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John
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Marie Cosnay : "Ce qui est arrivé dans nos vies de profs, c'est ce soupçon".  Empty Marie Cosnay : "Ce qui est arrivé dans nos vies de profs, c'est ce soupçon".

par John Mer 4 Sep 2013 - 22:52
Extrait :
Alors, l'Education nationale... ?

Au début du mois de juillet, je m'étonnais de ce qui nous arrivait, à nous les profs. Nous étions infantilisés, mal respectés.

Il n'y a pas mille exemples à aller chercher : parmi les adolescents que nous connaissons, pas un, pas une, qui désire faire ce métier. Plus tard, peut-être, à 21 ans, avec une licence et un master, on s'y fait. Il y a de magnifiques exceptions, évidemment, et j'en connais. [...]

Le travail au collège tient, pour moi, à quelques fils.

C'est insuffisant pour faire une vraie "carrière", ça complique la vie, ça se heurte à pas mal d'incompréhensions : mais c'est comme ça. Après de nombreuses années j'ai appris à comprendre, à tirer sur les bons fils, j'ai appris à m'adapter.

Un des fils sur lequel il fait bon s'appuyer, ce sont les enfants. Encore heureux que ce fil soit le plus solide. Aller avec les enfants, qui apprennent ensemble, en groupe, vers une oeuvre, un texte, un bloc de phrase, ça tient. Bien sûr parfois nous avons des difficultés, des ennuis, de l'ennui. Mais en règle gérnérale, nous en tirons et des connaissances et du plaisir.

Les collègues, c'est pas mal non plus. Les échanges, même rapides (je ne parle pas du fameux "travail d'équipe" qui, quand on en fait un but et non plus un moyen, devient tarte à la crème ou prétexte à autre chose ou mode ou carcasse vide), les échanges, même rapides, me sont plaisants et nécessaires. [...]

Mais quelque chose de bien plus important a changé, en très peu de temps : il y a quelques années nous n'allions pas au travail, je crois, en sachant que nous étions soupçonnés. Soupçonnés de quelque chose d'indicible, de flou.

Ce qui est arrivé dans nos vies de profs, c'est ce soupçon.

Nous sommes soupçonnés.

Chacun le vit selon les fils qui le tiennent à son boulot.

Hier, jour de pré-rentrée, je l'ai entendu en grande franchise, le soupçon qui me concerne. Je l'ai entendu clairement : vous êtes un électron libre.

Et puis : "j'ai fait en sorte dans votre emploi du temps que vous soyez davantage sur place, parce qu'un professeur doit être davantage sur place."

Le résultat, on s'en doute, c'est 5 demi-journées de présence pour 9 heures de cours.

Je ne suis pas un électron libre, et malheureusement sans doute. On le sait, on arrive bien peu à toucher la liberté, même quand toutes les conditions sont réunies.

C'est ce qu'on tente pourtant, cet exercice de liberté, pour nous et pour les petits à qui on enseigne le latin, etc. Qu'ils apprennent ensemble à rester libres. Qu'ils comprennent qu'ils sont toujours un peu ailleurs que là où ils parlent. Qu'ils soient capables d'échapper aux contraintes par la force des métaphores.

C'est exactement le contraire de ce qui se passe pour nous, je veux dire les profs. Que l'on veut saisir là, clouer. Que l'on veut tenir dans la caserne. Quelle peur, quelle peur s'exprime là : la peur qu'on s'échappe, la peur qu'on n'y tienne plus, à l'école, qu'on n'y tienne plus du tout, à la réussite de tous et à ce qui nous a fait rêver et nous lever le matin. Il faut alors y aller par la brimade. Vous mangerez ici. Vous resterez jusqu'à 17 heures. Je vous attaque le mardi (sic). Etc. Il est question d'attaquer. [...]

