- uneodysséeNeoprof expérimenté
Mediapart a ressorti l’article également (ils ont remis en une les articles consacrés à Attal, hier).
- valleExpert spécialisé
Pour moi, le pire est cette déconnexion entre la parole d'un ministre et ses actes. Et après ces gens-là veulent qu'on leur fasse confiance pour diriger la politique nationale...Honchamp a écrit:
Mais en même temps, c'est fou de devoir en passer par là pour que l'affaire ne soit pas enterrée.
- roxanneOracle
Oui, enfin, il y aussi le temps de l'enquête et de la justice qui n'est pas celui médiatique.
- valleExpert spécialisé
À ce que j'ai compris, le ministre avait annoncé une procédure disciplinaire, mais rien n'a été fait. Si une enquête administrative est en cours (dans le cadre donc de cette procédure) l'histoire est en effet différente. Toutefois, la situation resterait peu convaincante quand même (possibilité par exemple que l'enquête détermine qu'il n'y a pas d'éléments pour un procès disciplinaire).roxanne a écrit:Oui, enfin, il y aussi le temps de l'enquête et de la justice qui n'est pas celui médiatique.
Mais je suis convaincu qu'Attal s'était contenté d'une annonce, sans une vraie volonté que cela ait des suites (ou des suites qui conduisent à laisser le dossier dans un placard), c'est ça qui me gêne.
- roxanneOracle
Mais il y a eu des directives. Et d'ailleurs, parfois on se retrouve dans des situations étranges. J'ai eu écho dans mon entourage dernièrement, dans deux écoles et régions différentes, de situations où à la suite de disputes d'enfants anodines (e tout cas réglables facilement) et à des plaintes de famille où des parents ont reçu un avertissement officiel de l'inspection académique. Et dans les deux cas, il n'y a pas eu de médiation avant, ni rencontre avec les parents. En fait, il a suffi que des parents menacent de porter plainte ou le fassent, le rectorat réagit immédiatement sans confrontation ni même appel aux parents concernés. Et on parle d'enfants petits et d'histoires de gamins type "je te parle plus". Donc, on est passés sur un autre délire.
- HonchampDoyen
roxanne a écrit:Mais il y a eu des directives. Et d'ailleurs, parfois on se retrouve dans des situations étranges. J'ai eu écho dans mon entourage dernièrement, dans deux écoles et régions différentes, de situations où à la suite de disputes d'enfants anodines (e tout cas réglables facilement) et à des plaintes de famille où des parents ont reçu un avertissement officiel de l'inspection académique. Et dans les deux cas, il n'y a pas eu de médiation avant, ni rencontre avec les parents. En fait, il a suffi que des parents menacent de porter plainte ou le fassent, le rectorat réagit immédiatement sans confrontation ni même appel aux parents concernés. Et on parle d'enfants petits et d'histoires de gamins type "je te parle plus". Donc, on est passés sur un autre délire.
Franchement, ça ne m'étonne pas, ça montre bien que la technocratie n'est pas capable de raisonner à plat, de saisir l'important du reste.
Ils ne pensent qu'à plaire assez servilement pour être dans le sens du vent.
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"Tu verras bien qu'il n'y aura pas que moi, assise par terre comme ça.."
- roxanneOracle
Voilà. Pas de discernement. Et certaines familles vont s'engouffrer dans la brèche sans que d'ailleurs ça n'empêche le harcèlement réel.
- MajuFidèle du forum
Il ne s'agit pas seulement de plaire. Depuis septembre, toute la chaîne hiérarchique est complètement dominée par la peur panique à l'idée de pouvoir être accusée de n'avoir rien fait face à une situation de harcèlement qui se termine de façon dramatique et/ou est médiatisée.Honchamp a écrit:roxanne a écrit:Mais il y a eu des directives. Et d'ailleurs, parfois on se retrouve dans des situations étranges. J'ai eu écho dans mon entourage dernièrement, dans deux écoles et régions différentes, de situations où à la suite de disputes d'enfants anodines (e tout cas réglables facilement) et à des plaintes de famille où des parents ont reçu un avertissement officiel de l'inspection académique. Et dans les deux cas, il n'y a pas eu de médiation avant, ni rencontre avec les parents. En fait, il a suffi que des parents menacent de porter plainte ou le fassent, le rectorat réagit immédiatement sans confrontation ni même appel aux parents concernés. Et on parle d'enfants petits et d'histoires de gamins type "je te parle plus". Donc, on est passés sur un autre délire.
