- Pontorson50Fidèle du forum
Cela m'est de plus en plus simple au contraire : j'étais déjà en décalage avec des ados dès que j'ai commencé ce métier, la seule chose qui a changé justement c'est que l'on me trouve beaucoup plus d'excuses pour refuser de chercher à combler le fossé. Un vieux prof qui est en décalage avec les ados, on l'admet beaucoup plus que d'un enseignant plus jeune. Ceci dit en Histoire je suis censé plus m'occuper de vieux trucs qu'en Langues, où ce décalage est effectivement plus compliqué à gérer.gnafron2004 a écrit:Et bien moi qui enseigne les langues au collège, vieillir me pose un problème d'adéquation avec les interêts des élèves- il m'est de plus en plus difficile de m'intéresser à leurs centres d'intérêts et donc de leur proposer des activités en corrélation avec à la fois leurs goûts et les programmes. Et ça ne va pas aller en s'arrangeant je pense...
En tout cas, avec l'âge, je m'autorise beaucoup plus à afficher mes distances avec les élèves, j'aime bien en plaisanter avec eux -et eux aussi. Être dans la dernière ligne droite autorise plus généralement à prendre ses distances face à diverses modes pédagogiques ou didactiques ou autres : les collègues comme la hiérarchie admettent, sans le formuler explicitement, que pour 5 ans en gros, on ne va pas me demander de me remettre en question. Cela détend beaucoup de pouvoir enseigner un peu plus souvent en restant soi-même, c'est un aspect sympa non négligeable dans la fin de carrière.
- BalthazaardVénérable
"En tout cas, avec l'âge, je m'autorise beaucoup plus à afficher mes distances avec les élèves, j'aime bien en plaisanter avec eux -et eux aussi. Être dans la dernière ligne droite autorise plus généralement à prendre ses distances face à diverses modes pédagogiques ou didactiques ou autres : les collègues comme la hiérarchie admettent, sans le formuler explicitement, que pour 5 ans en gros, on ne va pas me demander de me remettre en question. Cela détend beaucoup de pouvoir enseigner un peu plus souvent en restant soi-même, c'est un aspect sympa non négligeable dans la fin de carrière."
C'est parfaitement vrai, et je pense que comme rien n'est prévu pour alléger notre travail, il ne faut pas s'en priver.
C'est parfaitement vrai, et je pense que comme rien n'est prévu pour alléger notre travail, il ne faut pas s'en priver.
- EnnaNiveau 10
Cela détend beaucoup de pouvoir enseigner un peu plus souvent en restant soi-même, c'est un aspect sympa non négligeable dans la fin de carrière."
Tout à fait, c'est la vrai libert liberté pédagogique d'ailleurs. Mais c'est surtout le ton qui change, l'humour tjs au coin
d' une phrase ou l'anecdote forte, la digression qui va les surprendre .
Mais toute ma carrière,je les ai emmenés ailleurs , loin de leur petit monde en choisissant mes thèmes , mes problématiques. mes auteurs . Le fond du cours ne change pas vraiment, je crois, la forme si... Mais n'est -ce pas la même chose pour chacun de nous ds la vie au quotidien? Vieillir avec grâce et humour, c'est notre défi à tous.
On termine son tour de piste mais différemment, avec le sourire si on peut - si la douleur nous sont épargnée mais c'est une grâce, je sais, et tout peut changer en un jour -
On joue vec son âge qui est un atout souvent . Moi, jai tjs arrondi d'ailleurs: à 48 ans,je déclarais 50 etc... Mes 60 ans le mois prochain ne.me font ni chaud ni froid.
Tout à fait, c'est la vrai libert liberté pédagogique d'ailleurs. Mais c'est surtout le ton qui change, l'humour tjs au coin
d' une phrase ou l'anecdote forte, la digression qui va les surprendre .
Mais toute ma carrière,je les ai emmenés ailleurs , loin de leur petit monde en choisissant mes thèmes , mes problématiques. mes auteurs . Le fond du cours ne change pas vraiment, je crois, la forme si... Mais n'est -ce pas la même chose pour chacun de nous ds la vie au quotidien? Vieillir avec grâce et humour, c'est notre défi à tous.
