- BaldredSage
maldoror1 a écrit:Baldred a écrit:@cochonou cet argument des " voix étouffées" et des voix alternatives qui ne trouvent pas à s'exprimer est un lieu commun du discours complotiste.Cochonou a écrit:Vieux_Mongol a écrit:Voici une petite citation de l'avant-propos qui me paraît assez éclairante.
"Depuis trop longtemps, l’instruction des élèves a été prise en otage par une gauche, voire une extrême-gauche, pourtant minoritaire désormais dans le pays. C’est elle qui fait tous les choix pour l’avenir de nos enfants en dépit de ce que pense la majorité. Chacun doit cependant assumer sa part de responsabilité pour l’avoir laissé faire et pour s’être soumis à son rejet des épouvantails « réactionnaires » ou « fascistes ». Au sein du corps enseignant, l’absence de pluralisme – du moins en apparence car d’autres voix existent, mais elles ne s’expriment pas – est aussi le symptôme d’un système malade."
Je trouve que la lecture de ce fil tend à donner raison à l'auteur sur ce point.
Qu'exprimeraient-t-elles ces voix qui n'est pas déjà en boucle dans la bruyante et très bien relayée fachosphere ? Que veux tu nous dire discret ou bâillonné @cochonou ?
Peut-être que ce qu'il veut dire, c'est que c'est pénible d'être traité de fasciste et de complotiste dès qu'un discours ne convient pas à la gauche ?
De qui parles tu ? De EV ? Pour qui parles tu en répondant pour @cochonou? Donne moi un exemple ?
- InvitéInvité
Baldred a écrit:maldoror1 a écrit:Baldred a écrit:@cochonou cet argument des " voix étouffées" et des voix alternatives qui ne trouvent pas à s'exprimer est un lieu commun du discours complotiste.Cochonou a écrit:
Je trouve que la lecture de ce fil tend à donner raison à l'auteur sur ce point.
Qu'exprimeraient-t-elles ces voix qui n'est pas déjà en boucle dans la bruyante et très bien relayée fachosphere ? Que veux tu nous dire discret ou bâillonné @cochonou ?
Peut-être que ce qu'il veut dire, c'est que c'est pénible d'être traité de fasciste et de complotiste dès qu'un discours ne convient pas à la gauche ?
De qui parles tu ? De EV ? Pour qui parles tu en répondant pour @cochonou? Donne moi un exemple ?
C'est juste que dans ta réponse à Cochonou (qui n'a certes pas besoin d'avocat de la défense, c'était notamment le sens de l'adverbe "peut-être"), tu as employé en quelques mots les termes "complotiste" et "fachosphère", alors qu'il n'avait finalement rien dit de bien méchant, c'est tout. J'ai trouvé ça drôle, et j'ai pensé que ta réponse illustrait assez bien son propos.
@Jacq : merci pour ta réponse pleine de bon sens
- BaldredSage
maldoror1 a écrit:Baldred a écrit:maldoror1 a écrit:Baldred a écrit:
@cochonou cet argument des " voix étouffées" et des voix alternatives qui ne trouvent pas à s'exprimer est un lieu commun du discours complotiste.
Qu'exprimeraient-t-elles ces voix qui n'est pas déjà en boucle dans la bruyante et très bien relayée fachosphere ? Que veux tu nous dire discret ou bâillonné @cochonou ?
Peut-être que ce qu'il veut dire, c'est que c'est pénible d'être traité de fasciste et de complotiste dès qu'un discours ne convient pas à la gauche ?
De qui parles tu ? De EV ? Pour qui parles tu en répondant pour @cochonou? Donne moi un exemple ?
C'est juste que dans ta réponse à Cochonou (qui n'a certes pas besoin d'avocat de la défense, c'était notamment le sens de l'adverbe "peut-être"), tu as employé en quelques mots les termes "complotiste" et "fachosphère", alors qu'il n'avait finalement rien dit de bien méchant, c'est tout. J'ai trouvé ça drôle, et j'ai pensé que ta réponse illustrait assez bien son propos.