03 septembre 2013 | Par marie cosnay
http://blogs.mediapart.fr/blog/marie-cosnay/030913/alors-leducation-nationale

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Marie Cosnay : "Ce qui est arrivé dans nos vies de profs, c'est ce soupçon".  Empty Re: Marie Cosnay : "Ce qui est arrivé dans nos vies de profs, c'est ce soupçon".

par gauvain31 Mer 4 Sep 2013 - 23:15
Entièrement d'accord avec Marie: son article me fait penser au livre de Jean-Claude Milner " De l'Ecole" : il avait indiqué dès 1984 (ça ne s'invente pas) que le but des dirigeants est de grappiller le plus possible  ce temps hors de la classe, temps de préparation en dehors de l'établissement , ce temps d'autonomie (plus on monte en grade  plus ce temps d'autonomie est important).
Voici ce que dit Milner en 1984 : L'autonomie est justement ce que les gestionnaires supportent le moins : c'est pourquoi ils admettent mal qu'aucun savoir y donne accès. Ils redoutent les compétences spécifiques quelles qu'elles soient : les techniciens et les artistes en savent quelque chose. Mais ils redoutent surtout quand elle se constate chez les fonctionnaires : où irait-on si des fonctionnaires et surtout des fonctionnaires de l'Etat disposaient du moindre temps autonome?
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Marie Cosnay : "Ce qui est arrivé dans nos vies de profs, c'est ce soupçon".  Empty Re: Marie Cosnay : "Ce qui est arrivé dans nos vies de profs, c'est ce soupçon".

par Lefteris Mer 4 Sep 2013 - 23:48
gauvain31 a écrit:Entièrement d'accord avec Marie: son article me fait penser au livre de Jean-Claude Milner " De l'Ecole" : il avait indiqué dès 1984 (ça ne s'invente pas) que le but des dirigeants est de grappiller le plus possible  ce temps hors de la classe, temps de préparation en dehors de l'établissement , ce temps d'autonomie (plus on monte en grade  plus ce temps d'autonomie est important).
Voici ce que dit Milner en 1984 : L'autonomie est justement ce que les gestionnaires supportent le moins : c'est pourquoi ils admettent mal qu'aucun savoir y donne accès. Ils redoutent les compétences spécifiques quelles qu'elles soient : les techniciens et les artistes en savent quelque chose. Mais ils redoutent surtout quand elle se constate chez les fonctionnaires : où irait-on si des fonctionnaires et surtout des fonctionnaires de l'Etat disposaient du moindre temps autonome?
Sans avoir des connaissances aussi poussées que beaucoup des écrits de tout genre sur l'école (trop récent dans le métier pour cette culture, et trop vieux pour me disperser), c'est ce que je dis souvent de manière éparpillée sur divers fils.
La tendance, que j'ai observée dans ma vie professionnelle, est à nier le travail de conception, pour en faire un travail d'exécution ou d'encadrement au mieux, en réduisant les marges de manoeuvre. Pourquoi ? Pour plein de raisons non exclusives les unes des autres : par suspicion en effet, parce que la suspicion fait partie de la culture technocratique , qu'elle flatte la population qui trouve ainsi dans sa fonction publique des boucs émissaires, parce que le système du "mérite", qui se met en place dans cette culture crée des concurrences internes, parce que la hiérarchie en bout de chaîne est plus tranquille en ficelant ce qui peut créer des vagues , parce qu'il faut faire des économies, tout simplement pour faire "péter les galons", par jalousie, parce que le système de concurrence interne entraîne à confier à des gens extérieurs la gestion ou l'autorité sur des personnels différents dont on envie le statut ou autre chose, et qu'on brime (le mot est juste). J'en passe...

