- Rodolphe_dumouchNiveau 3
Bonjour,
Je mène des recherches depuis une dizaine d'années sur le statut de nos élèves en France (et ai publié des articles universitaires à comité de lecture) ; ce qui est le plus frappant, c'est que la population concernée n'a absolument pas conscience du problème. Zéro revendication dans les organisations lycéennes.
Pourtant, les élèves trimbalent tous dans leur cartable une "fiche-dialogue" où on dialogue à leur propos sans même que leur propore signature n'apparaîsse. Cela fait hurler les correspondants allemands qui signent tout eux-mêmes dès l'âge de 14 ans. Et il y a d'autres thématiques importantes, comme le droit de refuser son inscription dans une école confessionnelle, l'autonomie en matière de décisions médicales et le déni même de l'appartenance à la citoyenneté.
Le mouvement actuel, qui part de la retraite mais s'annonce se retourner contre le SNU, est peut-être le moment opportun pour qu'ils se saisissent enfin de ce problème, avec 30 ans de retard sur nos voisins. J'ai fait le point dans cet article du 5 mars (sélectionné dans l'édition de la mi-journée de Médiapart du 12 mars), à mettre en toutes les mains, surtout celles des lycéens. le sujet est totalement invisibilisé en France (malgré un beau colloque de juristes, à Brest, en octobre 2019, noyé par le confinement)
https://blogs.mediapart.fr/rodolphedumouch/blog/050323/face-au-snu-emanciper-les-jeunes-combattre-ladultisme-developper-la-premajorite
Je mène des recherches depuis une dizaine d'années sur le statut de nos élèves en France (et ai publié des articles universitaires à comité de lecture) ; ce qui est le plus frappant, c'est que la population concernée n'a absolument pas conscience du problème. Zéro revendication dans les organisations lycéennes.
Pourtant, les élèves trimbalent tous dans leur cartable une "fiche-dialogue" où on dialogue à leur propos sans même que leur propore signature n'apparaîsse. Cela fait hurler les correspondants allemands qui signent tout eux-mêmes dès l'âge de 14 ans. Et il y a d'autres thématiques importantes, comme le droit de refuser son inscription dans une école confessionnelle, l'autonomie en matière de décisions médicales et le déni même de l'appartenance à la citoyenneté.
Le mouvement actuel, qui part de la retraite mais s'annonce se retourner contre le SNU, est peut-être le moment opportun pour qu'ils se saisissent enfin de ce problème, avec 30 ans de retard sur nos voisins. J'ai fait le point dans cet article du 5 mars (sélectionné dans l'édition de la mi-journée de Médiapart du 12 mars), à mettre en toutes les mains, surtout celles des lycéens. le sujet est totalement invisibilisé en France (malgré un beau colloque de juristes, à Brest, en octobre 2019, noyé par le confinement)
https://blogs.mediapart.fr/rodolphedumouch/blog/050323/face-au-snu-emanciper-les-jeunes-combattre-ladultisme-developper-la-premajorite
- TailleventFidèle du forum
C'est effectivement une question intéressante.
Je reste frappé de voir comment beaucoup de gens semblent encore voir les enfants comme la "propriété" des parents. Ils n'utilisent évidemment pas ce terme, mais la vision qu'ils expliquent en revient souvent à ça. Les réactions suscitées par la moindre proposition d’éducation bienveillante me semblent aussi découler de là. (Et je ne parle même pas des débats autour de la gifle.)
Je suis dans un pays où il n'y a pas de "majorité médicale" en tant que telle mais où le jeune acquiert progressivement son autonomie en la matière dès l'âge de raison. Ça me semble être une évidence mais quand je discute avec des parents ici, beaucoup ne semblent ni comprendre, ni accepter ce que ça signifie.
Je reste frappé de voir comment beaucoup de gens semblent encore voir les enfants comme la "propriété" des parents. Ils n'utilisent évidemment pas ce terme, mais la vision qu'ils expliquent en revient souvent à ça. Les réactions suscitées par la moindre proposition d’éducation bienveillante me semblent aussi découler de là. (Et je ne parle même pas des débats autour de la gifle.)