@Jacq : merci pour ta réponse pleine de bon sens
Les propos d'EV sont très certainement liés aux thématiques développées par les complotistes et la fachosphere, y compris celle d'un discours alternatif qui serait interdit, dont @cochonou pense trouver un exemple sur Néo. Tu peux trouver ça drôle.
- AscagneGrand sage
Je pense que le discours réactionnaire peut s'appuyer, en exagérant et en extrapolant, sur certains points où des tensions existent. J'évacue le cas des SVT évoqué plus haut, mais entre le français et les LV par exemple, on peut avoir des situations, selon le hasard de la rencontre des progressions et l'orientation donnée par chaque enseignant au cours, où certains thèmes peuvent sembler rabâchés (le féminisme, certains sujets de société). Des conservateurs et surtout des réactionnaires prompts à oublier que la fraternité fait partie du projet républicain (entre autres choses) peuvent en profiter, certes. Mais bon, on ne les combat pas forcément bien en considérant qu'il y a zéro tension sur ce genre de sujet.
Concernant les appréciations, on se sent parfois un peu seul, c'est vrai. Je peux comprendre qu'on puisse prendre des gants au premier trimestre par exemple, mais ensuite, c'est quand même compliqué à mon avis - même si je sens que de plus en plus d'élèves ne comprennent les enjeux qu'en fin d'année.
Si ensuite on pleure parce que telle formation a refusé le dossier pour un élève qui s'est assagi (et révélé) ensuite, je suppose que je ne suis pas le responsable de ce dernier point, mais que c'est plutôt l'ambivalence de la société, entre un certain laxisme d'un côté et pas mal de sévérité de l'autre (mais perçue plus tard, par rapport à l'orientation par exemple).
En tout cas, pour moi, la lecture de l'ouvrage de Monsieur Le Prof sera sans doute, hum, plus intéressante - notamment parce qu'il est en partie choral. Je me suis contenté d'écouter telle interview d'Eve Vaguerlant et de lire ce sujet...
Concernant les appréciations, on se sent parfois un peu seul, c'est vrai. Je peux comprendre qu'on puisse prendre des gants au premier trimestre par exemple, mais ensuite, c'est quand même compliqué à mon avis - même si je sens que de plus en plus d'élèves ne comprennent les enjeux qu'en fin d'année.
Si ensuite on pleure parce que telle formation a refusé le dossier pour un élève qui s'est assagi (et révélé) ensuite, je suppose que je ne suis pas le responsable de ce dernier point, mais que c'est plutôt l'ambivalence de la société, entre un certain laxisme d'un côté et pas mal de sévérité de l'autre (mais perçue plus tard, par rapport à l'orientation par exemple).
En tout cas, pour moi, la lecture de l'ouvrage de Monsieur Le Prof sera sans doute, hum, plus intéressante - notamment parce qu'il est en partie choral. Je me suis contenté d'écouter telle interview d'Eve Vaguerlant et de lire ce sujet...
- IridianeFidèle du forum
Je n'ai pas lu le livre d'E. Vaguerlant, j'ai juste écouté 5 minutes d'interview où elle m'a parue insupportable [modéré]. Au reste, oui, on voit bien que son livre est surtout un prétexte pour donner du grain à moudre à ceux qui tournent en toupie sur les LGBT et l'islamo-gauchisme à l'école...
Ceci posé, je suis malgré tout plutôt d'accord avec le début du message d'Ascagne. Sans verser dans le discours effectivement facho et complotiste (qui est réel), on peut être agacé et un peu lassé par les effets de mode actuels autour des questions de genre, de féminisme etc. Je ne dis pas du tout que ce n'est pas important d'en parler aux élèves - dont certains n'ont précisément accès qu'aux discours fachos et/ou ultra-religieux (de toutes religions) chez eux. Mais dans la période actuelle, on a quand même un peu l'impression que ces sujets trustent les manuels, sujets de recherche en SHS etc. Bon, après, ce n'est pas nécessairement dramatique: comme toute mode, cela passera et on reviendra sans doute à des proportions plus raisonnables.
