Page 2 sur 5 • 1, 2, 3, 4, 5
- Vieux_MongolFidèle du forum
57. Devant les élèves ça passe encore bien. Par contre les copies c'est de plus en plus pénible. Plus lent sans doute quand je fais les choses sauf urgence absolue. Sinon le fait de ne plus avoir aucun enjeu de carrière c'est bien dans les dialogues syndicaux avec la direction
Le plus dur c'est le sport. A vélo je suis devenu une patate roulante. Je pratique toujours un sport de compétition en "master" et à la salle il m'arrive encore fréquemment d'humilier de jeunes prétentieux mais au prix d'un entraînement de malade qui me prend mes soirées. Et je sais que ça ne va pas s'arranger... Ça dans la tête ça fait pas du bien.
Le plus dur c'est le sport. A vélo je suis devenu une patate roulante. Je pratique toujours un sport de compétition en "master" et à la salle il m'arrive encore fréquemment d'humilier de jeunes prétentieux mais au prix d'un entraînement de malade qui me prend mes soirées. Et je sais que ça ne va pas s'arranger... Ça dans la tête ça fait pas du bien.
- BalthazaardVénérable
Fil déprimant ou pas, cela fait du bien de penser que d'autres ressentent la même chose que nous, en tous cas cela évite de se questionner ou de torpiller ce qui reste de santé par vaine fierté.
J'ai quitté il y a un mois, à quasiment 64, avant les corrections du bac car plusieurs heures devant l'écran, je ne peux plus, (et du reste corriger, non plus, je ne veux plus...), avant la fin parce que la mascarade du GO je ne peux plus (en plus GO blanc chez nous, c'est dire l'importance du truc), avant la fin parce qu'organiser une escroquerie de ccf pour des BTS (qui comme l'a dit Lemmick, viennent chercher un bout de papier avec un niveau de 6ème dans ma matière) et se faire retoquer par l'ipr si la moyenne est trop basse je ne peux plus, avant la fin parce que lire le message d'un parent d'élève d'une nullité cosmique dans toutes les matières me mettant en cause(il attendra la réponse....) je ne peux plus.
Et surtout parce qu'entre ce pour quoi j'ai signé 60 ans et 37,5 années, et ce avec quoi je pars j'estime que l'on m'a volé quatre ans d'existence, on ne me prendra pas plus!!!
Comme beaucoup il me faudrait 67 (imaginez la décote..) mais tant pis, je résisterai au mirage du taux plein quitté à me serrer un peu la ceinture.
Je suis parti en catimini, pas de discours pas de pot, un au revoir sincère à ceux que j'aimais bien...les autres remarqueront mon absence. Et surtout...surtout...pas de ces discours qui me font vomir sur ...."il y a beaucoup de choses qui ne vont pas mais finalement c'était bien, je ne regrette pas...etc ..etc" combien de fois l'ais-je entendu.
Depuis mes débuts je n'ai vu que la situation empirer et le niveau des élèves et des exigences baisser, jamais une seule modification n'est allée dans le sens du bien commun, ce métier ne m'a rien apporté si ce n'est du temps libre dont j'ai bien profité...
Demain je vais skier sur ce qu'il reste de neige....bon courage à tous.
J'ai quitté il y a un mois, à quasiment 64, avant les corrections du bac car plusieurs heures devant l'écran, je ne peux plus, (et du reste corriger, non plus, je ne veux plus...), avant la fin parce que la mascarade du GO je ne peux plus (en plus GO blanc chez nous, c'est dire l'importance du truc), avant la fin parce qu'organiser une escroquerie de ccf pour des BTS (qui comme l'a dit Lemmick, viennent chercher un bout de papier avec un niveau de 6ème dans ma matière) et se faire retoquer par l'ipr si la moyenne est trop basse je ne peux plus, avant la fin parce que lire le message d'un parent d'élève d'une nullité cosmique dans toutes les matières me mettant en cause(il attendra la réponse....) je ne peux plus.
Et surtout parce qu'entre ce pour quoi j'ai signé 60 ans et 37,5 années, et ce avec quoi je pars j'estime que l'on m'a volé quatre ans d'existence, on ne me prendra pas plus!!!
Comme beaucoup il me faudrait 67 (imaginez la décote..) mais tant pis, je résisterai au mirage du taux plein quitté à me serrer un peu la ceinture.
Je suis parti en catimini, pas de discours pas de pot, un au revoir sincère à ceux que j'aimais bien...les autres remarqueront mon absence. Et surtout...surtout...pas de ces discours qui me font vomir sur ...."il y a beaucoup de choses qui ne vont pas mais finalement c'était bien, je ne regrette pas...etc ..etc" combien de fois l'ais-je entendu.
Depuis mes débuts je n'ai vu que la situation empirer et le niveau des élèves et des exigences baisser, jamais une seule modification n'est allée dans le sens du bien commun, ce métier ne m'a rien apporté si ce n'est du temps libre dont j'ai bien profité...
Demain je vais skier sur ce qu'il reste de neige....bon courage à tous.
- Ajonc35Sage
Bienvenue Balthazaaad!Balthazaard a écrit:Fil déprimant ou pas, cela fait du bien de penser que d'autres ressentent la même chose que nous, en tous cas cela évite de se questionner ou de torpiller ce qui reste de santé par vaine fierté.
J'ai quitté il y a un mois, à quasiment 64, avant les corrections du bac car plusieurs heures devant l'écran, je ne peux plus, (et du reste corriger, non plus, je ne veux plus...), avant la fin parce que la mascarade du GO je ne peux plus (en plus GO blanc chez nous, c'est dire l'importance du truc), avant la fin parce qu'organiser une escroquerie de ccf pour des BTS (qui comme l'a dit Lemmick, viennent chercher un bout de papier avec un niveau de 6ème dans ma matière) et se faire retoquer par l'ipr si la moyenne est trop basse je ne peux plus, avant la fin parce que lire le message d'un parent d'élève d'une nullité cosmique dans toutes les matières me mettant en cause(il attendra la réponse....) je ne peux plus.
Et surtout parce qu'entre ce pour quoi j'ai signé 60 ans et 37,5 années, et ce avec quoi je pars j'estime que l'on m'a volé quatre ans d'existence, on ne me prendra pas plus!!!
