- SisypheHabitué du forum
Je suis entièrement d'accord avec Ombre. Les tuteurs, en lettres, sont choisis pour leur respect de la vision des inspecteurs. Ce qui n'est pas forcément un mal pour le stagiaire. Pour ma part, je n'ai jamais eu de stagiaire mais je ne sais pas si je serais capable de conseiller à quelqu'un des pratiques auxquelles je n'adhère pas. Et mon stagiaire serait probablement en difficulté à cause de moi.
- gregforeverGrand sage
Je ne suis pas d'accord; dans mon lycée les 3 tuteurs en lettres sont tout sauf des lèche-bottes le petit doigt sur la couture du pantalon.Sisyphe a écrit:Je suis entièrement d'accord avec Ombre. Les tuteurs, en lettres, sont choisis pour leur respect de la vision des inspecteurs. Ce qui n'est pas forcément un mal pour le stagiaire. Pour ma part, je n'ai jamais eu de stagiaire mais je ne sais pas si je serai capable de conseiller à quelqu'un des pratiques auxquelles je n'adhère pas. Et mon stagiaire serait probablement en difficulté à cause de moi.
- beloteHabitué du forum
Je suis tutrice depuis plusieurs années en Lettres et j'ai toujours été très honnête avec mes stagiaires. Je ne leur ai jamais caché ce que je trouve infaisable dans les demandes des IPR, que je n'applique pas de mon côté non plus. Les stagiaires sont capables de faire la différence entre ce qui se fait dans le quotidien d'une classe et ce qui doit être montré en inspection.
- beloteHabitué du forum
Merci. Je suis bien d'accord avec toi.gregforever a écrit:Je ne suis pas d'accord; dans mon lycée les 3 tuteurs en lettres sont tout sauf des lèche-bottes le petit doigt sur la couture du pantalon.Sisyphe a écrit:Je suis entièrement d'accord avec Ombre. Les tuteurs, en lettres, sont choisis pour leur respect de la vision des inspecteurs. Ce qui n'est pas forcément un mal pour le stagiaire. Pour ma part, je n'ai jamais eu de stagiaire mais je ne sais pas si je serai capable de conseiller à quelqu'un des pratiques auxquelles je n'adhère pas. Et mon stagiaire serait probablement en difficulté à cause de moi.
- MajuFidèle du forum
Je ne suis pas d'accord avec Ombre, ou alors cela dépend des academies: je ne travaille pas en séquences, évite les projets chronophages et autres "tâches finales", et j'ai pourtant été nommée comme tutrice. Et autant je trouve que l'INSPE demande beaucoup trop aux stagiaires, autant l'accompagnement des formateurs est positif et plutôt bienveillant, au vrai sens du mot.
- TailleventFidèle du forum
C'est marrant de lire cette discussion sur les critères de "choix" des tuteurs.
Je bosse dans un système où à peu près toute personne volontaire et qui accepte de se taper la formation (250-300 heures sur deux ans) est acceptée comme tuteur. (Bon, on n'a pas d'inspecteur non plus, ceci explique peut-être cela… )
Je bosse dans un système où à peu près toute personne volontaire et qui accepte de se taper la formation (250-300 heures sur deux ans) est acceptée comme tuteur. (Bon, on n'a pas d'inspecteur non plus, ceci explique peut-être cela… )
- JennyMédiateur
Il m'est arrivé de faire un cours magistral en collège en inspection, alors la doxa... (Ok, pour les projets et le travail en équipe, je "plaide coupable").
J'ai le même discours que @belote .
J'ai le même discours que @belote .
- Marie LaetitiaBon génie
belote a écrit:Merci. Je suis bien d'accord avec toi.gregforever a écrit:Je ne suis pas d'accord; dans mon lycée les 3 tuteurs en lettres sont tout sauf des lèche-bottes le petit doigt sur la couture du pantalon.Sisyphe a écrit:Je suis entièrement d'accord avec Ombre. Les tuteurs, en lettres, sont choisis pour leur respect de la vision des inspecteurs. Ce qui n'est pas forcément un mal pour le stagiaire. Pour ma part, je n'ai jamais eu de stagiaire mais je ne sais pas si je serai capable de conseiller à quelqu'un des pratiques auxquelles je n'adhère pas. Et mon stagiaire serait probablement en difficulté à cause de moi.