Je suis dans un pays où il n'y a pas de "majorité médicale" en tant que telle mais où le jeune acquiert progressivement son autonomie en la matière dès l'âge de raison. Ça me semble être une évidence mais quand je discute avec des parents ici, beaucoup ne semblent ni comprendre, ni accepter ce que ça signifie.
- Cléopatra2Guide spirituel
Paradoxalement, nos jeunes ignorent totalement qu'ils sont mineurs et que par exemple ils n'ont pas le droit de photographier leurs amis mineurs sans l'autorisation de leurs parents, et d'aller et venir où bon leur semble à n'importe quelle heure.
- IphigénieProphète
Donc c’est quoi le problème? La notion de minorité, qui est un statut d’abord protecteur ? De responsabilité même judiciaire alors?
- Rodolphe_dumouchNiveau 3
Taillevent a écrit:
Je suis dans un pays où il n'y a pas de "majorité médicale" en tant que telle mais où le jeune acquiert progressivement son autonomie en la matière dès l'âge de raison. Ça me semble être une évidence mais quand je discute avec des parents ici, beaucoup ne semblent ni comprendre, ni accepter ce que ça signifie.
Exemple helvétique : très en avance, encore plus dans certains cantons germanophones comme le Glarus.
- IphigénieProphète
En avance: c’est à dire?
- Rodolphe_dumouchNiveau 3
Je ne vois pas en quoi c'est protecteur de pouvoir imposer sa religion et de décider de l'orientation scolaire à la place du jeune.Iphigénie a écrit:Donc c’est quoi le problème? La notion de minorité, qui est un statut d’abord protecteur ? De responsabilité même judiciaire alors?
Par contre, ils n'ont pas oublié de mettre trois statuts jurdiciaires : avant 13 ans, entre 13 et 16 et entre 16 et 18. À quand un statut civil progressif calqué sur ces âges, alors ?..
- Rodolphe_dumouchNiveau 3
C'est-à-dire pas figé sur un certain de nombre de textes moisis de 1804 et 1810. En Suisse, le code civil date de 1907 et prévoit, notamment, qu'un jeune peut changer de religion sans aucune autorisation dès 16 ans et refuser une instructiin religieuse au-delà de 13.Iphigénie a écrit: En avance: c’est à dire?
Ce serait pas mal comme mesure laïque contre les écoles coraniques, non ?
- IphigénieProphète
Décider de l’orientation scolaire à la place du jeune?
Pour imposer sa religion ma foi si ce n’était que par les parents ce serait moins grave que par les réseaux à mon avis mais je me trompe peut être et je méconnais ce problème en effet.
Pour imposer sa religion ma foi si ce n’était que par les parents ce serait moins grave que par les réseaux à mon avis mais je me trompe peut être et je méconnais ce problème en effet.
- Rodolphe_dumouchNiveau 3
Oui. Surtout quand un élève veut aller en lycée professionnel mais que le parent estime que ce n'est pas assez et le force à aller en général ù il s'еmmегdera...Iphigénie a écrit:Décider de l’orientation scolaire à la place du jeune?
En Allemagne, les parents n'ont pas ce pouvoir, probablement une des cause du succès de leur enseignement professionnel, où on ne va pas par défaut parce qu'on est mauvais dans les matières générales.
- IphigénieProphète
Ah ben il suffit de rendre un pouvoir de décision aux enseignants mais ça décoifferait.
Plus sérieusement j’ai rarement vu ce cas de figure dans ma carrière: par contre des gamines qui veulent devenir véto parce qu’elles aiment leur chat, oui .
Plus sérieusement j’ai rarement vu ce cas de figure dans ma carrière: par contre des gamines qui veulent devenir véto parce qu’elles aiment leur chat, oui .
- lene75Prophète
Je ne sais pas s'il y en a dans les ouvrages cités en fin d'article, mais ce qui me gêne dans cet article pourtant long, c'est qu'il n'y a pas un seul argument à l'appui de la thèse soutenue. Le seul argument donné est : d’autres pays le font, et puisque c'est une évolution (ils ne le faisaient pas avant), c'est forcément un progrès.
Un bilan de ces réformes a-t-il été fait ? Non seulement du point de vue du bien-être de ces jeunes sur le moment (je ne sais plus quel pays nordique s'inquiétait - avant COVID - d'une hausse des suicides des jeunes, et des voix de psys s'élevaient pour remettre en cause un mode d'éducation pas assez cadrant provoquant des fragilités psychologiques), mais aussi de leur bien-être une fois devenus adultes, et enfin du point de vue de la société dans son ensemble.
l'Allemagne, par exemple, fait face à une importante crise démographique. Elle a aussi d'autres causes, dont les problèmes de garde, mais les femmes mettent en avant l'argument de la pression éducative qui pèse sur les parents pour expliquer leur refus de devenir mères. Et c'est en Allemagne que la question du regret d'être mère a fait le plus de bruit. L'exemple de la Rome antique est quant à lui de peu d'intérêt : les conditions de vie ne sont plus du tout les mêmes.
Aucun détail pratique, non plus : des parents en désaccord avec leurs enfants ont-ils quand même obligation de les financer, de les héberger ? Le problème se pose déjà avec les étudiants majeurs, justement. Les parents sont-ils tenus d'assumer les conséquences d'une mauvaise décision de leur enfant ? Si oui au nom de quoi si cette décision a été prise contre leur avis ? Je pose la question non seulement d'un point de vue juridique, mais aussi d'un point de vue matériel. Par exemple, un soin refusé qui a pour conséquence des frais plus importants liés à l'aggravation de l'état de santé. Dans ce cas, l'État prend-il en charge à 100% les frais supplémentaires occasionnés ? Sinon comment l'adolescent fait-il pour payer ? Ces pays ont-ils instauré un revenu pour les jeunes ? Je sais qu'un revenu étudiant existe dans certains pays, mais il me semble que c'est pour des jeunes plus âgés.
La question n'est évidemment pas que financière, mais la question financière est plus facile à aborder : une liberté, pour être réelle, a pour corrélat la responsabilité. Cette responsabilité n'est-elle pas trop lourde à l'âge par définition fragile de l'adolescence, voire de la pré-adolescence quand on parle d'enfants de 12 ans ? J'ai vu des témoignages d’adolescents ayant fait, contre l'avis de leurs parents, des transitions de genre irréversibles à des âges précoces (parfois dès 14 ans, voire 12 ans pour le début de la démarche), et qui, une fois devenus jeunes adultes, regrettent ce choix et accusent les médecins de ne pas avoir tenu compte de leur état de fragilité psychologique lié à leur jeune âge, ou pire, n'osent pas, ou ne peuvent pas légalement, accuser les médecins, puisque c'était une décision libre de leur part, et tombent en dépression.
Un bilan de ces réformes a-t-il été fait ? Non seulement du point de vue du bien-être de ces jeunes sur le moment (je ne sais plus quel pays nordique s'inquiétait - avant COVID - d'une hausse des suicides des jeunes, et des voix de psys s'élevaient pour remettre en cause un mode d'éducation pas assez cadrant provoquant des fragilités psychologiques), mais aussi de leur bien-être une fois devenus adultes, et enfin du point de vue de la société dans son ensemble.
l'Allemagne, par exemple, fait face à une importante crise démographique. Elle a aussi d'autres causes, dont les problèmes de garde, mais les femmes mettent en avant l'argument de la pression éducative qui pèse sur les parents pour expliquer leur refus de devenir mères. Et c'est en Allemagne que la question du regret d'être mère a fait le plus de bruit. L'exemple de la Rome antique est quant à lui de peu d'intérêt : les conditions de vie ne sont plus du tout les mêmes.
Aucun détail pratique, non plus : des parents en désaccord avec leurs enfants ont-ils quand même obligation de les financer, de les héberger ? Le problème se pose déjà avec les étudiants majeurs, justement. Les parents sont-ils tenus d'assumer les conséquences d'une mauvaise décision de leur enfant ? Si oui au nom de quoi si cette décision a été prise contre leur avis ? Je pose la question non seulement d'un point de vue juridique, mais aussi d'un point de vue matériel. Par exemple, un soin refusé qui a pour conséquence des frais plus importants liés à l'aggravation de l'état de santé. Dans ce cas, l'État prend-il en charge à 100% les frais supplémentaires occasionnés ? Sinon comment l'adolescent fait-il pour payer ? Ces pays ont-ils instauré un revenu pour les jeunes ? Je sais qu'un revenu étudiant existe dans certains pays, mais il me semble que c'est pour des jeunes plus âgés.
La question n'est évidemment pas que financière, mais la question financière est plus facile à aborder : une liberté, pour être réelle, a pour corrélat la responsabilité. Cette responsabilité n'est-elle pas trop lourde à l'âge par définition fragile de l'adolescence, voire de la pré-adolescence quand on parle d'enfants de 12 ans ? J'ai vu des témoignages d’adolescents ayant fait, contre l'avis de leurs parents, des transitions de genre irréversibles à des âges précoces (parfois dès 14 ans, voire 12 ans pour le début de la démarche), et qui, une fois devenus jeunes adultes, regrettent ce choix et accusent les médecins de ne pas avoir tenu compte de leur état de fragilité psychologique lié à leur jeune âge, ou pire, n'osent pas, ou ne peuvent pas légalement, accuser les médecins, puisque c'était une décision libre de leur part, et tombent en dépression.
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Une classe, c'est comme une boîte de chocolats, on sait jamais sur quoi on va tomber...
- Rodolphe_dumouchNiveau 3
Cléopatra2 a écrit:Paradoxalement, nos jeunes ignorent totalement qu'ils sont mineurs et que par exemple ils n'ont pas le droit de photographier leurs amis mineurs sans l'autorisation de leurs parents, et d'aller et venir où bon leur semble à n'importe quelle heure.
Celui-là, il a bien raison de refuser sa "minorité" et de claquer en direct les journaleux de BFM.
J'en veux plein de comme ça dans mes classes !
https://twitter.com/BFMTV/status/1637496954723631105
- lene75Prophète
Petit ajout : l'exemple du SNU est mal choisi, dans la mesure où il s'agit d'étendre à de jeunes adolescents un dispositif qui visait des jeunes plus âgés et où, si j'ai bien compris, il faudrait réviser la Constitution précisément parce que l'autorité parentale sur les mineurs telle qu'elle est actuellement définie par la loi et la possibilité de s'opposer à des nuitées hors du domicile rendraient impossible la généralisation du SNU. L'autorité parentale est précisément ici une protection contre la récupération des adolescents par l'État.
- PrezboGrand Maître
lene75 a écrit:
Aucun détail pratique, non plus : des parents en désaccord avec leurs enfants ont-ils quand même obligation de les financer, de les héberger ? Le problème se pose déjà avec les étudiants majeurs, justement. Les parents sont-ils tenus d'assumer les conséquences d'une mauvaise décision de leur enfant ? Si oui au nom de quoi si cette décision a été prise contre leur avis ? Je pose la question non seulement d'un point de vue juridique, mais aussi d'un point de vue matériel. Par exemple, un soin refusé qui a pour conséquence des frais plus importants liés à l'aggravation de l'état de santé. Dans ce cas, l'État prend-il en charge à 100% les frais supplémentaires occasionnés ? Sinon comment l'adolescent fait-il pour payer ? Ces pays ont-ils instauré un revenu pour les jeunes ? Je sais qu'un revenu étudiant existe dans certains pays, mais il me semble que c'est pour des jeunes plus âgés.
Sur ce point (pas le temps de répondre à tous le reste) : il me semble que le revenu étudiant existe dans des pays, type Danemark, où l'entrée au lycée général et à l'université est beaucoup plus sélective (et c'est un point rarement abordé par ceux qui vantent la liberté plus grande laissée aux élèves dans les systèmes germanique ou nordique).
- Rodolphe_dumouchNiveau 3
lene75 a écrit:
des transitions de genre irréversibles à des âges précoces (parfois dès 14 ans, voire 12 ans pour le début de la démarche), et qui, une fois devenus jeunes adultes, regrettent ce choix et accusent les médecins de ne pas avoir tenu compte de leur état de fragilité psychologique lié à leur jeune âge, ou pire, n'osent pas, ou ne peuvent pas légalement, accuser les médecins, puisque c'était une décision libre de leur part, et tombent en dépression.
Bien sûr que les bilans ont été faits, vous cherchez la petite bête. Et aucun ne reviendra en arrière... Par ailleurs, certains systèmes ne sont pas nouveaux mais très anciens et maintenus depuis le Moyen Âge. Donc non, je ne suis pas dans le "c'est mieux parce que c'est nouveau".
L'autonomie des jeunes, inclus financièrement, doit être appréhendée, en effet.
Cette histoire de suicides, forcément assimilés à " pas assez de cadre" et blablabla est une interprétation ultraconservatrice des chiffres du suicide, notamment celle de Tony Anatrella, "psy des ados", intégriste catholique, pris la main dans la culotte des garçons pendant la confession. Il y a bien d'autres facteurs, à commencer par la durée du jour à Kiruna du 1er novembre au 15 février (dépressions saisonnières), une culture protestante austère qui demeure malgré la politique progressiste du pays, des espaces avec un aménagement monotone datant du XIXe siècle et des enclosures forcées en plaine. Les Suédois ne sont pas toujours drôles...
Perso, je ne suis pas d'accord pour les transitions de genre. Mais comparer une mutilation chirurgicale avec le choix d'une langue ou d'une option : nous sommes dans le sophisme de la pente glissante.
- PrezboGrand Maître
Rodolphe_dumouch a écrit:Oui. Surtout quand un élève veut aller en lycée professionnel mais que le parent estime que ce n'est pas assez et le force à aller en général ù il s'еmmегdera...Iphigénie a écrit:Décider de l’orientation scolaire à la place du jeune?
En Allemagne, les parents n'ont pas ce pouvoir, probablement une des cause du succès de leur enseignement professionnel, où on ne va pas par défaut parce qu'on est mauvais dans les matières générales.
La dernière affirmation me semble curieuse, puisqu'il me semble qu'en Allemagne ou Suisse, l'accès au général est sélective, et que l'orientation non-voulue vers l'apprentissage peut être précoce.
Par ailleurs, je doute qu'il y ait massivement en France des élèves qui rêvent d'aller en professionnel mais y sont empêchés par leurs parents (on pourra sans doute toujours trouver des cas individuels). Il faudrait déjà rendre le professionnel attractif avant de laisser ouvert les choix d'orientation.
- PrezboGrand Maître
Rodolphe_dumouch a écrit:C'est-à-dire pas figé sur un certain de nombre de textes moisis de 1804 et 1810. En Suisse, le code civil date de 1907 et prévoit, notamment, qu'un jeune peut changer de religion sans aucune autorisation dès 16 ans et refuser une instructiin religieuse au-delà de 13.Iphigénie a écrit: En avance: c’est à dire?
Ce serait pas mal comme mesure laïque contre les écoles coraniques, non ?
Et une dernière chose quand même : l'état français étant laïc, et les individus n'ayant pas de religion déclarée, je ne vois pas ce qui interdit à un jeune en France de changer de religion contre l'avis de ses parents (c'est d'ailleurs ce qu'à fait ma mère quand elle a cessé de croire en Dieu et rompu avec l'église à l'adolescence). Sauf la pression familiale, communautaire et religieuse, mais on sort là du cadre légal.
- frecheGrand sage
Prezbo a écrit:
Par ailleurs, je doute qu'il y ait massivement en France des élèves qui rêvent d'aller en professionnel mais y sont empêchés par leurs parents (on pourra sans doute toujours trouver des cas individuels). Il faudrait déjà rendre le professionnel attractif avant de laisser ouvert les choix d'orientation.
Pour ça, j'en ai tout les ans au moins un ou deux sur ma centaine d'élèves de 3e.
- EdithWGrand sage
Il y en a pas mal… entre mon collège et les trois classes de seconde du lycée de ma fille (où j’assiste aux CC), je dirais une dizaine d’élèves sur cent sont dans ce cas de figure. Orientation en général malgré des résultats faibles ET la volonté des enfants d’aller en pro (souvent après le stage de 3e), puis réorientation en fin de seconde sur le mode « c’était prévisible ». Dommage pour ces gamins sacrifiés qui ont souffert 1 an pour rien. La politique des collèges (ceux que je connais) maintenant c’est d’accorder le passage en général quasi systématiquement en estimant qu’en commission d’appel, la famille obtiendra le passage et donc que ce n’est pas la peine de perdre du temps à envoyer du monde siéger en appel. Et les profs de seconde ont à faire le grand écart entre les élèves qui auraient du mal en CAP et les futurs médecins/ingénieurs etc.
- PrezboGrand Maître
freche a écrit:Prezbo a écrit:
Par ailleurs, je doute qu'il y ait massivement en France des élèves qui rêvent d'aller en professionnel mais y sont empêchés par leurs parents (on pourra sans doute toujours trouver des cas individuels). Il faudrait déjà rendre le professionnel attractif avant de laisser ouvert les choix d'orientation.
Pour ça, j'en ai tout les ans au moins un ou deux sur ma centaine d'élèves de 3e.
Un ou deux par centaines, donc. Ca ne sauvera pas la voie pro.
Combien d'élèves refusant d'aller en pro avec le soutien des parents malgré les réserves des enseignants, par comparaison ?
- frecheGrand sage
L'objectif n'est pas de sauver la voie pro ici, mais de permettre à des élèves qui veulent y aller de le faire.
- PrezboGrand Maître
freche a écrit:L'objectif n'est pas de sauver la voie pro ici, mais de permettre à des élèves qui veulent y aller de le faire.
Je répondais à l'argument de Rodophe Dumouch, qui me semblait curieusement sophistique. Je suis par ailleurs tout à fait favorable qu'on laisse aller en pro les élèves qui souhaitent y aller. Mais (c'est peut être lié à la sociologie des grosses agglomération, où à la vision de l'avenir que s'y fait la jeunesse), j'ai beaucoup plus d'élèves qui font des pieds et des mains pour rester dans une voie générale (ou à défaut STMG) où ils galèrent que d'élèves empêchés de partir vers le LP ou un apprentissage (et quand ils sont empêchés, c'est plus par la lourdeur des procédures de réorientation).
- EdithWGrand sage
Dans notre zone rurale, il y a bien plus d’élèves qui vont en pro alors qu’ils pourraient aller en général que le contraire… manque d’ambition, refus de bouger loin, reprise de l’entreprise ou de la ferme familiale en perspective… certains choisissent même la formation la plus proche (en général artisanat ou aide à la personne), sans même se poser la question de leurs goûts / talents, juste pour rester là.
- JennyMédiateur
Prezbo a écrit:Par ailleurs, je doute qu'il y ait massivement en France des élèves qui rêvent d'aller en professionnel mais y sont empêchés par leurs parents (on pourra sans doute toujours trouver des cas individuels). Il faudrait déjà rendre le professionnel attractif avant de laisser ouvert les choix d'orientation.
Certains filières sont attractives. Je pense notamment à la cuisine, l'hôtellerie... J'ai vu souvent des parents qui s'y opposaient fermement. Cette année sur mes deux secondes, on en a bien une dizaine qui auraient voulu aller en pro/voudraient aller en voie techno, mais les parents y sont opposés. Je suis PP de Tle, CSP+. Une moitié de mes élèves demandent des filières courtes, de l'apprentissage, des métiers manuels... Ils ne sont évidemment pas prioritaires et ont des dossiers catastrophiques. Du gâchis !
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