Comme beaucoup il me faudrait 67 (imaginez la décote..) mais tant pis, je résisterai au mirage du taux plein quitté à me serrer un peu la ceinture.
Je suis parti en catimini, pas de discours pas de pot, un au revoir sincère à ceux que j'aimais bien...les autres remarqueront mon absence. Et surtout...surtout...pas de ces discours qui me font vomir sur ...."il y a beaucoup de choses qui ne vont pas mais finalement c'était bien, je ne regrette pas...etc ..etc" combien de fois l'ais-je entendu.
Depuis mes débuts je n'ai vu que la situation empirer et le niveau des élèves et des exigences baisser, jamais une seule modification n'est allée dans le sens du bien commun, ce métier ne m'a rien apporté si ce n'est du temps libre dont j'ai bien profité...
Demain je vais skier sur ce qu'il reste de neige....bon courage à tous.
Ton témoignage s'ajoute à tous les autres et pas un mot de faux dans ce propos.
Comme toi, réforme après réforme, dégringolade adoubé par tous les politiques. A quand, au bout du toboggan, le BAC à sable?
- epekeina.tes.ousiasModérateur
Vieux_Mongol a écrit:57. Devant les élèves ça passe encore bien. Par contre les copies c'est de plus en plus pénible. Plus lent sans doute quand je fais les choses sauf urgence absolue. Sinon le fait de ne plus avoir aucun enjeu de carrière c'est bien dans les dialogues syndicaux avec la direction
Le plus dur c'est le sport. A vélo je suis devenu une patate roulante. Je pratique toujours un sport de compétition en "master" et à la salle il m'arrive encore fréquemment d'humilier de jeunes prétentieux mais au prix d'un entraînement de malade qui me prend mes soirées. Et je sais que ça ne va pas s'arranger... Ça dans la tête ça fait pas du bien.
Ah, ça, c'est certain. Remarque, au-delà de la marche en forêt avec le chien, je ne peux plus grand-chose de ce côté là. Mais curieusement, les copies, ça passe quasiment tout seul — je crois bien que j'ai une telle distance vis-à-vis de ça que cela m'évite les crispations.
_________________
Si tu vales valeo.
- Fesseur ProGuide spirituel
Impossible pour beaucoup d'entre nous qui n'aurons pas le nombre d'annuités suffisant.Pourquoi 3,14159 a écrit:J'attends avec impatience les conditions de la retraite progressive pour la FP.LemmyK a écrit:
...
La CPA, j'aurais bien apprécié.
...
_________________
Pourvu que ça dure...
- Clecle78Bon génie
J'avais aussi signé pour 60 ans et 37.5. Une amie à moi (normalienne Fontenay et mère de 3 enfants ) est partie en 2010 avec 3400 euros à 54 ans ... Qui pourrait toucher ça aujourd'hui, 13 ans après, sauf avec bonus, et en travaillant donc plus longtemps encore ? Nous avons déjà été victimes de cette première régression et là c'est encore pire.
- JacqGuide spirituel
Balthazaard a écrit:[...]
Comme beaucoup il me faudrait 67 (imaginez la décote..) mais tant pis, je résisterai au mirage du taux plein quitté à me serrer un peu la ceinture.
Je suis parti en catimini, pas de discours pas de pot, un au revoir sincère à ceux que j'aimais bien...les autres remarqueront mon absence. Et surtout...surtout...pas de ces discours qui me font vomir sur ...."il y a beaucoup de choses qui ne vont pas mais finalement c'était bien, je ne regrette pas...etc ..etc" combien de fois l'ais-je entendu.
Depuis mes débuts je n'ai vu que la situation empirer et le niveau des élèves et des exigences baisser, jamais une seule modification n'est allée dans le sens du bien commun, ce métier ne m'a rien apporté si ce n'est du temps libre dont j'ai bien profité...
Demain je vais skier sur ce qu'il reste de neige....bon courage à tous.
+10000000
- ProtonExpert
Désolé de venir vous déranger. Je suis trentenaire et à chaque année scolaire, j'ai l'impression d'y laisser 10 ans d'âge. Imaginer les prochaines années m'angoisse énormément. Je n'arrive pas à profiter de l'instant présent, je gâche aussi beaucoup de ma vie privée à cause de ce métier. Vos messages ne me rassurent pas du tout au contraire.
- PrezboGrand Maître
Vache, il n'est pas rassurant pour ceux qui n'y sont pas tout à fait, votre fil...
(Un morceau doux-amer pour détendre l'atmosphère.)
(Un morceau doux-amer pour détendre l'atmosphère.)
- MaroussiaHabitué du forum
Je ne me retrouve que partiellement dans vos messages attristants.
Oui la fatigue se fait ressentir de plus en plus .
Mais les journées sont plus simples à organiser maintenant que les enfants sont grands et autonomes ou partis de la maison .
J'ai trouvé épuisant quand j'étais jeune de courir dès le matin pour mettre les enfants à la garderie de l'école à 7h30 et parvenir à commencer mon cours à 7h55 (1e sonnerie).
Idem le soir.
Avec l'âge j'organise mieux mes journées, je me repose plus facilement .quand je veux.
Je fais 16 kms de vélo tous les jours pour aller et revenir de mon établissement et j'entretiens ainsi ma forme.
J'ai le sentiment d'avoir atteint un niveau d'expertise et de compétence encore plus élevé qu'il y a même seulement 10 ans .
Oui la fatigue se fait ressentir de plus en plus .
Mais les journées sont plus simples à organiser maintenant que les enfants sont grands et autonomes ou partis de la maison .
J'ai trouvé épuisant quand j'étais jeune de courir dès le matin pour mettre les enfants à la garderie de l'école à 7h30 et parvenir à commencer mon cours à 7h55 (1e sonnerie).
Idem le soir.
Avec l'âge j'organise mieux mes journées, je me repose plus facilement .quand je veux.
Je fais 16 kms de vélo tous les jours pour aller et revenir de mon établissement et j'entretiens ainsi ma forme.
