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Baldred
Sage

Le cap des 55/60 ans : un moment difficile dans nos vies et nos carrières?  - Page 4 Empty Re: Le cap des 55/60 ans : un moment difficile dans nos vies et nos carrières?

par Baldred Mar 21 Mar - 15:43
Balthazaard a écrit:"il faut sans doute accepter que le périmètre puisse varier selon les individus"  l'expérience montre que tout cela finit par s'imposer à tous!!! Je suis beaucoup moins optimiste sur la nature humaine, pour moi, et cela n'a plus d'importance maintenant, c'est la cause principale de la dégradation de notre métier. A voir le futur pacte mais, qui ici croit que l'on aura le choix? Ou que ceux qui veulent garder un semblant de liberté ne le paieront pas très chèrement. Le débat sur les "collabos" (sans point Godwin si il y a un terme alternatif non connoté je veux bien l'employer) reste à mon avis d'actualité pour encore longtemps.

Je suis donc absolument anti pacte pour cette raison et plusieurs autres, pour cette même raison j'ai refusé la coordination de la discipline à l'instant où ce qui était informel et que je faisais est devenu une obligation car je trouvais le "conseil pédagogique" un bidule inutile et dangereux. De même j'ai refusé de faire des formations liées à la réforme du collège de NVB.
Nous parlons je crois de deux choses différentes, où partons de points de vue différents. Je ne crois pas que la responsabilité du naufrage de l'EN soit en aucune manière de notre faute ni de notre responsabilité, c'est entièrement de la faute de la politique libérale appliquée à l'EN. Je ne signerai donc pas le pacte mais réserverai mes critiques à l'institution et non à ceux qui le signeront. Il ne s'agit pas de nature humaine, mais de nécessité. Ce que je vois autour de moi est plutôt du désengagement que la recherche de missions mal définies et peu rémunérées. En ce sens le système est, une fois de plus, contreproductif.
freche
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Grand sage

Le cap des 55/60 ans : un moment difficile dans nos vies et nos carrières?  - Page 4 Empty Re: Le cap des 55/60 ans : un moment difficile dans nos vies et nos carrières?

par freche Mar 21 Mar - 19:22
Maroussia a écrit:Je ne me retrouve que partiellement dans vos messages attristants.
Oui la fatigue se fait ressentir de plus en plus .
Mais les journées sont plus simples à organiser maintenant que les enfants sont grands et autonomes ou partis de la maison .
J'ai trouvé épuisant quand j'étais jeune de courir dès le matin pour mettre les enfants à la garderie de l'école  à 7h30  et parvenir à commencer mon cours à 7h55 (1e sonnerie).
Idem le soir.
Avec l'âge j'organise mieux mes journées, je me repose plus facilement .quand je veux.
Je fais 16 kms de vélo tous les jours pour aller et revenir de mon établissement et j'entretiens ainsi ma forme.
J'ai le sentiment d'avoir atteint un niveau d'expertise et de compétence encore plus élevé qu'il y a même seulement  10 ans .

Idem pour moi, j'aurai 55 ans dans quelques mois, mais je suis moins fatiguée que quand j'avais les 3 enfants petits, certifiée en bossant à temps plein avec souvent des heures sup et un mari cadre avec des astreintes. Maintenant je suis agrégée, je ne fais plus d'heures sup (ou le moins possible), mes enfants ont quitté la maison et mon mari est devenu prof, donc plus dispo. On part plus souvent en vacances, ensemble (au lieu de moi seule avec les 3 petits, dans l'appart de ses parents au bord de mer, ou restant à la maison). Du coup, même si je fatigue plus vite, je me sens moins fatiguée globalement. Pareil, je me sens plus efficace en classe.
Punky
Punky
Niveau 9

Le cap des 55/60 ans : un moment difficile dans nos vies et nos carrières?  - Page 4 Empty Re: Le cap des 55/60 ans : un moment difficile dans nos vies et nos carrières?

par Punky Mar 21 Mar - 19:44
Merci Freche et Maroussia pour ces propos vivifiants.
Cleroli
Cleroli
Doyen

Le cap des 55/60 ans : un moment difficile dans nos vies et nos carrières?  - Page 4 Empty Re: Le cap des 55/60 ans : un moment difficile dans nos vies et nos carrières?

par Cleroli Mar 21 Mar - 20:49
freche a écrit:
Maroussia a écrit:Je ne me retrouve que partiellement dans vos messages attristants.
Oui la fatigue se fait ressentir de plus en plus .
Mais les journées sont plus simples à organiser maintenant que les enfants sont grands et autonomes ou partis de la maison .
J'ai trouvé épuisant quand j'étais jeune de courir dès le matin pour mettre les enfants à la garderie de l'école  à 7h30  et parvenir à commencer mon cours à 7h55 (1e sonnerie).
Idem le soir.
Avec l'âge j'organise mieux mes journées, je me repose plus facilement .quand je veux.
Je fais 16 kms de vélo tous les jours pour aller et revenir de mon établissement et j'entretiens ainsi ma forme.
J'ai le sentiment d'avoir atteint un niveau d'expertise et de compétence encore plus élevé qu'il y a même seulement  10 ans .

