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Verdurette
Verdurette
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Le cap des 55/60 ans : un moment difficile dans nos vies et nos carrières?  Empty Le cap des 55/60 ans : un moment difficile dans nos vies et nos carrières?

par Verdurette Lun 20 Mar - 4:56
J'ouvre ce fil suite aux messages postés dans celui dédié à notre collègue d'Orange :

Ergo a écrit:Christine Renon avait 58 ans, Pierre Jacque 55, Jean Willot 57. Ce collègue avait 58 ans.

Les chiffres du ministère pour 2018-2019 expliquent que les tranches d'âges les plus touchées sont les 45-54 ans et les 55-64 ans, autrement dit des collègues en milieu/fin de carrière.
https://www.francetvinfo.fr/societe/education/reforme-du-college/58-suicides-recenses-au-sein-de-l-education-nationale-sur-l-annee-scolaire-2018-2019_3691349.html

Thierry75 a écrit:J'ai 57 ans et effectivement c'est très dur (pas seulement à cause du boulot) : un des moments les plus durs de l'existence (en tout cas pour moi) : un âge critique, et là, avec ce qu'on est en train de prendre... C'est vraiment très dur.

qui ont été suivis d'autres messages tout à fait intéressants et émouvants mais qui n'avaient pas forcément leur place sur le fil d'origine.

Je suis aussi dans cette tranche d'âge et oui, c'est un cap difficile à passer pour des raisons très diverses et qui évidemment peuvent aussi être très différentes d'une personne à l'autre.  Pour ma part, c'est un moment où j'ai beaucoup regardé dans le rétroviseur, où j'ai eu beaucoup de mal à accepter certaines erreurs ou échecs car je me disais que maintenant c'était irréparable.  Il faut accepter de prendre de l'âge, on ne change pas pile le jour de ses soixante ans mais c'est tout de même une dizaine dure à passer...

Et c'est loin d'être facile aussi sur le plan professionnel.

Voila donc pour échanger sur ce thème, important je pense, sans faire de hors sujet*, dans le respect et la sérénité. D'autant plus que ceux et celles qui s'exprimeront risquent fort d'être en situation de fragilité, donc empathie demandée.

* J'édite pour préciser : par rapport au fil de notre collègue décédé


Dernière édition par Verdurette le Lun 20 Mar - 6:31, édité 1 fois
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JayKew
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Le cap des 55/60 ans : un moment difficile dans nos vies et nos carrières?  Empty Re: Le cap des 55/60 ans : un moment difficile dans nos vies et nos carrières?

par JayKew Lun 20 Mar - 5:47
Je reposte donc le message que j’avais posté sur l’autre fil :

J’ai bientôt 57 ans aussi (en juin prochain) et c’est effectivement une phase difficile de la carrière. J’ai plus de mal depuis deux ans environ, donc depuis mes 55 ans. Baisse de l’énergie physique, quelques soucis de santé, un quasi burn-out l’an dernier, les conditions qui se dégradent, le climat politique actuel, les années Blanquer. Bref, au bout de 33 ans de métier, le sentiment d’être un peu sur le mode de « l’usure », gagné parfois par la lassitude.

Cette réforme injuste des retraites n’arrange rien, évidemment. Alors qu’on se dit qu’on pourrait partir à 62 ans à la retraite (ce qui représente déjà un effort), voilà qu’on nous en rajoute deux… La pilule est dure à avaler…

Personnellement, j’ai pris un certain nombre de mesures l’an dernier pour alléger le poids de tout ça : je me suis déchargé d’une coordination de filière, j’ai cessé d’être membre de jury de concours, réorganisé mon emploi du temps de sorte d’avoir du temps à moi (sans attendre qu’une retraite chaque fois repoussée me le confère), ai décidé de ne plus jamais travailler le dimanche, et ai demandé à compter de l’année prochaine d’être déchargé d’une classe, ce qui me permettrait quand même d’avoir un service à temps complet, mais avec moins d’heures sup (et moins de sous, mais tant pis). Enfin, je centre tout mon travail et mon énergie sur mes élèves, sur la qualité de ma relation avec eux, et pas sur les à-côtés du métier (réunions, forums, etc.), que je limite le plus possible. Le qualitatif plus que le quantitatif.

Je crois que dans cette partie délicate de la vie et de la carrière, après des décennies d’effort et d’investissement, il est important de reprendre un peu les rennes de sa vie et de l’organiser d’une manière qui nous permette de mieux souffler. Par ailleurs, ne pas hésiter à consulter un professionnel pour être aidé, le cas échéant.

Courage à toutes les personnes concernées !
mimi
mimi
Niveau 9

Le cap des 55/60 ans : un moment difficile dans nos vies et nos carrières?  Empty Re: Le cap des 55/60 ans : un moment difficile dans nos vies et nos carrières?

par mimi Lun 20 Mar - 5:53
De prime abord j'aurais tendance à dire que le cap est douloureux pour tout le monde ( premiers pas vers la vieillesse,la maladie, chômage quasi assuré des séniors licenciés, fatigue, lassitude professionnelle etc.)

Chez nous, la cerise sur le gâteau tient en 2 facteurs supplémentaires.
*La difficulté de rester crédible face à un public toujours aussi jeune alors que nous vieillissons et dont nous ne cessons de nous éloigner culturellement, public qui de surcroît peut nous imposer des conditions de travail minantes quant à épuisement et estime de soi.