Maju a écrit:Je ne suis pas d'accord avec Ombre, ou alors cela dépend des academies: je ne travaille pas en séquences, évite les projets chronophages et autres "tâches finales", et j'ai pourtant été nommée comme tutrice. Et autant je trouve que l'INSPE demande beaucoup trop aux stagiaires, autant l'accompagnement des formateurs est positif et plutôt bienveillant, au vrai sens du mot.
J'aurais tendance à penser que ça dépend bcp bcp des inspecteurs.
Le mien, quand on parlait formation, autres missions, n'a trouvé à me répondre quand je me disais ouverte à des fonctions de tutrice (dans l'idée d'éviter à un stagiaire ce que j'ai subi) "votre établissement est malheureusement très loin de l'INSPE". Bizarrement, j'ai plusieurs collègues tutrices et pourtant la distance est la même. Bon, je dois dire qu'il était venu lors de l'inspection précédente avec comme mission (donnée par mon CDE de l'époque) de me flinguer, ce qu'il a essayé de faire de son mieux. Il va falloir du temps pour trouver mon dossier acceptable, dans ces conditions...
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Si tu crois encore qu'il nous faut descendre dans le creux des rues pour monter au pouvoir, si tu crois encore au rêve du grand soir, et que nos ennemis, il faut aller les pendre... Aucun rêve, jamais, ne mérite une guerre. L'avenir dépend des révolutionnaires, mais se moque bien des petits révoltés. L'avenir ne veut ni feu ni sang ni guerre. Ne sois pas de ceux-là qui vont nous les donner (J. Brel, La Bastille)
Antigone, c'est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. [...] Elle pense qu'elle va mourir, qu'elle est jeune et qu'elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n'y a rien à faire. Elle s'appelle Antigone et il va falloir qu'elle joue son rôle jusqu'au bout...
Et on ne dit pas "voir(e) même" mais "voire" ou "même".
- TailleventFidèle du forum
Question iconoclaste (en tout cas du point de vue de l’institution) : cela ne fait-il pas partie du rôle du tuteur ? N'est-il pas aussi là pour expliquer ce que les textes et les livres ne diront jamais : comment fonctionne vraiment le système, quels sont ses rouages, comment gérer cette différence entre théorie et pratique tout en ne se créant pas (trop) de difficultés avec les gens ayant du pouvoir sur nous ? Ne doit-il pas montrer la différence entre un cours tel qu'il sera demandé pour une occasion importante (inspection ou autre) et ce qui se fait vraiment au quotidien (à la fois parce que ça fonctionne mieux mais aussi parce que ça permet de gérer les contraintes du métier) ?belote a écrit:Je suis tutrice depuis plusieurs années en Lettres et j'ai toujours été très honnête avec mes stagiaires. Je ne leur ai jamais caché ce que je trouve infaisable dans les demandes des IPR, que je n'applique pas de mon côté non plus. Les stagiaires sont capables de faire la différence entre ce qui se fait dans le quotidien d'une classe et ce qui doit être montré en inspection.
- *Ombre*Grand sage
Maju a écrit:Je ne suis pas d'accord avec Ombre, ou alors cela dépend des academies: je ne travaille pas en séquences, évite les projets chronophages et autres "tâches finales", et j'ai pourtant été nommée comme tutrice. Et autant je trouve que l'INSPE demande beaucoup trop aux stagiaires, autant l'accompagnement des formateurs est positif et plutôt bienveillant, au vrai sens du mot.