Idem pour moi, j'aurai 55 ans dans quelques mois, mais je suis moins fatiguée que quand j'avais les 3 enfants petits, certifiée en bossant à temps plein avec souvent des heures sup et un mari cadre avec des astreintes. Maintenant je suis agrégée, je ne fais plus d'heures sup (ou le moins possible), mes enfants ont quitté la maison et mon mari est devenu prof, donc plus dispo. On part plus souvent en vacances, ensemble (au lieu de moi seule avec les 3 petits, dans l'appart de ses parents au bord de mer, ou restant à la maison). Du coup, même si je fatigue plus vite, je me sens moins fatiguée globalement. Pareil, je me sens plus efficace en classe.
Je n'ai pas atteint le milieu de la cinquantaine mais j'ai franchi le cas des 50 ans. De mon côté, je me sens plus fatiguée que lorsque mes aînées étaient petites (elles ont 18 mois de différence). J'ai encore une petite dernière (11 ans), qui n'est pas facile, mais ça n'explique pas tout. Je me demande comment je tenais, avec des heures sup en plus (en même temps, je n'avais pas le choix avec un crédit immo sur le dos) car je n'en suis plus capable. J'ai l'impression de manquer de temps et de courir dans tous les sens, même si ce n'est plus pour récupérer les enfants. Objectivement, je suis plus lente qu'avant (pour concevoir mes cours, pour corriger, pour me motiver, etc.) et l'accroissement du nombre de classes au lycée n'arrange pas les choses.
Ajonc35
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Sage

Le cap des 55/60 ans : un moment difficile dans nos vies et nos carrières?  - Page 4 Empty Re: Le cap des 55/60 ans : un moment difficile dans nos vies et nos carrières?

par Ajonc35 Mar 21 Mar - 21:10
Tant mieux pour ceux, qui malgré l'âge, ont conservé une dynamique professionnelle.
A 50 ans, j'avais encore la pêche, j'avais encore ma fille à la maison et M. Ajonc toujours en déplacement. Je travaillais beaucoup en semaine pour préserver les WE et les vacances. Je prenais le temps d'avoir des activités extérieures et je lisais encore pas mal.
Est arrivée la réforme des bac pro, plus de classes, au début plutôt bonnes puis dégringolade, pareil pour mes élèves collégiens. Pour conserver encore les quels uns courageux, intéressés et les autres, il a fallu toujours plus de dynamisme en classe, mais aussi plus de patience, d'explications et toujours plus et plus avec des élèves de moins en moins... TOUT ( sauf quelques spécimens, ceux qui nous donnent encore un peu d'espoir)
Donc pas vraiment de solutions sauf ne plus refaire les cours de manière systématique (quoique j'ai dû faire des coupures chaque année ou presqu, enlever tout ce qui finissait par demander trop de temps) pour conserver ce temps et le consacrer aux corrections , bien de plus en plus courtes, de plus en plus incompréhensibles aussi. Beaucoup d'efforts pour peu de résultats, le contraire de ce qui se passait 15 ans plus tôt : un cours plus musclé qui impliquait un plus grand investissement mais des copies plus intéressantes et donc moins chronophages.
Les plus de 50 ans enseignaient quand cela allait encore bien. Surtout en LEP et le passage des bac techno en bac pro présageait au MAAF une baisse de niveau, baisse qui s'est accélérée avec la réforme de 2009.
Ca, c'est côté élèves-enseignants. Puis est venue la nécessité de faire des projets, d'avoir des idées qui n'ont qu'un faible intérêt pour nous et surtout apportent peu voire rien à nos élèves. Pire, cela nous prend du temps, un temps disciplinaire qui se réduit à chaque étage avec des élèves moins travailleurs et pour qui, ces projets sont des temps de récréation. On ne demande plus de travailler pour les élèves ( si, encore un peu) mais pour l'établissement. J'en ai vu des heures, voire des journées sauter pour des projets éphémères dont personne ne faisait le bilan. et pourtant on recommençait.
Aujourd'hui l'Ecole doit tout faire. Je ne rejette pas tout mais à force de tout faire l'Ecole n'est plus l'Ecole. Je n'ai rien contre le "savoir nager", contre le brevet piéton, contre l'ASSR 1er niveau, 2 nd niveau, le Brevet informatique et j'en oublie. Ah Oui, le SNU ( et les lycéens arboreront fièrement leur beau tee-shirt floqué SNU dans leurs sorties avec les copains)
Aujourd'hui j'ai entendu lors d'une réunion ( hors école) qu'il faut qu'on apprenne le vélo à l'école ( CM1, CM2, 6ème) ( apprendre = savoir faire du vélo et surtout en respectant les règles de sécurité). Je ne sais si le brevet de 1er secours est déjà sanctuarisé à l'Ecole.
Je valide tout.... Mais pourquoi toujours sur le temps scolaire qui déjà s'est considérablement réduit depuis 30 ans. Cela évite sans doute à l'Etat des dépenses supplémentaires et je me demande ce qui reste aux parents ( évidemment il y a parmi eux ceux qui ne peuvent pas...)
Bientôt dans les lycées, des élèves qui sauront nager, sauver des vies, faire du vélo, seront des as des applications sur leur smartphone, de la vidéo... mais le reste.
Bêtement je reste sur du basique et je remercie l'Ecole de m'avoir instruit et ouvert les yeux de plus en plus grands sur le Monde.
Enseignante en Histoire-Géogrpahie, le programme ( au MAAF) tenait encore la route en histoire, quoique, mais la Géographie était devenue insipide et que dire de l'EMC qui prend de plus en plus le pas sur le reste. ( Ça n'existait pas au MAAF sauf classes de collège et en CAP, réforme 2015), mais ça arrive avec les nouveaux programmes 2023). Difficile pour moi d'y trouver un grand intérêt et il fallait encore plus d'énergie dans ce qui ne me plaisait pas pour masquer.
Pardon de ces propos décousus.
Heureusement il reste encore des convaincus, parmi vous ( et parmi mes ex-collègues), même fatigués et j'espère que mes petits-ajoncs tomberont sur vous sous réserve que l'Institution ne vide pas complètement vos cours de leurs substances.



