Assassinat de notre collègue Samuel Paty

Chez moi, rien de rien... pas un mot de l'équipe de direction.

sookie a écrit:On en a discuté en AG (qui n'était pas prévue pour cela), des désaccords entre nous (ce qui est normal), entre minute de silence tout le monde dans la cour le 14 (mais une partie des élèves en sortie), ou un autre jour (mais après jour des photos et après réunion de je ne sais quoi), ou chacun dans sa salle, ou pas de minute de silence mais on discute avec les élèves, mais certains collègues qui ne se sentent pas capables et d'autres qui leur leur reproche, ou de faire cette discussion à deux collègues, mais cela ça se prévoit et s'organise à l'avance, et conclusion, aucune décision de prise, aucune organisation de prévue, aucune info. Bref, du grand n'importe quoi et cela me met très en colère.

On ne devrait pas avoir à discuter des modalités, chaque établissement dans son coin.
Une consigne claire devrait venir d'en haut.
Mais ce serait trop simple...

Hilde a écrit:Chez moi, rien de rien... pas un mot de l'équipe de direction.

Un hommage/minute de silence ou autre n'est pas obligatoire ce lundi ?

Je ne sais pas. mais ça m'étonnerait que quelque chose soit prévu dans mon lycée ; je pense que s'il y avait quelque chose lundi, j'aurais déjà reçu un message dans l'ENT ou sur ma boîte académique.

Fesseur Pro a écrit:

Hilde a écrit:Chez moi, rien de rien... pas un mot de l'équipe de direction.

Un hommage/minute de silence ou autre n'est pas obligatoire ce lundi ?

Heu... si :

"Madame, Monsieur,



Il y a trois ans, le 16 octobre 2020, puis le 13 octobre 2023, les professeurs Samuel Paty et Dominique Bernard étaient assassinés, victimes du terrorisme islamiste.



La commémoration de ces événements tragiques doit être, pour l’École de la République, à la hauteur à la fois du traumatisme subi et des principes et valeurs qui ont été attaqués à travers ces assassinats. Elle s’inscrit cette année dans un contexte particulier, avec l’ouverture début novembre du procès de l’assassinat de Samuel Paty devant la cour d’assises spéciale de Paris.



L’École a pour mission de former des citoyens libres, égaux et fraternels. Chefs d’établissement, vous avez un rôle essentiel pour assurer cette mission. Le rôle de Samuel Paty et de Dominique Bernard, comme de tout professeur, était de forger l’esprit critique de leurs élèves, en confrontant les faits, les opinions, les analyses.



C’est en leur mémoire que je souhaite que dans chaque collège et chaque lycée, un hommage puisse être rendu à Samuel Paty et Dominique Bernard. Je souhaite ainsi que soit organisée une minute de silence le lundi 14 octobre, aux horaires et modalités que vous jugerez les plus appropriés. Dans la semaine, un temps d’analyse et de réflexion avec les élèves pourra également être organisé. Sa durée et son contenu sont laissés au choix des équipes en fonction de leurs situations respectives.



Les équipes pourront s’appuyer sur les ressources pédagogiques enrichies sur le site éduscol pour accompagner les personnels dans la mise en œuvre de l’hommage : https://eduscol.education.fr/2395/hommage-aux-professeurs-samuel-paty-et-dominique-bernard



Je compte sur vous pour veiller à la remontée de tout incident qui en perturberait le bon déroulé et toute remise en cause des valeurs de la République.



Je tiens à vous remercier sincèrement pour votre implication personnelle au service de la réaffirmation de la mission civique et émancipatrice de l’École.



Anne GENETET

Ministre de l’Éducation nationale"

Ah. Mmm...je trouve très curieux de n'en avoir absolument pas entendu parler dans mon lycée. Il reste encore demain pour recevoir un mail, hein, mais je trouve que ça fait court comme délai pour prévenir. Mon proviseur est un fervent adepte du "pas de vague". Ceci explique peut-être cela.

Certains CDE attendent certainement le vendredi pour donner l'information sans qu'elle soit noyée dans autre chose entre temps.

Hilde a écrit:Ah. Mmm...je trouve très curieux de n'en avoir absolument pas entendu parler dans mon lycée. Il reste encore demain pour recevoir un mail, hein, mais je trouve que ça fait court comme délai pour prévenir. Mon proviseur est un fervent adepte du "pas de vague". Ceci explique peut-être cela.

D’autant plus étonnant que tu es en HG, on est souvent sollicités.
J’espère que tu auras un mail demain.

Mail reçu ce matin pour lundi.