Ceci posé, je suis malgré tout plutôt d'accord avec le début du message d'Ascagne. Sans verser dans le discours effectivement facho et complotiste (qui est réel), on peut être agacé et un peu lassé par les effets de mode actuels autour des questions de genre, de féminisme etc. Je ne dis pas du tout que ce n'est pas important d'en parler aux élèves - dont certains n'ont précisément accès qu'aux discours fachos et/ou ultra-religieux (de toutes religions) chez eux. Mais dans la période actuelle, on a quand même un peu l'impression que ces sujets trustent les manuels, sujets de recherche en SHS etc. Bon, après, ce n'est pas nécessairement dramatique: comme toute mode, cela passera et on reviendra sans doute à des proportions plus raisonnables.
- SoiréeHabitué du forum
Je ne vois pas trop où ces sujets importants la société et pour les élèves concernés trustent les programmes d'enseignement en lettres modernes pour prendre un exemple qui nous concerne directement, @iridiane .
Ce qui m'empêche le plus de faire progresser les élèves c'est les effectifs surchargés, l'absence de demi groupes, l'insuffisance des horaires hebdomadaires, les programmes surchargés.
Ce qui m'empêche le plus de faire progresser les élèves c'est les effectifs surchargés, l'absence de demi groupes, l'insuffisance des horaires hebdomadaires, les programmes surchargés.
- IridianeFidèle du forum
A vrai dire, je pensais surtout aux sujets de recherche à l'université. Pour ce qui est du secondaire, quand on regarde les manuels, il y a tout de même un fort tropisme sur les questions de féminisme par exemple, ou les questions de racisme / littérature post-coloniale. Je ne dis pas du tout que ce n'est pas bien, au contraire ! (j'ai moi même rédigé des chapitres sur certains de ces thèmes dans des manuels il y a quelques années). Mais simplement, je vois le moment où cela peut donner l'impression d'être très envahissant (et pour cause: c'est ce qui est "vendeur" en ce moment). Cela dit, je suis bien d'accord avec la personne qui disait, plus haut, que les enseignants sont libres d'aborder les sujets et les oeuvres qu'ils veulent (en tout cas en lettres).
Edit après la fin de ton message @soirée: je suis bien d'accord avec ça, mais je n'ai jamais dit le contraire pour le coup
Edit après la fin de ton message @soirée: je suis bien d'accord avec ça, mais je n'ai jamais dit le contraire pour le coup
- SoiréeHabitué du forum
Tout à fait, je pense que nous serons tous d'accord sur ces sujets. Et du coup quand notre collègue EV utilise son espace médiatique et le poids de notre expertise commune d'enseignants pour parler d'épouvantails fictifs au lieu de ces sujets véritables, on peut qualifier son entreprise de franchement nuisible. Indépendamment de la stupidité de son discours d'ailleurs.
- IridianeFidèle du forum
Mais je suis parfaitement d’accord avec cela! Mais comme je n’ai pas lu le livre, je ne sais pas si elle parle aussi de ces choses là. Mon propos avait pour seul but d’apporter une nuance, qu’Ascagne a d’ailleurs bien mieux exprimée que moi dans le premier paragraphe de son message.
- AscagneGrand sage
Pour compléter un peu : on peut aussi ne pas forcément se rendre compte qu'on s'écarte un peu (ou davantage) d'une forme de consensus. J'y pense en considérant les textes qu'on propose durant l'année à contracter en série technologique pour préparer l'objet d'étude argumentatif aux EAF, par exemple.
Il y a certains sujets où au-delà du secondaire, on a l'impression d'une unanimité alors que les situations sont contrastées (il n'y a pas "un" courant féministe, la vision et l'expérience d'Édouard Louis sur le transfuge de classe n'est pas la seule possibilité dans ce domaine, etc.).