On termine son tour de piste mais différemment, avec le sourire si on peut - si la douleur nous sont épargnée mais c'est une grâce, je sais, et tout peut changer en un jour -
On joue vec son âge qui est un atout souvent . Moi, jai tjs arrondi d'ailleurs: à 48 ans,je déclarais 50 etc... Mes 60 ans le mois prochain ne.me font ni chaud ni froid.
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Enna
- cit6Niveau 7
henriette a écrit:Ça me fait penser à la tête de mes élèves quand il m'arrive de leur dire que quand j'étais petite, la télécommande pour la télé n'existait pas - télé qui du reste était en noir et blanc...
De toute façon, il n'y avait qu'une seule chaine, donc l'intérêt d'une télécommande... .
- BalthazaardVénérable
Moi j'avais (enfin mes parents...) la "deuxième chaine"!
- Clecle78Bon génie
Et j'ai même vu naître la troisième ! Une seule chaîne c'est très très vieux tout de même.
- CondorcetOracle
1ère émission de télévision en France en 1935.
1er journal télévisé : 1949
2e chaîne télévisée : 1964
Apparition de la couleur le 1er octobre 1967
Le taux d’équipement des foyers en postes de télévision en France augmente considérablement pendant les années gaulliennes.
Création de la 3e chaîne le 31 décembre 1972
Démantèlement de l’ORTF fin 1974
Fin du monopole public de l’audiovisuel en 1983
1er journal télévisé : 1949
2e chaîne télévisée : 1964
Apparition de la couleur le 1er octobre 1967
Le taux d’équipement des foyers en postes de télévision en France augmente considérablement pendant les années gaulliennes.
Création de la 3e chaîne le 31 décembre 1972
Démantèlement de l’ORTF fin 1974
Fin du monopole public de l’audiovisuel en 1983
- Clecle78Bon génie
Je suis née en même temps que la deuxième donc ! Et je revois encore des images de la troisième le jour de son inauguration. Nous avions acheté une télé couleur pour l'occasion et c'était double fête !
- gauvain31Empereur
Balthazaard a écrit:"En tout cas, avec l'âge, je m'autorise beaucoup plus à afficher mes distances avec les élèves, j'aime bien en plaisanter avec eux -et eux aussi. Être dans la dernière ligne droite autorise plus généralement à prendre ses distances face à diverses modes pédagogiques ou didactiques ou autres : les collègues comme la hiérarchie admettent, sans le formuler explicitement, que pour 5 ans en gros, on ne va pas me demander de me remettre en question. Cela détend beaucoup de pouvoir enseigner un peu plus souvent en restant soi-même, c'est un aspect sympa non négligeable dans la fin de carrière."
C'est parfaitement vrai, et je pense que comme rien n'est prévu pour alléger notre travail, il ne faut pas s'en priver.
C'est également mon état d'esprit, à part que je ne suis pas du tout en fin de carrière.Ça devrait être l'état d'esprit de tous les enseignants après par exemple 10 ans de carrière là où on commence vraiment à prendre du recul sur ses pratiques et à être à l'aise. Le PPCR désormais n'apporte rien, il n'y a aucun enjeu, autant être soi le plus tôt possible. A titre perso, j'estime avoir assez de bouteille (plus que la plupart des IPR désormais) et qu'avec les salaires que nous touchons, l'attitude de la hiérarchie lors du bac 2019, ou du MEN lors du COVID ou de l'assassinat de Samuel Paty, personne n'est en position de critiquer un enseignant français. Et je fais bien signifier à l'IPR lors du Rdv PPCR par mon parcours professionnel que je n'ai pas besoin de lui. Généralement mon parcours (pas commun) en dit long sur la conception que j'ai de mon métier. Et on me laisse tranquille (pour le moment).
- CasparProphète
Idem, je me sens très détendu car je sais que je ne recevrai plus jamais la visite d'un IPR en principe, donc je mène mes cours comme je l'entends. Ma dernière inspection a eu lieu juste avant l'arrivée du PPCR et j'ai été déclaré "satisfaisant", il ne faut donc pas me demander de faire des choses trop compliquées et trop pénibles qui dépassent mes compétences et peuvent seulement être confiées à des personnes très satisfaisantes ou excellentes.
- Clecle78Bon génie
Dernière des 3 inspections de toute une longue carrière en 2007. J'avoue que ça ne m'a pas trop manqué.
