Stagiaires 2023-2024

Maintenant, les stagiaires sont souvent à 18h, ils ont la violence de l'année de stage et de celle de T1 en même temps.

Jenny a écrit:Maintenant, les stagiaires sont souvent à 18h, ils ont la violence de l'année de stage puis de celle de T1.

C'est vrai.

Je fais partie des chanceux qui n'ont "que" 9h de cours à donner, je me sens d'autant plus nulle de galérer pour y arriver. Enfin, en fait, j'y arrive : mon tuteur me dit que ce que je fais est bien. C'est seulement que je n'arrive plus à tenir le rythme.

Mais c'est déjà énorme pour une première année. Ton tuteur te dit que tu travailles bien, c'est super. Et être complètement épuisé, c'est presque normal.

Ce n'est pas de ta faute et ça ne sera jamais de ta faute. Dans une institution normale on admet que la responsabilité est collective parce que c'est le travail de chacun qui font les conditions de travail de tous. L'EN tend à vouloir des stagiaires très "reflexifs", ce qui est très bien, mais aussi un moyen de les gaslighter et de se dédouaner. Ce qu'on demande est très dur, plus dur que la préparation des concours.

Anne en Bretagne a écrit:Je fais partie des chanceux qui n'ont "que" 9h de cours à donner, je me sens d'autant plus nulle de galérer pour y arriver. Enfin, en fait, j'y arrive : mon tuteur me dit que ce que je fais est bien. C'est seulement que je n'arrive plus à tenir le rythme.

La « chance » d'endosser les mêmes responsabilités qu'un titulaire à 60% en plus de ce qui sert de formation…
Dans mon corps actuel je n'ai endossé les responsabilités d'un titulaire qu'une fois titulaire.

A propos des médecins : j'avais déjà cherché à en voir un début décembre (moi qui ne suis habituellement quasi jamais malade, depuis novembre ça n'arrête pas), mais les médecins de la région sont débordés, et aucun ne prend de nouveau patient. Je m'étais rabattue sur une télé-consultation, mais je ne sais pas si pour avoir un arrêt pour épuisement professionnel ça peut fonctionner.

Tu peux en tout cas avoir un premier arrêt de quelques jours . Et peut-être ensuite repartir dans ta région et consulter ton médecin traitant si besoin

C’est 3 jours maximum dans ce cas.

Anne en Bretagne a écrit:A propos des médecins : j'avais déjà cherché à en voir un début décembre (moi qui ne suis habituellement quasi jamais malade, depuis novembre ça n'arrête pas), mais les médecins de la région sont débordés, et aucun ne prend de nouveau patient. Je m'étais rabattue sur une télé-consultation, mais je ne sais pas si pour avoir un arrêt pour épuisement professionnel ça peut fonctionner.

Il y a le même problème dans ma région sauf que contrairement à toi, je suis une petite nature. Je me débrouille toujours pour choper un truc qui me couche l'hiver.

Tu peux te tourner vers SOS Médecins. Ils ne peuvent pas faire de suivi sur le long terme mais ils peuvent très bien te faire un arrêt ou une ordonnance pour te rediriger vers un spécialiste. J'ai déjà été les voir l'année dernière en me montrant très honnête : "Je suis prof débutante, débordé, psychologiquement et moralement épuisé. J'ai besoin d'une pause". Je ne vais pas mentir, je retape mon année de stage mais si je n'avais pas eu ces arrêts, je ne serais peut-être pas encore dans le métier. Tu es humain et tu dois prendre soin de toi !

Olàlà, quelle galère... c'est à partir de combien de temps d'arrêt qu'on retape son année de stage ?
J'ai contacté mon tuteur qui m'a rassurée et m'a un peu aidé à boucler ma prépa de cours de la semaine...je vais tenir jusqu'à la visite de ma tutrice et je verrai ensuite. La visite en question avait déjà été repoussée une fois : la perspective me stresse mais une fois que ce sera passé je serai bien soulagée je pense.
Merci à tous pour votre soutien en tous cas !

36 jours mais ce n’est pas un renouvellement, la titularisation est juste décalée du nombre de jours.
Tu as bien fait d’en parler à ton tuteur (les tuteurs peu bienveillants existent, mais il y a aussi des tuteurs qui considèrent que ça fait partie de la mission d’aider leur stagiaire et heureusement).

Bon courage à tous, la période est dure pour tout le monde donc il ne faut s'étonner que vous soyez tous fatigués et rongés de doutes (que la fatigue n'aide pas à être lucide, c'est le moins qu'on puisse dire).

