Re: [Le Monde] Déclassement des enseignants : témoignage de six anciens ministres de l’EN

almuixe a écrit:Je n'étais pas encore enseignante à l'époque, mais je me souviens de lui, glosant sur les profs en manif avec leur litron de rouge.
Les syndicats auraient du porter plainte pour diffamation.
Mais c'était l'époque où l'on parlait encore de co-gestion. Vous vous souvenez des articles sur "les syndicats qui tenaient le ministère" ?

On pourrait faire une encyclopédie sur ses "sorties" dont se délectaient les médias orduriers.
Lors de je ne sais plus quelle conférence de presse avec l'ineffable Royal (oubliée celle-là pourtant je lui réserverait bien une place de choix...ne serait-ce que pour le suicide de notre collègue Bernard Hanse trainé dans la boue par elle sans un mot d'excuse même après que la justice l'eut blanchit) des délégués syndicaux étaient présents...."hé...oh...ola!...on laisse rentrer n'importe qui...!" quelle élégance (Royal hilare à côté)

Baldred a écrit:

henriette a écrit:Pour moi, Allègre est hors catégorie : un tel degré de mépris d'un ministre envers ceux dont il a la charge est inouï, tout ministère et toute époque confondus. Tous les qualificatifs qui me viennent quand je pense à ce ministre sont hors-charte.
Et en 2e position ex-aequo, je place Blanquer (pour l'ensemble de son oeuvre) et NVB (pour la destruction du collège en général et des langues anciennes en particulier).

"Claude Allègre : Ma femme a fait ses deux enfants sans prendre un seul jour de congé de maternité, parce qu’elle considère que c’était se mettre dans une position d’infériorité vis-à-vis des hommes ! Ma mère n’a jamais été absente, mon frère non plus. J’ai fait des cours avec 40 ° de fièvre ! "Date : 25 septembre 1997
Source : Paris-Match

Il n'y a pas de quoi se vanter... quand on fait des enfants c'est pour s'en occuper, avant de s'occuper de ceux des autres. Encore du féminisme mal placé.

Verdurette a écrit:

Baldred a écrit:

henriette a écrit:Pour moi, Allègre est hors catégorie : un tel degré de mépris d'un ministre envers ceux dont il a la charge est inouï, tout ministère et toute époque confondus. Tous les qualificatifs qui me viennent quand je pense à ce ministre sont hors-charte.
Et en 2e position ex-aequo, je place Blanquer (pour l'ensemble de son oeuvre) et NVB (pour la destruction du collège en général et des langues anciennes en particulier).

"Claude Allègre : Ma femme a fait ses deux enfants sans prendre un seul jour de congé de maternité, parce qu’elle considère que c’était se mettre dans une position d’infériorité vis-à-vis des hommes ! Ma mère n’a jamais été absente, mon frère non plus. J’ai fait des cours avec 40 ° de fièvre ! "Date : 25 septembre 1997
Source : Paris-Match

Il n'y a pas de quoi se vanter... quand on fait des enfants c'est pour s'en occuper, avant de s'occuper de ceux des autres. Encore du féminisme mal placé.

Tu sais, je suis incollable en Allégrologie, une fois, le Ministre apostrophé à l'assemblée sur je ne sais plus quelle question concernant la famille avait éructé (c'est le mot, pas une image je le revois avec l'élocution hésitante qu'il avait parfois quand il était agacé) "moi... je...je... suis... socialiste, la famille c'est une notion bourgeoise...etc"

J'avoue : je suis une affreuse bourgeoise. Et j'ai eu le culot de prendre trois congés maternités, et même un congé parental. [Le Monde] Déclassement des enseignants : témoignage de six anciens ministres de l’EN - Page 3 2932675289

[Le Monde] Déclassement des enseignants : témoignage de six anciens ministres de l’EN - Page 3 2932675289

Baldred a écrit:"Claude Allègre : Ma femme a fait ses deux enfants sans prendre un seul jour de congé de maternité, parce qu’elle considère que c’était se mettre dans une position d’infériorité vis-à-vis des hommes !