Je m'interroge évidemment sur l'influence concrète de ce genre d'ouvrage et (voire surtout) du discours qui l'accompagne. J'en ai déjà parlé ailleurs : il me semble qu'André Bercoff a interrogé Eve Vaguerlant (ou bien je confonds avec quelqu'un ayant des idées similaires) et faisait aller le propos de l'autrice dans une direction encore plus évidente et radicale, dirais-je ! Bon, il faut en discuter sur le restreint, sur ce point.
Il y a certains sujets où au-delà du secondaire, on a l'impression d'une unanimité alors que les situations sont contrastées (il n'y a pas "un" courant féministe, la vision et l'expérience d'Édouard Louis sur le transfuge de classe n'est pas la seule possibilité dans ce domaine, etc.).
Je m'interroge évidemment sur l'influence concrète de ce genre d'ouvrage et (voire surtout) du discours qui l'accompagne. J'en ai déjà parlé ailleurs : il me semble qu'André Bercoff a interrogé Eve Vaguerlant (ou bien je confonds avec quelqu'un ayant des idées similaires) et faisait aller le propos de l'autrice dans une direction encore plus évidente et radicale, dirais-je ! Bon, il faut en discuter sur le restreint, sur ce point.
- ElyasEsprit sacré
Un truc agaçant de la part de collègues qui écrivent des bouquins pour critiquer l'institution scolaire (et les collègues) est de faire croire que les manuels sont les cours. Or, à ma connaissance, peu de collègues suivent les cours des manuels, préférant construire leurs propres cours.
Apparemment, la collègue qui scribouille ses idées un peu nauséabondes colportent ce mensonge.
Apparemment, la collègue qui scribouille ses idées un peu nauséabondes colportent ce mensonge.
- Vieux_MongolFidèle du forum
Désolé du délai mais on est submergé de tâches en vacances Voici le CR. Le bouquin est divisé en deux parties.
La première porte plutôt sur le système. Notre collègue enseigne donc depuis 8 ans dans des établissements lambda hors éducation prioritaire. Cette partie consiste surtout en une succession d'anecdotes. Elle parle de son expérience et de son ressenti personnel ce qui a forcément ses limites. La collègue connaît assez correctement le système avec parfois quand même quelques erreurs assez étonnantes. Ainsi elle affirme que le chef d'établissement n'est pas le supérieur hiérarchique des enseignants au contraire de l'inspecteur et zappe totalement le DASEN dans cette chaine hiérarchique mal incomprise. Il en va de même pour la partie sur les punitions et les sanctions où l’autrice semble complètement perdue pour différencier les unes des autres. Le premier exercice consiste à dézinguer les différents personnels catégorie par catégorie : chefs d'établissement arrivistes qui n'agissent que dans la perspective du pas de vague, agents de service agressifs envers les professeurs, vie scolaire et CPE incapables et qui prennent systématiquement le point de vue des élèves. Les professeurs ne sont pas épargnés et apparaissent comme au minimum très lâches. J'oubliais les inspecteurs tous complètement déconnectés de la réalité d'une classe. Les situations qui sont exposés ne sont pas délirantes et beaucoup d'enseignants auront le sentiment d'en avoir vécu certaines. Par contre EV les présente comme des situations de normalité ce qui je pense n'est absolument pas le cas. Par exemple le fait que pendant un conseil de classe de classe (le lieu de la « grande abdication ») le fait qu’une classe ou un élève soient pénibles est systématiquement censuré. Il me semble qu'en conseil de classe tous les collègues ne sont pas muets sur ces points même si dans des conditions particulières cela peut effectivement se produire. L'impression que je retire de ce tableau très noir et sans nuance d'une situation où le professeur est seul et toujours en difficulté face aux autres intervenants est que notre collègue peut-être été très souvent elle-même en difficulté dans les classes et les établissements qu'elle a rencontré. Son statut de TZR ne l’a sans doute pas aidé à se positionner dans un établissement et vis-à-vis des équipes. Mais je peux me tromper ou cela est aussi peut-être un choix délibéré de présenter uniquement des situations négatives. Au fil du discours la question des responsabilités sur cette débâcle est abordée. La responsabilité des réformes libérales n'est pas absente mais traitée en quelques