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Clecle78
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Le cap des 55/60 ans : un moment difficile dans nos vies et nos carrières?  - Page 3 Empty Re: Le cap des 55/60 ans : un moment difficile dans nos vies et nos carrières?

par Clecle78 Mar 21 Mar - 7:22
issoire a écrit:60 ans dans un mois déjà cela n’est pas le meilleur des anniversaires mais j’envie les collègues qui ont 62 ans cette année c’est dire ! Génération sandwich une maman très âgêe et des petits enfants à garder ( là c’est une joie). Franchement comment on va faire pour garder nos petits enfants si on travaille jusqu’à 64 ans ? J’ai figé sur ENSAP le montant prévu de ma retraite avant la réforme, après je n’aurais que mes yeux pour pleurer.
Bon pour positiver il y a des collègues qui disent qu’ils vont s’ennuyer a la retraite, mais là aussi on en revient a l’argent avec une «  bonne » retraite On ne s’ennuie pas, mes anciens collègues partaient avec 3000 euros, maintenant c’est fini.
Désolée je sais que ce «  fil » est déprimant et je n’arrive pas à le rendre joyeux ! Bon quand même une note positive en fin de carrière j’ai du temps libre (moins d’investissement sans doute).
Tu seras un peu moins touchée par la réforme donc tu es loin d'être la plus à plaindre. Tu n'auras pas à travailler jusqu'à 64 ans ni à cotiser 43 annuités. Je suis un peu surprise de ce catastrophisme tout de même, qui n'est pas vraiment justifié.Les plus touchés seront à partir de la génération 66.
Maroussia
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Le cap des 55/60 ans : un moment difficile dans nos vies et nos carrières?  - Page 3 Empty Re: Le cap des 55/60 ans : un moment difficile dans nos vies et nos carrières?

par Maroussia Mar 21 Mar - 7:38
tout dépend de la situation de chacun. Si Issoire a eu une carrière hachée , la réforme va la toucher.
Avec les temps partiels et les congés parentaux , certaines collègues (comme moi) devaient de toutes façons aller au-delà de 62 ans (avant la réforme) pour avoir une retraite qui permette de vivre.
Clecle78
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Le cap des 55/60 ans : un moment difficile dans nos vies et nos carrières?  - Page 3 Empty Re: Le cap des 55/60 ans : un moment difficile dans nos vies et nos carrières?

par Clecle78 Mar 21 Mar - 7:42
Oui, effectivement, j'ai peut-être réagi un peu vite. Désolée si c'est le cas. Ceci dit les gens nés en 63 sont encore relativement épargnés.
issoire
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par issoire Mar 21 Mar - 8:22
Je reconnais que je suis moins touchée que par rapport aux générations sacrifiées 65 ou 66 mais cela ne m’empêche pas d’être désolée pour vous ou nos enfants ( manifs et grève pour ma part) ce qui est sympa aussi avec cette reforme c’est que cela crée des conflits dans la salle des profs entre ceux nés avant 61 et les autres
,
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par Clecle78 Mar 21 Mar - 8:26
On est d'accord. Moi aussi je suis révoltée mais je n'ai absolument pas ressenti de tension entre vieux et jeunes dans la salle des profs. Au contraire les gens me disent que j'ai raison de partir puisque je le peux (avec décote tout de même, faut pas exagérer).
issoire
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par issoire Mar 21 Mar - 8:31
Nous on est tous « vieux » mais il y a les avant 61 ( j’ai des collègues de prepa qui ont 66 ans et je ne suis pas en prépa) et ceux après 61 cela fait des clans.
Enna
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par Enna Mar 21 Mar - 8:36
😅🤣

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cit6
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par cit6 Mar 21 Mar - 8:44
Maroussia a écrit:tout dépend de la situation de chacun. Si Issoire a eu une carrière hachée , la réforme va la toucher.
Avec les temps partiels et  les congés parentaux , certaines collègues (comme moi) devaient de toutes façons aller au-delà de 62 ans (avant la réforme) pour avoir une retraite qui permette de vivre.