J'ai le sentiment d'avoir atteint un niveau d'expertise et de compétence encore plus élevé qu'il y a même seulement 10 ans .
- BaldredSage
je redonne le lien vers un article un peu ancien mais qui éclaire de manière intéressante la question :
Les difficultés des enseignants en fin de carrière : des révélateurs des formes de pénibilité du travail
Dominique Cau-Bareille https://www.cairn.info/revue-management-et-avenir-2014-7-page-149.htm
L'article porte sur la manière dont les profs de plus de 50 ans investissent cette dernière étape de leur carrière.
Il interroge les "pénibilités invisibles" dont nous parlons souvent sur Néo et que le MEN feint d'ignorer.
L'état de la recherche en 2014 propose des outils de réflexion intéressants.
Il y aurait par exemple deux types de parcours dans cette (de plus en plus...) longue fin de carrière. l'un , minoritaire, de progressif désengagement serein, l'autre, majoritaire de retrait amer, que viennent confirmer de nombreux travaux sur les différentes formes de l'épuisement professionnel. La lecture de cet article est profitable car elle objectivise des situations que l'on vit souvent comme des frustrations, des échecs ou des angoisses personnelles.
Vieillir, vieillir au travail, vieillir dans ce travail sont trois expériences difficiles à distinguer, ce serait pourtant éclairant de le faire, ne serait-ce que pour rendre visible ce qu'il est plus commode à l'institution-employeur de ne pas voir et de ne pas mesurer.
Ce fil témoigne bien des désengagements sereins comme des retraits amers. Les deux méritent d'être exprimés.
Le mot du Boomer : Depuis que je suis stagiaire, le message essentiel du héros du pot de départ en retraite est : "je me tire au bon moment, le bateau coule".
Le naufrage est donc déjà ancien, je m'en doutais en montant à bord, il y avait déjà des trous dans la coque mais cela ne noyait que nos passagers de 3e classe au fond de la soute. L'eau menace maintenant le pont des professeurs, ou bien sommes-nous déjà submergés ?
Les difficultés des enseignants en fin de carrière : des révélateurs des formes de pénibilité du travail
Dominique Cau-Bareille https://www.cairn.info/revue-management-et-avenir-2014-7-page-149.htm
L'article porte sur la manière dont les profs de plus de 50 ans investissent cette dernière étape de leur carrière.
Il interroge les "pénibilités invisibles" dont nous parlons souvent sur Néo et que le MEN feint d'ignorer.
L'état de la recherche en 2014 propose des outils de réflexion intéressants.
Il y aurait par exemple deux types de parcours dans cette (de plus en plus...) longue fin de carrière. l'un , minoritaire, de progressif désengagement serein, l'autre, majoritaire de retrait amer, que viennent confirmer de nombreux travaux sur les différentes formes de l'épuisement professionnel. La lecture de cet article est profitable car elle objectivise des situations que l'on vit souvent comme des frustrations, des échecs ou des angoisses personnelles.
Vieillir, vieillir au travail, vieillir dans ce travail sont trois expériences difficiles à distinguer, ce serait pourtant éclairant de le faire, ne serait-ce que pour rendre visible ce qu'il est plus commode à l'institution-employeur de ne pas voir et de ne pas mesurer.
Ce fil témoigne bien des désengagements sereins comme des retraits amers. Les deux méritent d'être exprimés.
Le mot du Boomer : Depuis que je suis stagiaire, le message essentiel du héros du pot de départ en retraite est : "je me tire au bon moment, le bateau coule".
Le naufrage est donc déjà ancien, je m'en doutais en montant à bord, il y avait déjà des trous dans la coque mais cela ne noyait que nos passagers de 3e classe au fond de la soute. L'eau menace maintenant le pont des professeurs, ou bien sommes-nous déjà submergés ?
- epekeina.tes.ousiasModérateur
Ah, je ne connaissais pas cette expression : “désengagement serein” — mais j'y adhère à 1000 % !
_________________
Si tu vales valeo.
- lene75Prophète
Tu me donnes une lueur d'espoir, Maroussia ! Moi qui suis au bout du rouleau à 40 ans et qui espérais que ça irait mieux dans 10 ans une fois les enfants plus grands, l'annonce de ce qui m'attend me fait frémir.
Je crois que je n'ai pas connu l'avant DHG, mais j'ai connu mes premières années où ce n'était pas à moi de m'en soucier, et ça change vraiment tout. J'ai connu aussi une époque pas si lointaine où nous avions deux fois moins de classes et donc d'élèves, où je pouvais avoir mes TL jusqu'à 10h par semaine. Je garde précieusement tous les messages qu'ils m’adressaient en fin d'année parce qu'on avait noué une vraie relation, qu'on ne noue plus quand on travaille à la chaîne. Maintenant chaque fin d'année est une angoisse, entre la DHG, les répartitions de services, la patate chaude des technos à répartir, les réunions et les convocations de bac toujours plus contraignantes... et la fin d'année commence en janvier. Et comme août et septembre sont l'angoisse à cause des emplois du temps... La réforme Blanquer m'a donné le coup de grâce, mais j'ai vu les jalons en être posés progressivement avec une DHG réduite un peu plus chaque année à peau de chagrin. Je me retrouve à nouveau seule dans ma discipline cette année, avec la responsabilité des services et des conditions de travail de mes deux futurs collègues, de notre spécialité, etc. C'est donc encore sur moi que tout ça va reposer, avec en prime un changement de direction. Cette année deux de nos jeunes collègues ont craqué, l'un après l'autre, mais nous étions deux pour porter ça. Il partent par la touche, ma collègue par le haut, et moi qui suis chargée de famille ne peux que rester. Quand je regarde en arrière la dégradation vertigineuse de mon métier en 15 ans, je frémis à l'idée des 30 années qu'il me reste à faire... alors si en plus il faut composer avec la fatigue de l'âge !