Verdurette
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Le cap des 55/60 ans : un moment difficile dans nos vies et nos carrières?  - Page 4 Empty Re: Le cap des 55/60 ans : un moment difficile dans nos vies et nos carrières?

par Verdurette Mar 21 Mar - 21:47
Cleroli ta dernière fille est le "bébé de la quarantaine" et j'ai trouvé pour ma part que c'était un bébé plus "fatigant que les autres" : une grossesse où on court derrière les grands, alors qu'on est déjà un peu moins alerte, un challenge pour bien s'occuper du bébé sans que les grands en pâtissent. Et les 10 ans d'écart entre les deux grandes et la dernière correspondent aussi à une dégringolade de l'école et une évolution super rapide des ados, le raz de marée numérique ... le passage de la cinquantaine a été très dur pour moi, sans doute parce que c'est aussi le moment où j'ai divorcé, où j'ai eu beaucoup de doutes (est-ce que j'assurais, seule avec ma dernière fille ? Cocasse si on pense que j'avais quand même fait tourner la maison seule la moitié du temps avant, mais bon ...)

Le cap de la soixantaine a peut-être été plus facile parce que j'avais entre temps refait ma vie avec un homme adorable.
Mais on souffle à peine côté enfants qu'on récupère la charge des parents âgés... et cette gestion interroge beaucoup sur notre propre devenir, et le souhait de n'être pas à notre tour une charge pour nos enfants. On change de soucis. ( cela dit, on n'est jamais totalement serein même quand les enfants sont adultes, on garde des inquiétudes pour leur santé et leur bonheur)

J'ai une propension personnelle ( c'est un gros défaut, je le sais, mais c'est plus fort que moi) à remâcher ce que je vis comme des échecs. Je me dis pourtant que sans ces erreurs je n'en serais pas là aujourd'hui, je n'aurais pas mes filles, ni mon conjoint actuel, qui sont le résultat de tous ces choix ou contraintes, et j'aurais peut-être vécu des échecs différents. C'est sans doute ce qui me gâche le plus la vie, notamment une rancœur tenace envers mon père .
Vieux_Mongol
Vieux_Mongol
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Le cap des 55/60 ans : un moment difficile dans nos vies et nos carrières?  - Page 4 Empty Re: Le cap des 55/60 ans : un moment difficile dans nos vies et nos carrières?

par Vieux_Mongol Mar 21 Mar - 22:26
Après la pensée positive est sans doute le meilleur rempart contre l'âge qui vient. Il y a quelques années je discutais du temps qui passe avec un vieux du village et il m'a raconté ceci. A l'âge de 20 ans il avait essayé de tordre son pénis. Sans succès. A 30 ans il n'y arrivait toujours pas. A 60 il obtenait une légère courbure. Enfin quelque temps auparavant il avait réussi à plier l'orgueilleux organe. Alors que je lui présentais mes plus sincères condoléances il me regarda interloqué : "comment ça tu ne trouves pas merveilleux qu'en vieillissant on prenne une telle force dans les mains ?!"
Je vous laisse méditer, bonne nuit !
menerve
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Le cap des 55/60 ans : un moment difficile dans nos vies et nos carrières?  - Page 4 Empty Re: Le cap des 55/60 ans : un moment difficile dans nos vies et nos carrières?

par menerve Mer 22 Mar - 8:30
En ce qui me concerne je n'en peux plus de la pression hiérarchique et du diviser pour mieux rêgner qui fonctionne à fond... Ambiance exécrable en salle des profs. 
Hier gros craquage, j'ai fondu en larmes. Je me sens angoissée comme jamais et la perspective de devoir continuer 2 ans de plus me tue.
Ajonc35
Ajonc35
Sage