Eh oui. Je suis dans ce cas moi aussi. Et avec cette dernière réforme, j'ai tout de même 1 (ou 2?, je suis de 62) trimestres à faire en plus (ou ce même nombre de trimestres de décote en plus).

Et pour reprendre le sujet, pour moi, c'est depuis 2 ans que c'est vraiment dur: j'ai eu beaucoup d'arrêts (courts) de travail l'an dernier et cette année, heureusement, je suis à temps partiel, et je compte le rester jusqu'à ma retraite si je le peux (c'est au moins déjà acté pour l'an prochain), car je ne peux plus prétendre à un temps partiel de droit maintenant (aidante de parent, décédé récemment). J'espère pouvoir travailler encore 2 années scolaires supplémentaire, voire 3. De toute façon, carrière hachée et commencée très tard dans l'EN (j'ai quelques annuités du privé avant), je n'aurai pas grand chose à la retraite.

Et le problème, c'est qu'alors que nous vieillissons, la charge de travail augmente! Je me rend compte qu'agrégée à 75%, j'ai autant de classes et d'élèves que lorsque j'ai débuté il y a 25 ans avec le CAPES.

Comme beaucoup, je m'économise au maximum, et je recycle: je n'ai plus l'envie ni l'énergie de préparer de nouvelles séquences actuellement.

Bref, une fin de carrière en fort désengagement pour ma part.

Et non, moi non plus je n'ai pas senti de tension en salle des profs (mais j'envie un peu les collègues de mon âge ou même plus jeunes qui peuvent partir dès maintenant ou qui partiront avant moi, mais évidemment, je les encourage à partir dès qu'il le peuvent Wink ).

Cit6.
Baldred
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Le cap des 55/60 ans : un moment difficile dans nos vies et nos carrières?  - Page 3 Empty Re: Le cap des 55/60 ans : un moment difficile dans nos vies et nos carrières?

par Baldred Mar 21 Mar - 8:52
Le quiet quitting et le désengagement serein ne me paraissent pas exactement la même chose.
Le premier si je comprends bien est un désengagement de "résistance" à la pression d'un travail vécu comme absurde ou néfaste, un désengagement professionnel qui touche tout le monde mais en particulièrement les jeunes. C'est une variation moderne du personnage de Bartelby de Melville qui " préfère ne pas faire". Ce n'est pas du tout serein. Cette position est souvent décrite par des Neos qui se désengagent de tout ce qui ne concerne pas le coeur du métier du travail en classe. Le refus d'être PP ou de s'engager au - delà est présenté comme une sorte de mesure de retorsion contre une institution aveugle, injuste ou absurde. Réaction tout à fait légitime qui est notre manière de nous préserver de la maltraitance du système. Si ce retrait devient lui-même un système, il peut cependant conduire à un auto enfermement professionnel où tout devient une agression et où les collègues qui s'engagent sont perçus comme des " collabos". Le " quiet" me paraît trompeur, il est intranquille et me paraît plutôt relever du "retrait amer" dont parle l'article, Bartelby meurt.
Le désengagement "serein" me paraît d'une autre nature, plus positive et bien plus rare. Il repose sur possibilité ou la volonté de se désengager par choix, il est observé en fin de carrière et constitue un " luxe" qui peut coûter cher : abandon de missions diverses, temps partiel, économie de l'investissement général. Il est serein dans la mesure où il n'y a pas de sentiment de perte professionnelle, plutôt d'adaptation aux nécessités de l'âge, qu'il y a peu de dettes avec l'institution, souvent même une reconnaissance, qu'en somme on peut organiser à son rythme ce dont l'institution se moque : la pénibilité propre au fait de vieillir dans ce métier.
On comprend que cette sérénité n'est pas le modèle majoritaire.