Je crois que je n'ai pas connu l'avant DHG, mais j'ai connu mes premières années où ce n'était pas à moi de m'en soucier, et ça change vraiment tout. J'ai connu aussi une époque pas si lointaine où nous avions deux fois moins de classes et donc d'élèves, où je pouvais avoir mes TL jusqu'à 10h par semaine. Je garde précieusement tous les messages qu'ils m’adressaient en fin d'année parce qu'on avait noué une vraie relation, qu'on ne noue plus quand on travaille à la chaîne. Maintenant chaque fin d'année est une angoisse, entre la DHG, les répartitions de services, la patate chaude des technos à répartir, les réunions et les convocations de bac toujours plus contraignantes... et la fin d'année commence en janvier. Et comme août et septembre sont l'angoisse à cause des emplois du temps... La réforme Blanquer m'a donné le coup de grâce, mais j'ai vu les jalons en être posés progressivement avec une DHG réduite un peu plus chaque année à peau de chagrin. Je me retrouve à nouveau seule dans ma discipline cette année, avec la responsabilité des services et des conditions de travail de mes deux futurs collègues, de notre spécialité, etc. C'est donc encore sur moi que tout ça va reposer, avec en prime un changement de direction. Cette année deux de nos jeunes collègues ont craqué, l'un après l'autre, mais nous étions deux pour porter ça. Il partent par la touche, ma collègue par le haut, et moi qui suis chargée de famille ne peux que rester. Quand je regarde en arrière la dégradation vertigineuse de mon métier en 15 ans, je frémis à l'idée des 30 années qu'il me reste à faire... alors si en plus il faut composer avec la fatigue de l'âge !
_________________
Une classe, c'est comme une boîte de chocolats, on sait jamais sur quoi on va tomber...
- A TuinVénérable
Je me retrouve parfaitement dans cette difficulté à émerger le matin, préparer les enfants,.les.mettre à l'école et devoir aller.faire.cours en courant. Rebelote le soir.
C'est dommage car c'est une étape de la vie où j'aimerais et je suppose,.on aimerait avoir plus le temps pour profiter d'être avec les enfants et passer du temps de qualité.
Quand les enfants sont plus grands, cela doit aider à dégager du temps, mais après ils ne sont plus là et le temps passe vite.
Nos modes de vie ne contribuent pas à l'épanouissement, à ce titre il est d'autant plus légitime d'appréhender le nombre d'années à devoir travailler devant des élèves.
C'est dommage car c'est une étape de la vie où j'aimerais et je suppose,.on aimerait avoir plus le temps pour profiter d'être avec les enfants et passer du temps de qualité.
Quand les enfants sont plus grands, cela doit aider à dégager du temps, mais après ils ne sont plus là et le temps passe vite.
Nos modes de vie ne contribuent pas à l'épanouissement, à ce titre il est d'autant plus légitime d'appréhender le nombre d'années à devoir travailler devant des élèves.
- zigmag17Guide spirituel
Je suis dans cette tranche fatidique.
Ce qui en ressort:
- positif: le goût de la transmission, le fait de garder un esprit jeune et un cerveau à peu près alerte, l'intérêt de se sentir au plus près des problèmes de société (je travaille avec un public qui m'a fait connaître tout un pan de la société que j'aurais superbement ignoré ou mal apprécié si j'avais travaillé avec d'autres profils d'élèves), la sensation de me sentir utile, quelquefois...
- négatif : surtout au niveau institutionnel : les réformes qui s'enchaînent, le management qui fait fi de l'expérience mais fait la part belle à l'esbroufe, le mépris à peine masqué de décideurs qui ont déserté les salles de classes au bout de dix ans d'enseignement et viennent nous dire comment faire, la sensation d'être sans arrêt sollicitée et happée par un rouleau compresseur qui voudrait nous rendre corvéables à merci, le ton employé parfois pour nous parler et qui traduit la déconsidération dont on fait l'objet ( ça va de la secrétaire qui nous parle comme à ses larbins à l'inspecteur qui humilie , en passant par les parents d'élèves etc)
A chaque rentrée je me dis "j'arrête", à chaque rentrée je suis là.
Je tiens grâce à l'expérience du métier qui me permet d'être plus affûtée pour les préparations/corrections, donc d'avoir davantage de temps vraiment libre (lectures et loisirs perso et pas dédiés au lycée); la distance que l'expérience permet face aux injonctions qui sont infantilisantes la plupart du temps; les automatismes mis en place dans les classes pour éviter les débordements, ça ne fonctionne pas à tous les coups mais à la longue la repartie et l'anticipation de certaines situations permettent de se sentir moins atteint moralement et émotionnellement et ça aide à tenir; la décompression avec les collègues en sdp, parler de nos problèmes quotidiens avec les élèves et être capable aussi d'auto-dérision est une bonne soupape pour ne pas tout prendre de plein fouet.
Nous sommes sans cesse malmenés.
Pour tenir, ma recette est la suivante : refuser les demandes qui ne coïncident chez moi ni à une envie ni à un besoin, sans justifier le refus. Apprendre à dire non si l'on n'a pas, écrites noir sur blanc, les conditions de cette demande (ex: projet X, éventuellement d'accord mais sur quelles heures, pour quel montant d'HSE, dans quelles conditions? Si c'est flou: non). Plus de fonction de PP, rien d'autre que les cours, et c'est notre métier, et c'est déjà beaucoup, et c'est déjà tout.
Quand j'étais plus jeune il ne se passait pas une année sans que je monte un projet par classe. Mais nous étions considérés, notre charge mentale était plus faible, nos horaires décents.
Maintenant, niet. J'ai décidé que c'était moi qui décidais.
J'ai gagné en confort de vie, je m'écoute davantage, et quand j'ai un petit coup de mou, j'avance au jour le jour, petit pas après petit pas.
Ce qui est sûr c'est qu'il y a quelques années encore, si j'avais gagné au loto, je crois que j'aurais continué à travailler à 50% car les conditions n'étaient pas dégradées à ce point.
Désormais je me dis que si je gagne au loto, je pars fissa pour échapper au naufrage.
Le négatif l'emporte sur le positif, hélas.
Ce qui en ressort:
- positif: le goût de la transmission, le fait de garder un esprit jeune et un cerveau à peu près alerte, l'intérêt de se sentir au plus près des problèmes de société (je travaille avec un public qui m'a fait connaître tout un pan de la société que j'aurais superbement ignoré ou mal apprécié si j'avais travaillé avec d'autres profils d'élèves), la sensation de me sentir utile, quelquefois...