Et moi, je ne porte pas de soutien-gorge pour ne pas me mettre dans une position d’infériorité vis-à-vis des femmes.
abi

Balthazaard a écrit:

Iphigénie a écrit:Ouais enfin il s’est surtout bien préoccupé de sa carrière à mon avis. J’ai du mal à en garder bon souvenir. Peut-être voyait il ce qu’il aurait fallu faire mais pas au prix de déplaire ….

On peut distinguer la couleur politique (Darcos de droite, donc pas de miracle à attendre "structurellement") et l'attitude et les déclarations face à l'institution et l'orientation générale qui peut relever du rôle du ministre.
Pour moi, hélas, la gauche a toujours trahi sur les deux tableaux...

C'est clair : le véritable fossoyeur de l'École est la gauche qui, en plus de tout le tsoin-tsoin économique, a vidé notre métier de sa substance.

menerve a écrit:

henriette a écrit:Pour moi, Allègre est hors catégorie : un tel degré de mépris d'un ministre envers ceux dont il a la charge est inouï, tout ministère et toute époque confondus. Tous les qualificatifs qui me viennent quand je pense à ce ministre sont hors-charte.
Et en 2e position ex-aequo, je place Blanquer (pour l'ensemble de son oeuvre) et NVB (pour la destruction du collège en général et des langues anciennes en particulier).

Je suis du même avis. Allègre me semble celui qui a ouvert la brèche.

Je dirais plutôt Jospin.

Balthazaard a écrit:

Darcos a eu le malheur de dire devant une commission du sénat sur un ton qui n'avait rien d'arrogant (j'étais devant mon poste), parlant de la scolarisation des enfants de DEUX ans qu'il n'était peut être pas nécéssaire d'avoir un bac plus 5 pour changer des couches...
Les syndicats ont sauté sur l'occasion pour dire que "Darcos avait dit que les instits passaient leur temps à changer les couches"
On peut retrouver les extraits si on a le temps et apprécier l'honnêteté des uns et des autres...
Je pense que Darcos était quelqu'un de cultivé et qui n'a jamais décrié la priorité au savoir, c'est déjà beaucoup.

Disons que ce mot malheureux signait sans doute une méconnaissance profonde de ce qui se fait en maternelle, et probablement sur le fond une conception très pyramidale des enseignants, avec les profs de prépa tout en haut et les PE tout en bas.

Isis39 a écrit:En résumé ils expliquent tous le problème de l'argent avec Bercy qui ne veut pas lâcher grand chose, voire qui veut en reprendre.
Le choix (quand il y en avait un) était soit de privilégier les postes ou les salaires. A l'époque où le décrochage n'était pas encore important, le choix a été les postes. Puis les deux ont été sacrifiés, d'où le décrochage abyssal aujourd'hui.

Et il faut rappeler que les syndicats majoritaires, éternelles boussoles à indiquer pour le sud, ne sont pas pour rien dans ce choix. Jusqu'à la situation actuelle, où le métier est devenu si attractif que les postes ont du mal à être pourvus.

Sinon, j'aime assez la manière dont Vincent Peillon parle de Vincent Peillon dans l'article.

Vincent Peillon a écrit:Que se sont dit les responsables à ce moment-là ? Que l’école était un puits sans fond. Qu’on avait voulu bien faire, qu’on avait mis un type compétent, qu’on lui avait donné beaucoup d’argent et que malgré tout, ça n’allait pas. Il y a eu une espèce de découragement, qui nous a coûté très cher politiquement.

Hamon m'a laissé un souvenir très évanescent, mais il a cette révélation intéressante, même si elle relève sans doute un peu du règlement de compte.