Dans certains emplois , on déclasse le poste, en le transférant sur du personnel moins gradé ou moins qualifié, ainsi moins coûteux par la même occasion. Dans l'EN , la quasi totalité des personnels relevant du cadre A ou A+ , et recrutés au plus haut de tous les concours FP, on déclasse le personnel en déclassant directement le métier, en tâchant de transformer le travail de conception de la catégorie A en un emploi soumis à procédures tatillonnes (le rêve d'une certaine hiérarchie et des pédagogistes se rejoint parfaitement sur ce point) , à assignations horaires , à vérifications, quitte à brider toute créativité, initiative et bonne volonté. Le tout parfois assaisonné de comportements agressifs et autoritaires, dans le rapports humains, et d'injonctions écrites comminatoires , comme le rapporte cette collègue.

Très mauvais calcul sur le long terme, car c'est le meilleur moyen d'avoir un désinvestissement total. Un professeur qu'on malmène va moins préparer, être moins bon, avoir l'esprit moins libre pour réfléchir, se documenter. Il va aussi fuir l'établissement comme la peste s'il a beaucoup de trous (ce que j'ai fait une année de 15 heures de trous, on ne m'a jamais aussi peu vu Very Happy ) et ne rien accepter qui déborde . Mais en attendant, il s'agit de "manager" dans la tranquillité, ce qui fonctionne pas mal en effet, car tout le monde est tellement abasourdi qu'il n'y a pas de riposte frontale, seulement une résistance passive larvée, mais silencieuse.

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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)

Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.

Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
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par Ronin Mer 4 Sep 2013 - 23:59
Ces gens n'aiment pas la liberté, tout simplement. Or, jusqu'à un passé pas si lointain, l'enseignant avait beaucoup de libertés ( et d'après moi de responsabilités, corollaire automatique ). Aujourd'hui la droite se fantasme en manager américain avec MBA et la gauche en redresseur de torts devant l'Histoire.

Il faut pour se faire des agents aux ordres. Le résultat c'est le même management, et de plus en plus de reporting. Et que l'on ne vienne pas me dire que c'est différent sous la gauche, il y a juste plus d'hypocrisie.

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par Lefteris Jeu 5 Sep 2013 - 0:04
Ronin a écrit:Ces gens n'aiment pas la liberté, tout simplement. Or, jusqu'à un passé pas si lointain, l'enseignant avait beaucoup de libertés ( et d'après moi de responsabilités, corollaire automatique ). Aujourd'hui la droite se fantasme en manager américain avec MBA et la gauche en redresseur de torts devant l'Histoire.

Il faut pour se faire des agents aux ordres. Le résultat c'est le même management, et de plus en plus de reporting. Et que l'on ne vienne pas me dire que c'est différent sous la gauche, il y a juste plus d'hypocrisie.
Et plus les gens se sentent asservis , plus ils souhaitent la même chose pour les autres. Il suffit de voir le nombre de personnes qui voudraient voir les professeurs prisonniers de leurs établissements , sans pouvoir dire ce que cela apporterait à la collectivité. Comme ça, par principe, pour "faire 35 heures sur place".

On peut méditer cette pensée de Tocqueville, sur l'immaturité civique : "Ne pouvant être égaux dans la liberté, ils veulent l'être dans la servitude".

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par gauvain31 Jeu 5 Sep 2013 - 0:05
Oyi cette résistance est là : je suis à titre personnel entièrement dans la conception: on a une assez grande liberté dans notre matière : on peut commencer le programme comme on veut; je ne me sens pas épié, surveillé,soupçonné de quelque chose. Je mesure ma chance.

De toute façon il ya intérêt à laisser les enseignants le plus libre possible vu le faible niveau de recrutement: ils ne sont pas en position de tout contrôler chez l'enseignant, sinon il n'y aura plus personne qui viendra se présenter aux concours.... et ils le savent... C'est pour cela que je ne crois pas que le décret de 1950 sera touché... ce sera ouvrir la boîte de Pandore et la crise des vocations va s'accélérer ... et la gauche perdra son électorat pour 2017 .....
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par Ronin Jeu 5 Sep 2013 - 0:18
Et le précédent Allègre, crois-tu qu'ils s'en souviennent ? regarde la réforme du rythme dans le primaire : presque tous les PE contre, leur électorat donc, et ils y vont quand même avec le soutien des syndicats grouillots qui rêvent d'avoir un fouet pour contrôler les larbins.