- négatif : surtout au niveau institutionnel : les réformes qui s'enchaînent, le management qui fait fi de l'expérience mais fait la part belle à l'esbroufe, le mépris à peine masqué de décideurs qui ont déserté les salles de classes au bout de dix ans d'enseignement et viennent nous dire comment faire, la sensation d'être sans arrêt sollicitée et happée par un rouleau compresseur qui voudrait nous rendre corvéables à merci, le ton employé parfois pour nous parler et qui traduit la déconsidération dont on fait l'objet ( ça va de la secrétaire qui nous parle comme à ses larbins à l'inspecteur qui humilie , en passant par les parents d'élèves etc)
A chaque rentrée je me dis "j'arrête", à chaque rentrée je suis là.
Je tiens grâce à l'expérience du métier qui me permet d'être plus affûtée pour les préparations/corrections, donc d'avoir davantage de temps vraiment libre (lectures et loisirs perso et pas dédiés au lycée); la distance que l'expérience permet face aux injonctions qui sont infantilisantes la plupart du temps; les automatismes mis en place dans les classes pour éviter les débordements, ça ne fonctionne pas à tous les coups mais à la longue la repartie et l'anticipation de certaines situations permettent de se sentir moins atteint moralement et émotionnellement et ça aide à tenir; la décompression avec les collègues en sdp, parler de nos problèmes quotidiens avec les élèves et être capable aussi d'auto-dérision est une bonne soupape pour ne pas tout prendre de plein fouet.
Nous sommes sans cesse malmenés.
Pour tenir, ma recette est la suivante : refuser les demandes qui ne coïncident chez moi ni à une envie ni à un besoin, sans justifier le refus. Apprendre à dire non si l'on n'a pas, écrites noir sur blanc, les conditions de cette demande (ex: projet X, éventuellement d'accord mais sur quelles heures, pour quel montant d'HSE, dans quelles conditions? Si c'est flou: non). Plus de fonction de PP, rien d'autre que les cours, et c'est notre métier, et c'est déjà beaucoup, et c'est déjà tout.
Quand j'étais plus jeune il ne se passait pas une année sans que je monte un projet par classe. Mais nous étions considérés, notre charge mentale était plus faible, nos horaires décents.
Maintenant, niet. J'ai décidé que c'était moi qui décidais.
J'ai gagné en confort de vie, je m'écoute davantage, et quand j'ai un petit coup de mou, j'avance au jour le jour, petit pas après petit pas.
Ce qui est sûr c'est qu'il y a quelques années encore, si j'avais gagné au loto, je crois que j'aurais continué à travailler à 50% car les conditions n'étaient pas dégradées à ce point.
Désormais je me dis que si je gagne au loto, je pars fissa pour échapper au naufrage.
Le négatif l'emporte sur le positif, hélas.
- CatheloseNiveau 3
Bonsoir,
Je suis dans la même tranche d'âge et fais les mêmes constats que Zigmag, avec quasiment les mêmes arguments....
Je suis dans la même tranche d'âge et fais les mêmes constats que Zigmag, avec quasiment les mêmes arguments....
- CatheloseNiveau 3
Surtout sur le loto
- zigmag17Guide spirituel
Lol!!!Cathelose a écrit:Surtout sur le loto
- gauvain31Empereur
Baldred a écrit:je redonne le lien vers un article un peu ancien mais qui éclaire de manière intéressante la question :
Les difficultés des enseignants en fin de carrière : des révélateurs des formes de pénibilité du travail
Dominique Cau-Bareille https://www.cairn.info/revue-management-et-avenir-2014-7-page-149.htm
L'article porte sur la manière dont les profs de plus de 50 ans investissent cette dernière étape de leur carrière.
Il interroge les "pénibilités invisibles" dont nous parlons souvent sur Néo et que le MEN feint d'ignorer.
L'état de la recherche en 2014 propose des outils de réflexion intéressants.
Il y aurait par exemple deux types de parcours dans cette (de plus en plus...) longue fin de carrière. l'un , minoritaire, de progressif désengagement serein, l'autre, majoritaire de retrait amer, que viennent confirmer de nombreux travaux sur les différentes formes de l'épuisement professionnel. La lecture de cet article est profitable car elle objectivise des situations que l'on vit souvent comme des frustrations, des échecs ou des angoisses personnelles.
Merci Baldred pour cette information sur les fins de carrières et effectivement j'ai vu les deux cas dans mon entourage professionnel. Y compris des collègues qui refusaient l'entrée de l'IPR dans leur salle de classe en leur demandant de repartir aussitôt. Le désengagement serein est un très joli terme. Depuis quelques temps, on parle quiet quitting ou la "démission silencieuse" qui est équivalent :
https://www.capital.fr/votre-carriere/quiet-quitting-quest-ce-que-la-demission-silencieuse-au-travail-1460906
Je ne suis pas encore en fin de carrière et je suis totalement dans cet état d'esprit depuis un bon moment (même si le suicide de Christine Renon fut pour moi une bascule définitive) et il faudrait que tous les jeunes collègues fassent de même après 10 ans de carrière, ça ferait réfléchir (un peu ) l'institution. Mon statut de TZR me permet encore d'échapper aux environnements toxiques crées par l'EN; telle une anguille j'arrive à m'échapper un peu des mains de la hiérarchie.
Il a manqué pendant tout le débat sur les retraites une vraie réflexion sur les fins de carrière notamment dans l'EN, un secteur où la réflexion doit en priorité se porter puisque nous entrons de fait dans le métier très tard. Cette réflexion devient urgente.
- JayKewNiveau 9
gauvain31 a écrit:Baldred a écrit:je redonne le lien vers un article un peu ancien mais qui éclaire de manière intéressante la question :
Les difficultés des enseignants en fin de carrière : des révélateurs des formes de pénibilité du travail
Dominique Cau-Bareille https://www.cairn.info/revue-management-et-avenir-2014-7-page-149.htm
L'article porte sur la manière dont les profs de plus de 50 ans investissent cette dernière étape de leur carrière.
Il interroge les "pénibilités invisibles" dont nous parlons souvent sur Néo et que le MEN feint d'ignorer.
