Assassinat de notre collègue Samuel Paty

fanette a écrit:

zigmag17 a écrit:Est-ce que quelqu'un s'i vous plaît pourrait redonner le lien ( ou redonner la page du fil qui y fait allusion) correspondant au reportage sur FranceTV? Je n'arrive pas à le retrouver.

https://www.france.tv/documentaires/societe/5300037-le-college-de-monsieur-paty.html

Merci à toi

D’accord.
Du coup, à court terme, le temps de montrer qu on n est pas coupable mais victime, l’arrêt maladie peut être une « solution » provisoire, quitte à le faire requalifier rétroactivement de mise en retrait par l administration quand elle aura ouvert les yeux ou par la justice…

J'étais en CITIS, l'accident de service a été reconnu très vite comme imputable au service.
C'était après l'assassinat de Samuel Paty, j'ai trouvé le rectorat très réactif. J'espère que c'est partout comme ça.

C’est une bonne chose que la procédure ait bien fonctionné, et rapidement.

Jenny a écrit:J'étais en CITIS, l'accident de service a été reconnu très vite comme imputable au service.
C'était après l'assassinat de Samuel Paty, j'ai trouvé le rectorat très réactif. J'espère que c'est partout comme ça.

Hélas non. cf témoignage d'un enseignant TZR d'histoire-géo menacé pour des "motifs soi-disant religieux", sur France inter le 13/10 (c'est à 30mn)
https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/le-18-20-le-telephone-sonne/le-18-20-le-telephone-sonne-du-vendredi-13-octobre-2023-4255125

Pourtant, quand on est TZR, pour proposer une réaffectation, ce n'est quand même pas le cas le plus compliqué. C'est lamentable.

Jenny a écrit:Ça aurait été considéré comme un élément pour appuyer une faute personnelle de Samuel Paty ? Dans ce cas de figure, la protection fonctionnelle n’est pas possible.
Déclaration lourde de conséquences…

Je pense que ce qui lui a été reproché, c'est ce qui s'est passé durant le premier cours. Et que le mensonge concernant l'autre cours a, disons, favorisé une confusion. Sans quoi, comment expliquer le discours de l'IA-IPR lors de sa venue ? Il lui demande de s'excuser alors que le rapport indique qu'il l'a déjà fait, pour le premier cours !

En revanche, rien n'explique qu'il n'y ait pas eu de réaction ensuite, et que les autorités rectorales soient demeurées aussi... molles... Ce que je constate, c'est que le rapport, bâclé à la 6-4-2, ne donne aucune explication sur ce point. Indifférence ? Incapacité à comprendre additionnée d'un manque de curiosité ? Proximité des vacances avec un "on attend, ça va se calmer" ? Et pourquoi personne n'a-t-il songé à prêter à notre collègue un passe qui lui aurait permis de se garer dans l'établissement ? Comment se fait-il que tout soit demeuré comme figé ? C'est aussi pour cela que je souligne ceci que la principale du collège semble bien la seule à avoir fait tout ce qu'elle pouvait faire : cela tranche.

Je n'en sais rien, donc, mais c'est plus que troublant. Et j'avoue que je n'ai pas décoléré depuis la sortie de ce "rapport"...

J’ai regardé le doc de BFM en repassant (ça me permet de mettre une certaine distance face à l’horreur) et j’ai été estomaquée par un point que je ne connaissais pas. Le fait que l’élève menteuse a menti une ultime fois qd l’assassin a appelé, aidé par l’élève nommé Hakim ds le reportage. Jusqu’au bout, elle aura donc menti.
Je ne m’érige pas comme un modèle de vertu, loin de là, mais s’enfoncer à ce point ds un mensonge, ça me dépasse.

Je crois qu'à un certain niveau de mensonge, on finit par y croire.

Je ne voulais pas regarder le doc de BFM parce que BFM mais ne regrette pas de l’avoir fait après vous avoir lus. Immense tristesse face à la profonde solitude qu’a dû ressentir Samuel. Colère de constater que chacun semble impuissant à faire bouger les autorités et ne sait plus vers qui se tourner. Dégoût de constater que certains font passer en priorité leur p...de pédagogie au lieu de protéger leur collègue au moins en se taisant . Respect pour la Principale dont je n’avais pas saisi qu’elle a tenté de le protéger dans la mesure de ses moyens. Effroi face au mensonge d’une élève, apparemment ingérable avec déjà une 12 aine d’heures de retenue à un mois de la rentrée, et un désir de vengeance car en échec scolaire. Et sa mère qui banalise le mensonge de son adolescente ; qu’a t elle fait en amont pour aider sa fille dans sa scolarité ?

Je rajouterai que j’ai été heurtée par le “elle avait besoin de se remarquer face à une sœur jumelle qui réussissait”.
Désolée mais pour moi, étant jumelle, ce n’est pas un argument. Si il y avait souffrance face à cette différence, les parents auraient dû agir en la faisant accompagner par un pédopsy. Il existe plein de manières de se distinguer de son jumeau/ sa jumelle autre que ça.

