doit d'être chaque fois recontextualisé, sur un thème clivant et sensible, dans un contexte social et politique instable. Et là-dessus ils pourront faire leur petit article de presse local, leur petit reportage habituel, et hop sous le tapis jusqu'à la prochaine fois.
Je trouve ton message très pertinent, A Tuin.
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J'habite près de mon silence
à deux pas du puits et les mots
morts d'amour doutant que je pense
y viennent boire en gros sabots
comme fantômes de l'automne
mais toute la mèche est à vendre
il est tari le puits, tari.
(G. Perros)
Vis comme si tu devais mourir demain, apprends comme si tu devais vivre toujours. (Gandhi)
- Aperçu par hasardNeoprof expérimenté
Jenny a écrit:Je préfère dans ma salle personnellement. Mais j’aime bien accompagner la minute de silence, lui donner du sens.
Personnellement je n'aime pas du tout faire ça. Je ne me sens simplement pas capable de le faire correctement. J'aurais préféré la minute de silence commune, dans la cour, sans avoir ensuite à en parler avec les élèves. D'ailleurs lundi, je vais revenir le plus vite possible au cours et je préférerais que les élèves ne me posent aucune question.
- mamieprofEsprit éclairé
Nous on a choisi de rassembler toutes les classes dans la cour du lycée. Plusieurs profs se relaient pour lire un discours écrit par notre référent laïcité et quelques collègues et ensuite on a la minute de silence. On nous a proposé tous ensemble dans la cour ou chacun dans sa classe mais seuls 5 profs sur 70 ont choisi dans la classe. Le sondage sur l'ENT s'adressait à tous y compris ceux qui ne seront pas présents. Mais la tendance était évidente.
- epekeina.tes.ousiasModérateur
Aperçu par hasard a écrit:Jenny a écrit:Je préfère dans ma salle personnellement. Mais j’aime bien accompagner la minute de silence, lui donner du sens.
Personnellement je n'aime pas du tout faire ça. Je ne me sens simplement pas capable de le faire correctement. J'aurais préféré la minute de silence commune, dans la cour, sans avoir ensuite à en parler avec les élèves. D'ailleurs lundi, je vais revenir le plus vite possible au cours et je préférerais que les élèves ne me posent aucune question.
Juste une suggestion : dis leur ça, dis leur que tu ne sais pas quoi dire et que tu es trop ému pour dire quoi que ce soit. J'ai fait ça l'an passé. De toute façon, je ne vois toujours pas quoi dire, alors…
_________________
Si tu vales valeo.
- stanleymilgramNiveau 9
Pareil..
S'il fallait modifier le titre du topic,je dirais :
Abandon puis assassinat de notre collègue
S'il fallait modifier le titre du topic,je dirais :
Abandon puis assassinat de notre collègue
- Aperçu par hasardNeoprof expérimenté
epekeina.tes.ousias a écrit:Aperçu par hasard a écrit:Jenny a écrit:Je préfère dans ma salle personnellement. Mais j’aime bien accompagner la minute de silence, lui donner du sens.
Personnellement je n'aime pas du tout faire ça. Je ne me sens simplement pas capable de le faire correctement. J'aurais préféré la minute de silence commune, dans la cour, sans avoir ensuite à en parler avec les élèves. D'ailleurs lundi, je vais revenir le plus vite possible au cours et je préférerais que les élèves ne me posent aucune question.
Juste une suggestion : dis leur ça, dis leur que tu ne sais pas quoi dire et que tu es trop ému pour dire quoi que ce soit. J'ai fait ça l'an passé. De toute façon, je ne vois toujours pas quoi dire, alors…
Oui. Merci, tu as évidemment raison. Je pense que c'est ce que je ferai. Si des questions me sont posées je tenterai malgré tout d'y répondre, et la laïcité je crois pouvoir expliquer convenablement ce que c'est. Pour le reste, je n'ai rien à dire d'intelligent, si ce n'est que ces crimes sont horribles. A vrai dire, je ne devrais peut-être pas raisonner comme cela, je le sais, et peut-être paraîtra-t-il déplacé d'en parler ici, mais je suis gêné aussi pour mes quelques élèves musulmanes, qui sont des crèmes, et qui seront elles-mêmes très gênées je pense de voir encore leur religion évoquée en relation avec des crimes atroces.
- epekeina.tes.ousiasModérateur
La laïcité… Je n'ai rien contre, mais bof…
Dans ce cas bien précis, et s'il fallait vraiment faire une phrase : rien ne vaut la mort d'un homme (mais seulement pour les élèves qui n'auraient pas déjà compris).
Dans ce cas bien précis, et s'il fallait vraiment faire une phrase : rien ne vaut la mort d'un homme (mais seulement pour les élèves qui n'auraient pas déjà compris).
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Si tu vales valeo.
- JennyMédiateur
Je n’ai pas évoqué la laïcité l’an dernier à cette occasion, je ne le ferai pas non plus cette année.
Ce n’est pas une obligation. Et je trouve que ce n’est pas le moment le plus propice.
Je crois que dans ces moments, dire qu’on est ému, repousser une discussion à plus tard, réorienter vers un collègue… ce n’est pas grave.
Ce n’est pas une obligation. Et je trouve que ce n’est pas le moment le plus propice.
Je crois que dans ces moments, dire qu’on est ému, repousser une discussion à plus tard, réorienter vers un collègue… ce n’est pas grave.
- epekeina.tes.ousiasModérateur
Je viens de dire “bof”.
À la réflexion, je me dis même que ce n'est pas le moment. Je ne me vois pas bavarder sur la laïcité face à un mort. Le recueillement, c'est se souvenir que c'est horrible et que rien ne le justifie. Le reste…
À la réflexion, je me dis même que ce n'est pas le moment. Je ne me vois pas bavarder sur la laïcité face à un mort. Le recueillement, c'est se souvenir que c'est horrible et que rien ne le justifie. Le reste…
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