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par Ajonc35 Mer 22 Mar - 8:58
menerve a écrit:En ce qui me concerne je n'en peux plus de la pression hiérarchique et du diviser pour mieux rêgner qui fonctionne à fond... Ambiance exécrable en salle des profs. 
Hier gros craquage, j'ai fondu en larmes. Je me sens angoissée comme jamais et la perspective de devoir continuer 2 ans de plus me tue.
Que te dire Menerve sauf " courage" ou " passe chez le medecin"!.? Peut- être un repos nécessaire?
Oui, ce métier est devenu angoissant, autant par les attaques
-  de l' interieur : des personnes qui font croire que leur investissement est plys important, meilleur, qui voudraient qu'on épouse leurs idées, leurs pratiques... et en fait c'est du vent! Ou juste une façon de communiquer, devenue plys importante qu' informer,
- de l'interieur avec une direction  agressive envers les enseignants, passive envers les eleves et leurs parents, jouant les bons toutous avec l'institution
- ou de l'extérieur avec les réformes qui se sont succédées provoquant la baisse de niveau, qui se succèdent rapidement provoquant de l'anxiété ( à quelle sauce la prochaine fois?), tout cela, au mieux, à moyens constants, parfois avec moins ce qui nous contraint à investir plus de temps où plus d'argent ( informatique) ou se former seuls donc encore du temps.
- de l'extérieur encore : des classes qui ferment et donc des effectifs qui augmentent, je pense aux écoles primaires et maternelles ( je viens de lire que dans un rp l' an prochain, une classe en moins alors qu'il y aura 3 élèves de plus); je pense aux lep et à la réforme en vue, qui vise à faire moins dans un premier temps, puis à transférer le coût vers les régions ( en charge de l'apprentissage)
Donc au- demain des conditions d'exercice, de travail, beaoup d'instabilité qui généré de l'angoisse, des inquiétudes bien au-dela de notre lieu d'exercice.
Pour ma part j'ai vu des classes fermer   des effectifs se gonfler et chaque rentrée je croisais les doigts pour 1- conserver mon poste 2- survivre. Entre temps mon lep a été transformé en annexe puis fermé et transfert vers le lep principal ( pas trop loin encore, mais avec des conditions de circulation exécrables)


Dernière édition par Ajonc35 le Mer 22 Mar - 9:14, édité 2 fois
EdithW
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Grand sage

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par EdithW Mer 22 Mar - 9:04
menerve a écrit:En ce qui me concerne je n'en peux plus de la pression hiérarchique et du diviser pour mieux rêgner qui fonctionne à fond... Ambiance exécrable en salle des profs. 
Hier gros craquage, j'ai fondu en larmes. Je me sens angoissée comme jamais et la perspective de devoir continuer 2 ans de plus me tue.

Le cap des 55/60 ans : un moment difficile dans nos vies et nos carrières?  - Page 4 1547453357 Menerve.
St_Ex_13015
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Le cap des 55/60 ans : un moment difficile dans nos vies et nos carrières?  - Page 4 Empty Re: Le cap des 55/60 ans : un moment difficile dans nos vies et nos carrières?

par St_Ex_13015 Mer 22 Mar - 11:14
Dans notre métier, il faut être dynamique et motivée pour que cela fonctionne en cours et pour supporter le poids de la hiérarchie etc. Or évidemment ces qualités baissent avec l'âge et la motivation bien souvent s'émousse. Il est toujours possible de chercher des postes administratifs en détachement sur la Gazette des communes ou la Bourse d'emplois publics. Cela implique une autre forme de courage, changer de branche à 50 balais et +++, mais en vaut la peine.
Pontorson50
Pontorson50
Fidèle du forum

Le cap des 55/60 ans : un moment difficile dans nos vies et nos carrières?  - Page 4 Empty Re: Le cap des 55/60 ans : un moment difficile dans nos vies et nos carrières?

par Pontorson50 Mer 22 Mar - 15:55
Ajonc35 a écrit:Tant mieux pour ceux, qui malgré l'âge, ont conservé une dynamique professionnelle.
A 50 ans, j'avais encore la pêche, j'avais encore ma fille à la maison et M. Ajonc toujours en déplacement. Je travaillais beaucoup en semaine pour préserver les WE et les vacances. Je prenais le temps d'avoir des activités extérieures et je lisais encore pas mal.
Est arrivée la réforme des bac pro, plus de classes, au début plutôt bonnes puis dégringolade, pareil pour mes élèves collégiens. Pour conserver encore les quels uns courageux, intéressés et les autres, il a fallu toujours plus de dynamisme en classe, mais aussi plus de patience, d'explications et toujours plus et plus avec des élèves de moins en moins... TOUT ( sauf quelques spécimens, ceux qui nous donnent encore un peu d'espoir)
Donc pas vraiment de solutions sauf ne plus refaire les cours de manière systématique (quoique j'ai dû faire des coupures chaque année ou presqu, enlever tout ce qui finissait par demander trop de temps) pour conserver ce temps et le consacrer aux corrections , bien de plus en plus courtes, de plus en plus incompréhensibles aussi. Beaucoup d'efforts pour peu de résultats, le contraire de ce qui se passait 15 ans plus tôt : un cours plus musclé qui impliquait un plus grand investissement mais des copies plus intéressantes et donc moins chronophages.
Les plus de 50 ans enseignaient quand cela allait encore bien. Surtout en LEP et le passage des bac techno en bac pro présageait au MAAF une baisse de niveau, baisse qui s'est accélérée avec la réforme de 2009.
Ca, c'est côté élèves-enseignants. Puis est venue la nécessité de faire des projets, d'avoir des idées qui n'ont qu'un faible intérêt pour nous et surtout apportent peu voire rien à nos élèves. Pire, cela nous prend du temps, un temps disciplinaire qui se réduit à chaque étage avec des élèves moins travailleurs et pour qui, ces projets sont des temps de récréation. On ne demande plus de travailler pour les élèves ( si, encore un peu) mais pour l'établissement. J'en ai vu des heures, voire des journées sauter pour des projets éphémères dont personne ne faisait le bilan. et pourtant on recommençait.
Aujourd'hui l'Ecole doit tout faire. Je ne rejette pas tout mais à force de tout faire l'Ecole n'est plus l'Ecole. Je n'ai rien contre le "savoir nager", contre le brevet piéton,  contre l'ASSR 1er niveau, 2 nd niveau, le Brevet informatique et j'en oublie. Ah Oui, le SNU ( et les lycéens arboreront fièrement leur beau tee-shirt floqué SNU dans leurs sorties avec les copains)
Aujourd'hui j'ai entendu lors d'une réunion ( hors école) qu'il faut qu'on apprenne le vélo à l'école ( CM1, CM2, 6ème) ( apprendre = savoir faire du vélo et surtout en respectant les règles de sécurité). Je ne sais si le brevet de 1er secours est déjà sanctuarisé à l'Ecole.
Je valide tout.... Mais pourquoi toujours sur le temps scolaire qui déjà s'est considérablement réduit depuis 30 ans. Cela évite sans doute à l'Etat des dépenses supplémentaires et je me demande ce qui reste aux parents ( évidemment il y a parmi eux ceux qui ne peuvent pas...)
Bientôt dans les lycées, des élèves qui sauront nager, sauver des vies, faire du vélo, seront des as des applications sur leur smartphone, de la vidéo... mais le reste.
Bêtement je reste sur du basique et je remercie l'Ecole de m'avoir instruit et ouvert les yeux de plus en plus grands sur le Monde.