*Le mépris dont l'institution fait preuve à notre égard et la pure maltraitance de notre patron,id est l'état depuis des années.
J'ai, autour de moi, quelques cadres qui finissent leur carrière dans des boites bienveillantes,car il y en a,ça change la donne .
J'ai la chance de travailler maintenant dans d'excellentes conditions donc tout cela ne me pèse pas trop personnellement, mais c'est loin d'être le cas pour 2 amies à moi qui vivent une chanson connue à base de poste menacé et d'élèves insupportables et pour qui ces dernières années s'apparentent à une géhenne.
Clecle78
Clecle78
Bon génie

Le cap des 55/60 ans : un moment difficile dans nos vies et nos carrières?  Empty Re: Le cap des 55/60 ans : un moment difficile dans nos vies et nos carrières?

par Clecle78 Lun 20 Mar - 6:42
Merci pour l'ouverture de ce fil. J'ai déjà témoigné dans le précédent. Je dirais que depuis 5 ans je sens une véritable baisse de mon énergie et que je compte les années qui me séparent de la retraite. Tous nos amis même les plus investis, et quel que soit leur métier d'ailleurs, ressentent ce même épuisement. J'étais vraiment surprise de découvrir qu'on en a tous marre alurs qu'on aimait vraiment ce qu'on faisait. Manque de reconnaissance, mépris, même ceux pour qui ça se passe bien necse voient pas continuer des années. En fait on parle tous de ça depuis quelques temps alors qu'on se connait depuis 40 ans et que ce sujet n'avait jamais été abordé entre nous auparavant. La difficulté que j'ai, moi, cette année c'est d'être dans une équipe beaucoup plus jeune et très, peut-être trop, investie qui a tendance à se charger la barque tout en culpabilisant de ne jamais en faire assez. J'essaie de prendre du recul mais c'est compliqué de leur faire comprendre que je suis tout simplement fatiguée et surtout, qu'après avoir tout tenté et expérimenté durant des décennies, je n'ai plus envie de passer mon temps dans des activités chronophages auxquelles je ne crois plus vraiment. Je trouve très bien ce qu'elles font mais j'ai du mal à leur faire comprendre que, sans être paresseuse ou aigrie, je ne veux tout simplement plus consacrer mon temps et mon énergie à ce type d'activité. Je n'ai pas envie de travailler en équipe, d'avoir une progression commune, de me prendre la tête pour des quarts de point. J'ai développé une façon de travailler qui est la mienne, dont je sais qu'elle est loin d'être parfaite, mais qui me convient. Je donne tout durant mes cours, j'enseigne une matière que j'adore, qui me passionne et je suis vraiment à fond, parce que je suis intimement convaincue qu'on transmet en étant vrai et en étant soi. Lorsque les collègues de 30 ans se désespèrent quand l'ordi est en panne parce qu'elles sont incapables de faire cours avec un livre (oui, un livre, comment les élèves regardent le livre plutôt que toi au tableau ?)  je me dis qu'il est vraiment temps de passer la main. Résultat, chaque heure de cours me semble une performance et je rentre chez moi absolument épuisée. Là où je culpabilise en ce moment c'est que je vais pouvoir partir en retraite en fin d'année. J'ai commencé jeune, j'ai eu 3 enfants, toujours travaillé à temps plein et j'aurai une décote modérée.
Mais ça me révolte pour les collègues. Mes petites jeunes, que je vois déjà proches du burn out à 40 ans, ceux de 50 ans, à peine plus jeunes que moi, qui devront travailler encore plus longtemps. Les attaques subies  pendant 40 ans contre notre métier et notre statut m'ont épuisée psychologiquement, sans compter la façon dont nous sommes perçus de l'extérieur. Tout ça est extrêmement triste. Je garde quand même beaucoup d'affection pour le coeur de ce métier, enseigner à des élèves que j'aime une matière que j'aime et que je maîtrise, la solidarité entre collègues, les voyages, les sorties sympas. Je me dis que dans une autre ambiance, avec une autre administration, moins de pression, j'aurais volontiers poursuivi mon activité quelques années. Ma grand mère, gravement handicapée, avait pu enseigner sans problème jusqu'à 65 ans en 1968, et partir ensuite sereinement en retraite. Mais c'était une autre époque, où on ne s'ingéniait pas à pressurer les collègues et à économiser des postes et des heures. Pour moi le point de bascule a vraiment été l'adoption de la dhg qui a véritablement marqué le début de notre descente aux enfers du point de vue des heures et le ministère Allègre avec sa politique systématiquement antiprofs.Je ne sais pas si vous avez le même ressenti.
EdithW
EdithW
Grand sage

Le cap des 55/60 ans : un moment difficile dans nos vies et nos carrières?  Empty Re: Le cap des 55/60 ans : un moment difficile dans nos vies et nos carrières?

par EdithW Lun 20 Mar - 6:47
Pas encore tout à fait dans la classe d’âge (ce qui ne m’empêche pas de sentir le poids des ans et d’avoir de plus en plus de mal à me remettre d’un rhume/grippe par exemple), je voulais témoigner comme responsable syndicale, qui est énormément sollicitée par des collègues proches de 60 ans. Sur les adhérents dont j’ai la responsabilité, 1 sur 10 au minimum est un/une PE usé, en pré - burn out voire déjà arrêté pour dépression/usure, cherchant une solution (qui n’existe pas à ce jour) pour pouvoir continuer ou reprendre l’enseignement dans des conditions « faisables ». Ça fend le cœur de les entendre et de ne pas pouvoir les aider. Que faire? D’autant qu’elles sont souvent également prise en étau entre leurs enfants en fin d’études et leurs parents vieillissants, que leur salaire est indispensable. Se résoudre à finir sa carrière en longue maladie? Continuer le travail avec des absences perlées qui pénalisent les élèves et les font culpabiliser ? Il faudrait vraiment se pencher sur les fins de carrière, remettre un dispositif comme la CPA. Le pire est que ces personnes adorent leur métier, le font plutôt bien après plus de 30 ans, mais se trouvent coincées entre les directeurs (souvent très exigeants dans le privé et leur mettant la pression), la hiérarchie qui n’a rien d’autre qu’un temps partiel éventuel à leur proposer (souvent refusé car on manque de PE et pas toujours pertinent selon les cas). D’où je suis, j’ai l’impression que tout le monde trouve normal qu’on soit 3 ou 4 ans à la maison pour dépression avant la retraite si on a du mal à continuer sur le même rythme qu’à 25 ans. Un peu comme les seniors dans les entreprises en pré-retraite en fait.

Le pompon étant bien sûr le report de l’âge de retraite qui, cumulé à l’obligation de partir au 31 août pour les PE, oblige certains à bosser vraiment plus longtemps que ce qui était initialement prévu. Dans le privé (encore plus que dans le public où qu’elle qu’ait été la carrière, la retraite sur les 6 derniers mois s’applique, même s’il y a des décotes et un calcul sur les trimestres), on a tendance à prendre facilement des congés parentaux, des temps partiels, donc les pensions ne sont déjà pas bien folichonnes.
menerve
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Oracle

Le cap des 55/60 ans : un moment difficile dans nos vies et nos carrières?  Empty Re: Le cap des 55/60 ans : un moment difficile dans nos vies et nos carrières?

par menerve Lun 20 Mar - 6:58
J'ai bientôt 53 ans et ce que je ressens... Une pression de plus en plus forte pour monter des projets qui demandent un boulot fou et génèrent du stress. 
Et de plus en plus une ambiance détestable entre collègues, ce qui est accentué par la pression hiérarchique car quand on refuse de faire quelque chose, ça retombe sur un collègue qui du coup vous en veut. 

Je me disais qu'il me restait au pire 10ans à faire... Dernière ligne droite et que si vraiment c'était trop dur, je pouvais partir à 62 avec une énorme décote. 

Il me faut aussi composer avec le fait que je vive seule et finance seule les frais de ma fille étudiante.
Clecle78
Clecle78
Bon génie

Le cap des 55/60 ans : un moment difficile dans nos vies et nos carrières?  Empty Re: Le cap des 55/60 ans : un moment difficile dans nos vies et nos carrières?

par Clecle78 Lun 20 Mar - 6:59
Si la réforme passe les PE partiront à leur date anniversaire comme tout le monde. C'est vrai que cette disposition est extrêmement injuste. J'ai été effarée lors de mon dernier congrès syndical de découvrir que l'assistance était composée aux deux tiers de professeurs des écoles en burn out. Et surtout de découvrir qu'une partie de leurs difficultés était liée à la prise en charge des enfants à besoins particuliers que nous ne voyons que très peu au lycée. Ces personnes très investies pourtant n'y arrivent plus tout simplement. Bien sûr les gens qui vont bien ne se manifestent pas mais tout de même ça m'a interpellée et touchée parce que je n'imaginais pas que c'était à ce point.
roxanne
roxanne
Oracle

Le cap des 55/60 ans : un moment difficile dans nos vies et nos carrières?  Empty Re: Le cap des 55/60 ans : un moment difficile dans nos vies et nos carrières?

par roxanne Lun 20 Mar - 7:00
J' y arrive, je vais avoir 52 ans. J'aime beaucoup être dans une classe, je suis dans un lycée lambda où j'ai ma petite réputation. Disons que ça va.
Mais, ça tire plus, c'est sûr. Et puis, je trouve que les gamins actuels, il faut aller les chercher, y mettre beaucoup d'énergie. D'ailleurs, comme ils sont sans filtre, ils me le disent "Oh, c'est bien votre cours, c'est dynamique. " ou en conseil de classe, la déléguée de ma classe de Première G à qui on n'avait rien demandé d'ailleurs :"On trouve que vous gérez très bien l'heure du vendredi de 17h à 18h". Ah ben, super, merci bas, c'est trop aimable. Mais, mes loulous ( je vous rassure, je ne les appelle pas comme ça en classe), ça me demande de plus en plus d'énergie d'être dynamique, et l'heure du vendredi elle me tue (parce qu'en plus j'ai 8 heures le vendredi !), tout ça pour un résultat bien médiocre, mais qui serait sûrement encore pire si je n'y mettais pas cette "énergie". Enfin, peut-être pas d'ailleurs. Toujours est-il qu'il va falloir que je tienne longtemps surtout que j'ai eu un peu de retard au démarrage. Et puis, oui, un jour, je serai parmi les doyennes de l'équipe, la vieille. J'ai vu des supers collègues faire des fins de carrière chaotiques sans être vraiment soutenus, parfois un peu méprisés. Et je ne parle pas des changements, des réformes, du portable, de Chat GTP qu m'a occupée une partie du week-end..bref, rien de bien réjouissant.
Sinon, j'ai un fils qui n'a que 11 ans, la vie a été faite ainsi donc il reste encore toute sa scolarité à faire, d'un côté ça m'oblige à rester dans le coup, de l'autre ça m'inquiète forcément.
Et pus vieillir, c'est changer, renoncer peu à peu malgré tout même si on ne vieillit pas de la même façon qu'avant. J'ai la chance d'avoir encore mes parents en relative bonne santé mais ça peut aller très vite ça aussi.
Enfin, profitons de e qu'il y a à prendre je crois.
A Tuin
A Tuin
Vénérable

Le cap des 55/60 ans : un moment difficile dans nos vies et nos carrières?  Empty Re: Le cap des 55/60 ans : un moment difficile dans nos vies et nos carrières?

par A Tuin Lun 20 Mar - 7:28
Je n'ai pas l'âge évoqué, suis dans la quarantaine, mais il me semble que le plus difficile à gérer au fil du temps, pour soi, c'est la fatigue. Et il y a un tabou aussi autour de la ménopause j'ai l'impression. Personne n'en parle mais quand c'est le moment apparemment ce n'est pas très agréable entre fatigues, transpirations et froids excessifs, bref, des maux très féminins mais qui n'en sont pas moins prégnants je pense, quand ils surgissent. Cela doit bien être quelque chose dont on se passerait, d'autant si on on a des cours avec des classes pénibles ou des administrations piegeuses
Isis39
Isis39
Enchanteur

Le cap des 55/60 ans : un moment difficile dans nos vies et nos carrières?  Empty Re: Le cap des 55/60 ans : un moment difficile dans nos vies et nos carrières?

par Isis39 Lun 20 Mar - 7:43
Je suis presque au cap. Et je confirme pour la fatigue : physique, mais aussi morale à coup de maltraitance et de charges supplémentaires.
Ma chance est de bosser dans un petit collège relativement tranquille depuis longtemps.
A Tuin, effectivement le passage de la ménopause n'est pas évident, d'autant plus qu'il apporte un surcroit de fatigue.
Je ne me souviens pas avoir connu avant la DHG. Comment cela se passait-il @Clecle78 ?
Clecle78
Clecle78
Bon génie

Le cap des 55/60 ans : un moment difficile dans nos vies et nos carrières?  Empty Re: Le cap des 55/60 ans : un moment difficile dans nos vies et nos carrières?

par Clecle78 Lun 20 Mar - 7:52
J'ai eu la chance de ne pas voir passer la ménopause. Je crois avoir eu deux bouffées de chaleur en tout et pour tout. De ce point de vue j'ai eu de la chance mais la gynéco m'avait dit que la surcharge pondérale permettait d'absorber certains effets de la ménopause, c'est peut-être la raison (et évidemment je préférerais de loin être mince ). Pour ce qui est de la dhg les enseignements auparavant étaient tout simplement nationaux et fléchés. On avait toutes les heures nécessaires au fonctionnement de l'établissement. Aucune concurrence entre matières, aucun étripage pour des demi groupes ou du latin. A l'époque on s'est énormément battus contre cette dhg parce qu'on avait exactement prévu la suite. Et ça s'est confirmé, malheureusement ....
Ajonc35
Ajonc35
Sage

Le cap des 55/60 ans : un moment difficile dans nos vies et nos carrières?  Empty Re: Le cap des 55/60 ans : un moment difficile dans nos vies et nos carrières?

par Ajonc35 Lun 20 Mar - 8:16
J'adore tous les posts.
J'ai parlé de ce sujet sur l'autre fil aussi, donc je n'y reviens pas.
Par contre si je regarde dans le rétroviseur, j'ai vu un grand nombre de collègues partir en retraite et il y a 20 ans, ils partaient sans amertume, encore plein d'énergie pour d'autres aventures. Non pas qu'ils n'aient pas beaucoup travaillé, ne se soient pas investis et garder cette énergie pour l'après.
Mais nos élèves étaient plus studieux, plus armes pour affronter le niveau dans lequel ils étaient, les parents ne franchissement que rarement le Rubicon...
Et tout le reste aujourd'hui. Aujourd'hui dans les Ecoles de France : les projets ( dont beaucoup ne servent à rien en tant que tels, ils existaient avant mais autrement et moins chronophages), la multiplication des évaluations ( sans compter celles s'il faut refaire pour des absences aux motifs nébuleux, trouver une salle ou un collègue qui pourra surveiller le dit-devoir en même temps qu'un autre, se justifier car le dit- devoir était plus dur etc.), les voyages devenus presqu'obligatoires ( formidable, des vacances en plus!), les journées évènements pour faire parler du lep ( et en fait rien dans le journal local ni sur le site du lep), les Pap, pai et autres sans aucune aide et très peu de solutions tellement la chaîne de la prévention et du soin est médiocre faute de moyens ( un ancien principal voulait faire une classe dys avec un maillage d'orthophonomistes, d'ergotherapeutes,etc localement. C'était son projet qu'il n'a jamais pu faire car pas de personnes intéressées. Question de moyens financiers sans doute mais pas que. Au passage une apres- midi de perdue)
Réforme après réforme l'institution en a demandé de plus en plus, au mieux à moyens constants, au pire avec moins.
Au Maaf, on est en Cccf depuis 1989 et si c'était déjà stressant avant, ça l'est de plus en plus. Mon lycée loue les salles dont nous disposons et c'est l'administration qui gère. Parfois il n'y a plys de grandes salles pour faire ces cccf et nous devons les faire en classe avec toutes les problèmes de proximité et de tricherie. Il faut aussi négocier la tranche horaire avec les collègues, normalement cela se fait mais pas touche à certains. L'actuel adjoint ne dit rien ..
Et j'ajoute les problèmes de discipline qui demandent une énergie folle, l'informatique qui s' immisce partout
Les tâches se sont multipliées sans soutien, l'informatique qui s'immisce partout, des réunions parce s'il faut faire des réunions, les heures dans lesquelles il faut cavaler car 2 ou 3 fois de suite les heures ont été supprimées pour des raisons extra- scolaires.
Oui, l' Institution à beaucoup tiré sur la corde et continue de tirer sur cette corde. Ceux ne sont pas ceux qui la tiennent encore ou qui s'écroulent quand elle casse, qui sont ceux qui regardent.
Depuis 20 ans le temps d'enseignement de chaque discipline s'est réduit   il fait en faire autant avec moins, les méthodes des enseignants dans leur classe sont scrutees et critiquées, le temps de travail hors la classe a beaucoup cru  comme si l'institution avait peur du vide.
Et tout ça pour quoi? En 2010, dans une classe de terminale bac pro pour 30 élèves, 3 n'avaient pas la moyenne ( dst plus difficiles et plus longs), en 2020 ) et même avant seuls 3, voire 4 voire 5, avaient la moyenne ( plus faciles, plus courts). En 2010, je prenais encore du plaisir à corriger ces copies, en 2020, c'était l'horreur.
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anthracite
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Le cap des 55/60 ans : un moment difficile dans nos vies et nos carrières?  Empty Re: Le cap des 55/60 ans : un moment difficile dans nos vies et nos carrières?