Le Monde publie de belles pages de la plume de Mickaëlle Paty :
https://www.lemonde.fr/livres/article/2024/10/10/les-bonnes-feuilles-du-cours-de-monsieur-paty-de-mickaelle-paty_6348363_3260.html

trois jours plus tôt, quand rien encore ne l’a abîmé et qu’il prend la parole devant ses élèves pour revenir sur le déroulé de son cours, Samuel ne formule aucune excuse, car il sait qu’il n’a rien fait de répréhensible et que s’excuser entraînerait une remise en cause de son enseignement, ce qui le discréditerait pour le reste de l’année. Au contraire, « il est resté droit dans ses bottes », m’a dit l’auxiliaire après sa mort. Cette phrase me hante. Et me bouleverse. J’y vois toute la rigueur intellectuelle de mon frère, et sa manière de concevoir son métier d’enseignant. Nous sommes fils et filles d’instituteurs.

Et un article — en prévision du procès de novembre — qui est également un bel hommage — https://www.lemonde.fr/livres/article/2024/10/10/le-cours-de-monsieur-paty-de-mickaelle-paty-samuel-paty-victime-de-nos-peurs_6348362_3260.html

Dès le début de la chasse à l’homme dont il a été la proie, va jusqu’à affirmer Mickaëlle Paty, les personnes et les institutions qui auraient dû le défendre ont surtout été préoccupées par une volonté d’éviter le scandale – dans le langage administratif, on préfère évoquer le « risque d’un retentissement médiatique pouvant complexifier la situation ». D’où cette aberration : très vite, le prétexte de la cabale s’est révélé un pur mensonge (l’élève qui disait avoir été contrainte de regarder une caricature de Mahomet publiée dans Charlie Hebdo n’avait pas assisté au cours) ; or cette donnée essentielle a été trop souvent escamotée. A lire Mickaëlle Paty, tout se serait passé comme si le plus important, aux yeux du rectorat, mais aussi du « référent laïcité », était de ne pas « froisser » les accusateurs. De marteler que la situation était en voie d’apaisement : « On fait le pari que, si personne n’en parle plus, les choses finiront par se tasser », résume-t-elle.

LadyOlenna a écrit:

Fesseur Pro a écrit:

Hilde a écrit:Chez moi, rien de rien... pas un mot de l'équipe de direction.

Un hommage/minute de silence ou autre n'est pas obligatoire ce lundi ?

Heu... si :

"Madame, Monsieur,



Il y a trois ans, le 16 octobre 2020, puis le 13 octobre 2023, les professeurs Samuel Paty et Dominique Bernard étaient assassinés, victimes du terrorisme islamiste.



La commémoration de ces événements tragiques doit être, pour l’École de la République, à la hauteur à la fois du traumatisme subi et des principes et valeurs qui ont été attaqués à travers ces assassinats. Elle s’inscrit cette année dans un contexte particulier, avec l’ouverture début novembre du procès de l’assassinat de Samuel Paty devant la cour d’assises spéciale de Paris.



L’École a pour mission de former des citoyens libres, égaux et fraternels. Chefs d’établissement, vous avez un rôle essentiel pour assurer cette mission. Le rôle de Samuel Paty et de Dominique Bernard, comme de tout professeur, était de forger l’esprit critique de leurs élèves, en confrontant les faits, les opinions, les analyses.



C’est en leur mémoire que je souhaite que dans chaque collège et chaque lycée, un hommage puisse être rendu à Samuel Paty et Dominique Bernard. Je souhaite ainsi que soit organisée une minute de silence le lundi 14 octobre, aux horaires et modalités que vous jugerez les plus appropriés. Dans la semaine, un temps d’analyse et de réflexion avec les élèves pourra également être organisé. Sa durée et son contenu sont laissés au choix des équipes en fonction de leurs situations respectives.



Les équipes pourront s’appuyer sur les ressources pédagogiques enrichies sur le site éduscol pour accompagner les personnels dans la mise en œuvre de l’hommage : https://eduscol.education.fr/2395/hommage-aux-professeurs-samuel-paty-et-dominique-bernard



Je compte sur vous pour veiller à la remontée de tout incident qui en perturberait le bon déroulé et toute remise en cause des valeurs de la République.



Je tiens à vous remercier sincèrement pour votre implication personnelle au service de la réaffirmation de la mission civique et émancipatrice de l’École.



Anne GENETET

Ministre de l’Éducation nationale"

Et sinon, Anne Genetet sait qu'on est en 2024 et que 2024-2020=4 ans?!