Résultat: cette enfant est éloignée de sa famille et scolarisée ailleurs. Sa jumelle doit terriblement en souffrir car elle doit être associée à sa sœur impliquée ds un assassinat.

(Je suis sûrement peu partiale mais c’est un sujet qui me touche…)

J'ai été étonnée qu'en théorie, elle risquait moins que les élèves qui ont dénoncé Samuel Paty.

roxanne a écrit:J'ai été étonnée qu'en théorie, elle risquait moins que les élèves qui ont dénoncé Samuel Paty.

Pareil.
Parce que le père qui témoigne à visage masqué dit quelque chose de très vrai. 300€ pour un enfant dont la famille est en difficulté, et qui ne sait pas ce que compte faire le terroriste, c’est juste un moyen de mieux vivre.
Je ne cautionne pas qu’on ait pu vendre Samuel Paty pour 300€ mais j’ai trouvé ça assez vrai ds le fond.

Par contre, le collègue qui maintient qu’il se désolidarise tjs, ça m’a séchée.

epekeina.tes.ousias a écrit:

Jenny a écrit:Ça aurait été considéré comme un élément pour appuyer une faute personnelle de Samuel Paty ? Dans ce cas de figure, la protection fonctionnelle n’est pas possible.
Déclaration lourde de conséquences…

Je pense que ce qui lui a été reproché, c'est ce qui s'est passé durant le premier cours. Et que le mensonge concernant l'autre cours a, disons, favorisé une confusion. Sans quoi, comment expliquer le discours de l'IA-IPR lors de sa venue ? Il lui demande de s'excuser alors que le rapport indique qu'il l'a déjà fait, pour le premier cours !

En revanche, rien n'explique qu'il n'y ait pas eu de réaction ensuite, et que les autorités rectorales soient demeurées aussi... molles... Ce que je constate, c'est que le rapport, bâclé à la 6-4-2, ne donne aucune explication sur ce point. Indifférence ? Incapacité à comprendre additionnée d'un manque de curiosité ? Proximité des vacances avec un "on attend, ça va se calmer" ? Et pourquoi personne n'a-t-il songé à prêter à notre collègue un passe qui lui aurait permis de se garer dans l'établissement ? Comment se fait-il que tout soit demeuré comme figé ? C'est aussi pour cela que je souligne ceci que la principale du collège semble bien la seule à avoir fait tout ce qu'elle pouvait faire : cela tranche.

Je n'en sais rien, donc, mais c'est plus que troublant. Et j'avoue que je n'ai pas décoléré depuis la sortie de ce "rapport"...

Je me suis posé les mêmes questions, notamment pour le pass parking. Et le collègue qui devait le raccompagner n'était pas libre, affreuse coïncidence. Quant à l'ex coordinateur qui en a profité pour se venger, quelle horreur. Ceci dit j'ai connu des profs qui se comportaient exactement comme ça. Se faire valoir devant les élèves en dégommant le collègue est tristement banal même si ça n'a pas toujours de conséquences aussi graves. Et le collègue qui ne regrette rien ... A ce point de déni et d'insensibilité c'est monstrueux.

Ce collègue m’a glacée. En 3 ans, il n’a pas évolué d’un iota. Comment peut il se regarder dans une glace?

Ceci dit, je crois qu’on a tous croisé ds notre carrière un collègue qui aurait fait mieux que nous. Un jour j’ai été blessée dans une bagarre. Une collègue m’avait reprochée d’être intervenue et que j’étais responsable des blessures que j’avais eu. J’ai jamais compris sa position. J’avais le choix entre “non assistance à personne en danger” ou m’en prendre une. Je maintiens tjs que je préférerai m’en prendre une plutôt qu’un élève soit blessé.

Clecle78 a écrit:

epekeina.tes.ousias a écrit:

Jenny a écrit:Ça aurait été considéré comme un élément pour appuyer une faute personnelle de Samuel Paty ? Dans ce cas de figure, la protection fonctionnelle n’est pas possible.
Déclaration lourde de conséquences…

Je pense que ce qui lui a été reproché, c'est ce qui s'est passé durant le premier cours. Et que le mensonge concernant l'autre cours a, disons, favorisé une confusion. Sans quoi, comment expliquer le discours de l'IA-IPR lors de sa venue ? Il lui demande de s'excuser alors que le rapport indique qu'il l'a déjà fait, pour le premier cours !

En revanche, rien n'explique qu'il n'y ait pas eu de réaction ensuite, et que les autorités rectorales soient demeurées aussi... molles... Ce que je constate, c'est que le rapport, bâclé à la 6-4-2, ne donne aucune explication sur ce point. Indifférence ? Incapacité à comprendre additionnée d'un manque de curiosité ? Proximité des vacances avec un "on attend, ça va se calmer" ? Et pourquoi personne n'a-t-il songé à prêter à notre collègue un passe qui lui aurait permis de se garer dans l'établissement ? Comment se fait-il que tout soit demeuré comme figé ? C'est aussi pour cela que je souligne ceci que la principale du collège semble bien la seule à avoir fait tout ce qu'elle pouvait faire : cela tranche.

Je n'en sais rien, donc, mais c'est plus que troublant. Et j'avoue que je n'ai pas décoléré depuis la sortie de ce "rapport"...