Enseignante en Histoire-Géogrpahie, le programme ( au MAAF) tenait encore la route en histoire, quoique, mais la Géographie était devenue insipide et que dire de l'EMC qui prend de plus en plus le pas sur le reste. ( Ça n'existait pas au MAAF sauf classes de collège et en CAP, réforme 2015), mais ça arrive avec les nouveaux programmes 2023). Difficile pour moi d'y trouver un grand intérêt et il fallait encore plus d'énergie dans ce qui ne me plaisait pas pour masquer.
Pardon de ces propos décousus.
Heureusement il reste encore des convaincus, parmi vous ( et parmi mes ex-collègues), même fatigués et j'espère que mes petits-ajoncs tomberont sur vous sous réserve que l'Institution ne vide pas complètement vos cours de leurs substances.

Post avec lequel je suis en phase, notamment les passages graissés. En particulier, je ne me souviens pas être entré dans la fonction publique d'État pour avoir de plus en plus à promouvoir un établissement (d'autant que j'en ai fait 7). Je suis un vieux crouton vissé à mon enseignement en heures de cours, et cela me suffit pour pouvoir envisager de continuer jusqu'à 63/64 ans si la santé me le permet (actuellement c'est le cas, mais qui peut prendre un pari dans ce domaine?). Comme je suis le seul à n'avoir aucun projet (ni club ni sortie) sans m'être jamais fait tancer, je conclus au privilège de l'âge ; je suis encore sous les soixante (jusque mai 2024), mais il n'y a pas de collègue plus âgé, cela me vaut sans doute une indulgence qui serait moindre si j'étais flanqué de deux trois vrais vénérables...Pour compenser un peu quand même, j'accepte plus que d'autres des remplacements courte durée (mais uniquement si je vois que personne n'en a voulu, je les prends la veille ou l'avant veille) et je participe à une heure d'études dirigées - la stupide appellation "devoirs faits". Je vais aussi au CA ce qui décharge des collègues qui autrement devraient se coller 4 sorties vers 20 heures.

Je confirme bien des choses dites sur ce fil très intéressant à parcourir, et notamment à quel point la vraie possibilité de travailler en vieillissant est d'abord liée à l'absence d'une autre charge mentale : je ne pourrais pas être en forme si j'avais une deuxième journée qui m'attendait le soir ou le week end. Ni aïeux ni enfants à charge, veuf, cela donne un temps considérable de récupération et de gestion de son temps en fin de carrière. Le burn out je l'ai fait, voici dix ans, pour insomnie aggravée devenue dangereuse au volant, en réalité une dépression qui m'a pris quatre ans et que j'aurais sans doute faite même avec un autre métier. L'institution m'a bien pris en charge avec un CLD et j'ai eu donc 4 années de récupération réelle. Je me demande toujours si, en n'ayant pas fait ce burn out si tôt, j'aurais été seulement maintenant en difficulté, mais il est clair que tout n'est pas le fait de l'âge dans l'épuisement physique ou psychique.