Franchement, ça ne m'étonne pas, ça montre bien que la technocratie n'est pas capable de raisonner à plat, de saisir l'important du reste.
Ils ne pensent qu'à plaire assez servilement pour être dans le sens du vent.
Ça se sent chez des directeurs d'école, des chefs d'établissement, mais aussi à tous les échelons des services académiques qui ont le harcèlement ou le climat scolaire dans leurs prérogatives, jusqu'aux recteurs.
Le problème, c'est que la peur empêche souvent de réfléchir calmement, et que certains préfèrent agir à l'emporte pièce. Tant pis si c'est inefficace, exagéré, voire contre-productif, l'important c'est de pouvoir prouver, en cas de problème, qu'on n'est pas resté sans rien faire.
- roxanneOracle
Sauf que le gamin qui se retrouve d'un coup dans le rôle du harceleur avec courrier officiel menaçant (on parle d'un gamin de 7 ans qui avait piqué une fois le goûter du copain hein), c'est mortifère aussi.
- PrezboGrand Maître
Maju a écrit:
Il ne s'agit pas seulement de plaire. Depuis septembre, toute la chaîne hiérarchique est complètement dominée par la peur panique à l'idée de pouvoir être accusée de n'avoir rien fait face à une situation de harcèlement qui se termine de façon dramatique et/ou est médiatisée.
Ça se sent chez des directeurs d'école, des chefs d'établissement, mais aussi à tous les échelons des services académiques qui ont le harcèlement ou le climat scolaire dans leurs prérogatives, jusqu'aux recteurs.
Le problème, c'est que la peur empêche souvent de réfléchir calmement, et que certains préfèrent agir à l'emporte pièce. Tant pis si c'est inefficace, exagéré, voire contre-productif, l'important c'est de pouvoir prouver, en cas de problème, qu'on n'est pas resté sans rien faire.
Je crains ce genre d'évolution, effectivement.
(Difficile d'en dire plus pour des raisons de confidentialité, mais il y a eu récemment un cas d'intervention de la cellule harcèlement du rectorat dans l'école de la fille où celle-ci ne nous a pas donné l'impression de faire preuve de beaucoup de tact ni de discernement, en interrogeant les gamins sans ménagement et en collant une analyse en terme de harcèlement -avec une coupable désignée- à un conflit dont les tenants nous semblaient plus complexes.)
- MajuFidèle du forum
Ah mais je suis bien d'accord, ne rien faire n'est pas le seul moyen de faire des dégâts !roxanne a écrit:Sauf que le gamin qui se retrouve d'un coup dans le rôle du harceleur avec courrier officiel menaçant (on parle d'un gamin de 7 ans qui avait piqué une fois le goûter du copain hein), c'est mortifère aussi.
Pour rappel, il y a quelques années, un jeune a fait une tentative de suicide après avoir été sanctionné pour des faits relevant du harcèlement qu'il n'avait probablement pas identifié comme tel. Se découvrir harceleur, l'etre aux yeux de l'ecole, de sa famille, avait sans doute été insupportable.
- EdithWGrand sage
Un élève de terminale tente de se tuer en classe avec un couteau, à Toulouse. Il était victime de harcèlement. Des personnels du lycée sont intervenus et il a été conduit à l'hôpital où ses jours ne sont plus en danger. Cela s'est passé hier.
https://www.lemonde.fr/societe/article/2024/01/11/harcelement-scolaire-un-adolescent-tente-de-se-suicider-en-classe-a-toulouse_6210256_3224.html
https://www.lemonde.fr/societe/article/2024/01/11/harcelement-scolaire-un-adolescent-tente-de-se-suicider-en-classe-a-toulouse_6210256_3224.html
- mimileDoyen
roxanne a écrit:Sauf que le gamin qui se retrouve d'un coup dans le rôle du harceleur avec courrier officiel menaçant (on parle d'un gamin de 7 ans qui avait piqué une fois le goûter du copain hein), c'est mortifère aussi.