L'état de la recherche en 2014 propose des outils de réflexion intéressants.
Il y aurait par exemple deux types de parcours dans cette (de plus en plus...) longue fin de carrière. l'un , minoritaire, de progressif désengagement serein, l'autre, majoritaire de retrait amer, que viennent confirmer de nombreux travaux sur les différentes formes de l'épuisement professionnel. La lecture de cet article est profitable car elle objectivise des situations que l'on vit souvent comme des frustrations, des échecs ou des angoisses personnelles.
Merci Baldred pour cette information sur les fins de carrières et effectivement j'ai vu les deux cas dans mon entourage professionnel. Y compris des collègues qui refusaient l'entrée de l'IPR dans leur salle de classe en leur demandant de repartir aussitôt. Le désengagement serein est un très joli terme. Depuis quelques temps, on parle quiet quitting ou la "démission silencieuse" qui est équivalent :
https://www.capital.fr/votre-carriere/quiet-quitting-quest-ce-que-la-demission-silencieuse-au-travail-1460906
Je ne suis pas encore en fin de carrière et je suis totalement dans cet état d'esprit depuis un bon moment (même si le suicide de Christine Renon fut pour moi une bascule définitive) et il faudrait que tous les jeunes collègues fassent de même après 10 ans de carrière, ça ferait réfléchir (un peu ) l'institution. Mon statut de TZR me permet encore d'échapper aux environnements toxiques crées par l'EN; telle une anguille j'arrive à m'échapper un peu des mains de la hiérarchie.
Il a manqué pendant tout le débat sur les retraites une vraie réflexion sur les fins de carrière notamment dans l'EN, un secteur où la réflexion doit en priorité se porter puisque nous entrons de fait dans le métier très tard. Cette réflexion devient urgente.
Tout à fait d’accord. Rien n’a été pensé pour les fins de carrière.
- mimiNiveau 9
Je pratique le désengagement serein depuis le covid qui m'a achevée quant à la façon dont nous avons été traités.
Ca me permet d'aller cueillir des fraises dès que ça me chante.
Ca me permet d'aller cueillir des fraises dès que ça me chante.
- Ajonc35Sage
Je valide tout sauf la secrétaire. Celle qui s'occupe de nos élèves est charmante au-dela de ses fonctions et s' en prend plein la tronche aussi. Je dis " est" car je suis partie mais elle est toujours là et je sais comment elle fait pour tenir, tellement la direction est exe râble avec elle, et l'adjoint à peine moins.zigmag17 a écrit:Je suis dans cette tranche fatidique.
Ce qui en ressort:
- positif: le goût de la transmission, le fait de garder un esprit jeune et un cerveau à peu près alerte, l'intérêt de se sentir au plus près des problèmes de société (je travaille avec un public qui m'a fait connaître tout un pan de la société que j'aurais superbement ignoré ou mal apprécié si j'avais travaillé avec d'autres profils d'élèves), la sensation de me sentir utile, quelquefois...
- négatif : surtout au niveau institutionnel : les réformes qui s'enchaînent, le management qui fait fi de l'expérience mais fait la part belle à l'esbroufe, le mépris à peine masqué de décideurs qui ont déserté les salles de classes au bout de dix ans d'enseignement et viennent nous dire comment faire, la sensation d'être sans arrêt sollicitée et happée par un rouleau compresseur qui voudrait nous rendre corvéables à merci, le ton employé parfois pour nous parler et qui traduit la déconsidération dont on fait l'objet ( ça va de la secrétaire qui nous parle comme à ses larbins à l'inspecteur qui humilie , en passant par les parents d'élèves etc)
A chaque rentrée je me dis "j'arrête", à chaque rentrée je suis là.
Je tiens grâce à l'expérience du métier qui me permet d'être plus affûtée pour les préparations/corrections, donc d'avoir davantage de temps vraiment libre (lectures et loisirs perso et pas dédiés au lycée); la distance que l'expérience permet face aux injonctions qui sont infantilisantes la plupart du temps; les automatismes mis en place dans les classes pour éviter les débordements, ça ne fonctionne pas à tous les coups mais à la longue la repartie et l'anticipation de certaines situations permettent de se sentir moins atteint moralement et émotionnellement et ça aide à tenir; la décompression avec les collègues en sdp, parler de nos problèmes quotidiens avec les élèves et être capable aussi d'auto-dérision est une bonne soupape pour ne pas tout prendre de plein fouet.
Nous sommes sans cesse malmenés.
Pour tenir, ma recette est la suivante : refuser les demandes qui ne coïncident chez moi ni à une envie ni à un besoin, sans justifier le refus. Apprendre à dire non si l'on n'a pas, écrites noir sur blanc, les conditions de cette demande (ex: projet X, éventuellement d'accord mais sur quelles heures, pour quel montant d'HSE, dans quelles conditions? Si c'est flou: non). Plus de fonction de PP, rien d'autre que les cours, et c'est notre métier, et c'est déjà beaucoup, et c'est déjà tout.
Quand j'étais plus jeune il ne se passait pas une année sans que je monte un projet par classe. Mais nous étions considérés, notre charge mentale était plus faible, nos horaires décents.
Maintenant, niet. J'ai décidé que c'était moi qui décidais.
J'ai gagné en confort de vie, je m'écoute davantage, et quand j'ai un petit coup de mou, j'avance au jour le jour, petit pas après petit pas.
Ce qui est sûr c'est qu'il y a quelques années encore, si j'avais gagné au loto, je crois que j'aurais continué à travailler à 50% car les conditions n'étaient pas dégradées à ce point.
Désormais je me dis que si je gagne au loto, je pars fissa pour échapper au naufrage.
Le négatif l'emporte sur le positif, hélas.
Pour les refus, je suis d'accord ave les procédures, mais le problèm pour moi, venait des collègues toujours investis et que j'aimais bien. Je n'ai pas réussi à lever le pied sauf les 6 derniers mois, mais j'étais à sec après le covid: " le covid m'a tuer". Cette période laisse encore des traces parmi le corps enseignant en tout cas dans mon lep.