Benoît Hamon a écrit:« Peu de monde défendait les priorités de l’éducation nationale », confirme Benoît Hamon, éphémère locataire de la Rue de Grenelle qui se souvient d’un Emmanuel Macron, alors secrétaire général adjoint de l’Elysée, demandant sans cesse des réductions de budget. « La doxa budgétaire était omniprésente, dénonce l’ancien ministre. On nous répondait que les enseignants étaient trop nombreux, ou on nous reprochait d’ouvrir la boîte de Pandore : si on augmentait les profs, tous les autres allaient réclamer… »

Suite à plusieurs messages problématiques dans les pages qui précèdent : la modération vous prie de bien vouloir rester vigilants à ne pas faire dévier ce sujet vers la politique politicienne : les mentions de la droite, de la gauche, des élections, de vos intentions de vote passées ou à venir, ou de tel ou tel parti, doivent être des indices suffisants à vous faire deviner que vous vous éloignez de la section dans laquelle se trouve ce sujet, à savoir "Actualités françaises Education / Enfance".

Si vraiment cela vous semble trop difficile d'évoquer le déclassement des enseignants et ce qu'en pensent ces ex-ministres / ce qu'ils y ont comme part de responsabilité (= le sujet de l'article de départ) sans dévier vers des considérations partisanes et/ou électoralistes, le sujet sera déplacé en section restreinte.

Merci de votre attention.

Prezbo a écrit:Hamon m'a laissé un souvenir très évanescent...

Un des conseillers à l'éducation choisi par Benoît Hamon pour la présidentielle était l'emblématique Philippe Meirieu, l'homme qui a le plus pesé sur le destin de l'éducation nationale ces dernières décennies, qui avait déjà été conseiller de Claude Allègre.
Rien n'aurait changé avec lui.

Balthazaard a écrit:...
Je pense que Darcos était quelqu'un de cultivé et qui n'a jamais décrié la priorité au savoir, c'est déjà beaucoup.

Pourquoi 3,14159 a écrit:

Balthazaard a écrit:...
Je pense que Darcos était quelqu'un de cultivé et qui n'a jamais décrié la priorité au savoir, c'est déjà beaucoup.

Je ne m'appuie pas sur une intervention ratée dans les médias pour déterminer la culture d'une personnalité.
Les médias qui passent d'une question à l'autre, d'un sujet à l'autre, le stress de maîtriser son sujet, d'être en face d'un public, d'une représentation, etc. n'aident pas à une intervention sereine.
C'est un peu comme le candidat de questions pour un champion qui répond "mer noire" à toutes les questions.

Pourquoi 3,14159 a écrit:

Balthazaard a écrit:...
Je pense que Darcos était quelqu'un de cultivé et qui n'a jamais décrié la priorité au savoir, c'est déjà beaucoup.

Quelques remarques sur cette séquence, qui a provoqué des réactions bien maladroites chez nombres de collègues tombant dans le piège tendu.

1) L'exercice est débile, car il suppose que le prix d'un stylo n'est pas un nombre entier de centimes.
2) La journaliste est visiblement obligée de lire la solution sur sa feuille, et ses explications sont fumeuses. (C'est quoi, ce "signe de la règle de 3 " ?)
3) Darcos se fiche visiblement de l'exercice comme de son premier meeting, et joue à l'innocent pour mettre le public dans sa poche. De ce point de vue son intervention n'est par ratée, elle est démagogique, très réussie et d'une certaine manière contribue au prof-bashisg (les profs, ces gens qui nous emmerdent avec des trucs que personne ne comprend).

Darcos est peut-être le pire de tous, de tous ces méfaits celui que je retiens est la disparition pure et simple de la formation initiale, il est vrai dans l'indifférence quasi générale.

Je retiendrai plutôt l'autre partie du méfait, qui est l'augmentation du nombre d'heures en école ou en EPLE demandées aux stagiaires.

Ils sont difficiles à départager, tous autant qu'ils sont, incompétents, malhonnêtes, et, on le voit aujourd'hui, très dangereux pour notre métier et l'avenir du pays. Pas un à sauver, même si Allègre a la palme de la bassesse et de la vulgarité, selon moi

C'est dingue. Pas un pour sauver l'autre en fait.