par anthracite Lun 20 Mar - 9:37
Je n'ai "que" 46 ans et suis assistante prévention dans mon lycée. Je trouve que le "management" aggrave beaucoup le cas des personnels qui fatiguent (lié à l'âge, parents de jeunes enfants, maladie etc). A chaque fois que quelqu'un ne peut pas assurer un service non obligatoire ou prévenu en dernière minute, on lui demande de se trouver lui même un remplaçant. Par exemple, un collègue de physique convoqué sur un jour où il n'a pas cours pour surveiller le concours général de maths et qui a prévu un rendez-vous médical ce jour là est sommé de se trouver un remplaçant par l'adjoint. Une collègue qui demande à l'IA de ne pas être convoqué exceptionnellement pour le grand oral car son fils se fait opéré à ce moment là (convoc de l'hosto à l'appui) est sommée par l'inspectrice de donner le nom d'un collègue susceptible de la remplacer. Une réunion de présentation des spé aux familles de 1e pour l'abandon d'1 spé est prévue le 28 mars en pleines corrections de copies de bac, de bac expérimental, d'oraux de langues et la direction refuse de la déplacer. La cheffe demande aux équipes de désigner l'un des profs pour présenter la matière. Elle ne souhaite pas décider de convoquer ceux qui ne corrige pas par exemple (il faut dire que sur les petites matières, ça coince). Tous ces procédés mettent à mal la solidarité, pollue le fonctionnement des équipes et donne l'impression à chacun d'être redevable aux copains d'avoir fait telle ou telle tâche "à leur place". Du coup les personnes fatiguées ne savent plus comment se protéger des excès de travail sans charger les collègues et en arrivent à se sentir "le maillon faible" avec tout ce que ça engendre su l'estime de soi. Nous n'avons pas trouvé de solution chez nous pour casser ce fonctionnement mortifère.
Ajonc35
Ajonc35
Sage

Le cap des 55/60 ans : un moment difficile dans nos vies et nos carrières?  Empty Re: Le cap des 55/60 ans : un moment difficile dans nos vies et nos carrières?

par Ajonc35 Lun 20 Mar - 10:13
anthracite a écrit:Je n'ai "que" 46 ans et suis assistante prévention dans mon lycée. Je trouve que le "management" aggrave beaucoup le cas des personnels qui fatiguent (lié à l'âge, parents de jeunes enfants, maladie etc). A chaque fois que quelqu'un ne peut pas assurer un service non obligatoire ou prévenu en dernière minute, on lui demande de se trouver lui même un remplaçant. Par exemple, un collègue de physique convoqué sur un jour où il n'a pas cours pour surveiller le concours général de maths et qui a prévu un rendez-vous médical ce jour là est sommé de se trouver un remplaçant par l'adjoint. Une collègue qui demande à l'IA de ne pas être convoqué exceptionnellement pour le grand oral car son fils se fait opéré à ce moment là (convoc de l'hosto à l'appui) est sommée par l'inspectrice de donner le nom d'un collègue susceptible de la remplacer. Une réunion de présentation des spé aux familles de 1e pour l'abandon d'1 spé est prévue le 28 mars en pleines corrections de copies de bac, de bac expérimental, d'oraux de langues et la direction refuse de la déplacer. La cheffe demande aux équipes de désigner l'un des profs pour présenter la matière. Elle ne souhaite pas décider de convoquer ceux qui ne corrige pas par exemple (il faut dire que sur les petites matières, ça coince). Tous ces procédés mettent à mal la solidarité, pollue le fonctionnement des équipes et donne l'impression à chacun d'être redevable aux copains d'avoir fait telle ou telle tâche "à leur place". Du coup les personnes fatiguées ne savent plus comment se protéger des excès de travail sans charger les collègues et en arrivent à se sentir "le maillon faible" avec tout ce que ça engendre su l'estime de soi. Nous n'avons pas trouvé de solution chez nous pour casser ce fonctionnement mortifère.
Encore un exemple. Je dirais même des exemples. Tout cela est une charge mentale, entre comment faire et quand ça va me tomber dessus, c'est très fatigant même pour les plus jeunes.
Un management qui donne la nausée. Je décide et vous exécutez, quelle que soit la manière. Les plus de 50 ans ont connu une hiérarchie qui prenait ses responsabilites ( il y en a encore ) ce qui explique, sans doute, une souffrance accrue.
fanette
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Le cap des 55/60 ans : un moment difficile dans nos vies et nos carrières?  Empty Re: Le cap des 55/60 ans : un moment difficile dans nos vies et nos carrières?