J'ai bien dit "autrefois" pour le travail en séquences. Il y a dix ans à peine, cela aurait été rédhibitoire, tu n'aurais pas pu être tutrice en travaillant sans séquences (et on t'aurait cherché des poux dans la tête pour faire ainsi, j'en sais quelque chose). Mais c'est révélateur du fait que notre discipline subit des injonctions pédagogiques très fortes, au mépris de la liberté du même nom. Les choses bougent depuis Darcos (puisqu'on en parle ailleurs), et c'est tant mieux, mais il reste très difficile, dans certaines académies, d'enseigner tout simplement comme on le pense bon. Et la machine hiérarchique est faite pour faire passer les injonctions, y compris via les tuteurs.
Cela dit, j'imagine que, dans ce domaine comme dans tous les autres, le manque de candidat permet de moins en moins de faire la fine bouche. La limite à ne pas dépasser tout de même étant visiblement incarnée par ma personne.
- JennyMédiateur
Je pense aussi que ça dépend des inspecteurs.
- BaldredSage
Taillevent a écrit:Question iconoclaste (en tout cas du point de vue de l’institution) : cela ne fait-il pas partie du rôle du tuteur ? N'est-il pas aussi là pour expliquer ce que les textes et les livres ne diront jamais : comment fonctionne vraiment le système, quels sont ses rouages, comment gérer cette différence entre théorie et pratique tout en ne se créant pas (trop) de difficultés avec les gens ayant du pouvoir sur nous ? Ne doit-il pas montrer la différence entre un cours tel qu'il sera demandé pour une occasion importante (inspection ou autre) et ce qui se fait vraiment au quotidien (à la fois parce que ça fonctionne mieux mais aussi parce que ça permet de gérer les contraintes du métier) ?belote a écrit:Je suis tutrice depuis plusieurs années en Lettres et j'ai toujours été très honnête avec mes stagiaires. Je ne leur ai jamais caché ce que je trouve infaisable dans les demandes des IPR, que je n'applique pas de mon côté non plus. Les stagiaires sont capables de faire la différence entre ce qui se fait dans le quotidien d'une classe et ce qui doit être montré en inspection.
+1 à tous les deux.
Il est significatif que ce qui a commencé par la mise en cause des différents centres de formation, se termine par la mise en cause des tuteurs, supposés " collabos".
Nous nous occupons des gestes de métier, lesquels sont notre vrai savoir pratique pour mettre en oeuvre notre savoir disciplinaire. L'institut de formation essaie de définir une norme, plus idéologique que pédagogique, les tuteurs de terrains savent en général où se situe leur travail, et vu le cadeau beaucoup d' inspecteurs préfèrent comme tuteur de terrain le professionnel et non l'idéologue. Et sinon on peut toujours dire Non, cela ne m'a jamais nui.
- *Ombre*Grand sage
Pourquoi brandir des mots comme "collabo" ou "lèche-bottes" ? Je ne les ai jamais employés. On ne peut pas discuter avec de telles caricatures. Je décris un système qui a longtemps été dominant, voire exclusif, qui tend à imposer ses lubies en utilisant l'équivalent dans notre métier des cadres intermédiaires. Cela ne fait de ces derniers ni des "collabos" ni spécialement des "lèche-bottes" (sauf cas particulier, qui existe), simplement les rouages d'un système qui, pendant longtemps, n'a pas toléré la dissidence. Les choses sont en train de changer, tant mieux. Mais il reste beaucoup d'endroits où faire preuve d'esprit critique envers les injonctions de l'institution reste dangereux.
- SisypheHabitué du forum
Je ne pense pas du tout que les collègues qui acceptent d'être tuteurs et dont les pratiques pédagogiques sont jugées pertinentes pour l'inspection soient des "lèches-bottes" ou des "collabos" ! Je dis seulement que ce sont ces pratiques qui les font choisir comme tuteurs ; c'est ce que j'ai observé et j'ai de nouveau endossé le costume de stagiaire il y a 3 ans. Mais je n'ai pas la prétention de juger ces pratiques. Elles ne me conviennent pas. Je ne trouve pas que mon cours de grammaire sur les déterminants soit plus efficace quand je fais découper des étiquettes les présentant aux élèves pour qu'ils les classent. J'admets tout à fait qu'un autre que moi utilise ce moyen avec succès. Cela ne me convient pas. C'est tout. De même, je ne parviens pas à faire émerger des pistes de lecture sur un texte destiné à l'oral du bac en une heure et à laisser une entière liberté à l'interprétation des élèves. Pourtant les collègues qui le font n'ont pas des résultats plus mauvais que les miens. Mais cela ne me convient pas.