Pour les corrections c'est à coup de pied dans le derrière que je me mettais au boulot, tellement il y avait .. RIEN.
- TornadoNiveau 6
Je ne suis pas encore dans cette tranche d'âge, étant dans la quarantaine, mais je me permets de réagir suite au post sur le quiet quitting pratiquant quelque chose y ressemblant qui a fait des émules chez mes collègues.
Je fatiguais beaucoup et puis je me suis mis à pratiquer, non pas le désengagement silencieux, qui ne me satisfait pas, car en faire le minimum n'est pas de nature à m'épanouir, mais plutôt le désengagement réfléchi: peu importe les demandes institutionnelles, j'ai supprimé tout ce qui ne servait pas directement l'intérêt des élèves. Passer pour le vilain petit canard face aux collègues qui y passent leur vie est le dernier de mes soucis, droit dans mes bottes au vu des résultats obtenus avec les élèves dont je n'ai pas à rougir.
J'ai ainsi réorganisé le travail à la recherche de l'optimisation de "l'investissement marginal": Qu'apporte réellement aux élèves un investissement supplémentaire de ma part dans telle ou telle tâche? Si le gain est faible au regard de l'investissement, je supprime.
Ex: les projets c'est bien, mais ça prend beaucoup de temps. Puis je obtenir le même résultat sans en faire (ou en faire sans trop les préparer, quand ça m'amuse)? Changer ses cours tous les ans, c'est bien, mais ça prend beaucoup de temps. Les cours sont-ils vraiment moins bons en ne les changeant qu'à la marge, voire pas du tout? Voire, allons y carrément, quelles sont les séances où il est possible de pratiquer la pédagogie du seuil? Les réunions encore et encore, c'est merveilleux. Et que se passerait il si j'arrivais en retard voire trouvait des prétextes pour ne pas y être, quand je sais qu'on n'y dira rien d'intéressant? Ou que j'en profitais pour corriger mes cahiers? Etc, etc.
J'ai supprimé par ailleurs toute forme de bénévolat: les voyages scolaires où on bosse le we, c'est parfait, mais vous envisagez de me payer sur quel budget? Ah, y'a pas de budget? Et bien il n'y aura plus de voyage scolaire et les élèves y survivront...
On bosse comme des fous, sans aucune reconnaissance de qui que ce soit. Et pour cause, personne à part nous n'a de regard sur notre temps de travail et ce qu'on effectue comme tâche: Quand les syndicats ont quitté les discussions sur le PACTE, ils ont indiqué qu'il serait bien que les missions déjà effectuées soient rémunérées avant d'en chercher de nouvelles, évoquant, entre autres, les 10 mins d'accueil qu'effectuent à l'oeil l'ensemble des PE à chaque demi journée (soit 1h30 hebdomadaire, tout de même). Et bien le gouvernement n'était apparemment même pas au courant...
Depuis que je pratique le désengagement réfléchi, non seulement je n'ai pas noté de baisse de niveau chez mes élèves , mais je suis également beaucoup moins fatigué et j'ai retrouvé mes soirées, mes we, mes vacances.
Tout mon soutien aux collègues plus anciens qui se sentent usés par le métier.
Je fatiguais beaucoup et puis je me suis mis à pratiquer, non pas le désengagement silencieux, qui ne me satisfait pas, car en faire le minimum n'est pas de nature à m'épanouir, mais plutôt le désengagement réfléchi: peu importe les demandes institutionnelles, j'ai supprimé tout ce qui ne servait pas directement l'intérêt des élèves. Passer pour le vilain petit canard face aux collègues qui y passent leur vie est le dernier de mes soucis, droit dans mes bottes au vu des résultats obtenus avec les élèves dont je n'ai pas à rougir.
J'ai ainsi réorganisé le travail à la recherche de l'optimisation de "l'investissement marginal": Qu'apporte réellement aux élèves un investissement supplémentaire de ma part dans telle ou telle tâche? Si le gain est faible au regard de l'investissement, je supprime.
Ex: les projets c'est bien, mais ça prend beaucoup de temps. Puis je obtenir le même résultat sans en faire (ou en faire sans trop les préparer, quand ça m'amuse)? Changer ses cours tous les ans, c'est bien, mais ça prend beaucoup de temps. Les cours sont-ils vraiment moins bons en ne les changeant qu'à la marge, voire pas du tout? Voire, allons y carrément, quelles sont les séances où il est possible de pratiquer la pédagogie du seuil? Les réunions encore et encore, c'est merveilleux. Et que se passerait il si j'arrivais en retard voire trouvait des prétextes pour ne pas y être, quand je sais qu'on n'y dira rien d'intéressant? Ou que j'en profitais pour corriger mes cahiers? Etc, etc.
J'ai supprimé par ailleurs toute forme de bénévolat: les voyages scolaires où on bosse le we, c'est parfait, mais vous envisagez de me payer sur quel budget? Ah, y'a pas de budget? Et bien il n'y aura plus de voyage scolaire et les élèves y survivront...
On bosse comme des fous, sans aucune reconnaissance de qui que ce soit. Et pour cause, personne à part nous n'a de regard sur notre temps de travail et ce qu'on effectue comme tâche: Quand les syndicats ont quitté les discussions sur le PACTE, ils ont indiqué qu'il serait bien que les missions déjà effectuées soient rémunérées avant d'en chercher de nouvelles, évoquant, entre autres, les 10 mins d'accueil qu'effectuent à l'oeil l'ensemble des PE à chaque demi journée (soit 1h30 hebdomadaire, tout de même). Et bien le gouvernement n'était apparemment même pas au courant...
Depuis que je pratique le désengagement réfléchi, non seulement je n'ai pas noté de baisse de niveau chez mes élèves , mais je suis également beaucoup moins fatigué et j'ai retrouvé mes soirées, mes we, mes vacances.
Tout mon soutien aux collègues plus anciens qui se sentent usés par le métier.
- Choup90Niveau 10
Tout pareil, mais je suis en fractionné. C'est plus facile à assumer. J'espère avoir le courage (face aux collègues, avec qui il faut travailler ensuite, rien à cirer de la hiérarchie) de le faire toujours quand j'aurai un poste…Tornado a écrit:Je ne suis pas encore dans cette tranche d'âge, étant dans la quarantaine, mais je me permets de réagir suite au post sur le quiet quitting pratiquant quelque chose y ressemblant qui a fait des émules chez mes collègues.