Copié collé de l'an dernier certainement

Ou alors, la ministre a arrondi… Ou quand on va d'approximation en approximation, sans se demander si, par hasard, ce n'est pas une forme de manque total de sérieux.

De sérieux, de considération, de sincérité…

Devoir supporter les rires sous cape ou les regards moqueurs pendant la minute de silence me stresse déjà. Évidemment, c'est sans doute dérisoire et déplacé de dire cela après ce qu'ont subi nos collègues et leurs familles, mais le comportement de certains élèves sera difficile à gérer quand on nous laisse avec eux. Sinon, rapport d'incident pour qui ne se comporte pas dignement...

Toujours rien de mon côté à propos d'un hommage lundi. S'il y devait y avoir un mail, je pense qu'il serait arrivé ce matin... Je crois que chez nous ça va passer à la trappe.

C’est une honte franchement…

Hilde a écrit:Toujours rien de mon côté à propos d'un hommage lundi. S'il y devait y avoir un mail, je pense qu'il serait arrivé ce matin... Je crois que chez nous ça va passer à la trappe.

Pas moyen de s'en étonner, avec les collègues, en faisant référence au document posté par Lady Olenna ?

Les établissements privés sont ils conviés à cet hommage ce lundi 14 octobre ?

Estelle60 a écrit:Les établissements privés sont ils conviés à cet hommage ce lundi 14 octobre ?

Oui.

Hilde a écrit:Toujours rien de mon côté à propos d'un hommage lundi. S'il y devait y avoir un mail, je pense qu'il serait arrivé ce matin... Je crois que chez nous ça va passer à la trappe.

Reçu un mail en fin d'après-midi...

Ici un message hier, pour nous indiquer un moment d’ "hommage" lundi entre 11 et 12h, avec minute de silence à 11h45. Rien sur la durée de l’intervention, sur un fil à suivre... Chacun reste dans sa salle, seul avec ses élèves. Le collectif me manque, il n’y a eu aucune concertation avec les collègues, chacun va faire ça à sa sauce (ou pas du tout), j’hésite entre tristesse et colère.

Nous c’est 11h15 avec une sonnerie spécifique… sachant que le début des cours est à 11h10… comment on fait pour préparer la minute de silence en 5 minutes ? Et comme on l’a su aujourd’hui, difficile de proposer autre chose.

Bartlebooth a écrit:Ici un message hier, pour nous indiquer un moment d’ "hommage" lundi entre 11 et 12h, avec minute de silence à 11h45. Rien sur la durée de l’intervention, sur un fil à suivre... Chacun reste dans sa salle, seul avec ses élèves.  Le collectif me manque, il n’y a eu aucune concertation avec les collègues,  chacun va faire ça à sa sauce (ou pas du tout), j’hésite entre tristesse et colère.

Pareil ici. La minute de silence est inscrite au milieu d'une liste d'informations sur la semaine à venir, liste que beaucoup ne lisent pas. Pas de discussion, pas de réflexion en amont. Je ne sais pas comment préparer quelque chose qui me convienne. Et elle est placée juste avant la récréation, comme les exercices incendie (en mode il faut le faire mais surtout que ça ne dérange pas le cours...).

Idem chez nous et le lendemain à la même heure exercice intrusion/attentat !!!!

Fortunio a écrit:Devoir supporter les rires sous cape ou les regards moqueurs pendant la minute de silence me stresse déjà. Évidemment, c'est sans doute dérisoire et déplacé de dire cela après ce qu'ont subi nos collègues et leurs familles, mais le comportement de certains élèves sera difficile à gérer quand on nous laisse avec eux. Sinon, rapport d'incident pour qui ne se comporte pas dignement...

C'est très politique cette minute de silence. C'est particulier de se dire que désormais il y aura une minute de silence tous les ans, avec la suggestion que chaque éventuelle nouvelle victime vienne s'ajouter au sein de ce moment de silence. C'est une perspective très dérangeante de se dire que des personnes se retrouvent essentialisées comme une espèce de symbole.

Ce sont des personnes, avec une vie, avec des moyens considérables qui devraient être mis en œuvre au niveau politique, dans le traitement des informations médiatiques, dans la justice, dans plein d'autres domaines imbriqués, pour faire bouger dans le bon sens le climat actuel de notre pays.

Ce n'est pas sain de renvoyer les personnels à un espace de la classe, pour un moment qui se doit d'être chaque fois recontextualisé, sur un thème clivant et sensible, dans un contexte social et politique instable. Et là-dessus ils pourront faire leur petit article de presse local, leur petit reportage habituel, et hop sous le tapis jusqu'à la prochaine fois.