lignes, elle le dit elle-même « ce n'est pas mon sujet ». Par contre la responsabilité d'une idéologie « de gauche » revient constamment. Il n’est pas interdit de penser qu’aller plus loin dans cette critique des réformes libérales aurait pu lui fermer quelques portes médiatiques. Dans la deuxième partie l'autrice se penche sur les raisons de la baisse du niveau des élèves et cet aspect se renforce encore. Pour faire simple le meilleur prof qu'elle ait eu en prépa les traitait de nuls ce qui est une excellente manière de motiver les élèves et la sélection ainsi que les « exigences » doivent être restaurées. Elle déplore la fin de d'une culture classique, le fait que les professeurs d'histoire enseignent des trucs secondaires comme la colonisation de l'Afrique (?!) . Tire la conclusion tout à fait extraordinaire que je vais citer « il n'existe dans l'Education nationale que deux principaux profits d'élèves : ceux ayant une quelconque origine étrangère, qui sont encouragés à affirmé celle-ci et s'imposent au détriment des autres, et les natifs, vidés de leur substance, à la fois ignorants et honteux de leur propre culture ». S'ensuit la critique « du pédagogisme » avec ses lieux communs et ses incompréhensions. Elle y passe beaucoup de temps. Je ne vais pas rentrer dans les détails mais on trouve par exemple l'affirmation que quand on met les élèves en activité on a 85 % de ceux-ci qui bavardent sur d'autres choses. J'imagine qu'il s'agit de statistiques personnelles. Donc ce que désire notre collègue c'est une pédagogie traditionnelle descendante, centrée sur le discours de l'enseignant dans le cadre d'un cours magistral et d'une classe disposée de manière traditionnelle. Elle signale ainsi sa souffrance quand pauvre TZR elle doit occuper une classe dans les tables sont disposées de manière différente. Les collègues qui pratiquent d’autres pédagogies étant des faussaires ou des gogos. On retrouve également une critique de l'école inclusive avec la mise en doute de la réalité de troubles véritables dans de nombreux cas. Elle est plus convaincante quand elle note les difficultés de mise en place et les contraintes liées au PAI et aux PAP. La cause de tout cela est évidemment ce qu'elle appelle « les ingérences idéologiques à l'école » dues principalement aux enseignants « de gauche ». Les professeurs d'extrême gauche dominent les salles des professeurs et empêchent d'éventuels contestataires de s'exprimer. Ils dispensent à leurs élèves des cours très idéologisés sur l'écologie, l'immigration avec « tout le discours victimaire sur la colonisation et l'esclavage », la condition féminine et la promotion des personnes entre «LGBTQUIA ++++ », et « immigrationniste ». Tous ces gens sont responsables du « refus de la culture ». Enfin le livre se termine sur la question de la laïcité avec là aussi des lieux communs, par exemple le fait que on ne nomme jamais l'intégrisme islamisme ce qui me paraît largement faux et que le seul effort qui est fait est celui de la formation des enseignants alors qu'il n'est pas question de sanctions pour les élèves ce qui me paraît également tout à fait faux. Les formations auraient été massivement mal reçues par les collègues. Ceci me paraît également très discutable si je regarde ma la salle des profs, où la formation a été diversement vécue suivant les formateurs intervenants et donc parfois très bien vécue.
Au total un livre qui incarne peut-être un certain mal-être personnel et fait ressortir des situations et des problèmes qui existent ponctuellement ou parfois même structurellement mais dans une vision d'ensemble complètement catastrophiste, dans un discours à sens unique. Les thèmes sur l'omniprésence supposée d'une culture gauchiste et wokiste, la fin des valeurs traditionnelles, la défense d'une culture classique, le fait nous ne posons pas de véritable résistance à l'islamisation au sein de l'école vont être très bien reçus sur les médias de type CNews. Certains collègues trouveront sans nul doute du réconfort dans la lecture de ce livre en se disant qu'ils ne sont pas tout seuls à souffrir. Je considère pour ma part que c'est un pamphlet très idéologique, terme que l'autrice emploie à sens unique mais qui caractérise également bien son propre discours, et caricatural. Il ne me paraît pas indispensable de le lire.