.
Clecle78
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par Clecle78 Mar 21 Mar - 9:00
Je crois que je suis un peu entre le quiet et le serein, ça dépend des jours ...
issoire
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par issoire Mar 21 Mar - 9:02
La charge de travail augmente car nous sommes de moins en moins de profs et on nous délégué de plus en plus de tâches administratives.
Je ne trouve pas que «  ma » hiérarchie parceque j’ai 60 ans me fasse de cadeau et je ne vois pas d’aménagement de fin de carrière. J’ai peur du temps partiel avec un mauvais emploi du temps, je me dis que cela ne changera pas grand chose.
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par Clecle78 Mar 21 Mar - 9:06
Le problème c'est qu'il y a toujours un collègue de 60 ans en super forme et on te fait comprendre que tu n'as qu' à être comme lui.
Balthazaard
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par Balthazaard Mar 21 Mar - 10:17
Baldred a écrit:Le quiet quitting et le désengagement serein ne me paraissent pas exactement la même chose.
Le premier si je comprends bien est un désengagement de "résistance" à la pression d'un travail vécu  comme absurde ou néfaste, un désengagement professionnel qui touche tout le monde mais en particulièrement les jeunes. C'est une variation moderne du personnage de Bartelby de Melville qui " préfère ne pas faire". Ce n'est pas du tout serein. Cette position est souvent décrite par des Neos qui se désengagent de tout ce qui ne concerne pas le coeur du métier du travail en classe. Le refus d'être PP ou de s'engager au - delà est présenté comme une sorte de mesure de retorsion contre une institution aveugle, injuste ou absurde. Réaction tout à fait légitime qui est notre manière de nous préserver de la maltraitance du système. Si ce retrait devient lui-même un système, il  peut cependant conduire à un auto enfermement professionnel où tout devient une agression et où les collègues qui s'engagent sont perçus comme des " collabos". Le " quiet" me paraît trompeur, il est intranquille et me paraît plutôt relever du "retrait amer"  dont parle l'article, Bartelby meurt.
Le désengagement "serein" me paraît d'une autre nature, plus positive et bien plus rare. Il repose sur  possibilité ou la volonté de se désengager par choix, il est observé en fin de carrière et constitue un " luxe" qui peut coûter cher : abandon de missions diverses, temps partiel, économie de l'investissement général. Il est serein dans la mesure où il n'y a pas de sentiment de perte professionnelle, plutôt d'adaptation aux nécessités de l'âge, qu'il y a peu de dettes avec l'institution, souvent même une reconnaissance, qu'en somme on peut organiser à son rythme ce dont l'institution se moque : la pénibilité propre au fait de vieillir dans ce métier.
On comprend que cette sérénité n'est pas le modèle majoritaire.

.

N'est-ce pas un peu cela? Si les tâches se sont multipliées n'est-ce pas à cause des collègues qui d'enthousiasme se lancent dans toutes les nouveautés qui nous détournent de notre occupation première qui est d'enseigner. Quand on a ajouté des prétentions d'orientation au rôle de pp (cela a toujours existé, mais à la marge) j'ai été effaré par le nombre de ceux qui se sont lancés dans l'aventure, avec d'ailleurs une efficacité très discutable (c'est un métier...pas le nôtre) mais en tous cas une débauche d'énergie (c'est l'essentiel) visible. Résultat le boulot de pp est devenu un repoussoir sous payé et épuisant, certains y trouvent une fierté, la mienne aura toujours été d'enseigner sans faire quoi que ce soit d'autre.
Balthazaard
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Le cap des 55/60 ans : un moment difficile dans nos vies et nos carrières?  - Page 3 Empty Re: Le cap des 55/60 ans : un moment difficile dans nos vies et nos carrières?

par Balthazaard Mar 21 Mar - 10:21
Clecle78 a écrit:Le problème c'est qu'il y a toujours un collègue de 60 ans en super forme et on te fait comprendre que tu n'as qu' à être comme lui.