Carrément ! Les peines sont disproportionnées.
De toute façon, le plus souvent, sanctionner le harceleur n'est pas efficace, ça peut même être contre-productif en créant un désir de vengeance de la part du harceleur.
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Mon vide dressing fille du 2 au 7 ans.
- PrezboGrand Maître
mimile a écrit:roxanne a écrit:Sauf que le gamin qui se retrouve d'un coup dans le rôle du harceleur avec courrier officiel menaçant (on parle d'un gamin de 7 ans qui avait piqué une fois le goûter du copain hein), c'est mortifère aussi.
Carrément ! Les peines sont disproportionnées.
De toute façon, le plus souvent, sanctionner le harceleur n'est pas efficace, ça peut même être contre-productif en créant un désir de vengeance de la part du harceleur.
Je pense que le problème n'est pas que les peines soient disproportionnées, mais qu'après des décennies de déni (qui existe d'ailleurs peut-être toujours), on dégaine parfois par réflexe le terme de harcèlement et tout le vocabulaire associé pour tout conflit entre élèves qui prend un peu d'ampleur.
- mimileDoyen
Prezbo a écrit:mimile a écrit:roxanne a écrit:Sauf que le gamin qui se retrouve d'un coup dans le rôle du harceleur avec courrier officiel menaçant (on parle d'un gamin de 7 ans qui avait piqué une fois le goûter du copain hein), c'est mortifère aussi.
Carrément ! Les peines sont disproportionnées.
De toute façon, le plus souvent, sanctionner le harceleur n'est pas efficace, ça peut même être contre-productif en créant un désir de vengeance de la part du harceleur.
Je pense que le problème n'est pas que les peines soient disproportionnées, mais qu'après des décennies de déni (qui existe d'ailleurs peut-être toujours), on dégaine parfois par réflexe le terme de harcèlement et tout le vocabulaire associé pour tout conflit entre élèves qui prend un peu d'ampleur.
C'est vrai aussi. L'un n'empêche pas l'autre...
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Mon vide dressing fille du 2 au 7 ans.
- MalagaModérateur
Le problème (dans mon établissement en tout cas mais j'imagine que c'est aussi le cas ailleurs) est que tout devient harcèlement. Le mot est sorti dès qu'on évoque une histoire entre élèves. Quand j'ai parlé du harcèlement dans mes classes de 6e, dans le cadre du cours d'EMC, plus de la moitié de la classe a affirmé avoir été ou être harcelé. Quand on creuse, ce n'est pas toujours cela. Une insulte entre élèves (qui n'est pas acceptable, entendons-nous bien), une dispute... devient du harcèlement. Et il est alors très difficile de détecter des vrais cas de harcèlement dans tout ça.
On a aussi fréquemment le cas, notamment en 6e, d'élèves qui se plaignent d'être harcelé et quand on creuse, on voit qu'ils sont en réalité des élèves qui embêtent beaucoup les autres et que ces derniers finissent par répliquer ou les laisser à l'écart.
Bref, c'est très compliqué (et c'est encore pire quand les parents décident d'intervenir).
On a aussi fréquemment le cas, notamment en 6e, d'élèves qui se plaignent d'être harcelé et quand on creuse, on voit qu'ils sont en réalité des élèves qui embêtent beaucoup les autres et que ces derniers finissent par répliquer ou les laisser à l'écart.
Bref, c'est très compliqué (et c'est encore pire quand les parents décident d'intervenir).
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J'utilise des satellites coûtant plusieurs millions de dollars pour chercher des boîtes Tupperware dans la forêt ; et toi, c'est quoi ton hobby ?
- beaverforeverNeoprof expérimenté
Je partage une série de vidéos qui propose une synthèse des publications sur le harcèlement scolaire.