La première porte plutôt sur le système. Notre collègue enseigne donc depuis 8 ans dans des établissements lambda hors éducation prioritaire. Cette partie consiste surtout en une succession d'anecdotes. Elle parle de son expérience et de son ressenti personnel ce qui a forcément ses limites. La collègue connaît assez correctement le système avec parfois quand même quelques erreurs assez étonnantes. Ainsi elle affirme que le chef d'établissement n'est pas le supérieur hiérarchique des enseignants au contraire de l'inspecteur et zappe totalement le DASEN dans cette chaine hiérarchique mal incomprise. Il en va de même pour la partie sur les punitions et les sanctions où l’autrice semble complètement perdue pour différencier les unes des autres. Le premier exercice consiste à dézinguer les différents personnels catégorie par catégorie : chefs d'établissement arrivistes qui n'agissent que dans la perspective du pas de vague, agents de service agressifs envers les professeurs, vie scolaire et CPE incapables et qui prennent systématiquement le point de vue des élèves. Les professeurs ne sont pas épargnés et apparaissent comme au minimum très lâches. J'oubliais les inspecteurs tous complètement déconnectés de la réalité d'une classe. Les situations qui sont exposés ne sont pas délirantes et beaucoup d'enseignants auront le sentiment d'en avoir vécu certaines. Par contre EV les présente comme des situations de normalité ce qui je pense n'est absolument pas le cas. Par exemple le fait que pendant un conseil de classe de classe (le lieu de la « grande abdication ») le fait qu’une classe ou un élève soient pénibles est systématiquement censuré. Il me semble qu'en conseil de classe tous les collègues ne sont pas muets sur ces points même si dans des conditions particulières cela peut effectivement se produire. L'impression que je retire de ce tableau très noir et sans nuance d'une situation où le professeur est seul et toujours en difficulté face aux autres intervenants est que notre collègue peut-être été très souvent elle-même en difficulté dans les classes et les établissements qu'elle a rencontré. Son statut de TZR ne l’a sans doute pas aidé à se positionner dans un établissement et vis-à-vis des équipes. Mais je peux me tromper ou cela est aussi peut-être un choix délibéré de présenter uniquement des situations négatives. Au fil du discours la question des responsabilités sur cette débâcle est abordée. La responsabilité des réformes libérales n'est pas absente mais traitée en quelques lignes, elle le dit elle-même « ce n'est pas mon sujet ». Par contre la responsabilité d'une idéologie « de gauche » revient constamment. Il n’est pas interdit de penser qu’aller plus loin dans cette critique des réformes libérales aurait pu lui fermer quelques portes médiatiques. Dans la deuxième partie l'autrice se penche sur les raisons de la baisse du niveau des élèves et cet aspect se renforce encore. Pour faire simple le meilleur prof qu'elle ait eu en prépa les traitait de nuls ce qui est une excellente manière de motiver les élèves et la sélection ainsi que les « exigences » doivent être restaurées. Elle déplore la fin de d'une culture classique, le fait que les professeurs d'histoire enseignent des trucs secondaires comme la colonisation de l'Afrique (?!) . Tire la conclusion tout à fait extraordinaire que je vais citer « il n'existe dans l'Education nationale que deux principaux profits d'élèves : ceux ayant une quelconque origine étrangère, qui sont encouragés à affirmé celle-ci et s'imposent au détriment des autres, et les natifs, vidés de leur substance, à la fois ignorants et honteux de leur propre culture ». S'ensuit la critique « du pédagogisme » avec ses lieux communs et ses incompréhensions. Elle y passe beaucoup de temps. Je ne vais pas rentrer dans les détails mais on trouve par exemple l'affirmation que quand on met les élèves en activité on a 85 % de ceux-ci qui bavardent sur d'autres choses. J'imagine qu'il s'agit de statistiques personnelles. Donc