Là où l'institution débloque complètement, c'est la rigidité de la fin de carrière, et notamment la disparition de la CPA ; je suis d'ailleurs persuadé que c'est ce qui rend le dossier des retraites encore plus traumatisant pour beaucoup. La retraite progressive du privé pourrait nous être octroyée comme lot de consolation, mais avoir 150 trimestres (pour l'instant!) pour y avoir droit est un handicap dans notre profession, moi ce serait à 63 ans pas avant ; j'aurais aimé commencer à faire 15 heures dès 60 ans puis 12 ou 9 les autres années. C'est d'autant plus ennuyeux que, comme d'autres, je suis menacé par la décrue démographique qui me vaudra un complément de service dès l'an prochain, et c'est un sport que je ne suis pas sûr de pratiquer avec énergie vers la soixantaine. Surtout que la multiplication des réunions affecte spécialement les collègues sur deux établissements, je le vois bien autour de moi. Le complément de service en outre met fin ipso facto aux certitudes sur l'emploi du temps dès juin ; l'emploi du temps non préparé reçu au 1er septembre et sans discuter, j'appréhende là encore un peu plus avec l'âge. J'avais fini par avoir un certain confort. Là encore, au moins autant que l'âge, ce sont les conditions réelles du service qui importent. L'an prochain sera pour moi un test majeur sur la suite.
Pat B
Pat B
Érudit

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par Pat B Mer 22 Mar - 19:11
Je n'ai pas encore 50 ans. Assez vieille pour avoir connu une période où le "management" n'avait rien à voir avec ce qu'il est actuellement, une époque où les collègues anciens partaient encore en forme, en aimant encore leur métier voire à regret, avec 5 années de CPA...

Mon mari vient d'avoir 60 ans. Depuis ses 55 ans j'ai vraiment vu la différence : lui qui était un prof dynamique, passionné, s'est mis à avoir des soucis de santé (il les avait déjà mais ils se sont aggravés), et ça le culpabilisait d'être absent, de ne plus avoir l'énergie, ça pesait sur son moral... et on entrait dans un cercle vicieux qui l'a conduit à une sorte de burn out chronique, avec des absences répétées qui le déprimaient et l'empêchaient de reprendre (blocage complet, impossible de rassembler ses idées, de préparer, culpabilité donc blocage aggravé). Sans compter le ras-le-bol de toutes ces réformes absurdes et délétères.

Puis il a passé un cap. Il a cessé de culpabiliser (aidé en cela par le médecin du travail). Il est absent 15 jours par-ci, 15 jours par-là, sans culpabilité, et il parvient à reprendre mieux car il garde un moral correct. Surtout, je l'ai convaincu de passer à 80% (et tant pis pour les sous). l'an prochain il a enfin droit à la retraite progressive (on est dans le privé), et ça va lui sauver sa fin de carrière, il passe à 11/18ème, il sait maintenant qu'il va tenir et il est plus serein. Il fait juste le minimum, il n'est plus PP, fait ponctuellement un projet, une sortie, seulement s'il en a l'envie et l'énergie, et sèche toutes les réunions... et n'en a rien à cirer des injonctions ministérielles stupides. Et il négocie avec ses collègues pour garder les mêmes niveaux pour ne pas avoir à tout repréparer.
Bref, il s'est mis mentalement en pré-retraire.
Et c'est le secret pour tenir, je crois.
Enna
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par Enna Mer 22 Mar - 21:02
Exactement, se mettre mentalement en pré- retraite et se préserver un maximum.

_________________
Enna
kai002
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par kai002 Mer 22 Mar - 21:13
Pas de souci, Macron a la solution face à l'usure professionnelle: reconvertissez-vous! Changez de métier!
Clecle78
Clecle78
Bon génie

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par Clecle78 Mer 22 Mar - 21:16
Pas facile de se préserver quand on se sent agressé, comme ce soir pour la correction hlp, avec des réunions déplacées au dernier moment sans aucune excuse, des consignes aberrantes, des mails reçus à pas d'heure et des injonctions de correction inadmissibles. Et là ça vient de nos inspecteurs. Ceux là même qui devraient nous soutenir et qui nous prennent pour des larbins. Pas de quiet ni de serein pour moi ce soir, j'ai envie d'envoyer tout péter.
Baldred
Baldred
Sage

Le cap des 55/60 ans : un moment difficile dans nos vies et nos carrières?  - Page 4 Empty Re: Le cap des 55/60 ans : un moment difficile dans nos vies et nos carrières?

par Baldred Mer 22 Mar - 21:21
Enna a écrit:Exactement,  se mettre mentalement en pré- retraite et se préserver un maximum.

Cette notion de pré-retraite mentale est d'autant plus juste que c'est sans doute ce que nous faisons spontanément en réduisant le coût physique et psychologique du travail, question sans doute de survie. Je ressens aujourd'hui ce que j'ai pu observer chez beaucoup de collègues une fois que la retraite est considérée non plus comme une abstraction, mais une date qui se précise : un retrait raisonné des divers investissements professionnels, accompagné d'une relative indifférence aux injonctions uniquement considérée en fonction de l'énergie qu'il faudrait mobiliser ne serait-ce que pour en prendre connaissance. Cela reste cependant un luxe personnel alors que cela devrait être une adaptation reconnue de droit aux profs en fin de carrière.
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Le cap des 55/60 ans : un moment difficile dans nos vies et nos carrières?  - Page 4 Empty Re: Le cap des 55/60 ans : un moment difficile dans nos vies et nos carrières?