Justement, si tu on a la chance d'être encore en forme à 60, il faut absolument en profiter et vivre ce qu'il reste et ne pas avoir l’orgueil imbécile de se croire immortel. Quand le destin touche à cet age, il frappe fort!
epekeina.tes.ousias
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par epekeina.tes.ousias Mar 21 Mar - 10:31
Ah oui, l'idéal du “vieillard plein d'énergie et de verdeur”, qui a “su rester jeune”. C'est fort bien et une grande chance, bien évidemment, d'être en excellente santé et de ne souffrir de rien, à tous les âges et peut-être plus encore avec l'âge qui augmente, quand cela devient moins fréquent. On est tout de même un certain nombre à savoir que l'âge, on fait avec et que ce n'est certainement pas une question de “savoir” ou de “volonté”…

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Si tu vales valeo. Wink
Pourquoi 3,14159
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par Pourquoi 3,14159 Mar 21 Mar - 11:02
issoire a écrit:La charge de travail augmente car nous sommes de moins en moins de profs et on nous délégué de plus en plus de tâches administratives.
Je ne trouve pas que «  ma » hiérarchie parceque j’ai 60 ans me fasse de cadeau et je ne vois pas d’aménagement de fin de carrière. J’ai peur du temps partiel avec un mauvais emploi du temps, je me dis que cela ne changera pas grand chose.
Exemples concrets dans mon établissement :
Monsieur K., 64 ans, comptait rester jusqu'à 67 ans pour prétendre à une pension de 1250€. Le CdE vient de le convoquer pour lui annoncer la fermeture de son poste. Mais il l'a rassuré car il pourra postuler à 90km.
Monsieur N., 60 ans, doit partager ses 18H sur 3 établissements depuis 2 ans. Il vient d'apprendre que ce ne sera que sur 2 l'année prochaine, mais deux autres !

Il y a 20 ans ils ont remplacé tous les deux des collègues partis à 59 ans avec une pension entre 2800 et 3000 € par mois.

Elle est bien notre fin de carrière ! Merci l'IA qui va nous alléger tout ça....

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Verdurette
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par Verdurette Mar 21 Mar - 11:38
Je suis d'août 61 je ne sais plus où démarre la limite un temps ce fut juillet j'étais dedans, septembre je n'y suis plus... On verra.

N'ayant pas tous mes trimestres puisque j'ai eu la mauvaise idée de consacrer du temps à mes enfants (quelques années de mi-temps et un congé parental) je rempile pour dix trimestres ce qui me mènera à 65 ans. (disposition particulière pour les instituteurs devenus PE). Le temps de finir de payer mon crédit et les dernières années d'études de n°3. Et d'attendre la déconjugalisation de l'AAH (mon conjoint est en situation de handicap.  Se marier ou se pacser signifie renoncer à l'AAH, le conjoint étant supposé  vous  "entretenir" (ce qui n'est pas du tout humiliant pour la personne concernée, vous vous en doutez).

J'ai la chance de ne pas avoir de gros problèmes physiques, je fatigue plus vite, c'est sûr, mais je ne peux pas me plaindre. Une fois partie pour la journée avec des gamins de 6 ans, de toute façon, il faut assurer, sinon c'est la débâcle.
Dans ma classe, je suis bien, et quand j'ai reçu le courrier à propos de la retraite, franchement, je n'étais pas prête dans ma tête. Je vais me préparer maintenant.
Ce qui me lamine, me déprime, c'est la paperasse, surtout inutile, les PPRE, les réunions, les formations, les blablas... Ont dit qu'on fait mais on ne fait rien. Et j'ai fait,aussi, des choses pour lesquelles l'institution ne m'a su aucun gré. J'ai eu des remerciements des parents, parfois de la mairie, jamais de l'EN. Je ne le faisais pas pour cela, mais avoir eu surtout des ennuis et des critiques et jamais un merci, je trouve cela saumâtre.

On parlait ménopause : clairement, à 55 ans, on ne rêve plus d'avoir un bébé, mais c'est tout de même un "pincement" de se dire qu'on ne pourra plus en avoir. C'est un tournant, l'abandon d'une part de féminité, d'autant que les gynécologues n'en ont rien à carrer des femmes ménopausées, c'est un non-sujet.  Pour les obstétriciens nous n'avons plus d'intérêt, et pour les gynécologues dits "médicaux", nous ne sommes pas malades. Circulez avec vos bouffées de chaleur, vos insomnies, vos sautes d'humeur, y'a rien à voir. Et c'est pourtant pénible. Tu enfanteras dans la douleur (ça s'est un peu amélioré) et tu ménopauseras dans l'indifférence.