- Fesseur ProGuide spirituel
Quelle est la différence entre un bon et mauvais tuteur ?
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Pourvu que ça dure...
- BaldredSage
Je ne faisais pas allusion à ton message mais à un refrain entendu sur Néo et ailleurs, En effet on ne peut pas discuter avec des caricatures.*Ombre* a écrit:Pourquoi brandir des mots comme "collabo" ou "lèche-bottes" ? Je ne les ai jamais employés. On ne peut pas discuter avec de telles caricatures. Je décris un système qui a longtemps été dominant, voire exclusif, qui tend à imposer ses lubies en utilisant l'équivalent dans notre métier des cadres intermédiaires. Cela ne fait de ces derniers ni des "collabos" ni spécialement des "lèche-bottes" (sauf cas particulier, qui existe), simplement les rouages d'un système qui, pendant longtemps, n'a pas toléré la dissidence. Les choses sont en train de changer, tant mieux. Mais il reste beaucoup d'endroits où faire preuve d'esprit critique envers les injonctions de l'institution reste dangereux.
Un tuteur n'est cependant pas non plus un "cadre intermédiaire" terme dont on connaît les connotations pas vraiment positives chez nous . Il n'en a ni la fonction ni la rémunération. Il est un rouage de la formation, pas obligatoirement de l'idéologie du système que l'on trouverait plutôt, et encore, à l'Inspé, et plutôt pas chez les profs qui ont quelques heures de décharge.
Il ne s'agissait pas de faire dissidence, mais d' apporter à la théorie ( variable) les gestes professionnels d'un métier, en donnant la primauté à ceux-ci. On ne m'en a jamais fait le grief, et on m'a donné d'autres stagiaires.
Il est bon au contraire que les tuteurs soient des profs " de base"
A l'inverse de ce que tu dis, je trouve que les choses s'aggravent, mais peut-être est-ce simplement mon inspecteur qui est hors charte. Les prescriptions deviennent plus fortes, la gestion de la classe secondaire, ou plutôt conditionnée à l'obéissance au modèle, gage de réussite. Je crains que le " nouveau collège" soient encore moins libre, en Lettres du moins.
Il n'a jamais été dangereux de faire preuve d'esprit critique, mais cela demande un effort qui souvent, lui, nous coûte trop cher, surtout quand il est solitaire.
- Marie LaetitiaBon génie
Fesseur Pro a écrit:Quelle est la différence entre un bon et mauvais tuteur ?
Il y a bien une réponse qui me vient à l'esprit mais elle est clairement zorchartre.
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Si tu crois encore qu'il nous faut descendre dans le creux des rues pour monter au pouvoir, si tu crois encore au rêve du grand soir, et que nos ennemis, il faut aller les pendre... Aucun rêve, jamais, ne mérite une guerre. L'avenir dépend des révolutionnaires, mais se moque bien des petits révoltés. L'avenir ne veut ni feu ni sang ni guerre. Ne sois pas de ceux-là qui vont nous les donner (J. Brel, La Bastille)
Antigone, c'est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. [...] Elle pense qu'elle va mourir, qu'elle est jeune et qu'elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n'y a rien à faire. Elle s'appelle Antigone et il va falloir qu'elle joue son rôle jusqu'au bout...
Et on ne dit pas "voir(e) même" mais "voire" ou "même".
- IphigénieProphète
J'ai l'impression que la désignation et la manière dont "fonctionnent" les tuteurs n'obéit pas, en réalité, à des règles nationales et que tout est assez aléatoire: chez nous, faute sans doute de candidats, on a vu être tuteurs de très jeunes collègues, qui n'en étaient qu'à leur première ou deuxième année d'exercice...