par fanette Lun 20 Mar - 11:04
58 ans dans quelques jours...
D'abord la fatigue, et la difficulté à récupérer. Je regarde avec effarement des collègues assurer 25 heures de cours par semaine. Pour ne pas partager de classes entre deux profs, j'ai accepté 20h30, et je m'effondre régulièrement sur mon canapé en revenant du boulot.
L'expérience devrait permettre de consacrer moins de temps aux préparations, mais avec la multiplication des élèves à besoins particuliers, je crois que je travaille bien plus...
L'expérience devrait aussi permettre de mieux gérer la discipline dans la classe (je suis en collège) mais je trouve les élèves plus difficiles, n'ayant pas les codes, avec une grande force d'inertie, incapables d'accepter la moindre frustration...
Mais je crois que ce qui est en définitive le plus difficile pour moi, surtout en cette période, c'est le manque de combativité, de vision à long terme, de sens du collectif (de simple bon sens parfois), de mes collègues. Beaucoup trop d'entre eux n'ont aucune réaction sur rien (les retraites, le pacte, même la tragédie d'Agnès Lassale... trois petits commentaires et puis s'en vont...)
Oui, comme d'autres ici, je me sens usée... (mais je ne peux pas m'empêcher de monter au front, à chaque fois... Le cap des 55/60 ans : un moment difficile dans nos vies et nos carrières?  437980826 )

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JayKew
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Le cap des 55/60 ans : un moment difficile dans nos vies et nos carrières?  Empty Re: Le cap des 55/60 ans : un moment difficile dans nos vies et nos carrières?

par JayKew Lun 20 Mar - 12:28
Clecle78 a écrit:Merci pour l'ouverture de ce fil. J'ai déjà témoigné dans le précédent. Je dirais que depuis 5 ans je sens une véritable baisse de mon énergie et que je compte les années qui me séparent de la retraite. Tous nos amis même les plus investis, et quel que soit leur métier d'ailleurs, ressentent ce même épuisement. J'étais vraiment surprise de découvrir qu'on en a tous marre alurs qu'on aimait vraiment ce qu'on faisait. Manque de reconnaissance, mépris, même ceux pour qui ça se passe bien necse voient pas continuer des années. En fait on parle tous de ça depuis quelques temps alors qu'on se connait depuis 40 ans et que ce sujet n'avait jamais été abordé entre nous auparavant. La difficulté que j'ai, moi,  cette année c'est d'être dans une équipe beaucoup plus jeune et très, peut-être trop, investie qui a tendance à se charger la barque tout en culpabilisant de ne jamais en faire assez. J'essaie de prendre du recul mais c'est compliqué de leur faire comprendre que je suis tout simplement fatiguée et surtout, qu'après avoir tout tenté et expérimenté durant des décennies, je n'ai plus envie de passer mon temps dans des activités chronophages auxquelles je ne crois plus vraiment. Je trouve très bien ce qu'elles font mais j'ai du mal à leur faire comprendre que, sans être paresseuse ou aigrie, je ne veux tout simplement plus consacrer mon temps et mon énergie à ce type d'activité. Je n'ai pas envie de travailler en équipe, d'avoir une progression commune, de me prendre la tête pour des quarts de point. J'ai développé une façon de travailler qui est la mienne, dont je sais qu'elle est loin d'être parfaite, mais qui me convient. Je donne tout durant mes cours, j'enseigne une matière que j'adore, qui me passionne et je suis vraiment à fond, parce que je suis intimement convaincue qu'on transmet en étant vrai et en étant soi. Lorsque les collègues de 30 ans se désespèrent quand l'ordi est en panne parce qu'elles sont incapables de faire cours avec un livre (oui, un livre, comment les élèves regardent le livre plutôt que toi au tableau ?)  je me dis qu'il est vraiment temps de passer la main. Résultat, chaque heure de cours me semble une performance et je rentre chez moi absolument épuisée. Là où je culpabilise en ce moment c'est que je vais pouvoir partir en retraite en fin d'année. J'ai commencé jeune, j'ai eu 3 enfants, toujours travaillé à temps plein et j'aurai une décote modérée.
Mais ça me révolte pour les collègues. Mes petites jeunes, que je vois déjà proches du burn out à 40 ans, ceux de 50 ans, à peine plus jeunes que moi, qui devront travailler encore plus longtemps. Les attaques subies  pendant 40 ans contre notre métier et notre statut m'ont épuisée psychologiquement, sans compter la façon dont nous sommes perçus de l'extérieur. Tout ça est extrêmement triste. Je garde quand même beaucoup d'affection pour le coeur de ce métier, enseigner à des élèves que j'aime une matière que j'aime et que je maîtrise, la solidarité entre collègues, les voyages, les sorties sympas. Je me dis que dans une autre ambiance, avec une autre administration, moins de pression, j'aurais volontiers poursuivi mon activité quelques années. Ma grand mère, gravement handicapée, avait pu enseigner sans problème jusqu'à 65 ans en 1968, et partir ensuite sereinement en retraite. Mais c'était une autre époque, où on ne s'ingéniait pas à pressurer les collègues et à économiser des postes et des heures. Pour moi le point de bascule a vraiment été l'adoption de la dhg qui a véritablement marqué le début de notre descente aux enfers du point de vue des heures et le ministère Allègre avec sa politique systématiquement antiprofs.Je ne sais pas si vous avez le même ressenti.