Un bilan doux-amer, en quelque sorte. J'ai conscience de n'être pas dans les plus malheureux.
Clecle78
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Le cap des 55/60 ans : un moment difficile dans nos vies et nos carrières?  - Page 3 Empty Re: Le cap des 55/60 ans : un moment difficile dans nos vies et nos carrières?

par Clecle78 Mar 21 Mar - 11:43
Tu ne seras pas dans la réforme Verdurette, c'est déjà ça. Pour le merci on en a eu un l'an dernier au pot de fin d'année :
" Je remercie tous les professeurs ...de bien vouloir rendre leurs clefs avant de partir".


Dernière édition par Clecle78 le Mar 21 Mar - 12:15, édité 1 fois
Baldred
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par Baldred Mar 21 Mar - 12:07
Balthazaard a écrit:
Baldred a écrit:Le quiet quitting et le désengagement serein ne me paraissent pas exactement la même chose.
Le premier si je comprends bien est un désengagement de "résistance" à la pression d'un travail vécu  comme absurde ou néfaste, un désengagement professionnel qui touche tout le monde mais en particulièrement les jeunes. C'est une variation moderne du personnage de Bartelby de Melville qui " préfère ne pas faire". Ce n'est pas du tout serein. Cette position est souvent décrite par des Neos qui se désengagent de tout ce qui ne concerne pas le coeur du métier du travail en classe. Le refus d'être PP ou de s'engager au - delà est présenté comme une sorte de mesure de retorsion contre une institution aveugle, injuste ou absurde. Réaction tout à fait légitime qui est notre manière de nous préserver de la maltraitance du système. Si ce retrait devient lui-même un système, il  peut cependant conduire à un auto enfermement professionnel où tout devient une agression et où les collègues qui s'engagent sont perçus comme des " collabos". Le " quiet" me paraît trompeur, il est intranquille et me paraît plutôt relever du "retrait amer"  dont parle l'article, Bartelby meurt.
Le désengagement "serein" me paraît d'une autre nature, plus positive et bien plus rare. Il repose sur  possibilité ou la volonté de se désengager par choix, il est observé en fin de carrière et constitue un " luxe" qui peut coûter cher : abandon de missions diverses, temps partiel, économie de l'investissement général. Il est serein dans la mesure où il n'y a pas de sentiment de perte professionnelle, plutôt d'adaptation aux nécessités de l'âge, qu'il y a peu de dettes avec l'institution, souvent même une reconnaissance, qu'en somme on peut organiser à son rythme ce dont l'institution se moque : la pénibilité propre au fait de vieillir dans ce métier.
On comprend que cette sérénité n'est pas le modèle majoritaire.