La première vidéo définit le phénomène et évalue son ampleur et ses effets.
La deuxième vidéo met en avant le rôle du fonctionnement de l'institution scolaire et des pratiques pédagogiques dans le renforcement ou la diminution du harcèlement scolaire.
Une troisième vidéo détaillera les fausses solutions et les pistes d'amélioration.
La première vidéo définit le phénomène et évalue son ampleur et ses effets.
La deuxième vidéo met en avant le rôle du fonctionnement de l'institution scolaire et des pratiques pédagogiques dans le renforcement ou la diminution du harcèlement scolaire.
Une troisième vidéo détaillera les fausses solutions et les pistes d'amélioration.
- mimileDoyen
Les groupes de niveau ne vont pas améliorer les choses, au contraire...
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- VerduretteModérateur
En élémentaire, le questionnaire n'était pas forcément fiable (sans vouloir minimiser ce fléau). Certains élèves ont dit être harcelés... mais c'était par leur petit frère à la maison. Ils ont du mal à faire le tri entre les anicroches ponctuelles et le "vrai" harcèlement.
- roxanneOracle
C'est vrai que c'est compliqué et le CPE nous a dit qu'il y passait ses journées. Je vois avec mon fils en 6e, qui a subi le début d'un vrai harcèlement qui a été repéré et stoppé. Mais, parfois, il commence à me dire "on se moque de moi parce que ceci ou cela "et il raconte des choses qui ont de l'ordre de la "vanne" ou de disputes anodines et je lui dis qu'il faut aussi apprendre la repartie (qu'il a à la maison ) et faire la part des choses.Malaga a écrit:Le problème (dans mon établissement en tout cas mais j'imagine que c'est aussi le cas ailleurs) est que tout devient harcèlement. Le mot est sorti dès qu'on évoque une histoire entre élèves. Quand j'ai parlé du harcèlement dans mes classes de 6e, dans le cadre du cours d'EMC, plus de la moitié de la classe a affirmé avoir été ou être harcelé. Quand on creuse, ce n'est pas toujours cela. Une insulte entre élèves (qui n'est pas acceptable, entendons-nous bien), une dispute... devient du harcèlement. Et il est alors très difficile de détecter des vrais cas de harcèlement dans tout ça.
On a aussi fréquemment le cas, notamment en 6e, d'élèves qui se plaignent d'être harcelé et quand on creuse, on voit qu'ils sont en réalité des élèves qui embêtent beaucoup les autres et que ces derniers finissent par répliquer ou les laisser à l'écart.
Bref, c'est très compliqué (et c'est encore pire quand les parents décident d'intervenir).
- MajuFidèle du forum
Après avoir subi une situation de harcèlement, cela arrive souvent que l'élève ait si peur que cela recommence qu'il devient très sensible à des choses qui ne l'auraient pas frappé avant. A la moindre marque d'hostilité, même ponctuelle, il se fige dans la peur de ce qui pourrait venir après. C'est long de sortir de cette peur.roxanne a écrit:C'est vrai que c'est compliqué et le CPE nous a dit qu'il y passait ses journées. Je vois avec mon fils en 6e, qui a subi le début d'un vrai harcèlement qui a été repéré et stoppé. Mais, parfois, il commence à me dire "on se moque de moi parce que ceci ou cela "et il raconte des choses qui ont de l'ordre de la "vanne" ou de disputes anodines et je lui dis qu'il faut aussi apprendre la repartie (qu'il a à la maison ) et faire la part des choses.Malaga a écrit:Le problème (dans mon établissement en tout cas mais j'imagine que c'est aussi le cas ailleurs) est que tout devient harcèlement. Le mot est sorti dès qu'on évoque une histoire entre élèves. Quand j'ai parlé du harcèlement dans mes classes de 6e, dans le cadre du cours d'EMC, plus de la moitié de la classe a affirmé avoir été ou être harcelé. Quand on creuse, ce n'est pas toujours cela. Une insulte entre élèves (qui n'est pas acceptable, entendons-nous bien), une dispute... devient du harcèlement. Et il est alors très difficile de détecter des vrais cas de harcèlement dans tout ça.