18h en stage, c'est vraiment rude, 9h ce n'est pas facile pour autant. Il y a quelques années, c'était 6h en situation pour les stagiaires, 3h hebdo de plus, ce n'est pas rien...
L'un de mes 1ers remplacements, il y a une vingtaine d'années, était celui d'une stagiaire, une classe de 6ème de 24 élèves, 6h hebdo de français avec la 6ème heure dedoublée. Un autre monde...

C'est vrai que 3h ça fait une belle différence...
J'ai une semaine à 8h et une à 12h et c'est le jour et la nuit (même si j'ai un emploi du temps gruyère, donc dans tous les cas je suis 25h sur l'établissement et 15h à l'INSPÉ). Et après on s'entend dire qu'on est à mi-temps et qu'on a peu de travail, par les collègues titulaires. J'avoue ça fait un peu rager et un peu peur pour la suite, parce que si être titulaire est encore plus fatiguant que ça, je ne sais pas si je tiendrai le coup

Ne t'inquiète pas. C'est l'année de stage la plus difficile. Ensuite la pression diminue et tu gagnes en efficacité. Mais il est vrai que mes 6h en stage m'avaient déjà suffi...

Athel a écrit:Et après on s'entend dire qu'on est à mi-temps et qu'on a peu de travail, par les collègues titulaires

C’est honteux !
Bon courage, les deux premières années sont éreintantes, après ça va mieux…

Jenny a écrit:

Athel a écrit:Et après on s'entend dire qu'on est à mi-temps et qu'on a peu de travail, par les collègues titulaires

C’est honteux !
Bon courage, les deux premières années sont éreintantes, après ça va mieux…

C'est surtout faux. Mi temps dans sa classe et mi temps en formation = plein temps… Donc la réponse c'est : “si tu veux, on échange.”

epekeina.tes.ousias a écrit:

Jenny a écrit:

Athel a écrit:Et après on s'entend dire qu'on est à mi-temps et qu'on a peu de travail, par les collègues titulaires

C’est honteux !
Bon courage, les deux premières années sont éreintantes, après ça va mieux…

C'est surtout faux. Mi temps dans sa classe et mi temps en formation = plein temps… Donc la réponse c'est : “si tu veux, on échange.”

Y a vraiment des collègues débiles
Ça doit être les mêmes qui te disent que tu as de la chance d'être TZR quand tu es sans affectation. Bah écoute, fais ta demande de mutation et laisse ton poste fixe à un TZR qui galère depuis des années.

Comment allez-vous ?

En ce moment je suis assez peu fière de moi en termes de gestion de classe. Pourtant, je ne suis plus tutorée par la même personne et j'ai enfin un suivi des séances que je conçois (ce n'était pas le cas avant la mi janvier).

Mais j'ai beau essayer de faire de bonnes séances, à cause de la gestion de classe, ça ne prend pas. Aujourd'hui, j'ai refait la séance de ma visite conseil (appréciée du formateur qui m'a dit qu'elle était pertinente et bien rythmée, ce qui, j'espère, implique que le problème de gestion ne vient pas de là).

Mais j'ai l'impression que ça fait une semaine que je ne suis plus écoutée, voire plus respectée par mes 6e (aujourd'hui, il y a eu des lancers de projectiles dans un de mes cours ; je n'étais pas encore tombée si bas il y a encore trois semaines de cela même si c'était imparfait).
Pour être honnête, il y a une classe avec laquelle ça ne va pas depuis la rentrée de janvier, alors que je prenais plutôt plaisir à leur faire cours lors de la période précédente.
Le pire, c'est qu'aucun autre prof de l'équipe n'a de problème avec cette classe, donc j'ai l'impression d'être perçue comme "la matière où on peut faire n'importe quoi" et les élèves me trouvent injustes quand je sanctionne étant donné que je vise ceux qui ont pris des libertés depuis janvier, et que j'aurais dû calmer avant.

J'ai une autre classe qui a toujours été toute sage, sauf avant les vacances (concentration difficile pour eux même s'ils sont mignons). Je n'arrive pas à les recadrer, je les sens incapables de m'écouter mais je ne peux pas rester sans rien faire, par peur qu'ils se relâchent définitivement.

Et pour être honnête, j'essaie un peu d'y remédier mais j'ai dû mal à trouver l'énergie pour faire cours ET sanctionner sur tous les tableaux, alors les élèves ont plutôt raison lorsqu'ils disent que je suis injuste.
J'ai essayé de lire des tas de ressources sur la gestion de classe, de demander à mes collègues et je ne vais pas abandonner. Mais je n'arriverai pas à vivre des situations permanentes de conflit et j'ai l'impression d'avoir pris des mauvaises habitudes qui ont ancré dans l'esprit de mes élèves qu'en français, il n'y avait pas de règles (ce qui implique de leur faire la guerre pour qu'ils voient que si, il y a des règles).