Je me suis posé les mêmes questions, notamment pour le pass parking. Et le collègue qui devait le raccompagner n'était pas libre, affreuse coïncidence. Quant à l'ex coordinateur qui en a profité pour se venger, quelle horreur. Ceci dit j'ai connu des profs qui se comportaient exactement comme ça. Se faire valoir devant les élèves en dégommant le collègue est tristement banal même si ça n'a pas toujours de conséquences aussi graves. Et le collègue qui ne regrette rien ... A ce point de déni et d'insensibilité c'est monstrueux.

Même réaction pour chaque point que tu évoques.

Je ne peux m'empêcher de penser que s'il ne s'était pas senti abandonné, il ne serait pas parti si vite et si seul ce soir-là ... peut-être aurait-il attendu ses collègues....

Cette solitude est affreuse.
De même que son collègue avec qui il joue au ping-pong à midi et à qui il dit ses derniers mots, quel choc ça a du être pour lui…

Je vais regarder sur BFM ce soir. Je n'aime pas l'aspect "fait divers" voyeuriste à la chaine sur BFM.
Mais si je ne suis pas capable de regarder et dépasser cela.

Vous ne croyez pas quand-même que si on n’était pas pressés comme des citrons de toute part, par toutes les actions à mener, à toujours courir après le temps, il resterait un peu de temps pour s’intéresser aux autres et les écouter ou leur tendre la main ? Combien de fois a t’on croisé un collègue qui n’allait pas bien, qu’on a vaguement écouté entre 2 portes ou à la récré avant de repartir dès la sonnerie car vite, vite, il ne faut pas prendre les élèves en retard, et ne plus le croiser avant, au mieux, le lendemain. Et quand on va mal c’est dans l’instant qu’ on a besoin de soutien...
Ils se disaient qu’après les vacances ça se serait tassé; on veut nous faire croire que les vacances apaisent les conflits, c’est en partie vrai mais j’ai le sentiment que ça évite parfois d’agir au prétexte qu’ " on verra à la rentrée " et à la rentrée on est passé à autre chose si bien que rien n’est réglé. Pour Samuel hélas, il n’y a pas eu de rentrée .
Vraiment, je n’aurais pas pu continuer dans ce collège, continuer à croiser les élèves impliqués et certains collègues ...Je comprends le prof qui est parti.

Je ne sais pas... On parle d'un peu plus nocif que des collègues pressés par le temps, il me semble.

Je viens de le regarder. Si on enlève le style le doc me semble quand même pas mal. Un détail que je connaissais pas, le badge. Comment alors que tout le monde localement avait conscience du danger on ne lui change pas son *** de badge de parking? Quitte à ce que quelqu'un lui donne le sien. Il y a des choses qui me dépassent. Quant au collège qui aujourd'hui n'a pas le moindre questionnement a posteriori sur son attitude d'alors il n'y a pas de mots pour dire mon dégoût.

Vieux_Mongol a écrit:Je viens de le regarder. Si on enlève le style le doc me semble quand même pas mal. Un détail que je connaissais pas, le badge. Comment alors que tout le monde localement avait conscience du danger on ne lui change pas son *** de badge de parking? Quitte à ce que quelqu'un lui donne le sien. Il y a des choses qui me dépassent. Quant au collège qui aujourd'hui n'a pas le moindre questionnement a posteriori sur son attitude d'alors il n'y a pas de mots pour dire mon dégoût.

+1

Le badge, j'avais lu je ne sais où, et ça me consterne tellement.

S'agissant du collègue, bon ça doit être un type complètement imbu de sa personne comme on en croise aussi dans le métier.

Mais ça reste un collègue de Samuel Paty, pas sa hiérarchie censée le protéger jusqu'au plus haut niveau.

chmarmottine a écrit:
Je ne peux m'empêcher de penser que s'il ne s'était pas senti abandonné, il ne serait pas parti si vite et si seul ce soir-là ... peut-être aurait-il attendu ses collègues....

C'est une pensée qui ne me quitte pas...

Et je ne comprends pas qu'à aucun moment on n'ait rétorqué aux parents de la menteuse (la mère est venue au collège 2 fois) que leurs propos étaient faux puisque leur fille n'avait pas assisté au cours. Ça, je ne l'admettrai jamais.

Vu.
Le doc a l'avantage de grouper des informations, des informations effroyables.
Le style, c'est du BFM, mais après ? Ce n'est pas le plus important.
Nous ne pouvons qu'être effarés car finalement c'était tellement évitable. Mais c'est tellement facile de dire cela, surtout trois ans après et le cul sur une chaise derrière son PC.
Et moi, j'aurais fait quoi ?

Tellement imbu que le gars s’est dit que ça serait une bonne idée de témoigner ds ce reportage. Je ne sais pas si cette personne enseigne encore mais je plains ses collègues actuels.

Et un autre truc qui me dépasse: comment ça se fait que personne ne se soit assuré de la présence de l’élève à ce fameux cours? Son absence notifiée noir sur blanc aurait dû faire taire ses mensonges immédiatement.