Lefteris, je pense, moi, que les français n'aiment pas la liberté car elle implique la responsabilité. La droite a toujours détesté les enseignants car ils sont trop libres, mais au final la gauche les trouve trop libres aussi.

Non, je crois que ce n'est pas un hasard s'il y a collusion entre la droite et la gauche depuis vingt ans dans les attaques frontales mais aussi indirectes envers les enseignants. Les critiques récurrentes de la presse de droite - figaro, valeurs actuelles, le point- contre le statut des fonctionnaires, leur coût, vise d'abord les enseignants.

Les critiques de gauche envers le mammouth, envers le conservatisme des syndicats ( put*** venant de la gauche !!!!! ), envers la nécessaire évolution du métier, des pratiques... des missions, du statut.

Je ne crois pas à un vaste complot, je crois tout simplement que les arguments des comptables de l'OCDE et de l'Europe, les rancœurs, la jalousie et les fantasmes, le tout dans une période économique difficile nous livrent en bouc émissaire à l'opinion.

Quant au risque de baisse du niveau des futurs professeurs, laissez moi rire. La baisse de niveau des élèves, que même le ministère ne nie plus ne les empêche pas de dormir. Pour ce qui est des enseignants regardez ce qui s'est passé aux USA. Cela ne les empêche pas d'être un pays économiquement puissant : ils ont de l'argent, ils font venir les élites de l'asie, et les profs du primaire et secondaire sont des contractuels payés des clopinettes. Les classes aisées peuvent se payer le privé. Je connais ici deux étudiantes qui veulent devenir enseignantes. Elles sont roumaines. Pour elles prof c'est un progrès social, un statut. Voilà comment on va faire, la mondialisation des enseignants en recrutant des étrangers francophones qui seront toujours plus heureux à 2000 euros chez nous qu'en Roumanie ou en Afrique. Et ça va marcher. A court terme. C'est le temps nécessaire pour casser les statuts et nous mettre au pas. Après ? les politiques s'en foutent, l'année prochaine c'est déjà loin pour eux.


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par Lefteris Jeu 5 Sep 2013 - 0:19
gauvain31 a écrit:Oyi cette résistance est là : je suis à titre personnel entièrement dans la conception: on a une assez grande liberté dans notre matière : on peut commencer le programme comme on veut; je ne me sens pas épié, surveillé,soupçonné de quelque chose. Je mesure ma chance.

De toute façon il ya intérêt à laisser les enseignants le plus libre possible vu le faible niveau de recrutement: ils ne sont pas en position de tout contrôler chez l'enseignant,  sinon il n'y aura plus personne qui viendra se présenter aux concours.... et ils le savent... C'est pour cela que je ne crois pas que le décret de 1950 sera touché... ce sera ouvrir la boîte de Pandore et la crise des vocations va s'accélérer ... et la gauche perdra son électorat pour 2017 .....
Moi aussi, je me sens libre, parce que pour diverses raisons je prends ma liberté : ma matière, mon caractère , le fait qu'on ne peut avoir de prise sur moi échelon très avancé, j'habite à deux pas (donc l'EDT pourri je le contourne au besoin), mon absence d'hésitation à recourir en cas de préjudice, etc. Mais il n'empêche que je ressens très bien les pressions diverses , par tout un réseau d'indices , allant de ces instructions menaçantes aux réunions pontifiantes organisées par certaines autorité , aux projets de l'administration, aux petites brimades des services administratifs parfois. Toute une ambiance...