J'ai vraiment honte parce qu'il y a des élèves qui sont sages et attentifs, mais qui ne participent pas et doivent même souffrir pendant les cours à cause de l'agitation.

Je ne suis pas forcément à la recherche de solutions parce que je n'arriverai pas à renchérir avec ce que j'essaye de mettre en place (observations plus fréquentes et immédiates - ce à quoi les élèves sont peu habitués - et appels aux parents qui fonctionnent relativement peu), mais j'aimerais bien avoir d'autres témoignages (soit de stagiaires qui sont dans mon cas, soit de stagiaires qui ne sont pas/plus dans mon cas, soit de titulaires qui ont vécu la même chose que moi et qui, avec l'expérience, s'en sont sortis, car j'ai besoin de perspectives d'avenir plus belles et de pouvoir me dire que la situation ne va pas durer ad nauseam...)

J'ai la chance d'être en zone C, donc en vacances dans 4 jours, mais je redoute déjà l'état dans lequel je vais récupérer mes élèves à la rentrée, je crois comprendre que ça n'ira qu'en s'empirant.

Contexte : stagiaire qui a eu des difficultés et qui en a désormais moins.

Alors déjà pas de panique, chaque retour de vacances est une occasion de re poser le cadre !
Tu pourras leur dire que la façon dont se sont passés les cours à la période précédente ne te convient pas, pour telles et telles raisons, que ce n'est pas un environnement propices à leur concentration et leurs apprentissages, et que désormais vous allez fonctionner de telle et telle façon.

Ce qui aide un peu et ne prend pas trop d'énergie de ma part, c'est de faire poser les carnets sur la table quand je sens qu'ils sont globalement agités. Comme ça, sans interrompre le cours, je prends le carnet de ceux qui m'importunent et je le pose sur mon bureau (1ere étape). 2eme étape : je fais une deuxième pile de carnets sur laquelle je pose ceux qui récidivent et qui auront une observation voire une heure de colle si j'ai déjà mis des observations sans succès.

Une autre astuce que j'utilise abondamment est de leur dire d'office que tout ce que j'ai prévu en une séance et qui n'est pas fait (soit parce qu'ils traînent à se mettre au travail, soit qu'ils sont agités et que ça interrompt le cours) sera à finir à la maison (et éventuellement ramassé). En général comme ils ont bien assez de devoirs ça les met au travail (et après je réajusté car parfois c'est moi qui calibre mal ma séance et j'avais vu trop grand, mais ça ils n'ont pas besoin de le savoir !)

Hello Taclabeess,

Tout comme le dit Athel, il n'est jamais trop tard et tu peux profiter de la rentrée pour faire un bilan et mettre en place de nouveaux fonctionnements.

Un truc que je fais pour calmer un peu les perturbateurs, c'est d'écrire leur nom au tableau quand ils m'agacent trop, avec une croix : au bout de trois croix ils sont exclus avec une punition particulièrement ingrate (de l'analyse grammaticale avec des contraintes pour leur faire perdre un maximum de temps 🤭). Maintenant qu'ils ont compris le principe, le simple de noter leur nom les calme un petit moment, je n'atteins plus les trois croix dans l'heure.

Tu peux aussi essayer de responsabiliser les perturbateurs en leur confiant des missions (aller au tableau écrire les réponses, effacer le tableau, distribuer les feuilles, lire les consignes) et les valoriser d'un encouragement oral quand ils ont mené la tâche à bien.

Parfois je leur promets une activité ludique en fin d'heure (kahoot, petit challenge en équipes, etc) à la condition qu'on ait suffisamment avancé : ça facilite les rappels à l'ordre. Par contre ça marche mieux avec les classes jeunes (je ne sais pas quels niveaux tu as), à partir d'un certain âge l'esprit de contradiction se fait plus fort !

Si tu as suffisamment la tchatche tu peux aussi essayer de tourner certains comportements perturbateurs en ridicule avec une petite remarque bien placée ; mais il faut que tu "sentes" tes classes, sinon ça peut se retourner contre toi.

Bon courage en tout cas, l'année de stage est super dure mais ça va mieux ensuite ! Accroche-toi et prends soin de toi.

Bonsoir Taclabeess,

Je suis stagiaire également et comme il me plaît à le dire concernant la gestion de classe, il y a des jours avec et des jours sans. Cela va dépendre des jours, des heures et des classes. Pourtant, je sens que je me suis largement améliorée depuis le début de l'année car j'ai pris confiance et que j'ai une meilleure "méthode" de sanction, plus rigoureuse : au premier avertissement, je leur demande de se taire. Le deuxième avertissement, c'est le carnet sur la table ensuite c'est une croix. Bien-sûr, il m'arrive bien souvent d'avoir des déceptions à la fin de la journée concernant ma gestion de classe. Le plus important, c'est de ne pas lâcher et de prendre confiance ! Je maîtrise mieux mes classes de 6e car je me sens plus à l'aise face à celles-ci.