Tout à fait d’accord avec les points surlignés en gras. Le système managérial en place et les attentes institutionnelles créent les conditions de l’épuisement. Et toutes les incohérences, injonctions contradictoires, etc., qui vont avec, bien entendu.
oxa
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Le cap des 55/60 ans : un moment difficile dans nos vies et nos carrières?  Empty Re: Le cap des 55/60 ans : un moment difficile dans nos vies et nos carrières?

par oxa Lun 20 Mar - 14:20
55 ans. je lis ce fil avec intérêt.
La bienséance m'interdit d'y participer et dire ce que je pense de notre métier après 30 ans de carrière....
Je tourne donc au minimum.
LemmyK
LemmyK
Habitué du forum

Le cap des 55/60 ans : un moment difficile dans nos vies et nos carrières?  Empty Re: Le cap des 55/60 ans : un moment difficile dans nos vies et nos carrières?

par LemmyK Lun 20 Mar - 15:36
Bientôt 62! J'ai de la chance d'être dans un établissement sans aucune difficulté avec des effectifs peu chargés. J'apprécie encore de faire cours et d'aller au lycée en vélo(aller-retour 9km) mais tout le reste m'insupporte, comme vous avez dû le voir dans la plupart de mes messages!
*La correction des copies devient de plus en plus difficile(et je suis bien conscient que j'en ai beaucoup moins que la plupart d'entre vous).
*La semaine prochaine je fais passer les ECE. Je sais à l'avance que la moyenne sera de 15 sur 20 et qu'il sera impossible de mettre moins de 06/20 même si l'élève ne fait rien. Ceci dit, il n'y a pas grand chose à faire. On évalue que dalle! Toutes les formules sont données et d'un point de vue expérimental, on rase les pâquerettes.
*Ensuite, je suis de correction de bac et cela va bien désorganiser l'établissement.
*J'ai aussi cette semaine un conseil de classe. On donnera nos avis mais les parents ou l'administration n'en tiendront pas compte.
Peut-être même que les parents mettrons en cause certains collègues(cours trop difficiles, pas assez ludiques, notation peu bienveillante)...
*J'enseigne également en BTS(scientifique)  et on va leur donner un faux-papier au bout de deux ans. La majorité de ces élèves fait plusieurs fautes par phrase et plusieurs ne savent pas résoudre l'équation 2x - 6 = 0, sans parler de l'anglais qu'ils baragouinent ! Technicien supérieur, laissez-moi rire.
*Une grande partie des collègues m'agacent prodigieusement. Ils se plaignent d'avoir trop de boulot et se donnent plein de travail supplémentaire non payé, cordée de la réussite, Cambridge... Beaucoup ne font pas grève afin de ne pas pénaliser les élèves:roll: D'ailleurs ils n'ont aucune idée des réformes en cours. Le pacte? Le cap des 55/60 ans : un moment difficile dans nos vies et nos carrières?  3795679266
*Mes inspecteurs nous inondent de "semaine des sciences, village de la chimie, sciences à l'école, comptoir des sciences, goût des sciences " et j'en passe. Ils nous ont laissé tomber pendant le covid. Ils nous bassinent avec la différenciation et nous conseillent de suivre des formations inintéressantes. Ils n'ont aucun crédit à mes yeux.
* Mes chefs ne sont pas désagréables mais  pas toujours très compétents.
* On nous flique de plus en plus. Nouveauté on a une liste d'émargement (je ne la signe pas)!
* On demande souvent de faire un travail inutile. Les réunions chronophages qui ne servent à rien, ça va un moment.
*Pour moi le Covid a été une étape clé. Depuis, je n'ai plus la foi en ce que je fais au boulot.
*Pour conclure, j'attends  la paie à la fin du mois qui me permet d'aider mes enfants et je vais terminer en roue libre, encore un an je pense, car il me manque beaucoup de trimestres. La CPA, j'aurais bien apprécié.
Mais je garde le moral, je râle, grogne, rouspète. Ca maintient en forme. Et en même temps Very Happy, j'ai pris beaucoup de recul(mais j'en avais déjà pas mal)! Je crois que c'est vraiment le secret pour ne pas être malheureux. A la rentrée, j'ai demandé un temps partiel afin de ne pas avoir de terminale en enseignement scientifique(une jolie c*****rie entre parenthèses).
Excusez la longueur du message.
Fesseur Pro
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Guide spirituel

Le cap des 55/60 ans : un moment difficile dans nos vies et nos carrières?  Empty Re: Le cap des 55/60 ans : un moment difficile dans nos vies et nos carrières?

par Fesseur Pro Lun 20 Mar - 15:57
On fatigue...