- BaldredSage
Question métaphysique qui rejoint celle du bon et du mauvais chasseur, prof etc...Fesseur Pro a écrit:Quelle est la différence entre un bon et mauvais tuteur ?
Je te suggère donc d'interroger dans l'ordre une galinette cendrée, un ancien élève et un ancien stagiaire, nous aurions ainsi peut-être pas une lumière mais au moins une lueur sur ce que pourrait être la frontière entre le bon et le mauvais...
- lene75Prophète
Le fait que le tuteur ait à juger de son stagiaire fausse forcément la relation en instituant une hiérarchie. C'est le même problème qu'avec les inspecteurs : pourquoi les gens font-ils souvent en inspection des cours comme ils ne les font pas habituellement, entretenant par ce mensonge auprès de l'inspection l'illusion que certaines méthodes fonctionnent ? Parce qu'ils ont peur d'être mal jugés. Et plus la personne qu'il a en face de lui est sûre d'elle et croit être meilleure que d'autres, plus l'apprentissage du stagiaire sera entravé parce qu'il sera obligé de se conformer à un modèle qui n'en est pas un et qui ne convient pas forcément à sa personnalité à lui ni à l'alchimie entre sa classe et lui.
Le compagnonnage ne peut réellement fonctionner que si le tuteur n'a aucun pouvoir sur le stagiaire, et pour tout dire il serait même préférable qu'il n'y ait pas qu'un seul tuteur mais que le stagiaire puisse piocher dans les pratiques professionnelles de plusieurs collègues qui ne se présentent pas comme des modèles pour faire sa propre tambouille.
J'ai bien ri le jour où j'ai été inspectée par deux inspectrices et où, ayant assisté au même cours, l'une m'a dit que je faisais trop participer les élèves et l'autre que je ne les faisais pas assez participer. À moi alors de décider ce qui me correspond le mieux : voilà le fin mot de l'histoire.
Le compagnonnage ne peut réellement fonctionner que si le tuteur n'a aucun pouvoir sur le stagiaire, et pour tout dire il serait même préférable qu'il n'y ait pas qu'un seul tuteur mais que le stagiaire puisse piocher dans les pratiques professionnelles de plusieurs collègues qui ne se présentent pas comme des modèles pour faire sa propre tambouille.
J'ai bien ri le jour où j'ai été inspectée par deux inspectrices et où, ayant assisté au même cours, l'une m'a dit que je faisais trop participer les élèves et l'autre que je ne les faisais pas assez participer. À moi alors de décider ce qui me correspond le mieux : voilà le fin mot de l'histoire.
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Une classe, c'est comme une boîte de chocolats, on sait jamais sur quoi on va tomber...
- BaldredSage
lene75 a écrit:Le fait que le tuteur ait à juger de son stagiaire fausse forcément la relation en instituant une hiérarchie. C'est le même problème qu'avec les inspecteurs : pourquoi les gens font-ils souvent en inspection des cours comme ils ne les font pas habituellement, entretenant par ce mensonge auprès de l'inspection l'illusion que certaines méthodes fonctionnent ? Parce qu'ils ont peur d'être mal jugés. Et plus la personne qu'il a en face de lui est sûre d'elle et croit être meilleure que d'autres, plus l'apprentissage du stagiaire sera entravé parce qu'il sera obligé de se conformer à un modèle qui n'en est pas un et qui ne convient pas forcément à sa personnalité à lui ni à l'alchimie entre sa classe et lui.
Le compagnonnage ne peut réellement fonctionner que si le tuteur n'a aucun pouvoir sur le stagiaire, et pour tout dire il serait même préférable qu'il n'y ait pas qu'un seul tuteur mais que le stagiaire puisse piocher dans les pratiques professionnelles de plusieurs collègues qui ne se présentent pas comme des modèles pour faire sa propre tambouille.