Concernant l'injustice de ces sanctions, j'ai parfois la même sensation et je me dis que la fois suivante, je ferai attention à être moins clémente avec ceux qui, parfois, en profitent et frôlent les sanctions. C'est normal de patauger car on débute et on essaie plusieurs méthodes et postures jusqu'à trouver celles avec lesquelles on sera les plus à l'aise ! J'ai également remarqué qu'avec la fatigue, la gestion de classe était mieux maîtrisée car nous avons moins de patience et le ton monte naturellement    

Aller, un peu de courage, il ne reste plus que trois jours avant les vacances !

Taclabeess a écrit:Et pour être honnête, j'essaie un peu d'y remédier mais j'ai dû mal à trouver l'énergie pour faire cours ET sanctionner sur tous les tableaux, alors les élèves ont plutôt raison lorsqu'ils disent que je suis injuste.

[...]

J'ai vraiment honte parce qu'il y a des élèves qui sont sages et attentifs, mais qui ne participent pas et doivent même souffrir pendant les cours à cause de l'agitation.

Les conseils qui t'ont été donnés sont bons.

Je rajoute deux choses sur les passages de ton message que j'ai cités.

C'est normal de ne pas réussir à gérer de front la gestion de classe et le cours quand tu galères avec la gestion de classe. Priorité à la gestion de classe. Ça ne sert à rien d'avancer dans ton cours si tu n'as pas le silence, si tous les élèves n'écoutent pas, si ceux qui voudraient écouter ne peuvent pas se concentrer. D'ailleurs, si tu fais ton cours malgré les bavardages, les élèves vont avoir du mal à comprendre, ils vont avoir des questions, tu ne pourras pas y répondre, ils vont encore plus se déconcentrer, c'est un cercle vicieux. Les bavardages attirent les bavardages, si tu ne t'arrêtes pas tout de suite quand quelques élèves bavardent, rapidement, de plus en plus d'élèves bavardent et c'est le bordel.
N'aie pas peur d'arrêter ton cours. Ne continue pas à parler alors que des élèves bavardent. Il faut qu'ils comprennent que quand tu parles, ils doivent se taire, et écouter.
Et tu adoptes la technique de ton choix parmi celles proposées : faire poser les carnets sur les tables, rappeler un élève à l'ordre, ramasser son carnet, mettre une observation dans son carnet ; ou noter un nom au tableau, puis une croix à côté de son nom, etc. Dans tous les cas, tu prends ton temps, c'est toi qui imposes le rythme, tu ne te laisses pas déborder. Tu ne reprends ton cours que quand tu as le silence.

C'est laborieux, c'est chiant, ça peut durer longtemps, mais c'est nécessaire de passer par là.


L'autre passage auquel je voudrais répondre, c'est celui sur ta culpabilité vis à vis des élèves sérieux. On est tous passés par là. Inutile de te flageller. Mais ce qui est sûr, c'est que ces élèves te seront reconnaissants de rétablir l'autorité et le silence. Alors ne continue pas le cours malgré les bavardages pour eux, car en réalité, ils attendent de toi que tu fasses taire les autres pour qu'ils puissent profiter d'un cours dans le calme.

Tes cours sont bien, les commentaires de ton formateur ont pu te rassurer sur ce point, c'est super. Mais pour qu'un cours bien construit soit profitable aux élèves, il faut accepter... de ne pas faire cours parfois, de s'interrompre.



On a dû déjà te le dire, mais quand on a une classe bavarde, il faut éviter au maximum le cours dialogué et mettre les élèves en activité, à l'écrit. Projeter une trace écrite, les faire copier.

Dernier conseil : parfois, c'est nous qui déconcentrons les élèves quand ils sont enfin en silence, en leur parlant alors qu'ils copient. Quand ils sont enfin silencieux, chut.  

Courage, et comme l'a dit un autre membre juste avant moi, il n'est jamais trop tard pour reprendre la main, et les retours de vacances sont très bien pour reprendre les rennes.  

Savez-vous combien de temps à l'avance on est prévenu, en général, pour la visite finale de l'inspecteur pendant le stage?

BendingLight a écrit:Savez-vous combien de temps à l'avance on est prévenu, en général, pour la visite finale de l'inspecteur pendant le stage?

La visite « finale » ? Tu en as plusieurs ?
Ici on nous a dit 1 semaine mais parfois on a l’info plus tôt (c’est mon cas).