ce que désire notre collègue c'est une pédagogie traditionnelle descendante, centrée sur le discours de l'enseignant dans le cadre d'un cours magistral et d'une classe disposée de manière traditionnelle. Elle signale ainsi sa souffrance quand pauvre TZR elle doit occuper une classe dans les tables sont disposées de manière différente. Les collègues qui pratiquent d’autres pédagogies étant des faussaires ou des gogos. On retrouve également une critique de l'école inclusive avec la mise en doute de la réalité de troubles véritables dans de nombreux cas. Elle est plus convaincante quand elle note les difficultés de mise en place et les contraintes liées au PAI et aux PAP. La cause de tout cela est évidemment ce qu'elle appelle « les ingérences idéologiques à l'école » dues principalement aux enseignants « de gauche ». Les professeurs d'extrême gauche dominent les salles des professeurs et empêchent d'éventuels contestataires de s'exprimer. Ils dispensent à leurs élèves des cours très idéologisés sur l'écologie, l'immigration avec « tout le discours victimaire sur la colonisation et l'esclavage », la condition féminine et la promotion des personnes entre «LGBTQUIA ++++ », et « immigrationniste ». Tous ces gens sont responsables du « refus de la culture ». Enfin le livre se termine sur la question de la laïcité avec là aussi des lieux communs, par exemple le fait que on ne nomme jamais l'intégrisme islamisme ce qui me paraît largement faux et que le seul effort qui est fait est celui de la formation des enseignants alors qu'il n'est pas question de sanctions pour les élèves ce qui me paraît également tout à fait faux. Les formations auraient été massivement mal reçues par les collègues. Ceci me paraît également très discutable si je regarde ma la salle des profs, où la formation a été diversement vécue suivant les formateurs intervenants et donc parfois très bien vécue.
Au total un livre qui incarne peut-être un certain mal-être personnel et fait ressortir des situations et des problèmes qui existent ponctuellement ou parfois même structurellement mais dans une vision d'ensemble complètement catastrophiste, dans un discours à sens unique. Les thèmes sur l'omniprésence supposée d'une culture gauchiste et wokiste, la fin des valeurs traditionnelles, la défense d'une culture classique, le fait nous ne posons pas de véritable résistance à l'islamisation au sein de l'école vont être très bien reçus sur les médias de type CNews. Certains collègues trouveront sans nul doute du réconfort dans la lecture de ce livre en se disant qu'ils ne sont pas tout seuls à souffrir. Je considère pour ma part que c'est un pamphlet très idéologique, terme que l'autrice emploie à sens unique mais qui caractérise également bien son propre discours, et caricatural. Il ne me paraît pas indispensable de le lire.
- InvitéInvité
Merci pour ce résumé très dense et très clair VieuxMongol.
- JennyMédiateur
Merci pour le compte-rendu (et quel courage de t’être infligé ça).
- DesolationRowEmpereur
J’ai bu deux Spritz, et ce CR est trop long. Vieux Mongol, tu me ferais un résumé ?
- Vieux_MongolFidèle du forum
Pas possible, sinon je caricaturerais. Reprends tranquillement un Spritz et reviens demain à jeun
- Vieux_MongolFidèle du forum
Bon j'essaye.
Malheureuse. Elèves et tous les autres gens méchants. J'aime parler au tableau. Fin des haricots. Cause gauchos et pedadogos. Pas assez culture et trop de LGBT machins et de terroristes cancres.
Malheureuse. Elèves et tous les autres gens méchants. J'aime parler au tableau. Fin des haricots. Cause gauchos et pedadogos. Pas assez culture et trop de LGBT machins et de terroristes cancres.
- SoiréeHabitué du forum
Ah ah merci vieux mongol, je vais me dispenser de culpabiliser de me dispenser de le lire pour le démo-lire... Pas trop de surprises par rapport à ce à quoi je m'attendais... Le badge de l'ordre de l'extrême mérite gauchiste vous sera remis par l'Université décoloniale de Wokistanie pour cet éminent travail de déconstruction.