- Laurent_08Niveau 5
Parfaitement d'accord ! Tout le monde devrait arriver à faire abstraction du pédagogisme délirant imposé depuis des années, il participe amplement au stress et au découragement de l'enseignant . Le regard de mes étudiants pendant mes cours reste depuis toujours ma seule boussole (les confinements me l'ont bien confirmé). La vraie liberté pédagogique est gratifiante et quand un professeur aime son métier, ses élèves et transmettre, alors, il sort "rincé" de ses cours mais satisfait. A 58 ans, j'ai toujours eu cette vision de notre métier, il faut encourager les jeunes à en faire de même il me semble.gauvain31 a écrit:Balthazaard a écrit:"En tout cas, avec l'âge, je m'autorise beaucoup plus à afficher mes distances avec les élèves, j'aime bien en plaisanter avec eux -et eux aussi. Être dans la dernière ligne droite autorise plus généralement à prendre ses distances face à diverses modes pédagogiques ou didactiques ou autres : les collègues comme la hiérarchie admettent, sans le formuler explicitement, que pour 5 ans en gros, on ne va pas me demander de me remettre en question. Cela détend beaucoup de pouvoir enseigner un peu plus souvent en restant soi-même, c'est un aspect sympa non négligeable dans la fin de carrière."
C'est parfaitement vrai, et je pense que comme rien n'est prévu pour alléger notre travail, il ne faut pas s'en priver.
C'est également mon état d'esprit, à part que je ne suis pas du tout en fin de carrière. Ça devrait être l'état d'esprit de tous les enseignants après par exemple 10 ans de carrière là où on commence vraiment à prendre du recul sur ses pratiques et à être à l'aise. Le PPCR désormais n'apporte rien, il n'y a aucun enjeu, autant être soi le plus tôt possible. A titre perso, j'estime avoir assez de bouteille (plus que la plupart des IPR désormais) et qu'avec les salaires que nous touchons, l'attitude de la hiérarchie lors du bac 2019, ou du MEN lors du COVID ou de l'assassinat de Samuel Paty, personne n'est en position de critiquer un enseignant français. Et je fais bien signifier à l'IPR lors du Rdv PPCR par mon parcours professionnel que je n'ai pas besoin de lui. Généralement mon parcours (pas commun) en dit long sur la conception que j'ai de mon métier. Et on me laisse tranquille (pour le moment).
- EnnaNiveau 10
Absolument d'accord. Mais personnellement, jai eu la chance d'échapper à ce pédagogisme car mes trois IPR étaient des femmes de grande qualité avec qui l'échange a été profond et fructueux. J'a d'ailleurs gardé en mémoire leurs conseils que j' ai relus de tps en tps. De vrais guides. J'ai eu de la chance car une de mes collègues a été désarçonnée durablement pau un piètre spécimen, hyper critique et n'apportant rien.
_________________
Enna
- CleroliDoyen
Ne te "réjouis" pas trop vite : je suis au 6ème échelon de la HC et j'ai été "visitée" il y a qq mois de cela. Mon nouvel IPR (en poste dans mon académie depuis 3 ans), veut voir tous les collègues et fait donc des visites conseil ceux qui n'entrent pas dans le cadre du PPCR. Ce n'est pas une inspection ceci dit, et c'est un moment d'échanges intéressant mais l'annonce de sa venue met quand même un petit coup de pressionCaspar a écrit:Idem, je me sens très détendu car je sais que je ne recevrai plus jamais la visite d'un IPR en principe, donc je mène mes cours comme je l'entends. Ma dernière inspection a eu lieu juste avant l'arrivée du PPCR et j'ai été déclaré "satisfaisant", il ne faut donc pas me demander de faire des choses trop compliquées et trop pénibles qui dépassent mes compétences et peuvent seulement être confiées à des personnes très satisfaisantes ou excellentes.
- gauvain31Empereur
Enna a écrit:Absolument d'accord. Mais personnellement, jai eu la chance d'échapper à ce pédagogisme car mes trois IPR étaient des femmes de grande qualité avec qui l'échange a été profond et fructueux. J'a d'ailleurs gardé en mémoire leurs conseils que j' ai relus de tps en tps. De vrais guides. J'ai eu de la chance car une de mes collègues a été désarçonnée durablement pau un piètre spécimen, hyper critique et n'apportant rien.