par Mestr-Skol Mer 22 Mar - 22:02
Bonsoir les ami.e.s, je lis, que dis-je, avec le plus grand intérêt vos échanges depuis maintenant plusieurs jours. Je souscrit pleinement au concept de "désengagement serein" énoncé par Baldred et même m'y identifie (ras-le-bol du globish, du vocabulaire managérial du "quiet quitting", de la "résilience" etc.). J'aurais pu écrire bien des lignes des messages que j'ai lu. Pour moi qui aurai 56 ans dans 12 jours, qui aurais normalement du bénéficier d'une "carrière longue" (étudiant-salarié dès mes 18 ans), l'enjeu est désormais de se préserver, de mettre à distance. Comment me direz-vous? En en ne faisant plus que ce qui m'intéresse vraiment en envoyant paître tout ce qui relève de la comm' et du paraître. Je n'exerce donc plus que le coeur de mon métier : enseigner et c'est déjà beaucoup. Je veille aussi à me ménager des temps libres pour m'adonner à mes passions : la recherche en histoire (maître de conf' qualifié en histoire mais sans débouché, malgré toutes les mentions requises) et le cyclisme (combien de cours faits sur mon vélo!). J'ai encore de l'empathie pour la très grande majorité de mes élèves, mais pour combien de temps? Ma très grande inquiétude est désormais de faire "l'année de trop". C'est un cas qu j'ai vu à de multiples reprises, notamment celui d'un collègue et ami de SVT, grand sportif, multi-marathonien, qui a voulu prolonger pour des raisons qui lui appartenait, décédé après six mois de retraite. Nous avons beaucoup perdu avec la fin de la CPA, et l'institution aussi. J'ai, pour ma part, eu la chance d'être réellement formé par un collègue qui en bénéficiait à l'âge de 55 ans, lors de mon entrée dans le métier en 1993. Les professeurs du secondaire étaient alors bien rémunérés et considérés. Ils le rendaient bien en aidant concrètement, sur leur temps libre, les jeunes collègues mais je parle là d'un temps que "les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître". Poursuivons ces échanges car ils sont importants. Ils ne veulent pas aménager nos fins de carrière? Imaginons les ensemble et luttons pour la reconnaissance de nos services rendus!
Enna
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Le cap des 55/60 ans : un moment difficile dans nos vies et nos carrières?  - Page 4 Empty Re: Le cap des 55/60 ans : un moment difficile dans nos vies et nos carrières?

par Enna Mer 22 Mar - 22:23
Cela reste cependant un luxe personnel  "
Mais non, pourquoi? Chacun sent bien le moment venu que passer en mode 'économie d'énergie' , travailler comme en sourdine, fonctionne et soulage J'évite soigneusement tous les excités de service,les stakhanovistes qui me fatiguent et les discussions en salle des profs qui tournent autour du boulot.Je prends le temps d'échanger avec les dames de services dans les couloirs .Je fais cours du mieux possible
et je rentre chez moi. J'attends la libération.
Mestr-Skol
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par Mestr-Skol Mer 22 Mar - 23:03
Bonsoir Enna, si je puis me permettre, ces "luxes personnels" sont tout simplement des parcelles, des miettes de liberté qui nous restent et qu'il faut cultiver. Avec ce qui nous est annoncé, je crains fort, comme toi, la multiplication des "stakhanovistes", bref des fayots bêlants et faiseurs de "projeets"... C'est l'ancien "mauvais" élève qui parle... Pour moi la rupture (la réelle prise de conscience?) est venue avec la "réforme" Blanquer. La coupe était pleine. JAMAIS, je ne m'étais questionné auparavant sur les histoires de retraite... En attendant, comme toi, la libération je compartimente de plus en plus mes activités et, SURTOUT, me souviens de l'élève distrait que j'étais et qui dessinais sur ses marges de cahiers... Bref, envers et contre tout, préservons nos violons d'Ingres et tout ce qui nous est vraiment cher et essentiel.
issoire
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par issoire Jeu 23 Mar - 6:49
Je ne souhaite qu’une chose ralentir et me préserver, bref aménager ma fin de carrière. Bizarrement ce n’est pas parce que je le souhaite que cela arrive: comme dit plus haut les mails toute la journée, les réunions, les examens avec de plus en plus de convocations ( et de menaces).
D’autant plus que si vous ne le faites pas cela «  retombe » sur les collègues.
Clecle78
Clecle78
Bon génie

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par Clecle78 Jeu 23 Mar - 7:31
issoire a écrit:Je ne souhaite qu’une chose ralentir et me préserver, bref aménager ma fin de carrière. Bizarrement ce n’est pas parce que  je le souhaite que cela arrive: comme dit plus haut les mails toute la journée, les réunions, les examens avec de plus en plus de convocations ( et de menaces).
D’autant plus que si vous ne le faites pas cela «  retombe » sur les collègues.  
C'est exactement ce qui se passe ces jours ci avec le bac, je ressens cette pression et cette forme de harcèlement comme je l'ai dit plus haut. Le chantage affectif, les pressions liées au pacte, tout ça est très inquiétant. Nous sommes dans une "orangisation" de l'éducation qui a commencé depuis des années mais s'accélère depuis quelques temps. Nos syndicats ont été méthodiquement exclus de toutes les instances qui leur permettaient de nous protéger. C'est peut-être parce que je suis fatiguée et en colère aujourd'hui et que je vois tout noir ce matin après des jours de tensions sociales et politiques, mais je pense que c'est une illusion que de penser qu'on pourra échapper à ces pressions et ce harcèlement, d'autant que nous avons été bien formées à répondre docilement aux demandes de notre employeur.
cit6
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par cit6 Jeu 23 Mar - 8:16
Enna a écrit:Cela reste cependant un luxe personnel  "
Mais non, pourquoi?