Baldred a écrit:Darcos est peut-être le pire de tous, de tous ces méfaits celui que je retiens est la disparition pure et simple de la formation initiale, il est vrai dans l'indifférence quasi générale.

Parce que, franchement, elle avait un intérêt, la formation initiale du début des années 2000? Je n'y ai entendu qu'un tas d'inepties dans une atmosphère dictatoriale

Spoiler:

Je suis d'accord avec *Ombre* à propos de Darcos, on peut porter la réforme du programme de Français à son crédit et c'est déjà beaucoup.

Faire bosser à temps plein ou presque des débutants c'était un scandale. Darcos a fait beaucoup de mal. Quant aux lettres classiques il n'a absolument rien fait pour elles.

Absolument, Cecle: Darcos a toujours été plus préoccupé par sa carrière que par le reste, et son élection à l’académie plus que le renforcement voire la survie d’une filière classique. Peut-être a-t-il amélioré les programmes en français mais il a participé sans broncher à la suppression des rased et l’exploitation des stagiaires plongés dans le métier avant de l’avoir observé: les iufm étaient catastrophiques, les stagiaires balancés en poste tout autant.

Je n'ai pas tout lu. Je confirme les derniers posts.
Je résume ma position : pas un pour rattraper l'autre. Pire leurs bêtises se sont additionnées. Un - plus un - s'additionnent. Même mon petit-ajonc de 7 ans le sait ( jeu avec des points + et des points- pendant les vacances)
Et tout le monde le sait car la dégringolade se poursuit pour tous, élèves comme enseignants ( un toboggan de plus en plus long et donc de plus en.plus rapide). On est déjà, ou presque, dans le tas de sable.

Oui, c'est vrai, les stagiaire à plein temps, c'était un cauchemar.

Clecle78 a écrit:Faire bosser à temps plein ou presque des débutants c'était un scandale. Darcos a fait beaucoup de mal. Quant aux lettres classiques il n'a absolument rien fait pour elles.

La nouvelle réforme des concours a remis au goût du jour ces stagiaires à temps plein. Tous les lauréats d'un Master MEEF commencent désormais à 18h00 après avoir fait quelques stages l'année de M2 pendant la préparation du concours et la validation de leur Master.

Thalie a écrit:

Clecle78 a écrit:Faire bosser à temps plein ou presque des débutants c'était un scandale. Darcos a fait beaucoup de mal. Quant aux lettres classiques il n'a absolument rien fait pour elles.

La nouvelle réforme des concours a remis au goût du jour ces stagiaires à temps plein. Tous les lauréats d'un Master MEEF commencent désormais à 18h00 après avoir fait quelques stages l'année de M2 pendant la préparation du concours et la validation de leur Master.

Quelques stages ou des classes en responsabilité: nous avons un stagiaire qui enseigne dans deux classes tout en préparant le Capes et un Master 2 avec un mémoire à rédiger, c'est inhumain. Et s'il est admis au concours il sera à 18 heures l'an prochain.

Marie Laetitia a écrit:

Baldred a écrit:Darcos est peut-être le pire de tous, de tous ces méfaits celui que je retiens est la disparition pure et simple de la formation initiale, il est vrai dans l'indifférence quasi générale.

Parce que, franchement, elle avait un intérêt, la formation initiale du début des années 2000? Je n'y ai entendu qu'un tas d'inepties dans une atmosphère dictatoriale
Spoiler:

Je suis d'accord avec *Ombre* à propos de Darcos, on peut porter la réforme du programme de Français à son crédit et c'est déjà beaucoup.

Au moins proposait-elle au stagiaire une seule classe et le temps de travailler avec le tuteur. Nous confondons souvent 2 choses : la nécessité d'une formation professionnelle initiale, et le cadre institutionnel, pour ne pas dire idéologique imposé à cette formation. C'est aussi de cette manière que notre métier nous a échappé. Par rejet légitime des instituts de formation, nous avons fini par rejeter la formation elle-même en prétendant que ce métier ne s'apprenait pas. C'est je pense une erreur.