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N'est-ce pas un peu cela? Si les tâches se sont multipliées n'est-ce pas à cause des collègues qui d'enthousiasme se lancent dans toutes les nouveautés qui nous détournent de notre occupation première qui est d'enseigner. Quand on a ajouté des prétentions d'orientation au rôle de pp (cela a toujours existé, mais à la marge) j'ai été effaré par le nombre de ceux qui se sont lancés dans l'aventure, avec d'ailleurs une efficacité très discutable (c'est un métier...pas le nôtre) mais en tous cas une débauche d'énergie (c'est l'essentiel) visible. Résultat le boulot de pp est devenu un repoussoir sous payé et épuisant, certains y trouvent une fierté, la mienne aura toujours été d'enseigner sans faire quoi que ce soit d'autre.
Non, je ne pense pas que ce soit cela. C'est inverser le problème en disant que finalement c'est nous qui sommes responsables de la multiplication des missions et non l'institution. Il y aura certes toujours des collègues qui brassent du vent, mais la charge rebute vite, et vu les les salaires je ne condamnerai jamais celui qui cherche une rémunération supplémentaire.
Quant à ce que recouvre le fait d'enseigner, il faut sans doute accepter que le périmètre puisse varier selon les individus. Pour moi cela inclut d'être formateur, tuteur, de concevoir et réaliser les projets pédagogiques qui me plaisent, y compris hors les murs de ma salle et à l'étranger en sachant que la rétribution financière ne sera pas à la hauteur de mes engagements, l'important étant que je choisisse. L'institution est fautive, gravement, je ne veux pas me punir en plus.
Serein, passé 60 ans, j'ai abandonné tout ce qui me chargeait trop, c'est-à-dire presque tout puisque l'institution ne propose RIEN aux fins de carrière, le vrai scandale et là.
Balthazaard
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par Balthazaard Mar 21 Mar - 12:20
"il faut sans doute accepter que le périmètre puisse varier selon les individus" l'expérience montre que tout cela finit par s'imposer à tous!!! Je suis beaucoup moins optimiste sur la nature humaine, pour moi, et cela n'a plus d'importance maintenant, c'est la cause principale de la dégradation de notre métier. A voir le futur pacte mais, qui ici croit que l'on aura le choix? Ou que ceux qui veulent garder un semblant de liberté ne le paieront pas très chèrement. Le débat sur les "collabos" (sans point Godwin si il y a un terme alternatif non connoté je veux bien l'employer) reste à mon avis d'actualité pour encore longtemps.
epekeina.tes.ousias
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par epekeina.tes.ousias Mar 21 Mar - 12:32
C'est une logique libérale qui prétend que “chacun est bien libre de s'engager”, de “s'investir” etc. En un certain sens, cela n'est pas faux : qui songerait à interdire strictement à tel ou tel collègue d'organiser une sortie dans un musée ou d'autres choses de ce genre ?

Mais cela ne peut pas se maintenir sans hypocrisie si l'on affaiblit le statut des enseignants au point de pouvoir leur imposer une multiplicité de “dispositifs” qui, au prétexte qu'ils auraient “fait leur preuve”, deviendraient obligatoires. L'argument de l'obligation créée par les programmes, pour ce que j'en sais, sert souvent et à tort de cheval de Troie : que tel contenu soit obligatoire ne dit en réalité rien des actions qui le sont.

C'est le fait de fragiliser les statuts, voire de les dénoncer comme s'il s'agissait de soi-disant prébendes, des privilèges réputés corporatistes (etc. : on connaît la chansonnette), qui permet de rendre les enseignants taillables et corvéables à merci en fonction… des conditions ponctuelles et locales.

De ce point de vue, que le “CNR” soit en train de proposer… entre 480 et 2669 (!) projets, cela devrait je crois laisser pour le moins perplexe — s'agira-t-il réellement “d'encourager les enseignants à innover” ou de quelque chose de plus contraignant ?

https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/03/17/l-education-nationale-presente-les-projets-retenus-dans-le-cadre-du-conseil-national-de-la-refondation_6165941_3224.html
Ce vendredi 17 mars, au 110, rue de Grenelle, trois enseignants venus de l’académie de Rennes présentent leur logiciel d’aide à l’apprentissage de la lecture, baptisé « Ridisi ». Cet outil, pensé pendant le confinement à l’école Suzanne-Lacore de Saint-Jacques-de-la-Lande (Ille-et-Vilaine), permet au professeur d’éditer une fiche de lecture différenciée pour chaque enfant – les caractéristiques de chacun sont enregistrées dans la base. Il fait partie des 480 projets déjà validés par le Conseil national de la refondation (CNR) pour l’éducation, pour un coût total de 4 millions d’euros – sur les 150 millions de fonds d’innovation pédagogique disponible sur l’année (500 millions sur le quinquennat). Le logiciel Ridisi a obtenu un financement de 105 000 euros, dont 98 000 euros pour le développement de l’outil.
[…/…]
La déclinaison « éducation » du CNR voulu par Emmanuel Macron promettait de partir des projets du terrain pour encourager les enseignants à innover. Une « révolution copernicienne », comme aime à le répéter l’éducation nationale, maison plutôt connue pour sa verticalité. A ce stade, 2 669 projets ont été déposés, même si ce chiffre « évolue en permanence », précise aux journalistes Edouard Geffray, le directeur général de l’enseignement scolaire. « 60 millions d’euros seront engagés très vite pour les quelque 3 000 projets déposés » qui sont en cours de validation, ajoute-t-il.