Je pense que le "luxe personnel", c'est pouvoir se mettre à temps partiel et n'avoir que 11 ou 12 heures de cours, comme j'ai décidé de le faire jusqu'à la retraite pour les 2 ou 3 années scolaires qui me restent. Je peux me le permettre car je n'ai pas de charge, pas de gros besoins (j'ai terminé de payer mon appartement) et que je suis agrégée (et ça me prépare à la retraite minable que j'aurai Razz ). Et aussi car ça arrange le CDE pour l'instant. Mais il pourrait me le refuser s'il voulait me faire ch**, et avec celui que l'on a actuellement, il en serait capable (le prototype du CDE avec méthode managériale "dure", pressions, projets, etc. Le cap des 55/60 ans : un moment difficile dans nos vies et nos carrières?  - Page 4 2790680366 ). Je ne souhaite pourtant pas changer d'établissement actuellement car les conditions de travail sont encore relativement correctes (on a encore la chance d'avoir des effectifs réduits en LV, mais pour combien de temps?), et les CDE changent (mais celui-ci n'est là que depuis 2 ans). Mais si ces conditions changeaient, je pourrais bien finir en burn-out (je l'ai frisé l'an dernier, à temps plein).

Bref, je suis plutôt en désengagement "serein" pour l'instant, car en ce qui concerne le coeur du métier, enseigner des choses aux élèves, j'y trouve toujours du plaisir, malgré le décalage de l'âge Wink .

Cit6.
mimi
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par mimi Jeu 23 Mar - 8:31
Je suis aussi dans ce luxe personnel ayant la chance de finir ma carrière dans un établissement sympa, pas loin de chez moi et avec un TP facilement accepté.
Mais j'ai le souvenir d'une de mes amies dans mon ex établissement plus compliqué, partie pourtant "juste" à 61 ans, dont le TP avait été refusé ses 2 dernières années( la fameuse nécessité de service)et qui a fait l'avant-dernière en arrêts maladie perlés et la dernière (6 mois)sans quasiment mettre un pied dans l'établissement.
La direction, peinant évidemment à trouver des remplaçants lui en a voulu beaucoup pour ça, oubliant toutes les années de service irréprochable et très investi (voyage, projets )qu'elle avait données avant .
Elle s'est préservée. Elle a bien fait.
mimi
mimi
Niveau 9

Le cap des 55/60 ans : un moment difficile dans nos vies et nos carrières?  - Page 4 Empty Re: Le cap des 55/60 ans : un moment difficile dans nos vies et nos carrières?

par mimi Jeu 23 Mar - 8:40
Au demeurant, c'est peut-être ça que je trouve le plus navrant de nos jours. L'absence totale de prise en compte de l'âge.
Jeune professeur, j'ai croisé beaucoup de vieux collègues, pour la plupart en CPA et partant à 60 ans à l'époque que la direction préservait.
Leurs EDT étaient souvent bons,on évitait de ne leur donner que des classes difficiles alors même qu'on savait qu'ils les tenaient,on ne leur cassait pas les pieds.
Actuellement, certains chefs d'établissement se moquent royalement de ces paramètres, ce qui peut créer des fins de carrière particulièrement compliquées.
Il est vrai ,cela dit, que le traitement des séniors n'a pas l'air plus bienveillant ailleurs.
Ajonc35
Ajonc35
Sage

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par Ajonc35 Jeu 23 Mar - 9:08
J'ai déjà beaucoup écrit sur ce fil en tand que prof et aujourd'hui ce sera pour mes petits-ajoncs.
Protegez- vous, comme vous le sentez, et restez en forme.
Tentez de garder votre cœur de métier. Ce n'est pas grave si vous ne faites pas de voyage, de projets. Vous pouvez en garder si ça vous plaît, si ça peut aider les élèves, les ouvrir au monde, à la culture.
Ce n'est pas grave si vous faites moins de réunions-  et que vous pouvez garder celles qui ont un intérêt, pou vous ou pour vos eleves -et que pour les conseils de classe vous gardiez votre punch, votre libre -arbitre, votre esprit critique.
Ce n'est pas grave si vous faites moins d'évaluations, si celles qui restent ont du sens. Ce n'est pas grave si vous demandez moins, voire pas du tout, de travaux maisons car ce sont souvent ceux qui n'est ont pas besoin qui les font. Pour les rassurer, rendez ces travaux facultatifs.
C'est la classe et ses petits à-côtés que vous aimez, qui sont votre métier. Plus vous serez détendus et dans le plaisir d'être avec vos élèves, meilleur sera le service.
Merci pour mes petits-ajoncs. (L'an prochain, un collégienne, deux primaires, un maternelle. Un collège possible, petites écoles péri-urbaines)
( ps, hier dans le courrier des lecteurs un réquisitoire violent et juste contre le système. Je résume: le lecteur demandait qu'ON " foute la paix" aux enseignants )
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