On a aussi fréquemment le cas, notamment en 6e, d'élèves qui se plaignent d'être harcelé et quand on creuse, on voit qu'ils sont en réalité des élèves qui embêtent beaucoup les autres et que ces derniers finissent par répliquer ou les laisser à l'écart.
Bref, c'est très compliqué (et c'est encore pire quand les parents décident d'intervenir).
- roxanneOracle
C'est vrai aussi et c'est le rôle justement des parents de l'accompagner et de lui apprendre à faire un peu le tri. Et je vois certaines familles crier au harcèlement très vite et faire monter la sauce au lieu de tempérer.
- Marcelle DuchampExpert spécialisé
Prezbo a écrit:mimile a écrit:roxanne a écrit:Sauf que le gamin qui se retrouve d'un coup dans le rôle du harceleur avec courrier officiel menaçant (on parle d'un gamin de 7 ans qui avait piqué une fois le goûter du copain hein), c'est mortifère aussi.
Carrément ! Les peines sont disproportionnées.
De toute façon, le plus souvent, sanctionner le harceleur n'est pas efficace, ça peut même être contre-productif en créant un désir de vengeance de la part du harceleur.
Je pense que le problème n'est pas que les peines soient disproportionnées, mais qu'après des décennies de déni (qui existe d'ailleurs peut-être toujours), on dégaine parfois par réflexe le terme de harcèlement et tout le vocabulaire associé pour tout conflit entre élèves qui prend un peu d'ampleur.
C'est intéressant ce terme de "déni" que tu évoques.
Il y a quelques semaines, j'ai pris un café avec mon ancien prof d'HG au collège que j'ai eu 3 ans sur les 4. Il est aujourd'hui tout fraichement à la retraite et on évoque la question du harcèlement scolaire.
Je lui dis que j'ai été harcelée pendant toute mon année de 6ème par un garçon de ma classe.
Il me demande alors ce que je subissais. Donc je lui explique qu'il ouvrait mon cartable dans les escaliers et en vidait son contenu, qu'il me tirait les cheveux, qu'il se moquait de moi, qu'il me traitait d'intello à chaque fois que je participais en classe etc.
Il me questionne sur les suites qu'il y a eu. Et bien... rien... en 1996, le harcèlement n'était pas évoqué, on prenait ça pour des broutilles d'enfant donc on minimisait. Et qu'on ne punissait pas.
Je lui ai raconté que j'ai souvenir d'une fois, en classe, alors que je subissais une énième crasse, il avait dit devant la classe: "Ecoute Bidule, si tu es amoureux de (moi), il y a d'autres moyens de lui montrer!"
Sur le moment, j'avais été vexée mais je me suis rendue compte que finalement c'était la seule chose à faire: rabattre le caquet de mon harceleur.
Mon prof s'exclame: "Je t'ai dit ça moi?! Mais c'est NUUUUUL!!! Tu m'en as voulu?!"
En réalité, non.
Puis quand je suis devenue prof, j'ai réalisé qu'à la fin des années 1990, il n'y avait absolument aucune formation, que le harcèlement n'existait pas et qu'on avait aucun levier pour endiguer ça. J'ai eu conscience que les profs bricolaient du mieux qu'ils pouvaient face à des situations qu'on ne voyait pas car on ne connaissait pas les mécanismes.
_________________
Je m’excuse par avance des fautes d’accord, de grammaire, de syntaxe et de conjugaison que je peux laisser passer dans mes écrits. Je suis aphasique suite à un AVC et je réapprends à écrire depuis presque 5 ans. J'ai un grand problème avec le subjonctif et le genre des mots!