J'ai bien ri le jour où j'ai été inspectée par deux inspectrices et où, ayant assisté au même cours, l'une m'a dit que je faisais trop participer les élèves et l'autre que je ne les faisais pas assez participer. À moi alors de décider ce qui me correspond le mieux : voilà le fin mot de l'histoire.
L'avis du tuteur est, même si l'inspection peut passer une pommade plus brillante, purement consultatif et il ne tient pas dans sa main seule le destin du stagiaire. C'est dans cet esprit que je rédige les rapports, ou plutôt les "grilles", de l'observation et non du jugement.
La relation entre le tuteur et le stagiaire est moins hiérarchique que d'expérience, et le tuteur ne "juge" pas sur un cours comme l'inspection mais sur une observation régulière. La comparaison avec l'inspection ne me parait pas juste. De plus le tuteur "s'expose" aux yeux du stagiaire, ce que je n'ai jamais vu un inspecteur faire. Il ne s'agit pas de proposer un modèle à copier, mais de montrer un métier dans son exercice quotidien. Un tuteur, cela m'est arrivé, peut faire de très beaux "hors piste" didactiques ou de gestion de classe devant son stagiaire. Il s'établit bien un certain degré de compagnonnage dans la mesure où nous sommes autant observés que nous observons, Maître comme Apprenti.
Ce que demande désespérément un stagiaire en septembre, c'est précisément un modèle, et c'est le travail du tuteur que de le conduire non pas à l'imiter mais à trouver sa manière de pratiquer, et il faut parfois lutter pour que l'ancien bon élève se débarasse de ses représentations et comprenne ce qu'il doit faire. Quant à l'alchimie entre la classe et le stagiaire... disons qu'elle n'est pas donnée au départ... Je dirais même que cela renvoie à la conception du prof comme "vocation" et non comme métier.
Je serai assez d'accord pour que le tuteur ne détienne aucun " pouvoir" administratif sur le stagiaire, encore que ce pouvoir ne soit par définition "à charge". Une de mes stagiaires a précisément fait pendant une visite d'inspecteur aboslument tout ce qu'il ne fallait pas faire et qu'elle n'avait d'ailleurs jamais fait. Je l'ai expliqué à l'inspecteur et elle a été titularisée sans problème.
C'est donc un mauvais procès fait au tuteur, ou le fait d'un "mauvais" tuteur ( ) que de se présenter comme un modèle à suivre.
L'idée que le stagiaire puisse suivre plusieurs enseignants n'est pas mauvaise, dans un deuxième temps seulement. La raison est que le métier n'est pas une collection de trucs et d'astuces qu'on pourrait glaner ici ou là dès le début du stage. Cette pratique est utile dès qu'on a un peu trouvé sa voie et qu'il est possible de comparer son expérience à d'autres expériences, mais pas au début.
En général, les stagiaires ont besoin d'un temps d'accompagnement assez serré le premier trimestre, parfois même seulement jusqu'à la Toussaint. La plupart sont ensuite à même de construire leur pratique pourvu que le tuteur leur en laisse la liberté.
On demandait plus haut la différence entre un bon et un mauvais tuteur, j'en risquerai une : à la question d'un stagiaire, le "mauvais" tuteur répondra par "moi je...", le "bon" répondra par une autre question.
Ton fin mot de l'histoire s'applique parfaitement à un prof déja expérimenté, pas au débutant de septembre.
- maikreeeesseGrand sage
Comment devenez-vous tuteur/formateur dans le secondaire ? Dans le primaire on distingue les maîtres d'accueil (Mat) , proposés par l'ien et les maîtres formateur qui doivent passer le CAFIPEMF. J'ai été longtemps Mat, avec un rôle essentiellement d'accueil et un peu de guidage. Effectivement pour être choisi il faut "plaire" à l'ien. Pas forcément avoir une pratique à la mode de l'INSPE mais être fiable, loyal certainement.