Tu as eu beaucoup de chance. Perso, en moyenne, sur une heure d'entretien, seules 10 minutes étaient réellement profitables. Lors d'un déménagement je sui retombé par hasard sur les "conseils " de l'IPR lors de ma toute 1ère inspection. Rien de concret, c'était de la récitation, comme si elle faisait du catéchisme. J'ai déchiré la feuille et mis tout ça à la poubelle tellement j'étais consterné.
- nc33Niveau 10
Je suis très détendu même en sachant que je reverrai l'IPR 2 fois. Je cesse d'être détendu quelques jours avant sa venue, je le redeviens le lendemain. Je suis très poli avec lui et je ne change surtout rien à ma pratique, tout va pour le mieux.Caspar a écrit:Idem, je me sens très détendu car je sais que je ne recevrai plus jamais la visite d'un IPR en principe, donc je mène mes cours comme je l'entends. Ma dernière inspection a eu lieu juste avant l'arrivée du PPCR et j'ai été déclaré "satisfaisant", il ne faut donc pas me demander de faire des choses trop compliquées et trop pénibles qui dépassent mes compétences et peuvent seulement être confiées à des personnes très satisfaisantes ou excellentes.
Oh et sinon je réfléchis actuellement à repérer les séances les plus fatigantes (élèves qui me sollicitent beaucoup) pour voir ce que je peux y faire, vu qu'un jour il faudra bien que je me ménage un peu.
- zigmag17Guide spirituel
Je suis HC et ce que vous dites ne me rassure pas. Je ne suis jamais détendue quand un adulte extérieur au "groupe classe" est dans la salle, que cet adulte soit IPR ou non. Le fait qu'il y ait un regard extérieur sur ma pratique relève pour moi du jugement ( c'est ce que je ressens, même si hormis l'IPR venu pour émettre un avis/ une critique, les autres adultes sont objectivement là pour d'autres raisons). A partir de là chez moi la mécanique s'enraye, je perds mon naturel, je suis en mode automatique, je m'observe en train de mener la classe au lieu d'être "dedans", les élèves le ressentent et rien ne va plus. Rien qu'y songer me donne mal au ventre. Il m'a fallu des années pour me sentir à 100% dans mon cours quand des AESH y officient, pourtant on ne peut pas dire qu'ils soient impressionnants la plupart du temps. Je ne sais pas, c'est viscéral.
J'apprends donc ici que même quand on se croit délivré de cette pesanteur institutionnelle, on ne l'est pas.
Mince.
J'apprends donc ici que même quand on se croit délivré de cette pesanteur institutionnelle, on ne l'est pas.
Mince.
- EnnaNiveau 10
Macron au salon de l'agriculture : " Vous avez raison, on ne doit pas faire le même métier jusqu'à 64 ans."
- MaroussiaHabitué du forum
Une mesure que je crains, pour sacrifier à la sacro-sainte mobilité: l'obligation de changer d'établissement tous les x années, tous les 10 ans par exemple, comme les cde qui ont l'obligation de muter tous les 9 ans maxi (je crois) et y sont invités au bout de 7 ans.
- IphigénieProphète
Il suffit de traverser la rue, d'ailleurs.Enna a écrit:Macron au salon de l'agriculture : " Vous avez raison, on ne doit pas faire le même métier jusqu'à 64 ans."
On va commencer par y descendre, histoire de voir?
- Isis39Enchanteur
Maroussia a écrit:Une mesure que je crains, pour sacrifier à la sacro-sainte mobilité: l'obligation de changer d'établissement tous les x années, tous les 10 ans par exemple, comme les cde qui ont l'obligation de muter tous les 9 ans maxi (je crois) et y sont invités au bout de 7 ans.
Je ne pense pas que ce soit mis en place. Il leur faudrait nous loger.
- EnnaNiveau 10
Il ne faut pas non plus céder à toutes sortes de craintes, car on peut tout imaginer.
_________________
Enna
- CasparProphète
Maroussia a écrit:Une mesure que je crains, pour sacrifier à la sacro-sainte mobilité: l'obligation de changer d'établissement tous les x années, tous les 10 ans par exemple, comme les cde qui ont l'obligation de muter tous les 9 ans maxi (je crois) et y sont invités au bout de 7 ans.
Ce serait un cauchemar pour l'administration je pense, et comme le dit Enna, n'imaginons pas non plus le pire.
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