- Reine MargotDemi-dieu
roxanne a écrit:Mais il y a eu des directives. Et d'ailleurs, parfois on se retrouve dans des situations étranges. J'ai eu écho dans mon entourage dernièrement, dans deux écoles et régions différentes, de situations où à la suite de disputes d'enfants anodines (e tout cas réglables facilement) et à des plaintes de famille où des parents ont reçu un avertissement officiel de l'inspection académique. Et dans les deux cas, il n'y a pas eu de médiation avant, ni rencontre avec les parents. En fait, il a suffi que des parents menacent de porter plainte ou le fassent, le rectorat réagit immédiatement sans confrontation ni même appel aux parents concernés. Et on parle d'enfants petits et d'histoires de gamins type "je te parle plus". Donc, on est passés sur un autre délire.
c'est à dire que l'on est passé d'un extrême à l'autre: avant, on avait une administration qui couvrait ses personnels et renvoyait les parents dans les cordes en cas de problème (Versailles), ce qui amenait les directeurs et chefs d'établissements à régler ces petits pépins au quotidien mais pouvait aussi conduire à l'immobilisme. Maintenant, on a une administration qui a peur d'être accusée de négligence face au harcèlement et qui monte au créneau pour n'importe quoi.
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Quand tout va mal, quand il n'y a plus aucun espoir, il nous reste Michel Sardou
La famille Bélier
- mimileDoyen
roxanne a écrit:C'est vrai que c'est compliqué et le CPE nous a dit qu'il y passait ses journées. Je vois avec mon fils en 6e, qui a subi le début d'un vrai harcèlement qui a été repéré et stoppé. Mais, parfois, il commence à me dire "on se moque de moi parce que ceci ou cela "et il raconte des choses qui ont de l'ordre de la "vanne" ou de disputes anodines et je lui dis qu'il faut aussi apprendre la repartie (qu'il a à la maison ) et faire la part des choses.Malaga a écrit:Le problème (dans mon établissement en tout cas mais j'imagine que c'est aussi le cas ailleurs) est que tout devient harcèlement. Le mot est sorti dès qu'on évoque une histoire entre élèves. Quand j'ai parlé du harcèlement dans mes classes de 6e, dans le cadre du cours d'EMC, plus de la moitié de la classe a affirmé avoir été ou être harcelé. Quand on creuse, ce n'est pas toujours cela. Une insulte entre élèves (qui n'est pas acceptable, entendons-nous bien), une dispute... devient du harcèlement. Et il est alors très difficile de détecter des vrais cas de harcèlement dans tout ça.
On a aussi fréquemment le cas, notamment en 6e, d'élèves qui se plaignent d'être harcelé et quand on creuse, on voit qu'ils sont en réalité des élèves qui embêtent beaucoup les autres et que ces derniers finissent par répliquer ou les laisser à l'écart.
Bref, c'est très compliqué (et c'est encore pire quand les parents décident d'intervenir).
Pour apprendre des réparties, des manières de réagir à de petites attaques, le livre du Dr Philippe Aïm est très intéressant.
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Mon vide dressing fille du 2 au 7 ans.
- uneodysséeNeoprof expérimenté
J’ai vécu, en 5e dans les années 90, la prof qui m’aimait beaucoup et qui prend le temps dans une heure de cours d’essayer de régler le problème. Traduction par la classe : «en français on a fait un débat sur Uneodyssée»… Quelle cata ! effectivement j’imagine que les enseignant·es bricolaient avec leur bonne volonté et en faisant parfois plus de mal que de bien…
Mes parents, eux, me disaient que je devais bien faire quelque chose pour que ça se passe comme ça, que sans doute je ne me comportais pas comme il fallait… et ils étaient sincères, mais démunis.
Autant dire qu’on était parfaitement seul·e, et dans ces conditions en effet où le danger peut venir de toutes parts, y compris de ceux qui sont censés vous aimer et vous protéger, on développe un sacré manque de confiance et une hyper-sensibilité – je pense à ton fils, Roxanne.
Mes parents, eux, me disaient que je devais bien faire quelque chose pour que ça se passe comme ça, que sans doute je ne me comportais pas comme il fallait… et ils étaient sincères, mais démunis.
Autant dire qu’on était parfaitement seul·e, et dans ces conditions en effet où le danger peut venir de toutes parts, y compris de ceux qui sont censés vous aimer et vous protéger, on développe un sacré manque de confiance et une hyper-sensibilité – je pense à ton fils, Roxanne.
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