Pour PEMF c'est différent, j'ai trouvé la certification assez difficile mais pas insurmontable, moins de 20% de réussite. On guide, on évalue aussi. Mais je ne connais aucun PEMF qui pretend donner une solution, la façon unique de faire. Cela reste du conseil avec aussi un regard important car très rarement certains PES ne sont pas à leur place (mise en danger physique, problème éthique, discrimination.. ') et il est important de le signaler. Après on ne prend jamais la décision seul, il s'agit d'un collectif.
J'aime énormément cette mission, et sûrement pas pour être chef, la direction suffisant par ailleurs à assouvir mes besoins de domination.
Baldred, il me semble que je partage pleinement ta vision du rôle d'un tuteur (moi je/question).
Pour PEMF c'est différent, j'ai trouvé la certification assez difficile mais pas insurmontable, moins de 20% de réussite. On guide, on évalue aussi. Mais je ne connais aucun PEMF qui pretend donner une solution, la façon unique de faire. Cela reste du conseil avec aussi un regard important car très rarement certains PES ne sont pas à leur place (mise en danger physique, problème éthique, discrimination.. ') et il est important de le signaler. Après on ne prend jamais la décision seul, il s'agit d'un collectif.
J'aime énormément cette mission, et sûrement pas pour être chef, la direction suffisant par ailleurs à assouvir mes besoins de domination.
Baldred, il me semble que je partage pleinement ta vision du rôle d'un tuteur (moi je/question).
- JennyMédiateur
J'ai dit que ça m'intéressait lors de mon PPCR.
- beloteHabitué du forum
Personne d'autre ne voulait le faire dans mon établissement.
- BaldredSage
Le choix d'un tuteur est l'exemple type de la gestion des RH dans l'EN :
D'abord on cherche un établissement qui peut servir d'accueil ( on parle de berceau je crois, n'est-ce pas trop mignon ?), une fois qu'on l'a, en général un BMP pour que les heures collent avec l'emploi du temps du stagiaire, on cherche un tuteur, d'abord parmi les gens connus, puis inconnus de l'établissement. Sans succès on va débaucher un tuteur dans un autre établissement, ce qui est absurde mais très compréhensible puisque cette haute fonction n'attire pas grand monde, on se demande bien pourquoi...
Voila @maikreeeesse, tu en sais autant qu'un DRH du rectorat.
J'ajoute pour le fun que depuis que j'ai le Caffa, équivalent dans le secondaire du Cafipemf, on ne m'a plus confié AUCUN stagiaire, j'en ris encore.
Ah oui, on peut aussi demander
D'abord on cherche un établissement qui peut servir d'accueil ( on parle de berceau je crois, n'est-ce pas trop mignon ?), une fois qu'on l'a, en général un BMP pour que les heures collent avec l'emploi du temps du stagiaire, on cherche un tuteur, d'abord parmi les gens connus, puis inconnus de l'établissement. Sans succès on va débaucher un tuteur dans un autre établissement, ce qui est absurde mais très compréhensible puisque cette haute fonction n'attire pas grand monde, on se demande bien pourquoi...
Voila @maikreeeesse, tu en sais autant qu'un DRH du rectorat.
J'ajoute pour le fun que depuis que j'ai le Caffa, équivalent dans le secondaire du Cafipemf, on ne m'a plus confié AUCUN stagiaire, j'en ris encore.
Ah oui, on peut aussi demander
- Isis39Enchanteur
Il y a 22 ans une IPR est venue me chercher : elle venait m’inspecter mais dans le but de me recruter pour la formation. On n’était pas si nombreuses à l’époque à s’y connaître en informatique et à l’utiliser. Mais j’ai refusé de passer le CAFFA : on était venu me chercher et il aurait fallu que je prouve 20 après que je savais former ?
Par contre j’accueille des étudiants en stage de licence ou master, des anciens élèves car personne ne veut venir dans mon coin perdu. Et mon collège est trop petit pour un stagiaire en responsabilité.
Par contre j’accueille des étudiants en stage de licence ou master, des anciens élèves car personne ne veut venir dans mon coin perdu. Et mon collège est trop petit pour un stagiaire en responsabilité.
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