Je fatiguais beaucoup et puis je me suis mis à pratiquer, non pas le désengagement silencieux, qui ne me satisfait pas, car en faire le minimum n'est pas de nature à m'épanouir, mais plutôt le désengagement réfléchi: peu importe les demandes institutionnelles, j'ai supprimé tout ce qui ne servait pas directement l'intérêt des élèves. Passer pour le vilain petit canard face aux collègues qui y passent leur vie est le dernier de mes soucis, droit dans mes bottes au vu des résultats obtenus avec les élèves dont je n'ai pas à rougir.
J'ai ainsi réorganisé le travail à la recherche de l'optimisation de "l'investissement marginal": Qu'apporte réellement aux élèves un investissement supplémentaire de ma part dans telle ou telle tâche? Si le gain est faible au regard de l'investissement, je supprime.
Ex: les projets c'est bien, mais ça prend beaucoup de temps. Puis je obtenir le même résultat sans en faire (ou en faire sans trop les préparer, quand ça m'amuse)? Changer ses cours tous les ans, c'est bien, mais ça prend beaucoup de temps. Les cours sont-ils vraiment moins bons en ne les changeant qu'à la marge, voire pas du tout? Voire, allons y carrément, quelles sont les séances où il est possible de pratiquer la pédagogie du seuil? Les réunions encore et encore, c'est merveilleux. Et que se passerait il si j'arrivais en retard voire trouvait des prétextes pour ne pas y être, quand je sais qu'on n'y dira rien d'intéressant? Ou que j'en profitais pour corriger mes cahiers? Etc, etc.
J'ai supprimé par ailleurs toute forme de bénévolat: les voyages scolaires où on bosse le we, c'est parfait, mais vous envisagez de me payer sur quel budget? Ah, y'a pas de budget? Et bien il n'y aura plus de voyage scolaire et les élèves y survivront...
On bosse comme des fous, sans aucune reconnaissance de qui que ce soit. Et pour cause, personne à part nous n'a de regard sur notre temps de travail et ce qu'on effectue comme tâche: Quand les syndicats ont quitté les discussions sur le PACTE, ils ont indiqué qu'il serait bien que les missions déjà effectuées soient rémunérées avant d'en chercher de nouvelles, évoquant, entre autres, les 10 mins d'accueil qu'effectuent à l'oeil l'ensemble des PE à chaque demi journée (soit 1h30 hebdomadaire, tout de même). Et bien le gouvernement n'était apparemment même pas au courant...
Depuis que je pratique le désengagement réfléchi, non seulement je n'ai pas noté de baisse de niveau chez mes élèves , mais je suis également beaucoup moins fatigué et j'ai retrouvé mes soirées, mes we, mes vacances.
Tout mon soutien aux collègues plus anciens qui se sentent usés par le métier.
- issoireNiveau 9
60 ans dans un mois déjà cela n’est pas le meilleur des anniversaires mais j’envie les collègues qui ont 62 ans cette année c’est dire ! Génération sandwich une maman très âgêe et des petits enfants à garder ( là c’est une joie). Franchement comment on va faire pour garder nos petits enfants si on travaille jusqu’à 64 ans ? J’ai figé sur ENSAP le montant prévu de ma retraite avant la réforme, après je n’aurais que mes yeux pour pleurer.
Bon pour positiver il y a des collègues qui disent qu’ils vont s’ennuyer a la retraite, mais là aussi on en revient a l’argent avec une « bonne » retraite On ne s’ennuie pas, mes anciens collègues partaient avec 3000 euros, maintenant c’est fini.
Désolée je sais que ce « fil » est déprimant et je n’arrive pas à le rendre joyeux ! Bon quand même une note positive en fin de carrière j’ai du temps libre (moins d’investissement sans doute).
Bon pour positiver il y a des collègues qui disent qu’ils vont s’ennuyer a la retraite, mais là aussi on en revient a l’argent avec une « bonne » retraite On ne s’ennuie pas, mes anciens collègues partaient avec 3000 euros, maintenant c’est fini.
Désolée je sais que ce « fil » est déprimant et je n’arrive pas à le rendre joyeux ! Bon quand même une note positive en fin de carrière j’ai du temps libre (moins d’investissement sans doute).
- Clecle78Bon génie
Tu seras un peu moins touchée par la réforme donc tu es loin d'être la plus à plaindre. Tu n'auras pas à travailler jusqu'à 64 ans ni à cotiser 43 annuités. Je suis un peu surprise de ce catastrophisme tout de même, qui n'est pas vraiment justifié.Les plus touchés seront à partir de la génération 66.issoire a écrit:60 ans dans un mois déjà cela n’est pas le meilleur des anniversaires mais j’envie les collègues qui ont 62 ans cette année c’est dire ! Génération sandwich une maman très âgêe et des petits enfants à garder ( là c’est une joie). Franchement comment on va faire pour garder nos petits enfants si on travaille jusqu’à 64 ans ? J’ai figé sur ENSAP le montant prévu de ma retraite avant la réforme, après je n’aurais que mes yeux pour pleurer.
Bon pour positiver il y a des collègues qui disent qu’ils vont s’ennuyer a la retraite, mais là aussi on en revient a l’argent avec une « bonne » retraite On ne s’ennuie pas, mes anciens collègues partaient avec 3000 euros, maintenant c’est fini.
Désolée je sais que ce « fil » est déprimant et je n’arrive pas à le rendre joyeux ! Bon quand même une note positive en fin de carrière j’ai du temps libre (moins d’investissement sans doute).
Page 2 sur 5 • 1, 2, 3, 4, 5
- Marie Cosnay : "Ce qui est arrivé dans nos vies de profs, c'est ce soupçon".
- Pourquoi le boulot a-t-il une aussi grande place dans nos vies ?
- PES dans une classe très difficile
- C dans l'air en ce moment sur "l'école : l'élève citoyen"
- La vérité sur les sondages en ce moment sur la 5 (émission C dans l'air) !
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum