- gauvain31Empereur
Très bon article de 20 Minutes sur la fatigue nerveuse et physique des enseignants avec des témoignages très représentatifs :
La suite ici :
https://www.20minutes.fr/societe/4022900-20230216-reforme-retraites-fatiguee-moralement-physiquement-comment-profs-vivent-fin-carriere
20 Minutes a écrit:Etre prof à 30 ans, ce n’est pas évident. Mais à 60 ans, ça l’est encore moins. Une fin de carrière des enseignants mise en lumière alors le débat fait rage sur la réforme des retraites. Aujourd’hui, d’après les chiffres de l’Education nationale, les professeurs des écoles prennent leur retraite en moyenne à 60,5 ans, et les enseignants du secondaire à 63 ans. Et beaucoup d’entre eux trouvent difficile de gérer une classe dès la cinquantaine. Notamment les professeurs des écoles, comme Anne, 53 ans, qui a répondu à notre appel à témoins. « Nerveusement, le métier est épuisant : je suis dans le bruit toute la journée avec une trentaine d’enfants, et je dois parler non-stop, en haussant la voix à plusieurs reprises. C’est sans compter la préparation de classe le soir, les corrections, les réunions sur le temps méridien et le soir avec l’équipe pédagogique ou les parents d’élèves, le travail administratif de plus en plus invasif… », énumère-t-elle.
La suite ici :
https://www.20minutes.fr/societe/4022900-20230216-reforme-retraites-fatiguee-moralement-physiquement-comment-profs-vivent-fin-carriere
- lene75Prophète
Très bon article en effet. Quand je vois la différence, en termes d'usure et d'énergie, entre ma situation actuelle, à 40 ans, et ma situation il y a 10 ans, quand j'avais encore la fraîcheur de la jeunesse, je suis extrêmement inquiète pour les décennies à venir, surtout avec des élèves qui sont chaque année plus difficiles et des conditions de travail qui se dégradent également d'année en année. On parle souvent de la charge de travail, qui ne cesse de s'alourdir, mais pas assez, je trouve, de l'intensité d'une heure de cours et de la fatigue physique et nerveuse qui s'ajoute à cette importante charge de travail.
_________________
Une classe, c'est comme une boîte de chocolats, on sait jamais sur quoi on va tomber...
- Isis39Enchanteur
lene75 a écrit:Très bon article en effet. Quand je vois la différence, en termes d'usure et d'énergie, entre ma situation actuelle, à 40 ans, et ma situation il y a 10 ans, quand j'avais encore la fraîcheur de la jeunesse, je suis extrêmement inquiète pour les décennies à venir, surtout avec des élèves qui sont chaque année plus difficiles et des conditions de travail qui se dégradent également d'année en année. On parle souvent de la charge de travail, qui ne cesse de s'alourdir, mais pas assez, je trouve, de l'intensité d'une heure de cours et de la fatigue physique et nerveuse qui s'ajoute à cette importante charge de travail.
Vu chez un collègue sur FB : "Je ne sais plus quel sociologue dans une étude dont je ne me souviens plus dans le détail, avait distingué dans le travail les heures « poreuses » et les heures « pleines ». Les heures poreuses, ce sont celles où on peut rêvasser, penser à autre chose… L’enseignement n’en fait pas partie. Les heures en cours sont des heures « pleines »."
Mais aussi : "je ne sais plus quel sociologue dans je ne sais plus quelle étude a écrit que les enseignants faisaient partie des personnes qui prennent le plus de décisions ! Des dizaines par heure de cours, des micros décisions avec effets immédiats, épuisant."
C'est ça. Une heure de cours c'est épuisant.
- mimiNiveau 9
Si on parle juste intensité de l'heure de cours, le public en face joue énormément.
Je suis, depuis 3 ans dans un collège facile où les gamins sont globalement bien élevés et plutôt gentils.
Je sors rarement épuisée de 5 à 6 h de cours, infiniment moins que dans mon ex établissement, pourtant basique, où il m'arrivait d'avoir des échanges musclés.
Je n'irai pas au delà de mes bientôt 62 ans, plus par écœurement de l' EN que par réelle fatigue.
Mais je suis bien consciente que tant parce que j'ai de la chance au plan de la santé que parce que j'ai de la chance quant à mon poste, je fais partie des happy fews.
Je suis, depuis 3 ans dans un collège facile où les gamins sont globalement bien élevés et plutôt gentils.
Je sors rarement épuisée de 5 à 6 h de cours, infiniment moins que dans mon ex établissement, pourtant basique, où il m'arrivait d'avoir des échanges musclés.
Je n'irai pas au delà de mes bientôt 62 ans, plus par écœurement de l' EN que par réelle fatigue.
Mais je suis bien consciente que tant parce que j'ai de la chance au plan de la santé que parce que j'ai de la chance quant à mon poste, je fais partie des happy fews.
- MaroussiaHabitué du forum
ces articles n'ont d'intérêt que si nous nous interdisons de lire les commentaires. Le bashing de Peillon, NVB, Blanquer and co continue de produire ses effets et ce sont ces mêmes effets que ces ministres utilisent désormais comme arguments pour justifier l'absence de revalorisation des enseignants lorsqu'ils étaient ministres:
Exemple d'un com:
"Toujours à se plaindre. "Toujours épuisé", 16 à 20 h par semaine de présence, quelques copies de temps en temps à corriger, les cours sont préparés depuis des années, les programmes changeant peu, 4 à 5 mois de vacances. Il faudrait réfléchir à d'autres professions qui elles, souffrent réellement, physiquement et moralement."
Exemple d'un com:
"Toujours à se plaindre. "Toujours épuisé", 16 à 20 h par semaine de présence, quelques copies de temps en temps à corriger, les cours sont préparés depuis des années, les programmes changeant peu, 4 à 5 mois de vacances. Il faudrait réfléchir à d'autres professions qui elles, souffrent réellement, physiquement et moralement."
- Clecle78Bon génie
Je me compare à un comédien ou un sportif. Je sors de chaque heure avec un sentiment d'épuisement intense. Il n'y a pas d'heure tranquille à priori. Tout peut déraper. Et notre présence en effet ne peut être poreuse. Si on se donne à fond il est impossible de sortir de cours frais comme une fleur. Et c'est peut-être pour ça que les instituteurs étaient considérés comme une catégorie active.
- BalthazaardVénérable
Maroussia a écrit:ces articles n'ont d'intérêt que si nous nous interdisons de lire les commentaires. Le bashing de Peillon, NVB, Blanquer and co continue de produire ses effets et ce sont ces mêmes effets que ces ministres utilisent désormais comme arguments pour justifier l'absence de revalorisation des enseignants lorsqu'ils étaient ministres:
Exemple d'un com:
"Toujours à se plaindre. "Toujours épuisé", 16 à 20 h par semaine de présence, quelques copies de temps en temps à corriger, les cours sont préparés depuis des années, les programmes changeant peu, 4 à 5 mois de vacances. Il faudrait réfléchir à d'autres professions qui elles, souffrent réellement, physiquement et moralement."
Il ne reste plus pour ces brillants commentateurs qu'à expliquer la désaffection pour un métier qui a de tels avantages.
- MaroussiaHabitué du forum
Ils ne le font pas, même lorsqu'ils ont invités (ce qui est généralement le cas), ils se contentent de distiller leur venin d'êtres nauséabonds.Balthazaard a écrit:Maroussia a écrit:ces articles n'ont d'intérêt que si nous nous interdisons de lire les commentaires. Le bashing de Peillon, NVB, Blanquer and co continue de produire ses effets et ce sont ces mêmes effets que ces ministres utilisent désormais comme arguments pour justifier l'absence de revalorisation des enseignants lorsqu'ils étaient ministres:
Exemple d'un com:
"Toujours à se plaindre. "Toujours épuisé", 16 à 20 h par semaine de présence, quelques copies de temps en temps à corriger, les cours sont préparés depuis des années, les programmes changeant peu, 4 à 5 mois de vacances. Il faudrait réfléchir à d'autres professions qui elles, souffrent réellement, physiquement et moralement."
Il ne reste plus pour ces brillants commentateurs qu'à expliquer la désaffection pour un métier qui a de tels avantages.
- IphigénieProphète
on sent déjà le fin connaisseurBalthazaard a écrit:Maroussia a écrit:ces articles n'ont d'intérêt que si nous nous interdisons de lire les commentaires. Le bashing de Peillon, NVB, Blanquer and co continue de produire ses effets et ce sont ces mêmes effets que ces ministres utilisent désormais comme arguments pour justifier l'absence de revalorisation des enseignants lorsqu'ils étaient ministres:
Exemple d'un com:
"Toujours à se plaindre. "Toujours épuisé", 16 à 20 h par semaine de présence, quelques copies de temps en temps à corriger, les cours sont préparés depuis des années, les programmes changeant peu, 4 à 5 mois de vacances. Il faudrait réfléchir à d'autres professions qui elles, souffrent réellement, physiquement et moralement."
Il ne reste plus pour ces brillants commentateurs qu'à expliquer la désaffection pour un métier qui a de tels avantages.
Bon attendons de voir comment les parents réagiront devant le maître de 64 ans qui sera en congé maladie trois mois par année scolaire, (le prof de gym avec une prothèse de hanches) ou qui, simplement, continuera d'enlever 2 points pour l'orthographe, la présentation, et la syntaxe.
- BalthazaardVénérable
gauvain31 a écrit:Très bon article de 20 Minutes sur la fatigue nerveuse et physique des enseignants avec des témoignages très représentatifs :20 Minutes a écrit:Etre prof à 30 ans, ce n’est pas évident. Mais à 60 ans, ça l’est encore moins. Une fin de carrière des enseignants mise en lumière alors le débat fait rage sur la réforme des retraites. Aujourd’hui, d’après les chiffres de l’Education nationale, les professeurs des écoles prennent leur retraite en moyenne à 60,5 ans, et les enseignants du secondaire à 63 ans. Et beaucoup d’entre eux trouvent difficile de gérer une classe dès la cinquantaine. Notamment les professeurs des écoles, comme Anne, 53 ans, qui a répondu à notre appel à témoins. « Nerveusement, le métier est épuisant : je suis dans le bruit toute la journée avec une trentaine d’enfants, et je dois parler non-stop, en haussant la voix à plusieurs reprises. C’est sans compter la préparation de classe le soir, les corrections, les réunions sur le temps méridien et le soir avec l’équipe pédagogique ou les parents d’élèves, le travail administratif de plus en plus invasif… », énumère-t-elle.
La suite ici :
https://www.20minutes.fr/societe/4022900-20230216-reforme-retraites-fatiguee-moralement-physiquement-comment-profs-vivent-fin-carriere
Ayant un avis autorisé sur la question puisque je ne cache pas mon âge, je suis toujours étonné par la mise en avant de la fatigue "nerveuse" (elle est sans doute bien réelle) mais ne vous leurrez pas, notre métier est physiquement exigeant, par la voix, la vue, la station debout, les déplacements, l'impossibilité de souffler un moment choisi et j'en passe....
Je n'ai aucun problème de fatigue nerveuse (je suis sans doute privilégié) mais je n'en peux plus physiquement. Je veux dire par là assurer les cours et avoir une vie à côté qui ne soit pas récupérer de la fatigue accumulée.
C'est quasiment impossible à faire comprendre à quelqu'un qui n'a pas la soixantaine, on vit trop bien jusqu'à cet âge mais c'est comme un ressort que l'on compresse...quand les spires sont jointives, plus de possibilité. IL faut se battre contre cette réforme, et celles à venir, à tout prix
- MaroussiaHabitué du forum
Il y a un élément qui n'est pas pris en compte.
C'est l'usure des articulations.
On peut être sportif, mener une vie saine, se sentir en forme mentalement , en approchant de la soixantaine et après j'imagine encore plus, le corps fait souffrir , le dos , les épaules, les genoux font souffrir.
Et l'allongement de la durée de vie moyenne n'y change rien.
C'est l'usure des articulations.
On peut être sportif, mener une vie saine, se sentir en forme mentalement , en approchant de la soixantaine et après j'imagine encore plus, le corps fait souffrir , le dos , les épaules, les genoux font souffrir.
Et l'allongement de la durée de vie moyenne n'y change rien.
- BalthazaardVénérable
Iphigénie a écrit:on sent déjà le fin connaisseurBalthazaard a écrit:Maroussia a écrit:ces articles n'ont d'intérêt que si nous nous interdisons de lire les commentaires. Le bashing de Peillon, NVB, Blanquer and co continue de produire ses effets et ce sont ces mêmes effets que ces ministres utilisent désormais comme arguments pour justifier l'absence de revalorisation des enseignants lorsqu'ils étaient ministres:
Exemple d'un com:
"Toujours à se plaindre. "Toujours épuisé", 16 à 20 h par semaine de présence, quelques copies de temps en temps à corriger, les cours sont préparés depuis des années, les programmes changeant peu, 4 à 5 mois de vacances. Il faudrait réfléchir à d'autres professions qui elles, souffrent réellement, physiquement et moralement."
Il ne reste plus pour ces brillants commentateurs qu'à expliquer la désaffection pour un métier qui a de tels avantages.
Bon attendons de voir comment les parents réagiront devant le maître de 64 ans qui sera en congé maladie trois mois par année scolaire, (le prof de gym avec une prothèse de hanches) ou qui, simplement, continuera d'enlever 2 points pour l'orthographe, la présentation, et la syntaxe.
Congés maladie....mangeons notre pain blanc, un tour de vis chez les médecins (c'est déjà arrivé) et ils seront réservés aux handicaps à 80%, prof de gym infirme, prof de langue muet, on s'en fout pourvu qu'il y ait quelqu'un devant les gamins Obligation de finir l'année scolaire avant le départ à la retraite pour l'équité avec les PE (pour ceux nés en septembre..) etc...etc...aucun problème en vue pour l'institution
- MaroussiaHabitué du forum
prof de langue muet, pas grave, les petitschéris travailleront en îlots et en autonomie avec des fichiers audio
- dandelionVénérable
Les gens feront des cagnottes pour les profs qu’ils apprécient, ce qui leur permettra de survivre pendant leur congé sans solde. Ce sera comme un impôt, mais qui te fait te sentir important et surtout que tu ne donnes qu’aux gens que tu aimes bien et que tu peux poster sur instagram. Bienvenue dans le capitalisme sauvage.
- KolmogorovNiveau 5
"34 % des professeurs des écoles et 27 % de leurs collègues du secondaire partent avant d’avoir toutes leurs annuités, et leur pension subit une décote."
Quand aux commentaires, j'ai évité de me faire du mal. Quand est-ce que le respect s'est perdu? Au moment où l'on a abandonné la mission d'enseignement pour la fonction de garderie? Il faut aussi remarquer que l'on respecte plus quelqu'un qui commence à 2,3 smic qu'à 1,2.
PS: 2,3 smic aujourd'hui, cela fait 3111 euros nets.
Quand aux commentaires, j'ai évité de me faire du mal. Quand est-ce que le respect s'est perdu? Au moment où l'on a abandonné la mission d'enseignement pour la fonction de garderie? Il faut aussi remarquer que l'on respecte plus quelqu'un qui commence à 2,3 smic qu'à 1,2.
PS: 2,3 smic aujourd'hui, cela fait 3111 euros nets.
- EnnaNiveau 10
Certes mais à ce stade de ma carrière ,c'est fini: je ne me donne plus à fond,je me préserve,je les fais plus travailler à deux ou en groupe, même en test, car corriger 25/30 copies par classe me prend un temps fou désormais. Je me fais plaisir,je digresse qd j'en ai envie sur la littérature et civilisation, même francaise , et surce qui me semble essentiel, vital - mais en anglais bien sûr car c'est maClecle78 a écrit:Je sors de chaque heure avec un sentiment d'épuisement intense. Il n'y a pas d'heure tranquille à priori.
matière et ils semblent intéressés et retiennent. Bref,j'aménage mes cours à ma façon pour tenir physiquement et nerveusement. Sans états d'âme.
- Clecle78Bon génie
Impossible en lycée dans ma matière avec un bac. Et ce ne sont pas 25 à 30 copies mais 35 ou 36.Enna a écrit:Certes mais à ce stade de ma carrière ,c'est fini: je ne me donne plus à fond,je me préserve,je les fais plus travailler à deux ou en groupe, même en test, car corriger 25/30 copies par classe me prend un temps fou désormais. Je me fais plaisir,je digresse qd j'en ai envie sur la littérature et civilisation, même francaise , et surce qui me semble essentiel, vital - mais en anglais bien sûr car c'est maClecle78 a écrit:Je sors de chaque heure avec un sentiment d'épuisement intense. Il n'y a pas d'heure tranquille à priori.
matière et ils semblent intéressés et retiennent. Bref,j'aménage mes cours à ma façon pour tenir physiquement et nerveusement. Sans états d'âme.
- EnnaNiveau 10
Je suis aussi en.lycée et j'ai des spé mais en 1ère. Mes élèves ont des très bons résultats mais pas question d' y laisser ma peau, c'est fini .
_________________
Enna
- Ajonc35Sage
J'ai arrêté des que l'âge m'y autorisait. Fatigue nerveuse avec un nombre de jeunes sans limite, avec des parents de plus en plus exigeants ( et ça s'est bien aggravé depuis), des injonctions émanant du ciel.... Fatigue physique à changer de classe toutes les heures et trimballer le bazar.. Fatigue intellectuelle car les cours devenaient compliqués à mettre en place vu le faible niveau, des copies indigestes. ( je l'ai déjà écrit ici, mais en 2011 en terminale pro, donc après réforme, dans une classe de 30, seuls 4 ou 5 élèves avaient moins de la moyenne à chaque devoir, ces dernières années c'était l'inverse et pourtant DST plus faciles, plus courts)Balthazaard a écrit:gauvain31 a écrit:Très bon article de 20 Minutes sur la fatigue nerveuse et physique des enseignants avec des témoignages très représentatifs :20 Minutes a écrit:Etre prof à 30 ans, ce n’est pas évident. Mais à 60 ans, ça l’est encore moins. Une fin de carrière des enseignants mise en lumière alors le débat fait rage sur la réforme des retraites. Aujourd’hui, d’après les chiffres de l’Education nationale, les professeurs des écoles prennent leur retraite en moyenne à 60,5 ans, et les enseignants du secondaire à 63 ans. Et beaucoup d’entre eux trouvent difficile de gérer une classe dès la cinquantaine. Notamment les professeurs des écoles, comme Anne, 53 ans, qui a répondu à notre appel à témoins. « Nerveusement, le métier est épuisant : je suis dans le bruit toute la journée avec une trentaine d’enfants, et je dois parler non-stop, en haussant la voix à plusieurs reprises. C’est sans compter la préparation de classe le soir, les corrections, les réunions sur le temps méridien et le soir avec l’équipe pédagogique ou les parents d’élèves, le travail administratif de plus en plus invasif… », énumère-t-elle.
La suite ici :
https://www.20minutes.fr/societe/4022900-20230216-reforme-retraites-fatiguee-moralement-physiquement-comment-profs-vivent-fin-carriere
Ayant un avis autorisé sur la question puisque je ne cache pas mon âge, je suis toujours étonné par la mise en avant de la fatigue "nerveuse" (elle est sans doute bien réelle) mais ne vous leurrez pas, notre métier est physiquement exigeant, par la voix, la vue, la station debout, les déplacements, l'impossibilité de souffler un moment choisi et j'en passe....
Je n'ai aucun problème de fatigue nerveuse (je suis sans doute privilégié) mais je n'en peux plus physiquement. Je veux dire par là assurer les cours et avoir une vie à côté qui ne soit pas récupérer de la fatigue accumulée.
C'est quasiment impossible à faire comprendre à quelqu'un qui n'a pas la soixantaine, on vit trop bien jusqu'à cet âge mais c'est comme un ressort que l'on compresse...quand les spires sont jointives, plus de possibilité. IL faut se battre contre cette réforme, et celles à venir, à tout prix
Fatigue mentale avec la gestion de l'ENT et le cahier de textes surtout car une majorité d'élèves ne remplissaient pas le leur, et quand on rentre chez soi, pas envie, pas le temps, autre chose à gérer ...
Les gens, y compris ceux qui sont dans les ministères, imaginent des conditions de travail ideales: un fauteuil adapté à notre morphologie, grand bureau pour étaler, salle claire, vaste, aérée,... Des élèves qui sont des élèves respectueux de ce que chacun leur dit, des parents à leur place et courtois en toute circonstances, pareil pour ceux qui sont nos supérieurs, 15 heures, 28 ou 24 heures de cours dans de bonnes conditions. J'ai connu, mais c'est dans mes souvenirs. Le métier est devenu difficile et ce n'est pas du fait des enseignants.
- lene75Prophète
Je crois que nous oublions nous-mêmes la fatigue générée par une heure de cours, même tranquille, sauf peut-être en début d'année quand on ressort de sa salle de cours avec des courbatures et mal partout, le temps que le corps se réhabitue. Ce sont les "extérieurs" qui nous le rappellent. La CPE qui, le jour de la rentrée, fait un speech à chaque classe et finit la journée en disant que c'est épuisant de parler toute la journée à une classe. Le conjoint qui donne quelques heures de cours dans l'année dans des conditions idylliques (groupe d'une dizaine d’étudiants de Master triés sur le volet) et qu'on ramasse à la petite cuillère le soir pour avoir donné... 3 de ces heures dans la journée. À qui donc on essaie de faire imaginer ce que ça pourrait donner avec 30 STMG insolents dont l'objectif principal est de pourrir le cours.
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Une classe, c'est comme une boîte de chocolats, on sait jamais sur quoi on va tomber...
- A TuinVénérable
lene75 a écrit: À qui donc on essaie de faire imaginer ce que ça pourrait donner avec 30 STMG insolents dont l'objectif principal est de pourrir le cours.
Ce serait quand même intéressant de savoir si les élèves sont aussi mal élevés partout en Europe et ailleurs. J'ai l'impression que cette mentalité malveillante de certains jeunes, à ne pas pouvoir rester tranquilles pendant une heure et à répondre à tout bout de champ, est quand même très française, mais je peux me tromper.
- Charles-MauriceNiveau 10
4h de cours et on est vidés et se concentrer sur les copies, avant ou après, c'est dur, je crois que personne ne s'en rend compte. Les responsables de formation en entreprise le disent et ils ne corrigent rien, pourtant les supports leur sont donnés. Nous avons accrédité l'idee que nous adorons notre métier. Ce qui a pu laisser croire que c'était un loisir, pas à rémunérer et non un travail. Quant aux classes pénibles type STMG, une heure de pondération ne serait pas de trop...
- lene75Prophète
A Tuin a écrit:lene75 a écrit: À qui donc on essaie de faire imaginer ce que ça pourrait donner avec 30 STMG insolents dont l'objectif principal est de pourrir le cours.
Ce serait quand même intéressant de savoir si les élèves sont aussi mal élevés partout en Europe et ailleurs. J'ai l'impression que cette mentalité malveillante de certains jeunes, à ne pas pouvoir rester tranquilles pendant une heure et à répondre à tout bout de champ, est quand même très française, mais je peux me tromper.
Je ne sais pas quel crédit on peut donner à l'enquête PISA, qui repose sur le ressenti subjectif des élèves, mais ces dernières années il en ressort que la France est parmi les pays où les élèves signalent le plus d’indiscipline pendant les cours. Je ne sais pas quelle en est la cause. Sûrement une multiplicité de facteurs : taille des classes, problèmes d'orientation, déconsidération de la figure du professeur, etc.
- BaldredSage
Je vois mal comment un système que nous savons inefficace et maltraitant pour les profs deviendrait vertueux pour les élèves. Ce n'est pas la faute des profs et encore moins des élèves. Ni les uns ni les autres ne sont responsables de la " fabrique des STMG". Puisque ce fil parle de l'usure professionnelle, il est logique de supporter de moins en moins ce qui ne fonctionne pas et nous use, pas d'en rejeter la faute sur ceux qui en sont aussi victimes.
- Une passanteEsprit éclairé
J'avais lu quelque part que la fatigue psychologique d'une heure de cours tenait au fait qu'un enseignant devait prendre de multiples micro-décisions (faire taire un élève, rappeler à un autre d'écouter, répondre aux questions, choisir la meilleure explication, donc être à la fois sur la surveillance disciplinaire et sur l'exercice d'adaptation intellectuelle).
Tout ceci entraîne une fatigue équivalente à celle d'un pilote de chasse (à opposer à celle d'un pilote de ligne qui met le pilote automatique pendant le vol).
Il y a des termes plus "techniques" pour désigner cela, mais cela m'avait grandement éclairée !
Tout ceci entraîne une fatigue équivalente à celle d'un pilote de chasse (à opposer à celle d'un pilote de ligne qui met le pilote automatique pendant le vol).
Il y a des termes plus "techniques" pour désigner cela, mais cela m'avait grandement éclairée !
- Sondage Harris : L'immense majorité des enseignants du primaire contestent la réforme des rythmes scolaires, et sont insatisfaits de leur salaire, de leur carrière et de leurs formations.
- Belgique : Un prof et une élève vivent heureux avec leur bébé.
- [Orléans-Tours] Profs à Dreux qui vivent dans le 78
- "Le CNED : laboratoire du management néolibéral dans l’Éducation nationale"
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