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par Balthazaard Mar 21 Mar - 12:43
Nous avons le parfait exemple du ppcr...chez moi c'est la foire aux "référents...machin...truc...bidule" celui qui se contente d'enseigner, même très bien, n'a aucune chance de promotion. Ceux qui brassent (du vent ou non, là n'est pas la question) auront les lauriers. On ne peut pas dire que c'est neutre, cela a amené une lente mais inexorable modification de notre métier, d'abord de fait puis clairement de statut, le "pacte" officialisera la chose. Quelle que soit la future majorité, aucune chance de revenir en arrière tant nous nous posons en victimes consentantes.
Caspar
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Prophète

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par Caspar Mar 21 Mar - 14:00
Clecle78 a écrit:Tu ne seras pas dans la réforme Verdurette, c'est déjà ça. Pour le merci on en a eu un l'an dernier au pot de fin d'année :
" Je remercie tous les professeurs ...de bien vouloir rendre leurs clefs avant de partir".

Pourtant d'après Pap Ndiaye, ce pot de retraite est le moment que nous attendons tous impatiemment pendant 40 ans. 

J'aurai 52 ans cette année et je me sens encore très jeune dans ma tête et en pleine forme physique mais les copies sont devenues une corvée de plus en plus insupportable. 

Pour préparer une future baisse de forme, je me ménage: pas d'heures supplémentaires, pas PP, pas de "projets" sauf des voyages scolaires (mais ça me plaît donc je le fais avec plaisir) mais j'espère arriver à la retraite sans burnout ou pétage de plombs et je me vois mal dans une classe à 64 and avec des élèves qui sont en train de naître en ce moment.
epekeina.tes.ousias
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Le cap des 55/60 ans : un moment difficile dans nos vies et nos carrières?  - Page 3 Empty Re: Le cap des 55/60 ans : un moment difficile dans nos vies et nos carrières?

par epekeina.tes.ousias Mar 21 Mar - 14:10
Si on me promet que ce n'est pas à moi de payer les bouteilles et que personne ne tentera de me coller une décoration, je n'exclus pas entièrement d'accepter l'invitation.

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Si tu vales valeo. Wink
A Tuin
A Tuin
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par A Tuin Mar 21 Mar - 14:11
epekeina.tes.ousias a écrit:C'est une logique libérale qui prétend que “chacun est bien libre de s'engager”, de “s'investir” etc. En un certain sens, cela n'est pas faux : qui songerait à interdire strictement à tel ou tel collègue d'organiser une sortie dans un musée ou d'autres choses de ce genre ?

Mais cela ne peut pas se maintenir sans hypocrisie si l'on affaiblit le statut des enseignants au point de pouvoir leur imposer une multiplicité de “dispositifs” qui, au prétexte qu'ils auraient “fait leur preuve”, deviendraient obligatoires. L'argument de l'obligation créée par les programmes, pour ce que j'en sais, sert souvent et à tort de cheval de Troie : que tel contenu soit obligatoire ne dit en réalité rien des actions qui le sont.

C'est le fait de fragiliser les statuts, voire de les dénoncer comme s'il s'agissait de soi-disant prébendes, des privilèges réputés corporatistes (etc. : on connaît la chansonnette), qui permet de rendre les enseignants taillables et corvéables à merci en fonction… des conditions ponctuelles et locales.

De ce point de vue, que le “CNR” soit en train de proposer… entre 480 et 2669 (!) projets, cela devrait je crois laisser pour le moins perplexe — s'agira-t-il réellement “d'encourager les enseignants à innover” ou de quelque chose de plus contraignant ?

https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/03/17/l-education-nationale-presente-les-projets-retenus-dans-le-cadre-du-conseil-national-de-la-refondation_6165941_3224.html
Ce vendredi 17 mars, au 110, rue de Grenelle, trois enseignants venus de l’académie de Rennes présentent leur logiciel d’aide à l’apprentissage de la lecture, baptisé « Ridisi ». Cet outil, pensé pendant le confinement à l’école Suzanne-Lacore de Saint-Jacques-de-la-Lande (Ille-et-Vilaine), permet au professeur d’éditer une fiche de lecture différenciée pour chaque enfant – les caractéristiques de chacun sont enregistrées dans la base. Il fait partie des 480 projets déjà validés par le Conseil national de la refondation (CNR) pour l’éducation, pour un coût total de 4 millions d’euros – sur les 150 millions de fonds d’innovation pédagogique disponible sur l’année (500 millions sur le quinquennat). Le logiciel Ridisi a obtenu un financement de 105 000 euros, dont 98 000 euros pour le développement de l’outil.
[…/…]
La déclinaison « éducation » du CNR voulu par Emmanuel Macron promettait de partir des projets du terrain pour encourager les enseignants à innover. Une « révolution copernicienne », comme aime à le répéter l’éducation nationale, maison plutôt connue pour sa verticalité. A ce stade, 2 669 projets ont été déposés, même si ce chiffre « évolue en permanence », précise aux journalistes Edouard Geffray, le directeur général de l’enseignement scolaire. « 60 millions d’euros seront engagés très vite pour les quelque 3 000 projets déposés » qui sont en cours de validation, ajoute-t-il.

Ce qui m'interroge est surtout : que met-on derrière ce mot "innovation".
Parce que préparer une sortie ou un voyage scolaire et les activités afférentes est une chose.

Créer des logiciels de toute pièce, programmer des applications ou je ne sais quoi d'autre encore, désolée mais c'est un métier différent. Ce n'est plus être professeur.

Que met-on, que recherche-t-on derrière ce mot "innovation" ?
Quelqu'un sait il de quelle nature sont ces projets ? Des exemples ?

La perspective qu'un "projet" maintenant ce soir de fabriquer des fichiers Excel pour trier les copies d'élèves ou classer et préparer automatiquement des activités types consommables pour les élèves, ce n'est pas enseigner.
Baldred
Baldred
Sage

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par Baldred Mar 21 Mar - 14:43
Balthazaard a écrit:"il faut sans doute accepter que le périmètre puisse varier selon les individus"  l'expérience montre que tout cela finit par s'imposer à tous!!! Je suis beaucoup moins optimiste sur la nature humaine, pour moi, et cela n'a plus d'importance maintenant, c'est la cause principale de la dégradation de notre métier. A voir le futur pacte mais, qui ici croit que l'on aura le choix? Ou que ceux qui veulent garder un semblant de liberté ne le paieront pas très chèrement. Le débat sur les "collabos" (sans point Godwin si il y a un terme alternatif non connoté je veux bien l'employer) reste à mon avis d'actualité pour encore longtemps.

Je suis donc absolument anti pacte pour cette raison et plusieurs autres, pour cette même raison j'ai refusé la coordination de la discipline à l'instant où ce qui était informel et que je faisais est devenu une obligation car je trouvais le "conseil pédagogique" un bidule inutile et dangereux. De même j'ai refusé de faire des formations liées à la réforme du collège de NVB.
Nous parlons je crois de deux choses différentes, où partons de points de vue différents. Je ne crois pas que la responsabilité du naufrage de l'EN soit en aucune manière de notre faute ni de notre responsabilité, c'est entièrement de la faute de la politique libérale appliquée à l'EN. Je ne signerai donc pas le pacte mais réserverai mes critiques à l'institution et non à ceux qui le signeront. Il ne s'agit pas de nature humaine, mais de nécessité. Ce que je vois autour de moi est plutôt du désengagement que la recherche de missions mal définies et peu rémunérées. En ce sens le système est, une fois de plus, contreproductif.
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