Je suis moins optimiste que toi sur le décret de 50 . Tu as peut-être raison, mais ce n'est pas une certitude, car tout l'art de la com' est de faire croire que ça ira bien quand même, comme on l'a vu avec les précédents ainsi qu'en ce moment avec l'échec des recrutements.
Quant à l'électorat , je crois aussi que le PS ne se fait pas tant d'illusions. Allègre (j'étais pas encore prof et pas destiné à l'être , mais j'ai suivi avec effroi ses élucubrations en français approximatif) , puis Ségo leur ont amené une grosse gifle sur les premiers tours, j'ai lu un article interne au PS à ce sujet, qui analysait la situation.

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par Lefteris Jeu 5 Sep 2013 - 0:28
Ronin a écrit:Et le précédent Allègre, crois-tu qu'ils s'en souviennent ? regarde la réforme du rythme dans le primaire : presque tous les PE contre, leur électorat donc, et ils y vont quand même avec le soutien des syndicats grouillots qui rêvent d'avoir un fouet pour contrôler les larbins.

Lefteris, je pense, moi, que les français n'aiment pas la liberté car elle implique la responsabilité. La droite a toujours détesté les enseignants car ils sont trop libres, mais au final la gauche les trouve trop libres aussi.

Non, je crois que ce n'est pas un hasard s'il y a collusion entre la droite et la gauche depuis vingt ans dans les attaques frontales mais aussi indirectes envers les enseignants. Les critiques récurrentes de la presse de droite - figaro, valeurs actuelles, le point- contre le statut des fonctionnaires, leur coût, vise d'abord les enseignants.

Les critiques de gauche envers le mammouth, envers le conservatisme des syndicats ( put*** venant de la gauche !!!!! ), envers la nécessaire évolution du métier, des pratiques... des missions, du statut.

Je ne crois pas à un vaste complot, je crois tout simplement que les arguments des comptables de l'OCDE et de l'Europe, les rancœurs, la jalousie et les fantasmes, le tout dans une période économique difficile nous livrent en bouc émissaire à l'opinion.

Quant au risque de baisse du niveau des futurs professeurs, laissez moi rire. La baisse de niveau des élèves, que même le ministère ne nie plus ne les empêche pas de dormir. Pour ce qui est des enseignants regardez ce qui s'est passé aux USA. Cela ne les empêche pas d'être un pays économiquement puissant : ils ont de l'argent, ils font venir les élites de l'asie, et les profs du primaire et secondaire sont des contractuels payés des clopinettes. Les classes aisées peuvent se payer le privé. Je connais ici deux étudiantes qui veulent devenir enseignantes. Elles sont roumaines. Pour elles prof c'est un progrès social, un statut. Voilà comment on va faire, la mondialisation des enseignants en recrutant des étrangers francophones qui seront toujours plus heureux à 2000 euros chez nous qu'en Roumanie ou en Afrique. Et ça va marcher. A court terme. C'est le temps nécessaire pour casser les statuts et nous mettre au pas. Après ? les politiques s'en foutent, l'année prochaine c'est déjà loin pour eux.

Les messages se sont croisés, mais ma vision est proche: les politiques s'en foutent, dans la mesure où cela ne leur nuit pas. S'il est plus avantageux de casser du prof par démagogie que d'en recruter, ils en casseront.
Pour les recrutements, il y aura effectivement le même scénario de dumping social que pour les infimières ou autres.  Il ne faut pas oublier que l'Europe telle qu'elle est avait pour but la concurrence à tous les étages, dont la concurrence interne sur le coût humain du travail,  la privatisation de tout de qui peut l'être , et le dogme de la réduction infinie des dépenses publiques.

Je pense que si complot il ya , il vient d'en haut, de tous les gens que tu cites qui ont intérêt à saboter le système. Et ils y parviennent par l'arme la plus efficace qui soit, le bourrage de crâne. Le citoyen victime de ces mêmes gens et officine adopte in fine le point de vue des maîtres, leur facilitant la tâche.

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par Ronin Jeu 5 Sep 2013 - 0:41
Nous sommes, malheureusement, d'accord.

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