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Pourvu que ça dure... professeur
epekeina.tes.ousias
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Le cap des 55/60 ans : un moment difficile dans nos vies et nos carrières?  Empty Re: Le cap des 55/60 ans : un moment difficile dans nos vies et nos carrières?

par epekeina.tes.ousias Lun 20 Mar - 16:23
J'avoue que j'hésite sur cette question. Pour ce qui me concerne, déjà bien en route pour les 60, ça fait bien 5 ou 6 ans que je fatigue beaucoup plus — ça ne m'empêche pas de faire tout ce que j'ai à faire, mais souvent bien plus lentement que jadis (mais plus vite qu'à venir ?). Mais je ne suis pas certain que ce soit le cas pour tout le monde : est-il bien certain que nous soyons tous égaux face à l'âge ? (J'en doute.).

Cela étant dit, non seulement ça ne m'étonne pas (on était tous prévenus !), mais qui plus est ce n'est pas forcément désagréable en totalité. Certes, mes conditions de travail sont très loin d'être mauvaises (même si les facs ont leur lot d'enquiquinements, ainsi que bien des mes collègues me le répètent sans cesse) et il est bien possible que mon statut me protège (au moins encore un peu). Mais il me semble que c'est aussi un âge où l'on peut se dire, d'une part, que personne ne risque de nous enquiquiner plus qu'auparavant (l'âge permet d'envoyer paître bien des gens : je n'ai aucun scrupule à employer le truc quand c'est nécessaire), et de l'autre, qu'il y a un certain plaisir à ralentir, justement, et préférer faire les choses au mieux de ce que l'on peut plutôt que de courir après la perfection.

Devenir l'un des petits vieux du Muppets Show, ça pourrait même être tentant.

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courage_fuyons
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Le cap des 55/60 ans : un moment difficile dans nos vies et nos carrières?  Empty Re: Le cap des 55/60 ans : un moment difficile dans nos vies et nos carrières?

par courage_fuyons Lun 20 Mar - 16:32
Dans la même tranche d’âge. Je fatigue et je suis à temps partiel depuis 2 ans sinon je ne pouvais plus. Depuis le rythme est plus humain et avec l’aide du médecin de prévention j’ai pu bénéficier d’un mi temps thérapeutique ça aide pour les fins de mois. Je sais que je ne pourrais plus reprendre à taux plein…. Alors il va falloir faire avec.
Pourquoi 3,14159
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Expert

Le cap des 55/60 ans : un moment difficile dans nos vies et nos carrières?  Empty Re: Le cap des 55/60 ans : un moment difficile dans nos vies et nos carrières?

par Pourquoi 3,14159 Lun 20 Mar - 16:48
LemmyK a écrit:
...
La CPA, j'aurais bien apprécié.
...
J'attends avec impatience les conditions de la retraite progressive pour la FP.

_________________
"Placez votre main sur un poêle une minute et ça vous semble durer une heure. Asseyez vous auprès d'une jolie fille une heure et ça vous semble durer une minute. C'est ça la relativité. " (Albert Einstein).
menerve
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Oracle

Le cap des 55/60 ans : un moment difficile dans nos vies et nos carrières?  Empty Re: Le cap des 55/60 ans : un moment difficile dans nos vies et nos carrières?

par menerve Lun 20 Mar - 16:57
Pourquoi 3,14159 a écrit:
LemmyK a écrit:
...
La CPA, j'aurais bien apprécié.
...
J'attends avec impatience les conditions de la retraite progressive pour la FP.
Il ne faut pas se leurrer... Dans notre cas, ça engendrera des emplois du temps pourris ou des impossibilités dans l'intérêt du service.
M le Maudit
M le Maudit
Niveau 9

Le cap des 55/60 ans : un moment difficile dans nos vies et nos carrières?  Empty Re: Le cap des 55/60 ans : un moment difficile dans nos vies et nos carrières?

par M le Maudit Lun 20 Mar - 17:24
Moi ce qui m'épuise le plus sont les effectifs de classe avec 28/29/30 élèves au collège. C'est délétère pour tt le monde. En ce qui me concerne je ressens une fatigue "renforcée" depuis mes 53 ans environ...
Vieux_Mongol
Vieux_Mongol
Fidèle du forum

Le cap des 55/60 ans : un moment difficile dans nos vies et nos carrières?  Empty Re: Le cap des 55/60 ans : un moment difficile dans nos vies et nos carrières?

par Vieux_Mongol Lun 20 Mar - 18:00
57. Devant les élèves ça passe encore bien. Par contre les copies c'est de plus en plus pénible. Plus lent sans doute quand je fais les choses sauf urgence absolue. Sinon le fait de ne plus avoir aucun enjeu de carrière c'est bien dans les dialogues syndicaux avec la direction Razz
Le plus dur c'est le sport. A vélo je suis devenu une patate roulante. Je pratique toujours un sport de compétition en "master" et à la salle il m'arrive encore fréquemment d'humilier de jeunes prétentieux mais au prix d'un entraînement de malade qui me prend mes soirées. Et je sais que ça ne va pas s'arranger... Ça dans la tête ça fait pas du bien.
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