Bonne soirée et merci, et bon spritz !
P.S. : "mal incomprise" c'est une trouvaille stylistique ou un lapsus mirabilis ?
Bonne soirée et merci, et bon spritz !
P.S. : "mal incomprise" c'est une trouvaille stylistique ou un lapsus mirabilis ?
- Lowpow29Fidèle du forum
Vieux_Mongol a écrit:Bon j'essaye.
Malheureuse. Elèves et tous les autres gens méchants. J'aime parler au tableau. Fin des haricots. Cause gauchos et pedadogos. Pas assez culture et trop de LGBT machins et de terroristes cancres.
Génial xD
- Vieux_MongolFidèle du forum
Soirée a écrit:Ah ah merci vieux mongol, je vais me dispenser de culpabiliser de me dispenser de le lire pour le démo-lire... Pas trop de surprises par rapport à ce à quoi je m'attendais... Le badge de l'ordre de l'extrême mérite gauchiste vous sera remis par l'Université décoloniale de Wokistanie pour cet éminent travail de déconstruction.
Bonne soirée et merci, et bon spritz !
P.S. : "mal incomprise" c'est une trouvaille stylistique ou un lapsus mirabilis ?
Lapsus misérable !
- BaldredSage
T'es le nouveau Boloss des Belles-Lettres et des mauvais essaisLowpow29 a écrit:Vieux_Mongol a écrit:Bon j'essaye.
Malheureuse. Elèves et tous les autres gens méchants. J'aime parler au tableau. Fin des haricots. Cause gauchos et pedadogos. Pas assez culture et trop de LGBT machins et de terroristes cancres.
Génial xD
- JacqGuide spirituel
Elyas a écrit:Un truc agaçant de la part de collègues qui écrivent des bouquins pour critiquer l'institution scolaire (et les collègues) est de faire croire que les manuels sont les cours. Or, à ma connaissance, peu de collègues suivent les cours des manuels, préférant construire leurs propres cours.
Apparemment, la collègue qui scribouille ses idées un peu nauséabondes colportent ce mensonge.
Merci !
Et si en plus les politiques pouvaient éviter d'inscrire leurs lubies du moment dans les programmes et simplement nous faire confiance, ce serait pas mal.
Lorsque je vois les dernières dates repères dans les programmes d'histoire Blanquer-Macron (dont certaines issues directement de la politique macroniste, y compris sous Hollande), j'ai peur. Sans compter la lubie de dernier moment de Blanquer de nous faire enseigner en histoire et en français (LP) le compagnonnage sans aucune contextualisation !
Fichez-nous la paix !
L'école, à tous les degrés, se portera mieux et nous pourrons enseigner correctement.
Rendez les heures supprimées, et l'école se portera mieux !
EDIT : par contre les manuels sont le reflet des injonctions ministérielles et politiques. Donc, une fois de plus, qu'ils nous fichent la paix et nous laissent faire LE travail ! De droite, comme de gauche.
- SoiréeHabitué du forum
J’envie votre inconscient pour ce lapsus merveilleux.
L’ « abstract » est améliorable, je tente sans avoir lu :
L’ « abstract » est améliorable, je tente sans avoir lu :
Pierre Bayard a écrit:Mérite personnel trop peu reconnu. Elèves et tous les autres gens méchants. J'aime parler au tableau. Fin des haricots. Cause woke et pedadogos. Pas assez culture et trop de LGBT machins décoloniaux. Grande lâcheté islamo-gauchiste (R). PS : Me contacter à @EV_Bernanos2023 pour tribune hebdomadaire sur Cnews.
- Vieux_MongolFidèle du forum
Ça colle. Je pense qu'elle va pouvoir nous remercier.
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- Un principal ne devrait pas dire ça, un brûlot édifiant sur les profs moyens...
- réunion 3e : prof de latin, que dire ?
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- [Libération] "Moi David S. prof stagiaire" ou "Tableau de bord d'un prof déjà à bout"
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